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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Dim 21 Aoû - 15:05

http://www.perepiscopus.org/summorum-pontificum/mgr-robert-le-gall-celebre-la-messe-de-st-pie-v-a-madrid

Mgr Robert Le Gall célèbre la messe de St Pie V à Madrid
Posté par Maximilien Bernard dans Summorum Pontificum le 08 20th, 2011 |

L’archevêque de Toulouse a célébré vendredi une messe pontificale selon la forme extraordinaire du rite romain pour les jeunes de Juventutem.

Mgr Aillet et Mgr Rey ont célébré également cette messe pour Juventutem auparavant.
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Message par Her Dim 21 Aoû - 15:05

http://www.perepiscopus.org/summorum-pontificum/un-eveque-dans-la-ligne-voulue-par-le-saint-pere-benoit-xvi

Un évêque dans la ligne voulue par le Saint-Père Benoît XVI
Posté par Maximilien Bernard dans Summorum Pontificum le 08 20th, 2011 |

Mgr Aillet a célébré des ordinations dans la forme extraordinaire du rite romain à l’abbaye du Barroux, après l’avoir fait pour l’Institut du Bon Pasteur et pour la Fraternité Saint-Pierre. Il explique à Présent (n° du 30 juin 2011) pourquoi :

D’abord, je réponds à des invitations qui me sont faites. J’essaye de me situer dans la ligne voulue par le Saint-Père Benoît XVI pour toutes ces communautés qui, rappelons-le, font partie pleinement de l’Eglise catholique, sont parfaitement rattachées au Saint-Siège apostolique, et donc sont en communion pleine et entière avec le successeur de Pierre dans leurs constitutions et dans leur fondation. Le Saint-Père veut favoriser – et c’est l’un des objets principaux du Motu proprio Summorum Pontificum il y a quatre ans – la réconciliation au sein de l’Eglise. Et je sens bien que les jeunes générations qui montent dans ces communautés cléricales ou monastiques sont loin des clivages et des combats idéologiques qui ont pu marquer les années post-conciliaires. Aujourd’hui, dans un véritable esprit de communion avec le Saint-Père, il faut montrer qu’il peut y avoir plusieurs demeures dans la maison du Père, et il faut multiplier les passerelles qui permettent à tous ces mondes de se rencontrer. C’est ainsi qu’ayant fait appel à un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre, par contrat avec cette Fraternité, pour assurer une messe selon le Motu proprio Summorum Pontificum dans mon diocèse, il me semblait logique d’entrer en contact avec elle pour mieux la connaître, et répondre donc à cette invitation d’aller faire des ordinations à Wigratzbad. La communauté monastique du Barroux, dont on connaît le rayonnement dans l’Eglise, et aussi la position très filiale par rapport au Saint-Père et à notre sainte Mère l’Eglise, fondée sur Pierre, justifie aussi, pour moi, de répondre à cette invitation, d’autant que j’ai de bonnes raisons de connaître cette communauté, d’apprécier son rayonnement spirituel et monastique.

Vous avez écrit il y a quelques années un petit livre sur le Motu Proprio Summorum Pontificum, qui était un peu théorique. Que vous a apporté cette pratique ?

J’avais écrit ce petit livre pour proposer un commentaire du Motu proprio Summorum Pontificum, essayer de comprendre l’intention du Saint-Père qui permettait de manière habituelle et non plus seulement soumise à un indult la célébration de la messe selon ce qu’il convient d’appeler maintenant la forme extraordinaire du rite romain, c’est-à-dire selon l’ancien missel, dit de 1962. Et j’avais perçu déjà en commentant ce Motu proprio que le Saint-Père avait l’intention d’insister sur l’enrichissement mutuel de ces deux formes pour réduire ce qui, dans la pratique de la mise en œuvre de la réforme liturgique de 1970, peut donner l’impression d’une position de rupture, et donc essayer de réduire l’écart dans l’art de célébrer entre ces deux formes pour relier les deux au même tronc commun de la tradition romaine. La pratique me montre quelques années plus tard, et d’autant plus que je suis devenu évêque, que les choses se concrétisent dans la vie courante et, dans l’esprit que je disais précédemment, je pense que ce mutuel enrichissement est d’autant plus possible aujourd’hui que les nouvelles générations, forme ordinaire ou forme extraordinaire, ont moins d’a priori idéologique, sont moins dans une position de confrontation les unes par rapport aux autres, essayent de se comprendre mutuellement, et se respectent en tout cas dans leurs différences selon un terme dont on a beaucoup usé et abusé dans les générations précédentes, et de cette manière entrent dans une confiance qui permet ce mutuel enrichissement. On voit ainsi naître un nouvel esprit liturgique qui gagne un peu ces générations nouvelles, et qui à mon avis augure bien de l’avenir.

Cet apostolat confié à la Fraternité Saint-Pierre ne concernait pas spécifiquement les fidèles attachés à la forme ordinaire… Comment réagissent les fidèles ?

Ça se situe dans une paroisse, en plein accord avec un curé, d’abord pour un groupe de personnes qui ne sont pas forcément issues de la paroisse, mais qui correspond bien à la définition du groupe stable proposé par le Motu proprio. Mais je favorise les relations de ce prêtre avec le curé de la paroisse, avec les fidèles d’une manière générale, pour qu’il puisse y avoir une compréhension mutuelle et permettre aussi à ce prêtre d’être missionnaire auprès d’autres personnes qui ne sont pas nécessairement demandeuses a priori du Motu proprio.
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Message par Her Lun 22 Aoû - 23:31

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MGR GULLICKSON, UN NONCE APOSTOLIQUE « DE RESTAURATION » :
LE MOTU PROPRIO POUR UN « NOUVEAU MOUVEMENT LITURGIQUE »

Ambassadeurs du Saint-Siège autour du globe tout autant que représentants du Pape auprès des églises locales, les nonces apostoliques sont d’ordinaire tellement pris par leurs obligations diplomatiques qu’on en oublie qu’ils sont aussi, et avant tout, des pasteurs. Et donc des liturgistes : il y a des nonces bugniniens, comme le nonce au Kazakhstan, qui a imposé à cette Église l’introduction de la communion dans la main, et il y a des nonces ratzinguériens comme le nouveau nonce en Ukraine (si nous étions polémistes, ce qu’à Dieu ne plaise, nous ajouterions qu’il y a aussi des nonces couleur de muraille, ou couleur de conférence épiscopale…) La récente nomination (mai 2011), par Benoît XVI, du prélat américain Thomas E. Gullickson, archevêque titulaire de Bomarzo, comme nonce apostolique en Ukraine, nous offre l’occasion de mettre en lumière l’un de ces hommes d’Église, souvent méconnus. La nonciature en Ukraine est un poste très sensible eu égard aux relations avec le monde orthodoxe : le patriarcat d’Ukraine, catholique depuis la fin du XVIe siècle, réintégré de force dans l’orthodoxie en 1945 par Staline, mais devenu autonome, depuis la chute du communisme, vis-à-vis du patriarcat de Moscou, est le talon d’Achille de l’orthodoxie ; l’un des grands desseins de Benoît XVI est son retour vers Rome, qui pourrait se réaliser par la réunion du patriarcat orthodoxe de Kiev et l’archevêché majeur catholique (l’Église ruthène illustrée par l’héroïque cardinal Josef Slipyi).

Nonce apostolique aux Antilles anglophones depuis 2004 (Bahamas, Jamaïque, Trinidad et Tobago, etc.) en même temps que délégué apostolique auprès des Eglises de Guyane, Guadeloupe et Martinique (l’équivalent d’un primat de cette région), Mgr Gullickson a tenu durant son séjour dans les Caraïbes un blog très intéressant, nourri par ses homélies dominicales, ses lectures et ses réflexions spirituelles et liturgiques. Dans ce blog, intitulé Island Envoy, Mgr Gullickson a abordé à plusieurs reprises le Motu Proprio Summorum Pontificum.

Dans le texte qui suit, publié l’été dernier, à l’occasion de la fin des trois années probatoires du Motu Proprio, il commente les trois objectifs poursuivis par le Pape lors de la promulgation de Summorum Pontificum. Ces trois objectifs ont été résumés ainsi par le canoniste allemand Gero Weishaupt :

a) une réponse aux signes des temps et un retour à la normale

b) l’enrichissement mutuel des missels de 1962 et de 1970

c) la réconciliation dans l’Église.


LE TEXTE DE MGR GULLICKSON

Trois ans après la publication de Summorum Pontificum, la situation liturgique de l’Église s’est-elle améliorée ? Quel type d’exposition à la liturgie ancienne entraînera la réalisation de ces objectifs ? Les trois objectifs formulés par Weishaupt rendent-ils justice à ceux fixés par le Saint Père dans sa lettre aux évêques du 7 juillet 2007 ? La défense de la vérité et la promotion de la justice, tout comme le respect de la continuité qui doit exister en matière de tradition liturgique de l’Église, me semblent s’imposer comme des priorités plus évidentes de la lecture de la lettre du Saint Père lui-même.

(...) Ce que signifie Weishaupt par son premier objectif est certainement en accord avec les paroles du Pape, mais il vient à court de l’expression du Saint Père : plus que de parler des “signes des temps” il devrait faire une référence claire à la correction des abus liturgiques. Parler d’un retour à la normale semble passer à côté de la question, car tout dépend de la normalité que vous recherchez. Il va sans dire que la réconciliation (objectif c) est fondée sur un profond respect mutuel, mais c’est plus compliqué que cela.

Plus que l’expression laconique "enrichissement mutuel", je pense que nous avons besoin de citer en entier les paroles du Saint Père en ce qui concerne les abus et le malaise général qui, dans la célébration de facto de la forme ordinaire au cours des quarante dernières années, ont trop souvent entravée l’adoration en esprit et en vérité et ont été une source de confusion et de découragement pour les catholiques. Je voudrais souligner en particulier l’espoir pour la liturgie nouvelle exprimé par le Pape : “La meilleure garantie pour que le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions ; c’est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce Missel.”

Le Pape Benoît XVI veut clairement délier les chaînes qui ont limité l’usage du Missel de 1962 au cours des quatre dernières décennies et préserver le Missel de 1970 de ceux qui ont pris en otage la liturgie contemporaine durant la même période. Il signifie en définitive qu’il est temps d’appliquer correctement la Constitution sur la Sainte Liturgie du Concile Vatican II.

Summorum Pontificum constitue certainement un point de repère dans la lutte pour l’expression liturgique complète et correcte dans l’Église. Il pourrait être décrit comme un moyen de persuasion douce, une mise en contact, une introduction. Il ne peut pas servir de seul véhicule pour la réforme, parce que la vérité exige aussi d’exposer de façon continue et persistante les abus liturgiques qui continuent à contrecarrer le culte vernaculaire dans son expression complète et adéquate. Seul un retour à l’usus antiquior comme forme ordinaire du culte pourrait éliminer les abus d’un seul coup, mais ce n’était pas l’intention du Saint Père. Benoît XVI n’a pas dispensé ses frères évêques de se montrer vigilants dans leurs efforts de réforme ; il n’a pas dispensé les prêtres d’enseigner à leurs fidèles la juste manière de célébrer ; il exhorte les musiciens et les artistes à de consciencieux efforts pour restaurer les liens avec la tradition à laquelle nous devons tenir.

Le culte divin est plus qu’une réunion de prière, beaucoup plus qu’un exercice spirituel. Les paramètres du culte céleste et la tradition qui nous vient des apôtres conditionnent le caractère sublime et la gravité qui appartiennent au sacrifice eucharistique et tout ce qui en découle. (...)

En méditant hier sur les mystères lumineux du rosaire, la pensée m’est venue qu’ils sont d’une certaine façon des mystères très eucharistiques ou qu’ils pourraient être abordés ainsi à des fins de méditation. Les Noces de Cana, en particulier, m’ont parlé de l’application de Summorum Pontificum et de toute la question de la réforme la liturgie en langue vernaculaire : seuls les serviteurs qui avaient puisé l’eau savaient ce qui se passait, ce qui n’empêche pas l’Évangile de faire de la transformation de l’eau en vin par Notre Seigneur, à la demande de Sa Sainte Mère, Son premier signe public.

Je suis résolu à poursuivre l’humble travail de remplissage des jarres, je vais le faire en montrant le bon exemple en célébrant et plus particulièrement à travers l’adoration ad orientem. Que le Seigneur accorde à tous ceux qui travaillent pour le culte bien ordonné et pieux la possibilité de changer les cœurs et les esprits. La liturgie traditionnelle continue à gagner les cœurs et les esprits des jeunes tandis que les performances parfois banales et prétentieuses de la forme ordinaire en conduisent d’autres au désespoir. Nous devons le meilleur à Notre Seigneur et aussi à ses enfants au sein de l’Eglise, pour l’amour du salut du monde.


RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

Cette réflexion sur le Motu Proprio est très intéressante à plusieurs titres.

Tout d’abord elle ne reflète pas la position d’un fidèle "lambda" mais d’un évêque, de surcroit nonce dans un pays très délicat à superviser du fait des rapports constants avec le monde orthodoxe. Il va de soi que Benoit XVI, aidé par le Substitut Mamberti, n’a pas nommé Mgr Gullickson à ce poste-clé pour la diplomatie et la pastorale du Saint-Siège par hasard : il a choisi un homme de confiance et dont la position fondamentale d’attachement à la Tradition de l’Eglise doit avoir un rôle important dans le cadre de sa mission en Ukraine.

Du même coup, et en raison de ses prises de position liturgiques, cela permet de situer ce prélat dans le groupe d’influence des hommes de gouvernement favorables (cardinal Cañizares, cardinal Burke, cardinal Ranjith, cardinal Piacenza, cardinal Koch) à une « réforme de la réforme ». Et non seulement cardinaux, mais autour d’eux évêques, diplomates, officiers de Curie, et non des moindres.

Par ailleurs, Mgr Gullickson ne se contente pas de défendre une application large et généreuse du Motu Proprio ; il insiste sur les nombreux abus liturgiques que connait la pratique de la forme ordinaire du rite romain et sur la nécessité d’appliquer, enfin, correctement la Constitution sur la sainte liturgie du Concile Vatican II (si tant est que cela soit possible…)

Mgr Gullickson va même très loin en louant implicitement la sagesse de Benoit XVI qui aurait pu faire cesser ces abus en imposant la forme extraordinaire du rite romain mais qui a plutôt fait le choix de permettre à nos pasteurs de corriger progressivement la façon souvent abusive dont est célébrée la forme ordinaire du rite romain dans les diocèses. Ces propos, typiques des prélats évoqués plus haut, sont d’une grande force et annoncent le développement à long terme que pourrait amener la vision de notre Pape.

En effet, dès lors que l’on constate comme une évidence qu’il y a une forme riche et une autre, disons, beaucoup moins riche, l’enrichissement mutuel est mis au second plan et n’est plus vu comme un échange entre les deux forme mais plutôt tout naturellement comme une amélioration (une rectification ?) par la forme extraordinaire du rite romain de la forme ordinaire, l’urgence étant de revenir au total à une célébration traditionnelle de la Sainte Liturgie. On comprend bien alors la vision (qui exprime le « programme » des prélats dont nous parlions) de ce pasteur selon laquelle la forme extraordinaire du rite romain ne s’imposera pas brutalement mais, par sa présence dans tous les diocèses, amènera progressivement la forme ordinaire du rite romain à elle. C’est tout simplement la mort annoncée de la forme ordinaire du rite romain.

Merci à Mgr Gullickson pour ce cri du cœur qui induit le développement des lieux où est célébrée la forme extraordinaire du rite romain. En effet, si comme il l’affirme " la liturgie traditionnelle continue à gagner les cœurs et les esprits des jeunes tandis que les performances parfois banales et prétentieuses de la forme ordinaire en conduisent d’autres au désespoir", il est urgent pour tout catholique de bonne volonté, quelle que soit son rang, de faire tout son possible pour que la forme extraordinaire du rite romain soit enfin offerte à tous les fidèles de toutes les paroisses et de tous les diocèses.
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Sam 27 Aoû - 10:15

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MGR NEGRI, ÉVÊQUE DE SAINT-MARIN ET DÉFENSEUR RÉSOLU DU MOTU PROPRIO : "LE PAPE FREINÉ PAR DES FORCES CONTRAIRES"

Le 19 juin dernier, Benoît XVI s’est rendu en visite apostolique à Saint-Marin, l’un des plus petits diocèses d’Italie mais aussi l’un des plus petits États d’Europe. La raison de cette visite tient en partie à la personnalité de l'évêque du lieu : Mgr Luigi Negri, l’un des ratzinguériens les plus notables de l’épiscopat italien.

Tout comme son ami Angelo Scola, le Patriarche de Venise qui vient d’être nommé archevêque de Milan, Mgr Negri était un collaborateur très proche de Mgr Luigi Giussani (mort en 2005, peu avant l’élection de Benoît XVI), fondateur du mouvement Communion et Libération et qui a eu un très grand poids dans l’Église italienne à l’époque de Jean-Paul II. Chaque année, les colloques de Rimini, ville proche de Saint-Marin, sur la côte adriatique, organisés par le mouvement, étaient l’occasion d’un rassemblement où se pressaient les majeures personnalités politiques et religieuses italiennes.

C’est en concluant la réunion de 1990 que le cardinal Joseph Ratzinger, 15 ans avant son élection au Siège de Pierre, avait prononcé un discours particulièrement frappant, sur l’Église « toujours à réformer », dans lequel il ne citait pas une seule fois Vatican II, mais traitait de la réforme de l’Église, non pas à continuer, non pas à appliquer, mais de la réforme à faire, et même « à découvrir ». Il y stigmatisait « la réforme inutile » caractérisée par une liturgie refabriquée en permanence par les communautés, et expliquait que « l’essence de la vraie réforme » consisterait en une « ablation » de toutes les scories qui obscurcissent l’image de l’Église, notamment du point de vue du culte.

Si Communion et Libération, mouvement lié à la Démocratie Chrétienne (DC), dont il constituait un courant, a pâti de l’effacement de la DC dans le paysage politique italien à partir des années 90, les prélats qui en soutenaient l'action, voire en sont directement issus, sont restés un pôle incontournable de l’épiscopat italien. Citons le cardinal Giacomo Biffi, 83 ans, archevêque émérite de Bologne ; le cardinal Angelo Scola, désormais archevêque de Milan, l'un des candidats à la papauté les plus crédibles selon les vaticanistes ; le cardinal Carlo Caffarra, moraliste éminent, archevêque de Bologne ; et... Mgr Lugi Negri, évêque de Saint-Marin-Montefeltro, intellectuel de qualité, d’une profonde spiritualité sacerdotale, normalement destiné à la pourpre romaine. Des hommes qui, depuis le motu proprio Summorum Pontificum, ont en outre affiché leur soutien à la célébration de la forme extraordinaire du rite romain.

C’est à ce dernier titre que la messe de Benoît XVI à Saint-Marin, le 19 juin, était très attendue. Célébrée dans un stade en plein air, cette cérémonie a constitué le temps fort du déplacement pontifical. Non seulement le grand soin apporté à la préparation et à la célébration de la liturgie - comme toujours depuis que Mgr Guido Marini veille aux célébrations pontificales -, mais aussi le grand recueillement de la foule, ont frappé les observateurs.

Pour la première fois depuis bien longtemps, la quasi totalité des fidèles assistant à une messe papale ont communié sur les lèvres et même souvent à genoux, répondant volontiers au rappel fait par haut-parleurs des normes liturgiques en vigueur pour la communion : « Les fidèles qui, s’étant confessés, sont actuellement en état de grâce et peuvent donc, eux seuls, recevoir le Très Saint Corps de Notre Seigneur, se dirigeront vers le prêtre le plus proche d’eux. La Communion, selon les dispositions universelles en vigueur, sera distribuée seulement et exclusivement sur les lèvres, afin d’éviter les profanations mais encore plus de nous éduquer à une toujours plus grande et plus haute considération du Saint Mystère de la Présence de Notre Seigneur Jésus Christ. » C’est si simple que l’on se demande pourquoi cette catéchèse eucharistique n’est pas faite à chaque messe du Pape...

Tout simplement parce que l’organisation d’une cérémonie pontificale hors de Rome repose autant sur le savoir-faire des cérémoniaires pontificaux que sur la coopération des équipes liturgiques du diocèse. Or, en ce qui concerne Saint-Marin, Benoît XVI était incontestablement en terre amie. En effet, et c’est sans doute ce qui explique l’attention particulière que le Pape a eu pour ce diocèse, c’est tout au long de l’année que Mgr Luigi Negri s’efforce de mettre ses pieds dans ceux du successeur de Pierre. En témoigne sa présence en ouverture du colloque sur “Vatican II, un concile pastoral”, organisé en décembre dernier à Rome par le séminaire théologique des Franciscains de l’Immaculée (voir lettre PL 223). En témoignent aussi les paroles qu’il a tenu dans l’entretien qui suit, accordé le 15 décembre 2010 à Paolo Facciotto pour le quotidien La Voce di Romagna.


***

Paolo Facciotto : “Dans notre rapport à la liturgie se décide le destin de la foi et de l’Église” écrit Joseph Ratzinger dans le premier volume de ses œuvres complètes, intitulé Théologie de la Liturgie. Le 27 novembre aux 1ères Vêpres du 1er dimanche de l’Avent, le Pape a en outre défini la liturgie comme “le lieu où nous vivons la vérité et où la vérité vit avec nous”. Excellence, pourquoi insister autant sur la liturgie alors que la caractéristique dominante de ce pontificat est le rapport entre foi et raison ?

Mgr Luigi Negri : La liturgie est la vie du Christ qui se manifeste dans l’Église et implique existentiellement les chrétiens. La liturgie n’est pas seulement un culte que l’homme rend à Dieu, comme dans la plupart des expressions religieuses naturelles. La liturgie est la manifestation à grande échelle de la vie, de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur qui prend forme dans l’organisme sacramentel. Elle implique les chrétiens de manière substantielle et fondamentale, les rendant partie prenante du Christ et de l’Église à travers les sacrements de l’initiation chrétienne et les accompagne ensuite dans les grands choix et les grandes saisons de leur vie : mariage, ordination. Maintenant, la liturgie défend la factualité du Christ et de l’Église. Pour cette raison, j’ai beaucoup de gratitude envers le professeur De Mattei pour son précieux volume sur l’histoire de Vatican II et les pages qu’il consacre à une lente et inexorable “socialisation” de la liturgie, déjà en marche avant même le concile. Comme si la valeur de la liturgie résidait dans la participation active du “peuple chrétien” à un événement qui venait de fait vidé de sa sacramentalité et finissait par n’être plus qu’une initiative de socialité catholique. Et je crois effectivement que sur la liturgie se joue la vérité de la foi parce, comme l’a mis en évidence Benoît XVI en ouverture de son encyclique Deus caritas est, le christianisme n’est ni une idéologie à caractère religieux ni un projet de nature morale mais la rencontre permanente avec le Christ qui a lieu dans la vie de l’Église et de chaque chrétien.
La liturgie rend le fait du Christ présent dans le flux et le reflux des générations : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Je crois que la défense exacte du dogme dépend de la vérité avec laquelle est vécue la liturgie. En ce sens, l’Église a toujours affirmé : « lex orandi, lex credendi ». La loi de la prière donne naissance à la loi de la croyance et, surtout, la régit de manière adaptée et positive.

Paolo Facciotto : Deux aspects me semblent centraux dans le livre du Pape (1) :
- la prééminence, malheureusement vérifiée, d’une vision de la messe comme assemblée, « moment de la vie d’un groupe déterminé ou d’une Église locale », repas, c’est-à-dire la participation comprise comme l’interaction de diverses personnes et qui, selon l’auteur, se transforme parfois en parodie,
- la célébration vers le peuple qui, pour une série d’équivoques et de malentendus, apparaît aujourd’hui « comme le fruit du renouvellement liturgique voulu par le concile » écrit le Pape.
Conséquences, la communauté comme cercle refermé sur elle-même et une cléricalisation jamais vue auparavant où tout converge vers le célébrant.

