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Notre Pape Benoît XVI - Livres et Biographie

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Notre Pape Benoît XVI - Livres et Biographie  Empty Notre Pape Benoît XVI - Livres et Biographie

Message par Her Ven 15 Avr - 13:01

http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1311101_seewald

Premier livre-interview de Benoît XVI en tant que Pape : La Lumière du monde

Le 13 novembre 2010 - (E.S.M.) - Plus que deux semaines avant la sortie simultanée dans une douzaine de langues du premier livre-interview de Benoît XVI en tant que Pape: " La Lumière du monde".

Le livre
Premier livre-interview de Benoît XVI en tant que Pape : La Lumière du monde

Le 13 novembre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Plus que deux semaines avant la sortie simultanée dans une douzaine de langues du premier livre-interview de Benoît XVI en tant que Pape. L'éditeur Herder a ménagé un entretien avec Peter Seewald pour l'édition dominicale de La Vanguardia de Barcelone, sortie le jour où le Pape a consacré la basilique de la Sagrada Familia.

"Avec le Pape, on peut rire aux éclats -
Il a un grand sens de l'humour! "
Entretien avec Peter Seewald
RAFAEL POCH

Le journaliste bavarois Peter Seewald est considéré comme le principal biographe de Joseph Ratzinger. Seewald, qui vit à Munich, est né en 1954 dans une famille catholique de Passau (ndt: petite ville de Bavière, près de la frontière autrichienne, aux confluents de l'Inn et du Danube: fait partie de la "géographie du cœur" de Joseph Ratzinger).
Adolescent, il a été influencé par le mouvement gauchiste de 1968 en Allemagne, qui l'a amené à quitter l'Église catholique à l'âge de 19 ans.

Il a commencé comme journaliste en écrivant pour un hebdomadaire de gauche à Passau, et plus tard, il a commencé à travailler pour des périodiques de "l'établissement", comme les hebdomadaires Der Spiegel et Stern et le journal Süddeutsche Zeitung. En 1983, il a commencé à concentrer ses écrits, comme auteur de livres et journaliste, sur la religion.

En 1996, il publie son premier livre avec le Cardinal Joseph Ratzinger, "Le sel de la terre", qui se basait sur plusieurs jours d'entretiens avec le cardinal. L'expérience l'a amené à revenir à sa foi catholique. Un second livre d'entretiens avec le cardinal, "Dieu et le monde" (en français: Voici quel est notre Dieu), a été publié en 2000. Les deux livres ont été traduits en 25 langues.

L'été dernier, Seewald s'est vu accorder une autre série d'entretiens, durant une semaine avec celui qui est désormais le Pape, à la résidence papale de Castel Gandolfo, et le résultat est le troisième livre-interview, "La Lumière du monde", qui sort ce mois-ci dans 12 versions linguistiques.

C'est la première fois que le Pape Ratzinger répond à des questions spécifiques au sujet de son pontificat, y compris ses propres évaluations sur celui-ci, et sur le "scandale des abus sexuels" dans l'Eglise.

- Vous avez eu de longues conversations avec Joseph Ratzinger pour ces trois livres d'entretiens. Pourriez-vous le décrire comme personne?
- Il n'est pas facile de tracer son portrait. Certains ne le connaissent pas du tout, simplement parce qu'ils ne l'aiment pas, alors que beaucoup ont une idée de lui qui est basée sur les rapports des médias qui ont souvent peu d'informations. Mais le fait est que lorsque les gens ont l'occasion de l'observer en personne, comme cela s'est passé récemment au Royaume-Uni, ils obtiennent une image totalement différente de celle trouvée dans les rapports préfabriqués des médias souvent hostiles.
Depuis presque 20 ans maintenant, je me suis consacré de façon exhaustive à sa biographie, à suivre sa vie, ce qu'il dit et ce qu'il fait, et je peux dire qu'il est vraiment une personne extraordinaire, avec un charisme extraordinaire.
Comme professeur, il expliquait l'Evangile avec une fraîcheur telle que certains de ses élèves disent que c'était presque comme si Jésus lui-même était dans la salle de conférence.
Comme préfet pour la doctrine de la foi, il transmettait une autorité provenant d'une connaissance très détaillée de la modernité, y faisant face avec la vérité du christianisme.
Il aime à dire que la foi peut et doit être expliquée, car elle est raisonnable ...
Il a un esprit brillant, et est certainement le plus grand penseur de notre temps. Mais sa haute intelligence est unie à une profonde piété. Il peut escalader les plus hauts sommets intellectuels, tout en gardant les pieds sur terre, grâce à son éducation dans le catholicisme bavarois.

Il n'est pas de ceux qui ne pratiquent pas ce qu'ils prêchent, mais quelqu'un qui est saint et humble, et qui est authentique parce qu'il dit ce qu'il pense et fait ce qu'il dit.
Ceux qui le connaissent voient en lui une personne très aimable, très sage, mais humble, et très ouvert et moderne, quelqu'un qui reste très jeune, même à son âge. Parfois, il peut être trop réservé et trop prudent. Il n'est pas le genre d'homme à vous donner des tapes dans le dos, mais il est extrêmement fidèle et conserve et entretient ses amitiés de ses années d'étudiant.
Ce que j'admire le plus chez lui c'est sa simplicité, alliée à son courage. Il supporte l'inconfort sans se laisser être dérangé par lui. Il a presque toujours raison dans ses analyses et ses jugements. Il a également un grand sens de l'humour - avec lui vous pouvez rire aux éclats!

