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Les Signes des Temps - Actualité Noblesse et Prétendants, Princes et Têtes Couronnées...

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Les Signes des Temps - Actualité Noblesse et Prétendants, Princes et Têtes Couronnées... Empty Les Signes des Temps - Actualité Noblesse et Prétendants, Princes et Têtes Couronnées...

Message par Her Jeu 19 Mai - 7:26

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Prince Louis de Bourbon - Duc de Bourgogne - Dauphin de ViennoisRejoindre

Nom : Prince Louis de Bourbon - Duc de Bourgogne - Dauphin de ViennoisCatégorie :Intérêts communs - Causes et convictionsDescription :Groupe des amis du prince Louis de Bourbon, titré duc de Bourgogne, fils aîné et héritier de Mgr le Prince Louis-Alphonse de Bourbon, Duc d'Anjou (Louis XX), né à New York le 28 mai 2010 à 9h33 (15h33 heure de Paris) et de son frère le prince Alphonse, duc de Berry, né à 9h38 (15h38). Niveau de confidentialité :Ouvert : tout le contenu est public.

Actualités récentes

Actualités :Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc de Bourgogne, de droit Dauphin de Viennois, est né à à New York le 28 mai 2010 à 9h33 locales (15h33 à Paris).
Il est l'héritier de la Couronne de France après son père, Louis XX.
Son frère jumeau dizygote, le prince Alphonse, titré duc de Berry, est né à 9h38 locales (15h38 en France).

Le titre de Dauphin de France semble être officiel depuis Louis XIV. Néanmoins, c'est un peu un abus de langage car le titre réel de l'héritier présomptif du Roi de France est "Dauphin de Viennois". Historiquement, il appartenait à la maison d'Albon dont le dernier comte, Humbert II, par le traité de Romans, céda ses biens au roi de France Philippe VI en 1349, à la condition que le Dauphiné devinsse l'apanage du fils aîné du Roi Très-Chrétien (ou à défaut, de son petit-fils aîné, voire de son arrière-petit-fils, comme ce fut le cas pour le futur Louis XV). Ce titre ne pouvait donc être porté par l'héritier présomptif s'il était un collatéral du roi régnant et non l'aîné de ses descendants. Les futurs Louis XII et François 1er, qui n'étaient pas fils de roi, ne furent jamais dauphin de Viennois.
A la mort de Humbert II en 1355, le premier Dauphin de Viennois de l'Auguste Maison Royale de France fut le futur Charles V.
Aujourd'hui, ce titre qui sous la République française ne saurait plus qu'être de courtoisie, appartient en droit royal au prince N., fils aîné et successeur du Prince Louis XX.

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_Bourbon_(1974-)

Louis de Bourbon (1974-)

Louis de Bourbon,
« duc d'Anjou »

Succession(s)
Prétendant au trône
Titres « duc de Bourbon » puis
« duc d'Anjou »
Dynastie Maison de Bourbon
Couronne France
Prédécesseur Alphonse de Bourbon,
« duc d'Anjou » et duc de Cadix
Biographie
Date de naissance 25 avril 1974 (37 ans)
Lieu de naissance Madrid (Espagne)
Père Alphonse de Bourbon,
« duc d'Anjou » et duc de Cadix
Mère Carmen Martínez-Bordiú y Franco
Conjoint(s) María Margarita Vargas Santaella, « duchesse d'Anjou »
Enfants Eugénie de Bourbon
Louis de Bourbon,
« duc de Bourgogne »
Alphonse de Bourbon,
« duc de Berry »
Héritier Louis de Bourbon,
« duc de Bourgogne »
Prédécesseur
Alphonse de Bourbon,
« duc d'Anjou » et duc de Cadix
Successeur

Louis de Bourbon (de son nom de naissance Luis Alfonso Gonzalo Víctor Manuel Marco de Borbón y Martínez-Bordiú, en français Louis Alphonse Gonzalve Victor Emmanuel Marc de Bourbon né à Madrid le 25 avril 1974 est connu, à la suite de son père et de son grand-père, sous le titre de « duc d'Anjou », porté par leur ancêtre Philippe de France (1683-1746) avant de devenir Philippe V d'Espagne.
Depuis le 30 janvier 1989, il est le chef de la branche aînée de la Maison de Bourbon et est considéré par ses partisans, les légitimistes, comme l'héritier « naturel » de la Couronne de France sous le nom de Louis XX.

Biographie

Etat-civil et nationalité

À sa naissance, Louis de Bourbon est déclaré à l'état civil espagnol1 comme « S.A.R.2 don Luis Alfonso de Borbón y Martínez-Bordiú »3, puis son acte de naissance est transcrit le 16 mars 1994 à l'état civil français au nom de « Louis Alphonse de Bourbon4 ». Louis de Bourbon n'est cependant plus altesse royale en Espagne depuis 1987, cette distinction lui ayant été accordée par Francisco Franco et n'étant pas reconnue ni attribuée par la maison des Bourbon d'Espagne5. Selon certaines sources, l'administration française aurait délivré à Louis de Bourbon une carte nationale d'identité au nom de « S.A.R. de Bourbon, duc d'Anjou, Louis Alphonse6 ». Il possède depuis sa naissance la double nationalité : française par son père (lequel était né de mère française) et espagnole par sa mère.

Enfance

Louis de Bourbon est le second fils d'Alphonse de Bourbon (1936-1989), « duc d'Anjou », et de son épouse Carmen Martínez-Bordiú y Franco (née en 1951), fille de Cristóbal Martínez-Bordiú, 10e marquis de Villaverde, et de Carmen Franco y Polo, duchesse de Franco, grande d'Espagne. Louis de Bourbon est également l’arrière-petit-fils de Francisco Franco, qui dirigea l’État espagnol de 1939 à 1975 avec le titre de Caudillo. A titre indicatif, Alphonse de Bourbon, feu le père de Louis, était le neveu - c'est-à-dire le fils du frère - de Jean de Bourbon (troisième fils d'Alphonse XIII), ce même Jean étant père de l'actuel roi d'Espagne Juan Carlos 1°.
Il est baptisé dans la religion catholique le 3 mai 1974 au palais royal du Pardo, près de Madrid, avec comme parrain son grand-père paternel (absent à la cérémonie et représenté par Gonzalve de Bourbon) et comme marraine son arrière-grand-mère maternelle Carmen Polo y Martínez-Valdés (l'épouse de Francisco Franco).
D'abord titré par son père « duc de Touraine » le 19 septembre 1981, Louis-Alphonse de Bourbon fut ensuite titré « duc de Bourbon » le 27 septembre 1984, suite au décès accidentel de son frère aîné François de Bourbon (1972-1984).

Études et activités professionnelles

Après son baccalauréat obtenu au lycée français de Madrid, il poursuit des études universitaires en sciences économiques et financières et obtient un Master en Finance (administration et direction des entreprises) au CUNEF (Colegio universitario de estudios finacieros, Madrid). Il a également participé au programme MBA d'une université.
Il travaille trois ans pour la banque BNP Paribas à Madrid, puis, actuellement, pour la banque vénézuelienne Banco Occidental de Descuento, banque que dirige son beau-père à Caracas.
Il parle couramment plusieurs langues, pratique plusieurs disciplines sportives, en particulier l'équitation, le hockey sur glace, la natation et le polo. Il participe régulièrement à des régates.

Mariage et descendance

Il épouse le samedi 6 novembre 2004 à 19 heures, en l'église Saint-Stanislas de Cracovie à La Romana (République dominicaine), María Margarita Vargas Santaella, issue d'une riche famille vénézuélienne. La presse people retient surtout qu'il porte l'uniforme de bailli grand-croix de dévotion de l'ordre de Malte et le cordon et la plaque de l'ordre du Saint-Esprit, dont il est in partibus le « 19e souverain grand-maître » (l'Ordre du Saint-Esprit a été supprimé en France en 1830, mais cette suppression par le roi des Français Louis-Philippe n'est pas reconnue par les légitimistes ; le « duc d'Anjou » avait été reçu chevalier du Saint-Esprit par son père en 1988). Après avoir vécu à Caracas, ils se sont installés à New York.
De cette union sont nés :
Eugénie de Bourbon (5 mars 2007 à Miami, États-Unis), « fille de France7 », baptisée le samedi 2 juin 2007 par le nonce apostolique en France, Fortunato Baldelli, à la nonciature apostolique de Paris ;
Louis de Bourbon (28 mai 2010 à New York, États-Unis), « fils de France », titré « duc de Bourgogne8,9 » par son père ;
Alphonse de Bourbon (28 mai 2010 à New York, États-Unis), « fils de France », son frère jumeau, titré « duc de Berry10,9 » par son père.

Prétendant légitimiste au trône de France

Il déclare le 19 avril 2000, être « le successeur des rois de France », après la mort de son père dans un accident de ski (il est blessé au cou par un câble métallique tendu au travers de la piste) aux États-Unis le 30 janvier 1989. Il prend désormais comme nom usuel « Louis » tout court et reprend le titre de « duc d'Anjou » de son père et de son grand-père.
La querelle qui oppose légitimistes et orléanistes se poursuit puisque ces derniers invoquent le Traité d'Utrecht de 1713 comme acte de renonciation de Philippe de France, ancêtre direct d’Alphonse de Bourbon, à ses droits sur le trône de France. Les légitimistes maintiennent que le droit de la couronne est indisponible, ainsi aucun traité ne peut interférer sur l'ordre de succession de France.
Louis de Bourbon est depuis le 16 juin 1994 membre titulaire de la Société des Cincinnati de France, où il représente Louis XVI qui par son aide militaire avait permis l'indépendance des États-Unis d'Amérique ; il est en effet, conformément aux statuts de cette société, l'aîné des collatéraux en ligne masculine du roi, à défaut de descendance mâle subsistante.

Querelles dynastiques françaises

Arguments
Louis de Bourbon est contesté dans ses droits de successeur possible des rois de France et de Navarre par les bonapartistes et les orléanistes :
Article détaillé : Querelles dynastiques françaises.
Armes et nom de famille


Armoiries des rois de France

Depuis l'extinction des Bourbons de la branche aînée, suite à la mort sans héritiers du comte de Chambord en 1883, les Bourbons dits d'Espagne sont devenus la branche aînée des Bourbons, et portent ainsi les pleines armes de France (généralement dans un écusson sur le tout des armes d'Espagne).
En 1988, la justice française a débouté Henri d'Orléans en sa demande d'interdire le port des armes pleines de France à Alphonse de Bourbon, père de Louis de Bourbon, du fait « que selon les anciennes coutumes, les armes pleines étaient réservées aux aînés, les cadets devant introduire une brisure dans leur blason ; qu'ainsi, les princes de la Maison d'Orléans, branche cadette des Bourbons, portaient, y compris le roi Louis-Philippe, les armes des Bourbons avec un lambel (brisure) d'argent11 ».
Henri d'Orléans a aussi été débouté le 29 mars 2000 dans une requête présentée devant le tribunal de grande instance de Paris afin de prendre comme patronyme celui de Bourbon et abandonner celui d'Orléans12, refus confirmé le 1er février 2001 par un arrêt de la 1re Chambre de la Cour d'appel de Paris12, arrêt entériné le 30 septembre 2003 par la Cour de cassation12.

Titres

2000 : Bailli Grand-Croix d'Honneur et Dévotion de l'Ordre de Malte13.
En raison de sa position de chef de la maison de Bourbon, aîné des Capétiens, Louis de Bourbon est depuis 1989 considéré comme « dauphin de France »[réf. nécessaire], titre également revendiqué par Jean d'Orléans dit « Jean de France », duc de Vendôme[réf. nécessaire].
Pour les légitimistes, Louis de Bourbon a droit depuis 1989 au titre de « Roi de France et de Navarre » sous le nom de « Louis XX », en raison de sa position de chef de la maison de Bourbon, aîné des Capétiens.
Il porte les titres de courtoisie de :
de 1981 à 1989 : « duc de Touraine »,
depuis 1984 : « duc de Bourbon »,
depuis 1989 : « duc d'Anjou ».

Voir aussi

Bibliographie

(fr) Thierry Ardisson, Louis XX : Contre-enquête sur la monarchie :
Première édition : éditions Olivier Orban, Paris, 1986, 256 p., (ISBN 2-85565-334-7), (notice BNF no FRBNF348781259)
Réédition au format de poche : éditions Gallimard, coll. « Folio » no 1912, Paris, 1988, 249 p., (ISBN 2-07-037912-4), (notice BNF no FRBNF34932638x) — Réédition précédée de : Lettre ouverte à M. Thierry Ardisson sur la monarchie française, par Alain Decaux.
(en) Olga S. Opfell, Royalty Who Wait: The 21 Heads of Formerly Regnant Houses of Europe, éditions McFarland & Company, Jefferson (Caroline du Nord), 2001, vi + 248 p., (ISBN 978-0-7864-0901-3), (LCCN 00068375). Le chapitre (p. 11-32) relatif à Louis de Bourbon est titré : « H.R.H. Louis-Alphonse, Prince of Bourbon, Duke of Anjou: Royal House of France (House of Bourbon) ».
(es) José Apezarena, Luis Alfonso de Borbón: Un príncipe a la espera, éditions Plaza & Janés, Barcelone, 2007, (ISBN 978-84-01-30552-Cool
Prutkov, Kozma, Annuaire de la Noblesse Moderne des Maisons Principales de l'Europe, Montréal, 2010 (ISSN 1925-5594) [1]

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http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/05/discours-dun-jour.html

18 mai 2011

Discours d'un jour

Ce post n'est l'écho d'aucun courant royaliste, ni encore le soutien de je ne sais quelle division supplémentaire. Il veut reporter, en toute simplicité et en toute liberté, un discours prononcé en France ce dimanche, un discours où sonnent des vérités qu'il est bon d'entendre dans la cacophonie politicarde et démagogique qui prévaut aujourd'hui :

"Discours de Mgr Louis-Alphonse de Bourbon, descendant de Louis XIV et de Saint Louis, aîné des capétiens, successeur des Rois de France, au Palais du Tau à Reims, pour la commémoration des 800 ans de la cathédrale :

"Monsieur le nonce apostolique,
Monsieur le préfet de région,
Monsieur le sous-préfet,
Madame le maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mes chers cousins,
Monsieur l'administrateur,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Souvenez-vous, trente-cinq rois de France ont été sacrés dans la cathédrale dont nous commémorons aujourd'hui le 800eme anniversaire. C'est à la fois vertigineux et émouvant.

Trente-cinq rois acclamés par un peuple de France fier de ses traditions et de son histoire. Des jeunes, des vieux, des paysans, des bourgeois, des nobles, des ecclésiastiques, chacun à sa façon a participé aux sacres. Les uns s'occupaient des tentures, les autres des banquets, les autres encore étaient de simples spectateurs.

La France a vécu ses événements avec passion. Vous ressentez dans cette cathédrale, dans cette salle, les vibrations de ceux qui vous ont précédés ici.

C'est le passé diront certains. Pas sûr !
Pas sûr que cette mémoire, qui nous revient aujourd'hui n'engendre pas une certaine fierté.
Au-delà des clivages, au-delà des querelles, le sacre marquait le début d'un règne, l'avènement d'un homme oint dans les pas de Clovis et de Saint Rémi.
Le sacre, c'était l'onction divine, le renouvellement de la société, un nouveau souffle dans la continuité d'une lignée d'un pays, un espoir, celui de tout un peuple, pour celui qui incarnait l'unité de la France.

Dans une période qui voit venir en oubliant le passé, je suis très frappé par cette fête qui nous réunit, une cathédrale, et de surcroît la cathédrale du sacre, sous les feux de la rampe. Chacun à sa façon commémore l'événement, chacun y voit son symbole, chacun peut sentir vibrer ici l'histoire, notre histoire.

Permettez-moi de vous dire mon émotion face à cette commémoration, mon émotion de voir ces femmes et ces hommes se réunir dans cet immense vaisseau qui inscrit la France dans sa tradition la plus chrétienne, paradoxe de l'histoire et pour tous.

J'ai reçu comme chef de la maison de Bourbon un héritage bien particulier : être le successeur des rois qui ont fait la France, ceux-là même qui sont venus ici recevoir le sacre de Dieu. Je ne peux donc pas rester insensible à cette anniversaire ni à la symbolique et à la beauté de ces lieux qui méritent bien leur rayonnement international.

J'ai reçu un héritage, que j'assume, mais je ne suis pas seul à le porter.
Oui, vous chers amis, vous le peuple de France, vous aussi c'est votre héritage, notre mémoire commune, nos fondations, nos racines.
Autant que moi, vous y attachez cette importance particulière qui n'échappe à personne aujourd'hui.

France, qu'as-tu fais des promesses de ton baptême ? Interrogeait ici il y a plus de 20 ans un bienheureux homme qui fit se rencontrer les peuples. Aujourd'hui la France se souvient, la France s'anime, la France respire.

Oui, ce monument du passé, ce monument d'unité, est aussi un monument d'avenir :
Celui que nous sauront transmettre à nos enfants, pour qu'ils puissent aussi être fiers de leurs racines, de leur pays, de la France ».

(Merci à AD qui la retranscrit depuis cette vidéo).

Posté le 18 mai 2011 à 09h31 par Lahire

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https://www.facebook.com/note.php

Louis Alphonse de Bourbon, Duc d'Anjou
par Institut de la Maison Bourbon, jeudi 15 mai 2008, 17:59
Le chef de la Maison de Bourbon est né à Madrid, le 25 avril 1974, 760 ans jour pour jour après Saint Louis. Il est le successeur de la dixième génération de Louis XIV.

Arrière-petit-fils du roi d'Espagne, Alphonse XIII, il a été baptisé le 30 mai 1974, en la chapelle du Pardo et fut tenu sur les fonts baptismaux par Monseigneur le duc d'Anjou et de Ségovie, son grand-père, ainsi que par Dona Carmen Franco de Polo, épouse du Généralissime, son arrière-grand-mère.

Il est issu du mariage célébré au palais du Pardo, le 8 mars 1972, entre le Prince Alphonse de Bourbon, duc d'Anjou et de Cadix (1936-1989) et Marie du Carmel Martinez-Bordiu y Franco. Ce mariage a été annulé religieusement, le 16 décembre 1986.

Il fut investi par son père, Monseigneur le duc d'Anjou et de Cadix, chef de la Maison de Bourbon, des titres d'attente de duc de Touraine, en date du 19 septembre 1981, puis de duc de Bourbon, par acte du 27 septembre 1984, consécutivement au décès, le 7 février 1984, de son frère aîné, le Prince François (1972-1984). Il a succédé à son père comme chef de Maison, le 30 janvier 1989, année du quatrième centenaire de l'avènement d'Henri IV.

Comme chef de Maison, il assume la grande maîtrise des anciens ordres royaux français. Il est notamment 19e chef et souverain grand-maître de l'Ordre du Saint Esprit, dont il fut créé Chevalier, par son père, en 1988.

Après son baccalauréat obtenu au lycée français de Madrid, le Prince Louis a poursuivi des études universitaires en sciences économiques et financières couronnées par un diplôme de troisième cycle. Il parle couramment plusieurs langues.

Sportif comme tous les Bourbons, le Prince Louis pratique plusieurs disciplines en particulier l'équitation, le hockey sur glace et la natation. Il participe régulièrement à des régates.


Actuellement, le Prince travaille dans un grand établissement bancaire international. Intéressé par tous les problèmes de son temps, il effectue de nombreux déplacements en France et à l'étranger, reçu par les autorités.

Depuis 1989, année où il est devenu chef de la Maison de Bourbon, successeur légitime des rois qui ont fait la France, le Prince assiste ou préside de très nombreuses manifestations sportives, historiques ou culturelles, à Paris et dans de nombreuses villes : Versailles, Metz, Marseille, Brest, Nantes et la Vendée.

Le Prince a épousé le 6 novembre 2004 en république dominicaine, Marie-Marguerite Vargas, jeune vénézuelienne de 21 ans, descendante de conquistadores espagnols, qu'il avait connu à Madrid lors de ses études. Les jeunes mariés vivent maintenant à Caracas, où le Prince travaille dans le secteur bancaire.


Dernière édition par Hercule le Sam 26 Nov - 1:56, édité 4 fois
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Message par Her Jeu 19 Mai - 11:49

http://www.gensdefrance.com/gdefrance1/index.php

Biographie du Prince Jean de France

Le prince Jean d'Orléans, duc de Vendôme

Jean d’Orléans est né le 19 mai 1965. Il est le fils de S.A.R. le prince Henri d’Orléans, comte de Paris, chef de la Maison de France, et de S.A.R. la princesse Marie-Thérèse d’Orléans, duchesse de Montpensier, née duchesse de Wurtemberg. Il a quatre frères et sœurs : Marie (1959), François (1961), Blanche (1962) et Eudes (1968).

Dauphin de France, héritier de la couronne, Jean de France est le descendant direct de Louis-Philippe, roi des Français, et par les femmes de la duchesse de Berry et du roi Charles X.

Il est apparenté à la plupart des familles royales régnant en Europe.

A Amboise, en 1987, année de la célébration du millénaire capétien, le prince Jean a été titré duc de Vendôme par son grand-père, le comte de Paris.

Dans son parcours universitaire, Jean de France a eu le souci constant de développer ses capacités d’analyse et de réflexion, et d’approfondir sa connaissance des réalités politiques, économiques et sociales contemporaines.

Titulaire d’une maîtrise de philosophie à la Sorbonne, son mémoire a porté sur l’actualité de la notion de bien commun.

Il a également obtenu une maîtrise de droit, en se spécialisant dans le domaine des relations internationales.

Il a achevé son cursus universitaire avec une maîtrise en administration des affaires (MBA) obtenue à Los Angeles (Californie).

Il a effectué son service national comme officier : après quatre mois de classes à l’école de cavalerie de Saumur, il a été affecté au commandement d’un peloton de chars de combat AMX au 7e régiment de Chasseurs à Arras.

Sa vie professionnelle l’a ensuite conduit à exercer des responsabilités dans le domaine du conseil en management et organisation d’entreprise, puis dans le secteur bancaire.

En 2003, il a créé l'association Gens de France, destinée à soutenir son action dans les grandes orientations qu'il s'est fixées.

Depuis 2007, il a décidé de se consacrer à la promotion du patrimoine français, tant en France qu'à l'étranger, et notamment au patrimoine unique au monde dû aux initiatives, au cours de l'Histoire, des rois et des princes de France.

En novembre 2008, ses parents ont rendu publiques ses fiançailles avec Melle Philomena de Tornos.

Le samedi 2 mai 2009, en la cathédrale de Senlis, le prince Jean de France et Melle Philomena de Tornos ont été unis par les liens du mariage. La messe était célébrée par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, et le consentement des époux a été reçu par Mgr Philippe Brizard, directeur de l'Oeuvre d'Orient.

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2005.10.21 - Voyage dans le Béarn - Discours à la Mairie de Pau
Mairie de Pau (en présence de M. Labarrère, sénateur-maire)

"Moi aussi je suis d’abord béarnais… et donc français. Prince français. Et cela me fait un rude plaisir d’être à Pau pour le dire." Ainsi s'est exprimé à la Mairie de Pau, devant le sénateur-maire, M. Labarrère, et les membres du Conseil municipal, le prince Jean, descendant d'Henri IV. Il a évoqué le souvenir de sa première visite à Pau, en 1987, accompagnant son grand-père à l'occasion du Millénaire capétien.

Pour un prince de France, c’est toujours un honneur et un bonheur de venir à Pau. C’est, pour ainsi dire, revenir à ses fonts baptismaux. C’est la ville de « votre Henri », celui que vous appelez justement « notre Henri » qui, comme chacun sait, naquit « d’un coup de cuillère à Pau ».

Ce matin, donc, je suis allé me recueillir, comme il se doit, en visitant le château, sous la conduite de M. Paul Mironneau, son conservateur, et de Mme Verdenal, la présidente de la Société des Amis du Château.
Comme le montrent suffisamment le château et son musée, Louis-Philippe et sa famille – maintenant ses descendants – n’ont cessé de rendre témoignage à cette origine paloise, source profonde de légitimité, source qui se définit comme béarnaise et donc comme française.

Eh oui, Monsieur le Sénateur-Maire, Mesdames, Messieurs, chers amis, moi aussi je suis d’abord béarnais, et donc français. Prince français. Et cela me fait un rude plaisir d’être à Pau pour le dire.
L’exquise délicatesse de votre accueil manifestait ce sens des choses quand vous aviez reçu mon grand-père, le comte de Paris, lors du millénaire capétien. C’était le 12 septembre 1987. Il y avait eu aussi une superbe célébration au château de Pau grâce à M. Jacques Perot qui en était alors conservateur. Peut-être vous en souvenez-vous ? J’accompagnais alors mon grand-père ; j’étais jeune ; je venais d’être titré duc de Vendôme, le titre d’Henri IV ! J’étais très ému. C’était mon baptême du feu national et ce baptême se passait à Pau. Ce furent pour moi des signes forts : ils ont déterminé ma vie, mes choix de vie.

Le Président de la République de l’époque, M. François Mitterrand, était votre ami, Monsieur le Sénateur-Maire, et votre ami disait, paraît-il, quand il y avait quelques questions délicates à régler : « Parlez-en à Labarrère, c’est le plus fin des politiques ». Comment oublier que le Président de la République lui-même avait tenu à inaugurer officiellement avec mon grand-père l’année du millénaire capétien ? Peut-être vous avait-il demandé votre avis ? Peut-être… Mais il savait l’histoire comme vous qui en êtes un spécialiste, et il savait que cette célébration capétienne ne pouvait être que profondément française. Entre Français, on se retrouve toujours, sous le signe d’Henri IV.
L’histoire n’a de véritable intérêt que si elle enrichit notre présent et garantit notre avenir. C’est Pau d’aujourd’hui que je suis venu voir, la ville qu’avec tous les Palois vous avez contribué à façonner.

En bon Béarnais, à mon arrivée hier, je n’ai point omis d’aller d’abord rendre mes devoirs aux chevaux. Ensuite, je suis allé visiter les industries qui font la force et la vitalité de votre pays : le site d’exploitation et le centre de recherche de Total, le site de production de Turbo Méca du groupe Safran pour la fabrication des pièces de haute technologie. Cette entreprise fait partie du pôle de compétitivité où industrie, recherche, enseignement sont mis en connexion. Dans le cadre de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Pau-Béarn et de l’association Béarn-Adour-Pyrénées qui vise au développement des grandes infrastructures pour ouvrir le Béarn au monde, j’ai pu rencontrer des acteurs du monde socio-économique et j’ai eu des entretiens très instructifs et très amicaux avec des chefs d’entreprise grâce à Monsieur Patrick de Stampa que je remercie ici publiquement.

Et puis – mes amis le savent – je tiens toujours, au cours de mes déplacements, à rendre visite à un centre social et caritatif ; cet après-midi, je me rendrai au Nid Béarnais, établissement qui, sous tutelle de la Croix–Rouge, reçoit des enfants et des adolescents handicapés.
Le social et le caritatif, le Patrimoine, le développement de l’économie française, comme le rayonnement de la France, en particulier par la francophonie, font partie des buts que s’est fixé l’Association Gens de France que j’ai fondée récemment. C’est dire que tout cela m’intéresse au plus haut point.
Enfin, me trouvant au pays des agiles Béarnais et des Basques bondissants, je ne pouvais pas manquer le match de basket qui oppose Pau à Roanne ce soir au Palais des Sports. De quelle équipe serai-je le supporter ? Grave cas de conscience ! Les Roannais sont Bourbonnais depuis 1400 ! Béarnais contre Bourbonnais…comment voulez-vous que je sois autre chose qu’arbitre ?

Ne craignez rien : je n’oublie pas que suis à Pau et, à vrai dire, sous le charme de Pau. Votre ville est magnifique : magnifiquement historique, magnifiquement située ! Nul ne peut imaginer dans notre Europe paysage plus grandiose. Pau est bien, comme disait Lamartine, « la plus belle vue de terre »…
Et puis, elle est dynamique ! Comme toute la Communauté d’agglomération Pau-Pyrénées dont vous êtes le président, Monsieur le Sénateur-Maire. Bien sûr, il faut savoir respecter et accepter tous les points de vue et toutes les diversités d’opinions et de jugements : nous sommes en France et il y en a beaucoup ! Mais voilà des années que vous avez su, en bon et subtil Béarnais que vous êtes, assurer une sorte d’unité de décision dans la continuité de l’œuvre entreprise, avec le souci constant de ce qui s’appelle fort justement le développement durable. Permettez au descendant des Capétiens que je suis, et au descendant du Béarnais par excellence, d’apprécier à sa juste valeur cette œuvre et cette politique. Je sais tous les projets qui sont en cours : entre autres, pour ne citer que les principaux, la médiathèque intercommunale à dimension régionale et le stade d’eaux vives.

Mais je ne voudrais point finir mon propos sans relever que le politique et l’historien d’art que vous êtes, n’ignore pas les exigences de la beauté. Ni son rôle social et culturel. « La musique adoucit les mœurs », dit l’adage avec vérité. Pau a des mœurs douces et agréables tout en étant vigoureuses. L’orchestre de Pau Pays de Béarn que vous avez voulu, ne pourra que les entretenir. Je ne pouvais pas achever mon morceau par une note plus juste.

Merci, Monsieur le Sénateur-Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, pour votre accueil si chaleureux.

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2007.03.12 - Voyage en Pologne - Discours sur les influences culturelles franco-polonaises
Université catholique de Varsovie : Discours de clôture du colloque sur les influences culturelles franco-polonaises

« Nous avons beaucoup de choses à nous dire... »
Au troisième jour de son déplacement en Pologne, le prince Jean a clôturé un colloque qui se tenait à l’université catholique Cardinal-Stefan-Wyszynski de Varsovie. Survolant deux siècles de relations culturelles et affectives franco-polonaises, il s'est appuyé sur quelques grands noms pour illuster avec force son propos : Frédéric Chopin, Adam Mickiewicz, Maria Sklodowska, devenue Marie Curie, et d'autres, jusqu'à Karol Wojtyla, le "plus illustre des Polonais".