Mgr Luigi Negri : Je suis heureux que le Pape poursuive une « réforme de la réforme » liturgique du Concile, selon le mot de Don Nicola Bux. Mais je dois dire avec clarté que le Pape a du mal à faire cette « réforme de la réforme » car il est confronté à des forces de résistance, pas forcément passives d’ailleurs.
La réforme liturgique venue après le Concile s’est le plus souvent manifestée par de pseudo-interprétations quand elle n’a pas fait valoir des exceptions comme la norme : il n’y a qu’à penser à la langue de la célébration et à la distribution de la communion dans la main. Il y a eu de vrais coups de force des conférences épiscopales vis-à-vis de Rome. Il y a eu certainement, aussi, une faiblesse des réactions vaticanes, due probablement à des tensions au sein même des structures qui devaient fixer l’interprétation exacte et la mise en œuvre du Concile. Maintenant, en ayant bien à l’esprit ces données avec lesquelles le gouvernement de l’Église doit forcément composer, l’alternative qui se présente est entre une « sociologisation » de la liturgie – en quelque sorte l’adéquation des lois aux comportements de la communauté chrétienne rassemblée pour célébrer l’eucharistie, qui devient ainsi le sujet de la célébration et non plus son interlocuteur privilégié – et la remise au centre de la célébration de celui qui en est le véritable sujet : Jésus-Christ en personne.
La structure de la tradition liturgique comme l’Église du Concile elle-même l’a reçue, préserve les droits du Christ et Sa présence. Aussi, tout ce qui est entrepris pour affaiblir ou réduire la conscience de la présence du Christ au profit des modalités par lesquelles s’affirme la présence de la communauté est une perte de conscience de la valeur ultime de la liturgie, de sa valeur ontologique comme dirait Don Giussani, donc de sa valeur méthodologique et éducative. À l’époque de l’entrée en vigueur de la réforme de Vatican II, une haute personnalité vaticane – je ne peux pas vous préciser laquelle mais je vous certifie ces paroles pour les avoir lues de mes yeux – écrivit qu’ainsi, finalement, la célébration de la messe redevenait « un sain espace d’exercice de la socialité catholique ». « Un sain espace d’exercice de la socialité catholique » et non la mémoire de la présence du Christ qui meurt et ressuscite, qui crée le peuple nouveau, le soutient et le lance dans la mission...

Paolo Facciotto : Pouvez-vous me dire si cette personnalité figurait à un échelon supérieur à Mgr Bugnini ?

Mgr Luigi Negri : Bien des échelons au-dessus.

Paolo Facciotto : « En Italie, mis à part quelques exceptions dignes de louange, les évêques et les supérieurs des Ordres religieux se sont opposés à l’application du Motu Proprio » avait déclaré le vice-président de la Commission Ecclesia Dei (2) lors du premier anniversaire du Motu Proprio Summorum Pontificum par lequel Benoît XVI a « libéralisé » la liturgie traditionnelle tridentine. Une accusation de désobéissance envers l’épiscopat italien particulièrement forte. Où en est-on dans l’application du Motu Proprio ? Y a-t-il dans votre diocèse des célébrations selon le Missel Romain de 1962 ?

Mgr Luigi Negri : Pour ma part, j’ai cherché non seulement à recevoir ce texte et à en expliquer le sens profond à mon clergé mais aussi à le mettre en pratique. Il s’agit, pour moi, d’une possibilité de valoriser au sein de l’Église, pour qui le veut, une richesse plus étendue et mieux structurée que celle qui est à la disposition de tous. C’est comme si le Pape avait redonné la possibilité d’une célébration liturgique que l’individu comme le groupe ressentent comme correspondant plus à leur désir de croissance et à leurs principes. Je dois dire cependant que les normes d’application, que nous attendons depuis maintenant des années, font toujours défaut. En substance, là où l’évêque a obéi, comme c’est mon cas, se célèbrent non pas quelques-unes mais toutes les messes demandées selon les modalités prévues par le Motu Proprio.
Quand j’ai dit précédemment que le Pape a du mal à faire passer la « réforme de la réforme », j’avais précisément à l’esprit ce Motu Proprio qui, plus de trois ans après sa promulgation, manque toujours de ses éléments d’application. Mais j’ai l’impression que le refus, la résistance, ne portent pas tant sur le Motu Proprio que sur le fait que la réforme liturgique de Vatican II – telle que les textes ont été interprétés et telle que la liturgie s’est déterminée – semble ne plus pouvoir être mise en discussion. La résistance porte sur la possibilité même, offerte par le Pape, de pratiquer une autre forme de vie liturgico-sacramentelle. C’est ce qui est en jeu. Alors que le Pape a dit qu’il y a une richesse liturgique et sacramentelle à laquelle tout l’Église, si elle le désire, peut accéder sans que cela se résume à une seule et même forme, il y a selon moi un large pan du monde ecclésiastique qui considère en revanche que la réforme de Vatican II supplante tout ce qui la précède. C’est cette herméneutique de la discontinuité sur laquelle le Pape est intervenu avec beaucoup de force et de clarté.

Paolo Facciotto : Selon un sondage Doxa, 71% des catholiques trouveraient normal que coexistent dans leur paroisse les deux formes du rite romain et 40 % des pratiquants choisiraient la messe de saint Pie V le dimanche si celle-ci était offerte dans leur paroisse. Que penser de ces chiffres, à prendre bien entendu avec toute la prudence qu’il sied à un sondage ?

Mgr Luigi Negri : Au-delà de ces résultats, je suis d’avis qu’aujourd’hui l’Église doit être pleinement disposée à offrir des formes et des modes de participation à la vie du Christ qui correspondent dans leur diversité à la diversité qui existe parmi les hommes et parmi les jeunes. Je pense que nous devons être animés d’un sincère enthousiasme missionnaire. Au moment auquel les églises se vident et où il y a tant de difficultés à percevoir clairement le mystère du Christ et de l’Église, tout ce qui peut y concourir doit être mis en œuvre, à condition de ne pas en profiter pour servir ses propres options idéologiques. L’affrontement traditionalisme/progressisme n’a plus de raison d’être et nous devons en être reconnaissants à Benoît XVI. Il s’agit d’oppositions idéologiques qui hypostasient les points de vue, les sensibilités, les formes, au lieu de s’interroger sur ce qui est le plus utile à la mission de l’Église et donc à son devoir d’éducation.

Paolo Facciotto : Comment célébrait Don Giussani ? Quelle était son idée de la liturgie et comment vécut-il sa réforme ?

Mgr Luigi Negri : J’ai vu Don Giussani célébrer selon le rite de saint Pie V. Il le célébrait avec la conscience profonde d’être l’acteur d’un événement que la grâce ouvrait au cœur et à la vie des hommes. Et je l’ai vu célébrer la liturgie réformée de la même façon. Don Giussani allait à l’essentiel et était par nature peu enclin à s’arrêter sur les détails. Je ne peux pas dire comment il a réagi à la réforme parce que je crois que nous n’en avons jamais parlé, ni entre nous – même si nous avons eu des centaines d’heures d’échanges sur tous les problèmes de la vie de l’Église et de la société – ni en public.
L’image qu’il avait de la liturgie est contenue dans un très bel opuscule Dalla liturgia vissuta, una proposta. Je crois que la liturgie traditionnelle, tout comme la liturgie réformée, pourvu qu’elles demeurent fidèles à l’identité que leur confère le magistère, peuvent concourir à ce qu’une vie devienne une proposition de vie. La liturgie est une proposition de vie, celle du Christ au milieu des siens, qui devient proposition de vie. Je ne crois pas qu’il était disposé à mourir pour la liturgie de saint Pie V mais je ne crois pas plus, à la lueur de nos cinquante années de fréquentation, qu’il eut affirmé que la liturgie de Vatican II fut la meilleure possible. Au contraire, je crois que, comme sur d’autres aspects du Concile, il éprouvait quelques difficultés d’interprétation comme c’est aujourd’hui admis par la majeure partie des pasteurs et des théologiens intelligents. C’est si vrai que, 40 ans après, Benoît XVI nous dit que peut commencer aujourd’hui une vraie interprétation du Concile.

(1) Les Opera Omnia de Joseph Ratzinger sont en cours de publication chez l’éditeur allemand Herder. Sorti en 2010, Théologie de la liturgie » est théoriquement le onzième volume de la collection mais, en pratique et selon le désir du Pape, le premier a avoir été publié.

(2) Mgr Perl, lors du colloque Summorum Pontificum, organisé à Rome du 16 au 18 septembre 2008.
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Mar 6 Sep - 5:20

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VIVIERS (2) : LES FAUSSES PROMESSES DE MGR BLONDEL, DISCRET ÉMULE DE MGR ROUET, AU SUJET DE LA CÉLÉBRATION DE LA FORME EXTRAORDINAIRE DANS SON DIOCÈSE

Dans le cadre de notre série d’enquêtes sur les diocèses totalement privés de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum, nous nous sommes penchés dans notre lettre 292 sur le cas du diocèse de Viviers. Nous avons à cette occasion parcouru l’historique de la liturgie traditionnelle en Ardèche et souligné sa complète disparition depuis l’arrivée à la tête du diocèse de l’actuel évêque, Mgr François Blondel.

Nous vous révélons aujourd’hui, document à l’appui, le sort réservé par celui-ci à l’application du Motu Proprio.


I – La demande diocésaine

À l’origine de la demande dans le diocèse de Viviers, il y a plusieurs familles qui, après avoir essuyé des fins de non-recevoir dans leurs paroisses respectives, ont décidé de se concentrer sur une demande unique.

Les représentants de cette demande, MM. Jacques Reboul et Philippe Brun, après avoir rencontré le curé de Largentière, l’abbé Nougier, ont écrit à Mgr Blondel pour lui demander de bénéficier des bienfaits du Motu Proprio Summorum Pontificum. Ce courrier, rédigé en octobre 2010, a reçu, dès novembre de la même année, une réponse de l’évêque. Cette réponse rapide – un point au crédit de Mgr Blondel – , nous vous la faisons découvrir ci-dessous, accompagnée de nos commentaires, tant elle est symbolique de l’état d’esprit de certains de nos prélats pour qui la générosité est non seulement limitée mais aussi rétractable !


II – La réponse de Mgr Blondel

Viviers, le 19 novembre 2010

Messieurs,

Monsieur l’Abbé Henri Meissat, Vicaire Épiscopal, et Monsieur l’Abbé Bernard Nougier, curé de la paroisse St Joseph en Pays de Ligne, m’ont remis de votre part en date du 14 octobre 2010 la demande d’application du Motu Proprio Summorum Pontificum.

Ils m’ont apporté témoignage de l’état d’esprit qui était le vôtre au cours de la réunion qu’i1s avaient eue avec vous et de l’assurance que vous leur aviez donnée d’agir au nom d’un groupe stable.

J’ai donc pris en compte votre demande. Voici ce que je compte organiser pour y répondre.

Le célébrant que je désigne est Monsieur l’Abbé Henri Goin, ancien curé de la Cathédrale, ayant actuellement une responsabilité aux archives diocésaines et qui est un très bon latiniste.

Avec l’accord du curé de la paroisse Charles de Foucauld Le Teil/Viviers, l’église sera l’église Saint-Laurent à Viviers.

Le premier samedi de chaque mois y sera célébrée la messe selon le rituel de 1962. Les lectures de la Parole de Dieu seront celles du missel du rite ordinaire car je tiens à ce que vous soyez ainsi en communion avec toutes les communautés du diocèse. Ces lectures de la Parole de Dieu seront faites en français.

Cette messe, célébrée à (17h30 ?) sera considérée comme une messe paroissiale. Les annonces qui seront faites seront celles de la paroisse et du diocèse. La quête sera affectée à la paroisse.

Monsieur l’Abbé Meissat organisera une réunion entre Monsieur l’Abbé Goin et vous-mêmes où il sera alors décidé de la date à laquelle aura lieu la première célébration.

Et nous ferons le point dans six mois.

Ayant ainsi répondu, je pense, à la demande qui était la vôtre, Je vous prie de croire, Messieurs, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs et de ma prière.

François BLONDEL
Évêque de Viviers


III – Les réflexions de Paix liturgique

1) Certes, et c’est à mettre au crédit de Mgr Blondel, tout comme le délai relativement court dans lequel il a donné sa réponse aux demandeurs, nous ne pouvons qu’apprécier la forme de sa réponse : écrite et circonstanciée. Cela n’est malheureusement pas si fréquent, tant de curés et d’évêques - quand ils se donnent la peine de répondre ! - se contentant d’un refus sec par oral ou noyant leur réponse sous un fleuve de considérations catéchético-pastorales.

2) Mgr Blondel conclut sa lettre par la formule : « Ayant ainsi répondu, je pense, à la demande qui était la vôtre… ». Soit, mais Mgr Blondel pouvait-il sérieusement et honnêtement penser qu’il répondait à la demande ?
Sur quatre points, sa réponse porte en effet à discussion :
- le lieu : certes, Viviers est le siège épiscopal mais la demande avait été faite à Largentière… à 50 km de là, ce qui, par les routes ardéchoises, représente 50 minutes de trajet ;
- le jour : la messe accordée est une messe du samedi soir ce qui, selon les règles canoniques en vigueur pour la liturgie traditionnelle, n’est pas une messe dominicale puisque le missel de 1962 ne prévoit pas de messe anticipée au samedi ;
- la fréquence : la célébration n'est offerte qu’une fois par mois ce qui ne satisfait que partiellement le désir du groupe stable de fidèles de vivre sa foi au rythme de la forme extraordinaire ;
- le « bricolage » liturgique : en indiquant que les lectures seront celles du lectionnaire ordinaire, Mgr Blondel fixe une condition tellement contraire à l'esprit du Motu Proprio que l’instruction Universæ Ecclesiæ, publiée le 13 mai 2011, spécifie précisément dans son article 24 que “Les livres liturgiques de la forme extraordinaire seront utilisés tels qu’ils sont”, ajoutant à son article 26, si besoin est, que ces lectures sont celles “de la Sainte Messe du Missel de 1962”. On aura noté, au passage, le motif théologique donné par Mgr Blondel : les lectures communes comme signe de communion avec les communautés diocésaines…

3) À la réception de la réponse de l'évêque, les demandeurs n’ont soulevé que les deux points concernant le lieu et le lectionnaire et exprimé le vœu qu’ils soient corrigés. Depuis, l’évêché s’est fait silencieux. Du coup, dix mois après le courrier de Mgr Blondel, la première célébration n’a jamais eu lieu.

4) Si la question du lieu de la célébration ne peut être tranchée que par une nouvelle discussion entre les demandeurs et le diocèse, celle de la célébration “bricolée” – structure de la messe de 1962 avec lectures de 1970 – a en revanche été clairement réglée par l’instruction Universæ Ecclesiæ.

Peut-on donc espérer que le 14 septembre prochain, alors que l’Église universelle fêtera les 4 ans du Motu Proprio, Mgr Blondel fasse aux demandeurs ardéchois la bonne surprise de leur accorder enfin la célébration, même mensuelle, même le samedi après-midi, de la forme extraordinaire du rite romain mais bel et bien de la forme extraordinaire et pas d'une liturgie de son invention ?
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Message par Her Lun 12 Sep - 12:27

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/09/la-maison-générale-de-libp-sinstalle-dans-le-diocèse-de-poitiers.html

09 septembre 2011

La Maison Générale de l'IBP s'installe dans le diocèse de Poitiers

L’Institut du Bon Pasteur, dont la nouvelle Maison générale est à Migné-Auxances, non loin de Poitiers, ouvre ses portes à ses amis. Le 25 septembre prochain à 10h30, l’Abbé Laguérie, Supérieur du Bon Pasteur célébrera une messe dans la forme extraordinaire. La messe sera suivie d’un Kir de l’amitié. Institut du Bon Pasteur, 52 Rue de La Longerolle. 86 440 Migné-Auxances

Posté le 9 septembre 2011 à 23h07 par Michel Janva
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Message par Her Lun 12 Sep - 21:46

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LA MESSE « EXTRAORDINAIRE » DANS TOUTES LES PAROISSES : UNE SUPPLIQUE AUX PASTEURS DE BONNE VOLONTÉ : POUR QUE LA FÉCONDITÉ DE LA FORME EXTRAORDINAIRE AIDE À REVIGORER LA VIE DES COMMUNAUTÉS CHRÉTIENNES


I – UN PEU D'HISTOIRE ET QUELQUES CHIFFRES

Dès la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum, il y a quatre ans, en juillet 2007, des milliers de fidèles à travers le monde ont manifesté auprès de leurs pasteurs légitimes, leur souhait de pouvoir vivre leur foi catholique en pleine communion avec l'Église, au sein même de leurs paroisses, au rythme de la forme extraordinaire de la liturgie romaine. En France particulièrement, plusieurs centaines de groupes de demandeurs ont ainsi usé des termes du Motu Proprio.

Si de rares pasteurs ont su les entendre et se montrer soucieux d’obéir au vœu du Saint Père, le plus grand nombre n’y a pas fait droit. Il subsiste d'ailleurs encore en France métropolitaine 5 diocèses (1) et 8 en outre-mer (2) dans lesquels aucune célébration traditionnelle n'a encore été accordée. Par ailleurs, on décompte 15 diocèses (3) sans messe dominicale hebdomadaire régulière à horaire familial célébrée en parfaite communion avec l'Ordinaire et 3 départements qui n'ont pas rang de diocèses, car rattachés à des diocèses voisins, sans forme extraordinaire (4). Enfin, parmi les rares pasteurs ayant accepté de faire quelque chose, une grande partie n’a pour l’heure appliqué le Motu Proprio que « timidement » (messes en semaine et non pas le dimanche, messes mensuelles et non hebdomadaires ou célébrations à des horaires ou dans des lieux non familiaux).

C'est dans ce contexte de négation de la réalité de la demande par trop de pasteurs que Paix liturgique a décidé d'amplifier ses enquêtes d’opinion auprès d’organismes professionnels reconnus et indépendants afin de tenter de mesurer d'une manière la plus objective possible la réalité de la demande.

Rappelons au passage que Paix liturgique n'a pas la prétention de se substituer aux groupes de demandeurs ni à les représenter ou à les fédérer. Paix liturgique est seulement un réseau d'amitié et de solidarité au service des silencieux et des exclus qui s'est créé spontanément et progressivement au cours des 40 dernières années. Paix liturgique souhaite ainsi se faire la voix des sans voix, la voix des fidèles au nom de qui les pasteurs parlent… sans jamais les consulter. Paix liturgique, média libre et indépendant, entend également briser les tabous en abordant les thèmes religieusement incorrects ignorés de la presse officielle et en fournissant de la matière inédite à ce sujet (sondages, enquêtes chiffrées précises quant aux entrées dans les séminaires ou aux ordinations sacerdotales, présentation de communautés ou de prélats en accord avec la réforme de la réforme voulue par Benoît XVI).

La multiplication des sondages internationaux entre 2007 et 2011, a révélé d'une manière définitive que l'attachement à la liturgie traditionnelle n'était pas une affaire franco-française mais bien une préoccupation que l'on retrouvait dans toutes les régions de l'Église latine : que ce soit en Italie, en Allemagne, au Portugal, en Grande Bretagne, en Suisse ou en Espagne (sondages en ligne sur le site de Paix Liturgique), un socle incompressible d'au moins 35% des fidèles pratiquants demeure attaché à la forme extraordinaire du rite romain.

En France, après les quelques courageuses décisions de 2007/2008 (sur 103 nouveaux lieux accordés en France entre la publication du Motu Proprio le 7 juillet 2007 et l'été 2011, 95 l'ont été pendant entre 2007 et 2010 alors que seulement 8 nouveaux lieux ont été accordés entre l'été 2010 et l'été 2011) et après avoir mené une grande enquête de terrain auprès des fidèles de plus de 1000 paroisses avec les résultats que l'on sait, Paix liturgique a décidé d'entreprendre des sondages d'opinion auprès des catholiques de chacun des diocèses français.

Ces sondages ont débuté en 2009 avec le diocèse de Versailles, puis vinrent Paris et Saint Denis en 2010 et La Rochelles-Saintes et Rennes en 2011(sondages en ligne sur le site de Paix Liturgique). D’autres sondages sont en cours et verront leurs résultats prochainement publiés.

Là aussi, il apparait désormais clairement que parmi les catholiques pratiquants français le socle des 35% de fidèles attachés à la forme extraordinaire est très largement dépassé et que d'après les sondages réalisés depuis un an ce chiffre dépasse désormais nettement les 50%.

À la différence de ce qui se passe à l’étranger où la publication de nos sondages suscite un débat dans la presse religieuse ou profane, en France nous assistons à un curieux et bien étrange silence : pas de commentaires, pas de critiques. Des sondages de Paix liturgique on ne parle pas ! Du moins pas en public. Car de nombreux échos nous confirment qu’ils intéressent beaucoup le clergé français, spécialement les responsables ecclésiastiques. Rares sont d’ailleurs les clercs qui – en privé – contestent les données de ces sondages (faut-il rappeler que ce sont ceux d’organismes professionnels dont on entend parler tous les jours à la radio, à la télévision ou dans la presse et non ceux de Paix liturgique). Le silence des instances de l'Église de France et de sa presse officielle ne laissent planer aucun doute sur la gêne qu'engendrerait l'ouverture d'un honnête débat sur ce sujet, tant en haut lieu l'on sait que les résultats fournis par ces sondages reflètent la réalité.

D’ailleurs les chiffres révélés par les sondages sont en adéquation avec ceux fournis par nos enquêtes régulières menées au sujet des vocations sacerdotales et des ordinations en France (voir par exemple les lettres de Paix Liturgique n°290, 275, 238 ou 203 pour les plus récentes). Il apparaît ainsi clairement que malgré son caractère marginal (une présence dans moins de 10% des paroisses françaises), ses détracteurs et ses manques de moyens, la composante traditionnelle attire à elle un tiers des futurs lévites sans oublier qu'un grand nombre de ceux qui choisissent la voie officielle (c’est à dire pour l’heure la forme ordinaire) sont proches voire très proches pour certains de la forme extraordinaire (les proportions de séminaristes diocésains pro-Motu Proprio, quand on peut les établir, sont étonnantes).

À partir de ces éléments, il nous faut nous interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour parvenir à la paix et à la réconciliation.

Au vu de la manière dont sont ignorés la majorité des groupes de demandeurs (nous avons connaissance d’environ 500 groupes ; Mgr Planet, évêque de Carcassonne, officieusement chargé par la CEF de suivre le dossier des "traditionnalistes" n'en connaîtrait quant à lui qu'une centaine), il apparaît que les moyens employés jusqu’à aujourd'hui pour obtenir l’application du Motu Proprio de Benoît XVI dans les paroisses n'ont pas été les bons.


II – LA MISSION DE PAIX LITURGIQUE

Avec quatre années de recul, on constate que la Commission Ecclesia Dei est extrêmement occupée par la gestion des instituts Ecclesia Dei, par le rapprochement avec la Fraternité Saint Pie X, et jusqu’au mois de mai dernier, par l’établissement du texte de l’Instruction Universae Ecclesiae. De sorte qu'elle ne paraît pas encore en mesure de jouer efficacement le rôle de « 3ème instance » que lui réserve le Motu Proprio (en cas de refus du curé, puis de l’évêque, on s’adresse à la Commission Pontificale, qui aide le curé à répondre à la demande du groupe stable). L’expérience prouve :
- 1°/ que les curés, dans un nombre très important de cas renvoient directement les demandeurs à l’évêque ;
- 2°/ que la Commission Ecclesia Dei, après avoir pris l’avis de l’évêque, surtout dès lors qu’il a accordé quelques miettes, ne s’estime pas en mesure de le contraindre par un décret, comme le prévoit en principe l’Instruction parue le 13 mai dernier.

De sorte que, de facto, l’évêque diocésain (lui-même très dépendant d’un climat idéologique diffusé par ses collaborateurs et par ses confrères de la Conférence épiscopale) occupe tout l’espace : d’une part, il décide à la place du curé, et d’autre part, il court-circuite toute décision du Saint-Siège. Ce qui est parfaitement conforme à l’ecclésiologie concrète qui s’est imposée depuis Vatican II : une espèce d’épiscopalisme, par ailleurs très dépendant d’une idéologie anti-traditionnelle, qui paraît traduire l’esprit du Concile. Cependant, un certain nombre d’évêques – et parfois ceux que l’on n'imaginerait pas prendre cette position – ne peuvent pas ne pas tenir compte des désirs du Pape, surtout au vu de l’effondrement des vocations, de la pratique dominicale, des catéchismes, etc., au sein duquel ne surnage pratiquement qu’un monde « de restauration ».

C’est donc en nous appuyant tant sur la pensée du Pape, clairement exprimée dans le Motu Proprio de 2007 et l’Instruction subséquente de 2011, que sur la « fécondité » manifeste de la liturgie traditionnelle, que nous nous tournons du côté de nos pasteurs diocésains et aussi de nos curés, car c’est à eux seuls qu’il revient de prendre l'initiative des célébrations « extraordinaires », étant certains qu’un certain nombre de ces pasteurs sont ou vont se montrer de bonne volonté, de plus en plus conscients de l’intérêt qu’il y a de laisser un espace de liberté à la liturgie extraordinaire.


III – LA MESSE DANS TOUTES LES PAROISSES

Mais comment faire, demanderont ceux de nos pasteurs qui réellement auraient un souci de paix, autrement dit nos pasteurs de bonne volonté, évêques d’abord et parfois curés ?