- Un changement des responsabilités peut déterminer beaucoup de choses. Le cardinal était-il très différent du pape aujourd'hui? Avez-vous noté des changements?
- Il ne voulait pas être évêque, mais il a dû l'accepter. Il ne voulait pas être dans la Curie romaine, mais il a dû l'accepter. Il ne voulait pas être pape, mais il a dû prendre la charge dans laquelle il était clair qu'il aurait à souffrir beaucoup.
Il suffit de penser aux efforts énormes qu'exige le fait d'être pape. Pensez au poids de tous les abus commis dans l'Église, qui ont été découverts. Il a pleuré avec des victimes et il a honte de la saleté qu'il y a dans l'Eglise.
Et pourtant, il porte ces fardeaux avec un sang-froid et un calme impressionnants, parce qu'il sait - comme il le dit souvent - qu'il ne peut pas tout faire, ni ne le doit. [Vous faites tout votre possible et ensuite vous vous confiez à Dieu pour le reste, a-t-il souvent dit à ses prêtres.]
Après un géant comme Karol Wojtyla, personne ne pensait qu'il pourrait y avoir une succession sans ruptures. Mais Ratzinger y a réussi. Il gouverne l'Eglise avec un style qui se caractérise par la collégialité, le dialogue et l'humilité.
Surtout, il enseigne, sans relâche et patiemment, comment retrouver la foi - non pas comme un système de théories, mais comme une invitation à entreprendre une relation personnelle avec Dieu.
En bref, il n'agit pas comme un prince de l'Eglise devant qui l'on doit trembler, mais comme un serviteur de l'Église, un grand intendant qui se consacre entièrement à sa mission.
A-t-il changé? Bien sûr, sa fonction actuelle lui donne une aura particulière, mais dans son essence, dans sa conduite, dans ce qu'il fait et ce qu'il considère comme juste, Joseph Ratzinger n'a pas changé, mais on pourrait dire qu'il s'est perfectionné.
Je crois que sa tâche en tant que Successeur de Pierre a apporté à sa personnalité, à ses talents, à son charisme , la plénitude de leur épanouissement.

- Quelles sont les choses qui lui causent le plus de souffrance et d'inquiétude?
- Je pense que c'est l'évaporation de la foi dans une grande partie du monde occidental, et l'éloignement croissant de Dieu qui en résulte.
Il y a aussi la crise dans l'Église. Le manque d'engagement, et surtout, les cas d'abus sexuels qui ont jeté une ombre sur son pontificat. D'autre part, la crise dans la société. Et bien sûr, les deux crises sont liées.
À plusieurs reprises dans le passé, il y a eu des tentatives de déclarer que Dieu est mort, surtout quand il y a de nouveaux et concrets veaux d'or. La Bible est remplie de telles histoires. Celles-ci ont moins à voir avec un manque d'attraction vers la foi qu'avec la puissance de la tentation.
Mais où peut nous mener une société athée qui est éloigné de Dieu? Où peut aller l'Europe si elle se détache de ses racines? Et, tant à l'Est qu'à l'Ouest, n'a-t-on pas déjà vécu de telles expériences avec des conséquences terribles pour les peuples qui se déchirent, les cheminées des camps de concentration, et les champs de mort des goulags soviétiques? Ce Pape porte, comme personne ne l'a fait avant lui, tous les échecs, les erreurs et les péchés de l'Eglise, mais il appelle également l'attention sur les aberrations de la société et les dangers de la poursuite de telles aberrations.
L'athéisme n'est pas nécessairement inoffensif. Déjà en tant que cardinal, Joseph Ratzinger a mis en garde contre la perte d'identité, d'orientation et de vérité qui en résulterait, si jamais le nouveau paganisme prenait le contrôle des pensées et des actions des personnes. Aujourd'hui, nous pouvons observer que ces avertissements n'étaient pas sans fondement.

- Ratzinger a-t-il peur de Dieu?
- N'est-ce pas le cas de chaque croyant? Mais comme il s'est révélé à nous dans le Christ, Dieu est un être aimant, qui pardonne, qui réconcilie, et donne la liberté, qui connaît les besoins de chaque créature, et qui s'anéantit lui-même par amour au point de mourir sur la Croix .
Dieu s'est fait « petit », à la mesure de l'homme, afin que nous puissions le comprendre, mais néanmoins, il demeure incompréhensible dans son mystère et sa grandeur infinie, ainsi que dans sa puissance, ce qui peut arriver à faire peur.
Une fois, je demandai à Joseph Ratzinger, si parfois il ne ressentait pas la crainte de Dieu. Et il répondit: "Je ne dirais pas peur car nous savons que le Christ est Dieu et qu'il nous aime". Mais il souligne que, puisque Dieu accepte l'homme avec toutes ses faiblesses, "en tant que prêtre, j'ai toujours essayé de maintenir ce sentiment ardent que Dieu a une idée de qui je suis, de ce que je peux faire, de ce que je peux donner" ... Eh bien, maintenant, au moins, nous la connaissons, l'idée que Dieu a de lui ...

- Comment voit-il l'humanité en ce nouveau siècle?
- On ne peut pas oublier le fait que, au début du troisième millénaire, l'humanité se trouve dans une crise aux proportions immenses, avec tous les problèmes complexes de l'environnement, de la crise dans l'économie financière, de l'effondrement de la société.
Les chrétiens se sont vus reprocher que leur religion est un monde illusoire, mais maintenant nous voyons tous les mondes vraiment illusoire: le mirage des marchés financiers, des moyens de communication, de la mode et des modes de vie tapageurs .
Nous voyons un système bancaire non maîtrisé qui peut anéantir tous nos patrimoines nationaux. L'obsession de «l'optimisation» à tout prix, l'absence totale de scrupules, l'homme rendu "brut" par le secteur de la publicité et du divertissement - ce sont des choses qui, littéralement, font que notre société est malade.
Nous devrions nous demander: quand le progrès est-il vraiment progrès? Devrions-nous continuer à faire tout ce que nous pouvons, simplement parce que nous pouvons le faire? Et si nous nous tournons vers l'avenir, comment les futures générations feront-elles face aux problèmes que nous leur laissons? Auront-ils une base forte et solide pour surmonter les moments chaotiques qui les attendent?
Dans le nouveau livre, Benoît XVI exprime sa préoccupation active pour tout cela. Son message est un appel dramatique à l'Eglise et au monde, à tout le monde! "Nous ne pouvons pas continuer ainsi!"
L'humanité se trouve à un carrefour, nous avons pris un mauvais tournant, il est temps de réfléchir. Le temps est venu d'un changement fondamental, de se repentir, et il poursuit: "Il y a tellement de problèmes qui doivent être résolus, mais ils ne peuvent pas être résolus tant que (et si) Dieu n'est pas replacé au centre et rendu visible dans le monde ... "
Le christianisme n'est pas hors du temps, dit-il - au contraire, il peut être redécouvert. La révélation de Jésus donne la force et l'espoir. Il est la base pour formuler une vision de l'avenir pour une société qui veut se sauver de la tentation d'autodestruction, par une réflexion sur des valeurs stables et fiables.