Je me souviens, l’année dernière, visitant la Bibliothèque polonaise de Paris, si superbement restaurée, d’avoir dit qu’il nous fallait cultiver l’amitié multi-séculaire franco-polonaise pour la rendre actuelle car, culturellement, nous avons toujours beaucoup de choses à nous dire. J’ajoutais que c’était la raison même qui me faisait souhaiter de me rendre en Pologne. Comment, aujourd’hui, devant vous, ne pas confirmer ce propos, qui, vous le voyez, était bien un ferme propos...
C’est avec un mélange de joie du cœur et de passion de l’intelligence que je réponds à votre invitation de dire quelques mots au terme de ce colloque sur les relations entre la France et la Pologne au XIX siècle. Un colloque riche et divers, à l’image de ce que furent ces échanges entre nos deux pays.

Le souvenir de Chopin

Pour bien des Français, s’il est un nom qui les évoque mieux qu’aucun autre, c’est celui de Frédéric Chopin. Au point qu’ils le considèrent bien souvent comme un Français d’origine polonaise, alors que c’est l’inverse qui est vrai. Son patriotisme polonais, on le sait, est irrécusable : en voyage au moment de l’insurrection de 1830, il ne devint un exilé que par sa décision propre. Mais sa présence en France fut celle d’un génie qui non seulement marqua profondément la création musicale, mais en fit un ami ou une relation pour tout ce qui comptait dans la vie culturelle parisienne de cette époque. Sa grande aventure avec George Sand, même si elle ne se termina pas très bien, ou peut-être à cause de cela, est restée une des expressions les plus populaires de la passion romantique. Après son décès place Vendôme, ses funérailles à l’église de la Madeleine constituèrent un juste hommage rendu par les Parisiens qui depuis n’ont jamais cessé de visiter sa tombe au Père Lachaise.

Hommage à Adam Mickiewicz

Parmi les amis du couple, où l’on ne comptait quasiment que des célébrités, un nom retient particulièrement notre attention : Adam Mickiewicz, gloire de la poésie polonaise, gloire également de l’émigration polonaise à Paris. C’est là qu’il écrira sa grande épopée de dix mille vers, « Pan Tadeusz », avant de se voir confier, pendant de nombreuses années, la chaire de littérature slave au Collège de France. Son Livre de la nation et du pèlerin polonais, le premier qu’il écrivit à Paris, fut traduit en français par Montalembert, ami de Lamennais et Lacordaire, une figure de la vie intellectuelle catholique de l’époque, qui ne cessa sa vie durant de défendre la cause polonaise. Un hommage justifié a aussi été rendu à Mickiewicz par la ville de Paris, qui lui a consacré un monument, l’ultime chef-d’œuvre d’Antoine Bourdelle, érigé place de l'Alma.

L’exemple de Marie Curie

Sautons un demi-siècle. Nous sommes en 1891. Arrive à Paris une jeune polonaise du nom de Maria Sklodowska. Elle vient suivre des études scientifiques à la Sorbonne. C’est un génie. Deux ans plus tard, elle est reçue première à la licence ès-sciences physiques. Encore deux ans, et elle est reçue 2e à la licence de mathématiques. Et encore deux ans, la voilà reçue première à l’agrégation de physique. Entre-temps, elle a rencontré un autre physicien surdoué, Pierre Curie, qu’elle épouse. Ensemble, ils font des découvertes fondamentales dans le domaine de la radio-activité, qui leur valent en 1903 le prix Nobel de physique. Après la mort accidentelle de Pierre, elle devient la première femme à enseigner à la Sorbonne, et reçoit en 1911 le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le radium. Se rendant aux Etats-Unis, elle suscite une souscription qui financera l’achat d’1 gramme de radium. Quand elle obtiendra l’équivalent pour un second gramme, elle l’offrira aussitôt à l’Institut du radium de Varsovie : magnifique témoignage de la profondeur de son enracinement polonais. On sait qu’elle mourra de la leucémie contractée à la suite de ses travaux : Maria Sklodowska et son mari Pierre Curie reposent désormais au Panthéon. Foudroyant itinéraire d’une polonaise exceptionnelle qui a adopté la France et que la France a adoptée.

L’apport des Polonais à la France

Frédéric Chopin, Adam Mickiewicz, Marie Curie : trois génies, sans doute. Mais combien d’autres, parfois fort connus, ou plus obscurs, ont contribué à tisser ce lien mystérieux mais puissant qui relie les cultures française et polonaise ? De Ian Potocki à Witold Gombrovicz dans les lettres, Roman Polanski ou Andrzej Seweryn dans le spectacle, nombreux sont les noms polonais familiers aux oreilles françaises. Et si, en France, Paris semble se tailler la part du lion, il n’est pas de région française qui n’ait été, d’une manière ou d’une autre, touchées par la Pologne. Je ne saurais omettre d’en citer une : la Lorraine. Il suffit aux Nancéens de traverser la place Stanislas pour savoir tout ce que, depuis l’époque des Lumières, ils doivent à Stanislas Leczczynski qui, après avoir régné sur la Pologne, fut duc de Lorraine pendant plus d’un quart de siècle, après avoir donné, avec sa fille Maria, une reine à la France.
Comment oublier aussi qu’au XXe siècle, après que Paris eut accueilli la revue de l’émigration Kultura dès la mainmise soviétique sur la Pologne, c’est de cette même Pologne qu’est parti le grand mouvement de révolte, illustré par Solidarnosc, qui, en France même, allait si puissamment contribuer à renverser une autre mainmise, celle de la culture marxiste sur notre classe intellectuelle. C’est à la Bibliothèque polonaise de Paris, vous ne l’ignorez pas, qu’est réuni un fonds exceptionnel de documents sur cette glorieuse époque.

L’Europe se doit de respecter ses nations

J’aimerais dire, pour conclure ces quelques mots, que dans cette relation entre la France et la Pologne, s’il y a une dimension qui m’échappe moins que toute autre, c’est la dimension européenne. Je suis un prince d’Orléans, c’est à dire membre d’une famille qui n’a pas d’autre histoire que celle même de la France. Mais si, au fond de ce que je suis, je trouve la France, cela n’a pour moi rien d’une fermeture. C’est au contraire une ouverture au monde, qui commence par tout ce qui m’est le plus proche : dès que je regarde au-delà de la France, ce que je vois aussitôt, c’est l’Europe, ses cultures, sa civilisation. Je connais l’Europe presque aussi bien que mon propre pays. Et quand je pense à la Pologne et à la France, je n’oublie rien des liens que nous entretenons respectivement avec les autres pays européens, à commencer par l’Allemagne, et aussi la Russie. Et comment ne verrais-je pas que tous, chacun à sa manière, sont d’abord l’Europe ? Une Europe qui se doit de respecter les nations qui la constituent, forte de toutes leurs cultures, qui sont ses cultures, et ainsi plus réelle que les comportements qui tendent à enfermer notre continent dans des règles qui ne lui conviennent pas toujours. L’Europe, nous devons la construire tous les jours, non sur le sable, mais sur le roc de la fidélité à son être profond. C’est ce à quoi je m’attache, avec tout ce que je représente, et en y associant mes amis réunis dans l’association Gens de France.

Ce que nous devons au plus illustre des Polonais

La Pologne et la France : comment ne pas évoquer, in fine, un autre nom, celui du plus illustre des Polonais, Karol Wojtyla, le pape Jean Paul II. Sans doute la France perd-elle là tout lien privilégié à l’égard de la Pologne, tant le message de ce pontife est universel. Mais comment oublierait-elle, notre France, qu’en 1996, 1500 ans après le baptême de Clovis, c’est un Polonais qui vint à Reims et, à la face du monde, de cette voix où l’on entendait rouler les cailloux de la Vistule,l’interpella rudement : « France, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? » D’un bout à l’autre de l’Europe, c’était comme un arc qui était tendu vers le ciel.

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2007.03.13 - Voyage en Pologne - Discours à l'Association de la Noblesse polonaise
L'attachement profond des Français pour la Pologne

Parmi tous ceux qui ont marqué de leur énergie l’histoire mouvementée de la Pologne, les membres de la noblesse ont joué un rôle tout à fait essentiel. Le prince Jean la voulu le souligner dans ce discours prononcé devant l'Association de la Noblesse polonaise à Varsovie. Il l'a fait en rappelant ce que fut l'attachement des Français pour les libertés polonaises.

L'attachement des Français pour votre pays ne saurait aller sans une admiration profonde, et sans ombre, pour ceux qui, tout au long de l’Histoire, ont le plus contribué à l’édification – et au maintien, au milieu des vicissitudes – de cette nation au destin unique, un destin qui vraiment ne ressemble à aucun autre.
C’est aux approches de l’an Mil, au moment même où nous, Français, donnions un élan décisif à la construction de notre Etat, que, des sources de la Vistule à la Baltique, a commencé le grand élan de l’unité de votre peuple.

Une volonté commune de construire l’unité nationale

Comparaison n’est pas raison, comme on le dit chez nous, et les chemins suivis par nos deux peuples furent bien différents. La géographie ne nous a pas servis de la même manière, c’est le moins qu’on en puisse dire. Un point commun me frappe, cependant, et je tiens à le souligner ce soir : c’est que la volonté de construire l’unité nationale, dès lors qu’une expression politique efficace se trouvait en mesure de l’exprimer, a toujours rencontré des énergies neuves, surgies des profondeurs de la nation, aptes à s’adapter aux circonstances, aussi difficiles ou tragiques fussent-elles, et de les rassembler pour répondre à l’appel de la collectivité. L’influence bienheureuse et bénéfique de l’Eglise, les vertus de l’éducation, de la transmission dans les familles non seulement du savoir et de l’expérience, mais aussi de la conscience collective et de la grandeur qu’il y a à servir le bien commun, voilà ce qui a fait qu’aujourd’hui comme hier, ce pays dispose non seulement de bras et de mains mais aussi, et surtout, de têtes et de cœurs capables de lui construire un avenir.

Une force qui a maintenu l’idée polonaise

Vous tous, qui êtes ici, incarnez cette force qui, pendant déjà plus d’un millénaire, a maintenu sans faiblir l’idée polonaise. Non pas une idée désincarnée, mais au contraire un principe vivant, qui a su traverser les moments les plus difficiles. Depuis le XVIIIe siècle, l’Histoire ne vous a pas épargnés. Elle a même parfois réussi à faire que vous paraissiez ne plus exister, ou ne plus avoir de voix, car on vous avait bâillonnés.

C’est le cœur serré que je pense à ces moments-là. Comment oublier les images terribles de cette terre déchirée par les guerres, traversée par des envahisseurs successifs qui, même opposés, ne s’entendaient que pour tenter de vous écraser, pour vous déporter dans des lieux d’horreur, pour assassiner froidement d’une balle dans la nuque les meilleurs de vos fils. J’ai le cœur serré, et pourtant, je ne peux m’empêcher, moi, Français, de penser que c’est ainsi que j’ai appris à vous aimer. Car c’est avec fierté que moi, Français, je me rappelle avoir crié à un souverain étranger qui prétendait nier votre droit à l’existence : « Vive la Pologne, Monsieur ! ».

C’est aussi avec une légitime fierté que je pense au roi Louis-Philippe qui a tenu à vous accueillir en amis, en frères. Pour l’exilé, le départ n’est qu’une première épreuve. L’adaptation à une terre étrangère en est une autre, qui n’est acceptée que dans l’espérance du retour, et ne peut-être adoucie que par la chaleur d’un accueil. Avons-nous, nous Français, répondu comme il convenait ? La seule chose dont je suis sûr, c’est que nos sentiments pour la Pologne, déjà si anciens, en ont été profondément et durablement bouleversés. Je n’ai pas manqué d’y penser lors de ma visite, l’an dernier, à la Bibliothèque polonaise de Paris, haut lieu s’il en est de l’émigration polonaise.

Je suis heureux de le redire ce soir à ceux qui ont reçu la charge de cet exceptionnel héritage, et la si lourde mission de le transmettre aujourd’hui – dans des conditions matérielles dont je sais à quel point elles sont difficiles – aux générations à venir. Je vous remercie. »

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2007.10.19 - Voyage dans le Dauphiné - Discours de Vizille
Vendredi 19 octobre 2007

Discours au Château de Vizille - Musée de la Révolution française
"Juillet 1788, juillet 1789, juillet 1790 : trois idées politiques..."

Edifié au XVIIe siècle, à proximité de Grenoble, par le connétable François de Bonne, compagnon d'armes d’Henri IV, le château de Vizille a accueilli, le 21 juillet 1788, dans sa salle de jeu de paume, l'assemblée des trois ordres du Dauphiné : en réclamant la réunion des États généraux, celle-ci fut à l’origine de la Révolution - ce qui a fait de ce lieu un symbole. Acquis par l'État en 1924, le château a été cédé au département de l’Isère en 1973, qui y a installé le musée de la Révolution française. Qu'un prince de France, représentant la dynastie capétienne, y soit reçu en tant que tel a constitué un moment particolièrement fort, porteur d’une profonde signification. C’est ce que le prince Jean a voulu souligner au début de ce discours, prononcé devant les élus du Conseil général de l'Isère, avant de développer une réflexion sur la fonction de la représentation nationale au sein de l'Etat : juillet 1788, juillet 1789, juillet 1790, trois journées, trois symboles, trois idées politiques... et même quatre !

C’est un plaisir pour moi d’être ici avec vous, dans ce château historique de Vizille, à l’invitation de M. André Vallini, président du Conseil général de l’Isère, président de votre département, votre président, absent pour d’impérieuses nécessités.

J’aurais voulu personnellement le remercier de cette réception, si pleine de sens, si pleine même de symboles. Vous le ferez pour moi, Monsieur le Vice-Président, et permettez-moi de vous demander de le faire très chaleureusement. Cette rencontre d’aujourd’hui n’est pas banale. Et je vous remercie tous, mesdames et messieurs les Conseillers généraux, de m’accueillir en ce lieu qui est vôtre, comme je remercie tous ceux qui se sont joints à vous, élus politiques, représentants des corps constitués, des chambres de commerce et d’industrie, journalistes, et enfin vous tous, Mesdames et Messieurs, qui me faites l’honneur de votre présence pour me recevoir dans votre Isère, votre Dauphiné que je puis bien appeler – vous me le permettez, j’en suis sûr – notre Dauphiné.

Cette visite est un signe. Le château de Vizille est un haut lieu de l’histoire de France : vous l’avez souligné à l’instant. Et me voici Jean d’Orléans, Jean de France, prince français, issu de la dynastie nationale si liée à toute notre histoire commune, – point que tout le monde sait –, me voici ici, venant comme tel, reçu comme tel et, ajoutons-le aussitôt, sans gêne aucune. En toute simplicité. Prince d’Orléans, prince de France, prince de mon temps et complètement de mon temps, exerçant un métier en France, j’assume tout dans mon héritage personnel, dans mon héritage familial, dans mon héritage national. Pour plagier la vieille formule du poète humain et humaniste : « Rien de ce qui est français ne m’est étranger ».

Qu’il me soit permis ici simplement de vous livrer brièvement trois réflexions historiques. Ce qui en amènera naturellement une quatrième, plus politique, mais au sens le plus large du terme, et qui aura le mérite de s'assurer, je le crois, la plus complète unanimité.

Première réflexion : juillet 1788. Ce sont les Etats du Dauphiné qui, d’une certaine manière – et d’une manière certaine – ont déclenché les évènements de la Révolution. Ce n’est pas rien que ce soit le Dauphiné ! Or, quel était, concrètement, la conviction ou le fort sentiment qui animait les représentants de l’époque, et cela indépendamment des idées, voire des idéologies, des uns et des autres ? C’est qu’il fallait une représentation libre en face de l’Etat. Cet Etat était, bien sûr, à l’époque, l’Etat royal qui, malgré des défauts, en particulier sa dette, était, l’un des meilleurs du temps, dans son administration singulièrement. Il avait besoin de réformes. Tout le monde le savait, le voulait, mais évidemment jamais pour soi, toujours pour les autres.

Et donc une exigence se faisait jour d’une représentation juste et réelle des corps de la nation, spécialement des libertés provinciales toujours chères aux cœurs des Français, et qui aille au-delà des représentations traditionnelles, Parlements compris qui, sous le prétexte de leur pouvoir judiciaire, fiscal, et en quelque sorte, législatif, revendiquaient la souveraineté nationale. Ce qui se pressentait, c’était une représentation nationale véritable qui permettrait un dialogue entre l’Etat et la Nation pour une collaboration législative et politique. D’où l’idée initiale du doublement du « tiers », idée qui, en fait, ne répondait pas exactement à la question : car il ne s’agissait pas tant d’une représentation du tiers que tout simplement d’une représentation nationale. N’était-ce pas l’idée d’un Barnave ? L’évolution sociale et économique entraînait l’émergence d’un besoin politique nouveau.

Deuxième réflexion : juillet 1789. Le problème transposé à Paris aurait dû donner son juste fruit. L’Etat capétien n’avait-il pas assuré son autorité en garantissant et en favorisant jadis la liberté communale ? On ne refait pas l’histoire, mais il est permis de penser que l’Etat aurait eu tout à gagner à constituer une représentation nationale forte, cohérente, vraiment décentralisée, c’est-à-dire issue de tous les territoires de France, liée à la vie réelle des régions. Cela s’est passé autrement. Trop de privilèges, trop d’habitudes, trop de réformes à faire - des réformes que tout le monde veut… pour les autres, mais pas pour soi ! -, trop d’idéologies allant dans tous les sens.

Troisième réflexion : juillet 1790. La fête de la fédération aurait pu être l’illustration de cette entente entre l’Etat et la représentation nationale, elle-même émanée concrètement de toutes les forces vives de la Nation. Etat fédérateur et représentants fédérés de l’unique et indivisible Nation française sont faits en principe pour s’entendre : c’était l’idée, c’était le projet. Vous savez comment à cette brise d’espérance a succédé la tempête. On ne refait pas l’histoire et nous prenons acte qu’elle est ce qu’elle est.

Tout de même, en conclusion, une quatrième réflexion : aujourd’hui les termes du débat sont, mutatis mutandis, sensiblement les mêmes. C’est l’éternelle dialectique en France de l’Etat et des libertés, ces libertés que le peuple français, avec son enthousiasme historique bien connu, appelle « la liberté » dont il se fait héroïquement le champion. Les hommes politiques français connaissent tous parfaitement cette dialectique qui n’est pas en soi mauvaise mais qu’il faut constamment orienter vers l’intérêt commun, ce que je me permets d’appeler tout simplement le Bien commun qui n’est pas, comme chacun sait, une simple addition de biens particuliers, mais qui les transcende par nécessité. Vous le savez bien, vous tous ici, qui, pour la plupart, êtes responsables de décisions collectives. Toute réflexion politique en France, y compris sur les institutions – et c’est le cas aujourd’hui avec les projets de réformes en cours – doit aborder ce délicat problème. L’art politique ne consiste-t-il pas à composer, à concilier autant que faire se peut, tout en prenant les décisions qui s’imposent ? Plutôt que d’opposer, fédérer ? J’ose terminer sur ce mot qui, chez vous, chez nous, est le complément du beau mot de liberté.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie.
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Message par Her Jeu 19 Mai - 12:04

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Le Prince Jean d’Orléans, Duc de Vendôme

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Conférence du mardi 30 mars à l'I.P.C : Regard sur la France par
Prince Jean d’Orléans, Duc de Vendôme

Monsieur le Directeur, Messieurs les Professeurs, chers condisciples, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
C'est un grand honneur pour moi, – et un plaisir – de m'adresser à vous en ces lieux, que j'ai fréquentés étudiant et où j'ai entendu tant de leçons données par tant de maîtres prestigieux. Dois-je l'avouer ici publiquement, c'est à l'Institut de Philosophie Comparée que j'ai pris le goût qui reste maintenant profondément imprimé en moi, de la pensée philosophique, plus généralement du raisonnement bien construit, plus généralement encore du bien penser et du bien vivre. Oui, bien penser pour mieux agir. C'est ce qui me reste d'essentiel de tout cet enseignement qui m'a été ici prodigué et pour lequel je veux d'abord exprimer publiquement ma reconnaissance. C'est peut-être ce qui fait le plus défaut à notre époque : la justesse du raisonnement, et cette sagesse qui s'acquiert dans la fréquentation des bons auteurs. Oui, j'ai été, dans mes vingt ans, émerveillé quand on m'a expliqué ici le sens vrai des mots, leur enchaînement logique, les grandes leçons d'Aristote et de saint Thomas, pour ne parler que des plus grands, sans oublier Platon et saint Augustin. Nous apprenions à aller à l'essentiel et à nous poser les grandes questions fondamentales qui sont plus que jamais d'actualité : qu'est-ce que l'homme ? Que fait-il sur la terre ? Quelle est sa fin ? Nous revenions aux définitions premières de l'intelligence dans l'ordre de la connaissance, de la liberté dans l'ordre de l'agir qui a un rapport direct et nécessaire avec le Vrai et le Bien. À revoir ces lieux, je retrouve aujourd'hui mon enthousiasme, mais c'est moi qui dois vous parler; ce qui m'impressionne quelque peu.
Vous m'avez demandé mon regard sur la France. Il ne s'agit pas d'évoquer devant vous, en passant, de simples lieux communs, mais j'imagine que vous souhaitez que je révèle dans mes propos ma façon particulière et peut-être nouvelle de voir les choses de France. Il s'agit donc bien de mon regard, et non pas du regard d'un simple journaliste, d'un spectateur quelconque indifférent ou passionné. Ce que vous voulez, c'est le regard de Jean d'Orléans, du Prince de France, du Prince chrétien, connu comme tel, bref du duc de Vendôme. Pardonnez-moi d'être ainsi personnel, mais autant dire simplement les choses. Pour reprendre les termes de "l'École", l'être donne sa forme à la pensée et définit l'action. Il apparaît donc normal qu'en disant ce que je suis, je formule ce que je pense et j'annonce ce que je fais. Étant Jean d'Orléans, je pense en Prince chrétien, j'agis en Prince français. Et donc mon regard sur la France est celui d'un Prince chrétien et français. Toute ma vie est ainsi orientée . Ainsi se déterminent ma pensée et mon action. Mais avant d'ouvrir les perspectives dans lequel ce regard peut et veut se projeter, – perspective optimiste, car il n'y a pas de vie sans optimisme – il me convient d'abord de faire un point général sur la situation actuelle, et de savoir dans ce cadre pourquoi il convient d'agir et comment il convient d'agir.