Il y a encore quelques années, il pouvait paraître normal de n'accorder la célébration de la messe traditionnelle que là où un groupe de demandeurs l'avait expressément sollicité… c'était l’expression d’un certain bon sens.

Toutefois et comme un bon nombre de demandeurs ont préféré se replier sous leurs tentes aujourd’hui en raison de l’attitude massive de rejet du Motu Proprio par les évêques et curés de paroisses (nous présenterons quelques cas emblématiques au cours de nos prochaines lettre comme celui de la demande faite à Maisons-Laffitte dans le diocèse de Versailles), c'est donc désormais à nos pasteurs – à ceux qui en comprennent l’intérêt ecclésial – de prendre l'initiative.

Le bon sens consisterait d’abord à enquêter auprès des fidèles pour connaître leurs souhaits en matière liturgique sans en rester à l'opinion de conseils non représentatifs, bref d'oser aller à la rencontre des silencieux… Une telle entreprise pourrait se montrer difficile pour nombre de nos pasteurs, et ce, d’autant plus que la spontanéité des fidèles pourrait être mise à mal par l’auto-censure pratiquée nombre d'entre eux qui n’osent dire ce qu’ils souhaitent afin de ne pas être mis au ban de leurs paroisses.

Le travail de Paix liturgique peut aujourd'hui aider tout intéressé à prendre la mesure des attentes des fidèles. Les résultats des sondages réalisés par des organismes professionnels sont sans appel : au moins un tiers des catholiques pratiquants français souhaitent pouvoir assister à la messe extraordinaire dans leurs paroisses, une immense majorité trouverait normale l'instauration du bi-formalisme dans leurs paroisses (comme l'avait déjà démontré le sondage "grandeur nature" réalisé dans la paroisse Notre-Dame de Versailles) quand seulement une minorité (moins de 10 % des pratiquants) ne veut pas en entendre parler…

Ainsi et au nom de millions de catholiques silencieux, nous demandons aujourd'hui clairement et résolument que la messe selon le forme extraordinaire soit désormais célébrée dans les 4.500 paroisses des diocèses de France. Non seulement car cette célébration est une richesse qui doit être partagée, mais aussi parce que si 35% des pratiquants catholiques français veut vivre leur foi en communion avec leur pasteur au rythme de la forme extraordinaire du rite romain, cela implique que dans toutes les paroisses, même la plus petite, même la plus isolée, il se trouve des catholiques qui souhaitent bénéficier de ce trésor spirituel (de prochaines enquêtes de Paix liturgique en donneront bientôt un bon florilège).

"Mais comment ferons-nous pour célébrer toutes ces messes, demanderont ces évêques de bonne volonté, alors que nous n'avons déjà plus de prêtres pour célébrer la forme ordinaire ?"

Et bien nous répondrons qu'il est relativement simple d'y parvenir :

- D'abord, en manifestant clairement que l’on permet aux prêtres diocésains qui le désirent de pouvoir librement célébrer la forme extraordinaire du rite romain. Si le texte du Motu Proprio est clair sur ce point, cela ne suffit pas et nous avons d’innombrables témoignages de prêtres qui nous disent les interdictions, les pressions ou les bâtons dans les roues qu’ils subissent afin de ne pas célébrer la messe traditionnelle. Les exemples que nous évoquerons dans nos prochaines lettres le démontreront aisément.

- Ensuite en faisant appel à des prêtres de communautés Ecclesia Dei (et sans doute bientôt de la Fraternité Saint-Pie-X) formés et préparés pour ce ministère et tout disposés à aider nos évêques (constatons que cette solution qui était jusque là évitée - décision du conseil des évêques oblige - commence à se mettre en œuvre. Ainsi, par exemple à partir du 4 septembre prochain, la messe traditionnelle sera célébrée à Valence (26) - où il n'y avait jusqu'alors aucune célébration extraordinaire - par un prêtre de la Fraternité Saint Pierre.

De notre côté, pour atteindre cette vraie paix liturgique en France et dans le monde, nous comptons amplifier notre action de la manière suivante :

- multiplier les données objectives permettant de faire de bons choix : réalisation de sondages et d’enquêtes et diffusion auprès d’un public toujours plus nombreux ;

- amplifier notre réseau d'amitié dans le monde entier. Nous allons ainsi lancer au cours de l'année à venir, en collaboration avec nos réseaux internationaux, huit nouvelles versions de notre lettre électronique de Paix liturgique (en plus des versions française, allemande, anglaise, espagnole, italienne, polonaise et portugaise déjà existantes). Ainsi, nos amis suédois et croates vont bientôt pouvoir lire notre lettre électronique dans leur langue maternelle ;

- renforcer le tissu de nos amis au sein de chaque paroisse afin de pouvoir faire connaître les bonnes nouvelles mais aussi les persécutions dont font parfois l'objet les demandeurs courageux.

Pour tout cela, nous avons besoin de votre soutien : prières, courage, actions locales, fourniture d’informations ou d’adresses électroniques, et de votre générosité, chacun selon ses charismes et possibilités.

Par avance, nous vous remercions pour tout ce que vous pourrez entreprendre pour qu'enfin nos pasteurs se montrent bons, droits et généreux envers leurs fidèles.

(1) Diocèses d'Angoulême, de Châlons-en-Champagne, de Langres, de Mende et de Viviers.

(2) Les 8 diocèses d'outre-mer où n'est pas célébrée de liturgie "extraordinaire" en parfaite communion avec l'évêque : Diocèse de Cayenne (Guyane) ; Diocèse de Basse-Terre – Guadeloupe ; Diocèse de Fort de France – Martinique ; Diocése de Nouméa ( Nouvelle Calédonie ) ; Archidiocèse de Papeete (Polynésie Française) ; Diocèse de Taiohae, îles Marquises - Polynésie Française ; Diocèse de Wallis-et-Futuna (Polynésie Française).

(3) 15 diocèses (nous incluons dans notre liste les diocèses où la forme extraordinaire n'est célébrée d'une manière stable et hebdomadaire que dans le cadre monastique ) : Agen, Ajaccio, Amiens, Autun, Bourges, Digne, Évreux, La Rochelle, Reims, Rodez, Saint-Claude, Saint-Denis, Soissons, Tulle, Verdun.

(4) Les départements sans célébrations extraordinaires : Ardennes, Creuse, Haute-Sâone.
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Message par Her Dim 18 Sep - 21:06

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LE CHESNAY : ENQUÊTE SUR LE NOUVEAU DÉPART D'UNE COMMUNAUTÉ EXEMPLAIRE

En juin 2010, la Communauté Saint-Charles-Borromée du Chesnay (diocèse de Versailles) a connu un double traumatisme : un changement de lieu de culte et le départ de son chapelain. La reprise, dimanche 4 septembre, de son rythme habituel de deux messes dominicales (10h et 11h45) en l’église Saint-Germain – réintégrée fin juin à l’issue d’une année de travaux de restauration – semble heureusement devoir marquer la fin d’une année tourmentée, comme nous l’a confirmé son actuel chapelain.

Tout en souhaitant le meilleur à cette communauté, la plus anciennement structurée des Yvelines, il nous a semblé intéressant de nous pencher sur les inquiétudes qui l’ont fragilisée l’an dernier tant elles sont révélatrices des pressions qui s’exercent sur les fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain.


I – QU’EST-CE QUE LA COMMUNAUTÉ SAINT-CHARLES-BORROMÉE ?

La communauté Saint-Charles-Borromée est née de l’application de l’indult de 1984 dans le diocèse de Versailles. Elle s’est constituée autour de Mgr Jean Martin, le célébrant désigné par Mgr Simonneaux, l’évêque de l’époque. Initialement prévue à cadence trimestrielle, l’application de l’indult devint assez rapidement mensuelle puis hebdomadaire, favorisant ainsi l’essor de la communauté. Du coup, en 1987, la paroisse du Chesnay fut désignée pour l’accueillir de façon pérenne. La première messe de la communauté au Chesnay remonte de fait au dimanche de Pentecôte de 1987.

Début 1988, la communauté recense 188 fidèles réguliers.

La même année, le nouvel évêque de Versailles, Mgr Thomas, lui rend visite et célèbre la messe au Chesnay. Satisfait de cette expérience, il accorde à la communauté de pouvoir bénéficier de tous les sacrements selon le missel traditionnel et de mettre en place un catéchisme propre à l’attention de ses membres.

En 1989, Mgr Martin, toujours chapelain de la communauté en dépit de son âge (il a été ordonné en 1931 !), reçoit l’aide d’un prêtre de la toute nouvelle Fraternité-Saint-Pierre, l’abbé Pozzetto.

Et la communauté continue à se développer. En 1990, un nouveau recensement décompte 292 fidèles dont 40% de moins de 20 ans.

En 1990 toujours, Mgr Thomas accepte de donner un cadre canonique à la communauté en érigeant “l’association publique de fidèles Saint-Charles-Borromée”. Peu ou prou, cette association joue le rôle qu’un conseil pastoral joue dans une paroisse : elle n’est pas la communauté mais a pour but de conseiller le chapelain et de l’aider dans sa conduite pastorale.

En 1992, une deuxième messe est accordée à la communauté. L’abbé Michel Le Pivain, qui a remplacé l’abbé Pozzetto en 1991, devient chapelain en 1993 tout en continuant à pouvoir s’appuyer sur les services de Mgr Martin.

Sous la houlette de l’abbé Le Pivain, la communauté s’emploiera à embellir l’église, la nettoyant de fond en comble, restaurant des statues mutilées, et à magnifier le culte en formant une chorale et en se dotant d’un sacristain. Il faut dire que sa croissance ne s’arrête pas, 614 membres étant dénombrés en 1999, dont 55% de moins de 20 ans.

En 2001, l’abbé Le Pivain quitte Le Chesnay, la communauté demeurant confiée à la Fraternité-Saint-Pierre. En 2003, l’abbé Laurent Spriet est appelé au Chesnay comme chapelain. Sous sa gouverne, celle-ci va continuer son développement tout en prenant soin de vivre dans la communion la plus cordiale possible avec la paroisse locale.

Conférences, pèlerinages, catéchisme (jusqu’à près de 200 enfants concernés), activités festives ou caritatives, enfants de chœur (plus de 80), scoutisme... autant de signes tangibles d’une activité riche et pérenne qui consolideront, année après année, les liens entre les fidèles et leur chapelain mais aussi les liens entre les fidèles eux-mêmes. La sortie de l’abbé Spriet de la Fraternité-Saint-Pierre pour s’impliquer dans la naissance de l’association Totus Tuus n’aura d’ailleurs pas de conséquences sur la vie de Saint-Charles-Borromée.

En revanche, son départ précipité à l’été 2010, concomitant avec la campagne de travaux à l’église Saint-Germain, a bel et bien fragilisé la communauté. Ce double traumatisme de l’été 2010 (départ rapide et imprévu de l’abbé Spriet et changement de lieu de culte) a été l’occasion de voir s’accentuer des pressions s’exerçant sur cette communauté florissante de la part de la paroisse locale.


II – UN AN DE TENSIONS

Dans un diocèse où l’évêque freine des quatre fers l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum (voir notamment nos lettres n°111, 154, 188 et 212), le succès de Saint-Charles-Borromée ne pouvait manquer de susciter une réaction en provenance de l’évêché. C’est du moins la lecture que de nombreux fidèles ont faite, l’an dernier, de l’éloignement de l’abbé Spriet comme en a témoigné le blog Summorum Pontificum Observatus le 2 juin 2010.

En réalité, l’enquête que nous avons menée durant l’été ne permet pas d’affirmer clairement la pleine responsabilité de l’évêché dans cette crise. Certes, ni les fidèles ni l’intéressé n’avaient envisagé de se séparer et la séparation ne saurait être de leur fait. Néanmoins, le départ de l’abbé Spriet a correspondu avec les difficultés que rencontrait à Lyon la Maison Sainte-Blandine, initiative novatrice voulue par le cardinal Barbarin et son auxiliaire, Mgr Batut. Or la Maison Sainte-Blandine était, et demeure, le grand projet de l’association Totus Tuus dont l’abbé Spriet est l’un des piliers. Il est donc vraisemblable que si l’abbé Spriet a pris, soudainement, le chemin de Lyon, c’est tout autant parce qu’on l’appelait ailleurs que parce qu’on ne faisait rien pour le retenir à Versailles, diocèse où il avait pourtant demandé l’incardination.

Ce que notre enquête permet clairement d’affirmer, en revanche, c’est que le dynamisme de Saint-Charles-Borromée suscitait de nombreuses jalousies et irritations dans le doyenné de Versailles. Le refus réitéré de l’évêque d’accorder à la communauté une troisième messe dominicale et un second prêtre permanent susceptible d’appuyer l’apostolat en semaine et pas seulement le dimanche – demandes fortement appuyées en son temps par l’abbé Spriet – en est une confirmation.

En quittant la communauté, l’abbé Spriet avait lui-même tenu à calmer les fidèles les plus remontés, exprimant sa confiance dans son successeur, l’abbé Babinet, lui aussi ancien de la Fraternité-Saint-Pierre, dont l’abbé Spriet avait été l’assistant à Besançon.

Cependant, arrivant au service d’une nouvelle communauté, de surcroît dans un moment particulier pour celle-ci, l’abbé Babinet n’a guère eu d’autre choix que de se plier à la situation exceptionnelle créée par le changement d’église.

Et il est vrai, comme l’ont témoigné auprès de nous de nombreux fidèles, que l’exil forcé de la communauté Saint-Charles-Borromée dans l’église Notre-Dame de la Résurrection n’a pas été sans bouleversements. À commencer par la suppression d’une des deux messes dominicales. Mais il a aussi été demandé à de nombreuses reprises aux fidèles de Saint-Charles-Borromée de s’associer aux activités de la paroisse ordinaire, ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose à condition que cela soit réciproque, dans l’esprit d’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain comme le souhaite le Saint-Père.

Malheureusement, à l’image de nombreux autres clercs, ce que les prêtres de la paroisse du Chesnay semblent n’avoir pas compris, en effet, c’est que “vivre en communion" ne signifie pas “mélanger”, “confondre avec” et encore moins “fondre dans”. Cette propension à confondre “communion ecclésiale” avec “dirigisme paroissial ou diocésain” explique probablement pourquoi tant de pasteurs ne parviennent pas à faire leur la coexistence pacifique des deux formes du rite romain voulue par le pape avec le Motu Proprio Summorum Pontificum.

Au Chesnay, de fait, l’année d’exil à Notre-Dame de la Résurrection a été à sens unique, la communauté Saint-Charles-Borromée devant à chaque fois faire le pas vers la vie paroissiale ordinaire et non l’inverse. Au point que plusieurs fidèles ont exprimé leur crainte de voir leur communauté se fondre dans la paroisse, cela au mépris de l’article 2 des statuts de l’association : “favoriser l’accueil des catholiques dont l’attachement à la Tradition les conduit à apprécier le Missel et le Rituel romains en usage en 1962, et de les aider à vivre dans la fidélité au Magistère de l’Église”.

Le résultat de tout cela est qu’en juin 2011, au moment de retrouver son lieu de culte habituel, la communauté Saint-Charles-Borromée avait perdu un bon tiers de ses fidèles.


III – ET MAINTENANT ?

Au terme de notre enquête estivale – qui nous a permis de confirmer, y compris par les quelques refus de répondre qui nous ont été opposés, le bien-fondé des inquiétudes des fidèles –, nous sommes heureux de pouvoir conclure que la rentrée 2011 au Chesnay marque la fin d’une longue année de troubles et la reprise du rythme et des activités habituelles de la communauté.

L’abbé Babinet, que nous avons joint par téléphone, nous a confirmé que tout redémarrait comme à l’ordinaire. À l’extraordinaire, devrions-nous dire : célébrations, catéchèse, scoutisme, etc. Mieux encore, il nous a annoncé l’arrivée d’un nouveau vice-chapelain, l’abbé Jacquemin, bonne nouvelle qui a été communiquée aux fidèles ce dimanche. Reste à savoir quelle sera la présence effective de l’abbé Jacquemin, l’un des fondateurs de la Fraternité-Saint-Pierre, jusqu’ici rattaché à la paroisse Notre-Dame du Travail à Paris et déjà particulièrement engagé par ailleurs...

Tout semble donc devoir aller pour le mieux au Chesnay même si les difficultés traversées l’an dernier par cette communauté exemplaire, par son ancienneté et sa vitalité, prouvent bien que l’attachement à la forme extraordinaire du rite romain est encore trop souvent objet de vexations et d’injustices. Encore une fois, un peu plus de concertation, de dialogue et de charité aurait pu éviter bien des inquiétudes…
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Sam 24 Sep - 8:18

http://www.osservatore-vaticano.org/dicastres/vers-une-reforme-du-rite-romain-traditionnel

Vers une réforme du rite romain traditionnel?
Posté par Vini Ganimara dans Dicastères le 09 23rd, 2011 | une réponse

Je lis sur le blogue de l’abbé de Tanouarn cette information, reprise du quotidien « La Croix », qui m’avait échappé jusqu’ici:

«Une commission mixte a été constituée, avec des experts de la commission Ecclesia Dei et de la congrégation du culte divin, pour l’aggiornamento des mémoires des saints et pour la ‘possible insertion de nouvelles préfaces’ dans le Missel romain préconciliaire de 1962, auquel Benoît XVI a donné pleinement droit de cité en 2007.»

Bien sûr, certaines formulations sont bizarres. Je ne crois que Benoît XVI ait prétendu « donner pleinement droit de cité » au missel romain traditionnel. Bien loin d’accorder un droit, il a déclaré reconnaître un droit préexistant, ce qui n’est pas vraiment la même chose. Par ailleurs, je n’aime beaucoup la formulation « missel préconciliaire » qui dit trop ou trop peu.

C’est un missel qui n’est pas seulement préconciliaire puisqu’il est resté en usage pendant et après le concile Vatican II (qui n’est, au passage, pas le seul concile de l’histoire de l’Eglise comme la mention « préconciliaire » sans autre précision pourrait le laisser penser). Mais, même si ces précisions ne sont pas inutiles pour éviter de prendre Vatican II pour une rupture dans l’histoire de l’Eglise, ne chipotons pas et revenons à l’information.
Une commission travaille donc à introduire de nouvelles préfaces dans le missel traditionnel, ainsi qu’à réformer le sanctoral.

A l’heure actuelle, nous ne savons pas grand-chose du temps que prendront ces travaux, ni surtout s’ils ont vocation à acquérir force de loi dans l’avenir. Mais cela semble vraisemblable. Je sais bien que créer une commission est souvent un moyen d’enterrer un problème, mais on verrait mal l’utilité de cette commission-là, convoquée pour résoudre un problème assez peu urgent, si elle n’avait pas vocation à proposer ou imposer un nouveau sanctoral et de nouvelles préfaces pour le missel romain traditionnel.

C’est, en tout cas, une information importante à plusieurs titres.

D’abord, elle signifie que le Pape (à travers les dicastères) estime que le rite traditionnel est soumis à son autorité au même titre que le rite réformé. Ce qui est parfaitement juste. Il est clair qu’au cours des dernières décennies, nous avons assisté à bien des abus d’autorité, mais cela n’abolit pas pour autant le légitime usage de l’autorité. Or, les souverains pontifes ont toujours ajouté des fêtes liturgiques, des préfaces, ou d’autres prières. Avec ce travail, le rite traditionnel revient en quelque sorte dans le droit commun de l’Eglise.

Par ailleurs, je note également que c’était pour introduire de nouvelles fêtes liturgiques, de nouvelles préfaces… qu’avait été mandaté le Consilium qui devait appliquer les décisions de la constitution Sacrosanctum concilium. Il est probable qu’il est largement dépassé son mandat (même si son mandant, le concile lui-même, puis les Papes successifs ne le lui ont jamais reproché), mais il est intéressant de constater que nous revenons ainsi à la réforme initialement prévue par Vatican II. Ce qui rejoint le souhait, maintes fois exprimés par Benoît XVI, d’un nouveau mouvement liturgique (est-ce à dire que le précédent s’est fourvoyé dans une impasse? Le Pape ne le dit pas, mais cela semblerait logique).

Autre élément intéressant: avec ces réformes envisagées du rite traditionnel, l’autorité suprême en matière liturgique manifeste publiquement qu’elle estime que le rite dit « tridentin » n’est pas mort et fossilisé. Il a donc vocation à poursuivre son développement organique à côté du rite romain réformé, au moins pendant les prochaines années.

Dernier point que je voudrais évoquer à ce propos: il est clair que la situation actuelle n’est pas durable. L’idée d’un unique rite romain à deux formes est sans doute intéressante pour aboutir à la paix liturgique, mais cette situation ne peut être que transitoire. Pour le moment, je peux imaginer deux voies de sortie. Soit l’autorité compétente déclare que le rite réformé (éventuellement devenu le rite issu d’une « réforme de la réforme ») est un rite latin, mais non le rite romain, puisqu’il s’éloigne nettement dans plusieurs prières centrales, en particulier le canon, du rite romain traditionnel. Soit, ce qui me semble plus conforme à l’idée de Benoît XVI, le rite réformé évoluera progressivement (la fameuse « réforme de la réforme »), reprenant par exemple la forme traditionnelle de la communion comme seule forme de communion, le canon en silence, l’orientation de l’autel, etc. Et, au terme de cette évolution, fusionnera avec le rite traditionnel pour constituer un uniquerite romain. Reste à savoir dans ce cadre ce que devrait devenir ce rite traditionnel. Il me semble que, naguère, le cardinal Ratzinger était plutôt favorable à ce qu’il « bouge » le moins possible pour servir, si j’ose dire, de butte-témoin indiquant la direction de la « réforme de la réforme ». Mais, si je comprends bien cette nouvelle entre les lignes, je crois que Benoît XVI est désormais favorable à une réforme (sans doute beaucoup plus lente et moins « lourde » que la réforme du rite réformé) du rite traditionnel.

Ce qui présente un risque et un avantage. Le risque est de perdre la direction de la réforme, même si c’est un risque limité puisque, progressivement, les autorités compétentes en matière liturgique deviennent de plus en plus réceptives aux critiques naguère énoncées contre la réforme liturgique. Et cela présente également un avantage: aller plus vite vers un solution durable avec un unique rite romain, fondé sur l’ossature du rite traditionnel, et doté de nombreuses fêtes et préfaces du rite réformé.
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Message par Her Lun 3 Oct - 15:52

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AUX ORIGINES DE LA LITURGIE : UN DOCUMENT SIGNÉ MARTIN MOSEBACH

Du 1er au 3 septembre 2010 s’est tenu à Colombo (Sri Lanka) un colloque sur la liturgie, organisé par Monseigneur Malcolm Ranjith, l’archevêque du diocèse, qui est aussi le président de la conférence épiscopale de Ceylan, qui a aussi été appelé depuis à la pourpre cardinalice par Benoît XVI. Lors de ce colloque, réunissant les prêtres de l’archidiocèse, tous en soutane, l’écrivain allemand Martin Mosebach, auteur de La Liturgie et son Ennemie (1) (Hora Decima 2005), y a prononcé une importante communication, que nous sommes heureux de vous proposer aujourd’hui dans une traduction originale à partir du texte allemand que nous a faite parvenir Gilles Banderier.

La personnalité de l’auteur, romancier et essayiste réputé outre-Rhin, - il a écrit aussi de nombreux récits, poèmes, pièces de théâtre, articles sur l’art et la littérature, scénarios de films, livret d’opéras, et a été honoré d’un certain nombre de prix littéraires-, marié à une luthérienne convertie, est importante car son parcours n’est pas sans similitudes avec celui de GK Chesterton : il ne s’agit pas d’un exégète chrétien publié pour le petit nombre, mais bien d’un écrivain de premier plan ressentant le besoin de mieux comprendre et illustrer sa foi catholique. A cause de cette personnalité, son livre sur la liturgie avait représenté un véritable événement Outre-Rhin, au point que Martin Mosebach fut invité à prononcer une conférence sur ses idées liturgiques devant l’assemblée du catholicisme allemand, de tendance très progressiste, le Katholikentag de 2004 (2) : « La crise de la liturgie n’est pas pour moi une forme de décadence : elle est quelque chose d’infiniment plus grave. Elle représente à mes yeux une catastrophe inédite, une catastrophe spirituelle et culturelle ».
En outre, dans un pays dont l’Église est malade des tensions progressistes qui ne cessent de l’affaiblir, Martin Mosebach représente l’un des principaux relais de la pensée et de la parole de Benoît XVI. Il est notoire que son livre sur la liturgie, étincelante apologie de la liturgie catholique traditionnelle, avec de piquantes invectives contre l’attitude iconoclaste qui règne aujourd’hui dans l’Église de l’après-Concile, a été très apprécié par Benoît XVI. Martin Mosebach a fait partie des artistes reçus par le Pape dans la Chapelle Sixtine, le 21 novembre 2009. Auparavant, lui-même, avec des personnalités telle que Nikos Salingaros, Steven J. Schloeder, Steen Heidemann, Duncan G. Stroik, Pietro De Marco, Martin Mosebach, Enrico Maria Radaelli, avaient signé un appel « plein de tristesse la plus poignante préoccupation quant à la terrible situation actuelle de tous les arts qui ont toujours accompagné la liturgie sacrée ».