- Comment voit-il la mission de son pontificat?
- Il dit lui-même qu'il a commencé son ministère avec l'idée "d'indiquer clairement que la Parole de Dieu doit être maintenue dans toute sa grandeur et sa pureté, de telle sorte qu'elle ne puisse être brisée par des changements constants dans les goûts".
Son engagement principal est le renouveau de l'Église. "L'Eglise et ses membres ont besoin de nettoyage constant", écrit-il dans son livre sur Jésus. "Ceux qui se sont fait trop grands doivent revenir à la simplicité et la pauvreté du Seigneur".
Ce qu'il veut, c'est que, après les terrible abus et les aberrations qui ont eu lieu, l'Eglise se soumette à une sorte de nettoyage en profondeur. Après tant de débats stériles, il est essentiel de revenir au mystère de l'Évangile, d'apprendre à connaître Jésus-Christ dans sa grandeur totale et cosmique. Mais la purification est un processus difficile qui a ses ennemis au sein de l'église.
Pour le mode de vie d'aujourd'hui, des positions telles que celles défendues par l'Église se sont transformées en une grande provocation. On nous a habitués à considérer les attitudes et les comportements traditionnels comme quelque chose qui doit être brisé, au profit des tendances actuelles à bon marché.
"Priez pour moi afin que je ne me dérobe pas devant les loups", a-t-il demandé quand il a commencé son ministère pétrinien. Dans le même temps, il a confiance que l'ère du relativisme, où rien n'est reconnu comme valable au-delà de soi-même, touche à sa fin.
En fait, il y a de plus en plus de gens attribuent une valeur à l'Église, non seulement pour sa liturgie, mais aussi pour sa résistance. Il semble clairement qu'il y a une prise de conscience, évoluant de la simple conformité avec les apparences, vers la prise au sérieux de la pratique catholique, et le fait de vivre sa religion avec authenticité.
Mais dans la mission de ce pontificat, il y a beaucoup de grands objectifs, comme par exemple dans le domaine œcuménique, dans le dialogue interreligieux, mais surtout, dans la ré-évangélisation de l'Occident.
Néanmoins, pour ce Pape, l'essentiel est de montrer Dieu à nouveau aux hommes, de leur dire la vérité, la vérité sur les mystères de la création, la vérité sur l'existence humaine, et la vérité sur l'espérance chrétienne qui va bien au-delà de la simple espérance terrestre.

- Que pensez-vous qu'ont été les moments les plus difficiles Joseph Ratzinger a expérimentés dans sa vie personnelle?
- Il y en a eu beaucoup, sans doute. Il vient d'une famille qui était antinazie, et il a eu une vie difficile pendant les années nazies. Nous avons ses souvenirs de la guerre, qu'il a vécue comme un jeune conscrit de 14 ans, son temps comme prisonnier de guerre, et les difficiles premières années de l'après-guerre. Quand il était enfant, il a failli se noyer dans un étang, et plus tard, il a survécu à une infection potentiellement mortelle pendant la guerre.
Un grand choc pour lui, ce fut crainte que sa thèse d'habilitation (qui lui donnait le statut de professeur d'université) ne passerait pas, parce que son directeur de thèse pensait que ses idées étaient trop «modernes». Crainte d'un échec d'autant plus grave qu'il venait juste de prendre ses parents avec lui dans son logement de fonction, dans l'espoir d'être en mesure de prendre soin d'eux [avec son salaire de professeur] ...
Puis il y a eu la mort de ses parents, et beaucoup plus tard, de sa sœur bien-aimée Maria.
Et juste au moment où il s'était installé dans le monde universitaire de Ratisbonne et où il pensait pouvoir vivre enfin la vie de théologien érudit à laquelle il aspirait, presque comme un coup de tonnerre, il y eut la nomination comme archevêque de Munich par Paul VI.
Et il n'a pas dû être facile de passer près de 25 ans à la CDF, d'être le «méchant flic», le bouc émissaire de tous ceux qui ont un grief contre l'Église, et d'être considéré comme un Panzerkardinal , qu'il n'a jamais été ...
Mais après tout cela, le moment le plus difficile pour lui a dû être pendant le dépouillement des votes lors du conclave. Il aspirait à la retraite, il n'a certainement pas voulu être pape. Comme il l'a dit lui-même, il pensait à son élection comme à la guillotine en équilibre au-dessus de sa tête.