Regard sur aujourd'hui
« Les temps sont mauvais, les temps sont difficiles, ainsi disent les gens. Mais les temps, c'est nous. Tels nous sommes, tels sont les temps », ainsi parlait déjà de son temps saint Augustin et les temps de saint Augustin furent des temps tragique. Un monde finissait. Si l'on se livre à un premier regard sur l'actualité et particulièrement sur l'actualité de notre pays, il est possible de gémir. Il est des gens qui se contentent de gémir, mais le gémissement n'est pas une action. Ce n'est même pas une réflexion. Si l'on veut agir, il faut réfléchir. Il faut donc réfléchir sur nos temps. Comme jadis saint Augustin. Comme tous les grands méditatifs et actifs qui ont pensé leur époque et qui ont été capables de façonner l'avenir. Or réfléchir sur nos temps, c'est réfléchir sur nous-mêmes, c'est analyser nos comportements. Si cette réflexion première n'est pas faite, autant dire que le reste est inutile. La situation de la France actuelle, nos comportements dans notre société présente, nous permettent de comprendre ce que nous sommes et d'évaluer ce qui ne va pas. Sans ce travail préalable, nous serons incapables de tirer quelque leçon du regard que nous portons sur notre pays.
Première constatation : la France actuelle ne se définit plus. Elle qui est, par excellence, la nation historique, telle qu'ont pu la façonner vingt siècles de vie communautaire, a du mal aujourd'hui à se voir, à se sentir, à se vivre comme nation. Mais là encore il ne s'agit pas de gémir ni de lancer des mots en l'air, de faire une sorte de patriotisme facile qui se contente de mots et de passions. Il faut aller au fond du problème. Et pour cela sortir de l'immédiateté du sentiment pour avoir une compréhension large et profonde.
La France d'aujourd'hui ne se regarde pas elle-même comme il faut. J'entends par cette désignation la France, la France qui parle, la France qui tient les discours officiels, la France qui est censée réfléchir, celle des intellectuels, celle du monde pensant et parlant. Pourquoi ? Parce que cette France-là fait comme si elle n'avait pas de passé, comme si elle ne vivait pas dans le présent concret, comme si elle n'avait plus d'avenir. Je reprends ces trois termes.
– La France officielle n'a pas de passé. Ce qu'on a appelé l'historiquement correct a tout miné de notre histoire et dans notre histoire. La plus unique de toutes les histoires ! L'histoire de la plus vieille nation d'Occident ! C'est simple à dire : ce n'est même plus en 1789 ou 1793 que le monde officiel français fait commencer notre histoire ; d'après les derniers experts, ceux de la commission Stasi, d'après les derniers grands discours philosophiques et politiques de ces derniers mois, la France serait née en 1905 : 1905! La séparation de l'Église et de l'État. Ce serait la plus grande date de l'Histoire de France, la date constitutive de notre nation. Ce qui en constituerait l'originalité. Son principe fondateur sur lequel la France ne saurait revenir. La France serait donc née laïque, sans père ni mère, sans origine connue, pure produit d'une laïcité abstraite et principielle. Mais quel non sens ! Comme le disait l'autre jour à Bouvines Mgr Fleurin, lors d'une célébration que je présidais : « La France n'est pas née sous X » .
Ce qui est dramatique dans cette affaire et malheureusement révélateur, c'est que nous ne voulons plus être ce que nous avons reçu. En niant l'héritage, en niant le patrimoine, en niant l'Esprit qui préside à nos destinés, nous nions nos propres gènes historiques et spirituels. Le discours officiel, l'enseignement public qui n'ont rien à voir avec l'histoire réelle, n'est plus dans ce domaine qu'un tissu de mots, sans rapport avec notre longue histoire, mais directement tirés de l'idéologie. La France ne se définit plus par rapport à elle-même, en fonction de son être historique et concret, mais par rapport à quelques idées sommaires d'une idéologie aujourd'hui obsolète, comme toutes les idéologies qui ont triomphé dans le sang au cours du dernier siècle. À quoi sert d'être le pays qui a une des plus riches histoires du monde, si nous n'en tirons jamais la leçon pour nous-mêmes. Nous ne sommes plus nous-mêmes ; nous ne tirons aucune leçon des évènements passés, proches ou lointains. Nous campons sur une position d'idéologie abstraite et nous faisons la leçon au monde au nom de cette idéologie. Avec, en surcroît, cette infatuation de penser que le monde nous admire, alors qu'en réalité cette idéologie ternit fortement notre rayonnement.
Les pays sont comme les hommes, ils ont des vocations. Pour remplir sa vocation, il faut être fidèle à son être et d'abord fidèle à sa propre mémoire. Cette fidélité donne de l'intelligence au discours, et ajoute de la fermeté à la volonté. Mémoire, intelligence, volonté. Ces facultés sont nécessaires à l'être pour vivre et pour agir. C'est vrai de la personne humaine, c'est vrai pour les nations . Or la France n'a plus de mémoire. Quel dommage ! Et pourtant, elle a eu des écoles historiques prestigieuses ; les noms des Furet, des Favier, des Le Goff, pour ne prendre que des non contemporains, illustrent l'historiographie française d'aujourd'hui et nous donnent à comprendre l'être profond de la France, son histoire, et les mécanismes qui ont brisé son histoire. Admirable Furet qui a démonté le mécanisme de l'idéologie révolutionnaire ! Ayons donc le courage de nous le dire à nous-mêmes, oui à nous-mêmes : la France ne se connaît plus elle-même et donc elle ne s'aime plus. Nous Français, faisons-nous ce qu'il faut pour connaître et aimer la France, pour la faire connaître et la faire aimer. Non, nous n'aimons plus la France, la France telle qu'elle fut, telle qu'elle est. Nous lui en voulons. Tous. À quelque parti que nous appartenions. Du coup nous dressons des réquisitoires ou, pire, nous jetons sur tout une ironie amère. Rachid Kaci dans son dernier livre, La République des lâches, a une page admirable où il dit son amour pour la France, pour son histoire, y compris dans ses périodes les plus troublées et les plus déchirées. Et où il s'étonne de l'enseignement qu'il a reçu où on ne lui a appris littéralement, dit-il, qu'à détester, qu'à mépriser, qu'à rejeter toute cette histoire de France. Et j'ajoute avec lui : comment voulez-vous par ces méthodes intégrer des populations communautarisées dans une nation qui rejette son propre passé, qui se méprise, qui ne se connaît pas elle-même ?. Nous sommes sans doute au monde la nation qui s'aime le moins elle-même, ce qui ne nous empêche pas de pousser constamment des cocoricos. Ce qui est une contradiction qui fait rire tout le monde ! Avez-vous jamais lu la presse étrangère sur ce sujet ? Et particulièrement la presse anglo-saxonne, plus particulièrement la presse britannique. Il n'en va pas de même chez les autres peuples, ni en Amérique, ni en Russie, ni dans les autres pays d'Europe.
Il conviendrait d'abord de faire aimer la France aux Français, et à ceux qui veulent devenir Français. Au lieu d'alimenter nos querelles partisanes de toutes les haines du passé, il conviendrait aussi de savoir pardonner le passé pour mieux envisager l'avenir. Henri IV en a donné l'exemple, en interdisant même de revenir sur les sujets qui fâchent. Pardonner, réconcilier, c'est apaiser ; c'est redonner sens à la vie, c'est assumer toute son histoire. Je puis dire que je sais ce qu'il en est. Toutes nos familles, la mienne la première, ont participé à une histoire tumultueuse qu'il faut savoir assumer, en sachant que ce qui nous unit, c'est l'amour de la France dans son passé, dans son présent et dans son avenir. Bien des fautes ont été commises, beaucoup d'erreurs, mais quelles leçons aussi , car l'histoire juge, et elle doit juger non de manière idéologique mais de manière concrète, en fonction du bien qui a été fait, de la prospérité matérielle et spirituelle, du bonheur réel des peuples et des hommes.
On peut certes, à chaque génération, reprendre le mythe de la prise de la Bastille. Mais aussi on n'en finit pas. C'est la guerre d'idées indéfinie, celle qui ne pardonne pas et qui recommence toujours. Comme le dit Adam Midnick : « Ceux qui prennent d'assaut les Bastilles, finissent par en construire d'autres ». Car il sera toujours possible d'affirmer plus de liberté contre la liberté, plus de fraternité contre la fraternité, plus d'égalité contre l'égalité. C'est la surenchère idéologique. On connaît la logique de ce système qui se résume en quelques slogans du genre : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », « la fraternité ou la mor »t, du passé faisons table rase »,« égalisons tout ». Cette surenchère peut prendre tous les aspects, économique, politique, culturel, voire racial, une seule race ou une seule classe ayant droit à la liberté, à la fraternité, à l'égalité. Ces idéologies sont mortifères. Le vingtième siècle a failli en mourir. Or, nous sommes au XXIe siècle.
– Oui, nous sommes au XXIe siècle. C’est notre présent. Et il ne semble pas que la France en est conscience. Elle ne connaît pas le présent tel qu'il est. Elle se conçoit toujours idéologiquement. Elle vit dans l'immédiateté des passions politiques et sociales ; elle est, de ce point de vue, concrètement coupée du monde qui l'entoure. Elle n'appréhende plus la réalité. Nous payons très cher notre individualisme, notre égoïsme, pour ne pas dire notre égotisme, notre idéologisme. L'idéologie partisane est la philosophie première et fondamentale de tous les programmes pensés dans ce pays. Le pire est que nous le savons, que nous le disons. Il suffit de lire les articles et les points de vue dans la presse de tous les jours : chacun y va de son couplet, mais rien y fait. La France ne se conçoit pas dans le présent comme un être agissant ; c'est qu'elle est constamment déchirée. Chacun y va de ses droits, – sans doute avec raison –, mais il semble impossible de parvenir à une coordination de ces droits et surtout de faire valoir ces droits et les devoirs correspondants en fonction du bien commun. De telle sorte que tout est surenchère, et l'activité politique, pour réussir, ne peut prendre qu'une allure démagogique. Est-il permis de dire ici que cette remarque s'applique à tout le monde ? Comme en 1785, quelques années avant la Révolution, chacun, chaque groupe, chaque ordre ne pensait qu'à la réforme que l'autre devait faire et jamais à la sienne propre ; au contraire on s'acharnait à proclamer ses droits. Jean de Viguerie a montré ce phénomène dans sa dernière biographie Louis XVI, le bienfaisant. Ce travers français n'est donc pas d'aujourd'hui. Le duc de Lévis-Mirepoix avait écrit un superbe essai sur Les grandeurs et misères de l'individualisme français. Où est le principe coordinateur ? Il faudrait qu'il soit actif, puissant, modéré et pacificateur. Aujourd'hui, force est de constater qu' il n'est pas. De telle sorte que la France, si riche par ailleurs en bonnes idées, en inventions géniales, n'arrive pas à les mettre en œuvre correctement ou à en tirer tout le parti qu'il faudrait. Notre défaut essentiel est vieux comme le monde. Après tout c'est rassurant. Rappelons-nous saint Paul qui voulait le bien et qui gémissait de ne pas pouvoir y arriver. Donc ne nous attristons pas trop. Cependant trouvons le moyen de grâce pour sortir de la médiocrité de notre présent.
La France qui s'est, à chaque génération, même dans les périodes les plus troublées, toujours renouvelée dans sa pensée et dans ses arts, se doit de méditer aujourd'hui sur les conditions de son salut. Pourquoi se stérilise-t-elle par une sorte d'incapacité à unifier et à maintenir son effort ? J'ai vécu longuement en Amérique et j'ai été frappé par la capacité américaine à exploiter, à mettre en pratique. Les Américains n'avaient pas forcément autant d'idées que nous, mais ils les appliquaient de manière systématique. Retourné en France, je me suis pris à rêver… Vous devinez à quoi... Il est vrai que dans des domaines multiples la France montre un savoir faire extraordinaire qui devrait lui donner un rang dans le monde – et d'une certaine façon elle l'a – mais, à côté de ses réussites incontestables, scientifiques, techniques, artistiques, nous cédons à la facilité, au dénigrement, à la lassitude. Nous nous empoisonnons l'atmosphère de rivalités inutiles. Cette absence de force morale annihile le bon fonctionnement général. Il se forme une France que l'on peut qualifier vulgairement de "pépère" et, comme elle est sans ressort, elle a recours au droit. Le droit, la loi, c'est la facilité quand on en abuse. Nous en abusons. On ne crée plus, on revendique. On n'avance plus, on réclame. On n'entre plus dans un projet, on proteste. C'est grave. C'est très grave, parce que maintenant ce sont des habitudes prises. Toute réforme de fond devient impossible. Or, un pays qui ne se réforme plus, est un pays qui meurt. La vie consiste à lutter contre les forces de mort. Il convient constamment de vivre et de réagir sous peine de péricliter. Il semble que la France perde ses forces d'action et de réaction. Il existe maintenant véritablement des causes structurelles de notre stagnation. Les esprits les plus avisés le savent parfaitement. Nombre d'essais, au cours de ces deniers mois, l'ont montré, même s'ils ont été contestés comme celui de Nicolas Baverez La France qui tombe. Mais un Thierry Desjardin ne parle pas autrement qu'un Nicolas Baverez. Il suffit de lire tous les chroniqueurs de la vie politique et économique : il n'est pas douteux que, en dépit de performances incontestables, la France est présentement en situation de blocage structurel. Ainsi il y a, derrière le malaise ou le « mal être » actuel, des raisons institutionnelles sur lesquelles on évite de porter le regard. D'où cette confusion entre les causes conjoncturelles et les causes structurelles. Il est toujours si facile de faire peser la responsabilité de ses fautes sur l'événement, le contexte, les circonstances. Au lieu de regarder de façon précise ce qui ne va pas chez nous, on s'en prend à la conjoncture qui n'est pas bonne et on attend indéfiniment une hypothétique croissance. Tout marchera quand… les poules auront des dents ! Mais c'est trop facile ! La fameuse croissance viendrait-elle, serions-nous capables de la saisir ? Le pays légal qui n'est pas simplement constitué des hommes de la classe politique, mais qui englobe aussi l'énorme poids des superstructures de toutes sortes dont notre pays s'est doté, ne se remet jamais en cause. Il est tellement plus facile d'invectiver le pays réel, la France qui travaille. Et de faire peser sur elle le poids des super structures Serait-il possible d'imaginer plus de rigueur dans la gestion des affaires publiques ? Cette rigueur serait un exemple, un facteur d'entraînement. Il en résulterait plus de rigueur dans l'ensemble du pays. Sans cette rigueur comment imaginer l'avenir?
– Car voilà le plus consternant, c'est qu'il semble que la France n'ait plus d'avenir. Je dis bien : il semble. Je veux dire que cette absence d'avenir est dans le discours officiel. Sans passé, sans présent dynamique, la France se trouve, en outre, privée d'horizon qui pourrait stimuler l'enthousiasme ; elle est comme sans projet qui la concernerait elle-même, qui l'épanouirait. D'où la morosité régnante. Qu 'est-ce à dire ? La chose publique, en bon latin la res publica, n'a plus de projet spécifique. D'un côté, elle s'est défaussée vers le haut sur l'Europe de toute conception d'ensemble et de toute direction ; de l'autre côté, elle a distendu ses liens d'attache avec toutes les sociétés particulières qui, en principe, la constituent. Ici, je ne porte pas de jugement ; je suis de ceux qui croient à la décentralisation, mais encore faut-il réaliser les conditions de la décentralisation ; et je suis de ceux qui croient à l'Europe de la civilisation et non à celle de la technocratie, et là aussi faudrait-il encore réaliser les conditions de cette Europe de la civilisation.
Toujours est-il qu'à l'heure actuelle, l'État national représente une masse énorme de fonctionnaires, rassemble un ensemble considérable de moyens et de structures ; mais leur utilité apparaît de moins en moins. Quelle est l'utilité de l'État français ? Une interface entre l'Europe et les régions ? C'est un vrai et grave problème. Car l'État ne sait pas lui-même quel est son avenir. L'Europe, les régions, les mille structures qui se constituent autour de lui et indépendamment de lui, lui enlèvent ses prérogatives. Quelle est sa fonction ? Quel est son but ? Et que devient la politique ? Soyons réalistes : aujourd'hui la politique se ramène à la conquête et à la prise du pouvoir ou des pouvoirs, ensuite à la conservation du pouvoir conquis. Ce que je dis là n'est que l'énonciation d'une constatation que tout le monde peut faire. Toute la discussion porte sur la manière de s'emparer du pouvoir pour soi ou pour son parti en raison de la puissance locale ou nationale que ce pouvoir peut donner ; mais il n'est plus question de l'usage de ce pouvoir au service du bien commun. L'avez-vous remarqué ? Les élections ne portent plus sur l'objet concret qui en jeu, mais sur les partis et les prétendus programmes des partis. Il y a là une déformation de la politique qui vicie tout, y compris malheureusement les études et les recherches chez politologues et les essayistes. C'est un signe de stérilité quand la recherche théorique n'a plus d'aboutissement dans le concret. Où est le projet national ? Où est l'espérance française ? Au mieux le "politique" gère l'immédiateté, une fois qu'il a conquis le pouvoir ou qu'il l'a reconquis. Et pourtant, à tous les niveaux de notre pays, il y a mille projets à faire valoir, qui intéressent nos compatriotes, qui intéressent même les élus, qu'ils réalisent même quelquefois. Mais c'est le projet cohérent d'ensemble qui fait défaut.
Nous en sommes réduits à ce niveau national, à la perpétuelle fragmentation des projets et à des vues toujours éphémères. Et parce que cette perspective d'ensemble manque, les Français sont privés, sur le plan national, d'un sentiment fort d'appartenance à une communauté de destin. Les attitudes s'en ressentent. Sans espérance, il n'y a plus de règle ; il n'y a même plus de conduite civilisée. Il ne faut pas s'étonner que la violence physique et pire encore la violence morale, celle qui atteint les consciences gravement, se donnent libre cours et personne n'ose plus les régler par le rappel des principes fondamentaux. Au mieux, on sévit et on s'effraye. Ni l'honneur de l'homme, ni la préservation des intérêts les plus sacrés ne sont épargnés. Violence envers l'enfance, violence envers les institutions de l'ordre social ( je pense en particulier au mariage et à la famille), violence dans les couples, violence dans l'entreprise, violence dans le combat politique où tous les coups sont permis, violence dans la lutte économique. Et cette violence se double de mensonge, le mensonge du chacun pour soi. Cette hypocrisie qui fait qu'on se donne bonne conscience au moment précis où l'on commet l'iniquité. Avec cette bonne raison : j'ai raison d'agir ainsi puisque j'ai mon droit pour moi.
Notre société subit les contre-coups de cet individualisme forcené. Rien n'est pire que cette dissolution générale dans laquelle des principes faux nous ont entraînés. Vous me direz que mon regard est pessimiste. Il est réaliste et je crois que personne n'y contredira. Cependant, je suis loin de désespérer.

ETRE FIER D’ETRE FRANÇAIS
Car ainsi que j'ai l'habitude de le dire : « Les Français valent la peine qu'on se donne de la peine pour eux ». La curiosité, l'attention que l'on porte à l'autre, fait découvrir un monde de possibles. Encore faut-il être curieux et attentif et non pas crispé sur des positions établies. Il faut savoir sortir de son idéologie, de ses préjugés, pour essayer de comprendre ce qui fait la force de la France, de l'homme français. Mon regard se porte avec intérêt, pour ne pas dire avec passion, sur tout ce qui peut constituer la richesse française.
La France est fière d'être le pays des droits de l'homme. Soit. Si ces droits de l'homme ne sont qu'une idéologie, en vertu de quoi on justifie le pire des individualismes, franchement ce n'est pas la peine. En revanche, s'il s'agit de principes sociaux qui reposent sur une juste définition de l'homme ainsi que le rappelle le Pape Jean-Paul II, – et cet homme ne peut être qu'une créature de Dieu, faite à l'image de Dieu, – il en va tout autrement. Ou l'homme n'est qu'une bête, ou l'homme est un être spirituel. Ce choix est décisif. Il n'y a de dignité de l'homme que s'il est un être spirituel. Il convient en effet, d'avoir une juste définition de l'homme. Définition naturelle d'abord : C'est un être raisonnable et qui doit vivre en harmonie avec l'univers environnant comme étant l'animal doué de raison et capable de vertus. Cet homme, sorte de norme de l'univers, comme l'avait pressenti la sagesse antique, il se trouve que notre foi y voit également une norme surnaturelle. Dieu s'est incarné dans l'homme en la personne de Jésus Christ : le Fils de Dieu et fils de l'Homme. Jésus Christ figure donc l'homme parfait et, du coup la norme de tout homme. Tel est le prodigieux enseignement de Splendor Veritatis . Nier cela, nier ces affirmations dans notre Europe chrétienne, dans notre France historique, c'est se condamner à ne rien comprendre à ce que fut notre véritable humanisme. Des églises romanes aux cathédrales, des châteaux de la Loire au château de Versailles.
Dans l'épanouissement des différents arts en Europe et en France, tout est marqué par cette dignité de l'homme. Pas l'homme brutal, pas l'homme ravalé au rang de la bête ou peut-être plus bas encore. Envisagé dans sa véritable grandeur, l'homme peut affirmer des droits correspondant à des devoirs dont le premier est de reconnaître la transcendance divine qui est le fondement de sa propre transcendance. Je le répète, en tant que prince chrétien, je ne comprends pas qu'on puisse parler en France de ces droits de l'homme, sans la référence chrétienne, sous peine d'en faire des principes de révolutions perpétuelles. La liberté en France, bien sûr ; d'ailleurs, le mot franc qui est à l'origine du mot France, veut dire libre. La liberté n'a de sens que dans un cadre intellectuel et moral, dans une norme sociale, sinon elle devient une forme de dissolution. Faut-il rappeler que la liberté n'est pas la licence. Je suis libre, certes, mais libre pour faire le bien. Donc le bien est premier, comme la société est première. Je forme ma liberté dans l'exercice personnel des vertus. Je me dois d'œuvrer, en particulier pour le bien commun. Il en est de même de la fraternité qui peut être la pire des hypocrisies, si elle n'est pas positivement fondée sur la communauté de nature et dans la filiation divine. L'égalité ne se conçoit comme un principe civique que si elle repose sur une conception générale de la loi qui respecte l'autorité, la hiérarchie des autorités et les responsabilités personnelles, sinon elle devient un principe de destruction et de nivellement. En dehors de la nature et de la foi, ces valeurs universelles ne sont plus, comme disait Chesterton, « que des vertus chrétiennes devenues folles ».
Nous pouvons en parler avec réalisme, nous autres Français. N'oublions pas que c'est chez nous, avec les premiers Capétiens, que le servage fut premièrement et progressivement aboli. N'oublions pas que sous la protection de nos souverains, nos communes se sont affranchies et que les rois de France n'ont rien eu tant à cœur, que de faire régner la justice équitablement, que c'est ainsi qu'ils ont raffermi leur autorité et assurer leur souveraineté ; c'était chez eux une politique de ramener les grands, les puissants à la considération de l'humble et du pauvre. Ce qui est la manière la plus judicieuse d'appliquer le principe d'égalité. Jamais rien n'est parfait sur terre. Il y a bien des épisodes sinistres dans notre histoire et il ne s'agit pas d'embellir le passé pour le passé. Loin de moi cette pensée ! Mais il faut retrouver le sens et la "dynamique" de notre histoire.
Notre histoire est exceptionnelle. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Max Gallo. Et cette histoire apparaît comme telle depuis Clovis. J'ai été frappé par la compréhension profonde qu'a Max Gallo du baptême de Clovis et de son action politique. Comme Michel Rouche d'une manière plus détaillé et plus concrètement historique, avait admirablement décrit la mission de Clovis, Max Gallo dit tout sur le sujet en quelques pages de cette histoire particulière de Clovis qui contient comme en germe toute notre histoire : un pays exangue qu'il faut refaire, une Gaule romaine soumise à l'invasion et désunie, une religion catholique remise en cause par l'arianisme. Et voilà l'homme qui vient, qui identifie son destin personnel à cette Gaule franque, qui la sauve militairement et qui l'apaise politiquement en lui redonnant son unité. Les évêques de l'époque ont accompli leur tâche, en désignant Clovis. Ils lui ont remis tout le pouvoir politique. De telle sorte que le baptême de Clovis est l'origine de la distinction nécessaire des pouvoirs spirituel et temporel. Cette distinction, qui n'est pas une opposition, est fondatrice d'un ordre nouveau dans l'histoire : d'un côté l'ordre clérical et de l'autre l'ordre laïque qui ne se confondent pas. Comme le dit encore Max Gallo, la vraie "laïcité" était née. Il faudrait dire plutôt le vrai pouvoir laïc.
Rien ne serait pire qu'une "laïcité" qui prétendrait ramener à sa norme unique tous les pouvoirs. Pour poursuivre notre histoire à grand trait, il a fallu ensuite que l'État se constitue, l'État national. Les Carolingiens s'y essayèrent mais échouèrent, par une sorte d'incapacité à se détacher de la notion impériale et en même temps patrimoniale du pouvoir. Ce fut l'œuvre propre des Capétiens, véritables héritiers de Clovis. Œuvre remarquable, unique en son genre qui unit à tout jamais une dynastie dont la caractéristique fondamentale est d'être nationale, c'est-à-dire française, avec un pays rassemblant des peuples divers qui participent tous à la même histoire qui est l'Histoire de France. Histoire passionnante, faite de déchirements successifs et de retrouvailles autour du principe d'unité nationale, confirmée par l'Église dans ce sacramental exceptionnel qu'était le sacre du roi de France.
Les Papes de Rome n'ont cessé de louer cette France dans la mesure où elle était fidèle à sa vocation. En notre temps, Jean-Paul II, comme ses prédécesseurs, et même plus qu'eux, n'a cessé de redire aux Français cette vocation de leur nation qui fait toute leur grandeur : fille aînée de l'Église et éducatrice des peuples. Il ne l'a pas dit à Rome; il est venu en France nous le dire, à nous Français. Je l'ai entendu moi-même de mes oreilles à Reims. Ce sens de notre histoire, certes, on peut faire comme s'il n'existait pas, mais alors il ne faut pas s'étonner que la France et les Français perdent tout sens national, tout sens historique et simplement tout bon sens. Je ne prêche point, je me contente de faire des constatations. Il ne s'agit pas de faire revivre ce passé en tant que passé, – si beau soit-il – et il n'a pas toujours été beau –, mais il s'agit d'en tirer des leçons pour l'avenir. Je parlais tout à l'heure en prince chrétien, je parle ici en prince français.
J'en parle d'autant plus volontiers que je suis convaincu qu'il existe un génie français toujours vivant, qui a fait notre force dans le passé et qui est apte à la modernité et à la modernité la plus inimaginable. Je dois dire que mes voyages à travers la France, depuis cinq ans, m'ont permis d'appréhender cette richesse incroyable du génie français dans tous les domaines. C'est stupéfiant : ne pensons pas simplement aux merveilles de technologie de nos grandes entreprises. Je me suis intéressé de près à des entreprises aussi diverses que la parfumerie, l'agro-alimantaire, les déchetteries où nous avons les usines les plus performantes, l'organisation agricole, la viticulture et la transformation qualitative des produits viticoles. Bref, j'ai vu, de mes yeux vu, un nombre impressionnant, d'entreprises qui sont des merveilles de "savoir faire", pour ne pas dire de génie. Faut-il d'ailleurs que notre pays soit riche naturellement et intellectuellement pour traverser tant de crises avec, somme toute, une certaine facilité.
La modernité ne doit pas nous faire peur. Au contraire, que nous manque-t-il ? Pas grand chose. Si j'ose dire : le principe social directeur. Un esprit d'unité dans la diversité. Cessons de nous flatter d'une prétendue exception française qui nous stériliserait à force d'être revendiquée comme un droit, mais sachons faire valoir notre différence qui est toute dans la qualité de notre génie. C'est toujours là que les Français l'ont emporté : la qualité. Ne croyez pas que je dis là des généralités. C'est l'objet même de toutes les conversations les plus pointues que je peux avoir avec quelques-uns des hommes les plus remarquables que j'ai l'occasion de rencontrer dans tous les domaines : artistiques, scientifiques, technologiques. Oui, je suis stupéfait des hommes de qualité que possède la France.
De plus, la France est une nation historiquement forte parce qu'elle possède une très grande richesse sociale. La France ne se ramène pas à deux ou trois classes sociales ; elle en a une infinie variété et, dans chaque classe, des hommes remarquables. C'est une très grande force. Elle dispose aussi d'une classe moyenne, large, nuancée, équilibrée, qui ne manque pas de bon sens dans la gestion patrimoniale. Ce qui fait qu'elle dure. Elle consomme, elle produit. Elle est prête à faire l'effort quand elle est motivée. Enfin dans l'adversité elle sait montrer son courage et sa vertu. Pas de période dans notre histoire sans qu'on l'ait vue agir, que ce soit dans l'entraide sociale, dans la sauvegarde du patrimoine, dans la création de richesses. Et, de plus elle était cultivée. Par rapport à la moyenne des autres pays, beaucoup plus cultivée. C'est cet atout qu'il ne faudrait pas perdre et qui, à l'heure actuelle, est malheureusement compromis. Veillons-y . C'est là que l'éducation a un rôle très important. Il serait dommage que la faillite, due à un système politico-éducatif, entraînât la disparition d'une culture proprement française. Sachons écouter le cri qu'a poussé Jacqueline de Romilly.
Cette remarque m'amène tout naturellement à parler de la langue française. Cette langue simple et claire – ce qui ne veut pas dire qu'elle fonctionne dans l'absence de nuances et dans le rudimentaire, au contraire –, est l'expression du génie français, d'un bon sens, d'une intelligence naturelle qui privilégie le rapport direct sur le rapport indirect. Cette langue fait partie de notre patrimoine, elle lui est liée historiquement, naturellement. La langue française, comme l'art français, a cette particularité d'être sans avoir l'air. Oui, être sans avoir l'air. C'est en quelque sorte être français. C'est une définition qui me plaît bien, qui correspond à notre génie que l'on qualifie parfois de léger. Il peut l'être mais il sait être aussi rigoureux et fort. Etre sans avoir l'air, peut-être, est-ce au fond ce que l'on pourrait appeler, à travers tous les âges, le classicisme français. C'est un fruit de notre terre, j'allais dire de notre jardin. Notre littérature est tellement de chez nous et pourtant elle est universelle.« Ce qui est clair est français » disait Rivarol dans son Discours sur l'universalité de la langue française. Il en est de même de notre esprit, de nos arts, et pourquoi pas de notre politique , de notre diplomatie. Ce qui expliquait que la langue française fût, par sa clarté et ses nuances, la langue de la diplomatie. Veillons là aussi sur cet héritage merveilleux. Ne laissons pas détruire l'instrument de notre langage. Il convient de protester énergiquement à chaque fois que les Français renoncent, sous un prétexte toujours fallacieux, à l'usage de leur langue dans leur territoire et dans les affaires de leur ressort. Ce renoncement est inadmissible.
Mais il ne s'agit pas seulement de défense de notre patrimoine, il faut encore rayonner ; cela suppose que le génie français s'exprime encore et s'exprime dans sa langue naturelle. Je suis de ceux qui voudraient que la France possédât dans sa langue quelques grandes revues scientifiques. Contrairement à ce que l'on dit, la langue française n'est pas en diminution dans le monde. Il y a un large espace francophone que je connais bien pour l'avoir parcouru, du Liban au Québec, de l'Afrique à la Louisiane. La langue française est partout demandée . Quand je vais au Maroc, je parle français au roi, au préfet, aux hommes d'affaires, aux gens de la rue. Je connais des pays où elle est en quelque sorte appelée. Au fond de la Békkaa, des hommes et des femmes sont venus me trouver pour me demander de faire venir des professeurs français ou pour faire venir en France des étudiants libanais. Si vous saviez ce que j'ai entendu dans la ville de La Fayette au fond de la Louisiane ! Oui, la langue française est réclamée. Elle soutient des mœurs, elle exprime une identité, elle définit des exigences. Et, nous, les Français de France, nous abandonnerions ce terrain, cet espace francophone ? J'ai eu des expériences enthousiasmantes dans ces pays de la francophonie, mais j'ai été obligé de faire de tristes constatations sur notre impéritie. Voilà encore un atout. Je pourrais en ajouter d'autres, mais je veux me contenter de l'essentiel, car il faut en venir à mon dernier point : ouvrir des perspectives pour que le regard se projette en avant.