Le texte qui suit constitue la première partie de sa conférence à Colombo et traite des origines de la liturgie, de sa singularité comme œuvre de Dieu et non comme création des hommes et, par conséquence, de la nature de la messe, avant tout révélation divine plus qu’assemblée communautaire.


LE DOCUMENT

L’histoire de la sainte Église catholique est riche de mystères, dans le domaine du bien comme dans celui du mal. Ce n’est pas sans raison que saint Paul parle du mysterium iniquitatis - Le mystère d’iniquité. À travers les siècles, la question de ce qu’on appelle la théodicée est demeurée brûlante : pourquoi le mal est-il présent au sein d’une création divine fondamentalement bonne ? Saint Paul a su condenser en une formule l’angoisse profonde que provoque l’existence du mal, mais il a refusé d’y apporter une réponse.

Le mystère dont je vous entretiendrai appartient-il au bien, au mal, ou à un mélange inextricable des deux ? Je me garderai de le dire, tant il est vrai que les conséquences de chaque événement historique se répercutent au long des siècles, en changeant sans cesse d’aspect. Ce qui apparaît comme une malédiction à une époque donnée sera plus tard perçu comme une bénédiction. Toutefois, il existe également des maladies qui traversent les âges et dont seuls les symptômes varient.

La liturgie, œuvre de Dieu

Ce n’est pas à la légère et sans un serrement de cœur que j’en viens à mon sujet. J’aimerais vous entretenir du formidable bouleversement survenu dans l’histoire de l’Église après le second concile du Vatican. Il s’agit de quelque chose d’absolument nouveau, que personne n’aurait naguère cru possible. Lorsqu’il entend le mot « nouveauté », à propos de l’Église, un catholique doit se méfier.

La seule véritable nouveauté de l’histoire universelle – l’Incarnation – s’est déjà produite. Pourtant, l’Incarnation ne cesse d’être une nouveauté si radicale que nous ne la comprendrons jamais complètement. Elle annonce la nouvelle création du monde, à la fin des temps. Mais, en attendant, l’Incarnation agit comme un aiguillon d’inquiétude et de colère, planté dans la chair du monde. Rien ne peut être considéré comme une nouveauté en comparaison du Christ, à moins d’être imprégné de Sa Présence. Bien au contraire, tout ce qui prétend modifier, augmenter, diminuer ou surpasser ce qui fut révélé une fois pour toutes ; tout ce qui – si intéressant et brillant qu’il paraisse - tente de renchérir sur la Révélation, doit être accueilli avec méfiance, voire avec crainte.

La sagesse des nations professe que seul ce qui est ancien est bon. Chaque civilisation en fait l’expérience. La culture est toujours liée à la foi dans une tradition. La culture n’est autre chose que l’insertion d’une vie humaine, si brève soit-elle, dans l’immensité du passé et de l’avenir. La culture offre à l’homme la possibilité de s’approprier l’expérience des générations qui le précédèrent et de la transmettre aux générations qui le suivront. L’expérience des générations disparues nous apprend comment planter des arbres, dont les fruits mûriront pour nos descendants. Ce qui est ancien a fourni la preuve de sa capacité à franchir plusieurs générations. Ce qui est ancien n’est pas tombé dans l’oubli, comme l’aurait fait ce qui est éphémère et dépourvu de valeur ; mais au contraire a donné du fruit au long des siècles, voire des millénaires, et comme l’a remarqué Goethe, le grand poète allemand : « Seul est vrai ce qui porte des fruits ». Ce qui est ancien et demeure une réalité vivante constitue une forme de vérité à la fois passée et à venir.

Les chrétiens ont encore une autre raison, de chérir ce qui est ancien et s’inscrit dans une tradition. La foi en la divinité du Christ n’est pas comparable à la croyance aux mythes païens, qui se déployaient dans l’éternel présent d’un monde hors de l’Histoire. Les chrétiens professent que le Créateur du ciel et de la terre s’est incarné à un moment bien précis de l’Histoire (les premières décennies de l’Empire romain), au cœur de la province la plus décriée de cet Empire. Dans un texte parmi les plus sacrés, le Credo, les chrétiens mentionnent, après les noms du Fils de Dieu et de sa sainte mère, celui d’un fonctionnaire romain obscur et médiocre, un certain Ponce Pilate, qui doit à sa lâcheté d’être devenu immortel, lorsque les Pères du concile de Nicée établirent que le Christ était un personnage historique et que cette affirmation ferait partie intégrante de la doctrine chrétienne. Dieu s’est incarné et cela s’est produit dans un pays précis, une langue donnée, des traditions précises. Le Christ est né homme dans une situation politique et culturelle donnée. Jésus était à la fois fils d’Israél et sujet de Rome. Par la suite, lorsque son Église incorpora des éléments israélite et des éléments romains, elle prolongea – au sens littéral – l’Incarnation de Dieu. Telle est, jusqu’à la fin des temps, sa mission.

Tous les chrétiens doivent donc regarder vers l’avenir, vers le retour du Seigneur, mais, pour savoir qui Il est, ils doivent regarder vers le passé : non point les ténèbres infinies de la préhistoire, mais les années pendant lesquelles vécurent Auguste et Tibère. En ces temps-là, ceux qui avaient vu de leurs yeux la gloire du Christ et en avaient porté témoignage furent suppliciés en raison de leur foi. Pour eux, toutefois, il s’agissait moins d’une croyance que d’une certitude. Aucun prêtre, aucun laïc, sommé de défendre sa foi, ne peut formuler mieux que saint Paul les raisons qui le portent à croire : « C’est du Seigneur que j’ai appris ce que je vous ai aussi enseigné » (1 Cor 11, 23).

Les chrétiens qui professent leur foi sont les maillons d’une chaîne, qui relie le passé au présent. Le geste de l’imposition des mains, qu’aucune pratique de type spiritualiste ne saurait remplacer, les rapproche des tout premiers Apôtres. Ceux-ci nous ont enseigné que la présence du Christ donne vie à son Église, non par autosuggestion, méditation ou une quelconque transmission interne, mais grâce à la figure du Christ, qui s’est incarné et a imposé les mains ; grâce au Christ, dont les vêtements irradiaient une énergie miraculeuse ; grâce au Christ, dont les pieds furent lavés par une pécheresse, puis transpercés de clous ; grâce au Christ, qui pleura Lazare et fit rôtir un poisson pour ses disciples. Le Christ ordonna aux Apôtres de sans cesse Le rendre à nouveau présent, parce que Sa présence est bien plus importante que Son enseignement, puisqu’elle inclut tout Son enseignement, et davantage encore, qu’on peut appréhender par la contemplation, et non par l’intelligence discursive.

Ses Apôtres reçurent pour mission de Le rendre à nouveau présent, dans le moment le plus intense et le plus dramatique de Son existence terrestre : Son sacrifice sur la Croix. De telle sorte que les premiers chrétiens comprirent fort bien que la célébration instituée par le Seigneur était bien plus que la répétition de la Cène ; ils savaient que cet ultime repas n’était lui-même que le signe de l’œuvre rédemptrice, dont le supplice de la Croix constituait l’accomplissement. Pour cette raison, les premiers chrétiens embellirent leur culte à l’aide des formes les plus nobles et les plus belles, que l’humanité avait élaborées pour prier et offrir des sacrifices, au cours des millénaires précédant la venue du Sauveur. Ces formes n’avaient pas d’auteur désigné ; elles ne furent pas créées par des sages, mais modelées par la sensibilité de tous les hommes qui adorèrent jamais la divinité. Un seul point distinguait ce nouveau sacrifice chrétien, des sacrifices qui existaient auparavant parmi les différentes religions : parce qu’il rendait présent Jésus en tant que victime, il n’était pas seulement l’œuvre d’hommes pieux, mais bien l’œuvre de Dieu Lui-même. Il s’agissait d’une œuvre accomplie par Dieu et pour les hommes; une œuvre que des hommes, même d’une piété exemplaire, n’eussent jamais pu accomplir eux-mêmes, sans le secours de la Grâce. Ce point forme un élément essentiel de l’adoration chrétienne. Si on le néglige, on ne peut vraiment la comprendre : elle n’est pas une œuvre humaine, et par conséquent elle ne doit pas non plus apparaître comme une œuvre humaine. Il faut considérer qu’elle ne prend pas son origine dans la volonté des hommes, mais dans celle de Dieu.

La Messe comme Révélation

Pour tous les catholiques, ce que je viens d’énoncer devrait aller de soi. Nous constatons néanmoins que, dans de nombreux endroits du monde catholique, y compris dans les pays où l’Église est établie depuis le plus longtemps, ce n’est plus évident. Après cette longue entrée en matière, je reviens aux développements qui suivirent le second concile du Vatican, lorsque se produisirent des choses nouvelles, si nouvelles que les catholiques ne purent que les contempler avec effroi.

J’ai essayé de décrire l’attitude de l’Église vis-à-vis de sa liturgie qui, pendant près de deux mille ans, fut considérée comme la présence corporelle de Jésus, de la tête et du corps visibles de l’Église. Pour un catholique, cette visibilité n’était pas une qualité secondaire, qui eût été subordonnée à un monde supérieur invisible, puisque Dieu Lui-même s’était incarné dans un corps humain et avait emmené Ses blessures dans Sa Gloire. Depuis que Dieu fait homme a vu et entendu avec les yeux et les oreilles d’un être humain, nos sens, par nature si faciles à abuser, sont devenus fondamentalement capables de percevoir la vérité. Grâce à l’Incarnation du Christ, le monde sensible n’est plus le domaine de l’illusion ; la matière peut à nouveau être envisagée comme la pensée de Dieu rendue tangible.

De cette considération découle la gravité absolue avec laquelle l’Église accomplit tous les actes de la liturgie : chaque geste de la main, chaque inclinaison du corps, chaque génuflexion, chaque baiser aux objets sacrés ; les cierges, les vases, les espèces du Pain et du Vin, mais également la langue dans laquelle les pensées divines sont exprimées, tout cela fut considéré comme faisant littéralement partie intégrante de la Révélation. Saint Basile de Césarée, un des Pères d’Orient, déclara expressément que la Messe est un aspect de la Révélation, au même titre que les Saintes Écritures.

Un exemple sera le bienvenu pour illustrer l’attitude de l’Église envers les objets dont elle se servait pour les sacrements, avant le second concile du Vatican. Au Moyen Âge, les Cisterciens gravaient sur leurs calices dorés le nom de Marie car, de la même manière que le corps de Marie avait porté Dieu fait homme, le calice contient le sang de Dieu. Toute l’histoire du salut aboutit ainsi aux objets utilisés pour célébrer l’Eucharistie. Le second concile du Vatican reprit avec clarté et énergie la théologie de la messe la plus traditionnelle. Il reconnut solennellement l’existence d’une langue sacrée, d’une musique sacrée (le chant grégorien, trait d’union entre l’Orient et l’Occident et qui n’appartient exclusivement à aucune de ces deux aires culturelles) ; il ne préconisa qu’une révision prudente des livres liturgiques, comme il convient de le faire tous les quelques siècles, pour éviter que des erreurs ne s’y glissent.

Représentons-nous à nouveau tout ce que la liturgie catholique avait à ce moment-là accompli. Venue d’Asie mineure, elle avait conquis Rome et la Grèce ; triomphé du monde païen, mais survécu à son effondrement ; subjugué les peuples païens du Nord et de l’Est. Elle fut l’outil d’une réussite missionnaire qui n’a pas d’autre exemple dans l’histoire du monde. À combien de ruptures, de bouleversements, n’a-t-elle pas survécu ? Elle a franchi les frontières de l’Europe, elle est arrivée en Asie, en Afrique, en Amérique. Elle fut partout, au commencement, un corps étranger. Elle fut portée aux Germains, aux Irlandais, aussi bien qu’aux Indiens, aux Cinghalais et aux Chinois. Les Germains ne comprenaient pas le latin et ne savaient pas davantage lire, lorsque saint Boniface, un grand évangélisateur, leur fit connaître la Messe. Cela se passa longtemps ainsi, en particulier durant les périodes les plus brillantes que connut l’Église, quand les fidèles percevaient intuitivement que, dans la célébration de la Messe, l’essentiel n’était pas de comprendre chaque mot, mais bien d’éprouver la présence du Sauveur. Celui qui comprenait chaque mot, mais qui ne ressentait pas cette présence, n’avait – strictement parlant – rien compris à la Messe.

Les révolutions bouleversèrent le monde, les dictatures apparurent et disparurent, mais la Messe demeura toujours identique à elle-même. Aux yeux du monde entier, elle symbolisait l’immuabilité de l’Église à travers les âges. Même ses adversaires reconnaissaient que son caractère intempestif, intemporel, faisait sa force ; non pas au sens où elle eût été démodée, mais dans la mesure où la liturgie ne pouvait être complètement rapportée à une époque ou à une culture particulière. À toutes les périodes, elle eut toujours un pied hors du temps. On ne la célébrait pas dans le moment présent, mais per omnia saecula saeculorum, pour toutes les époques, depuis la Création du monde jusqu’à sa consommation, et ensuite dans l’éternité, laquelle a déjà commencé et forme comme l’arrière-plan doré du tableau devant lequel se déploie le temps de l’Histoire. C’est ainsi que la liturgie – que l’Apocalypse appelle les Noces de l’Agneau » – a été célébrée et devra toujours être célébrée.

(1) . Häresie der Formlosigkeit, Liturgiereform (2002, Karolinger-Verlag).
(2) http://www.ceremoniaire.net/depuis1969/docs/mosebach_katholikentag.html
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Message par Her Ven 7 Oct - 7:36

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LE PRADET (Var) : L'APPLICATION PAISIBLE DU MOTU PROPRIO EXISTE, NOUS L'AVONS RENCONTRÉE

Commune de 11 000 habitants, située à 8 km de Toulon, Le Pradet est, à plus d’un titre, le théâtre d’une application exceptionnelle du Motu Proprio Summorum Pontificum. Nous voulons dire : application, de fait, exceptionnelle, mais en réalité exemplaire de ce qui devrait se faire. Il faut bien avouer, en effet, que le nombre de paroisses de France où le Motu Proprio est mis en application librement et spontanément par le curé lui-même et où coexistent pacifiquement les deux formes de l’unique rite romain est extrêmement limité.

À y regarder de plus prêt, l’écrasante majorité des nouveaux lieux de culte traditionnels mis en place depuis l’entrée en vigueur du Motu Proprio de Benoît XVI, l’ont été sur le modèle du Motu Proprio précédent de 1988 : mise en place par l’évêque là où le Motu Proprio de 2007 fait du curé de paroisse la pierre angulaire du nouveau dispositif ; instauration de messes traditionnelles dans des endroits dédiés (vieux concept de la réserve indienne), là où le Motu Proprio de 2007 fait de la paroisse le cadre normal d’application.

De ce premier point de vue, la paroisse du Pradet fait bien, de fait, figure d’exception, alors qu’elle est tout bonnement dans la norme romaine. Les résultats pastoraux fructueux de cette application normale, et de fait exceptionnelle, du Motu Proprio sont eux aussi à l'image de ce qui s'observe dans les autres lieux où celle-ci existe, aux États-Unis notamment.

Auparavant respectivement curé de la paroisse Saint-Georges (Paris 19ème) et vicaire à Notre-Dame-de-Clignancourt (Paris 20ème), les abbés Hubert Blin et Olivier Horovitz sont désormais curés in solidum (co-curés) de la paroisse du Pradet.

À Paris, déjà, ils étaient parmi les rares (les seuls ?) prêtres de l’archidiocèse à avoir appliqué ou tenté d’appliquer librement le Motu Proprio dans leurs paroisses respectives – ce qui, à Paris, veut dire en semaine, l’application au compte-goutte le dimanche étant du domaine réservé des autorités diocésaines.

En raison d’un certain nombre de contraintes, au nombre desquelles celles concernant la liturgie traditionnelle, ils ont préféré offrir leurs services pastoraux au diocèse de Monseigneur Rey (diocèse de Fréjus Toulon), pour œuvrer en se plaçant sous le patronage du Père Antoine Chevrier (voir notre lettre 265). La vie paroissiale reflète le charisme qui anime la communauté des Frères et Sœurs de la Mission dont ils sont les fondateurs : vie religieuse, vie pastorale intense et développement des œuvres de jeunesse par les patronages qui constituent la grande spécificité de leur apostolat. Pour plus d’informations, vous pouvez visiter le site de la paroisse.

Le Pradet est ainsi devenu l'une des rares paroisses françaises naturellement et normalement bi-formaliste. Chaque jour de la semaine, la messe y est célébrée à la fois sous sa forme ordinaire et sous sa forme extraordinaire, réunissant chacune un nombre identique de fidèles… Comme quoi, lorsqu'on donne le choix aux fidèles… Des 50 fidèles qui assistent à la messe chaque jour, la moitié suit la forme ordinaire et l'autre la forme extraordinaire. Une réalité qui confirme les chiffres que nous donnent les cinq derniers sondages que nous avons fait effectuer dans les diocèses de France, à savoir que plus de 50 % des pratiquants très réguliers – ceux qui assistent à la messe chaque dimanche et occasionnellement en semaine – souhaitent vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire.

Chaque dimanche et jour de fête, la paroisse propose trois messes : deux célébrées dans la forme ordinaire et une dans la forme extraordinaire. L'ensemble des trois messes réunit environ 300 fidèles, dont une centaine pour la messe célébrée dans la forme extraordinaire. Un instantané qui confirme le souhait du socle incompressible de 35% des pratiquants – ceux qui vont à la messe au moins une fois par mois – de vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire. Les baptêmes sont également célébrés dans l’une ou l’autre forme du rite romain et un catéchisme adapté à la forme extraordinaire est également proposé depuis la rentrée de septembre.

En quelque sorte laboratoire paroissial de la bonne application du Motu Proprio, le cas du Pradet appelle plusieurs observations.


LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1/ Un tiers des fidèles pratiquants de la paroisse du Pradet assiste à la célébration de la forme extraordinaire. Cette expérience grandeur nature confirme les sondages réalisés par Paix Liturgique : un fidèle sur trois désire vivre sa foi catholique au rythme de la forme extraordinaire.

Les ennemis de la paix peuvent raconter ce qu’ils veulent : preuve est à nouveau faite avec le cas du Pradet que lorsque le curé est bienveillant et tente honnêtement l’expérience du Motu Proprio, les fidèles sont nombreux à souhaiter se sanctifier dans la forme extraordinaire du rite romain.

2/ N'en déplaise aux mauvaises langues, si entre 35% et 50% des paroissiens ont choisi au Pradet de vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire, ce n'est pas parce que les curés y font de la "retape" ou qu'ils y font venir des familles étrangères à la paroisse. Deux paroisses voisines – Hyères et Saint François de Paule à Toulon – offrent en effet la liturgie traditionnelle le dimanche et... continuent à voir croître le nombre de leurs fidèles ! La paroisse du Pradet se situe en effet dans un diocèse où la messe traditionnelle est célébrée dans de nombreux autres églises, diocésaines et non (FSPPX à Toulon et Brignoles). Force est de reconnaître que le diocèse de Mgr Rey connaît un nombre de célébrations extraordinaires plus important que dans la plupart des autres diocèses français. Pourtant, la nouvelle célébration du Pradet ne s’est pas faite au détriment des célébrations extraordinaires préexistantes en ce sens que ce ne sont pas les fidèles de Toulon ou de Hyères qui s’y rendent mais… des fidèles du Pradet. Des fidèles qui, pour l'immense majorité, assistaient avant à la forme ordinaire ou ne pratiquaient plus.

L'exemple du Pradet tord donc le cou à cette idée fausse selon laquelle les fidèles attachés à la forme extraordinaire seraient uniquement ceux qui assistent déjà à la célébration de cette forme liturgique dans les rares endroits existants. Au contraire, les silencieux de l’Église, le tiers des pratiquants qui sont restés dans les paroisses sans rien dire, assistent à la messe traditionnelle quand elle est proposée dans leur paroisse.

Preuve en est également qu’aborder la question de l’application du Motu Proprio uniquement sous l’angle de la demande exprimée ne permet pas de mesurer la réelle attente des fidèles.

3/ Liberté. Voilà un mot qui caractérise cette paroisse. Au Pradet, les co-curés veulent être les prêtres de tous leurs fidèles sans exclusive. Garants de l’unité paroissiale, les curés n’imposent aucune des deux formes liturgiques : chacun a le choix de se rendre à telle ou telle célébration ce qui n’empêche pas les uns et les autres de se retrouver dans le cadre des nombreuses activités paroissiales. Les deux messes ordinaires n’ont pas été supprimées, la messe extraordinaire a juste été proposée en plus.

Cette application du Motu Proprio permet également d’affirmer que là où le prêtre se montre liturgiquement respectueux de chacun, il n’y a pas de querelles des rites. Ici encore – et comme les sondages de Paix Liturgique l'ont maintes fois révélé – preuve est faite que les fidèles ouvertement hostiles à la coexistence des deux formes du rite romain sont largement minoritaires dans les paroisses.

4/ Le Pradet est une illustration exemplaire du respect de la volonté du Pape d'offrir à tous les fidèles les trésors de la liturgie extraordinaire. Le rôle de l’évêque lui-même est exemplaire dans le sens où, selon l’esprit et la lettre du Motu Proprio, il laisse ses curés libres de répondre par eux-mêmes aux demandes des fidèles voire, s'il y a lieu, de les anticiper.

Une paroisse d'avenir

En appliquant de façon normale, c'est-à-dire conforme à la norme établie par Benoît XVI, le Motu Proprio, la paroisse du Pradet ne devrait pas se distinguer des autres paroisses de France. Cependant, dans les faits, illustration concrète de la réalité des aspirations des fidèles, cette paroisse est en avance sur son temps et devrait servir d'exemple aux autres paroisses du pays. Compte tenu de la sociologie du jeune clergé, de l’érosion de l’idéologie post-conciliaire et des souhaits exprimés par les fidèles, on peut dire sans risquer de se tromper que la paroisse du Pradet préfigure ce que sera une paroisse lambda dans 20 ans. Car, et c'est un autre des bienfaits de l'application du Motu Proprio, la désertification religieuse ne menace pas la paroisse.
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Jeu 20 Oct - 11:18

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L'ENRICHISSEMENT MUTUEL DES DEUX FORMES LITURGIQUES SELON LE SECRÉTAIRE DE LA COMMISSION ECCLESIA DEI

Dans un récent entretien vidéo à Gloria TV, Monseigneur Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei a commenté les pourparlers entre Rome et la FSSPX. Au passage, il a témoigné sur son expérience de la réforme liturgique et sa vision de la forme extraordinaire. Ces propos, inédits jusqu’ici de la part du prélat romain en charge de la forme extraordinaire, nous semblent suffisamment importants pour que nous les soumettions à votre attention cette semaine.


I - MONSEIGNEUR POZZO À GLORIA TV (octobre 2011)

Gloria TV –Quelles sont les raisons de l’hostilité de nombreux milieux ecclésiastiques contre une liturgie que l’Église et de si nombreux saints ont célébré pendant une si longue période et qui a été l’instrument d’un développement spectaculaire de l’Église ?

Mgr G Pozzo – C’est une question complexe. Je crois qu’il y a de nombreux facteurs qui interviennent pour comprendre pourquoi cette idée préconçue contre la liturgie de la forme extraordinaire est encore si répandue. Il faut bien avoir présent à l’esprit que, pendant de nombreuses années, aucune formation liturgique véritablement adaptée et complète n’a été proposée dans l’Église catholique. On a voulu introduire un principe de rupture, d’éloignement, de détachement radical entre la réforme liturgique proposée, instaurée, et promulguée par le Pape Paul VI et la liturgie traditionnelle. Or, en réalité, les choses sont bien différentes.
Il est évident qu’il existe une continuité substantielle dans la liturgie, dans l’histoire de la liturgie. Il y a une croissance, un progrès, un renouvellement mais pas une rupture ou une discontinuité.
De fait, cette idée préconçue influe de façon déterminante sur la forma mentis des personnes, des ecclésiastiques comme des fidèles. Il faut parvenir à dépasser ce préjugé. Il faut donner une formation liturgique complète, authentique et bien comprendre, justement, que les livres liturgiques de la réforme de Paul VI sont une chose et que les mises en œuvre qui en ont été faites dans bien des parties du monde catholique en sont une autre.
Dans la pratique, ces mises en œuvre sont d’authentiques abus envers la réforme de Paul VI et contiennent même des erreurs doctrinales qui doivent être corrigées et rejetées. C’est ce que le Saint-Père Benoît XVI a tenu à rappeler encore une fois, à la fin du printemps dernier, lors de son discours à Saint-Anselme [siège de l’Institut liturgique pontifical, NDLR] : les livres liturgiques de la réforme sont une chose mais les mises en œuvre concrètes qui en ont découlé malheureusement en tant d’endroits du monde en sont une autre.
Celles-ci, en effet, ne sont pas cohérentes avec les principes qui avaient été fixés et explicités par Sacrosanctum Concilium elle-même, la Constitution sur la divine liturgie du concile Vatican II.