- Pensez-vous que d'être allemand a introduit des nuances personnelles importantes dans son pontificat?
- Comme Bavarois, il n'est pas nécessairement un Allemand typique, mais il a apporté à son office des caractéristiques attribuées aux Allemands, comme la précision, la fiabilité, la persévérance et la diligence.
Bien sûr, il y a aussi une perspective historique. Pendant près de mille ans, les Allemands ont été un pilier du Saint Empire romain germanique. Et l'exploration profonde de la connaissance humaine, telle que celle incarnée par Maître Eckhart, Goethe, Kant, Hegel, est l'une des caractéristiques fondamentales du peuple allemand.
Mais l'Allemagne a été aussi une terre de schismes religieux, le berceau du communisme scientifique, et non des moindres, le cadre d'un régime diabolique qui a décrété l'extermination des Juifs.
Ratzinger est devenu le premier Allemand à être pape en 500 ans. Si l'on considère que deux grands schismes au sein de l'Eglise ont eu lieu sous un pape allemand, il est d'autant plus remarquable qu'il y ait une telle volonté claire de l'unité des chrétiens dans le pontificat de Benoît XVI.
En près de mille ans, il n'y a pas eu de grands progrès dans les relations entre les Églises romaines et orthodoxes, jusqu'à maintenant. Dans le même temps, les relations entre le Vatican et Israël sont meilleures que jamais, comme le président Shimon Peres l'a déclaré récemment.
Le Pape considère la circonstance qu'il soit allemand comme un point de réflexion. Dieu a voulu qu'un professeur allemand devienne le pape à cette époque, pour mettre en évidence l'unité entre la raison et la foi.
Cela me semble une chose magnifique qu'à une époque où aucune valeur n'est reconnue comme suprême, qui, si souvent prescrit la fausseté et même le mensonge pur, à un moment où souvent l'aveugle conduit l'aveugle, nous ayons un pape dont la voix et l'intégrité sont de sûrs indicateurs de la voie à suivre

Sources : Benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 13.11.2010 - T/Benoît XVI


Dernière édition par Hercule le Jeu 21 Avr - 16:13, édité 1 fois
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Notre Pape Benoît XVI - Livres et Biographie  Empty Re: Notre Pape Benoît XVI - Livres et Biographie

Message par Her Jeu 21 Avr - 6:55

http://benoit-et-moi.fr/2011-I/0455009e5f0781801/0455009eb10b30a05.html

MON PREMIER SENTIMENT A ÉTÉ L'ADMIRATION
L'Osservatore Romano d'aujourd'hui publie cette recension de Jésus de Nazareth par l'intellectuel français Alain Besançon (23/3/2011)

Ce n'est pas la première fois qu'il écrit dans l'OR, voir par exemple ici, où il s'exprimait sur le "bilan" des cinq premières années du Pontificat: http://benoit-et-moi.fr/2010-I/... ).
Cette recension est assez différente des autres, moins religieuse, plus centrée sur l' "histoire", et même l'actualité, disons archéologique, et par là, très intéressante.

Article de l'OR sur le site de Raffaella.
Ma traduction.
"Jésus de Nazareth": Le premier sentiment que j'ai éprouvé quand j'ai lu le livre a été d'admiration. J'ai de nombreuses raisons pour admirer ce livre, comme chrétien, comme catholique, et enfin comme professeur.

Le regard nouveau de Benoît
Alain Besançon
©L'Osservatore Romano 23 mars 2011
----------------------

Le premier sentiment que j'ai éprouvé quand j'ai lu le livre a été d'admiration. J'ai de nombreuses raisons pour admirer ce livre, comme chrétien, comme catholique, et enfin comme professeur.
Je sais assez bien ce qu'est un bon livre.
Celui-ci, formellement, est excellent, digne non seulement d'un cardinal et d'un Pape (l'auteur signer avec ces deux titres), mais, et je le dis sans ironie, d'un grand maître. Un archevêque de Paris, Mgr Hyacinthe-Louis de Quélen, sous la Restauration, vers 1820, a dit que Jésus-Christ n'était pas seulement le fils de Dieu, mais aussi, par sa mère, d'excellente famille.
Un bon professeur connaît son sujet à fond, un grand professeur est capable de l'exposer avec simplicité et clarté. La question est purement et simplement la foi chrétienne et le Pape, qui en est le gardien, n'a pas l'intention d'offrir une interprétation personnelle. Vous ne trouverez pas ce livre une "théologie de l'auteur".
Il n'y a pas de nouveauté. Mais il y a du nouveau.
Ce Pape ne cesse pas de lire et d'étudier. Il considère également comme nécessaire d'indiquer une courte bibliographie de livres contemporains. Ce sont principalement des livres en allemand, parce que c'est sa langue et parce que les Allemands ont beaucoup écrit, mais il cite aussi des livres dans d'autres langues. En France, il n'oublie pas Lubac, un de ses maîtres, Feuillet, Louis Bouyer.
Benoît XVI a l'art de démêler les problèmes complexes.
Un exemple: la date de la dernière Cène. Le Pape soutient qu'il est préférable de suivre la chronologie de Jean plutôt que celle proposée par les synoptiques. Il en tire une conclusion théologique très importante: Jésus n'a pas vraiment célébré la Pâque juive, il a célébré une autre Pâques, la sienne, ce qui a une sens à la fois égal et différent.
L'explication est lumineuse au point de faire venir à l'esprit du lecteur le plaisir de la démonstration réussie d'un théorème de grande portée. Ce plaisir, je l'ai retrouvé tout au long du livre. Voltaire a écrit que tous les genres sont bons, sauf ceux qui sont ennuyeux. Ce livre est de ceux qu'une fois ouverts, on ne peut plus lâcher. Il est passionnant.

L'interprétation historico-critique a été ouverte à la pensée catholique depuis l'encyclique de Pie XII, Divino Afflante Spiritu (1943) (ndt: Sur La Facon La Plus Opportune De Promouvoir Les Etudes Bibliques), à partir de laquelle les exégètes catholiques ont rapidement regagné du terrain contre l'exégèse protestante, jusqu'aux hypothèses les plus aventureuses. Le Pape estime que cette interprétation, aujourd'hui décantée, a désormais "donné l'essentiel de ce qu'elle avait à donner". Eh bien, "cette exégèse doit reconnaître qu'une herméneutique de la foi, développée correctement, est conforme aux textes, et peut se conjuguer à une herméneutique historique consciente de ses limites, pour former un tout méthodologique".
Un tout méthodologique?
L'objectif est très ambitieux. Il s'agit finalement d'harmoniser les exigences de la foi, qui ne change pas, avec les exigences de la raison, qui sont en constante évolution, qui sont toujours à critiquer et à reconstruire, mais dans leur ordre légitime.