DES RAISONS D'ESPERER
Ne nous y trompons pas : il n'arrive de bien que ce que l'on veut de bien. Sinon le mal l'emporte.« On est son désir et le monde est ce que l'on en fait ». Pénétrons-nous de cette vérité. Rien n'est pire que l'absence de volonté. L'aboulie est une des maladies de notre société moderne. Dans la vie il faut vouloir. En revanche, je n'aime pas trop ce mot "d'action volontariste" que l'on emploie à l'heure actuelle à toutes les sauces, comme s'il suffisait de vouloir pour réaliser un projet. Il faut encore que ce projet soit cohérent et réaliste. Le volontarisme ne suffit donc pas. Le "volontarisme" n'est pas la "volonté".
Revenons à nos définitions. C'est là que se trouve la sagesse. Y compris la sagesse politique. Il s'agit d'accomplir sa vocation dans l'action. Encore faut-il être conscient de sa vocation, c'est-à-dire savoir que chacune de nos personnes à son rôle et son rang dans le monde, en vue d'un bien à accomplir tel que notre nature et nos relations le déterminent. En bonne philosophie, l'agir est acte second. Il ne s'agit donc pas de faire de l'action pour de l'action, du volontarisme pour du volontarisme, de l'activisme, en s'arrogeant un destin personnel qui ne correspondrait à aucune réalité profonde. Quel orgueil ! Cet orgueil guette l'homme dans tous les âges de l'humanité, mais il caractérise plus particulièrement notre modernité. Il en résulte un mal- être, des luttes permanentes, puisque chacun se croit fait pour tout et n'importe quoi et qu'en politique particulièrement toutes les ambitions sont aspirées vers le sommet où règne un grand vide ; chacun se croit apte à le combler. Non la vie sociale et politique est affaire de vocation, de vraie vocation. Quel apaisement alors ! et quelle juste fierté puisque cette vocation nous fait participer à l'acte créateur : en agissant conformément à ce qui nous est demandé de faire, nous opérons les changements nécessaires dans l'ordre voulu, non point en perturbateur impénitent qui cherche la satisfaction d'un égotisme maladif. Permettez-moi d'insister sur cette notion de vocation qui me paraît si essentielle dans les ordres de la vie, les trois ordres de Pascal ! Jean-Paul II ne cesse de rappeler que l’homme se définit par rapport à sa vocation, conformément à la tradition des Pères de l'Église et de tous les sages de l'humanité. Foi et Raison, Fides et Ratio, fait une synthèse de cette grande tradition qui est celle de la civilisation. A nous de la continuer en sachant créer pour notre temps, selon notre vocation humaine.
Il n'est donc pas question de fixer les choses, mais à chaque génération de les réinventer. Ce qu’il y avait d'admirable dans la civilisation, c'est qu'elle se poursuivait et qu'elle se renouvelait dans la transmission même du savoir, de l'art et de la foi. Un brillant inspecteur des monuments historiques me disait l'autre soir que toutes les générations ont su créer dans la continuité et sans rupture et que, par exemple, aucun roi de France n'aurait imaginer de se loger dans le mobilier de ses prédécesseurs. Chacun créait un style pour lui, pour son époque. Nos ministres actuels, ajoutait-il, sont heureux sous des lambris et devant des bureaux « dix-huitième siècle ». Avec juste raison, certes ! Mais c'est quand même une preuve, faisait-il finement remarquer, d’une sorte d’incapacité actuelle de renouvellement dans la tradition. C'est un détail mais il est significatif.
Oui, posons des actes créateurs par rapport à un monde de possibles. Tel est le véritable exercice de la liberté. C'est là qu'il faut à la fois beaucoup d'audace enrobée de beaucoup de prudence, beaucoup d'ambition enrobée de beaucoup de modération, beaucoup d'énergie enrobée de beaucoup de sagesse. A l'heure actuelle, tout est possible ou presque tout. La France est en attente, les Français aussi . Nous sommes comme au passage d'un gué. D’où ce sentiment d’inquiétude : l'on ne sait pas s'il faut revenir sur la rive antérieure ou s'il faut au contraire résolument parvenir de l'autre côté. Pour ma part, je suis décidé à aller de l'avant.
Dans une époque de changement considérables comme la nôtre, il faut savoir commencer une action qui, pour petite soit-elle au départ, peut devenir déterminante. On me dit alors : que faire ? Que prétendez-vous ? Eh bien, c'est là qu'il faut poser des actes et commencer. Je sais bien que tout n'arrivera pas tout de suite. L'œuvre sera longue. Il y a six ans quand j'ai commencé mon action, je me suis demandé comme tout le monde en pareil cas : mais par où vais-je commencer ? Et je me suis dis : tout simplement je vais commencer et j'ai fait un premier voyage en France, en tant que Prince français remplissant sa vocation de Prince français. C’était à Saint-Emilion, figurez-vous ! Puis à Bordeaux. Tout un programme. J'ai rencontré les propriétaires producteurs de vin de la Jurade de Saint-Emilion ; j’ai dîné avec une cinquantaine de jeunes étudiants ; j’ai été reçu dans les mairies par les élus locaux ; j’ai rencontré les Chanoines du Chapitre de la cathédrale de Bordeaux. Tout s’est admirablement déroulé. Mon affaire était partie. Alors j'ai fait un second voyage, puis un troisième, et maintenant ils se comptent par dizaines ; le dernier je l'ai fait il y a quinze jours dans le Nord. À chaque fois, ce fut une réussite. Précise, limitée. Mais déterminante.
Dans le Nord, par exemple, j'ai été reçu par le directeur général de la Redoute, j'ai visité le pôle industriel de cette entreprise, puis j'ai déjeuné avec quelques-uns des grands industriels du Nord. Nous avons parlé avec beaucoup de liberté sur tous les sujets. Je les ai interrogés ; il m’ont interrogé. Puis j'ai rendu visite à Mgr Defois, l'évêque de Lille, et là aussi nous avons parlé très librement. Après, j'ai rencontré Monsieur Mauroy, président de la Communauté Urbaine du Grand Lille : je suis resté une heure et demie avec lui. Monsieur Tapié , conservateur général et directeur du Musée de Lille, m'a fait visiter en nocturne avant même l'inauguration l'exposition Rubens. Quelle merveille ! L’Europe de la civilisation a existé dans l’expression magnifique, colorée , puissante, de sa foi, de sa pensée, de sa méditation ; il y aurait tant à dire. Le lendemain, j'ai eu une longue séance de travail avec les élus locaux et les responsables du pays de La Pévèle, dont les communes sont réunies en intercommunalité. Ce pays s'organise pour garder son identité et pour éviter de se laisser englober dans la communauté urbaine. Ils m'ont présenté leur « affaire » : l'histoire, l'avenir, les questions techniques, les questions humaines et sociales. C'était, là encore, passionnant ; et inutile de vous dire que ces élus appartenaient à des formations diverses et opposées. Il paraît que ma présence leur a permis de se parler entre-eux plus facilement et plus librement. Pour ma part je les ai écoutés attentivement. Après avoir visité le site de la Bataille de Mons-en-Pévèle, j'ai déjeuné avec eux. Dans l'après-midi j'ai parlé longuement avec des agriculteurs, attachés à leur métier et extrêmement préoccupés par l'avenir de leur état : non pas tant de l'agriculture, mais des agriculteurs. Ils se sentent abandonnés. J'ai visité leur ferme, et ils m'ont expliqué leurs impossibles difficultés.
En fin d'après-midi, j'ai visité une maison d'accueil pour autistes, car je tiens, à chacun de mes voyages, à visiter une unité sociale ou caritative. J’en connais beaucoup. Là aussi, je suis convaincu qu’il n’y a pas d’action politique véritable sans charité et sans exercice vrai de la charité. Puis, j'ai été invité par le président du club de foot de Lille à la rencontre Lille/Auxerre. Lille a gagné ! La tribune officielle a applaudi, j’étais assis entre un adjoint socialiste et un adjoint communiste de Martine Aubry. Le dimanche, j'étais reçu à Bouvines. L'église était comble . Les vitraux qui retracent la célèbre bataille, m'ont été commentés par la responsable de la Commission historique du Nord. Des personnalités locales étaient présentes dont le sénateur-maire de Cambrai, Monsieur Legendre, le président de l’intercommunalité du pays de la Pévèle, maire de Templeuve. Mgr Fleurin a dit la messe. Il l'a célébrée aux intentions de la France, en rappelant dans son homélie qu'elle n'était pas née sous X. Après la messe, le maire de Bouvines et le conseil municipal me recevaient à la Mairie de Bouvines où je signais le livre d’or ; il y avait plus de quatre cents personnes à la réception dans la salle municipale.
Je vous ai raconté ce voyage brièvement parce qu'il vous donne un modèle de tous les autres. Je rencontre ainsi les acteurs de la vie économique, de la vie associative et culturelle, de la vie sociale, de la vie sportive, de la vie politique locale. Ne croyez pas qu'en France les gens ne pensent pas. Ils pensent, ils réfléchissent. C’est même étonnant. Si l’on met de côté les idéologies et les préjugés partisans qui ne sont souvent que de simples discours, les Français, dans la mesure où ils sont investis de responsabilités concrètes, savent très bien déterminer ce qu’il faut faire et comment il faut le faire. J’'en ai eu l'expérience bien des fois en écoutant les responsables économiques et politiques, dans des séances de travail, que ce soit en Lorraine, en Bretagne, dans le Nord, en Provence, dans le Languedoc, dans le Bordelais, partout. Je n'entends que des propos sages, réalistes, extrêmement fermes sur les questions de fonds, et ces personnes sont heureuses d'exprimer librement leur point de vue devant un prince de France dont il savent que l'écoute est totale et qu'il n'a aucun intérêt, de quelqu'ordre que ce soit, à récupérer leurs discours ou à les rejeter en fonction d'une idéologie partisane.
Vous comprenez, chers amis, que cela me passionne : les industriels, les viticulteurs, les agriculteurs, les élus locaux, les responsables associatifs m'exposent leurs problèmes ; j'en prends connaissance, je m'informe et j'espère pouvoir un jour agir en fonction de cette information. Pour le moment, je leur donne mon conseil. Un jour je ferai mieux. Ils le comprennent.
Il n'y a pas que les déplacements en France ; je voyage aussi à l'étranger. J'ai été reçu magnifiquement, en tant que prince français au Liban où j'ai rencontré toutes les autorités religieuse, sociale, politique, universitaire, du cardinal Sfeir à Walid Jumblatt, où j'ai rencontré aussi les populations des villages qui me recevaient dans leurs églises, dans leurs salles municipales, dans leur palais. J’ai été reçu pareillement en Louisiane, au Québec (et au Québec quel enthousiasme !), au Maroc où j'ai eu un long entretien avec le roi. Ces déplacements à l'étranger, surtout dans les pays de la francophonie, je les fais pour promouvoir les intérêts français. Tout le monde en est conscient, y compris les diplomates.
Ces voyages ont pris une si réelle importance que j'ai fondé récemment une association qui s'appelle "Gens de France" (« G. E. N. S» s’écrit G.E.N.S et non J.E.A.N.). Cette association doit soutenir mon action que je compte développer avec fermeté et avec sagesse. Les thèmes privilégiés de mon action peuvent se regrouper sous quelques titres : le patrimoine et l'histoire, le caritatif et le social, les acteurs économiques et en particulier les P.M.E. et P.M.I., la vie associative et culturelle, la vie locale, la francophonie. Je mettrai tout en œuvre pour aider concrètement les Français à réaliser leur vocation. C'est en quelque sorte ma vocation. Cependant je n'en suis qu'au début et il y a tant de choses à faire.
Je suis toujours frappé par le fait que la presse locale fait le meilleur écho à cette action. Il n'en va de même de la presse parisienne, mais peu importe ! Car aujourd'hui, pour moi, ce n'est pas là que se situe ma véritable action. J'ai besoin pour le moment de nouer ces liens forts dont je vous ai parlé et de constituer mes équipes. Ainsi des groupes de réflexions de grande qualité que je préside, me livrent des informations pour m'informer et nourrir ma propre réflexion. Des équipes préparent les voyages, assurent mon secrétariat, promeuvent l'association. Tout cela se met en place. C'est un travail discret mais efficace. J'apprécie la discrétion. Le bien ne fait pas de bruit et le bruit ne fait pas le bien : c'est bien connu. Ma vocation n'est pas de faire du tapage sur ma personne, mais d'œuvrer concrètement pour la France et les Français. Tel est donc mon regard sur la France. Vous l'avez compris, je la vois telle qu'elle est et j'agis en conséquence. J'agis comme prince, comme prince chrétien, comme prince français. Pour accomplir ma vocation. Rien ne serait possible sans la grâce de Dieu et sans l’aide de mes amis.

Je suis encore jeune et je m'adresse ici à des jeunes. Je crois que l'heure est venue de prendre des risques, de changer les choses, de modeler la réalité, tel le sculpteur. Les idéologies sont finies ; le mur de Berlin est tombé, la France elle-même est en pleine mutation, ce qui explique son angoisse, son mal-être. Mais rien n'est perdu pour elle, au contraire. Il est vraiment stupide de perdre son temps dans des querelles idéologiques qui appartiennent au passé. Les Français doivent maintenant le comprendre, eux qui étaient des réalistes et qu'on a transformés en idéologues, en cultivant leur gros et principal défaut politique, noté déjà par Jules César chez les Gaulois : l'amour éperdu de son parti et l'envie de faire des discours. Ce que j'ose proposer, pour ma part, c'est de partir à l'aventure de la reconstruction de notre pays. Et puisque l'heure est venue, il ne s'agit plus d'attendre que la Providence nous offre des résultats tout faits, mais plutôt dès maintenant de participer à cette œuvre qui s'inscrit dans la durée et qui s'appelle la France. J'appartiens à une famille qui a toujours agi. Les princes de la Maison d'Orléans se sont inscrits dans la société de leur temps ; ils y ont rempli un rôle. Je ne parle pas ici de leur choix politique ; mais je parle de leur volonté d'œuvrer pour la France. C'était des militaires audacieux, c'était des mécènes qui connaissaient tous les artistes de leur temps, c'était eux-mêmes des artistes, des peintres, des sculpteurs, des musiciens. Lisez le livre de Gonzague Saint-Bris sur les enfants de Louis Philippe. Eh bien, je m'inscris dans cette lignée. Cette Maison d’Orléans est devenue la Maison de France à la mort du comte de Chambord. Elle a assumé depuis lors sans discontinuité la vocation de la dynastie nationale. Comme disait mon grand-père, le Comte de Paris : « Je suis l’héritier du Comte de Chambord et le descendant de Louis Philippe ». Cette phrase, je l’ai faite mienne totalement dans la volonté d’assumer toute l’histoire nationale et de promouvoir toutes les réconciliations nécessaires.
Car ce qui compte c’est l’avenir. D'autant plus qu'aujourd'hui il y a quelque chose à faire. En effet, des perspectives s'ouvrent. Christine Clerc n'a-t-elle pas écrit Le bonheur d'être français. Mais le bonheur est une œuvre de liberté. C'est maintenant qu'il faut redonner un sens à ce mot. Nous ne pourrons agir que si, après avoir épuisé toutes les fausses notions de liberté qui nous ont amené dans les impasses actuelles, nous retrouvons le vrai sens de ce grand mot tellement galvaudé. La liberté n'est pas de faire n'importe quoi, n'importe comment, mais c'est cette capacité spécifiquement humaine que nous avons de choisir le bien. Voilà qui est enthousiasmant. Nous sommes libres de choisir le bien. Le Bien, c’est notre bien, c’est notre bonheur. Le bien français, c’est le bonheur français. Soyons dignes de ce bien, soyons aptes à ce bonheur.
Bien sûr, il y faut la grâce. Mais la grâce ne fait pas défaut quand la volonté est orientée vers le bien. Dans l'indétermination actuelle, et au moment où les institutions, dans leur fonctionnement présent, n'apportent que des déceptions, il est bon de se dire que des Français, en choisissant résolument le bien de leur pays et en travaillant dans le même sens, pourront peu à peu façonner un véritable avenir français. Il suffit de redonner confiance. Nous sommes à un tournant de l'histoire. Il semble que les deux cents ans que nous venons de vivre sur un certain mode idéologique, s'achèvent. C'est peut-être la fin de l'homme sans Dieu, de l'Histoire sans Dieu, la fin d'un homme qui a prétendu créer son destin sur l'idéologie, sur l’exaltation de l’individu, d'un individualisme forcené qui s'achevait toujours en collectivisme non moins forcené.
Tout cela tombe et laisse un goût amer ; cependant la vraie valeur de l'homme, la vraie connaissance sociale, la vraie vocation de la France peuvent maintenant se dégager librement. En témoignent tant de livres qui paraissent en ce moment et qui dénoncent le «terrorisme intellectuel » , le « politiquement ou l'historiquement correct ». Les livres de Jean Sévillia connaissent un immense succès. Ce n’est pas le seul. Apparaît donc une véritable liberté de penser et donc de parler. Il va être possible d'aider la France telle qu'elle est. De l'aimer pour elle-même et non pas pour une idéologie, de l'aimer en elle-même. Chers amis, une France aimable pourra être aimée. Et voilà qu'apparaît par cette simple énonciation une solution possible à ce problème lancinant de l'immigration. Jamais le problème n'a été posé dans ses vrais termes. Si la France réelle est aimable, il devient possible d'envisager, positivement, des manières de devenir Français, même en respectant les diversités. Rachid Kaci le dit fort bien dans son livre : commençons par aimer la France. La France dans toute son histoire et dans son avenir. Il y a des Français musulmans qui se sont battus pour la France. Nous avons, d’ailleurs, été ingrats envers eux. Il y a des Français musulmans qui aiment la France et c’est le commencement de tout. Si vous traitez la question de l'immigration que d'un point de vue idéologique ou économique, vous ne ferez que créer des cas sociaux. Comment ne s'en est on pas rendu compte ? Nous payons cinquante années de politique à courtes vues dont les ressorts n’étaient que les intérêts économiques les plus sordides ou les passions idéologiques.
Une vision de l’avenir suppose évidemment, un état d'esprit, une attitude générale, un comportement qui inscrit l'œuvre à faire dans l'amour et dans la durée. Rien ne peut se faire sans amour, sans continuité, sans durée, et sans l'intelligence de la durée qui permet l'unité dans le temps et dans l'espace. Je pèse mes mots : rien n'est pire que l'éphémère et le fragmentaire, que ce souci de l'immédiateté, que ce besoin de la satisfaction passionnelle, bref, que cette agitation stérile, qui se couvre du prétexte politique et qui cause la dispersion, l'incohérence et finalement le mépris et la haine. L'œuvre d'art, l’œuvre d'intelligence, l’œuvre de foi supposent la patience, le réalisme dans l'action et donc la continuité. Le temps bien employé porte du fruit et un fruit qui demeure. Je suis de ceux qui pensent qu'il existe une sorte de théologie politique, et l'œuvre capétienne en est la meilleure des illustrations.
Voilà sans doute pourquoi les rois de France étaient investis d'un tel caractère sacré et pourquoi eux-mêmes avaient le sentiment, au sens fort, du caractère sacré de leur vocation. Somme toute, ils ont bien rempli leur mission. Ils ont créé cette œuvre unique qui s'appelle la France. En politique l'agitation est inutile. Elle est même nuisible, elle fait oublier l'essentiel, l'œuvre à créer, à toujours recréer. Nous sommes appelés aujourd'hui à ce même essentiel dans la prudence, la sobriété, la simplicité, la rigueur. Nous poursuivrons ainsi l'œuvre de nos pères. Il s'agit de donner plutôt que de prendre, de servir plutôt que d'être servi. Cela vaut la peine. Pour ma part, je suis décidé à servir jusqu'au bout, à remplir ma mission de prince français, de prince chrétien.
Venons en à la question à laquelle tout le monde pense consciemment ou inconsciemment. Je l’aborderai très simplement en quelques mots. Tout le monde sait qu'il faut que le pouvoir soit monarchique. Surtout en France. C'est-à-dire que la décision soit prise par une autorité unique et responsable. C'est vrai dans tous les domaines : économique, social, culturel et politique. Cela n’empêche pas le débat, ni la discussion en conseils, ni même l’émission d’avis sous forme de suffrages. Il n’en reste pas moins que vient un moment où il faut que la décision soit prise. C'est vrai, quelles que soient les institutions dans lesquelles les hommes travaillent. Monarchie cela veut dire commandement unique. Cela ne s'oppose pas du tout à la décentralisation et à la liberté. Au contraire. Cela s'oppose, en revanche, à la dispersion et au cafouillage. Une société peut être libre et avoir un commandement monarchique. Les Etats-Unis en sont l’exemple avec leur régime présidentiel, une sorte de monarchie de l’exécutif, très forte, doublée d’une représentations libre des États et des populations.
Cependant le mot monarchie relève de la théorie politique. En France, comme je l'ai dit tout à l'heure, la royauté est plus et mieux que la monarchie : elle exprime un lien personnel, familial, dynastique, religieux, social, politique, et c'est cette force humaine dont les Français sentent confusément le manque. Dans le fond, la royauté représenterait un principe nouveau, parce que toujours neuf, qui soit porteur d'un idéal personnel et dont la légitimité soit autre qu'un simple moment électoral, qu'une simple faveur passagère, qu’un coup d'humeur idéologique ou politique. Vous avez vu, comme moi, le roi et la reine d’Espagne pleurer avec les Espagnols. Bientôt, au mariage du Prince des Asturies où je serai, ils riront ensemble. C’est peut-être un peu cela la royauté. Dans ce rapport humain, toutes les libertés sont possibles ; j'entends toujours par le mot liberté, des libertés pour le bien : ces libertés qui sont des pouvoirs concrets, locaux, économiques, sociaux, culturels et religieux. Oui, pourquoi pas religieux ? Comment se fait-il que la France soit pratiquement le seul pays au monde depuis 1905 à ignorer la religion ? Sa propre religion chrétienne ? Aussi la voilà confrontée au problème impossible de devoir enrégimenter la religion de ses populations immigrées. Elle n'y arrivera pas. Laissez-moi vous dire, en toute simplicité, – et ce n'est qu'une hypothèse !– qu'un prince chrétien pourrait faire mieux qu'une loi d'interdiction. N'oublions pas que notre religion qui est la religion de la France, est une religion éminemment sociale. Notre Dieu Trinitaire exprime sa vie dans les relations de Ses personnes ; c'est pourquoi les chrétiens ont un rôle capital dans la société et aujourd'hui plus que jamais où il faut retisser le lien social.
Je crois que le signe d'un nouvel épanouissement français sera marqué par l'apparition d'une nouvelle génération politique et j'ajoute d'une nouvelle génération artistique. La France de demain se fera connaître par ses politiques, par ses artistes et ses poètes. Car, depuis Homère, les poètes sont les vrais symboles d'une société vivante.
Mais j'en ai assez dit. Je dirai en conclusion et pour résumer toute ma pensée qu'il nous faut connaître le passé pour mieux vivre le présent et préparer l'avenir. Je regarde la France, pour ainsi dire, tous les jours. En dehors de ma vie professionnelle, c'est mon souci primordial ; mes amis peuvent en témoigner.
J’ai tenu à vous dire quelle action j'avais entreprise en fonction du regard que j'ai porté sur mon pays. Voilà ce que je fais avec mes faibles moyens. Si par la grâce de Dieu et par la volonté des Français, d'autres moyens plus importants m'étaient accordés, alors que ne ferions-nous pas ? Je dis "Nous" et non pas "Je".
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Les Signes des Temps - Actualité Noblesse et Prétendants, Princes et Têtes Couronnées... Empty Re: Les Signes des Temps - Actualité Noblesse et Prétendants, Princes et Têtes Couronnées...

Message par Her Jeu 19 Mai - 12:09

http://www.gensdefrance.com/

Le Prince Jean d’Orléans, Duc de Vendôme

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PRINCE CHRETIEN

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

je dois dire plutôt chers amis,

Voilà bientôt six ans que j’ai entrepris une action.

La plupart d’entre vous m’avez aidé dans cette action, ou, pour certains, vous êtes sur le point de le faire. C’est pourquoi j’ai voulu aujourd’hui, juste avant la dispersion des vacances, vous rassembler pour faire un point avec vous. C’est une joie de se rassembler entre amis.

Je voudrais d’abord vous remercier ; oui, je vous dis merci pour votre collaboration, déjà si effective pour beaucoup d’entre vous, prochaine pour les autres. Sans vous, rien n’aurait été, rien ne serait possible. Merci encore de votre présence aujourd’hui. Vous êtes de toutes les régions de France autant et même plus que de Paris. Certains viennent de loin, même de très loin. Je salue en particulier ici la présence de mon ami Maître Charles Farès qui m’a reçu au Liban et y a organisé mes voyages.

Et puis, je suis sûr que vous serez heureux de vous connaître entre vous, de vous reconnaître, sachant que ce qui vous unit, c’est précisément notre commune action. Donc, tout à l’heure, vous profiterez du cocktail, j’allais dire, nous profiterons du cocktail pour mieux nous connaître, nous estimer, nous lier. C’est, je le pense, très important et c’est l’une des raisons essentielles de cette réunion. Que tous ceux qui participent à l’action commune se retrouvent pour mieux s’apprécier et pour mieux juger ensemble des principes et des buts de notre entreprise !

Car cette réunion nous permet de jeter un regard sur le travail accompli pendant six ans. Vous l’avez vous-même constaté : à force de faire, nous avons beaucoup fait. Combien de régions visitées ! Et, à chaque fois, ce sont des entreprises françaises, industrielles, agricoles, de grande qualité qui nous ont été montrées, des hauts lieux historiques où nous nous sommes recueillis, des familles que nous avons rencontrées, des villes où nous avons été reçus par toutes les autorités civiles, religieuses, culturelles. Et combien de pays aussi où nous avons été accueillis merveilleusement en raison de ce que nous étions et de ce que nous représentions. Je pense en premier lieu au Liban, au Québec, à la Louisiane.

Et tout cela s’est toujours fait comme il faut. Sans vaines prétentions, sans bruits inutiles. Toujours avec un travail de préparation fort et discret. Je suis un réaliste. Nous avons donné un style réaliste à ces déplacements, style qui nous caractérise et qui privilégie le travail de fond, la rencontre fructueuse, l’amitié vraie. C’est ainsi qu’il fallait commencer ; c’est ainsi qu’il faut continuer.

Et donc aujourd’hui nous pouvons mesurer le chemin parcouru. Je suis heureux de le faire avec vous. Nous avons bien avancé dans cette œuvre essentiellement capétienne où je m’insère dans la continuité dynastique, dans la suite de tous mes pères.

Cette étape où nous sommes arrivés et qui permet un bilan, ouvre aussi des perspectives. Ce sont ces perspectives qu’il convient d’examiner ensemble. Ceux qui me connaissent bien m’ont souvent entendu tenir le même propos : si j’assume le passé et tout le passé, c’est pour incarner le présent en vue de mieux préparer l’avenir. Sinon, je vous l’avoue, cette action n’aurait pour moi aucun intérêt. Je ne suis pas là pour réveiller des nostalgies. Certains peuvent s’y complaire : ce n’est pas notre affaire. Je travaille, je vous invite à travailler –je le répète- pour préparer l’avenir et un avenir possible. Je vous le redis : je suis un réaliste. Lucidement réaliste.

Alors, direz-vous, pourquoi cette association “ Gens de France ” ? Une association de plus ! Comme s’il n’y en avait pas déjà assez. Et bien non ! Justement : il en manquait une. Celle que nous lançons ce soir ensemble. Elle est spécifique. J’ose dire que précisément elle n’est pas tout à fait comme les autres. Et la meilleure façon de vous le prouver, c’est de développer devant vous la raison d’être de cette association.

Je l’explique en deux points.
Le premier touche à la finalité de l’association ; le second à la mise en œuvre de ses moyens.

υ Première idée :
cette association s’inscrit dans un projet et un projet plus vaste. Elle n’a donc pas sa finalité en elle-même. Nous ne nous associons pas ensemble pour le seul plaisir de nous associer et de poursuivre par une action commune un objectif associatif, si grand, si beau qu’il soit. Il s’agit ici d’un but qui représente plus que nos personnes, que nos centres d’intérêt, que nos passions. Ce but se définit dans un principe qu’il s’agit de faire valoir : le principe que ce soir je représente parmi vous, principe qui me dépasse, principe qui nous dépasse et dont pourtant je me porte garant et dont vous vous portez garants avec moi.

Prince, français, chrétien, voilà ce que je suis, voilà ce que je veux être, voilà comment j’agis. L’être définit l’agir en bonne philosophie. Mon mode d’action, donc notre mode d’action, est déterminé par le principe qui règle l’être d’un prince français, d’un prince chrétien, quels que soient par ailleurs mes qualités et défauts personnels.

Simplement, ce soir, je prends l’engagement devant vous, mes premiers associés, d’être ce que je suis et d’agir en conséquence. Telle est ma volonté déterminée.

Comme je le dis souvent : personne, absolument personne ne peut me reprocher d’être ce que je suis et donc d’agir en conséquence. Au contraire, tout le monde s’attend à ce que je sois prince, prince français, prince chrétien. C’est le contraire qui étonnerait. De même que tous les gens normaux demandent à un évêque d’être évêque, à un père de famille d’être père de famille, à un chef d’entreprise d’être chef d’entreprise et ainsi de toute personne à qui incombe une responsabilité. Et donc, les gens, spécialement les Gens de France, donc vous qui êtes les premiers à vous qualifier ainsi ce soir, demandent à Jean de France d’être Prince, prince français, prince chrétien.

α Prince chrétien :

c’est en tant que chrétien, “ très chrétien ” auraient dit mes ancêtres, que je considère mon rôle. C’est le principe supérieur qui a justifié et qui peut justifier demain l’instauration d’une royauté. Aujourd’hui un monde de possibles s’ouvre devant nous. Personne ne peut dire de quoi demain sera fait. Les vieux systèmes sont usés, leurs concepts aussi qui ne répondent plus à la réalité. Les mots du vocabulaire politique sont utilisés par les uns et par les autres dans des sens tellement différents que chacun peut y mettre sa passion, son intérêt, sa conception. Il n’y a plus de foi objective dans des principes métaphysiques qui soutiennent un régime dont les notions, même les plus élémentaires, sont remises en cause tous les jours par ceux qui y vivent et qui en vivent. Ce phénomène est, d’ailleurs, tout à fait normal. C’est tout simplement l’usure de tout ce qui passe ici-bas : hommes et théories.

Il n’en est pas de même de la foi chrétienne, de la foi catholique. Elle a su animer à travers les siècles par une volonté constante un projet qui a modelé la réalité sans la violenter, qui l’a orientée vers le bien sans prétention théorique, sans fanatisme idéologique, par sa connaissance exacte de la liberté de l’homme, de sa grandeur et de ses limites. Si demain, comme il est prévisible, il faut refaire un monde vivable, où chacun trouve sa place, la famille, la cité, les métiers, il y faudra une volonté faite d’énergie et de patience qui ne peut puiser sa force que dans la grâce du Christ. L’ignorer, ce serait présomption.

α Cependant il faut agir.

J’agis donc : Prince français, le cadre naturel de mon travail, c’est notre pays la France. Grâce à la levée de la loi d’exil obtenue par mon grand-père, le Comte de Paris, je suis né en France. J’ai été élevé en France, j’ai fait toutes mes études en France, même si je les ai complétées par des études économiques et financières aux Etats-Unis. J’ai fait mon service militaire comme officier français. Mon travail, je l’ai cherché et je l’ai trouvé en France. Cette France, je l’ai parcourue très jeune et de toutes les façons, à pied, à bicyclette, en voiture.
Depuis maintenant six ans, j’en fais la visite, région par région, systématique. Beaucoup d’entre vous sont les organisateurs de ces voyages.

Mon but est de connaître la France, de connaître les Français et d’être connu d’eux, non pas d’abord comme un personnage médiatique, mais comme un Prince français, réaliste, soucieux de son pays et de ses compatriotes, selon une tradition familiale immémoriale. J’aime les rapports directs et concrets. J’aime voir de mes yeux, entendre de mes oreilles. Que vous dire ? En un mot : j’aime la France, comme tous mes pères. Je travaille pour elle. Et comme je sais que la France est nécessaire à l’équilibre de l’Europe et du monde, en travaillant pour la France, j’ai conscience d’œuvrer aussi pour la véritable Europe de la civilisation, celle que nous attendons. Dans mes déplacements à l’étranger, et surtout dans l’espace de la francophonie, je constate une attente : la France a encore une place à tenir, un rôle à remplir. J’ai entendu bien des confidences à ce sujet et je suis heureux de représenter la France dans mes déplacements à l’étranger. Il y a là beaucoup de bien à faire.

α Je suis chrétien, je suis français, je suis prince.

Prince de France, je sais ce que ces mots recouvrent, à quoi ils m’obligent, à quoi ils me prédestinent. L’histoire parle tellement fort qu’il n’est pas nécessaire — du moins pour moi — d’ajouter à son discours. En revanche, l’avenir, notre avenir français pose des interrogations, attend des réponses. La question monarchique, ou, si vous préférez, les questions institutionnelles s’intègreront tout naturellement à notre travail. Et comme je suis un réaliste, je crois qu’au fur et à mesure que l’œuvre avancera, notre œuvre, le jeu des questions et des réponses sur les institutions sera mené de manière spontanée, vivante, d’autant plus intéressante. Comment un Français soucieux de sa patrie ne se poserait-il pas des questions — et d’honnêtes questions —, en voyant un Prince de France œuvrer pour la France en accord avec des Français, avec les Français ? La réflexion naîtra de l’action et l’action se nourrira de la réflexion.

De quoi s’agit-il ? de servir. Et cela dès maintenant. Mon métier de Prince, c’est de servir. J’appelle pareillement mes amis à servir. Servir, c’est se dévouer, mais pas pour le simple plaisir du dévouement —ça existe — mais, dans le cadre de notre association, c’est se dévouer à un bien commun supérieur à tous nos biens particuliers. Nous savons tous comment la notion même de bien commun est négligée à l’heure actuelle. Il nous appartient de la remettre en valeur. Nous ferons du service du bien commun une pratique. Le service du bien commun justifiera les buts de l’association ; il permettra en premier lieu de favoriser les relations entre les personnes. L’individualisme moderne pulvérise les communautés naturelles. L’association “ Gens de France ” promeut déjà en elle-même une société de services où les relations humaines ont toute leur importance, leur dignité. La relation entre les personnes est la source de la civilité. Voilà déjà une première fin à poursuivre.