(...)
Gloria TV – Avant de faire partie d’Ecclesia Dei, avez-vous eu des expériences personnelles avec la messe traditionnelle ? Comment avez-vous vécu les changements liturgiques dans les années soixante ?

Mgr G Pozzo – Je vois là deux questions.
Pour répondre à la première : avant le Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007, je n’ai eu aucun contact avec la célébration de la messe selon l’ancien rite. J’ai commencé à célébrer la messe selon la forme extraordinaire justement avec le Motu Proprio Summorum Pontificum, qui a permis que cette messe puisse être célébrée sous cette forme.
Comment ai-je vécu les changements dans les années 60 et 70 ? En fait, je dois dire que – conformément à la formation et à la préparation reçues de mes éducateurs au séminaire et, surtout, de mes professeurs de théologie à l’Université Grégorienne – j’ai toujours cherché à comprendre ce que le magistère proposait à travers la lecture de ses textes et non pas à travers ce que les théologiens ou une certaine vulgate catholique attribuait au magistère même. Donc, je n’ai jamais eu de problèmes à accepter la messe de la réforme liturgique de Paul VI mais je me suis rendu compte immédiatement que, à cause de ce grand désordre qui s’est introduit dans l’Église après 1968, celle-ci avait été déformée et était célébrée absolument à l’inverse des intentions profondes du législateur, c’est à dire du Souverain Pontife.
De fait, ce désordre, cet effondrement de la liturgie dont a parlé, dans certains de ses livres et dans certaines de ses publications sur la liturgie, celui qui, à l’époque, était le cardinal Ratzinger, je l’ai expérimenté pour ma part de manière assez directe et j’ai toujours tenu à bien séparer les deux choses : d’une part les rites, les textes du Missel ; de l’autre, la façon dont la liturgie est, ou a été, célébrée en tant de circonstances et de lieux, surtout quand elle l’est sur la base du principe de créativité, une créativité sauvage qui n’a rien à faire avec l’Esprit Saint voire, dirais-je, qui est même exactement le contraire de ce que veut l’Esprit Saint.


Gloria TV – Pourquoi cela vaut-il la peine de promouvoir la messe traditionnelle ?

Mgr G Pozzo – Parce que, dans l’ancienne messe, sont explicités, mis en évidence, certains aspects fondamentaux de la liturgie qui méritent d’être conservés. Je ne parle pas seulement de la langue latine ou du chant grégorien. Je parle du sens du mystère, du sacré, du sens du sacrifice, de la messe comme sacrifice, de la présence réelle et substantielle du Christ dans l’Eucharistie, et du fait qu’elle offre de grands moments de recueillement intérieur qui sont comme une participation intérieure à la divine liturgie : oui, voilà tous les éléments fondamentaux qui sont particulièrement mis en évidence dans la messe traditionnelle.
Je ne dis pas que ces éléments n’existent pas dans la messe de Paul VI. Je dis qu’ils sont plus largement manifestés dans la forme extraordinaire et que cela peut enrichir également ceux qui célèbrent, ou qui participent, à la messe dans la forme ordinaire.
Rien n’interdit de penser qu’à l’avenir on pourrait arriver à une réunification des deux formes avec des éléments qui s’intègrent les uns aux autres, mais il ne s’agit pas là d’un objectif à atteindre à court terme et certainement pas par une décision prise sur le papier.
Cela demande une maturation de tout le peuple chrétien, afin que tous comprennent les deux formes liturgiques de l’unique rite romain.


II - RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1 – Les propos du Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei sont encourageants pour les millions de catholiques à travers le monde qui sont attachés à la forme extraordinaire du rite romain. Les sondages successifs commandités par Paix Liturgique confirment – dans le temps et dans l’espace – qu’au moins 1/3 des catholiques pratiquants assisteraient à la messe traditionnelle si elles étaient célébrées dans leur propre paroisse, autrement dit, si le Motu Proprio y était appliqué. Ces sondages nous rappellent que l’immense majorité des fidèles qui souhaitent bénéficier du Motu Proprio (1/3 des pratiquants) ne sont pas les fidèles qui assistent déjà à la messe traditionnelle dans les rares lieux de culte dédiés mais sont restés dans leurs paroisses où force est de constater que, pour l’heure, le Motu Proprio n’a pas droit de cité.
Il est donc très important de savoir et de souligner que le principal personnage de la Curie romaine chargé de la forme extraordinaire ne se veut pas le simple gestionnaire d’une situation existante mais se dit favorable « à une promotion » de la forme extraordinaire. Il s’agit là d’une démarche positive visant à considérer la forme extraordinaire comme un trésor à disposition de toute l’Église et pas simplement comme un vestige que l’on conserverait dans telle ou telle réserve d’initiés.
Cette vision est très encourageante et porteuse d’espoir... Mais, avant d’en arriver là, il faudrait déjà que nos pasteurs commencent par répondre aux centaines de demandes de leurs fidèles qui veulent vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain et ne pas en rester seulement à la mise en place de chorales grégoriennes…
Pour pouvoir avoir, demain, une démarche positive visant à promouvoir la forme extraordinaire au titre de laquelle – rêvons un peu – nos évêques proposeront d’eux mêmes la mise en place de célébrations traditionnelles dans leurs diocèses, il faudrait commencer par respecter les fidèles, par ne plus intervenir ici et là pour empêcher tel ou tel prêtre d’appliquer le Motu Proprio ou encore cesser de répéter à Rome qu’il "n’y a pas de problème liturgique en France", ou qu' "il n’ y a pas de demande..."

2 – Il est plus intéressant encore de remarquer que c’est pour des raisons théologiques de fond que Mgr Pozzo pense qu’il est important de promouvoir la forme extraordinaire. Il explique que c’est en raison de sa qualité monstrative, dont on peut dire qu’elle résulte de l’essence de la liturgie (laquelle tout entière, comme les sacrements, mais d’une autre manière, « produit ce qu’elle signifie »). Sous cet aspect, dit le Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, elle est supérieure en ce qui concerne la manifestation du dogme eucharistique lui-même, Présence et Sacrifice : « sens du mystère, du sacré, sens du sacrifice, de la messe comme sacrifice, de la présence réelle et substantielle du Christ dans l’Eucharistie ». En d’autres termes, tout en précisant que la forme ordinaire ne méconnaît pas ces aspects, Mgr Pozzo dit que la forme extraordinaire, en tant que lex orandi, est en plus juste adéquation avec la lex credendi. Implicitement, Mgr Pozzo retourne donc l’argument fondamental des réformateurs de Paul VI, qui ont voulu fabriquer une liturgie plus « pédagogique ». La pédagogie de la foi, dit Mgr Pozzo, la seule qui compte, est plus prégnante dans la liturgie ancienne. Et pour mieux enfoncer le clou de sa démonstration/retournement, il attribue à la liturgie ancienne la qualité suprême que les experts des années 60 et 70 avaient constamment à la bouche : la « participation ». L’usus antiquior, dit Mgr Pozzo « offre de grands moments de recueillement intérieur qui sont comme une participation intérieure à la divine liturgie ».

3 – Les propos de Mgr Pozzo nous éclairent également sur la responsabilité colossale de nos pasteurs dans la débâcle liturgique qui dure depuis 40 ans. L’opposition, hier aux célébrations anciennes qui persistaient, aujourd’hui au Motu Proprio de la plupart des évêques de France – opposition plus ou moins franche ou plus ou moins larvée – n’est que la suite logique de décennies de désobéissance liturgique, catéchétique et doctrinale. En dépit des retouches cosmétiques et des discours plein de bonnes intentions, la réalité demeure celle d’une non-réception massive des demandes d’application du Motu Proprio dans les paroisses. Déjà à l’époque, pour imposer leur vision de la liturgie, les évêques se sont drapés de l’argument de l’autorité et de « l’obéissance à Rome ». Ce petit rappel de Mgr Pozzo tombe à pic lorsque l’on constate qu’en 2011 encore, des pasteurs croient encore possible de rester crédible en continuant à utiliser ces vieux arguments usés...

4 – Et pour finir, Mgr Pozzo rêve à un avenir lointain : « Rien n’interdit de penser qu’à l’avenir on pourrait arriver à une réunification des deux formes avec des éléments qui s’intègrent les uns aux autres, mais il ne s’agit pas là d’un objectif à atteindre à court terme et certainement pas par une décision prise sur le papier ».
Dans l’immédiat, on sait que Mgr Pozzo est un défenseur vigilant de l’intégrité de la forme traditionnelle, y compris dans les « enrichissements » qu’elle pourrait recevoir de la forme ordinaire, et qui se résumeront à l’introduction de mémoires de nouveaux saints et à la possibilité d’user d’autres préfaces que les 16 préfaces du missel traditionnel (de la même manière qu’on peut déjà, dans ce missel, utiliser aussi des préfaces « propres », comme la préface des Saints, la préface du Saint Sacrement, du Saint Patron, de la Dédicace, de l’Avent, etc.).
Faisant suite à ce qu’il vient de dire, on comprend qu’en évoquant cette éventuelle unification future, Mgr Pozzo pense que, par le biais d’une traditionalisation profonde du nouveau rite, il pourrait arriver que des « éléments s’intègrent les uns aux autres ».
Mais à notre humble avis, les livres de la réforme de Bugnini, déjà bien datés aujourd’hui, comme le dit l’épître aux Hébreux à propos des cieux à la fin des temps, « passeront, comme un vieux vêtement, s’useront, comme un vieux manteau qu’on abandonne ».


NOS REGLES D'ANNONCE DES CELEBRATIONS EXTRAORDINAIRES
Nous vous indiquons ci-dessous les célébrations selon la forme extraordinaire mises en place dernièrement dans nos diocèses, les groupes de demandeurs qui se créent ou qui développent leur action, ainsi que les messes qui ont lieu dimanche prochain, mais n'ont pas lieu tous les dimanches. Pour les célébrations hebdomadaires dans toute la France, vous pouvez consulter le site http://www.paixliturgique.com.


Jeudi 20 octobre, Le "Rendez-vous de Paix Liturgique" sur les ondes Radio Courtoisie !

Nous serons présents sur les ondes de Radio Courtoisie jeudi 20 octobre dans "le Rendez-vous de Paix Liturgique" ! Retrouvez-nous dans le Libre Journal de Daniel Hamiche, 1 jeudi par mois en direct de 19h30 à 20h.
Prochains rendez-vous : les 20 octobre et 17 novembre 2011.

Nos émissions seront ensuite disponibles sur notre site à la rubrique "Écouter Paix Liturgique"

Paix Liturgique souhaite vous rappeler que Radio Courtoisie « la radio libre du pays réel et de la francophonie » est une radio libre associative qui vit uniquement grâce aux dons de ses auditeurs et refuse toute ressource publicitaire.
Aidez-les à demeurer libres en adhérant à leur association : une cotisation annuelle minimale de 40€ suffit... et il n'y a pas de maximum ! Mieux, un prélèvement automatique mensuel (à partir de 5€/mois) assure à la radio une meilleure visibilité financière. Notez bien que, si vous y êtes assujetis, vous pourrez déduire les 2/3 de ces sommes de votre impôt sur le revenu.

Pour écouter Radio Courtoisie :
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ou par internet .

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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Lun 24 Oct - 10:26

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DIOCÈSES PRIVÉS DE MOTU PROPRIO : LE CAS DE LANGRES, DIOCÈSE MORIBOND
lettre 304Rechercher Imprimer Recommander

Une conférence du CCFD sur “Quand tout s’achète et se vend, quelle est la place du don et de la gratuité ?”, des rencontres sur “La question des familles et des jeunes dans la problématique de l’immigration”, une formation liturgique “ouverte à tous, et plus particulièrement aux acteurs de la liturgie, prêtres, diacres, laïcs et religieux” au cours de laquelle un frère de la très progressiste abbaye bénédictine de la Pierre-qui-Vire “aidera les participants à percevoir en quoi le dimanche est un trésor pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui, pour les chrétiens, et les conséquences que cela implique dans la pratique des différents acteurs liturgiques” : soyez les bienvenus sur le site du diocèse de Langres !

Certes, il n’y avait pas que ces informations sur la page d’accueil du diocèse, le mois dernier, mais elles suffisent pour donner une idée de la pastorale pratiquée dans le diocèse où Bossuet accéda au sous-diaconat. Une pastorale qui ignore complètement le Motu Proprio Summorum Pontificum et fait que le diocèse de Langres demeure aujourd’hui privé de messe paroissiale selon la forme extraordinaire du rite romain en dépit d’une demande bien réelle. Nous poursuivons donc cette semaine notre série d’enquêtes sur les diocèses privés d’application du Motu Proprio Summorum Pontificum en nous penchant sur le diocèse du très étrange Mgr Gueneley (1).


I - Présentation du diocèse

Aujourd’hui, le diocèse de Langres est réduit au seul département de la Haute-Marne mais, sous l’Ancien régime, il a eu une extension majeure, débordant notamment sur le nord de la Bourgogne, du Tonnerrois au Dijonnais. Fondé au IVème siècle, son titulaire devint l’un des douze pairs d’origine du royaume (six laïcs et six ecclésiastiques) qui, sous les Capétiens, avaient une participation active lors du sacre du roi : il était notamment celui qui portait le sceptre durant la cérémonie. Le troisième évêque de Langres, saint Didier, a été martyrisé par les Vandales et le saint patron du diocèse est un autre martyr, saint Mammès, qui a donné son nom à la cathédrale de Langres, édifiée au XIIème siècle.

Le diocèse correspond à l’un des départements les plus ruraux de France. Sa population, à peine 190 000 habitants, est vieillissante et seulement deux agglomérations dépassent les 25 000 habitants (Chaumont et Saint-Dizier). En partie en raison de cette démographie défavorable – la Haute-Marne est l’un des départements français au dépeuplement le plus marqué –, le diocèse a été l’un des pionniers du “remembrement paroissial” en érigeant 31 paroisses en août 1998 en lieu et place des 445 paroisses historiques.

Depuis le rattachement du diocèse à la province ecclésiastique de Reims, les services de l’évêché collaborent de plus en plus avec ceux du diocèse de Troyes. Il n’est pas exagéré d’écrire que, comme bien d’autres diocèses de la Vieille Europe, le diocèse de Langres est aujourd’hui en sursis. Il ne compte plus que 42 prêtres en activité dont seulement 10 ont moins de 50 ans. Le plus jeune d’entre eux, le père Vallon, a été ordonné en juin de cette année.

Né en 1938, Mgr Philippe Gueneley est, depuis 1999 et selon la liste officielle, le 119ème évêque de Langres. De formation littéraire, enseignant durant de nombreuses années, il n’est pas connu pour faire de vagues, mais peut déraper quand il se sent en difficulté (1). Au sein de la Conférence des Évêques (CEF), il est membre de la commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle. Il est également co-président du groupe "Conversations évangéliques – catholiques", né en 1996 à l’initiative de Mgr Daucourt pour “permettre une meilleure connaissance mutuelle” entre catholiques et protestants évangéliques et “aborder ensemble certaines questions éthiques”. Golias, dans son dernier trombinoscope, juge cet homme fatigué “en fin de course”.

À son “crédit”, la disparition quasi totale des funérailles religieuses dans le diocèse. À un fidèle qui lui demandait pourquoi, sur sa directive, il n’y avait plus d’obsèques par les prêtres, Mgr Gueneley a répondu avec un humour très CEF qu’il les célébrerait volontiers lui-même mais qu’il n’était "jamais libre avant 20 heures et qu’à cette heure les pompes funèbres n’étaient pas disponibles". Une "philosophie" qu’il a su inculquer à ses prêtres, comme l’illustrent ces quelques lignes de La Croix, le 3 septembre 2009 : le curé de Joinville « a aussi décidé de ne plus prendre en charge tous les enterrements. Il intervient pour les situations les plus difficiles : suicides, décès de jeunes. Pour le reste, il fait confiance aux trois équipes de laïcs en charge de la pastorale des funérailles. "Sinon, je pourrais passer ma journée à célébrer des obsèques !" » Une "philosophie" que le tout jeune père Vallon a lui aussi parfaitement assimilée puisque dans la présentation qui lui est consacrée sur le site du diocèse, il a cette formule : "Je ne souhaite pas être réduit au rôle de distributeur de sacrements, mais je tiens à être pasteur, proche des gens avec qui je vivrai !" Comme si s'occuper des défunts n'était pas souvent, de nos jours et tout spécialement en zone rurale, l'une des dernières occasions de pouvoir témoigner auprès des vivants...


II – La forme extraordinaire dans le diocèse

Pour trouver trace d’une célébration diocésaine de la liturgie traditionnelle dans le diocèse de Langres, il faudrait des moyens que nous n’avons malheureusement pas. Car il s’agit plus d’archéologie que de journalisme ! À croire, comme nous l’a dit avec verve une fidèle de 89 ans, que le clergé local “n’a pas attendu le missel de Paul VI pour tout envoyer paître”... Remarquons toutefois que les plus anciens fidèles de l’ouest du diocèse gardent un vibrant souvenir de l’abbé Jean Isoir, curé de Nully, village situé à une dizaine de kilomètres au sud du Lac du Der, dont ils n'ont pas oublié la soutane et le soin qu'il portait à son église comme à sa liturgie.

Actuellement, la seule célébration extraordinaire du diocèse est celle assurée à Joinville, dans l’ancien couvent de l’Annonciade, par la Fraternité Saint Pie X. Une célébration que n’ignorent pas les autorités diocésaines puisque, depuis l’an dernier, autorisation est faite aux fidèles de la FSSPX de se recueillir dans l’église de Joinville le 1er mai pour y vénérer les reliques de saint Joseph. Un geste “d’accueil” et non de “communion” a précisé le diocèse, mais un geste tout de même qu’il fait bon saluer.

Malheureusement, le seul accueil réservé aux fidèles diocésains demandeurs de la forme extraordinaire en vertu du Motu Proprio Summorum Pontificum, c’est le mépris. Certes, début 2008, Mgr Gueneley a consacré trois heures à les rencontrer mais pour mieux dérouler toute la panoplie des prétextes légitimant son refus. Du coup, les fidèles ont constitué une association loi 1901 baptisée “Saint Martin de Haute-Marne pour l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum" dont l’objet est de "demander et solliciter par l’autorité ecclésiastique des célébrations liturgiques suivant la forme extraordinaire du rite romain, donc selon l’édition 1962 du Missale Romanum du Bienheureux Jean XXIII, et selon les autres livres liturgiques en vigueur de la même date, aider la préparation des célébrations, le service liturgique, la publicité des lieux et heures des messes".

En septembre 2008, les animateurs du groupe ont repris leurs démarches à zéro en contactant à nouveau le curé de la paroisse où ils souhaitent obtenir la célébration. Invités à s’adresser encore une fois à l’évêque, ils s’entretiennent avec lui au téléphone en octobre 2008 avant de lui adresser un courrier réitérant leur demande de messe à Saint-Dizier. Le 25 novembre 2008, Mgr Gueneley répond par courrier et renouvelle son refus, estimant que le groupe n’a pas d’existence valable, car… il s’est créé après la promulgation du Motu Proprio, que de toute façon il ne dispose pas de prêtres et qu’il ne veut pas de prêtres d’un institut Ecclesia Dei car ceux-ci seraient extérieurs au diocèse. Ce dernier argument est savoureux car le diocèse de Langres compte de nombreux prêtres étrangers au diocèse et même des missionnaires lazaristes venus de la Réunion et du Burundi.

Refusant de s’avouer abandonnés et méprisés, les fidèles désireux de vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire décident en juillet 2009 de s’associer à la diffusion de la grande enquête lancée quelques semaines auparavant par Paix liturgique (voir notre lettre n°168). Très vite, ils se heurtent à la hiérarchie diocésaine (laïque comme ecclésiastique) qui sent bien que de nombreux fidèles silencieux sont intéressés par la découverte d’un texte pontifical qui leur a été jusque-là caché. Le climat devient vite tendu et débouche malheureusement sur l’incident de Joinville (1).

En son temps, cet incident burlesque, joint à la fatigue de l’évêque, avait fait gonfler une rumeur fantaisiste : un coadjuteur allait être donné à Mgr Gueneley. Or, depuis, tout est calme dans le diocèse. Du moins en surface car, en eau profonde, la succession de Mgr Gueneley se prépare et les fidèles demeurent sur le qui-vive. Ils ont renouvelé encore une fois leur demande le mois dernier en s’appuyant sur l’instruction Universæ Ecclesiæ, qui répondait point par point aux arguties de Mgr Guéneley : "Un cœtus fidelium pourra se dire stable (stabiliter exsistens), au sens où l’entend l’art. 5 § 1 de Summorum Pontificum, s’il est constitué de personnes issues d’une paroisse donnée qui, même après la publication du Motu Proprio, se sont réunies à cause de leur vénération pour la liturgie célébrée dans l’usus antiquior…" (article 15) et "Dans les diocèses sans prêtre idoine, les Évêques diocésains peuvent demander la collaboration des prêtres des Instituts érigés par la Commission pontificale Ecclesia Dei, soit pour célébrer, soit même pour enseigner à le faire" (article 22). Ainsi, l’arrivée d’un nouveau curé à Langres, précédé par une réputation de "conservateur" acquise dans le diocèse de Dijon, a-t-elle intrigué. Mais il n’a pas fallu longtemps pour que se vérifie également le fait, tout aussi connu dans son diocèse d’origine, que le col romain de ce curé cachait en fait une profonde aversion pour la réconciliation liturgique entreprise par le Saint Père.

Il n’y a guère de doute : une fois encore, c’est à Rome que se jouera bientôt le sort du diocèse de Langres et on peut espérer que le cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, n’ignorera pas la question liturgique – et d’abord l’ultime chance de sauvetage du diocèse – lorsque sera constituée la terna des épiscopables présentée à l’assemblé de sa Congrégation puis au Souverain Pontife. À moins que, ce qu’à Dieu ne plaise, à Langres comme à Rodez ou en d’autres endroits, les pesanteurs conservatrices ne jouent en faveur de la bonne vieille cooptation pour faire appuyer par le nonce apostolique un évêque qui se refusera à enterrer les catholiques, mais qui achèvera d’enterrer le diocèse.

(1) Voir notre lettre 202, d’août 2009, où nous faisons référence aux déclarations publiques de l’évêque de Langres contre trois de ses confrères, suivies d’explications plus qu’embarrassées.
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Mer 26 Oct - 9:35

http://www.riposte-catholique.fr/summorum-pontificum-blog/revue-de-presse-summorum/la-documentation-catholique-contre-benoit-xvi

La Documentation catholique contre Benoît XVI
25 octobre 2011 | Enregistrer sous: Revue de presse,Rome | Publié par: Christophe Saint-Placide

La très sérieuse Documentation catholique, qui publie en France une partie des textes pontificaux consacre le dossier de son dernier numéro (n° 2476) aux « Questions liturgiques contemporaines ». L’introduction à ce dossier est signée de Mgr Jordan, archevêque de Reims, à travers la publication de son homélie du 9 août dernier. Un article est par ailleurs consacré à la forme extraordinaire du rite romain sous le titre « L’ancien et le nouveau rituel liturgique romain peuvent-ils coexister sans conséquences ? » Pour écrire cet article d’une page et demie, ils se sont mis à deux puisque les auteurs sont Joris Geldhof et Arnaud-Join-Lambert, professeurs de liturgie à l’université catholique de Louvain. Cet article doit être considéré comme important puisqu’il a déjà été publié dans La Croix en septembre de cette année.

La question posée en titre de l’article est très révélatrice. D’abord que ces professeurs de liturgie n’ont pas l’air d’avoir enregistré que le motu proprio Summorum Pontificum de 2007 avait introduit une nouvelle formulation, qui n’est pas juste un jeu de mots, mais qui révèle l’esprit du législateur. Officiellement, dans l’Église aujourd’hui, on ne parle plus de deux rites, mais de deux formes d’un même rite. Par ailleurs, le législateur reconnaît que la forme extraordinaire n’a jamais été officiellement abrogée. Elle est donc par conséquent toujours actuelle. Parler d’ancien rite ne convient pas. Quand les auteurs écrivent : « le motu proprio facilitant l’ancien rite », ils se trompent de texte. Summorum Pontificum ne facilite pas l’utilisation de l’ancien rite (sic), ce que faisait avant lui Ecclesia Dei Adflicata. Il explicite clairement qu’il s’agit d’un rite de l’Église toujours en vigueur :

Le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la « lex orandi » de l’Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme l’expression extraordinaire de la même « lex orandi » de l’Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la « lex orandi » de l’Église n’induisent aucune division de la « lex credendi » de l’Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain.