Le défi n'est pas nouveau. Il remonte au début de la religion chrétienne. A partir de Richard Simon, de Spinoza, des Lumières, de l'érudition allemande, il n'a fait que se radicaliser. Il est urgent de le relever. Et c'est ce que fait ce livre de manière calme, généreux, irénique. C'est la constante du style de Benoît XVI.

Les événements se déroulent en une semaine, du dimanche des Rameaux au dimanche de la Résurrection. La Semaine Sainte a pour les chrétiens une signification inépuisable. C'est moins une succession d'événements qu'une succession de mystères. Mais cela n'empêche pas l'historien d'enquêter sur ce qui s'est réellement passé.
La méthode de Ratzinger est de suivre le texte pas à pas et, ce faisant, de dissiper les interprétations inappropriées. Je n'en mentionnerai que deux.

- La première fait de Jésus-Christ un acteur politique, plus exactement un révolutionnaire. Au cours du XVIIIe et du XIXe siècle, nous avons rencontré le Christ sans-culotte en 1792, et le Christ socialiste en 1848. Au XXe siècle, le Christ de la "théologie de la libération." Il s'agissait d'une injection du marxisme-léninisme dans l'Evangile. Cela a bouleversé des continents entiers, et les pauvres et les fidèles ont souvent préféré ou bien passer directement au léninisme, ou bien trouver refuge dans les sectes, où, au moins, celles où on croyait sérieusement en Dieu et au salut par Jésus-Christ. Il ne reste rien de ces théologies si l'on suit de bonne foi le développement de ce livre.

- La seconde interprétation est le protestantisme libéral . Ratzinger a trouvé des alliés dans le protestantisme authentique, en particulier chez Joachim Ringleben, le saluant comme un "frère oecuménique". La cible principale est Rudolf Bultmann, et d'une manière générale, les interprétations symboliques des événements. Je parle de cible, même si dans ces expositions pacifiques il n'y a pas de trace d'agressivité. Quand Bultmann a raison, Ratzinger fait son éloge.

De cette analyse, on déduit que le Christ se maintient aussi proche que possible de la loi et des prophètes, qu'il ne manque jamais de mentionner et auxquels il se réfère constamment. Il suit la tradition pas à pas. Ce faisant, observant la Torah sans en changer une virgule, il la transforme.

Je suis très fier d'avoir mentionné, à propos de Mel Gibson "La Passion du Christ", un point que je retrouve ici développé à fond. Il concerne Caïphe et Pilate. Nul besoin de leur attribuer une malveillance particulière.
L'un voulait sauver son peuple, l'autre voulait sauver la Pax Romana. Le Christ a été mis à mort par tous les hommes, par les méchants, bien sûr, mais aussi par les bons, qui ne le sont pas à ce point, et qui ne savent pas qu'ils ont besoin d'être sauvés. Cela vaut pour nous tous. Le monde juif a réagi favorablement à cette déclaration, oubliant qu'elle avait déjà été faite dans le Concile de Trente et par Vatican II. Il est bon de le répéter.
La nouvelle relation avec le peuple juif, qui subsiste encore, est l'une des réalisations les plus importantes du Concile Vatican II. Cependant, il faut maintenir l'équilibre. On voit ici et là chez certains catholiques, toujours enclins à l'idolâtrie, une certaine idéalisation du peuple juif, que ce dernier ne demande pas. Il y a une continuité entre les deux Testaments. Mais il y a une coupure. Le Christ n'est pas un rabbin. Ce n'est pas une autre Hillel [ndt: Hillel Ha Zaken - Hillel l'Ancien, Ha Zaken étant un titre honorifique, décerné aux membres de l'assemblée des Anciens et du Sanhédrin, comme plus tard Rebbi - était un Sage et dirigeant religieux qui vécut à Jérusalem au temps d'Hérode et de l'empereur Auguste. D'un point de vue historique, il est la première personnalité distincte de la tradition talmudique].

Il se peut que le travail historico-critique sur le Nouveau Testament se soit tari, mais il continue sur l'Ancien Testament. Depuis un siècle, on fait avec passion des fouilles en terre d'Israël à la recherche de preuves. Eh bien, non seulement on n'en a pas retrouvé, mais les archéologues pensent en avoir trouvé qui montrent que des choses ne se sont pas passées comme le suggère le récit biblique. Il semble que se soit créé un large consensus entre les archéologues et les exégètes juifs, protestants et catholiques. J'ai lu, comme beaucoup de gens, les livres de Finkelstein et de Silberman [ndt: Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, sont les auteurs du best-seller "La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie"] , et celui de Mario Liverani. Il y a eu des réactions très critiques du côté juif.
Eh bien, nous, chrétiens, nous sommes sur la même barque. Notre religion est une histoire. Nous ne pouvons pas faire passer trop d'événements du côté de la légende.

Deux points semblent cruciaux.
- Le premier concerne le séjour du peuple élu en Egypte et sa libération par Moïse. C'est l'origine à la fois du judaïsme et du christianisme. Le Christ, nous explique Ratzinger, se présente comme le nouveau Moïse. Il serait difficile d'admettre que l'exode raconte une histoire légendaire.
- Le second concerne la datation et le statut de David et de Salomon, et de Jérusalem.

Je laisse mon jugement en suspens en attendant que de nouvelles théories se décantent. Dans son livre, le Pape semble renvoyer ces questions à plus tard. Questions qui se poseront inévitablement.