L’association n’en contribuera que mieux au bien de la France qui est le but qu’elle s’assigne. Car le bien commun chez nous s’appelle concrètement le bien de la France, pas un bien théorique, mais un bien pratique. L’association “ Gens de France ” œuvrera, modestement d’abord, puis de mieux en mieux, en fonction de son dynamisme et de ses capacités, à tout ce qui peut favoriser la vie de la France. Le domaine est vaste, direz-vous. Sans doute. Nous ferons des choix ; nous en avons déjà fait. Mais nous nous donnons comme vocation générale de travailler à ce “ mieux vivre ” français dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Vous savez, c’est déjà un peu ce que j’ai fait depuis six ans en portant mon intérêt sur toute sortes d’actions culturelles, religieuses, patrimoniales, éducatives, industrielles, viticoles, agricoles, sans parler de mes rencontres avec les familles.

A quoi s’ajoute le désir d’aider au rayonnement de la France à l’étranger. Nos voyages y contribuent véritablement. La France doit être connue et aimée.

Faut-il dire que ce service à quoi se reconnaîtront les Gens de France, ne va pas sans un partage de communes valeurs ? Ce beau mot de “ valeur ” est tellement employé de nos jours en n’importe quel sens qu’il en est galvaudé. Rappelons-le : pas de justes valeurs sans principes vrais. C’est le souci de vérité qui doit nous animer. Il suppose une certaine humilité, ne serait-ce que pour mieux appréhender la réalité. Rien ne sert de s’exciter sur des projets si on est en dehors des réalités. Du coup, il convient d’agir avec sagesse. J’insiste sur cette sagesse nécessaire : notamment, il est inutile et malsain de vouloir forcer les choses et les gens. Nous n’agirons que dans le respect de la volonté de chacun. Ce point est pour moi capital : je l’ai toujours dit à mes amis et collaborateurs. En revanche, l’engagement accepté devient alors un engagement d’autant plus fort. Nous faisons “ Gens de France ”, non pas pour nous amuser — même si nous nous amuserons —, nous faisons “ Gens de France ” avec la volonté d’aboutir. Cela va sans dire, cela va mieux en le disant.

Et bien, tout cela existe déjà en partie. Je travaille déjà avec des structures existantes qui fonctionnent bien. Ainsi sont préparés ces voyages qui fournissent en quelque sorte la matière première de mon action ; je rencontre de plus en plus de monde, mais de préférence en petits groupes pour des points de travail précis. Quelques amis et collaborateurs m’aident pour ces voyages et ces rencontres. Je cherche pareillement à délivrer un message lisible, clair, soit par des entretiens, des interviews, soit par des discours, soit par des discussions. Il faut travailler fonds et forme. Là aussi des petits groupes de collaborateurs travaillent avec moi, mènent des réflexions de fonds, me présentent des propositions. C’est passionnant et pour moi d’un très grand service. Pour mieux agir, il faut aussi des leviers, des relais. Cela s’organise dans différents milieux. Je salue ici la présence de Patrick Haizet, le président de “ l’Oeillet blanc ”, qui succède à cet ami très cher que fut Guy Coutant de Saisseval. Enfin, comme il se doit, un secrétariat administratif s’est avéré très rapidement indispensable.

Voilà, ces structures se sont formalisées peu à peu ; et voici qu’aujourd’hui se fait sentir de manière pressante le besoin d’une structure plus officielle, plus déclarée qui permette, d’une part, de regrouper nos amis, de rassembler leurs énergies et leurs volontés de servir et, d’autre part, de donner une portée plus large à nos projets, à notre projet.




υ Et j’en viens naturellement à mon deuxième point :

l’association “ Gens de France ” est l’entité juridique qui va mettre en œuvre les moyens de porter le projet. C’est évident : il va falloir se donner peu à peu les moyens de réussir. Je serai ici plus bref, car le secrétaire général de l’association, Patrice Vermeulen, aura l’occasion dès ce soir, et au fur et à mesure des événements, de vous développer et de vous préciser ces moyens. J’insisterai pour ma part sur quelques points très simples.

Le projet que nous avons défini est en lui-même structurant ; il est fédérateur comme le principe dont il émane. Alors, s’il vous plaît, pas de dispersion ! Chacun est libre d’appartenir à d’autres groupes, mais quand il s’agit de “ Gens de France ”, on doit se retrouver sur le même projet. Il s’agit de faire avancer les choses et non de les bloquer. Tout s’en portera mieux.

Autre point auquel j’attache de l’importance. Tout en reconnaissant à l’association son caractère associatif, je souhaite que s’y ajoute un esprit d’entreprise au sens concret du terme, bref, que ceux qui y travaillent –moi le premier- se sentent tenus par une obligation de résultat. Cela pour éviter l’à-peu-près, l’amateurisme, le laisser-aller, mais aussi bien les luttes de pouvoir et les règlements de comptes. Donc, je recommande en même temps que l’esprit d’équipe sur le projet fédérateur une grande souplesse dans l’organisation pour plus d’efficacité. Je crois utile de rappeler qu’il vaut mieux se fixer des objectifs précis, solides, limités que de chercher des amas confus d’objectifs divers et divergents. La précision et la solidité des objectifs s’accompagnent de rigueur dans les moyens.

Enfin — et ce souhait, je veux en faire une formule d’action —, il convient d’avoir, tout en gardant nos principes, un esprit d’ouverture, non pas pour se disperser, mais pour attirer. Que nous soyons comme des aimants ! Ou, pour prendre une autre image qui nous parle d’esprit missionnaire : si saint Pierre a défini la foi de la première communauté chrétienne, c’est saint Paul qui l’a divulguée au monde. Soyons un peu comme saint Paul !

Pour terminer, je voudrais évoquer rapidement devant vous quelques thèmes sur lesquels j’ai déjà travaillé et sur lesquels l’association pourrait poursuivre le travail, pour mieux accompagner ma réflexion et mon action.

α Dans le domaine culturel : la défense du patrimoine et le développement des arts aujourd’hui.

α Dans le domaine éducatif : la famille, l’école, la transmission du savoir et, plus généralement, le développement des sciences et des techniques, particulièrement sous l’angle de l’éducation et de l’instruction.

α Dans le domaine social : l’enfance maltraitée, les personnes handicapées. Je crois pouvoir dire que je m’y suis beaucoup donné.

α Dans le domaine économique, je me suis intéressé surtout aux entreprises familiales. J’en ai visité déjà beaucoup et ce sont celles qui m’intéressent le plus.

α Dans le domaine institutionnel, ma réflexion, mes investigations, mes conversations avec les élus locaux et les hommes politiques portent sur l’Etat et sur ses missions qualifiées depuis quelques temps très justement de “ régaliennes ”, sur les régions et leur vitalité et sur les pays, autrement dit, la décentralisation concrète.

α Enfin, dans le domaine international, je réfléchis sur les effets de la mondialisation et je pense qu’il est de plus en plus nécessaire d’y parer par des politiques de proximité qui enracinent les gens. Je crois donc aux politiques régionales, aux politiques nationales et je crois à la francophonie. C’est à l’heure actuelle un atout majeur de la France dans le monde.

Voilà un rapide aperçu des thèmes de mes voyages et de mes entretiens.

En conclusion, je vous invite donc, si vous le voulez bien, à travailler ensemble à cette œuvre que j’ai entreprise. Vous en avez noté l’esprit particulier. C’est une œuvre personnelle, je le dis pour moi ; je voudrais que vous puissiez le dire pour vous. Cette œuvre personnelle se fait dans le cadre des principes de la Maison de France. Et, vous l’avez tous compris, elle est au service de notre pays, la France. C’est pourquoi l’association a pris le nom de “ Gens de France ”.

Bon vent à “ Gens de France ”

Je passe la parole au secrétaire général Patrice Vermeulen.
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Les Signes des Temps - Actualité Noblesse et Prétendants, Princes et Têtes Couronnées... Empty Re: Les Signes des Temps - Actualité Noblesse et Prétendants, Princes et Têtes Couronnées...

Message par Her Jeu 19 Mai - 12:11

http://www.gensdefrance.com/

Le Prince Jean d’Orléans, Duc de Vendôme

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La politique extérieure de Louis XVI

En avril 1777, à Vienne, Joseph II était empereur, mais c’est sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse, qui gouvernait, laissant à son fils le temps d’entretenir ses rêves de conquête – et de faire des voyages. C’est ainsi qu’il se rendit à Paris, sous une identité d’emprunt, d’abord pour voir sa sœur Marie-Antoinette, mariée depuis sept ans, et reine de France depuis trois ans, et aussi pour observer discrètement la vie politique et les mœurs de la société parisienne. Mais il avait, avant tout, un objectif précis : obtenir que Louis XVI donne son aval à son projet de mainmise de l’Autriche sur la Bavière. Depuis 1648, depuis le traité de Westphalie, la France était, en Allemagne, en position d’arbitre : elle était de fait garante du maintien de l’équilibre entre les puissances germaniques. Sans doute une alliance avait-elle été signée avec Vienne, concrétisée par ce mariage royal, une alliance qui ne cachait rien de sa raison d’être : une mise en garde à la Prusse, aux ambitions dévorantes, qui avait déjà fait main basse sur la Silésie. Mais Joseph II tenta de s’appuyer sur cette alliance défensive pour nourrir ses propres ambitions. Il joua de la séduction, et de sa qualité de beau-frère, pour essayer d’amadouer le jeune roi de France, prenant son caractère affable pour un encouragement. Mais Louis XVI, de son côté, n’avait rien oublié de la manière brutale dont, cinq ans auparavant, l'Autriche s’était entendue avec la Prusse et la Russie pour dépecer la Pologne. Toujours affable, en effet, mais intraitable, il restera fidèle à son rôle de gardien de la paix de Westphalie : l’empereur germanique regagnera Vienne les mains vides.

Cette anecdote est une très parlante illustration de ce que sera l’axe constant de la politique étrangère de Louis XVI : assurer la paix en résistant à toutes les ambitions impériales ou nationales mettant en péril les équilibres internationaux. Il s’inscrivait là dans la tradition de la politique de Richelieu et de Mazarin qui entendait faire de la France le champion des petites nations aux prises avec les impérialismes prédateurs, qu’ils soient continentaux ou maritimes.

On a souvent évoqué les lacunes de l’éducation de Louis XVI, comme les limites de son caractère. Il convient pourtant de ne le faire qu’avec discernement. Devenir orphelin, et du même coup Dauphin de France, dès l’âge de 11 ans, ne peut que laisser des traces. Mais ce sont bien les éléments les plus positifs des influences reçues et de son tempérament personnel qui se manifestent à la fois dans l’intense curiosité d’esprit dont il fera preuve toute sa vie, et dans ce sens de la mesure dont il ne se départira jamais. Homme de son siècle, très au fait, par exemple, de la situation en Europe centrale ou dans le monde méditerranéen, il se tenait aussi parfaitement au courant du détail des débats parlementaires anglais. Il parlait d’ailleurs cette langue à une époque où ce n’était en rien nécessaire dans les relations diplomatiques, l’usage du français y étant largement prédominant.

D’autre part, profondément croyant, il n’admettait pas qu’un roi chrétien, tant en politique intérieure que dans les relations internationales, pût violer impunément la morale.

Une grande voix résonnait, cependant, à ses oreilles, celle du cardinal de Richelieu dans le « testament politique » destiné à son aïeul Louis XIII – ce « bréviaire de l’homme d’Etat », disait Sainte-Beuve – qui demeure une haute leçon de politique : le « jeu » que la France peut mener sur l’échiquier du monde y est exposé avec la plus pénétrante clairvoyance.

Un point de ce « testament » avait particulièrement retenu son attention, celui où le Cardinal affirme que « la puissance de la France requérait qu’elle soit puissante sur la mer » et où il énumérait les raisons faisant obligation à ce pays de disposer d’une marine puissante. C’est une tâche à laquelle Louis XVI s’attachera ardemment, y vouant une attention persévérante, se préoccupant, notamment avec son ministre de la marine Sartine, des moindres détails sans jamais perdre de vue le cœur de son souci stratégique.

Si ce jeune roi – il venait d’accéder au pouvoir à 20 ans — avait une passion, en effet, elle était moins continentale que maritime. Avide de savoir, Louis XVI était fasciné par les océans, le grand large et les découvertes géographiques qu’ils promettaient. Ce « navigateur immobile », comme on l’a appelé, restera jusqu’à ses derniers instants hanté des mêmes rêves qu’un La Pérouse. Le grand secret de sa lutte victorieuse contre l’Angleterre est peut-être à chercher là : plus que la revanche sur le Canada perdu, plus même que la défense de nos libertés commerciales, ce qu’il voulait, au plus profond de lui-même, c’est que la France, à la veille du nouveau siècle qui approchait, affirmât sa présence dans la grande découverte du monde, notamment en garantissant la liberté des mers.

Cependant, la querelle avec les Anglais du roi George III demeurait profondément marquée par les conséquences de l’humiliant Traité de Paris de 1763 qui avait mis fin à la Guerre de Sept ans. L’opinion publique, en France, faisait la part belle à l’esprit de revanche. De plus, treize colonies anglaises d’Amérique, en pleine expansion économique et sociale, étaient en état d’insurrection contre Londres. Une vision déjà « romantique » de la cause de ces insurgents se développait. Elle fut popularisée par un Beaumarchais qui, venant de se faire une notoriété avec son Barbier de Séville donné à la Comédie française, allait se faire marchand d’armes au profit des Américains, et le très bouillant avocat de leur cause. Une autre bouillonnante figure n’allait pas tarder à apparaître : le jeune marquis de La Fayette, qui n’hésitera pas à laisser sa femme enceinte pour rejoindre, en engagé volontaire, les rangs américains.

Louis XVI, très à l’écoute des mouvements d’opinion, n’entendait pourtant pas y céder sans subordonner son propre sentiment à sa vision de l’intérêt national. Il la voulait empreinte de prudence et de lucidité, tout autant qu’il entendait respecter et, autant que possible, faire respecter les principes de morale internationale qu’il avait fait siens. Il est sûr qu’il a été d’emblée peu favorable à l’idée d’en découdre trop vite avec la puissance britannique. Avec son grand ministre des Affaires étrangères Vergennes, il redoutait notamment qu’une victoire des insurgents n’incitât les Anglais à chercher des compensations aux dépens de nos possessions des Antilles et de l’Océan Indien, à un moment où la marine française n’était pas encore parvenue au niveau requis. Il était d’autre part très conscient des difficultés financières du royaume. On ne peut exclure qu’il ait alors pressenti quelque chose du cruel destin qui l’attendait, dont on sait à quel point il fut lié à l’endettement de l’Etat et au blocage par les parlementaires des nécessaires réformes fiscales. En 1792, évoquant ce moment, il dira : « On a un peu abusé de ma jeunesse, dans ce temps-là ; nous en portons la peine aujourd’hui. La leçon est trop forte pour l’oublier. » Le temps, l’expérience l’avaient alors mûri : il mourra avant d’avoir pu donner le meilleur de lui-même. Mais n’anticipons pas.

L’Angleterre de cette époque était elle-même en situation financière délicate : voulant pressurer ses colonies, elle amena celles-ci à la révolte. Consciente de l’aide que pouvaient recevoir par mer les rebelles américains, elle mettait une pression de plus en plus forte sur les navires de commerce français naviguant sur l’Atlantique. Jusqu’au point où ces interventions abusives de la Royal Navy apparurent insupportables. Louis XVI suivait la situation, aussi sensible aux humiliations imposées aux marins marchands français qu’aux atteintes ainsi faites au droit international.

Au nom du principe de la liberté des mers, il donna l’ordre à la Marine royale de protéger des interventions britanniques non seulement les bâtiments de commerce français, mais ceux des pays neutres. Puis, appuyé par Vergennes, il marqua lui-même le point de rupture en décidant qu’une aide directe soit apportée aux insurgents. A condition, cependant, que, dans un premier temps, elle restât secrète. Il importait en effet de gagner du temps, l’effort d’armement naval français n’ayant pas encore atteint tous ses objectifs. D’autre part, bien au fait de la politique anglaise, Louis XVI mesurait que le gouvernement tory de Frederick North était bien plus rassurant pour les intérêts français qu’un éventuel retour au pouvoir de William Pitt, dont la politique serait plus agressive vis-à-vis des Français – avec, en outre, le risque d’un arrangement final avec les insurgents qui se ferait dans le dos de la France, et peut-être même sur son dos.

* *
*

La situation internationale de l’Europe était alors relativement claire. En Allemagne, l’équilibre était toujours sauvegardé, même si le terrain gagné par la Prusse en Silésie avait réveillé ou révélé ses appétits, si l’Autriche de Joseph II escomptait faire prévaloir les siens et si la Pologne, déjà largement amputée, restait menacée du pire. Mais ces pays n’interviendront pas dans le nouveau conflit.

Par contre, la Russie et surtout la Hollande défendront ouvertement le principe de liberté des mers contre les exactions de la marine britannique.

Du côté espagnol, le "Pacte de Famille" entre Bourbons apportait à la France une alliance apparemment solide. Madrid poussait à la guerre contre une Angleterre honnie, et aux dépens de ses voisins et rivaux portugais, proche des Anglais, en tentant de faire miroiter à la France de vastes perspectives au Brésil. En même temps, l’Espagne redoutait que l’exemple des Américains insurgés ne contamine ses propres colonies. Pour la France, la fiabilité et l’efficacité de l’Espagne n’étaient donc rien moins que sûres : « Il serait dangereux de la décourager – et peut-être imprudent de la rassurer » résumait Vergennes. Louis XVI adressa alors à son cousin Charles III une lettre où se révèle tout son tempérament : « Je connais l’aversion de Votre Majesté pour la guerre et je partage bien sincèrement ce sentiment. Peut-être n’y eut-il jamais d’occasion où les apparences d’une guerre avec l’Angleterre soient moins probables : pas la plus petite dispute entre eux et nous. Mais la malheureuse politique de cette nation fait qu’on ne peut compter sur rien avec elle. Elle est très occupée dans ses colonies d’Amérique, et quoique je ne crois pas qu’elles s’accommodent jamais avec la métropole, cependant quelque fausse politique peut présenter au peuple anglais la guerre avec nous comme un remède aux maux présents. Je pense donc qu’on doit porter toute notre attention sur les préparatifs qu’on doit y apporter, et prendre de concert les précautions les plus utiles pour éviter la guerre… Quand on nous verra toujours unis et agissant toujours de concert, nous en imposerons toujours. » On le voit, si le jeune roi livre ici beaucoup de ses sentiments les plus sincères, il révèle aussi son sens de la subtilité diplomatique.

Cependant, la mécanique guerrière était lancée. En France, l’opinion était de plus en plus chauffée à blanc. Les interventions très habiles de Benjamin Franklin rencontraient un accueil enthousiaste. La Fayette, engagé volontaire auprès des insurgés, était revenu à Paris pour plaider leur cause. Louis XVI s’abritant derrière le respect de la morale internationale, Beaumarchais s’adressa directement à lui, n’hésitant pas à en appeler à Machiavel contre Fénelon : « Le roi qui voudrait seul être exactement juste au milieu des méchants et rester bon au milieu des loups s’en verrait bientôt dévoré, lui et son troupeau. » Mais ce roi qui temporise et aimerait éviter la guerre, en même temps s’y prépare. Les chantiers navals travaillent à plein rendement. Les arsenaux également. Armes et munitions remplissent les magasins. Il faut, le moment venu, être prêt.

C’est l’agressivité croissante de la marine britannique qui fera le reste. Habité de son métier de roi, Louis XVI était trop conscient de ses responsabilités politiques pour imaginer de les fuir. Et le 6 février 1778, il jeta les dés, en signant à Versailles un traité d’amitié avec les 13 provinces unies d’Amérique, qui était non seulement un traité politique reconnaissant leur indépendance, mais aussi un traité d’alliance offensive et défensive prévoyant qu’il n’y aurait pas de paix séparée et que les Américains contribueraient à la protection des possessions et intérêts français d’Amérique.

Jusqu’au dernier moment, Louis XVI se sera efforcé de « tenir les deux bouts de la chaîne » : d’un côté, il entendait ce que lui dictaient sa conscience, ses convictions et sa propre appréhension des évènements ; de l’autre, il écoutait les conseils de ses ministres, surtout Vergennes aux Affaires étrangères, et Sartine à la Marine, tout en restant à l’écoute de l’opinion. Et, le moment venu, il a pris sa décision. Il faut souligner à quel point, malgré les passions exacerbées, malgré les appétits qui, quinze ans après la guerre de Sept Ans, s’éveillaient de toutes parts, et malgré tout ce qu’avaient de légitime les intentions profondes de la France, sa décision ne fut prise qu’au terme d’une longue, attentive et lucide réflexion.

Il faut aussi souligner un autre effet de la politique étrangère de Louis XVI. Elle permit que la France se trouvât alors dans la meilleure configuration internationale possible : face à une large coalition européenne, privée de tout allié utile, l’Angleterre se retrouva isolée, comme mise au ban des nations, tombant dans le piège auquel succomberont, plus tard, la France napoléonienne, puis l’Allemagne des guerres du XXe siècle. En plus de son dispositif d’alliances, la position prise par la France de défense du droit des gens apparaissait alors comme moralement la plus forte, la plus inattaquable : une leçon que les Britanniques n’oublieront pas…

La guerre alors s’engagea. Je ne reprendrai pas le détail d’évènements que chacun, ici, connaît bien. Je rappellerai seulement qu’elle s’engagea d’abord, tout naturellement, sur mer – et que la toute nouvelle marine française fit merveille. Il y eut, en premier lieu, ce qu’on a appelé la « guerre des convois ». Sur l’océan, les bâtiments de commerce, y compris ceux des pays neutres, se sont trouvés de plus en plus efficacement escortés et protégés. Puis il y eut la guerre des Antilles. Dès 1779, la Marine royale fit subir de lourds revers à la Royal Navy, conquérant les îles les unes après les autres comme des perles : la Dominique, Saint-Vincent, la Grenade… Des marins de grande race se sont fait un nom : d’Orvilliers, Bouillé, d’Estaing, et bientôt de Grasse, Guichen, La Motte-Picquet, Suffren… L’effort de construction navale, d’équipement en artillerie de marine et de formation de marins, hommes et officiers, portait tous ses fruits.

Mais la marine n’a pas limité son rôle aux batailles en mer, elle a aussi fait débarquer à terre hommes et matériel pour soutenir les troupes de Washington.

Au début, en 1779, le succès n’est pas encore au rendez-vous, et l’amiral d’Estaing échoue devant Savannah. Mais bientôt survient le moment crucial de cette guerre, le moment où va apparaître celui-là même que nous commémorons aujourd’hui. Louis XVI avait approuvé l’envoi en Amérique d’un corps expéditionnaire, et décidé qu’il serait confié au comte Jean-Baptiste de Rochambeau. Un choix plus qu’opportun : Rochambeau allait s’avérer un stratège de grande classe, autant qu’un remarquable tacticien. De plus, il sut gérer au mieux les relations entre les troupes françaises et américaines, ainsi que ses rapports personnels avec Washington.

En mai 1780, de Brest, la flotte appareillait et, après une traversée d’un peu plus de deux mois, entrait dans la rade de Newport. Le corps expéditionnaire fort de 6000 hommes pouvait débarquer. En même temps, l’aide française en matériel et surtout l’aide financière permirent à Washington de renforcer considérablement l’équipement de son armée.

Après une série de succès et de revers laissant une situation indécise, l’année 1781 sera décisive. Arrivant des Antilles, la puissante flotte de l'amiral de Grasse, forte de vingt-huit navires, vient mouiller dans la baie de Chesapeake. Le 5 septembre, elle est rejointe par une flotte britannique équivalente cherchant à la bloquer dans la baie. Plus rapide, de Grasse en sort en force et là, le tir de l’artillerie française, extrêmement précis et efficace, contraint la flotte anglaise à prendre la fuite. Ce sera, pour la Royal Navy, la défaite humiliante et sans recours de la baie de Chesapeake, une défaite qui lui coupait toute possibilité d’envoyer renforts et ravitaillement aux Britanniques enfermés dans Yorktown.

Car, à terre, les Français de Rochambeau et les Américains de Washington avaient pu faire leur jonction, obligeant le gros de l’armée du général Cornwallis à se réfugier dans cette bourgade de Virginie, commandant l’embouchure de la York à l’entrée de la baie. L’expérience française dans la guerre de siège, le talent de Rochambeau et sa bonne entente avec Washington assurèrent une issue rapide : le 19 octobre, la capitulation anglaise sans condition, si elle ne mettait pas encore fin à la guerre, scellait l’indépendance effective des Etats-Unis.

Les Français pouvaient, à juste titre, tirer quelque fierté de cette victoire. « Jamais la France n’eut un avantage aussi marqué sur l’Angleterre que celui-là », dit alors Rochambeau. Vrai au moment où il le prononçait, ce mot devait, on le sait, le rester pour l’avenir.

La guerre allait encore se prolonger un an, avec ses heurs et malheurs. Dans les malheurs, pour Louis XVI, il y aura la défaite de de Grasse devant les Saintes, et l’échec du siège de Gibraltar. Au compte des bonnes nouvelles, il y a eu la prise de Minorque, mais il y a eu surtout la grande épopée du bailli de Suffren.

Par l’espace où elle se déroulait, la guerre était devenue mondiale en apportant le feu jusqu’aux Indes. L’allié hollandais directement concerné, était pour la France un atout. Car c’est au rêve britannique d’impérium mondial que Louis XVI entendait mettre un coup d’arrêt. Jamais l’éternel combat de la France contre les empires n’avait pris une telle dimension, une dimension planétaire.

A Versailles, le roi se heurta à l’opposition d’une bonne partie de son cabinet, qui ne voyait dans une opération aux Indes qu’une aventure chimérique et sans issue. Il tint bon, imposant qu’on y expédie des renforts. Pierre-André de Suffren, marin provençal hors-pair, bailli de l’Ordre de Malte, qui s’était fait remarquer aux Antilles, y fut envoyé. Ses exceptionnels talents le feront bientôt désigner comme chef d'escadre. Après avoir, dès avril 1781, brillamment étrillé une flotte anglaise au Cap Vert, il fait le tour du cap de Bonne Espérance, fait escale à l’île de France, aujourd’hui l’île Maurice, puis, contournant les Maldives et Ceylan, rejoint le golfe du Bengale. Là, en 1782, jouant habilement de l’alliance avec le très anglophobe nabab Hayder Ali, il s’empare de Gondelour, forteresse anglaise proche de Pondichéry, sur la côte de Coromandel. Puis il remporte la bataille de Négapatam dans un territoire hollandais du sud de l’Inde, et enfin réussit à débarquer à Trincomalé, sur la côte orientale de Ceylan, que les Anglais avaient arrachée aux Hollandais. On imagine la joie de Louis XVI lorsqu’on lui rapporta ces quatre brillantes victoires. Ce seront les dernières de cette guerre. Ce seront aussi les dernières de la « Royale » avant la tragédie de Trafalgar.

* *
*

La guerre elle-même, si usante pour les finances des uns et des autres, s’acheminait vers sa fin. Le temps des négociations commençait. Les Anglais, dans une ultime tentative d’éviter l’indépendance des Treize Etats unis, firent des avances à la France, tentant d’enfoncer un coin dans l’alliance franco-américaine. Louis XVI refusa avec hauteur de céder à la tentation du cynisme. Il évitait pourtant un rejet trop brutal des Anglais, connaissant les risques qu’il y a à humilier à l’excès un adversaire. De plus, son ministre Vergennes, si souvent taxé d’anglophobie, le poussait à se rapprocher de Londres, ayant appris que l’Autriche se rapprochait, elle, de la Russie. En même temps, le roi dut résister à d’excessives ambitions manifestées par l’Espagne. Last but not least, il lui fallut affronter les négociateurs américains qui, bafouant les consignes qu’ils avaient reçues du Congrès, manquèrent délibérément à l’esprit du traité de 1778. A nouveau, Louis XVI se trouvait aux prises avec des nationalismes outranciers auxquels il ne cessa ni ne cessera de résister. On sait qu’il a participé lui-même très directement aux négociations, défendant non seulement les intérêts de la France, mais aussi, dans la limite où il les jugeait raisonnables, ceux de ses alliés.

Quand l’armistice mettant fin aux hostilités fut signé à Versailles, le 20 janvier 1783, ce sera, pour Louis XVI, le triomphe logique de ses efforts constants pour défendre sa conception de la morale internationale. Ce faisant, il avait replacé la France dans une situation qui lui permettait de tenir son rôle et son rang dans le concert des nations, fondé sur un idéal de mesure et de défense des équilibres. A contrario, la grandiose mais dramatique épopée napoléonienne, puis les tragiques conséquences de celles issues de l’espace germanique au XXe siècle, n’ont-elles pas donné raison à sa vision des choses ?

* *
*

Vous me permettrez un dernier mot sur ce qui restera la grande passion de Louis XVI : la mer.

Lorsque l’explorateur britannique James Cook engagea sa troisième expédition dans le Pacifique, Louis XVI, en pleine guerre avec l’Angleterre, avait intimé l’ordre à la Marine royale de le respecter et le considérer comme un neutre. Après la mort de Cook, avec encore en tête le souvenir de l’aventure maritime du bailli de Suffren aux Indes, Louis XVI lança une grande expédition autour du monde dans le but, notamment, d’établir une cartographie complète de la planète. Il la confia à un officier de marine qui s’était, lui aussi, distingué aux Antilles : Jean-François de La Pérouse. C’est ainsi que, par une belle journée d’été de 1785, les deux vaisseaux La Boussole et L’Astrolabe appareillèrent de la rade de Brest.

Littéralement passionné par l’idée, le roi avait lui-même établi l’itinéraire à suivre. Sans nul doute avait-il trouvé là l’ultime réponse à ses attentes, à ses espoirs, à ses vœux les plus profonds.