Les auteurs se trompent donc encore quand ils parlent « d’ancien rite ». Il s’agit d’une forme « vénérable et antique », mais pas ancien, en tous les cas, pas ancien au sens d’inactuel.

Mais, au-delà de cette querelle, il faut prêter attention au fond de l’article. En résumé, les auteurs estiment que, puisque la lex orandi des deux formes est différente, la lex credendi l’est aussi. Pour reprendre leur vocabulaire « les déplacements théologiques ne sont pas négligeables ». C’est exactement ce que dit la Fraternité Saint-Pie X, avec des conclusions évidemment contraires. Pour cerner ce « déplacement », les auteurs entendent répondre à « trois contre-vérités présentes dans les milieux traditionalistes ». On notera que la généralité permet le flou et le flou permet de faire passer n’importe quoi.

1°) Pour les auteurs, il n’a pas vrai que la réforme liturgique soit le fruit d’une poignée d’intellectuels. Pour preuve, Pie XII parlait du mouvement liturgique comme du « passage du Saint-Esprit dans son Église ». La réforme n’est pas née de rien et donc n’est pas le fruit d’un travail uniquement de spécialiste. Les auteurs renvoient donc au fait que « n’importe quelle étude dépassionnée établit sans difficulté la continuité entre le mouvement liturgique né au début du XXe siècle » et la réforme. Outre le fait qu’ils caricaturent les arguments de leurs adversaires (dont un certain cardinal Ratzinger qui n’était pas traditionaliste et qui est aujourd’hui Pape) les auteurs n’apportent eux-mêmes aucun argument, aucun fait, aucune donnée scientifique.

2°) Pour les auteurs, les traditionalistes voient dans la mise en œuvre de la réforme liturgique des « erreurs et des abus ». Pour eux, puisqu’il n’y a aucune étude scientifique sur le sujet, on ne peut conclure dans ce sens. Tel Ponce Pilate parlant de la vérité, ils se demandent d’ailleurs « qu’est-ce qu’un abus dans ce domaine ? » Et de conclure : « le renouveau liturgique a été et reste source de progrès pour la vie de la grande majorité des catholiques ». On a juste envie de leur demander où se trouve l’étude scientifique qui permettra de prouver cette pétition de principe ?…

3°) Pour les auteurs, ce qu’ils persistent à appeler, « la restauration de la forme ancienne », conduit à des « incidences théologiques ». Et de ressortir – en s’y mettant à deux ! – les habituels couplets sur la participation active, la proclamation biblique enrichie ou le retour à une anthropologie médiévale dans le rituel du mariage, etc.

En fin d’article, les auteurs se dévoilent. C’est bien le motu proprio et son texte d’application qu’ils contestent. Des professeurs de liturgie contre le Pape ? Le fait n’est pas surprenant. Mais existe-t-il des études scientifiques sur le sujet ? Quant à Bayard Presse, éditeur de La Documentation catholique, ce n’est que l’éditeur de La Croix… Une fois de plus…
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Message par Her Ven 28 Oct - 6:00

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LE COMBAT D'ARRIÈRE-GARDE DES LITURGISTES-PROFESSEURS

La réforme de la liturgie romaine, qui a suivi le deuxième concile du Vatican, a été fabriquée dans les bureaux de liturgistes, certes savants pour leur époque, mais pétris d’idéologie. Au regard de l’histoire de la liturgie romaine, sur laquelle ils étaient censés s’appuyer, plus personne n’oserait aujourd’hui défendre la plupart des options qu’ils ont prises avec une superbe autorité : la suppression de l’offertoire remplacé par des prières imitées de prières juives, vraisemblablement contemporaines, voir plus récentes, des prières catholiques évacuées ; l’assemblage hâtif d’un nouveau lectionnaire créé de toutes pièces ; la multiplication de nouvelles prières eucharistiques (y compris l’utilisation pour la deuxième prière de la reconstitution plus qu’hasardeuse d’une anaphore dite de la Tradition apostolique ou Tradition d’Hippolyte, que plus aucun historien sérieux ne soutient aujourd’hui), etc. Sans parler du déficit théologique qui en résulte, l’appauvrissement culturel saute aux yeux : cette réforme sera sans doute un jour considérée, peut-être pas comme un des moments essentiels, mais en tout cas un des moments les plus significatifs, de l’effondrement culturel de l’Occident à l’époque contemporaine.

Outre une résistance à son application, qui s’est vue confirmée par le Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007, de nombreux écrits et travaux, au premier rang desquels ceux du cardinal Ratzinger devenu Benoît XVI, se sont employés patiemment à la critiquer et à la relativiser, tout en tentant de la retraditionaliser. Sans véritable réponse de la part des auteurs. Après le décès du Père Gy, op, l’un des derniers fabricateurs encore vivants de cette entreprise, le silence s’est fait de leur côté (il avait attaqué le plus complet des ouvrages du cardinal Ratzinger sur le thème liturgique, L’Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001 dans La Maison-Dieu du 1er trimestre 2002, avant d’être rappelé dans la maison du Père).

Mais voici que deux professeurs de liturgie à Louvain et Louvain-la-Neuve, Joris Geldhof et Arnaud Join-Lambert, reprennent le flambeau, sur un ton modéré, mais avec une critique de la persistance du rite traditionnel qui se veut radicale, dans un article de La Croix, du 10 septembre 2010 : « L’ancien et l’actuel rite liturgique romain peuvent-ils coexister sans conséquence ? ». Nous publions intégralement leur article, que nous faisons suivre de la réponse enlevée et très juste que leur a fait Jean Madiran, dans Présent, le 16 septembre 2010. Nous ajoutons enfin quelques remarques.


I – L'ARTICLE DE LA CROIX


« L’ancien et l’actuel rite liturgique romain peuvent-ils coexister sans conséquence ? », par Joris Geldhof et Arnaud Join-Lambert, professeurs de liturgie (Katholieke Universiteit Leuven et Université catholique de Louvain), 10 septembre 2010.

L’instruction Universae Ecclesiae du 13 mai sur l’ancien rite romain tridentin a été parfois saluée comme une « pacification » en France, en fait le seul pays où c’est une question pastorale non marginale.
Les problèmes liés à la coexistence de deux formes d’un même rite sont-ils résolus ? Les liturgistes professeurs de facultés francophones, anglophones, germanophones, néerlandophones et italiennes ont tous relevé en 2007 les difficultés inédites posées par le motu proprio facilitant l’ancien rite. Aucun d’entre eux n’est pourtant un iconoclaste anticlérical, bien au contraire. Ils insistaient sur les conséquences d’une dissociation entre la lex orandi (la règle de la prière) et la lex credendi (la règle de la foi). La liturgie actuelle est l’expression d’une théologie en partie différente de l’ancienne. Cela ne touche évidemment pas au cœur de la foi chrétienne. Mais les déplacements théologiques ne sont pas négligeables pour autant. En ce sens, la lex orandi est différente.

Pour cerner les enjeux théologiques, commençons par trois contre-vérités présentes dans les milieux traditionalistes.
1) La réforme liturgique aurait été faite par une poignée d’intellectuels outrepassant le mandat confié par Paul VI.
N’importe quelle étude dépassionnée établit sans difficulté la continuité entre le mouvement liturgique né au début du XXe siècle, son amplification jusqu’au Concile, les travaux conciliaires et la mise en œuvre des décisions. En 1956, Pie XII qualifiait déjà le mouvement liturgique de « passage du Saint-Esprit dans son Église ». La réforme décidée en 1963 n’est pas surgie de nulle part. Et la composition des livres liturgiques actuels fut un travail gigantesque et minutieux réalisé par de nombreux évêques et théologiens de tous les continents.

2) La mise en œuvre de la réforme liturgique aurait été caractérisée par de multiples erreurs et abus.
Il n’existe à ce jour aucune étude scientifique sur cette période et ces abus. Et qu’est-ce qu’un abus dans ce domaine ? Autant de nombreux prêtres étaient désarmés pour mettre en œuvre cette réforme, autant il est infondé de présenter les années 1969-1975 comme une vaste période de gabegies. La crise sociétale à partir de 1968 a provoqué dans l’Église un profond séisme et une grave crise d’identité. En attribuer la responsabilité à la réforme liturgique est un raccourci simpliste.
Le renouveau liturgique a été et reste source de progrès pour la vie de la grande majorité des catholiques.

3) La restauration de la forme ancienne de la liturgie serait un ajustement liturgique et rien de plus.
Si certains ne contestent pas Vatican II en participant à des célébrations suivant l’ancien rite, on ne peut pourtant pas négliger les incidences théologiques, comme si l’enrichissement théologique du Missel actuel était dénié. C’est oublier l’accent mis par exemple sur la participation active et consciente de tous, la proclamation biblique enrichie, l’invocation de l’Esprit Saint dans la prière eucharistique, etc. Allons plus loin avec l’ancien Rituel romain, lui aussi autorisé. Y recourir équivaut à minimiser, voire à rejeter des progrès théologiques et pastoraux. Pour le mariage, on maintient une anthropologie médiévale à côté d’une compréhension moderne des relations homme-femme dans le nouveau rituel. Que dire alors de l’extrême-onction, qui revient dans la pratique des traditionalistes, alors que Vatican II l’avait modifiée en onction des malades pour élargir sa célébration aux malades hors de situation d’agonie ?
Beaucoup d’autres exemples montrent combien la réforme fut un projet systématique et théologique, porté par un aggiornamento aux besoins des hommes et femmes de notre temps.
Que faire alors ? Le plus urgent est la formation des prêtres et séminaristes. Être conscient de toutes les dimensions de la liturgie est essentiel pour acquérir un authentique ars celebrandi, un art de célébrer dévoilant la richesse des liturgies. Suggérer que les séminaristes soient formés au rite tridentin, comme l’évoque l’Instruction, relève d’une approche ritualiste. Il suffirait de savoir faire pour bien faire. Or, il faut d’abord entrer dans un rite, sa spiritualité, sa théologie, sa portée mystagogique. Il ne s’agit pas de deux formes interchangeables. Il est d’ailleurs aussi urgent de former à une théologie liturgique dans les instituts traditionalistes, sur la base de la Constitution conciliaire sur la sainte liturgie.
Jean-Paul II avait autorisé en 1984 la célébration avec l’ancien Missel pour des motifs uniquement pastoraux, permettant à des personnes de continuer à nourrir leur foi sans suivre Mgr Lefebvre.
L’Instruction poursuit l’élargissement commencé en 2007. Il est légitime de se demander si cela est vraiment opportun. Encourager une sorte de bi-ritualisme inédit dans l’histoire paraît risqué. Il serait irresponsable de ne pas examiner les questions théologiques liées à la liturgie dans toute leur complexité.



II – LA RÉPONSE DE JEAN MADIRAN


« L’offensive et la menace des liturgistes professeurs », Présent, 16 septembre 2011.

— Hep ! vous autres, vous là-bas, les nouveaux venus dans La Croix, vous êtes qui ?
— Nous sommes, répondent-ils en substance, nous sommes les « liturgistes professeurs », tous d’accord contre Benoît XVI, contre son Motu proprio Summorum pontificum du 07.07.07 et contre son Instruction Universae Ecclesiae du 15 mai dernier…
Ils sont « tous » contre, en effet, ils l’avaient déclaré en 2007, ils persévèrent en 2011, obstinés, tels que parlent, en leur nom à « tous », deux liturgistes professeurs, l’un qui se dit de l’Université catholique de Louvain, l’autre qui se dit de Leuven, mais c’est Louvain aussi. Ils s’affirment unanimes dans leur protestation. S’ils ne l’étaient pas, si cette unanimité affirmée était une imposture, on lirait dans La Croix rectifications et mises au point. Car voici leur message :
« Les liturgistes professeurs, proclament-ils, de facultés francophones, anglophones, germanophones, néerlandophones et italiennes ont tous (sic) relevé en 2007 les difficultés inédites posées par le Motu proprio facilitant l’ancien rite, etc. »
Ils insistaient, ils insistent toujours sur cette « dissociation entre la lex orandi (la règle de la prière) et la lex credendi (la règle de la foi) ». « La liturgie actuelle est l’expression d’une théologie en partie différente de l’ancienne. »
En partie différente de l’ancienne ? C’est donner raison, mais ils n’en savent rien, au cardinal Ottaviani qui, dans sa préface au Bref examen critique de 1969, a été le premier à dire que la nouvelle messe s’éloigne de la théologie du concile de Trente. Donc acte ; bienvenue au club.
Hélas, non, pas bienvenue : car ce qu’ils veulent dire, c’est que l’on a eu raison de faire une nouvelle liturgie s’éloignant de la théologie traditionnelle. Ils veulent changer la foi. « Évidemment pas le cœur de la foi chrétienne », croient-ils. Pas le cœur ? Mais en tout cas la tête. Et d’ailleurs, qu’appellent-ils le cœur, si ce n’est pas les trois vertus théologales ?
Nous savions déjà que la tendance aujourd’hui dominante dans l’exégèse catholique a perdu la foi, comme Benoît XVI a eu l’occasion de le dire à propos de l’Allemagne. Voici maintenant que « tous » les liturgistes professeurs veulent changer [quelque chose dans] la foi, c’est eux qui l’annoncent. Ainsi se vérifie l’étendue d’une faillite déjà constatée : celle des élites intellectuelles (ou du moins universitaires) du catholicisme contemporain.
Le ton sentencieux de docte et tranquille compétence sur lequel s’expriment les liturgistes professeurs ne doit pas faire illusion. Ce ton n’est nullement agressif dans la forme. C’est le fond qui est agressif, implacablement. Ils déclarent « urgent » que l’on aille « former à une théologie liturgique » (la leur) les « instituts traditionalistes ». C’est leur menace. Heureusement ces instituts sont protégés par la commission pontificale Ecclesia Dei. Mais cela n’empêchera pas forcément tels et tels évêques de prétendre n’accueillir qu’à cette condition de vassalité mentale les instituts traditionalistes dans leur diocèse.
Et l’on comprend que le sectarisme divaguant des universités catholiques ne rende pas facile la tâche de progressive réorientation intellectuelle (et liturgique !) entreprise par Benoît XVI.
N’allez pas imaginer que l’intervention des « liturgistes professeurs » était une sorte de « tribune libre ». Trois jours plus tard, c’est l’éditorial à la « une » de La Croix qui reprend à son compte la même agression avec les mêmes cibles : contre les « concessions unilatérales du Saint-Siège au sujet de l’usage de l’ancien rituel », l’éditorial déclare « inimaginable » que Benoît XVI ose consentir à la FSSPX un nouvel accord, car cela ne manquerait pas de « causer un grand trouble parmi les catholiques », – ce qui équivaut à la menace d’organiser, une fois de plus, cette sorte de grand trouble artificiel.
Pour bien marquer son camp et ses dispositions belliqueusement sectaires, La Croix invoque à nouveau sans réserve, comme une autorité morale incontestée, « l’émission de France 2 diffusée l’an passé, Les infiltrés », contre l’abbé Laguérie et l’IBP. Cette émission était une ignominie tellement évidente que finalement Le Journal du Dimanche s’était excusé de sa « très regrettable erreur » de l’avoir relayé comme l’avait fait La Croix.
La Croix, elle, n’a jamais consenti la moindre rectification. Elle récidive dans l’infamie. Elle fait la guerre. Par tous les moyens. Une guerre totale.

JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 7434 de Présent, du Vendredi 16 septembre 2011


III – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE


1°/ Ces liturges belges ont notamment raison sur deux points…
A/ Il est exact que le lien entre lex orandi et lex credendi, pour complexe qu’il soit et difficile à bien préciser théologiquement (cf. Pie XII, dans Mediator Dei), est un des fondements de la compréhension du culte divin. Il est donc bien vrai, comme le disent Joris Geldhof et Arnaud Join-Lambert, que recourir à la forme traditionnelle du rite romain « revient à minimiser, voire à rejeter » ce que représente théologiquement, de facto, la modification du rite, et le « projet systématique et théologique » qu’il exprime, volens, nolens, en tout cas dans l’esprit de la plupart de ses auteurs
B/ Et, il est incontestable que le « bi-ritualisme », selon leur expres​sion(alors que depuis Benoît XVI nous préférons parler de biformalisme) qui résulte de la reconnaissance que le rite ancien n’a jamais été aboli, est « inédit dans l’histoire ». Il est non moins vrai que cela « paraît risqué »… pour le rite nouveau. Sauf cas d’ampleur extrêmement réduite – le rite wisigothique, dit « mozarabe », conservé dans une poignée de chapelles d’Espagne, concurremment au rite romain qui l’avait remplacé –, jamais une réforme liturgique n’a laissé subsister la forme ancienne qu’elle réformait. Qui plus est, dire, comme l’a affirmé Benoît XVI, qu’il pouvait y avoir un « enrichissement réciproque » des deux formes – autrement dit, essentiellement, un enrichissement de la forme pauvre, la nouvelle, par la forme riche, l’ancienne – est aussi inédit que de dire que le concile Vatican II doit être compris « à la lumière de la tradition », c'est-à-dire à la lumière des conciles qui l’ont précédé, alors que, jusqu’à présent, c’est le dernier concile qui « enrichissait » la doctrine des précédents et jamais l’inverse, en tant qu’ultime expression de la tradition.


2°/ En revanche, en affirmant que la France est "le seul pays où (la question du rite romain tridentin) est une question pastorale non marginale", nos deux liturgistes profèrent une énorme contre-vérité :
- ils seraient inspirés de consulter les résultats des sondages internationaux que nous avons commandités depuis 2009 et qui démontrent qu'à l'étranger aussi, au moins un catholique pratiquant sur trois, en Allemagne comme au Portugal, en Espagne ou en Grande-Bretagne, est désireux de pouvoir assister à la forme extraordinaire du rite romain dans sa paroisse,
- ils feraient bien de considérer l'implantation internationale de la FSSPX comme des instituts Ecclesia Dei, de l'Argentine à la Pologne et des États-Unis à l'Australie,
- ils devraient sortir de leur vision étroite et découvrir que, du Paraguay aux Philippines ou à l'Indonésie, des pasteurs s'appuient sur le Motu Proprio pour refaire de la liturgie, et en particulier de la Sainte Messe, comme le souhaite le Saint Père, cet instant privilégié de rencontre avec Dieu qui constitue la source et le sommet de la vie de l'Église (Sacramentum Caritatis).


3°/ Non, le Motu Proprio n'est pas une question franco-française. D'ailleurs un grand nombre de mises en œuvre remarquables de ce Motu Proprio (séminaires diocésains offrant une filière Motu Proprio, communautés religieuses passant de la forme ordinaire à la forme extraordinaire...) ne se sont pas - pour l'heure - passés en France mais aux États-Unis, en Europe de l'Est ou encore en Italie... Le laisser entendre, c'est ignorer volontairement que le Motu Proprio est "une loi universelle pour l'Église" comme le dit explicitement l'instruction Universæ Ecclesiæ à son article 2. Venant de professeurs de liturgie, une telle assertion dénote soit une ignorance crasse soit une mauvaise foi nourrie par un profond mépris de la volonté et de la sagesse pontificales... Qui reflète bien ce que nos multiples sondages "étrangers" confirment... Partout, c’est-à-dire en Italie, en Allemagne, en Suisse , mais aussi en Espagne, au Portugal et en Grande-Bretagne ce sont toujours au moins 35% des catholiques pratiquants qui désirent vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain...


4°/ Inlassablement, nous répétons, au fil de nos lettres, que le Motu Proprio de Notre Saint-Père le Pape est une œuvre de pacification. Ce faisant, nous ne tombons pas dans un irénisme béat. Nous savons bien, parce que nous l'avons longtemps vécu et que nous l’expérimentons toujours, que l’obtention de la paix religieuse, c'est-à-dire de la vérité pacifiquement reconnue, nécessite une "virtus" parfois combative. Le développement progressif de ce que veut le Motu Proprio Summorum Pontificum, rendu en quelque sorte définitif par l’instruction Universae Ecclesiae, procure en effet, pour le bien de la foi du peuple chrétien, la remise à l'honneur de points occultés de la loi de la prière. Dans ses récents propos (voir notre lettre n°305), Monseigneur Pozzo, Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, explique que le rite ancien procure une meilleure mise en évidence du mystère, du sacré et de l’essence sacrificielle de la messe.
Non seulement le but poursuivi – retrouver cette vérité – est intrinsèquement pacifique. Mais la manière employée par Benoît XVI – établir dans les paroisses une tranquille coexistence entre les deux formes par la diffusion la plus large de la forme ancienne, et retraditionaliser la forme nouvelle par touches successives – est éminemment pacifique. Joris Geldhof et Arnaud Join-Lambert sont parmi les derniers représentants des hommes d’Église qui ont pris la responsabilité d’avoir engagé une véritable guerre liturgique contre la majorité silencieuse des fidèles. Pour notre part, de la paix liturgique qu’annonce Summorum Pontificum, nous sommes les ardents partisans.
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La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011 - Page 3 Empty Re: La Sainte Eglise de Dieu - Motu Proprio "Summorum Pontificum" et l'Instruction « Universae Ecclesiae » du Vendredi 13 mai 2011

Message par Her Lun 21 Nov - 13:47

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EXCLUSIF : LES RÉSULTATS DU SONDAGE AUPRÈS DES FIDÈLES DU DIOCÈSE DE LYON

Poursuivant notre série de sondages dans les diocèses français, nous avons demandé à l’institut JLM Études de mener une étude dans l’un des plus importants d’entre eux, par son histoire comme par son rayonnement : l’archevêché de Lyon, dont le titulaire porte le titre de “Primat des Gaules”. Mesurer l’attrait de la forme extraordinaire du rite romain à Lyon, c’est mesurer le poids des silencieux de l’Église dans un diocèse traversé depuis longtemps par un fort courant progressiste militant…

I – LES RÉSULTATS DU SONDAGE

L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 856 personnes représentatives de la population de 18 ans et plus du département du Rhône (diocèse de Lyon sauf partie roannaise). La passation des enquêtes a été effectuée par téléphone du lundi 11 avril au mercredi 20 avril 2011. Sur les 856 personnes interrogées, 405 se sont déclarées catholiques, 389 non catholiques et 63 ont refusé de répondre. Les résultats qui suivent portent sur les 405 se déclarant catholiques, soit 47,3 % de l’échantillon total. Il est donc à noter qu’à Lyon, comme en Seine-Saint-Denis, les personnes se déclarant catholiques représentent moins de la moitié de la population, même si elles témoignent d'une pratique religieuse supérieure à la moyenne.

a) Assistance à la messe
18,6 % des sondés déclarent assister à la messe chaque semaine ;
8,8 % une à deux fois par mois ;
18,8 % pour les grandes fêtes ;
32,5 % occasionnellement ;
19,4 % jamais ;
1,9 % ne répondent pas.
Dans les réponses suivantes, nous considérerons les 27,4 % de catholiques lyonnais assistant à la messe au moins une fois par mois et que nous appellerons, comme le veulent les catégories sociologiques, les “pratiquants”.

b) Connaissance du Motu Proprio
55,8 % des catholiques pratiquants du diocèse disent connaître le Motu Proprio Summorum Pontificum contre 43,3 % qui n’en ont jamais entendu parler. C’est un taux particulièrement bas en comparaison, par exemple, des 76,5 % mesurés dans le diocèse de La Rochelle - Saintes.

c) Perception du Motu Proprio
63,8 % des catholiques pratiquants trouvent normale la coexistence des deux formes du rite romain au sein de leur paroisse ; 4,2 % n’ont pas d’avis ; et 32,1 % (1 fidèle sur 3) la trouvent anormale, ce qui est un taux de résistance plus élevé que dans les diocèses précédemment sondés (18,9 % à Rennes, par exemple). La spécificité progressiste lyonnaise y est sans doute pour beaucoup.

d) Participation à la forme extraordinaire
À la question « Si la messe était célébrée en latin et grégorien sous sa forme extraordinaire dans votre paroisse, sans se substituer à celle dite “ordinaire” en français, y assisteriez-vous ? »
Chez les pratiquants, 35,2 % déclarent vouloir assister à la liturgie extraordinaire chaque semaine et 27,4 % à un rythme mensuel. Soit 62,6 % des pratiquants actuels du diocèse de Lyon (plus de 6 catholiques pratiquant sur 10… comme dans le diocèse de Rennes) qui iraient au moins une fois par mois participer à une messe en latin et en grégorien selon le missel de 1962… si le texte du Pape était appliqué dans leur propre paroisse.