J'attends avec impatience la troisième partie de l'enquête que le Pape nous a promis. Elle concernera les Evangiles de l'enfance. J'aimerais être informé sur la question des "frères de Jésus", devenue brûlante aujourd'hui. Pour moi, il s'agit d'un Shiboleth (ndt: Un shibboleth ... est une phrase ou un mot qui ne peut être utilisé – ou prononcé – correctement que par les membres d'un groupe. Par extension, ce mot désigne parfois un jargon spécialisé. Dans tous les cas il révèle l'appartenance d'une personne à un groupe. Autrement dit, un shibboleth représente un signe de reconnaissance verbal).
Quand je vois un livre qui ose dire que la Vierge Marie a eu plusieurs enfants, je le rejette avec la même indignation qu'éprouvaient Luther et Calvin quand une thèse similaire était soutenue devant eux. C'est l'incarnation qui est en jeu. (*)

(*) Note: frères de Jésus?
Sur le thème des frères et soeurs de Jésus, le cardinal Ratzinger avait répondu aux questions de Peter Seewald, dans le livre "Entretiens sur la foi" (page 166)
Cf. http://beatriceweb.eu/Blog06/theologien/...
------------------
Sur la question des frères et soeurs de Jésus, l'Église croit aujourd'hui encore que la Vierge Marie l'a mis au monde, lui et personne d'autre. Par lui, elle appartenait à Dieu et ne pouvait pas, pour ainsi dire, retourner à une vie familiale normale.

L'usage du terme « frères et soeurs de Jésus » s'explique simplement à partir des structures familiales de l'époque.
Et il y a assez d'indications montrant que ces enfants ne sont pas attribués à Marie. Il est aussi question ici d'une autre Marie et de bien d'autres choses. Il n'y a que des allusions sur les relations familiales spécifiques. On sait toutefois que plusieurs familles appartiennent ensemble et forment un tout. Quand Jésus confie Jean à sa mère au pied de la Croix, comme son fils, nous voyons bien qu'elle est une figure particulière et qu'elle est reliée à lui d'un lien particulier.
Du point de vue historique, la question reste insoluble.
On ne peut pas prouver que Marie n'était mère qu'une seule fois. Mais on ne peut pas plus prouver que les personnes citées étaient des frères et soeurs de Jésus au sens strict. Il y a assez d'indications qui montrent que ces frères et soeurs appartiennent à d'autres familles [...] et sont désignés ainsi dans le cadre du clan familial. Par ailleurs, la désignation de « frères et soeurs de Jésus » est utilisée dans l'Église primitive, ce qui provoque des tensions entre le clan familial de Jésus, qui avait une compréhension stricte du judéo-christianisme, et d'autres mouvances dans l'Église en devenir.
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Notre Pape Benoît XVI - Livres et Biographie  Empty Re: Notre Pape Benoît XVI - Livres et Biographie

Message par Her Jeu 21 Avr - 6:59

http://benoit-et-moi.fr/2011-I/0455009e5f0781801/0455009ea905a7b09.html

"JÉSUS, ROI DU MONDE ET DE L'HISTOIRE"
Comme promis, traduction de la première (et lumineuse) recension de Massimo Introvigne (15/3/2011)

-> Texte ici: http://www.labussolaquotidiana.it/...
Ma traduction:

"Jésus, roi du monde et de l'histoire"
Massimo Introvigne
10-03-2011
--------------------
Même un aperçu des thèmes multiples de Jésus de Nazareth, volume II, de Joseph Ratzinger-Benoît XVI est impossible. Renvoyant pour un examen plus détaillé à une recension plus longue, qui sera publié sur le site du CESNUR, je me bornerai ici à souligner un aspect de méthode et trois thèmes essentiels qui forment le cœur de son message.

Tout d'abord, la méthode. Bien que le livre ait été achevé avant l'exhortation apostoloque post-synodale Verbum Domini du 30 Septembre 2010, entre ce document du Magistère et le livre - qui, comme le Pape l'a précisé dans le premier volume, ne fait pas à proprement parler partie du Magistère - il existe une relation très étroite. Verbum Domini est, en grande partie, une explication et une interprétation de la Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum du Concile Vatican II, et en particulier de son numéro 12, également rappelée dans Jésus de Nazareth II . L'exhortation, interprétant le document conciliaire, met au clair le fait que l'exégèse dite historico-critique peut apporter une contribution précieuse à condition qu'elle ne prétende pas être l'unique ou l'ultime clé de lecture du texte biblique, qui devrait toujours être lu dans le contexte de la foi de l'Église, dont la détermination finale revient au Magistère. Verbum Domini affirme que - si l'on respecte ces pémisses - conjuguer une herméneutique «scientifique» et une de la «foi» est possible et correspond à la véritable intention du Concile Vatican II, malheureusement - comme l'écrit le Pape dans Jésus de Nazareth II - «pratiquement en rien » respectée dans la crise post-conciliaire. Dans le livre, Benoît XVI répète la même perspective, mais, en même temps, il fait quelque chose de plus: il montre et prouve que ce qu'il appelle la conjonction «des deux herméneutique» - «scientifique» et de «foi» - est possible dans la pratique.

Trois éléments constituent le message fondamental de l'ouvrage.
Le premier est la vérité historique , factuelle, des événements de l'Évangile, qu'une exégèse rationaliste constamment critiquée voudrait réduire à de simples symboles.