L’un et l’autre, Louis XVI et La Pérouse, le roi et le marin, vont voir leurs trop courtes vies brisées par des tempêtes qui les auront violemment submergés.

Au moment où nous commémorons le lieutenant-général de Rochambeau, un héros que les circonstances leur ont rendu si proche, c’est à eux, aussi, que je pense, tenant, aujourd’hui, avec vous, à cultiver leur mémoire et à méditer leur exemple.
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Message par Her Sam 28 Mai - 12:35

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Boite à outils du militant légitimiste

PETIT RECUEIL D’ARGUMENTS EN FAVEUR DE LA MONARCHIE
lundi 12 mai 2008, par MabBlavet

Au cours de leurs discussions, les militants royalistes sont confrontés à l’ignorance de nos contemporains au sujet de la monarchie. Bien souvent, ce sont les mêmes objections auxquelles ils ont à répondre, les mêmes préjugés qu’il faut démystifier. Sous forme de conversation, ce texte constitue un argumentaire de base.
Sommaire
La Monarchie, c’est le passé
La monarchie est un régime fondé sur l’arbitraire
A-t-elle un avenir en France ?
Les Français ne sont pas prêts pour la (…)
La Monarchie héréditaire, c’est le risque d’un (…)
La Monarchie, c’est l’arbitraire d’un (…)
Les royalistes sont divisés
Le traité d’Utrecht, par les renonciations (…)
Les Français ne peuvent accepter un Roi (…)
Le comte de Chambord a reconnu les Orléans (…)
Louis XX descend d’Isabelle II d’Espagne, ce (…)
Louis XX est issu d’un mariage annulé
Louis XX y croit-il ?

RAPPEL DES LOIS FONDAMENTALES DU ROYAUME

MESSAGES DU PRINCE

La Monarchie, c’est le passé.

Il faut entendre sous ce terme monarchie : monarchie à la française, c’est-à-dire la royauté.
En France, la Monarchie est souvent associée à l’histoire, tandis que la république est associée à une ère nouvelle née après 1789. Pour ses adversaires, la monarchie est le passé, donc, c’est rétrograde.

Mais la république, comme la Monarchie, est une forme d’institution, de gouvernement qui n’est pas liée à une époque. On la trouve dans la plus haute antiquité comme aujourd’hui. Dans l’histoire du monde, république et monarchie alternent avec d’autres formes de gouvernement, l’empire ou la dictature par exemple.

La Monarchie permet de conduire la politique dans une perspective historique. Elle est le garant du véritable progrès : comme pour les sciences physiques qui nécessitent d’accumuler les expériences dans un esprit pragmatique, les sciences sociales ne peuvent assurer le progrès que si elles retiennent les enseignements des expériences passées, hors de toute idéologie.

La Monarchie a l’expérience des siècles, elle est aussi la capacité de prévoir le long terme, par le souverain en ses conseils, débarrassé des soucis de réélection. Elle garantit le véritable progrès qui ne réside pas dans la jouissance égoïste ou dans la recherche de l’enrichissement à tout prix, mais dans la recherche et la conservation du bien commun qui est l’unité de la paix, le mieux vivre ensemble.

Il faut effacer dans les esprits : Monarchie/passé, République/progrès.

L’idée que l’histoire “avance” dans le sens du progrès est une illusion, née au temps des Lumières, selon laquelle les progrès des sciences et des techniques entraîneraient des progrès dans tous les autres domaines (morale, société, etc.). On voit de nos jour ce qu’il en est de cette chimère qui a conduit l’homme à violer la nature en se prenant pour le Créateur au lieu de la respecter en l’apprivoisant.

De même, la nature de l’homme ne change pas avec le temps. Contrairement à la République inspirée par les idéologies, la monarchie traditionnelle française n’a jamais eu pour ambition de faire évoluer l’homme vers le surhomme, de transformer sa nature, mais simplement, de rendre les personnes meilleures en développant chez elles les vertus, en leur faisant donner le meilleur d’elles-mêmes dans leur participation au bien commun.

C’est cet effort constant ― conduit génération après génération ― qui a fait s’épanouir la civilisation dans notre pays, et que les idéologies filles de la Révolution, s’acharnent à effacer les traces en promouvant l’individualisme, son esprit de révolte, d’irresponsabilité et de jouissance.

La monarchie est un régime fondé sur l’arbitraire.

Non. Pour (au moins) deux raisons.

D’abord parce que la monarchie était statutaire selon la terminologie de l’époque, c’est à dire qu’elle était régie par des règles ― les Lois Fondamentales du Royaumes ― qui sont une sorte de constitution. La Couronne (on dirait de nos jours l’État) était au-dessus du Roi. Ce dernier occupait une fonction (celle de diriger ses sujets en bon père de famille), mais n’était pas propriétaire du pouvoir. C’est ce qui différenciait la monarchie capétienne de celle des Mérovingiens ; c’est ce qui différencie la monarchie française des dictatures.

Ensuite, parce qu’entre l’État et le citoyen, les corps intermédiaires filtraient les lois dans leurs applications et participaient par délégation à l’autorité royale (principe de subsidiarité). Au sein des corps intermédiaires (métiers, paroisses, Parlements, assemblées diverses, cahiers de doléances etc.), on votait beaucoup mais sur des sujets concrets pour lesquels on avait une compétence.

Dans les républiques égalitaires et libertaires, il n’y a pas d’intermédiaire entre l’État et le citoyen : ce dernier est seul et démuni face aux décisions de l’État. De plus en en plus de lois (dont il ignore jusqu’à l’existence) l’étouffent dans sa vie quotidienne sans qu’il ne puisse dire son mot. Paradoxalement, on lui demande tous les cinq ans de voter pour un candidat et un programme économique au sujet duquel il n’a aucune compétence et qui demanderait à des experts des années d’étude ! ! !

Enfin, ces sociétés post-révolutionnaires ― d’où sont bannies pratiquement toute hiérarchie des valeurs, où toutes les croyances sont bonnes et où chacun fait ce qui lui plaît ― engendrent l’arbitraire des plus forts (ceux qui ont de l’argent) et la précarité pour les autres.

A-t-elle un avenir en France ?

Oui. Ce sont justement sa capacité de durer, sa longévité démontrée par les siècles qui font l’intérêt du régime monarchique. La république en revanche n’a jamais pu vraiment trouver sa forme. On parle déjà de VIe République. L’instabilité marque la vie politique française depuis deux siècles. Le régime républicain, fondé sur les principes de la démocratie parlementaire et dont la dégradation est évidente, voire irréversible, perd l’estime et la confiance d’un nombre croissant de Français. Ce régime est structurellement incapable de se réformer. Fondé sur la loi du nombre, il entretient la division entre deux France (il y a un “peuple de gauche” et un “peuple de droite”).

Désormais la république brade la souveraineté de la France en faveur d’une entité européenne, fondée sur les seules valeurs marchandes. Beaucoup de Français se trouvent désemparés parce qu’ils ne savent pas comment remplacer ce régime peu soucieux du bien commun. Le salut du pays impose un revirement total par l’abandon des illusions démocratiques, et l’avènement du régime naturel qu’est la Monarchie, qui seule est fondée sur les valeurs morales traditionnelles auxquelles, croyants ou non, et plus qu’ils ne pensent eux mêmes, les Français restent attachés.

Nous avons aujourd’hui plusieurs exemples de Monarchies bien enracinées :

Le roi d’Espagne a su “rassembler” et devenir aux yeux des Espagnols le recours Suprême : lors d’une grève récente on a remarqué la réflexion d’un ouvrier espagnol lors : « maintenant, il n’y a plus que le Roi … » ( Sous-entendu : pour nous sortir de là).

Il en est de même pour les monarchies scandinaves, voire, pour la Belgique, où le roi apparaît actuellement comme le dernier facteur d’unité.

Ailleurs, en Europe, chez les peuples qui se cherchent après la longue nuit communiste, comme les Roumains ou les Bulgares, de fortes aspirations se font jour vers des monarchies, jugées seules capables d’apporter justice et santé morale.

Plus loin encore, hors d’Europe, des exemples se font remarquer ― au Maroc, en Jordanie, en Thaïlande, sans parler du Japon ― chacun de ces peuples, selon son génie propre, trouve dans un monarque indiscuté et courageux la clef de sa pérennité.

En France aussi, on ressent une préoccupation de plus en plus fréquente et impérieuse de stabilité, de justice, d’intégrité, de sauvegarde du bien commun et de continuité à laquelle seule la Monarchie peut répondre.

Les Français ne sont pas prêts pour la Monarchie.

Si. Idée fausse (due aux Lumières) selon laquelle l’histoire va dans le sens du progrès ; elle assimile l’idée républicaine à une ère nouvelle née en 1789. Mais de plus en plus de Français perdent estime et confiance dans le régime républicain, fondé sur les principes et les pratiques de la démocratie « pouvoir du peuple pour le peuple », (loi du nombre, opposition permanente entre gauche et droite, surenchères démagogiques et abdication de la souveraineté en faveur d’une entité supranationale, fondée sur les seules valeurs marchandes).

La République est structurellement incapable de se réformer. Les Français, comme d’autres peuples, ont connu de nombreux régimes politiques, mais il y a plus de “républicains d’habitude” que de républicains convaincus.
Demandons-nous ce qui peut encore empêcher les Français d’accepter, de souhaiter même, ce recours à la Monarchie ? L’obstacle tient en deux mots : ignorance et désinformation.

Il faut donc inlassablement dénoncer les manipulations exercées sur les esprits, les mensonges contre la Monarchie, la faire découvrir, connaître et aimer ; il faut aussi expliquer que ce n’est pas sous les formes et les apparences de jadis qu’elle viendra, mais sous des formes actuelles (à organiser) et correspondant à des impératifs naturels permanents.
Seule la Monarchie peut apporter une réponse positive, non politicienne mais réaliste aux grands défis de l’avenir parce qu’elle est continuité, garantie de justice et de paix intérieure, et qu’elle s’enracine dans la religion et les traditions fondatrices.

Par traditions fondatrices nous entendons les faits, petits ou grands qui, sur une base historique réelle, se sont élevés à un niveau symbolique et ancrés dans la mémoire collective ; par exemple : le vase de Soissons (l’ordre), Bouvines (l’alliance du roi et du peuple), Saint-Louis sous son chêne (la justice), Jeanne d’Arc (une sainte pour le salut de la patrie) Henri IV (le panache blanc, la réconciliation, le retour à la prospérité). Louis XIV (la gloire de l’État, Versailles).

La Monarchie héréditaire, c’est le risque d’un Roi fou, pervers ou incapable, alors que l’élection du Président, qui est celle du meilleur, nous en préserve heureusement.

La critique de la succession héréditaire doit, pour un Charles VI dépressif, mettre en regard ses avantages : le successeur désigné, élevé et préparé dans cette perspective et l’économie des rivalités et luttes de faction, voire de la guerre civile. Au demeurant, lorsque se pose un tel problème, les institutions sont à même de mettre en place une régence. La monarchie n’a connu qu’un seul roi “fou” en huit siècles. L’élection démocratique ne l’a pas empêché. Quant aux gouvernants malades, les constitutions républicaines sont muettes.

Que signifie “le choix du meilleur” ? (Et d’ailleurs, qu’est-ce que le meilleur ?). Ce n’est pas “le meilleur” qui est élu, mais celui qu’une majorité relative choisit parmi les trois au quatre candidats supposés être les meilleurs, selon des critères inadéquats et une information très insuffisante ; celui dont le parti politique a organisé la meilleure campagne publicitaire pour vendre son idéologie. Que de désillusions ! les exemples récents, qu’il est inutile de nommer, sont hélas éloquents.

Le fils du Roi n’est peut-être pas le meilleur, ni le plus brillant, mais il est en tout cas le mieux préparé. Soucieux de laisser à ses successeurs une couronne intacte, il est évidemment tenu de se comporter dans la gestion de son royaume en bon père de famille, comme il l’a généralement fait.

La Monarchie, c’est l’arbitraire d’un souverain absolu qui, n’ayant de compte à rendre à personne, peut donc disposer sans contrôle et sans limite de ses sujets et de leurs biens.

Un des arguments les plus fréquemment entendus est : La Monarchie, c’est l’arbitraire d’un seul ― autrement dit, nous aurions à faire à des potentats tyranniques qui auraient bu le sang du peuple. C’est la formule de Monarchie absolue qui suscite un contresens et une omission :
- Un contresens car ab-solu (du latin absolutus) signifie étymologiquement « sans liens » ce qui signifie qu’elle n’est inféodée en rien à aucun pouvoir.
- Une omission parce que les pouvoirs du roi sont limités par :
1) les lois religieuses et morales communes à l’humanité (tu ne tueras pas, etc.)
2) les engagements pris au moment du sacre
3) les Lois Fondamentales du Royaume que l’on nommerait aujourd’hui constitution.
4) les institutions coutumières (ordres, corps, communautés) dotées de chartes, de franchises et de privilèges (lois privées).
Absolue signifie que l’autorité du roi n’est pas limitée par les forces partisanes auxquelles, par le passé, les souverains ont eu à s’opposer (par exemple au temps des seigneurs féodaux, de la Ligue, ou encore de la Fronde). Chaque fois, il s’agissait pour le roi de reprendre, au nom du bien commun, l’autorité politique contre ceux qui voulaient l’accaparer à leur profit.

Le 3 mars 1766, Louis XV, rappelant à l’ordre les Parlements (ces cours de justices qui à cette époque tentent de se constituer en contre-pouvoir) définit en termes très précis ce qu’est sa souveraineté :
( … ) C’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison ; c’est de moi seul que mes cours tiennent leur existence et leur autorité ( … ) que l’ordre public tout entier émane de moi et que les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du monarque, sont nécessairement unis avec les miens et ne reposent qu’en mes mains.

Or, notre époque ne connaît-elle pas d’autres formes de féodalités (elles sont nombreuses : partis, loges, syndicats, lobbies financiers, cercles d’influence etc.) tout aussi puissantes que les anciennes ? La mission du Roi consiste à lutter contre toutes ces féodalités afin de protéger les plus humbles à l’image de saint Louis.

Les royalistes sont divisés.

On entend aussi : les querelles légitimistes/orléanistes ne sont-elles-pas des querelles de spécialistes ? Ne faudrait-il pas s’unir pour faire connaître et triompher le principe de la monarchie ? La priorité consiste à convaincre nos contemporains de la nécessité d’une Monarchie pour la justice et le bien commun.

Cependant, nous sommes convaincus que cette Monarchie ne peut être identifiée qu’avec l’Aîné de la Maison de Bourbon pour être crédible et incontestée, en dehors de tous les prétendants qui peuvent surgir ça et là. Lui seul incarne sans discussion la légitimité du Pouvoir en étant désigné par l’ordre de primogéniture. Rappelons-nous la réponse du Prince Alphonse (le père de Louis XX) : « Je ne prétends pas, je suis ».

Louis XX n’est pas un prétendant mais le successeur désigné par les Lois Fondamentales du Royaume.

C’est précisément parce que la Monarchie est la seule à respecter des principes intangibles qu’elle constitue un recours pour le Pays : la personne du Prince qui incarne cette Monarchie doit donc être celle que désignent clairement ces mêmes principes qui découlent des Lois fondamentales.

Le traité d’Utrecht, par les renonciations qu’il contenait, a fait perdre ses droits à la branche aînée.
Les renonciations de Philippe, Duc d’Anjou, au trône de France inscrites dans le traité d’Utrecht sont invalides dans le droit royal français et ce pour le simple et péremptoire principe d’indisponibilité de la Couronne.

Les légistes ont établi, tout au long de l’histoire de la Monarchie française, que le Roi ― qui n’était pas propriétaire de la Couronne mais à son service ― ne pouvait changer l’ordre de dévolution de la Couronne de France. Ainsi, en France, toute abdication, toute renonciation ou toute légitimation est nulle et de nul effet (cf. les légitimations de ses bâtards par Louis XIV).
Au surplus, en droit international public, les clauses d’un traité sont nulles dès lors que les puissances signataires entrent en guerre (ce fut le cas à de nombreuses reprises après ce traité) ou que les autres clauses ne sont pas appliquées (tel le comblement du port de Dunkerque, lui aussi stipulé par ce traité).

Les Français ne peuvent accepter un Roi espagnol

Louis XX possède la nationalité française ! Mais même s’il n’avait pas eu cette nationalité, en droit royal français, un Prince capétien est successible en France où qu’il réside : c’est le sang de France qui compte, et non la présence sur le sol français.
Nous ne manquons pas d’exemples de Rois de France qui avaient d’abord occupé des trônes étrangers :

Louis VIII, roi d’Angleterre quelques mois au moins,

- François II, roi d’Écosse par son mariage avec Marie Stuart,
- Henri III, d’abord élu roi de Pologne,
- enfin et surtout Henri IV, Henri de Navarre, fils d’Antoine, qui était déjà roi de Navarre.
Leurs droits à la couronne de France ne furent jamais contestés.

D’autre part, pourquoi vouloir imposer au Prince Louis des règles que l’on ignore pour les autres chefs de maisons souveraines ? Le roi de Grèce vit en Espagne, les héritiers Romanoff ont la nationalité française, le roi d’Albanie a longtemps vécu en Afrique du Sud ; le Prince Otto de Habsbourg a la nationalité allemande et est élu allemand au Parlement européen : il ne vient à personne de ne pas le reconnaître comme héritier de l’Empire Austro-Hongrois !

Le comte de Chambord a reconnu les Orléans comme ses successeurs.

Le comte de Chambord n’a jamais reconnu les princes d’Orléans pour ses successeurs directs et ce, même s’il les a reçus avant sa mort. S’il l’avait fait, cette reconnaissance n’aurait pu produire aucun effet en vertu du principe d’indisponibilité (Cf. : lois fondamentales).

Imprégné de ce principe, il légua tout ce qu’il possédait en tant que roi (les archives royales, les ordres du Saint-Esprit, … ) à son successeur légitime Jean III (devenu l’aîné des Bourbons à la mort du Comte de Chambord, et connu sous le de Comte de Montizon). Ce fut d’ailleurs ce prince qui présida les obsèques du Comte de Chambord, en qualité de nouvel Aîné de la Maison de Bourbon.

Cette affirmation des Orléanistes trouve son origine dans une déformation des propos du Comte de Chambord (« Les Orléans sont mes enfants ») concernant ceux qui malgré les trahisons de leurs ancêtres, restent des membres de la famille royale. Les Orléanistes ont entretenu une confusion entre la réconciliation voulue par le Comte de Chambord dans un esprit de charité chrétienne et de concorde familiale, et leur désignation successorale, que le Comte de Chambord savait impossible.

D’ailleurs pour couper court à ces mensonges, les dernières volontés du Roi de droit Henri V ont été respectées à l’occasion de ses obsèques. Il est curieux que les fondateurs de l’Action française, Maurras le premier, n’aient pas compris ce point essentiel ; mais Maurras n’était ni un historien, ni un juriste. Bainville, historien, lui, aurait dû le savoir. Mais aux refondateurs de l’idée royaliste en France, à la fin du XIXe siècle, il fallait un prince, et les Orléans étaient alors plus notoires, il faut le reconnaître, que les Bourbons de la branche aînée, alors accaparés par les luttes carlistes.

Louis XX descend d’Isabelle II d’Espagne, ce qui n’est pas conforme à la loi de masculinité.

Peu importe pour le droit royal français que le Prince Louis descende ou non d’une femme ayant régné à l’étranger. Le Prince tient son droit d’aînesse de l’époux d’Isabelle II, Roi consort d’Espagne, François d’Assise qui descend lui-même de Philippe V.
Ce qui confère la qualité d’aîné de la Maison de Bourbon au Prince Louis est qu’il est le premier de la branche aînée, et qu’il descend de mâle en mâle de Philippe V petit fils de Louis XIV.

Louis XX est issu d’un mariage annulé.

En droit, l’annulation d’un mariage ne produit aucun effet rétroactif quant aux enfants qui en sont issus. Les enfants nés d’un mariage canoniquement valable au moment de leur conception remplissent la condition dite de catholicité et sont donc successibles au Trône de France.

Louis XX y croit-il ?

Dès la brusque disparition de son père le Prince Alphonse, alors qu’il n’avait que 14 ans, le Prince Louis a été parfaitement conscient de son héritage, de ce qu’il incarne et de ses obligations. Il suffit de rappeler ses nombreux et réguliers déplacements officiels, effectués depuis 1992, ainsi que ses messages pour se convaincre de cette réalité.

RAPPEL DES LOIS FONDAMENTALES DU ROYAUME

Les lois fondamentales règlent la succession à la Couronne de France. Il ne s’agit pas d’un texte abstrait plus ou moins dérivé des illusions du Contrat Social : ce sont des règles coutumières qui ont été progressivement dégagées pour régler des situations concrètes graves, afin d’assurer la continuité de la lignée et de l’État et, par là, garantir la paix civile. Pour n’être pas écrites, elles n’en ont pas moins de force et n’en ont pas moins été toujours observées.

La succession à la Couronne est héréditaire de mâle en mâle par ordre de primogéniture

En l’absence de tout successible direct du monarque défunt, la couronne est dévolue, à l’infini à l’aîné de la branche collatérale aînée.

À partir d’Hugues Capet, la monarchie est héréditaire et le roi fait, de son vivant, sacrer son fils aîné, jusqu’à Philippe-Auguste, qui est le premier à ne pas être sacré par anticipation.

Pourquoi la masculinité ? le Roi de France est oint par le sacre et le sacrement qu’il reçoit est comparable à celui qui confère leur autorité aux évêques. Au surplus, le Roi est le lieutenant du Christ et le chef des armées. Il convient aussi de rappeler que cette règle vise à empêcher que le Royaume de France ne tombe sous la domination d’un souverain étranger qui épouserait une princesse française.

La Couronne de France est indisponible

Le Roi régnant ne peut rien changer à l’ordre de succession, il ne peut ni abdiquer, ni exhéréder ou faire renoncer un Prince du sang : la succession royale n’est pas patrimoniale et héréditaire mais statutaire.

Alors qu’en droit successoral privé la volonté du défunt peut, en principe, modifier la succession, de même que celle des héritiers peut s’exprimer par le refus de la succession, le statut coutumier du royaume est hors de portée des volontés humaines, celles du roi, comme de son “héritier” ou de tout successible : la Couronne est dite indisponible.

Par conséquent le roi (de fait ou de droit) ne peut renoncer à la couronne en abdiquant, ni limiter les prérogatives de ses successeurs, ni porter atteinte à l’ordre de succession ; il ne peut faire renoncer un successible et les renonciations de celui-ci sont nulles de plein droit.

Il ne faut jamais oublier qu’en France la Couronne n’est pas la propriété du monarque. Celui-ci exerce une fonction, un service.
En 1420, Charles VI a exhérédé le Dauphin, futur Charles VII au profit de l’enfant à naître de sa fille Catherine et d’Henri V d’Angleterre (traité de Troyes) ; c’est le juriste Jean de Terrevermeille qui anticipant heureusement sur l’événement, mit en forme ce principe de l’indisponibilité de la couronne.

L’Édit de 1717, par lequel Louis XV, après les sanctions du Parlement, annule la légitimation par Louis XIV de ses bâtards, rappelle que « le Roi est dans l’heureuse impuissance de violer les lois fondamentales du Royaume ».
La succession est instantanée : le Roi est mort, vive le Roi.

Les ordonnances de Charles VI de 1403 et 1407, décident que le Roi serait tel dès la mort de son prédécesseur, instantanément et quel que fut son âge selon l’ancien adage « le mort saisit le vif » : le sacre n’est plus constitutif de la royauté, mais simplement déclaratif, aux yeux des légistes ; seule la force de la coutume faisait le Roi. Ce qui fait dire également que « en France, le Roi ne meurt jamais ».

La règle de catholicité

Le Roi de France est oint par le sacre (il est “l’évêque du dehors”). Il doit être né d’un mariage catholique, c’est-à-dire canoniquement valable ; le serment du sacre en fait le lieutenant du Christ, fils aîné de l’Église et comme tel protecteur de l’Église catholique. En revanche, les sujets n’ont aucune obligation d’embrasser la foi catholique.

MESSAGES DU PRINCE

Entretien publié dans le Figaro du 17.12.1996 :

Je suis l’aîné des Bourbons, voilà tout. C’est-à-dire que je suis titulaire d’un héritage historique et culturel. Ainsi, et c’était déjà la position de mon père, nous n’avons pas à revendiquer ou à prétendre à quoi que ce soit. Nous sommes, c’est tout, et à ce titre nous assumons pleinement notre héritage. La grandeur n’est pas en moi mais dans l’héritage moral qui m’échoit.

Message du 21 janvier 1999 (IMB-INFORMATIONS n° 11, janvier-février 1999) :

Avec le XXIe siècle, s’ouvre le siècle de la société de l’information qui s’affirmera face à la production. Qu’allons-nous faire pour nous y adapter en continuant à maintenir nos valeurs et celles qui fondent l’identité française ? C’est à nous tous que ce message s’adresse.

Discours du 24 septembre 1999.

Le sujet abordé ce soir ― souverain et souveraineté ― fait partie des grandes questions de société desquelles il n’est guère possible de faire abstraction. Il est au cœur de la fonction de gouverner et du devoir d’état. Le destin des Capétiens et des Bourbons s’y trouve tout entier résumé.

Le Souverain, est celui qui exerce le pouvoir suprême, la souveraineté. Telle est bien la fonction sociale la plus haute et aucun État ne peut se passer d’un souverain. Le choix que l’on en fait décide de ce que sera le corps social et donne son sens à l’État. Les rois de France, mes aïeux, ont très tôt fixé leur doctrine : le roi, souverain béni par l’onction du sacre, selon une belle formule définie par les juristes « est empereur en son royaume ». Durant des siècles, pour concrétiser cette idée, ils ont dû lutter à la fois contre les dangers de l’étranger toujours prêt à vouloir imposer ses règles à la souveraineté nationale et contre les périls intérieurs de ceux qui voulaient limiter la souveraineté du roi pour mieux dicter leur loi ( … ).

Aujourd’hui, la question est loin d’être inactuelle et il me semble que si vous m’avez demandé d’être parmi vous c’est parce que vous avez tous conscience que le rôle des souverains est toujours aussi essentiel et qu’ils demeurent l’expression la plus sûre de la souveraineté et de la permanence de l’État. Ce devoir, nous l’incarnons depuis que la France est France. Vous pouvez être assurés que pour demain, que pour les jeunes qui, avec moi, auront à construire le nouveau siècle et à lui donner ses valeurs, je saurai prendre mes responsabilités et assumer l’héritage de la tradition.
Message du 23 janvier 2000.

L’avenir est entre les mains des jeunes. L’avenir commence à s’écrire et je n’ai pas l’intention de le voir, à peine en gestation, déjà négatif.

L’avenir sera ce que nous en ferons. C’est pourquoi en ce début d’année j’adresse à toutes les bonnes volontés un appel. Relevez les défis ! Prenez part à la vie social et économique ! Prouvez par l’exemple que vos idées sont les meilleures !

L’Europe nous montre que les monarchies peuvent être restaurées et que c’est un modèle de gouvernement parmi les plus performants.

L’histoire est là pour nous faire souvenir qu’il n’y a pas de situations irréversibles. Pensons à Henri IV, pensons à Charles VII, pensons tout bonnement à Hugues Capet qui a eu l’intuition de la grandeur de la France ( … ).
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Message par Her Lun 30 Mai - 5:25



1841 HENRI DE FRANCE

Henri Charles Ferdinand Marie Dieudonné d'Artois, est né au palais des Tuileries à Paris le 29 septembre1820. Il est le prétendant légitime à la Couronne de France. Il fut connu sous les noms de duc de Bordeaux, puis de « comte de Chambord » et d'« Henri V ».

Le 28 juillet 1841, dans une promenade aux environs du château de Kirchberg, en Autriche, le cheval du prince fut effrayé par une charrette de moissonneurs. Excellent et hardi cavalier, Henri voulut le forcer à passer outre et piqua des deux.
Le cheval alors, se cabra violemment et se renversa sur lui de tout son poids, à quelques pas derrière, se trouvait une barrière hérissée de pointes sur laquelle le prince pouvait tomber, mais le destin n’avait pas retenu cette heure là.
Les personnes de sa suite accouraient en le priant de ne faire aucun mouvement et d’attendre qu’on le dégageât. Mais Henri voulut se tirer d’affaire lui-même et, avec la cravache qu’il n’avait pas lâchée, en asséna un vigoureux coup sur la tête du cheval qui, faisant un violent effort pour se relever, prit la cuisse du prince comme appui, lui brisant la jambe, et il restera boiteux.
Le prince eut ces mots : « Quel dommage que ce ne soit pas plutôt sur un champ de bataille. » Henri supporta courageusement un traitement pénible et douloureux de 2 mois.

L’année suivante, le fils aîné de Louis-Philippe décéda dans un accident à peu près similaire et en apparence moins dangereux, c'est-à-dire un accident de calèche.

La consolidation de sa jambe étant certaine, Henri de France, sous le nom de comte de Chambord entreprit de voyager dès le début de l’année 1843.

Voyage et séjour d’Henri de France dans la Grande-Bretagne/Théodore Muret/1844-Gallica.bnf

De Saxe à Berlin puis Hambourg où il alla s’embarquer pour la Grande-Bretagne qu’il visita au moyen du chemin de fer qui sillonne toute la Grande-Bretagne et s’arrête pour admirer les lieux historiques, les manufactures.

Henri d'Artois est le petit-fils du roi Charles X de France : fils posthume de Charles Ferdinand d'Artois, le duc de Berry fut assassiné sept mois avant sa naissance.

Le jeune Henri, âgé de 10 ans, fut roi virtuellement sous le nom d' « Henri V » entre l’abdication de Charles X le 2 août et le 7 août où Le duc d'Orléans devient Louis-Philippe Ier. La famille royale part en exil le 16 août 1830.
Henri d'Artois meurt en exil à Frohsdorf (Autriche) en 1883, sans descendance.