II - QUELQUES RÉFLEXIONS AU SUJET DE CES RÉSULTATS

1 - L'importance des silencieux dans le diocèse

Tout d’abord ce sondage devrait "interpeller", comme on dit aujourd’hui, tout honnête chrétien… 35,2 % des pratiquants du diocèse déclarent vouloir assister à la liturgie extraordinaire chaque semaine, plus du tiers, et 27,4 % à un rythme mensuel. Soit 62,6 % des pratiquants actuels du diocèse de Lyon qui iraient au moins une fois par mois participer à une messe en latin et en grégorien selon le missel de 1962. N’est-ce pas tout simplement "EXTRAORDINAIRE"?

2 - Le témoignage de l’Histoire

Cette affirmation d’un grand nombre de "silencieux" à Lyon n’a rien d’extraordinaire. En effet, même si le diocèse a la réputation d’être assez "moderne" – réputation qu’il faut préciser car, en fait, Lyon est un diocèse aux sensibilités bien plus diversifiées que Paris, par exemple –, il est aussi celui où, dès la fin des années 60, on a pu constater de forts signes de l’existence de nombreux silencieux : les plus anciens se souviennent du Père Delarue et surtout de l’Abbé Largier qui, au pire moment des « années de plomb », parvint à faire que sa paroisse de La Trinité reste une paroisse classique « dans l’obéissance », mais où le traditionalisme était présent, y compris chez ses vicaires.
Rien d’étonnant donc qu’aujourd’hui l’on constate que 62.6 % des pratiquants lyonnais continuent contre vents et marées à vouloir vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain

III - LA SITUATION DE LA FORME EXTRAORDINAIRE DANS LE DIOCÈSE

Reste à nous interroger sur les réponses que le diocèse de Lyon a pu donner aux demandes des silencieux…

De fait, jusqu’au Motu Proprio de Benoît XVI, l’église Saint-Georges, située à 200 mètres de la cathédrale Saint-Jean, a constitué l’un des lieux de mise en œuvre, par des prêtres appartenant alors à la Fraternité Saint-Pierre, du Motu Proprio Ecclesia Dei voulu par Jean-Paul II en 1988. Dans ce document, le pape demandait aux évêques de favoriser “l’application large et généreuse” de l’indult de 1984 autorisant la célébration de la messe selon le missel traditionnel pour les groupes de fidèles y étant attachés. Et c’est ce qui se produisit à Saint-Georges où se développa, sans en avoir toutefois les attributs canoniques, une vraie vie de paroisse : sacrements, chorale, catéchisme, scoutisme, pèlerinages, etc.

En 2006, à la demande des prêtres desservant l’église, le cardinal Barbarin les incardina dans le diocèse, retirant de facto la charge de la communauté à la Fraternité Saint-Pierre qui s’installa alors à Francheville où naîtra la maison Padre Pio puis l’école sainte Jeanne d’Arc. En 2007, les prêtres de Saint-Georges ont fondé avec quelques autres l’association Totus Tuus (érigée tout d’abord dans le diocèse d’Avignon) qui est aussi présente dans le diocèse à travers la Maison Sainte-Blandine que nous avons présentée dans notre lettre n°276.

Avec la parution du Motu Proprio de Benoît XVI en 2007, la liturgie traditionnelle, devenue “forme extraordinaire du rite romain” et offerte à tous les fidèles en faisant la demande au niveau paroissial, et non plus diocésain, a gagné la banlieue et même la campagne lyonnaise.

Aujourd’hui, la célébration de la forme extraordinaire est proposée chaque dimanche :
- à l’église paroissiale de Thizy en alternance avec celle de Saint-Jean-La-Bussière, le célébrant étant le nouveau curé de la paroisse Saint-Michel en Rhône et Loire, l’abbé Leroux, ancien prêtre de Saint-Georges (célébration qui fait suite à la messe d’Amplepluis),
- à Villeurbanne, en l’église du Cœur Immaculé de Marie, que dessert la FSSP,
- à Francheville (où les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre célèbrent deux messes)
- à Saint-Georges où sont célébrées trois messes par des prêtres du diocèse et de Totus Tuus.

Notons toutefois que la célébration qui avait été accordé à Tarare dans un cadre paroissial n'a pas été poursuivi au motif qu'elle intéressait pas assez de fidèles…! Il est vrai que ceux-ci, lassés par une messes célébrée irrégulièrement approximativement tous les deux mois ont préféré se tourner vers la FSSPX qui paraissait se montrer plus charitable envers eux !

IV - CES RÉPONSES RÉPONDENT-ELLES À LA DEMANDE ?

Un indice fort nous permet de suite de répondre par la négative.

En effet, le bilan international du Motu Proprio que nous avons réalisé au 14 septembre 2010 (voir notre lettre n°269) faisait apparaître un taux moyen de 2,09 messes Summorum Pontificum par messe FSSPX pour un ensemble de 30 pays (dont la France). Or, à Lyon, le rapport est à peine de parité puisqu’on ne compte que sept messes dominicales Summorum Pontificum contre huit messes dominicales offertes par la Fraternité saint Pie X et les Capucins de Morgon qui lui sont liés (lieux de culte à Lyon, Anse, Villié-Morgon et Montrottier).

Cette seule information indique bien que la réponse diocésaine avec un ratio particulièrement bas, inférieur à 1/1, est largement en dessous des aspirations des fidèles.

V - QUID DES DEMANDES DE CÉLÉBRATION DANS LE DIOCÈSE ?

Une première remarque à exprimer est celle de la presque totale absence de célébrations extraordinaires dans le cadre paroissial ou par des prêtres diocésains "ordinaires". Cette seule observation nous indique bien que le diocèse de Lyon est un diocèse où les autorités diocésaines considèrent la diffusion possible de la forme extraordinaire avec encore beaucoup de timidité et où certains membres du clergé manifestent parfois une opposition sans charité. Le curé de Saint Cyr au Mont d’Or, interrogé par nos soins, a ainsi refusé de nous dire "au revoir" à l'issue de la conversation – une première dans le cadre de nos enquêtes –, estimant qu’il n’avait en aucune manière l’intention de nous revoir… Est-ce là une illustration du dialogue dans la charité que prônait le pape Paul VI dans son souci de faire avancer la Paix et l’Unité dans l'Église ?

On comprend que dans un tel contexte les demandes formulées à Roanne, ou dans les paroisses de Lyon : Saint Irénée, Saint Louis, Sainte Trinité etc… soient bien difficiles à mettre en œuvre et que les fidèles préfèrent se taire et n’aient d’autre choix que celui de se réfugier dans de plus tranquilles et non moins dynamiques ghettos.

L’exemple des fidèles d’Amplepuis-Thizy qui, avec l'appui de l'évêque, ont fini par obtenir la messe tous les dimanches dans le cadre paroissial, montre que pour obtenir ce résultat – rien de plus que la simple application du Motu Proprio ! –, il faut faire preuve d'une telle détermination et d'un tel courage que bien peu décident de s’y mettre. Ils ont dû en effet affronter une enquête pointilleuse justifiée par la nécessité de « mesurer l’honnêteté de la demande » afin de déterminer si les demandeurs n'étaient pas en fait des agitateurs parachutés depuis Lyon ou téléguidés par la FSSPX. De quoi refroidir les ardeurs des nombreux silencieux qui à Roanne ou à Villefranche-sur-Saône, attendent toujours l’accueil large et généreux de la forme extraordinaire voulue par Benoit XVI.

Si le cardinal-archevêque de Lyon est enclin à une grande ouverture avec les prêtres « classiques » de son diocèse, prêtres traditionnels y compris et même, et c’est à souligner, avec les pères Capucins de Morgon, son exemple n'est pas encore parvenu à l'échelon paroissial. De fait, les fidèles de base n’ont souvent que le droit de se taire devant leur curé… ou d’aller voir ailleurs, en dehors de leur paroisse propre. À Lyon, il semble bien que ce soit au niveau paroissial, alors que de très nombreuses familles y ont fait savoir souvent avec délicatesse leur désir de pouvoir vivre, dans ces mêmes paroisses, leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire, que le silence se fait sur la réforme de la réforme voulue par Benoît XVI. Il n'y a qu'à songer au fort désagréable accueil reçu dans plusieurs paroisses par des fidèles désireux de goûter aux fruits du Motu Proprio, de façon régulière ou ponctuelle, à l'occasion de demandes de mariages, de baptêmes ou d'enterrements.

Bien souvent, et c'est un phénomène rare en France, ces curés hostiles s'appuient sur des laïcs tout aussi remontés contre la liturgie traditionnelle. Il est singulier que Lyon abrite tant de ces catholiques intolérants qui refusent l'idée même de la célébration de la forme extraordinaire dans leur paroisse, alors que celle-ci ne les priverait nullement de la liturgie ordinaire, et invitent plus ou moins poliment les demandeurs éventuels à aller voir ailleurs… En dépit des efforts de pacification liturgique entrepris depuis Mgr Decourtray et continués par Mgr Barbarin, il subsiste dans le diocèse de Lyon une forte résistance idéologique à l’orthodoxie catholique. Les 32,1 % de pratiquants trouvant “anormale” la coexistence des deux formes du rite romain dans leur paroisse le confirment. Ce taux de refus de l’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain, contraire à la volonté pontificale, est le plus important mesuré jusqu’ici dans nos sondages diocésains. Le fait que, plus de quatre ans après l’entrée en vigueur du Motu Proprio, il demeure 43,3 % des catholiques pratiquants du diocèse à n’en avoir jamais entendu parler n’est sans doute pas étranger à ce haut niveau d'intolérance. Mais l'explication principale est à rechercher du côté des forts noyaux progressistes militants encore actifs parmi les prêtres et les fidèles.

Reste que le nombre étonnant de "silencieux" que révèle ce sondage réalisé en 2011, fait croire qu’irréversiblement les autorités diocésaines devront passer un jour prochain, à une application paroissiale, et non plus simplement "ghettoïste", des bienfaits du motu proprio : ce souhait, tous les lyonnais que nous avons rencontré nous l'on exprimé ! Prions donc qu'en ce temps de Paix le cardinal Barbarin, pasteur de tous ses fidèles, sache les entendre et répondre en père à leurs demandes.

ENFIN...

Ce sondage a coûté la somme de 4 500 € TTC. Si vous souhaitez participer à son financement et nous permettre de continuer notre travail d’information, vous pouvez adresser votre don à Paix liturgique, 1 allée du Bois Gougenot, 78290 CROISSY-SUR-SEINE en libellant votre chèque à l’ordre de Paix liturgique ou par virement :
IBAN : FR76 3000 3021 9700 0500 0158 593 - BIC : SOGEFRPP.
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Message par Her Ven 25 Nov - 8:23

http://www.riposte-catholique.fr/summorum-pontificum-blog/informations/ils-passent-de-lordinaire-a-lextraordinaire

Ils passent de l’ordinaire à l’extraordinaire
24 novembre 2011 | Enregistrer sous: Eglise universelle,Informations | Publié par: Christophe Saint-Placide

L’information fait actuellement le tour du monde. Elle est, en effet, significative.

À l’Oratoire de Saint Philippe Néri de Birmingham, en Angleterre, la réorganisation des horaires de messe (en raison d’un manque de prêtres) a nécessité de supprimer l’une des messes dominicales, habituellement célébrées en forme ordinaire et extraordinaire.

Avec l’accord de l’archevêque, les Oratoriens de Birmingham ont décidé de supprimer la messe célébrée dans la forme ordinaire, l’assistance étant plus élevée parmi ceux qui suivent la forme extraordinaire.

Un retournement de situation inattendu.

À l’Oratoire de Birmingham, l’extraordinaire devient donc l’ordinaire.
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Message par Her Lun 5 Déc - 14:22

http://www.revue-item.com/651/mons-pascal-nkoue-eveque-de-natitingou-au-benin/

Mons. Pascal N’Koué, évêque de Natitingou au Benin
publié dans flash infos le 16 septembre 2009

Digne successeur des apôtres, Mons. Pascal N’Koué, évêque de Natitingou au Benin, consacré à seulement 38 ans par Jean-Paul II, pour un diocèse où les catholiques représentaient tout juste 3% de la population: aujourd’hui ils sont 20%, et s’orientent pour bientôt vers la majorité absolue ! Mons. Pascal N’Koué est très lié à la mouvance « traditionaliste » . A ses nombreux séminaristes (plus de 80), il a prescrit l’enseignement du latin, et une fois par semaine la messe selon l’usus antiquior. Il a accueilli dans son diocèse un groupe de bénédictines françaises provenant de Notre-Dame de Fidélité de Jouques. Il a également érigé une paroisse personnelle pour les fidèles liés à la forme extraordinaire, pour laquelle il a fermement insisté, jusque dans l’organisation même du choeur et la disposition traditionnelle du maître-autel.

« Ne vous habituez surtout pas à circuler sans votre habit ecclésiastique, sous prétexte que « l’habit ne fait pas le moine ». Ne vous contentez pas de porter une petite croix au cou, ce n’est pas un habit. Portez votre soutane toujours et partout. Notre signe distinctif extérieur c’est la soutane. Pas de négligence là-dessus. Pas de demi-mesure. C’est un témoignage silencieux qui n’est pas banal. Il dit notre appartenance spécifique à Dieu et à l’Église. N’ayons pas honte d’affirmer notre identité… » (Extraits de l’homélie prononcée par Mgr Pascal N’Koué, à l’occasion des ordinations sacerdotales pour le diocèse de Natatingou (Bénin), en décembre 2007(Source : Pro Liturgia)

Commentaire: « Vraiment, le Bénin est béni par le caractère merveilleux de ses habitants – si généreux au point de partager la chose la plus essentielle et la plus précieuse de leur vie – leur foi. Malgré les difficultés politiques et économiques qu’il traverse, le BÉNIN est destiné à briller comme un phare sur ce vaste continent de l’Afrique. Puisse le Seigneur de la Mission l’accompagner dans son destin futur! »
(source Vatican.va)
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Message par Her Sam 10 Déc - 5:54

DIOCÈSES PRIVÉS DE MOTU PROPRIO : CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE, UN DIOCÈSE DE PLUS QUI SE MEURT

Voici notre avant-dernière enquête sur les diocèses sans application du motu proprio Summorum Pontificum. Elle porte sur le diocèse de Chalons-en-Champagne dont l'évêque est Monseigneur Gilbert Louis.

La brièveté de notre lettre s’adapte à la réalité d’un diocèse pour lequel il n'y a malheureusement que très peu à dire. L’état de ce diocèse fait d'autant plus froid dans le dos que son cas n’est pas isolé : un nombre de plus en plus important de diocèses français plongent comme lui vers le néant. Et pourtant, rien ne saurait être désespéré : encore faut-il jeter les filets à la mer comme nous y invite le Christ dans l'Évangile.

Recouvrant le département de la Marne (51) à l'exception de l'arrondissement de Reims, le diocèse de Chalons-en-Champagne est organisée en six doyennés regroupant 34 paroisses pour plus de 400 communes. Fondé par saint Memmie, évangélisateur de la région au IIIème siècle, le diocèse compte pour fleuron le sanctuaire marial de Notre Dame de l’Épine, lieu de découverte d'une statue de la Vierge la nuit de l'Annonciation de l'an 1400 et dont la basilique constitue un superbe exemple de gothique flamboyant.

Moins flamboyante en revanche est la pyramide des âges des prêtres diocésains puisque 64 d'entre eux sur 73 avaient – au 24 octobre 2008, dernière statistique publiée – plus de 65 ans !

Comme à Viviers ou Mende, c'est un effroyable désert sacerdotal qui est en train de se dessiner à Chalons-en-Champagne.


I – UN DIOCÈSE DÉPRIMÉ, COMME TANT DE DIOCÈSES DE FRANCE

Pas de document pastoral depuis 2008, pas d'éditorial depuis mai dernier : si l'on mesure l'activité de Mgr Gilbert Louis, 71 ans, à partir du site internet du diocèse, on a comme l'impression que l'évêque de Chalons-en-Champagne a choisi de terminer son mandat en roue libre. Gratifié de quatre mitres dans le trombinoscope de Golias – un “honneur” par les temps qui courent tant Golias a du mal à trouver des évêques échappant à ce que sa rédaction appelle la “glaciation restauratrice” de Benoît XVI – il a en effet perdu ce zèle “novateur”, pour ne pas dire hétérodoxe, qui le faisait préfacer et promouvoir à l'occasion du Jubilé de l'an 2000 un ouvrage consacré par Mgr Rouet, alors archevêque de Poitiers, à l'art contemporain le plus transgressif (pornographie, pédérastie, scatologie). Intitulé "L'Église et l'art d'avant-garde - De la provocation au dialogue", cet ouvrage a récemment servi de caution aux avocats de l'auteur de Piss Christ, la photo d'un crucifix immergé dans de l'urine, dont une reproduction avait été détruite par de jeunes catholiques dans un musée d'Avignon. Serrano, l'auteur de Piss Christ faisait en effet partie des artistes plébiscités par le tandem Rouet-Louis...

S'il n'a pas renié ce livre scandaleux, Mgr Louis semble en revanche avoir pris conscience que l'Église de Champagne avait d'autres priorités qu'il ne pouvait ignorer. Ainsi, en 2008 - en désespoir de cause ? -, il s'est résigné à faire appel à la Communauté Saint-Martin pour endiguer la déchristianisation galopante de son siège épiscopal.

Bien d'autres évêques ont fait ou font comme lui (Dax, Nevers, etc.) au point que cette communauté, naguère honnie mais qui présente l'avantage de ne pas être purement et simplement traditionaliste, fait “monter les enchères” : juste retour des choses, elle dresse une liste d'attente des diocèses demandeurs et fait savoir qu'elle n'acceptera que des paroisses importantes. Mgr Louis lui a ainsi confié la paroisse de Châlons-centre (25 000 habitants) et la pastorale des jeunes pour toute la ville. Le latin et le grégorien ont donc pris depuis cette date leurs quartiers dans le diocèse, du moins en semaine, le matin et sous leur forme ordinaire. Cet appel à une communauté nouvelle, de surcroît de matrice traditionnelle, démontre que Mgr Louis ne pratique pas la politique de la terre brûlée et ne se satisfait pas de la mort lente de son diocèse, à la différence de tant de ses confrères progressistes.

L'évêque de Châlons-en-Champagne, qui dans les années 90 a été un artisan actif du regroupement paroissial – d'abord dans le diocèse de Sées dont il était le vicaire général, puis dans d'autres diocèses le sollicitant comme expert –, a-t-il compris que gérer la crise à coups de ciseaux c'est en fait l'alimenter ? En tout cas, à la différence de l'évêque de Viviers, Mgr Blondel (voir notre lettre n°292), il ne considère pas inéluctable la substitution des prêtres par les laïcs.
Dans le dernier de ses éditos disponible sur le site du diocèse, il s'appuie ainsi sur l'enseignement de Benoît XVI pour rappeler la singularité du diaconat et ce qui le distingue de la prêtrise pour écarter l'idée de confier aux diacres la pleine responsabilité de paroisses.

Dans le même état d'esprit, l'évêque vient de signer à la veille de l'été un appel en faveur du soutien au financement des études des séminaristes. À cette occasion, le diocèse a publié une plaquette présentant la formation des futurs prêtres, qui se déroule à Lille.
Certes, le diocèse n'en compte que deux mais, pour la première fois depuis 14 ans – pour la première fois depuis que Mgr Louis est évêque de Châlons ! –, on y a célébré une ordination sacerdotale. Une ordination depuis 14 ans... On est bien loin, on le voit, d'un coup d'arrêt dans le vieillissement et la réduction du personnel sacerdotal diocésain d'autant plus que ce petit miracle est très relatif comme on le verra ci-après avec le récit de la première eucharistie de ce nouveau prêtre.

Très certainement de sensibilité progressiste de par sa formation et son parcours (notamment en tant qu'aumônier de la Jeunesse Indépendante Chrétienne Féminine durant les années 70), Mgr Louis paraît aujourd'hui avoir pris conscience de la désastreuse situation de son diocèse et être décidé à ne pas tout laisser filer. De là à ouvrir les bras à la forme extraordinaire du rite romain, il y a sans doute un effort encore trop important pour lui.


II – LA FORME EXTRAORDINAIRE, KÉSACO ?

En 2008, une demande d'application du motu proprio a vu le jour à Châlons à l'initiative d'une famille de militaires. Malheureusement, le départ de cette famille pour cause de mutation a gelé la demande et l'essentiel des fidèles concernés ont du coup pris leur mal en patience, poursuivant leur pratique religieuse ordinaire, l'arrivée de la communauté Saint-Martin ayant, en partie, comblé les aspirations de ces demandeurs en matière de liturgie plus digne et fervente.

Il faut dire que les prêtres de la Communauté Saint-Martin qui desservent avec zèle la paroisse Saint-Étienne, en centre-ville de Châlons, ont entrepris un patient travail au service d'une progressive remise en ordre de la liturgie. Notamment en semaine où ils offrent la forme ordinaire en grégorien (messe à 7h25 et vêpres à 19h). Et les fidèles apprécient. Autant ceux qui sont sensibles à la forme extraordinaire que ceux qui n'en sont pas familiers.

En dehors de Châlons, de Vitry-le-François et d'Épernay, villes où il y aurait suffisamment de fidèles pour relancer une demande, le diocèse est en effet essentiellement rural et les habitants facilement attirés par les grandes villes voisines (Reims, Troyes), bien desservies par la route comme l'autoroute. De fait, de nombreuses familles du diocèse assistent aux messes des diocèses voisins : à la messe Summorum Pontificum dominicale hebdomadaire de Troyes et à celle mensuelle de Reims mais aussi aux messes que la Fraternité saint Pie X célèbre chaque dimanche dans ces deux villes et à Joinville, en Haute-Marne (diocèse de Langres, voir notre lettre n°304).

Du côté des paroisses, dans la plaine champenoise, comme en Argonne ou dans le Perthois, le simple fait de mentionner la “forme extraordinaire du rite romain” provoque la même réaction chez nos interlocuteurs :
- “La quoi ?”
- “Ben oui, vous savez, le motu proprio Summorum Pontificum...”
- “Le quoi ?”
- “Euh, le texte du pape qui autorise la messe traditionnelle...”
- “Ah, vous voulez dire la messe en latin ?”
- “Oui. Enfin, selon le missel de 1962...”
- “Oui, bon, ben non, ça ne nous concerne pas, on a déjà bien suffisamment de mal à célébrer la messe tout court.”
Voilà qui en dit long sur le peu de publicité fait dans le diocèse au document pontifical (1).

La commission de pastorale liturgique et sacramentelle du diocèse nous a indiqué, pour sa part, "n'avoir jamais eu aucune demande de messe, non vraiment aucune". "Le souci du diocèse est différent, c'est un secteur paroissial très rural où le problème est celui du manque de prêtres, la problématique étant donc de rendre les communautés rurales vivantes malgré tout."

Le responsable de la commission de liturgie est le prêtre ordonné cette année, le père Denis Véjux, 47 ans, ancien professeur de musique dans l'Éducation nationale. Voici comment le quotidien local, L'Union, décrivait sa première eucharistie, célébrée en l'église Notre-Dame d'Épernay : “Une cérémonie eucharistique pleine de dynamisme grâce aux chants africains sous la conduite des sœurs de Dormans, originaires du Burkina Faso, suivie d'un repas convivial qui a prolongé la journée placée sous le signe de l'espérance et de la joie.” C'est l'inculturation à la sauce de l'Église de France : une liturgie africanisée au cœur de la Champagne... Rien que de très ordinaire finalement dans un diocèse où la messe traditionnelle n'est qu'un lointain souvenir pour les plus anciens et un objectif encore hors de portée pour les plus jeunes.


III – UN SONDAGE POUR Y VOIR PLUS CLAIR

Si la forme extraordinaire est absente du diocèse de Châlons-en-Champagne, c'est donc finalement plus par ignorance que par idéologie. On se trouve là dans le cas, exemplaire, de cette Église de France qui se sent mourir, le reconnaît, mais est incapable de prendre des initiatives pour enrayer son mal. Une Église plus préoccupée par le devenir de ses structures que par celui des âmes que lui a confiées le Seigneur.

Pour aider Mgr Louis à aller puiser du côté du magistère pontifical les réponses à la crise de son diocèse (2), Paix liturgique a donc décidé de commander un sondage local sur la réception du motu proprio Summorum Pontificum et de lancer une grande enquête auprès des catholiques du diocèse, dont nous publierons les résultats au printemps 2012. En plus d'être un instrument au service de l'unité et de la réconciliation dans l'Église, la forme extraordinaire du rite romain est en effet aussi un outil à disposition de nos pasteurs pour le renouveau de la foi nécessaire à la nouvelle évangélisation voulue par le Saint Père.