Deux exemples suffiront.
Le premier exemple concerne l'institution de l'Eucharistie dans la dernière Cène. Une analyse très détaillée des textes qui s'y rapportent offre au pape l'occasion de revendiquer "la réalité historique des événements essentiels. Le message du Nouveau Testament n'est pas seulement une idée; pour lui, il est déterminant que ce soit arrivé dans l'histoire réelle du monde: la foi biblique ne raconte pas des histoires en tant que symboles de vérité méta-historique, mais elle est basée sur l'histoire qui s'est produite à la surface de cette terre". "Si Jésus - écrit Benoît XVI - n'a pas donné à ses disciples le pain et le vin comme son corps et son sang, alors la célébration eucharistique est vide - une pieuse fiction et pas une réalité qui fonde la communion avec Dieu et des hommes entre eux. Utilisant au contraire la méthode proposée dans le volume de la conjonction des deux herméneutiques, nous pouvons être sûrs que la Cène est un événement historique qui s'est réellement passé, et "regarder tranquillement les hypothèses exégétiques qui, de leur côté, se présentent trop souvent avec un pathos de certitude qui est déjà réfutée par le fait que des opinions opposées sont continuellement proposées avec la même attitude de certitude scientifique".
Du reste, la singularité même de l'Eucharistie est un argument, explique le Pape, qui suggére que le point de vue rationaliste, selon lequel l'Eucharistie est une invention des premiers chrétiens, est tout simplement absurde. Qui aurait pensé à inventer une chose pareille? "L'idée que l'Eucharistie se soit formée dans le milieu de la "communauté", est, même du point de vue historique tout à fait absurde. Qui aurait pu se permettre de concevoir une telle pensée, de créer une telle réalité? ".

Le deuxième exemple est la Résurrection. Les jeux de mots d'une certaine théologie libérale selon lesquels le Christ est vraiment ressuscité, mais seulement dans l'esprit ou dans le cœur des disciples, sont critiqués comme des dérives menant hors du christianisme proprement dit. Bien que qualitativement supérieure à l'histoire, la résurrection a lieu dans l'histoire. La tombe est vraiment vide. "Être chrétien est essentiellement avoir foi dans le Christ ressuscité". "Que Jésus ait seulement existé dans le passé ou qu'il existe aussi dans le présent - cela dépend de la résurrection. Dans le «oui» ou «non» à cette question, on ne se prononce pas sur un événement particulier à côté d'autres, mais sur la figure de Jésus en tant que telle. Croire que la résurrection a eu lieu est cet élément crucial qui permet de répondre avec certitude à la question de savoir si quelqu'un est chrétien ou non. "La foi chrétienne se maintient ou disparaît avec la vérité du témoignage que le Christ est ressuscité d'entre les morts. Si on l'enlevève, on peut certainement chercher dans la tradition chrétienne un certain nombre d'idées remarquables sur Dieu et l'homme, [...] mais la foi chrétienne est morte. Jésus, dans ce cas est une personnalité religieuse qui a échoué"

Les objections selon lesquelles le récit de la résurrection est maladroit - si c'est vraiment lui le Ressuscité, pourquoi les disciples ont-ils du mal à le reconnaître? - s'avèrent être des preuves à l'appui de l'authenticité des compte-rendus (p.301). "La dialectique qui fait partie de l'essence du Christ ressuscité est présentée dans les récits - écrit le Pape en termes sans équivoque - de manière si maladroite, que c'est justement ainsi que ressort leur véridicité. Si on avait voulu inventer la Résurrection, tout l'accent aurait porté sur la pleine corporéité, sur le fait d'être reconnaissable immédiatement, et en plus, on aurait peut-être imaginé un pouvoir spécial comme signe distinctif du Ressuscité. Mais dans le caractère contradictoire de ce qui est expérimenté, caractéristique de tous les textes, dans le jeu mystérieux d'altérité et d'identité, se reflète un nouveau mode de rencontre, qui, d'un point de vue apologétique, est assez déconcertant, mais qui justement pour cela se révèle avec d'autant plus de force, une description véridique de l'expérience faite". Si les évangélistes avaient voulu inventer l'histoire de la Résurrection, ils l'auraient inventée mieux. Les incertitudes sont au contraire une preuve de l'authenticité du récit.

Le second grand thème du livre est le passage avec Jésus-Christ à une ère qualitativement nouvelle dans l'histoire du monde et du salut. Ce passage est montré par l'abandon des sacrifices du temple, l'élément qui était au centre de la religion des Juifs, et par la fin du temple lui-même, remplacé par la personne même de Jésus-Christ. L'expulsion des marchands du temple sera imputée à Jésus lors du procès, et sera déterminante pour sa condamnation, même si, selon Benoît XVI "est juste la théorie, minutieusemnt motivée principalement par Vittorio Messori, selon laquelle Jésus dans la purification du temple a agi en conformité avec La loi, empêchant un abus envers le temple". Les lecteurs de La Bussola seront heureux de constater que, parmi les nombreux professeurs d'université de théologie, le pape cite et approuve justement un texte de Messori. Jésus, donc, sera condamné non pour ses actes dans le temple - en soi pas illégaux - mais pour la justification qu'il en donne, où il se revendique en substance lui-même comme le nouveau temple. L'avènement du Seigneur Jésus implique la fin de l'ancien système religieux centré sur le temple: "Dieu s'en va. Le temple n'est plus le lieu où Il a mis son nom. Il sera vide. "

Il n'est donc pas étonnant que, lorsque Jésus meurt sur la croix, le voile du temple se déchire (p.240). L'épisode confirme qu'une époque de l'histoire a pris fin: "d'une part, il devient évident que l'ère de l'ancien temple et de ses sacrifices est terminée; à la place des symboles et des rituels qui revoyaient au futur, succède désormais la réalité elle-même, le Christ crucifié qui réconcilie tout le monde avec le Père. Mais dans le même temps, le voile du temple déchiré signifie désormais le libre accès à Dieu. Jusque-là, le visage de Dieu était voilé. Ce n'est qu'à travers des signes et une fois par an que le grand prêtre pouvait paraître devant Lui. Maintenant Dieu a enlevé le voile; dans le Crucifié, voici qu'il se manifeste comme celui qui aime jusqu'à la mort. L'accès à Dieu est libre".