« Henri V » est inhumé à Nova Gorica en Autriche-Hongrie (Slovénie).
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Message par Her Dim 19 Juin - 9:29

http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/19/1110522-mariage-monaco-en-pleins-preparatifs.html

PUBLIÉ LE 19/06/2011 08:20 | LADEPECHE.FR
Mariage : Monaco en pleins préparatifs

À moins de 15 jours du mariage du prince Albert II de Monaco avec Charlene Wittstock, les préparatifs vont bon train dans le micro-Etat de 2 km2, qui va devoir faire cohabiter en bon ordre ballet de limousines officielles et possibles hordes de touristes.Pour la sécurité, plus de 520 policiers monégasques seront déployés durant les festivités, prévues du 30 juin au soir au 2 juillet. Ils seront notamment chargés de surveiller les rues que les jeunes mariés parcourront, à bord d'une voiture décapotable, le samedi à partir de 18 h 30 après l'office religieux.

Quatre démineurs de l'armée française seront aussi mobilisés et une couverture radar est prévue pour « éviter toute intrusion aérienne » selon les autorités monégasques.Le mariage religieux sera retransmis en direct sur 5 écrans géants: face au Port, face au musée Océanographique, sur le parvis de la chapelle Sainte-Dévote où Charlene déposera son bouquet le 2 juillet tout de suite après l'office.
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Message par Her Mar 21 Juin - 22:24

http://beaudricourt.hautetfort.com/archive/2011/06/20/les-ordres-de-chevalerie.html

20.06.2011
Les Ordres de Chevalerie


Ordre de Saint-Michel 

L'ordre de Saint-Michel est un ordre de chevalerie, fondé à Amboise le 1er août 1469 par Louis XI, sous le nom d'Ordre et aimable compagnie de monsieur Saint Michel. Les membres de l'ordre de Saint-Michel se disaient chevaliers de l'ordre du Roi. Les chevaliers étaient liés par un serment de fidélité irrévocable à la couronne de France.

Le roi de France le dirigeait et les chevaliers, au nombre de trente-six, devaient lui prêter serment. Son siège, qui était établi dans la grande salle de l'abbaye du Mont Saint-Michel où se trouvaient peintes les armes de tous les anciens chevaliers, fut par la suite transféré par Louis XIV aux Cordeliers de Paris (14 juillet 1661). Le nombre de ses chevaliers ne cessa d'augmenter, surtout à partir du début des guerres de religion. On en aurait alors compté près de cinq cents, parmi lesquels des civils et des anoblis récents.

Aboli sous la Révolution, il fut rétabli par Louis XVIII et continua d'être décerné dans le même esprit jusqu'à la chute de la monarchie légitime en 1830. Sous la Restauration, les chevaliers furent au nombre de cent.

Un chevalier ne doit pas faire par peur de la mort quelque chose qui puisse lui être imputé à déshonneur, mais il doit davantage redouter la honte que la mort. Le chevalier doit être le seigneur du peuple et le soldat de Dieu, puisque son devoir est de protéger, défendre et soutenir la Sainte Eglise. 


Ordre du Saint-Esprit

L’ordre du Saint-Esprit fut, pendant les deux siècles et demi de son existence, l'ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française.

C'est le 31 décembre 1578, en pleines guerres de religion, qu’Henri III fonda l’ordre et milice du benoît Saint-Esprit. Le monarque choisit le nom de Saint-Esprit, en référence à son couronnement sur le trône de Pologne et plus tard sur celui de France, les deux événements étant survenus le jour de la Pentecôte.

Il s'agit du premier ordre de la monarchie française. Ses membres doivent être catholiques, d'une noblesse héréditaire remontant au moins à leur arrière-grand-père, et avoir au moins trente-cinq ans. L'Ordre brilla de tout son éclat sous Louis XIV et devint le plus illustre des ordres de l'Ancien Régime.

S'il disparut en France à l'avènement de Louis-Philippe, Louis XIX, 10e chef et souverain grand maître, comte de Marnes, ancien duc d'Angoulême et ancien Dauphin, fit, toutefois, une nomination, dans l'Ordre, celle de François, comte de Bouillé, pair de France, en 1837, donc en exil. Henri V, le chef et souverain grand maître, comte de Chambord, aurait reçu dans l'Ordre : Henri, prince de Parme, comte de Bardi; Robert Ier, duc de Parme, et Charles, duc de Madrid, prétendant au trône d'Espagne sous le nom de Charles VII (1868).
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Message par Her Ven 24 Juin - 13:43

http://christroi.over-blog.com/30-categorie-1180132.html

Samedi 5 mars 2011
La famille d’Orléans parmi le gratin républicain au dîner du CRIF

Le prince Jean d’Orléans, duc de Vendôme, et son épouse se sont rendus au dîner annuel du CRIF, le 9 février dernier.
C’est la première fois que des prétendants au trône de France le font.
Le « Conseil représentatif des institutions juives de France » est l’un des lobbies les plus puissants de France.
A son banquet accourt tout le gratin de l’hyper-classe mondialisée (politique, médiatique, judiciaire, religieux, show-bizz, finance, franc-maçonnerie).

Source: Faits & Documents n°311.
via http://www.contre-info.com/la-famille-dorleans-parmi-le-gratin-republicain-au-diner-du-crif

Note de Christroi. Ceci expliquant sans doute cela, rappelons que l'ancêtre de "Jean de France", Philippe d'Orléans, dit "Philippe Egalité", 33e degré du "Grand Orient de France" (plus grande obédience maçonnique de France), exilé entre 1771 et 1772 pour sa complicité dans une fronde princière contre Louis XV..., récidiva en 1789. Démagogue, ambitieux, il s'opposa au Roi, prenant la tête de la révolte des notables puis de l’ordre de la noblesse aux Etats Généraux, il influença les émeutes parisiennes de 1789, y compris la "prise de la Bastille", espérant se faire nommer Roi à la place du roi. Le rappel de son ami franc-maçon Necker, l'homme qui suscita la famine à Paris en octobre 1789*, fut "un triomphe"... Le 17 janvier 1793, Philippe d'Orléans vota la mort de son cousin le roi de France, Louis XVI. Il s'en fallut d'une voix pour que le roi ne fut pas condamné, cette voix était celle du Régicide.

* Les journées des 5 et 6 octobre 1789 avaient été savamment préparées et calculées par les "frères", amis du duc d'Orléans (Necker, Lafayette, Mirabeau, Chapellier, Péthion, Barnave, etc.). Elles se soldèrent par des massacres inouïs commis à l'instigation de brigands soudoyés pour l'insurrection. "Les frères excitateurs enverront de Paris les harpies des faubourgs demander du pain à Louis XVI... Mirabeau, Chapellier, Barnave en fixeront l'heure et l'objet; les ordres passeront de leur antichambre aux Jacobins et aux faubourgs..." (Abbé Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, 1797, Editions de Chiré, Poitiers 2005, tome 2, p. 458-460). La guerre européenne de 1792, recherchée et provoquée elle aussi par les Frères en 1792, à des fins de politique intérieure, selon le principe illuministe d'Adam Weishaupt (le fondateur juif de la Secte des "Illuminés de Bavière), "la fin sanctifie les moyens", était une des techniques (famine et guerre) qui furent ré-employées au cours du XXe siècle par les fils spirituels des "frères initiés", dans les idéologies totalitaires qui firent des millions de morts... pour bâtir un "monde nouveau", sur les ruines de 1945.

Publié dans : Franc-maçonnerie mondialisme soc. secrètes N.O.M.
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Message par Her Mer 6 Juil - 12:59

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/07/otto-de-habsbourg-rip.html

04 juillet 2011

Otto de Habsbourg, RIP

Lu sur le FC :

"l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine est mort à l'âge de 98 ans. Il était le fils du bienheureux Charles I de Habsbourg et de Zita de Bourbon-Parme."

Installé en Bavière depuis les années 1950, Otto Habsbourg s'était engagé chez les chrétiens-sociaux de la CSU, après avoir pris la nationalité allemande en 1978, tout en conservant les nationalités autrichienne et hongroise. Polyglotte, il a siégé de 1979 à 1999 au Parlement européen, dont il a été le doyen d'âge, et présidé l'Union internationale Pan-Européenne. Il laisse sept enfants, 22 petits-enfants et deux arrières-petits-enfants. A la suite de son décès, le chef de la Maison Habsburg est dorénavant son fils aîné, Karl Habsbourg-Lorraine, qui vit en Autriche (l'archiduc Karl est le Chef de la Maison Impériale depuis le 1er janvier 2007, date à laquelle feu l'archiduc Otto a renoncé à sa position de Chef de la Maison Impériale d'Autriche, et Royale de Hongrie et de Bohème).

Posté le 4 juillet 2011 à 10h36 par Michel Janva
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Message par Her Ven 9 Sep - 10:36

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/09/décès-de-larchiduc-félix-dautriche-rip.html

08 septembre 2011

Décès de l'archiduc Félix d'Autriche RIP

Deux mois après le décès de son frère aîné, l'archiduc Otto, chef de la Maison de Habsbourg-Lorraine, le dernier survivant des enfants du dernier empereur d'Autriche, l'archiduc Felix d'Autriche (en haut à gauche sur la photo), est mort mardi 6 septembre 2011.

Troisième fils et quatrième des 8 enfants de l'empereur Charles Ier et de l'impératrice Zita de Bourbon-Parme, l'archiduc Felix d'Autriche, dernier survivant de la fratrie, s'est éteint à l'âge de 95 ans à San Angel, colonia de Mexico, où il avait établi sa carrière de banquier et de consultant marketing, qu'il exerça également à Bruxelles. Tout comme son frère Otto, Felix d'Autriche, né en 1916 à Vienne, avait vécu l'exil familial consécutif à la défaite dans la Première Guerre mondiale et à la chute de l'empire austro-hongrois, puis la mort prématurée de son père l'empereur Charles Ier en 1922 à Madeire.

L'archiduc Felix avait pu rentrer en Autriche en 1937, intégrant l'académie militaire de Wiener Neustadt, au sud de Vienne, et devenant le premier membre des Habsbourg à embrasser une carrière d'officier dans l'armée autrichienne. L'Anschluss le poussa toutefois à fuir du côté de la Tchéquoslovaquie, puis à se réfugier aux Etats-Unis lors de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il servit, avec son frère Karl Ludwig, au sein du 101e Bataillon d'infanterie de l'armée américaine, connu comme le Free Austria Battalion, finalement dissout.

C'est toutefois en France, à Beaulieu, qu'il avait épousé en 1952 sa compagne la princesse Anna-Eugenie, duchesse d'Arenberg (décédée en 1997), mariage dont seront issus sept enfants, qui vécurent ou vivent encore au Mexique. En raison de son refus de renoncer au trône d'Autriche suite à l'abolition de la monarchie (contrairement à son frère Otto), il lui était interdit de fouler le sol autrichien. Une exception fut faite à l'occasion des funérailles de sa mère l'impératrice Zita, en 1989. Il outrepassa quelques années après l'interdiction en pénétrant illégalement sur le territoire, en 1996, profitant de l'abrogation des frontières par le processus européen, et révéla le lendemain sa présence en tenant une conférence de presse. Suite à quoi le gouvernement national le mit en garde, le menaçant de poursuite en cas de récidive, avant qu'un compromis soit trouvé entre lui, son frère Karl Ludwig et le gouvernement autrichien : les héritiers de l'empereur prêtèrent allégeance à la république, mais sans aucune allusion à leur appartenance à la famille impériale et leurs prétentions au trône.

Posté le 8 septembre 2011 à 21h30 par Michel Janva
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Message par Her Sam 10 Sep - 23:36

http://www.allianceroyalenievre.com/article-condition-incontournable-pour-que-la-france-soit-sauvee-83417151.html

RENDEZ VOUS

COLLOQUE DES 1er ET 2 OCTOBRE 2011 à NEVERS
Inscription avant le 10 septembre
Centre d'Etudes et de Prospective sur la science

Pour éviter de perdre du temps à consulter journellement notre site pour ses éditoriaux réguliers, abonnez-vous tout simplement à la news letter (ci-contre)

En revanche, il est conseillé fortement d'éditer les deux dossiers clés pour se remettre la tête à l'endroit dans le discernement des esprits; ces dossiers se trouvents dans le pavé des dossiers à droite de votre écran.

Les Rois ont fait la France, elle se défait sans ses Rois.
Accueil Articles Dossiers Contact divers fondamentaux
Lundi 5 septembre 2011
Condition incontournable pour que la FRANCE soit sauvée.

Il faut, pour que la France soit sauvée, que Dieu y rentre en Maître pour que j'y puisse régner en Roi.
Comte de CHAMBORD
(Henri V)
La vérité vous délivrera.
Saint JEAN.
A qui veut régénérer une Société quelconque en décadence, on prescrit avec raison de la ramener à ses origines.
LÉON XIII, Rerum novarum, 15 mai 1891
De parti de l'ordre, capable de rétablir la tranquillité au milieu de la perturbation des choses, il n'y en a qu'un : Le parti de ceux qui veulent Dieu, le parti de Dieu.
Pie X, E. Supremi, 4 oct 1903)
Quant au Roi de France il est non seulement couronné mais également sacré, les autres rois du monde sont couronnés; le caractère sacré du Roi de France est confirmé par Dieu sur son Lieutenant par le Don de miracle que le Roi reçoit à partir de son Sacre : Don miraculeux donné par Dieu de guérir les écrouelles au moment de son imposition des mains sur le malade en même temps qu'il prononce la phrase: "Le Roi te touche, Dieu te guerit!"
RAPPEL:
le Parti Politique ALLIANCE ROYALE s' interdit de faire des propositions pour le redressement de la FRANCE qui ne soient pas en conformité avec LA DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE.
Or LA DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE est en parfaite conformité dans l' ORDRE DU GOUVERNEMENT DE LA CITE avec les LOIS DU DECALOGUE.

Quand les Sociétés civiles prennent des lois non conformes aux 7 commandements naturels du DECALOGUE, (les 3 autres concernent la relation directe avec Dieu); il est absolument certain que ces sociétés sont appelées à disparaître.

La FRANCE actuellement a inversé les lois du Décalogue dans son code légal, il ne faut pas s'étonner qu'elle péréclite de plus en plus; les hommes politiques auront beau proposer de multiples solutions, aucune n'aboutira à cause des choix de lois éthiques inversées.

« Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela (le reste) vous sera donné par surcroît. »

le Bienheureux Pape Jean Paul II exhorta la FRANCE en 1996 en venant fêter le quinzième centenaire du Baptême de CLOVIS: " France! Fille aînée de l'Eglise, qu'as-tu fait des promesses de ton baptême?"

Cette phrase couplée à celle du Comte de Chambord : Henri V
Il faut pour que la France soit sauvée, que Dieu y rentre en Maître pour que j'y puisse régner en Roi
doit guider Tous les Royalistes
tous nous devons prendre pour devise: Pour Dieu, pour la France, pour le ROI!
Pour Dieu
implique Prière et pénitence (prière et imitation de Jésus Christ jusque dans sa passion)
Pour la France:
refusons de voter pour les républicains les moins mauvais, comme nous le faisons depuis 1890. ne votons éventuellement que pour ceux que nous savons être vertueux et capable (tête au ciel et pieds sur terre) en ne votant pas pour un parti mais pour un homme en chair et en os; demandons un changement de démocratie en réclamant LA DEMOCRATIE EQUITABLE; quand on n'est pas certain du sens moral et de la compétence (il faut les deux) de la personne qui demande nos suffrages, introduisons un bulletin "pour le Roi" dans l'urne; il faut que malgré nos votes nuls, ils deviennent tellement nombreux qu'ils auront de plus en plus valeur de référendum auprès du ministère de l'Intérieur qui les a en dépôt.
militons physiquement à l'intérieur des associations royalistes et si possible sans attenter à notre devoir journalier, militons et adherons au seul PARTI ROYALISTE DE FRANCE l'ALLIANCE ROYALE. Si on ne peut aider physiquement aidons au moins financièrement;
Les futurs candidats pour le Roi aux législatives n'ont pas de gros moyens et se saignent déjà pour le combat royal; aidons les ; des milliers de petits billets peuvent faire de grandes rivières permettant d'augmenter le nombre de candidats et par cette augmentation de focaliser les regards des français nos compatriotes sur le Roi, autrement que par les rubriques des journeaux "people".
Pour le ROI
se former absolument pour apporter la bonne controverse en face de nos adversaires républicains; tous les éléments sont dans la "foire aux questions" et la plateforme politique et souveraineté et démocratie équitable sur le site de l'ALLIANCE ROYALE. Lire les penseurs du 19è siècle sur la Royauté (Bonald- La Tour de Pin), lire les écrits de Yves Marie Adeline sur "La Droite où l'on arrive jamais", sur le Royalisme en question , le livre bleu de l'Alliance Royale; ces livres sont en vente à la boutique de l'Alliance Royale.

Si tous les royalistes, affichés ou cachés (voir : le royalisme en France) , font cela, la France par eux retrouvera des institutions vertueuses et l'écheveau des difficultés de toutes sortes se démêlera; les solutions seront trouvées par le biais des élus des corps sociaux et le retour aux lois vertueuses car Dieu donnera alors le surcroît à ceux qui l'aiment et le servent avec amour.

Chantal de Thoury
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Message par Her Ven 4 Nov - 23:13

http://www.ndf.fr/nos-breves/04-11-2011/j’ai-recu-un-don-pour-guerir-les-piqures-et-morsures-d’animaux-venimeux

Henri d’Orléans, Comte de Paris : « J’ai reçu un don pour guérir les piqûres et morsures d’animaux venimeux »
Par Pierre de Bellerive le 04 novembre 2011 dans Culture, Histoire de comprendre, La une, Nos brèves, Têtes couronnées

Henri d’Orléans, Comte de Paris, est considéré par beaucoup comme l’héritier des rois de France depuis la mort de son père en 1999. Dans un entretien exclusif accordé aux Nouvelles de France, il revient sur les thèmes qui marquent en profondeur l’actualité.

La bioéthique vous parait-elle être un thème important ?

J’ai toujours pris des positions qui ne cassent pas le lien de l’homme à la nature, au divin. Ce sont des positions d’humanistes.

Croyez-vous que ce lien soit aujourd’hui cassé ?

Il y a des lois de la nature. Nous les transgressons, lorsque nous détruisons notre pays en construisant des lignes de TGV ou des autoroutes dans tous les sens. La nature se rétrécit et nous ne faisons que précipiter des échéances qui peuvent être dramatique. Le nuage de Tchernobyl ne s’est pas arrêté aux frontières de la France.

La transmission aux générations futures semble vous préoccuper…

Oui car la jeunesse va subir les retombées du CO2 ou de Fukushima.

Sur le thème de la bioéthique, y a-t-il des moments au début ou à la fin de la vie où l’homme vous paraît en danger ?

En lisant le journal ce matin, j’ai vu l’histoire d’une femme brésilienne de 62 ans qui va mettre au monde un enfant. Il y a là de l’égoïsme et de l’irresponsabilité de la part de cette femme. Le plaisir d’avoir un enfant lui fait oublier que c’est un être humain, pas une poupée vivante.

Justement la procréation assistée qui a permis à cette femme d’avoir un enfant n’est-elle pas nuisible ? Avec la fécondation in vitro, n’allons-nous pas trop loin ?

Non, je pense qu’il est normal qu’une femme ait des enfants mais il y a un âge pour cela. Jusqu’à 45 ans, elle a la capacité de pouvoir concevoir son enfant. Après cet âge-là, je pense que l’on doit pouvoir faire appel à ces méthodes qui ne détruisent pas l’homme mais qui l’aident.

Dans le cas de la fécondation in vitro, la plupart des embryons artificiellement créés meurent ou sont éliminés, n’y a-t-il pas là un danger ?

Je suis partagé parce que c’est vrai que dans ce cas là, on tue. Mais est-ce qu’il faut attendre un certain temps pour que le cerveau, le sexe, le cœur soient en place pour appeler cela un embryon ou est-ce qu’avant, il y a quelque chose ? Personnellement, je pense que l’implantation dans l’ovule est déjà un être humain. On peut en discuter avec les prêtres, les femmes et les hommes mais je pense que l’être humain est véritablement lorsqu’il est constitué d’un cœur, d’une tête et d’un sexe.

Et avant ce moment ?

Avant, je ne sais pas. Pour moi ce sont des cellules.

Pensez-vous que le thème de la bioéthique soit un enjeu important ?

Je pense qu’il est important d’y réfléchir. Dans toute avancée scientifique, le bien et le mal coexistent. Créer des clones humains pour en faire des guerriers ou je ne sais quoi est une manipulation que je réprouve totalement. En revanche, aider des femmes à procréer parce que leur organisme ne peut le faire tout de suite oui. De même certains avortement sont souhaitables. Dans le cas d’un viol ou lorsqu’un handicapé est en gestation, je pense que permettre à une femme d’avorter est nécessaire.

Mais l’enfant issu d’un viol et l’enfant handicapé ne méritent-il pas de vivre ?

Ça, c’est un problème de conscience personnelle de la femme et de son époux : c’est à eux de choisir. Il faut leur donner la possibilité du choix d’avorter ou de ne pas avorter. En ce qui concerne la fin de vie : l’euthanasie est le fait de donner la mort volontairement à un être humain légalement déclaré vivant. L’être humain doit prendre ses responsabilités mais à partir d’un certain âge, c’est difficile. Je crois qu’il permettre au malade de ne pas poursuivre « thérapeutiquement » sa vie. Le problème est que l’on risque de tomber dans des excès et des travers. La limite est ténue.

Est-ce que vous pensez que la vie est un don ? Peut-on réellement en disposer comme on l’entend ?

Dans toutes les civilisations monothéistes, la vie est un don, un don matériel et spirituel, effectué par le père et la mère qui créent votre conscience et votre âme. S’il n’y a pas de réincarnation, le don est unique. On a donc un respect beaucoup plus grand pour ce don qui a été fait et dont on ne peut faire fi. S’il y a réincarnation, il est plus facile de mourir.

Croyez-vous en Dieu ou en une transcendance ?

Bien sûr, mais c’est quelque chose que l’on ne peut pas nommer ou décrire. J’ai lu les théories du Big Bang mais la question de savoir qui a provoqué le Big Bang demeure sans réponse.

Vous avez la réponse ?

Non.

La religion catholique apporte une réponse…

Oui mais c’est une question de foi.

N’est-ce pas un prolongement de la raison ?

Oui mais le Big Bang est une minuscule chose par rapport à l’énergie divine.

Donc vous croyez à l’énergie divine ?

Vous savez, quand le Christ guérit les malades ou que le roi de France guérit les écrouelles, il y a une énergie. Je le sais parce que j’ai reçu un don pour guérir certaines choses…

La guérison des écrouelles ?

Non, mais les piqûres et morsures d’animaux venimeux.

Comment cela se manifeste-t-il ?

C’est une prière que quelqu’un m’a donné un Vendredi Saint et depuis, je guéris. Mais je ne guéris que ceux qui y croient. Quand je demande à la personne de prier de son côté pendant que je fais ma prière et que j’impose les mains, il y a de l’énergie qui sort.

Cela vous arrive-t-il souvent ?

Pratiquement tous les étés à cause des méduses.

Qui guérit ?

C’est Dieu à travers moi parce que c’est une prière : ce n’est pas moi qui guéris.


Vous qui descendez de nombreux rois de France, croyez-vous que la France ait un lien spécial avec Dieu ?

Je dirais que le pouvoir royal est un pouvoir qui vient d’en haut. Dans toutes les grandes civilisations, l’Egypte, la Grèce ou la Chine, le roi reçoit d’en haut le pouvoir d’être thaumaturge, aussi bien physiquement qu’économiquement. Son rôle est de maintenir la paix et la justice. Aujourd’hui, les rois ne gouvernent pas mais le roi est là pour garder la mémoire historique et les fondamentaux dont on parlait tout à l’heure.

La religion catholique doit-elle, selon vous, avoir une primauté en France ?

Je parlerais de la religion chrétienne. Ce n’est pas une mode qui passe. Elle demeure. Vous avez des modes, même chez les catholiques. Elle est nécessaire, toute religion est nécessaire. Elle apporte une harmonie.

Et la présence de l’islam ne risque-t-elle pas de briser cette harmonie ?

Louis XV a été le premier à faire construire une mosquée en France, à Marseille. Il s’agissait de permettre aux esclaves maures de prier. L’islam, comme la religion chrétienne, a eu des intégrismes. Quand l’islam s’est développé, à l’époque des Khalifes de Bagdad, ils nous ont apporté beaucoup de choses. Je constate qu’aujourd’hui, il y a un durcissement des tensions entre chrétiens et musulmans.

Vous avez récemment dénoncé le Piss Christ exposé à Avignon, pourquoi ?

Il y a l’aspect culturel. Actuellement on vous fait prendre des vessies pour des lanternes. Le beau est systématiquement dénigré et on vous montre des œuvres laides et sales. Cette œuvre était laide et sale. De plus, elle était blasphématoire. Il y a une nécessité du respect des religions. C’est pour cette raison que j’ai protesté contre les caricatures de Mahomet.

On expose à Versailles des œuvres qui font polémique chaque année.

Aujourd’hui, ce sont des barres qui ne sont pas encore trop laides mais je pense que Versailles se suffit à lui-même. Le château a été construit à une période où l’art était devenu synonyme de français. Le Brun, Lully, Le Nôtre étaient les grands artistes. C’était beaucoup plus le Siècle des Lumières que celui d’après. J’ai écris à Monsieur Aillagon pour lui dire que Versailles se suffisait à lui-même et que ce n’était pas la peine de lui rajouter des tripes à la Jeff Koons ou encore le Japonais qui fait des caniches en fleurs (Haruki Murakami, NDLR).

Au Liechtenstein, le Prince héréditaire a publiquement pris position contre un référendum visant à dépénaliser l’avortement. Est-ce une bonne chose selon vous ?

Oui. Moi même, j’ai d’ailleurs déjà pris des positions publiques…

Aujourd’hui, les monarques sont-il réellement des rois ?

Un Mitterrand ou un Sarkozy sont beaucoup plus monarques que le roi des Belges ou le Roi d’Espagne. La Constitution actuelle donne au Président beaucoup plus de pouvoirs que n’avait Louis XIV. La monarchie est le pouvoir d’un seul mais la royauté est un pouvoir spirituel, philosophique qui touche les gens au plus profond de leur âme. Ce qui m’intéresse, c’est ce que la famille de France peut apporter. La Fondation Saint-Louis et la Fondation Condé apportent beaucoup plus, par les contacts humains, qu’un homme politique. Dans notre cas, nous recevons beaucoup de lettres de gens qui ont besoin d’un regard ou d’une main tendue. L’homme politique les ignore. Nous, nous essayons de leur apporter quelque chose.

N’avez-vous jamais songé à vous présenter aux élections ?

Non, parce que si je me présente, j’appartiendrais à un parti et serais rejeté par l’autre parti. En ce moment, je suis bien avec tout le monde…

Vraiment tout le monde ?

Trotskistes, syndicalistes, extrême gauche, extrême droite, centre, tout le monde…

Pour finir, pourriez vous le souvenir de votre père qui vous a le plus marqué.

Quand j’étais petit, lui qui était grand chasseur m’a fait approcher d’un nid de bécasses à 3 mètres. La bécasse était là et il m’a dit : « ne fais pas de bruit, n’y touche pas. »

Pourquoi ce souvenir ?

Parce que depuis, j’ai toujours aimé la nature.

Vous êtes grand-père, que pensez-vous du petit Gaston ?

C’est un petit bonhomme très intelligent qui fera parler de lui…

///////////////////////////////////////////////////////////////////////

Commentaire d'Hercule : Je crois bien que voilà le "faux-sauveur" de la France annoncé par Marie-Julie Jahenny.
Il n'aurait jamais dû se marier sur Arcangues (64). S'il m'avait demandé mon avis, je lui aurais demandé d'en croire mon expérience, car mon mariage à Arcangues ne m'a pas porté change. C'est un très joli petit village orné avec bon goût par le Marquis d'Arcangues, mais c'est un village d'opérette pour des unions d'opérette. De plus, le Saint patron de la paroisse d'Arcangues est Saint Jean-Baptiste, le Saint de la décollation, et cela ne présage de rien de bon pour celui qui, gonflé de vanité, aurait des prétentions pour un trône de France qui ne lui revient pas de droit... Malheur aux usurpateurs !
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Message par Her Jeu 24 Nov - 21:53

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/11/clovis-aux-origines-de-la-france.html

18 novembre 2011

"Clovis, aux origines de la France"

Colloque organisé par l'Institut de la Maison de Bourbon le samedi 26 novembre 2011 au collège-lycée Saint-Sulpice (Paris 6ème).

Programme :

1ère partie : Samedi 26 novembre 2011

14h15 : Accueil
14h30 : Ouverture, par le Prince de Bauffremont, Président de l'Institut de la Maison de Bourbon
14h35 : "Clovis, guerrier ou saint ?", par Francis Dallais, écrivain.
15h15 : "Du baptême de Clovis au sacre des rois de France", par le Professeur Patrick Demouy, Université de Reims.
16h00 : Pause
16h15 : "Les institutions publiques du royaume mérovingien", par le Professeur Franck Bouscau, Université de Rennes.
17h00 : "Le roi-prêtre ou la naissance du principe de légitimité du Vème au Xème siècle", par le Professeur Michel Rouche, Université de Paris-Sorbonne.
17h45 : Questions - Réponses.
18h00 : Fin du colloque.

Ce colloque sera suivi d'une seconde partie, le samedi 10 décembre 2011, à 15h00 : visite des sépultures mérovingiennes de la Basilique Saint-Denis, commentée par Monsieur Wyss, archéologue, qui a participé aux fouilles de la période mérovingienne. Inscription.