(1) Mais il est probable que tous les documents romains et pas seulement le motu proprio souffrent de ce manque de publicité...

(2) Bien entendu, la situation du diocèse de Châlons-en-Champagne ne fait que s'inscrire dans la plus vaste crise de la foi que traversent les vieilles nations catholiques et que le pape Benoît XVI a si souvent diagnostiquée.
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Message par Her Sam 10 Déc - 6:43

http://www.riposte-catholique.fr/perepiscopus/actualite-de-la-forme-extraordinaire-dans-nos-dioceses

Actualité de la forme extraordinaire dans nos diocèses
9 décembre 2011 | Enregistrer sous: Diocèses,Eglise en France,Perepiscopus | Publié par: Maximilien Bernard
Depuis le 3 septembre dernier, l’évêque de Valence, Mgr Jean-Christophe Lagleize, a appelé la Fraternité Saint-Pierre pour desservir l’église Notre-Dame.

Monseigneur Castet, évêque de Luçon, a célébré la messe selon la forme extraordinaire le 1er dimanche de l’Avent, à l’occasion d’une visite pastorale à la Roche sur Yon, en l’église Notre-Dame. J’en profite pour confier à vos prières Mgr Castet, qui a été souffrant dernièrement.

Enfin, Mgr Fonlupt, évêque de Rodez, vient d’autoriser la messe sous la forme extraordinaire tous les dimanches, à l’exception des grandes fêtes (Noël, Pâques, 15 août et Toussaint). C’est un progrès puisque actuellement, la chapelle du Carmel à Rodez ne propose la forme extraordinaire que 2 dimanches par mois (les 1er et 3ème dimanche du mois à 10h30)

En revanche, du côté du diocèse de Chalons-en-Champagne, Mgr Louis ne semble pas disposer à appliquer le motu proprio Summorum Pontificum.
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Message par Her Jeu 15 Déc - 9:54

www.paixliturgique.com

ENTRETIEN EXCLUSIF DE MGR LE GALL, ARCHEVÊQUE DE TOULOUSE : ALLER DANS LE SENS DE LA "MENS" PONTIFICALE

Ayant reçu de nombreux témoignages positifs à l'issue de la messe célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain durant les JMJ par Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, pour les pèlerins de Juventutem, nous avons souhaité lui donner la parole pour commenter cette expérience.

Ancien père abbé de l'abbaye bénédictine de Kergonan, l'archevêque de Toulouse a été président durant six années de la Commission épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale sacramentelle au sein de la Conférence des Évêques de France (1). Sa profonde habitude de la liturgie latine et grégorienne lui a permis d'aborder avec une grande facilité la liturgie extraordinaire.

Nous remercions vivement Mgr Le Gall de l’obligeance avec laquelle il a bien voulu nous accorder cet entretien et de ses propos d’une grande franchise et liberté, qui ne peuvent qu’aller dans le sens de la paix et de la réconciliation dans l'Église.


1) Monseigneur, lors des JMJ de Madrid, vous avez célébré la forme extraordinaire du rite romain pour les jeunes du groupe Juventutem. C'est, à notre connaissance, la première fois que vous célébriez la liturgie traditionnelle en tant qu'archevêque de Toulouse : comment avez-vous vécu cette expérience ?

Mgr Le Gall : Je ne suis pas totalement étranger à la liturgie traditionnelle. J'ai fait ma première profession à Kergonan le 8 décembre 1965, jour de la clôture du Concile Vatican II. J'ai donc connu et pratiqué la liturgie tridentine, sous sa forme bénédictine, avant la réforme liturgique.

Mais il est vrai que j'ai célébré pour la première fois cet été la forme extraordinaire. Sauf que ce n'était pas à Madrid mais à Donezan, le 30 juillet, où j'ai conféré une ordination sacerdotale et une ordination diaconale. Ce monastère bénédictin, issu de Fontgombault, bien que situé en Ariège, ne fait pas partie de ma province ecclésiastique mais du diocèse voisin de Carcassonne et Narbonne. Et c'est précisément à l'invitation d'Alain Planet, évêque de Carcassonne, que je me suis rendu à Donezan, communauté que j'avais eu l'occasion de visiter pour la première fois l'année dernière. Pour une ordination bénédictine, il était en effet important que le célébrant puisse chanter la liturgie.

Évidemment, le pontifical selon la forme extraordinaire nécessite un minimum de préparation et un cérémoniaire attentif, ce qui était le cas. Du coup, quand le cardinal Rylko, Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs et, à ce titre, principal organisateur des JMJ, m'a demandé de célébrer la forme extraordinaire pour le groupe Juventutem, je n'ai pas eu de difficulté à accepter.


2) En 2007, dans un communiqué pour la Commission liturgique de la CEF (Conférence des évêques de France), vous aviez commenté le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI en indiquant qu'il fallait “accueillir” l'inititative du Saint Père, “la comprendre et entrer dans le sens de ce qu'il demande”. Est-ce que c'est dans cet esprit que vous avez répondu favorablement aux invitations de Mgr Planet et du cardinal Rilko ?

Mgr Le Gall : Oui, tout à fait. Depuis que le Saint Père a pris sa décision et a publié le Motu Proprio, que l'instruction Universæ Ecclesiæ a consolidé, je considère qu'il est de notre devoir d'évêque d'entrer dans sa “mens”. Il nous faut comprendre ses motivations, le souci d'une liturgie digne et priante, la paix et la réconciliation dans l'Église, et suivre son exemple.

Bien entendu, “entrer dans le sens de ce que demande” Benoît XVI, c'est aussi ne pas refuser par principe la forme ordinaire et éviter de la dénigrer. C'est malheureusement une attitude que l'on rencontre chez certains traditionalistes.

Dans un article que j'ai donné en 2008 à Lumière et Vie, la revue des Dominicains de Lyon, et qui portait sur la première année d'application du Motu Proprio, je me suis efforcé d'illustrer tous ces aspects. Et le Saint Père, qui en a eu connaissance, m'a confirmé dans cette “lecture” de son initiative.


3) “Paix et réconciliation” : la motivation principale du motu proprio c'est en fait l'unité de l'Église, un thème au cœur du pontificat de Benoît XVI. C'est d'ailleurs par souci d'unité ecclésiale que Paix Liturgique souhaite la célébration de la forme extraordinaire dans les paroisses plus que dans des lieux de messe ad hoc. Seriez-vous d'accord pour dire que, pour un évêque, la célébration de la forme extraordinaire est une manifestation de son unité avec le Saint Père ?Est-ce le sens que l'on peut donner à la messe que vous avez célébrée lors des JMJ ?

Oui, on peut le voir comme cela : c'est une des façons pour un évêque d'être uni au successeur de Pierre. Mais ce n'est pas la seule.


4) Vous avez célébré pour de jeunes catholiques attachés à la forme extraordinaire du rite romain : comment expliquez-vous l'attrait de nombre d'entre eux pour une liturgie que certains, laïcs comme ecclésiastiques, continuent de considérer obsolète et ringarde ?

À Toulouse, où nous avons une pastorale étudiante très dynamique et fructueuse, je peux constater tous les jours le désir des jeunes pour une liturgie sobre et noble mais aussi active et communautaire. Alors, si je comprends que la forme extraordinaire leur offre une intériorité plus grande, par son silence et son recueillement, je me pose la question de la place qu'elle réserve au sens de la communauté.

De fait, et c'est un phénomène que les évêques de France connaissent bien, les jeunes sont habitués à zapper et leur pratique religieuse n'y échappe pas : ils passent facilement d'une phase chacha à une phase tradi ou l'inverse.

Aux JMJ, j'ai prêché pour Juventutem comme j'aurais prêché pour tout autre groupe de jeunes. Cela s'est bien passé et je n'ai pas eu le sentiment d'avoir à faire à des jeunes à part.


5) Dans votre diocèse, le motu proprio est appliqué à Toulouse, où vous avez confié un apostolat à l'Institut du Christ-Roi, et à la campagne, dans le doyenné du Grand Selve : quel regard portez-vous sur ces communautés ? Les avez-vous déjà visitées ou avez-vous en projet de le faire ?

En 2010, j'ai présidé la célébration de l’Ascension à Saint-Jean-Baptiste à Toulouse, la chapelle qui a été confiée dès 2003, soit avant même le pontificat de Benoît XVI et avant mon arrivée dans la ville, à l'Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre. Et j'y ai conféré le sacrement de confirmation deux jours plus tard.

Si je n'ai jamais assisté à une messe à Launac, dans le doyenné du Grand Selve, j'entretiens néanmoins des relations étroites avec cette communauté et ses pasteurs. Il s'agit là d'une application paroissiale du Motu Proprio, où forme extraordinaire et forme ordinaire cohabitent paisiblement tout en s'enrichissant l'une l'autre comme le souhaite le pape. Ainsi, lors des confirmations dans le doyenné, selon la forme ordinaire, le curé avait arrangé l'autel avec le crucifix central et les chandeliers, comme cela se fait désormais à Saint-Pierre de Rome.

Récemment, lors de l'enterrement de Mgr Gaidon, l'ancien évêque de Cahors, le supérieur de notre séminaire diocésain m'a confié une anecdote symbolique de la communauté du Grand Selve. Il avait été invité pour une réflexion sur le prologue de l'Evangile selon saint Jean et, alors qu'il expliquait qu'il était malheureusement trop méconnu, réservé à la messe de Noël, il a entendu l'un des fidèles présents lui répondre : “Nous, on l'a tous les dimanches !” Il s'agissait bien entendu d'un des fidèles de la paroisse assistant régulièrement à la forme extraordinaire dans la paroisse.

Je n'ai pas de projet immédiat de célébrer dans l'une ou l'autre de ces deux communautés, mais le ferai volontiers à l'occasion, d'autant plus que j'ai fait depuis cet été l'acquisition du Pontifical Romain de 1962.


6) Dans votre communiqué de 2007, vous écriviez que “le latin reste normatif actuellement dans notre Église romaine”. Pourtant, il n'est plus enseigné dans de nombreux séminaires : n'y a-t-il pas là un grave manque à réparer ?

Je ne peux pas répondre pour les séminaires en général, mais puis vous assurer qu'il a toute sa place à Toulouse.


7) Avez-vous un message particulier à adresser à nos lecteurs ?

Juste insister sur l'importance qu'il y a pour tous les fidèles, et pas seulement les évêques et les prêtres, d'aller dans le sens de ce que veut le Saint Père. Et ce qu'il veut, c'est la paix et l'unité liturgiques, le respect mutuel entre les deux formes sans en faire une guerre de tranchées. La forme ordinaire reste l'ordinaire des communautés paroissiales et religieuses, dans le respect des fidèles et de la tradition de l'Église.


(1) Nous avions par le passé critiqué un refus de messe traditionnelle dans le diocèse de Mende sous le régime du Motu Proprio de 1988. Mgr Le Gall, qui était alors évêque de Mende, a tenu à nous préciser que s'il n'avait pas donné suite à la demande de messe, c'est parce que les demandeurs étaient pour la plupart extérieurs au diocèse.

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Commentaire d'Hercule : On croit rêver lorsque l'on lit que Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, et ancien Evêque de Mende, nous annonce que s'il n'avait pas donné suite à la demande de messe du Motu Proprio de 1988, à Mende, c'est parce que les demandeurs étaient pour la plupart extérieurs au diocèse...

En ce qui me concerne, après la conférence, du 8 février 2011, qu'il a autorisé à l'Université Catholique de Toulouse, dans le cadre des campagnes de séduction de la franc-maçonnerie pour mieux infiltrer l'Eglise et l'empoisonner de l'intérieur, après son livre "100 Questions à un Evêque" où il répond aux questions d'un franc-maçon et où il dévoilent ses vanités mondaines, je n'ai plus aucune confiance en lui. Pour moi, il peut donner de suite sa démission, cela ne me dérangera pas. Cela d'autant plus qu'il y a bientôt deux mois, j'ai été enterrer la mère d'un ami décédée dans la paroisse de Castanet-Tolosan. Comme le curé du lieu, un dominicain moderno a décidé qu'il n'y aurait plus de messes d'enterrement dans sa paroisse et que ce sont des laïcs qui "célèbreraint" les cérémonies de funérailles, il a fallut partir avec la dépouille de cette personne pour une paroisse voisine qui accepte de l'accueillir... Il s'était passé la même chose il y a deux ans dans cette même paroisse de Castanet-Tolosan avec une autre amie qui allait à la messe tous les jours et qui n'a pas eu droit à une messe d'enterrement dans la poisse où elle a été baptisé et qu'elle a fréquenté durant plus de soixante-dix ans...

Mgr Le Gall semble ne jamais répondre aux courriers de ses paroissiens, à moins bien entendu qu'ils aient une sensibilité proche de la franc-maçonnerie... Pour un Evêque responsable national de la liturgie, c'est plus qu'inquiétant. Lors de son arrivée à Toulouse, il s'était permis de reprendre le Pape...

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http://www.riposte-catholique.fr/perepiscopus/relativisme/letrangemisseldesdimanchesdemgrlegall

Samedi 14 novembre 2009

L'étrange Missel des dimanches de Mgr Le Gall
Voici des extraits de la seconde partie de l'article de Jean Madiran (lire le premier sur la suppression des fêtes patronales de la France), publié dans Présent de ce jour :


"La suppression obstinée, par l’épiscopat français, des fêtes patronales de la France, est compensée, dans le Missel des dimanches, par l’arrivée en masse de fêtes que l’on n’avait jamais vues [...] :
Le 29 novembre 2009 : «Dans la communauté musulmane, Aid al Kabir, fête du sacrifice du bélier qu’Abraham a immolé en remplacement de son fils.»
Du 12 au 19 décembre : «Fête juive de Hanoukkah commémorant la victoire des Maccabées et la nouvelle dédicace de l’autel du temple de Jérusalem après sa profanation par les Grecs en 160 avant notre ère.»
Le 18 décembre : «Fête du nouvel an pour la communauté musulmane.»
Le 27 février 2010 : «Fête juive de Pourrim où la communauté fait mémoire du jeûne d’Esther, lorsque le peuple a été libéré du projet d’extermination des juifs exilés en Perse.»
Page 192 : «Il y a quatorze siècles, en 610, Mahomet, alors simple caravanier, commença à prêcher pour ramener le peuple de La Mecque à la religion du Dieu unique et lui enseigner la soumission à la volonté divine.»
Le 21 mars : «Collecte des dons pour le CCFD.»
Le 19 mai : «Fête juive de Chavouot, fête des moissons et du don de la Loi.»
Le 12 août «commence pour les musulmans le mois de jeûne du Ramadan».
Le 18 septembre «la communauté juive célèbre le grand pardon, Yom Kippour, le jour le plus solennel de l’année, consacré à l’expiation des péchés».
Du 23 septembre au 1er octobre, «dans la communauté juive, fête de Soukkot ou des Tentes, commémorant le séjour au désert lors de l’Exode».
Dernier dimanche d’octobre : «Fête de la Réformation.»
Ce n’est plus un missel [...] Je laisse à de plus savants le soin de décider quelle qualification juridique et morale mérite donc le (soi-disant) Missel des dimanches 2010 : «abus de confiance» ? «tromperie sur la marchandise» ? ou quelque autre ? En tout cas le fait est là : ce prétendu missel contient aussi d’autres choses que les «textes et rubriques pour la célébration de la messe». Il serait plus honnête de lui donner désormais un autre titre que celui de «missel». Simple suggestion à l’adresse de Mgr Robert Le Gall."

Ce qui est étrange, c'est que Mgr Le Gall, président de la Commission épiscopale pour la liturgie, qui, à ce titre, donne chaque année l’imprimatur au Missel des dimanches, est l'ancien père abbé de l'abbaye bénédictine Sainte-Anne de Kergonan. Un bénédictin devrait pourtant être attaché à la liturgie, comme l'a rappelé Benoît XVI dans sa catéchèse sur Cluny le 11 novembre. A croire que Mgr Le Gall, en validant ce missel, cherche à donner des gages. Mais à qui ? Au noyau dirigeant de la CEF ou à son presbyterium ?

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http://www.perepiscopus.org/conference-episcopale/laforcedinertiedunoyaudirigeantdelacef

La force d’inertie du noyau dirigeant de la CEF
Posté par Maximilien Bernard dans Conférence épiscopale le 07 1st, 2010 |
Denis Crouan s’interroge sur le virage à 180° de l’ancien père abbé de Kergonan, Mgr Le Gall :

« Un Abbé bénédictin, versé en liturgie, écrit d’excellentes choses sur le sujet et veille à ce que, dans le monastère dont il a la charge, les célébrations soient très dignes, fidèles au missel
romain, exemplaires, intégralement en latin et grégorien. Cet Abbé est nommé évêque. On met beaucoup d’espoir en lui: expert en liturgie, il saura au moins donner l’exemple de ce
qu’il faut faire et plaidera en faveur du chant grégorien auquel le Concile a voulu donner la première place. Eh bien pas du tout! A peine nommé évêque, cet ex-Abbé se met à célébrer la
liturgie n’importe comment et à accepter n’importe quoi: de ce qu’il disait en tant que moine bénédictin, il ne reste plus rien… Au lieu d’être un guide, il se met au diapason des liturgies déviantes qu’on voit dans une majorité de paroisses.

Pourquoi ? A quoi est dû un tel revirement ? Serait-on contraint, lorsqu’on accepte de devenir évêque en France, de boire un philtre qui provoque un dédoublement de personnalité ? Le fait qu’une
personne puisse ainsi renier ce qui a constitué pendant des années l’essence de sa vie contemplative demeure largement incompréhensible pour le fidèle lambda et l’on aimerait trouver ne serait-ce
qu’un début d’explication à ce syndrome de la volte-face qui semble atteindre de nombreux évêques. Une volte-face qui d’ailleurs se fait parfois aussi en sens inverse pour des évêques qui
prennent leur retraite et se mettent alors à dire des choses que jamais ils n’auraient osé dire tant qu’ils exerçaient leur charge épiscopale. »

C’est une excellente question que pose Denis Crouan. Une question pourtant déjà résolue par Jean Madiran, notamment, qui a dénoncé ce noyau dirigeant de la Conférence
épiscopale, contre lequel la plupart des évêques n’osent pas s’opposer au nom d’une unité et d’une communion qui ont perdu toute vérité et toute charité.

La Conférence épiscopale exerce de fait une autorité au-dessus des évêques français. Laquelle Conférence est à son tour soumise aux manœuvres et manipulations du Conseil
permanent, qui lui-même est dans la main de Mgr Vingt-Trois et de son entourage immédiat, Mgr Simon et du secrétaire général
l’abbé Hérouard. A leur disposition, il y a tout un appareil de «commissions», de «conseils» et de «services» épiscopaux ayant leurs correspondants directs dans les
diocèses, par-dessus la tête de l’évêque. Tel est le système de l’autorité parallèle qui prévaut en fait et qui fonctionne sans justification doctrinale, si ce n’est le
vague fondement de théories incertaines sur la «collégialité». Tout cet appareil administratif échappe à une Conférence des évêques réunie seulement une ou deux fois par an, il
pratique au nom de la Conférence le supposé «exercice collectif» de la responsabilité épiscopale.

Pour que les évêques retrouvent une vraie liberté d’action, soit ils refusent de se soumettre à la CEF et deviennent des parias (il y en a…), soit il faut renverser la tendance au sein de la
CEF (fruit d’un long travail de nominations épiscopales), soit il faut dissoudre cette CEF.

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http://www.perepiscopus.org/article-mgr-le-gall-salit-la-memoire-des-juifs-tues-pendant-la-guerre-56095289.html

Samedi 28 août 2010
Mgr Le Gall salit la mémoire des Juifs tués pendant la guerre

L'archevêque de Toulouse dépasse les bornes, dans la polémique sur les Roms. Les catholiques doivent être solidaires des Roms comme ils l'ont été des juifs durant le génocide nazi, a-t-il dit vendredi.

Devant 4 000 personnes rassemblées en la basilique de Lourdes, Monseigneur Robert Le Gall a lu, durant son homélie, la lettre rédigée en août 1942 par son prédécesseur, Monseigneur Jules-Géraud Saliège, appelant à protéger les juifs.
"Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d'autres. Un chrétien ne peut l'oublier", disait notamment cette lettre dont il avait ordonné la lecture publique.

Ce rapprochement est honteux : l'expulsion des Roms ne peut certainement pas être mise sur le même plan que l'extermination des Juifs. Ce genre de propos est comparable au "CRS = SS" : il minimise au final le crime perpétré contre les Juifs en le mettant sur le même plan que des actions policières d'aujourd'hui, parfois musclées mais sans volonté criminelle. Ce qui est excessif est insignifiant.
Par Maximilien Bernard

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http://www.ladepeche.fr/

Toulouse et sa région
PUBLIÉ LE 14/06/2011 08:55 | PROPOS RECUEILLI PAR A. H.
Le franc-maçon interroge l'archevêque

Signature de l'ouvrage avec Marc Bradfer et MGR Le Gall jeudi dernier à l'Institut catholique./Photo DDM, Frédéric Charmeux

Marc Bradfer, franc-maçon et auteur de « Fils de prêtre » (2003) vient de cosigner avec Fabienne Giard « 100 questions à Monseigneur Robert Le Gall ». L'archevêque de Toulouse aborde la religion, l'Eglise, la science et la politique. Entretien avec Marc Bradfer.

Pourquoi êtes-vous entré en franc-maçonnerie ?

La franc-maçonnerie, telle que je la vis depuis douze ans, est un espace d'humanisme, de tolérance, de libre interprétation des faits, des événements, des questions scientifiques… Un espace d'écoute et de rencontre de l'autre. C'est une spiritualité d'une grande richesse symbolique, un aspect qui à certains égards manque à l'église.

Vous êtes fils de prêtre et ardent défenseur de la laïcité. Pourquoi un livre d'entretien avec un homme d'église ?

Il y a plus de place qu'avant pour discuter avec un religieux car l'église actuelle a marqué sa volonté de dialoguer avec les non-croyants par exemple. Plus personnellement, Monseigneur Le Gall est moine bénédictin. Je connais un peu la spiritualité bénédictine qui se caractérise par une très grande ouverture d'esprit.

Un homme d'église est-il censé avoir une opinion sur tout ?

On note une volonté de l'église de réfléchir aux problèmes du monde contemporain. Nous vivons des bouleversements considérables notamment en matière de communication et de rapports aux autres. Il s'est longuement exprimé par exemple sur l'affaire des expulsions de Roms l'été dernier ou sur les sans-papiers.

« 100 questions à Monseigneur Robert Le Gall » (Editions Empreinte). 16€.

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http://toulouse.catholique.fr/rubriques/haut/actualites/100-questions-a-monseigneur-le-gall/?searchterm=Bradfer

100 questions à Monseigneur Le Gall

"Quelle est pour vous la fonction fondamentale d'une religion ?"
"Vous est-il arrivé de tomber amoureux ?"
Voilà la première et la dernière questions que Marc Bradfer et Fabienne Giard ont posé à Monseigneur Le Gall dans le livre-interview qui vient de paraître aux éditions Empreinte.
Une centaine de questions sur la religion, l’Église, la société, la science, la politique et sur son expérience personnelle, où l'évêque se livre avec sa pensée, son expérience, son humour.

"D’où vient l’intérêt d’en savoir plus sur un homme ?

De la conviction que sa pensée, son histoire, son engagement et ses responsabilités peuvent nous en dire également beaucoup sur nous-mêmes. Cet homme déclare servir le bien de tous ; il proclame sa foi en Dieu et en Jésus-Christ. Il fallait questionner Robert Le Gall, le moine qu’il fut et qu’il demeure profondément dans le silence de la prière, le prêtre et l’archevêque qu’il est, dans l’Église, avec cette ouverture attentive aux autres, aux tragédies et aux prodiges d’un monde où raison et religion sont confrontées aujourd’hui aux défis les plus grands, peut-être, de l’histoire de l’humanité."

Ainsi les auteurs du livre "100 questions à Monseigneur Robert Le Gall Archevêque de Toulouse" introduisent cette longue interview, de 2007 à 2010, qui sort ces jours en librairie.

Marc Bradfer, franc-maçon et auteur de « Fils de prêtre » (2003), a pris l’initiative de cet entretien conduit avec la journaliste catholique Fabienne Giard.

Les auteurs concluent "nous lui sommes reconnaissants de nous avoir laissés totalement libres des cent questions que nous avions choisi d’aborder avec lui. Il n’en a évité aucune, n’éludant aucun sujet, répondant longuement, avec humilité et rigueur, sans se départir d’un humour certain."

Marc Bradfer et Fabienne Giard
100 questions à Monseigneur Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse
Empreinte Editions
ISBN 978-2-913319-67-7
16 €

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Her
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