Ce sujet est en rapport avec le troisième noyau du volume, qui est au cœur de la leçon du pape. Le Christ est Roi, mais la nature de sa royauté - qui a aussi une dimension sociale - n'a pas été comprise par ses contemporains et parfois, elle n'est pas comprise non plus par nous. Ce thème émerge dans tous les chapitres du livre, mais il a son centre dans le procès de Jésus. A propos de ce procès, on dit souvent que les chefs d'Israël - à ne pas confondre avec le peuple juif tout entier, qui n'a pas de responsabilité collective la mort du Seigneur, un thème qui a passionné les lecteurs d'anticipations du volume, mais qui n'occupe pas plus de trois pages du texte, et ne dit rien qui ne soit déjà évident dans le Magistère récent de l'Église - ont agi pour que Jésus ne mette pas en cause l'unité entre politique et religion qui fondait leur pouvoir. Mais le Pape nous invite à traiter cette question avec beaucoup de prudence.

La "soif de pouvoir du groupe dominant" ne doit pas être confondue avec un "souci" de ne pas séparer la politique de son fondement dans la religion, qui en soi serait "légitime". Il faut se garder, dit le Pape, de tirer argument du procès de Jésus pour soutenir la thèse selon laquelle une séparation absolue entre religion et politique serait conforme au message chrétien et au Règne du Seigneur. Au contraire, la royauté de Jésus-Christ - même si elle est très différente de celle du monde - s'étend à la société, et en ce sens, au monde, même si parfois le "monde" est utilisé dans les Évangiles comme synonyme de sphère du péché, qui elle, reste étrangère au Règne. Jésus ne venait pas pour nier un modèle dans lequel en fin de compte "Dieu domine dans le monde", mais pour apporter un "nouveau mode" de cette domination, que ses adversaires n'ont pas compris.

En fait, "Jésus a créé un concept totalement nouveau de régalité et de royaume, mettant Pilate, le représentant du pouvoir terrestre classique, face à lui". (p.218)
Nous sommes ici vraiment au coeur du livre du Pape, et nous sommes arrivés à une question qui nous regarde nous, hommes du vingt et unième siècle, et pas seulement Pilate. "Que doit penser Pilate, que devons-nous penser, nous, du concept de royaume et de règne? Est-ce quelque chose d'irréel, un fantasme dont nous pouvons nous désintéresser? Ou bien, d'une certaine façon, qui nous touche?". Dans le dialogue avec le fonctionnaire romain, nous trouvons une donnée décisive: "Jésus base son concept de royauté et de règne sur la vérité comme catégorie fondamentale". La question de Pilate: "Qu'est-ce que la vérité?" n'est pas seulement de Pilate. C'est "la question que pose aussi la doctrine moderne de l'Etat: la politique peut-elle assumer la vérité comme catégorie pour sa structure? Ou bien devrait-elle laisser la vérité comme dimension inaccessible, à la subjectivité, et essayer plutôt de parvenir à établir la paix et la justice avec les outils disponibles dans le domaine du pouvoir? [...] Mais de l'autre côté - qu'arrive-t-il si la vérité n'a pas d'importance? Quelle justice sera alors possible? Ne devrait-il pas y avoir des critères communs qui assurent vraiment la justice pour tous - critères soustraits à l'arbitraire des opinions changeantes, et aux concentrations du pouvoir? N'est-il pas vrai que les grandes dictatures ont vécu en vertu du mensonge idéologique et que seule la vérité peut apporter la libération? ".

Ici - nous avertit le Pape - se joue non seulement le sens ultime de la politique , mais aussi "c'est le sort de l'humanité qui est en jeu". De deux choses l'une: ou bien on accepte comme terrain d'entente pour les hommes un droit naturel qui est "le droit de la vérité", ou bien "la non-rédemption du monde consiste précisément dans la non-dechiffrabilité de la création, la non-reconnaissance de la vérité, une situation qui conduit inévitablement à la domination du pragmatisme, et de cette manière signifie que le pouvoir du plus fort devient le dieu de ce monde. "

Mais nous réalisons ici aussi de quelque chose que le Magistère de Benoît XVI a souvent rappelé. La raison peut reconnaître l'existence de la vérité - et beaucoup de vérités - indépendamment de la foi, et ceci fonde la loi naturelle comme un ensemble de vérités qui s'imposent aussi aux non-croyants. Mais dans la pratique, à cause du péché, reconnaître ces vérités, totalement en dehors de Dieu est difficile. "Le monde est 'vrai' dans la mesure où il reflète Dieu, le sens de la création, la Raison éternelle, dont il a jailli. Il devient d'autant plus vrai qu'il se rapproche de Dieu. L'homme devient vrai, il devient lui-même s'il devient conforme à Dieu [...] En ce sens, la vérité est le vrai 'roi' qui à toutes choses donne leur lumière et leur grandeur".

Vérité et régalité sont étroitement liées. Jésus lui-même est la vérité, et Jésus est le Roi. Ainsi est surmonté le conflit artificiel créé par certains exégètes entre l'annonce du règne en Galilée, et la passion et la mort à Jérusalem. "Justement dans la conversation de Jésus avec Pilate - écrit le Pape - il devient évident qu'il n'y a aucune rupture entre le message de Jésus en Galilée - le royaume de Dieu - et ses discours à Jérusalem. Le cœur du message jusqu'à la croix - jusqu'à l'inscription sur la croix - est le royaume de Dieu, la nouvelle royauté que Jésus représente. Le centre est, cependant, la vérité". Jésus a régné depuis la croix, que le pape appelle son «trône», et la preuve du caractère divin de ce règne est le fait de la Résurrection. Ce règne - comme règne de la vérité - n'a pas d'origine politique, mais, comme fondement de la loi naturelle, il s'étend également sur la politique, sur la société, sur le droit, sur l'ordre temporel qui doit être établi chrétiennement et conforme à la vérité et à la justice. C'est la doctrine ancienne et toujours nouvelle de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ, le roi du monde et de l'histoire
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