Posté le 18 novembre 2011 à 12h09 par Lahire
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Message par Her Sam 26 Nov - 1:58

http://rhonan-de-bar.over-blog.com/article-basilique-saint-denis-89523565.html

Mardi 22 novembre 2011
BASILIQUE SAINT-DENIS.
Voici quelques extraits de l'ouvrage de M. Georges d'Heylli à paraître aux Editions Lacour (30000 Nîmes).


LES TOMBES ROYALES DE SAINT-DENIS

HISTOIRE ET NOMENCLATURE DES TOMBEAUX.
EXTRACTION DES CERCUEILS ROYAUX EN I793
CE QU'ILS CONTENAIENT.
LES PRUSSIENS DANS LA BASILIQUE EN 187I.

PARIS
LIBRAIRIE GÉNÉRALE
DÉPÔT CENTRAL DES ÉDITEURS
72, BOULEVARD HAUSSMANN.
1872

PREFACE

Le lecteur trouvera dans ce volume l'histoire complète et détaillée des tombeaux de la royale église de Saint-Denis. Toutefois, je ne veux point tromper sa bonne foi : le présent volume n'est pas une réédition du travail que j'ai publié, d'abord en 1866 chez Rouquette, sous ce titre : Extraction des cercueils royaux à Saint-Denis en 1793, puis encore en 1868 et sous le même titre, mais avec de nombreuses additions, à la librairie Hachette. Je me suis aujourd'hui borné à habiller de neuf les quelques exemplaires de cette dernière édition qui me restaient, en y ajoutant divers documents nouveaux, que je publie pour la première fois.
Ces documents figurent dans un supplément annexé à ce volume et lui donnent une petite physionomie d'actualité qui a son intérêt. Je veux parler d'abord du récit de l'abbé Testory, qui doit trouver sa place, à la honte de nos ennemis, dans toutes les histoires futures de l'abbaye de Saint-Denis. Ce récit est une pièce précieuse; qui vient se joindre, hélas! à tant d'autres pour montrer à quels barbares nous avons eu affaire, combien nous avons dû supporter d'humiliations et de destructions, et surtout combien les merveilles de notre belle France ont excité de jalousies chez nos inexorables vainqueurs. Car c'est la jalousie seule qui a pu les pousser à «vandaliser » des monuments comme ceux que renferme la basilique de Saint-Denis. Au point de vue de l'attaque et de la victoire, de quelle utilité pratique pouvait bien leur être la démolition de nos tombeaux séculaires, et comment s'expliquer autrement la destruction de nos colonnes et de nos statues? La somme des gracieusetés prussiennes, dont la France doit toujours garder le souvenir, à propos de cette cruelle lutte, se trouve ainsi accrue de la déposition irréfragable d'un témoin oculaire.

Je signale encore au lecteur, comme une relation d'un haut intérêt historique, les détails que je lui donne sur la mort, et surtout sur la découverte du cercueil du cardinal de Retz.

Ce supplément complète l'histoire de l'église de Saint-Denis et de ses tombeaux. D'ailleurs, cette histoire pourrait être modifiée un peu tous les jours. Aujourd'hui la basilique a encore un caveau vide qui ne s'ouvrira peut-être jamais : le caveau impérial est fermé; quel César futur y viendra dormir un jour?... Mais j'oublie que chez nous les rois ne meurent plus sur le trône, et que maintenant nous ne voulons même plus de roi !... Cette belle et admirable basilique verra-t-elle jamais le renouvellement des splendides cérémonies qui l'ont illustrée jadis ? ou bien son histoire est-elle subitement terminée? Son histoire, c'est celle de la monarchie tout entière, celle de nos grandeurs et de nos abaissements; c'est aussi l'histoire de l'humanité et elle offre l'exemple le plus terrible qui lui ait encore été donné du néant et des grandeurs de ce monde. Ces rois, ces reines, ces princes, si grands, si puissants, si glorieux, qui semblaient devoir dormir là leur éternel et dernier sommeil... en un jour de démence publique leurs royales cendres ont été jetées au vent, et ce qui restait de leurs corps augustes a été brûlé dans de la chaux. Et sur ces restes profanés et dispersés, une populace ivre vint danser la Carmagnole et jurer qu'elle n'aurait jamais plus de tyrans. Et pourtant elle en a eu bien d'autres, et de bien grands, pleins de force, de grandeur et de génie, et de bien ignobles aussi, choisis jusque dans son sein ! Saint-Denis!

Ce « cimetière des tyrans», disait encore Marat, qui a exercé, lui aussi, son genre de royauté sur cette même populace, et qui, comme les rois qu'il avait tant conspués, passa à son tour du Panthéon à l'égout !

GEORGES D'HEYLLI.
Février 1872.
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Message par Her Lun 5 Déc - 22:27



Plaidoirie de Jean Foyer défenseur de Louis XX contre Henri d’Orléans [Partie 1]
TITRE ET ARMES DE LOUIS DE BOURBON
dimanche 4 décembre 2011, par ISH
1989, le prince Alphonse de Bourbon, duc d’Anjou, aîné de la Maison de France ― et à ce titre Roi de France ― meurt dans un accident. Le jeune Louis XX succède à son père et reprend le titre de duc d’Anjou. Alors la branche cadette d’Orléans ― en la personne de l’actuel Comte de Paris ― s’attaque à l’orphelin âgé de 15 ans pour lui contester devant le tribunal le droit de porter ce titre. Dans ce procès inique, Louis XX sera défendu par Jean Foyer, grand juriste et ancien ministre de la République converti à la légitimité. Voici sa plaidoirie qui fit triompher le droit de l’adolescent.

Observation liminaire
Introduction de VLR
Texte tiré la revue La Science Historique, printemps-été 1992, nouvelle série, n° 21, p. 5-16.
AVERTISSEMENT : Sauf mention contraire, es titres ont été ajoutés par la rédaction de VLR pour faciliter la lecture en ligne.
Introduction de Jean Foyer
Plaidoirie devant la Première Chambre de la Cour d’Appel de Paris, le 22 novembre 1989.
À la mémoire de S.A.R. Alphonse de Bourbon dont j’eus l’honneur de faire triompher le droit avant que la mort ne nous l’enlevât.
J.F.
Rappel de l’historique de la procédure
Madame le Premier Président, Mesdames, Messieurs,
Le 21 décembre 1988, le prince Alphonse de Bourbon connaissait l’une des dernières joies d’une existence marquée de nombreux malheurs.
Ce jour-là, le Tribunal de grande instance de Paris, en sa première chambre, déclarait M. Henri d’Orléans irrecevable en ses prétentions tendant à faire interdire à l’aîné des Bourbons
l’usage du titre de duc d’Anjou et
le port des armoiries pleines constituées de trois fleurs de lis d’or, en position 2 et 1, sur champ d’azur.
Le jugement était fortement motivé en droit comme en fait. Les historiens du droit les plus éminents et les spécialistes du droit héraldique l’approuveront sans réserve.
Éclairé par le Tribunal, M. d’Orléans va-t-il enfin comprendre son erreur, abandonner une procédure déplaisante pour son parent, imprudemment engagée, et dans laquelle deux membres d’autres branches cadettes de la Maison de Bourbon étaient intervenues à ses côtés, on ne sait pourquoi ?
Que non pas !
À peine le jugement lui avait été signifié que le défendeur débouté interjetait appel, le 17 janvier 1989, par déclaration au greffe de la Cour.
L’un des deux intervenants, M. Sixte-Henri de Bourbon-Parme l’imitait le 24 janvier 1989.
Le duc de Castro, autre intervenant, allait tirer sagement les conséquences du jugement. Il ne renouvellera point le pas-de-clerc commis en première instance.
Hélas ! Le 30 janvier 1989, Alphonse de Bourbon trouvait une mort accidentelle horrible sur une piste de ski aux États-Unis d’Amérique. Il heurtait un filin qui venait d’être tendu et n’était pas signalé. La gorge tranchée, le prince expirait sur la neige, au bout de son sang.
Il laissait le seul fils vivant qui lui restât, son second fils Louis-Alphonse [Louis XX, NDLR], alors âgé de quatorze ans.
Cette fois, M. d’Orléans allait-il manifester, au moins par l’abstention, le minimum d’humanité que la mort appelle et que le malheur réclame ?
Hélas ! Dans un article donné au journal Le Monde, il commençait par déverser hypocritement son fiel sur la mémoire du disparu.
Avocat du prince, j’ai cru devoir rappeler l’auteur de l’article à la décence. Il n’a pas eu honte de produire son papier au débat.
Puis, le 22 mars, il a assigné Mme Rossi, mère et administrateur légal de son fils Louis-Alphonse, en reprise d’instance et en intervention forcée.
La haine d’un mort (titre de Jean Foyer)
Rarement aura-t-on lu des écritures aussi odieuses, au sens fort et latin du terme, que celles signifiées pour M. d’Orléans. Ce sont propos et écritures d’hommes qui ne respectent ni le tragique ni la douleur.
Tragique et douleur d’un adolescent, âgé maintenant de quinze ans qui a vécu, il y a cinq ans, l’accident mortel de son frère aîné, qui est éprouvé par la mort d’un père avec lequel il vivait, qui veillait sur lui et ses études, qui l’aimait tendrement et qu’il aimait tendrement.
Pareil comportement n’a rien de capétien, ni de royal. L’acrimonie de M. d’Orléans et de ses conseils manqua de noblesse.
Désobéissant à l’ordonnance de Villers-Cotterets, je rappellerai qu’en latin le contraire de nobilis, qui signifie noble, est ignobilis.
Dans les noms et les titres qu’ils donnent à leur cousin et à son père, dans les qualificatifs qu’ils employent, dans les insinuations qu’ils distillent, les mandataires et les conseils de M. d’Orléans font montre de sentiments déplacés dans une pareille cause, dans le procès qu’ils conduisent contre le fils adolescent d’un père tragiquement disparu.
Après les écritures, la communication de pièces adverses montre à quel point mes contradicteurs ont l’orléanisme haineux.
Nous avons été accablés de coupures de la presse espagnole à scandales, on nous a communiqué une sentence de la cour espagnole qui a prononcé la nullité du mariage des parents du jeune prince, on a voulu mettre en évidence les dissensions familiales et les séparations conjugales intervenues dans la Maison de Bourbon :
séparation des grands-parents,
séparation des parents,
désaccords entre la grand’mère et la mère de Louis-Alphonse de Bourbon quant à l’éducation du jeune prince.
Ces événements, souvent et combien douloureux !, n’ont rien à voir, absolument rien à voir avec les questions de titre et d’armoiries, les seules qui sont soumises présentement à la Cour.
Ces évocations sans pertinence procèdent de la pure malveillance. Je n’en parlerai point davantage et les traiterai par le mépris.
Observons simplement que les critiques de la vie familiale d’autrui sont inattendues de la part de M. d’Orléans, si l’on en croit les reproches que son propre père lui adresse. C’est le cas de lui rappeler la parole évangélique, adressée aux lapidateurs :
que ceux qui n’ont jamais péché, jettent la première pierre.
L’objet de l’instance d’appel (titre de Jean Foyer)
Donc, M. d’Orléans a fait assigner Mme Rossi à la fois
en reprise d’instance et
en intervention forcée.
L’assignation en reprise d’instance
L’assignation en reprise d’instance tend aux mêmes fins que la demande présentée aux premières et dont M. d’Orléans a été débouté par le jugement entrepris. L’action exercée par cette demande est éteinte. La demande est désormais sans objet.
À quoi tendait en effet la demande formée devant les premiers juges ? À faire prononcer, contre Alphonse de Bourbon, une double interdiction sous astreinte,
celle de faire usage du titre de duc d’Anjou,
celle de porter les armoiries pleines, composées de trois fleurs de lis sur champ d’azur.
Il est bien inutile hélas ! de réclamer une interdiction comminatoire qui serait adressée à un prince défunt. Titre et armoiries, Alphonse de Bourbon ne les portera plus que sur la pierre de son tombeau. On n’enjoint pas des interdictions à un mort.
La haine fait déraisonner certains vivants. La demande en reprise d’instance sera déclarée irrecevable.
L’assignation en intervention forcée
Bien curieuse, du point de vue de la procédure, est l’assignation en intervention forcée.
Selon l’article 66 du nouveau code de procédure civile,
constitue une intervention la demande dont l’objet est de rendre un tiers partie au procès engagé, entre les parties originaires.
Lorsque la demande émane du tiers, l’intervention est volontaire,
l’intervention est forcée lorsque le tiers est mis en cause par une partie.
En la cause, la demande en intervention forcée est formée par l’appelant, M. d’Orléans, contre l’intimée, Mme Rossi, en qualité d’administrateur légal.
La demande en intervention forcée tend à faire prononcer, contre le fils, les interdictions demandées en première instance contre le père.
Quel redoutable compétiteur pour les Orléans que Louis-Alphonse de Bourbon !
À la date de l’assignation, il avait fait un seul et unique usage du titre de duc d’Anjou, sur un document préparé par un ancien collaborateur de son père.
Le titre avait été écrit à l’avance sous l’emplacement de sa signature.
Quel dangereux compétiteur que cet adolescent, retourné dans le lycée madrilène, dans lequel son père l’avait placé et où il poursuit d’excellentes études. Le lycée, il est vrai, est le lycée français.
Quel terrifiant compétiteur qu’un jeune homme dont la mère a fait connaître, par un communiqué à la presse, qu’il entendait pour le moment achever ses études et se préparer une situation !
Les demandes formées par les appelants étant fondées sur des faits postérieurs au jugement de première instance et les demandes présentées devant les premiers juges étant devenues sans objet, rien n’obligeait M. d’Orléans à reprendre dès maintenant son procès. Il lui eût été possible de le reprendre plus tard devant le tribunal.
À la vérité, les prétentions formées à l’encontre de Mme Rossi en qualité d’administrateur légal, sont nouvelles. Mais, l’irrecevabilité n’en sera pas soulevée devant la Cour.
Il faut en finir et délivrer un adolescent d’un procès qui lui est pénible, et ne l’est pas moins à ceux qui furent les amis de son père.
Le prétexte de la procédure intentée par Henri d’Orléans
Pourquoi tant d’acharnement, de précipitation, de passion ?
Quel fait nouveau a déterminé M. d’Orléans à repartir à l’attaque en des conditions qui rendent sa procédure si déplaisante ?
Serait-ce l’usage nouveau du titre de duc d’Anjou par un Bourbon de la branche aînée, par l’aîné de la branche aînée ?
Assurément, non.
Voilà près d’un siècle que les Bourbons aînés le font. Les carlistes ont usé du titre de duc d’Anjou.
Lorsque leur branche s’est éteinte, Alphonse XIII est devenu le chef de la branche aînée, et l’a été durant les cinq dernières années de sa vie de 1936 à 1941. Il préféra, ce qui était naturel, conserver le titre et le traitement de roi.
Mais son fils Don Jaime, devenu l’aîné après la mort du prince des Asturies, et que l’on avait fait renoncer au trône d’Espagne, a repris le titre de duc d’Anjou. Il était le père du prince Alphonse.
Le port du titre de duc d’Anjou par les descendants de Philippe V, roi d’Espagne, est reconnu comme un usage par mon contradicteur lui-même, M. Trousset, champion de la cause orléaniste, dans son livre « La légitimité dynastique en France », publié en 1987, qui est produit au débat. À la page 87, en note, M. Trousset écrit :
Les Bourbons-Orléans ont toléré le port, au sens mondain du terme, du titre de duc d’Anjou par des descendants de Philippe V.

Toléré ! Toujours le discours condescendant, dédaigneux, lorsqu’il n’est pas insultant, des orléanistes à l’égard de la branche aînée.
Toléré ! En vérité, les Bourbons-Orléans n’avaient ni à tolérer, ni à faire interdire, ni à concéder.
Ma plaidoirie sera la démonstration qu’ils n’ont aucun droit sur ce titre, aucun droit à ce titre.
Quoiqu’il en soit, le tribunal a relevé cet usage déjà vieux de près d’un siècle.
Les véritables motivations de l’acharnement de M. d’Orléans
Pourquoi les Orléans se sont-ils donc départis de leur prétendue tolérance ? il est utile de le rechercher pour expliquer la curieuse attitude de l’appelant.
J’en vois deux raisons principales :
les fêtes qui ont marqué le millénaire capétien et
la dégradation monarchique de M. d’Orléans par son père à Amboise.
Un millénaire capétien dominé par la personnalité charismatique du Prince Alphonse
En 1987, les Français se sont heureusement réconciliés avec leur histoire. Sans distinction d’opinions ni d’appartenance, ils ont commémoré, en beaucoup de villes, l’avènement d’Hugues Capet, ancêtre de la dynastie qui remembra l’hexagone, et qui en a fait la France, délivrant les Français de l’assujettissement aux potentats féodaux.
À de telles cérémonies, le maire socialiste de Montpellier, le maire modéré de Toulouse, le maire radical de Lyon et bien d’autres ont invité l’aîné des descendants d’Hugues Capet, qui était Alphonse de Bourbon.
Ce prince était une personnalité remarquable, d’une haute intelligence, il savait allier la simplicité à la dignité, par sa délicatesse il attirait naturellement la sympathie.
Quoi qu’aient écrit certains, qui lui ont donné après sa mort le titre de « roi de droit » dans des cartons d’invitation à des services funèbres, Alphonse de Bourbon n’a jamais fait acte de prétendant.
Quelques jours avant sa mort, évoquant les procédures et les prétentions orléanistes, il écrivait :
La différence entre ces princes (les Orléans) et moi tient à ce que moi, je ne prétends à rien, me contentant d’essayer d’assumer la charge, dévolue par la Providence, d’être l’aîné et donc le chef de ma famille.
Les invitations adressées à Alphonse de Bourbon ont irrité les Orléans. Ils ont tout tenté pour empêcher leur cousin d’être présent. Comme ils étaient invités le plus souvent eux aussi, ils ont répondu :
ou nous, ou lui.
Le procédé a quelquefois réussi. Dans la majorité des cas, ils n’ont rien empêché, et ne sont pas venus. Durant l’année 1987, Alphonse de Bourbon a participé à une centaine de cérémonies, faisant usage du titre de duc d’Anjou.
D’où inquiétude et hargne chez les Orléans qui se targuent d’avoir, comme ils disent, « relevé d’héritage dynastique » à la mort du Comte de Chambord en 1883.
Inquiétude et hargne chez les Orléanistes et dans les petits journaux illustrés à leur dévotion.
Singulière histoire en effet que celle de la Maison d’Orléans.
Brève histoire des Orléans
LOUIS-PHILIPPE-JOSEPH, DUC D’ORLÉANS OU PHILIPPE ÉGALITÉ
Louis-Philippe-Joseph, duc d’Orléans au début de la Révolution fut l’un des plus actifs démolisseurs de la vieille monarchie capétienne.
Il finança, car il était richissime, la presse et les journées révolutionnaires. Sans doute rêvait-il d’être fait roi.
Après le 10 août, l’ambition chez lui le céda à la peur.
Pour être candidat à la Convention,
il changea son nom pour celui d’Égalité devant la Commune de Paris,
fit un « désaveu de filiation » devant le club des Jacobins, se disant fils d’un palefrenier.
Il vota la mort de Louis XVI, qui fut envoyé à l’échafaud à une voix de majorité, ce qui lui valut le dégoût et le mépris de Robespierre lui-même. L’Incorruptible a dit du corrompu :
Égalité était peut-être le seul qui pût se récuser ! [1]
Le déshonneur volontaire ne sauva point Égalité. Moins de trois cents jours après Louis XVI, il monta à son tour sur l’échafaud. Il se serait, paraît-il, converti à sa dernière heure ! Il était bien temps.
LOUIS-PHILIPPE
Son fils, Louis-Philippe, fait lieutenant général du royaume par Charles X, se fit roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier.
Son règne se termina en 1848, plus mal encore que celui de Charles X, par le départ en exil.
DES PRÉTENTIONS TOUJOURS ACTUELLES
Depuis la mort de Chambord, les Orléans se sont acharnés à vouloir faire admettre qu’ils étaient désormais les héritiers du trône en vertu des lois fondamentales de l’ancienne monarchie qu’ils avaient si bien contribué à abattre. Le livre de Me Trousset est l’expression moderne de leurs prétentions.
Bien accueillie et appréciée, la présence d’Alphonse de Bourbon leur a paru dangereuse pour leurs très illusoires prétentions dynastiques.
Pourtant, le chef de la Maison d’Orléans, qui porte le titre de Comte de Paris, s’est prudemment gardé de toute procédure judiciaire. Le tribunal n’a point manqué de le relever dans son jugement. Mieux doué que son fils, le chef de la Maison d’Orléans a mesuré sans doute le danger de soumettre les prétentions orléanistes à un débat judiciaire.
C’est donc le fils aîné qui s’est fait demandeur en première instance et qui, débouté, est appelant devant la cour. Très certainement l’a-t-il été et l’est-il sans l’aveu de son père.
Car le père et le fils sont brouillés.
La dégradation monarchique de M. d’Orléans par son père
Lors du mariage de son fils aîné, le Comte de Paris lui avait attribué le titre de Comte de Clermont, celui d’un ancien apanage des princes de Condé.
Par la suite, M. Henri d’Orléans a divorcé et il s’est remarié. Le Comte de Paris n’a pas admis ce divorce et ce remariage. Il a appliqué des sanctions.
La première a été un changement de titre. Le Comte de Paris a prétendu retirer à son fils le titre de Comte de Clermont, et lui a attribué, à la place, le titre de Comte de Mortain. Sans doute le mortainage est-il, dans la maison d’Orléans, analogue à ce que fut le limogeage dans l’armée en 1914.
Puis, deuxième sanction, qui serait grave si les prétentions orléanistes avaient quelque chance de succès, le Comte de Paris a infligé à son fils aîné une dégradation dynastique. Il a considéré que l’héritier du trône n’était plus son fils aîné mais son petit fils aîné, Jean, qu’il a nommé duc de Vendôme et présenté comme son héritier présomptif, l’héritier de la couronne, au cours d’une cérémonie au château d’Amboise à l’automne de 1987.
Tout cela relève du surréalisme.
Mais M. Henri d’Orléans n’a pas accepté sa dégradation, il se tient toujours pour l’héritier présomptif de la couronne. Dans son assignation devant le tribunal, il a même pris le titre et la qualité de Dauphin de France. Il écrit et il professe que les lois fondamentales de l’ancienne monarchie ne permettent pas à son père de lui retirer sa vocation successorale à la couronne.
Il a cru faire mieux encore. En contestant à Alphonse de Bourbon son titre et ses armoiries, il a fait le calcul, assez enfantin, que le tribunal, en le déclarant recevable, lui reconnaîtrait sa qualité dynastique, sa vocation au trône !
Idée singulière, et même saugrenue : M. Henri d’Orléans cherche à faire dire, au moins implicitement, par les juridictions de la République, qu’à la mort de son père il sera le prétendant légitime, le roi de droit.
Position du débat devant la Cour :
Deux questions sont en litige :
une question de titre et
une question d’armoiries.
Le jugement entrepris a parfaitement résolu les deux questions. Il l’a fait comme il convenait, par application du droit privé, seul applicable à la cause.
Sur la question du titre, le tribunal a décidé que M. d’Orléans, ne justifiant d’aucune collation au titre de duc d’Anjou à un de ses ancêtres, de sa transmission et de son investiture, était irrecevable à agir en usurpation de titre.
Sur la question des armoiries, le tribunal a rappelé qu’elles sont un accessoire du nom, qu’elles en sont indissociables et que, selon la coutume, les aînés portent les armes pleines. À la date du jugement, Alphonse de Bourbon était l’aîné des Capétiens. Depuis sa disparition prématurée son fils l’est aujourd’hui.
Ces raisonnements, pourtant irréfutables juridiquement aussi bien qu’historiquement, M. d’Orléans prétend les combattre par une argumentation que la cour ne saurait accueillir, parce qu’elle exprime toujours des prétentions dynastiques, fondées sur l’ancien droit monarchique.
Comme le litige oppose un membre d’une branche cadette à l’aîné de la branche aînée, il est indispensable de rappeler brièvement la généalogie des Bourbons avant que de discuter les deux questions litigieuses.
Observation liminaire
La généalogie des Bourbons
Tous les Capétiens vivants, descendant d’Hugues Capet, de mâle en mâle, en légitime mariage, sont issus du sixième fils de Saint Louis, Robert de Clermont, qui contracta mariage avec la fille du Seigneur de Bourbon l’Archambault. Son fils aîné portera et le nom et le titre de duc de Bourbon.
À la fin du XVIe siècle, le chef de la Maison Capétienne, issu de la branche des Valois, est le roi de France Henri III, assassiné en 1589.
Le trône de France passe à l’aîné de la Maison de Bourbon, Henri, alors roi de Navarre, qui devient le roi de France Henri IV, assassiné en 1610. Henri IV a pour successeur Louis XIII.

Généalogie des Bourbons
Tableau généalogique simplifié des enfants mâles de Louis XIII et comparaison de la position du Comte de Paris à celle de Louis XX.
Les deux parties à l’instance descendent de l’un et l’autre fils de Louis XIII,
Louis, né en 1638,
Philippe, né en 1640.
La branche aînée issue de Louis XIV
Louis, qui devient le roi Louis XIV, a un fils aîné, qui mourra avant son père, et qui sera désigné après sa mort sous le titre de Grand Dauphin.
Le Grand Dauphin laisse trois fils, titrés à leur naissance
duc de Bourgogne,
duc d’Anjou,
duc de Berry.
Le duc de Bourgogne, devenu Dauphin, mourra avant son grand-père, un seul de ses fils lui survivra, Louis, qui devient le roi Louis XV, le 1er septembre 1715.
Le fils de Louis XV mourra avant son père, laissant trois fils qui régneront tous les trois : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. La branche issue du duc de Bourgogne est éteinte.
Le fils aîné de Charles X, le duc d’Angoulême, meurt sans enfants. Son fils cadet, le duc de Berry est assassiné en 1820, alors que sa femme commence une grossesse. Elle accouche de celui qui, titré duc de Bordeaux, l’enfant du miracle, s’intitulera de préférence comte de Chambord et mourra, exilé, à Frosdorff, en septembre 1883.
Le duc d’Anjou, second fils du grand Dauphin, est fait roi d’Espagne par le testament de son grand oncle maternel, le roi Habsbourg Charles II qui est sans postérité.
Devenu roi d’Espagne, Philippe V sera l’ancêtre de nombreuses branches de la Maison de Bourbon dont les membres régneront à Madrid sur l’Espagne ou plutôt les Espagnes, à Naples sur le royaume des Deux-Siciles, à Parme, Plaisance et Guastalla.
Le seul intervenant qui demeure en la cause est un cadet de la branche de Bourbon-Parme, des descendants de Philippe V règnent de nos jours à Madrid et à Luxembourg.
Intronisé à Madrid, Philippe V avait introduit la loi salique par une pragmatique sanction. Un siècle durant et plus, la succession des rois d’Espagne est dévolue de mâle en mâle, sans difficulté dynastique. Charles III, Charles IV et Ferdinand VII se succèdent. Tout change à la mort de Ferdinand VII. Le roi Charles IV avait laissé trois fils :
Ferdinand VII,
Charles et
François de Paule.
Ferdinand, quatre ans avant sa mort eut, d’un remariage tardif, une fille, Isabelle sa seule héritière. Il veut lui laisser sa couronne et change la pragmatique sanction.
Charles, son frère cadet, estime qu’il est éliminé sans droit, qu’il est lui, le roi légitime. Il part en guerre contre la régente de sa nièce, c’est le début du Carlisme espagnol. L’Espagne connaîtra de ce fait trois guerres civiles au XIXe siècle.
Suivons les trois branches issues de Charles IV.
Isabelle épouse ― on lui fait épouser ― son cousin germain François d’Assise, fils de François de Paule, troisième fils de Charles IV, elle est la mère d’Alphonse XII.
Celui-ci a pour fils Alphonse XIII, dont sont issus Don Jaime, père d’Alphonse de Bourbon, et Don Juan, père du roi d’Espagne régnant, S.M. Juan-Carlos.
Parallèlement, les carlistes se succèdent.
Le dernier d’entre eux meurt en 1936.
À ce moment, Alphonse XIII, aux droits de François d’Assise, devient l’aîné des Bourbons d’Espagne et l’aîné de tous les Bourbons, son fils Jaime, son petit-fils Alphonse et son arrière-petit-fils Alphonse le sont devenus après lui.
Nous allons retrouver tous ces noms dans la suite de la discussion.
La branche cadette issue de Philippe d’Orléans
Disons un mot maintenant de la descendance de Philippe, fils cadet de Louis XIII.
Cette généalogie est plus simple.
À Monsieur, frère de Louis XIV succéderont un fils Philippe, régent durant la minorité de Louis XV, son petit-fils Louis, son arrière petit-fils Louis-Philippe, son arrière petit-fils Louis-Philippe-Joseph, qui prend en septembre le nom de Philippe Égalité.
Le fils d’Égalité, qui régnera sous le nom de Louis-Philippe Ier, laissera de nombreux fils. L’aîné Ferdinand, duc d’Orléans, meurt accidentellement au pont de Neuilly en 1842, laissant deux fils, l’un Philippe, fait comte de Paris et l’autre Robert, titré duc de Chartres.
Le fils aîné du comte de Paris, Philippe, portant le titre de duc d’Orléans mourut sans postérité en 1926.
L’aîné des Orléans devient Jean, duc de Guise, fils de Robert, duc de Chartres. Il est le père du comte de Paris, père de l’appelant.
Ces données étant rappelées, examinons maintenant les deux questions en litige.
Voir en ligne : Institut des Sciences Historiques
Notes
[1] J. Tulard, J.F. Fayard et A. Ferro - Histoire et dictionnaire de la Révolution française. Paris. Laffont. 1987. V° Orléans, p. 1010.
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