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Rennes-le-Château - Les Prêtres du Razès - Bérenger Saunière (1852-1917)

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Rennes-le-Château - Les Prêtres du Razès - Bérenger Saunière (1852-1917) Empty Rennes-le-Château - Les Prêtres du Razès - Bérenger Saunière (1852-1917)

Message par Her Ven 3 Juin - 8:05

BIOGRAPHIE DE L'ABBE BERENGER SAUNIERE
par Hercule Navarrau-Arsa
(En construction - Mise-à-jour du 07-06-2011)


NAISSANCE ET JEUNESSE

1852-04-11 - Bérenger Saunière naquit le 11 avril 1852 à Montazels, un village de la Haute-Vallée de l'Aude, proche de Couiza et de Rennes-Le-Château. Le lendemain, 12 avril, il sera baptisé en l’église du même lieu avec les prénoms de François Bérenger. Il est l'aîné d'une fratrie de sept enfants. La famille est modeste et son père, Joseph Saunière (1823-1895), est le régisseur des terres du château de Montazels pour le compte du marquis de Casamajou. Joseph Saunière fut également maire de Montazels.

Enfant du pays, Bérenger mena une vie insouciante et les terrains de jeu qu'il partageait avec ses camarades comportaient déjà des excursions à Rennes-le-Château, au ruisseau des Couleurs et dans les cavités et les ruines des alentours.

Il suivra sa scolarité à l’école Saint Louis de Limoux. Avec à sa suite son jeune frère Alfred, de trois ans plus jeune, ils furent très tôt orientés vers la prêtrise par le cheminement traditionnel des enfants de chœur. Bérenger entrera ensuite au Petit Séminaire puis au Grand Séminaire de Carcassonne.


SACERDOCE ET NOMINATIONS DE L’ABBE SAUNIERE

1879-06-01 – A la suite de son séminaire, Bérenger sera nommé diacre puis prêtre en juin 1879.

Bérenger reçoit aussitôt sa première affectation et il est nommé vicaire à Alet-les-Bains, siège de l’ancien évêché jusqu’à la Révolution.

En 1882, Bérenger est ensuite nommé recteur desservant de la paroisse du Clat, un village de charbonniers isolé et rude, perché en altitude sur le Plateau du Pays de Sault, situé au-dessus et Sud-ouest d’Axat. Il y séjournera trois ans sans jamais faire parler de lui.

Il semble que l’Abbé Saunière ait été choisi et recruté dès le séminaire par une société sacerdotale, d’abord pour ses qualités spirituelles et humaines, mais aussi pour ses convictions politiques car le jeune Saunière était royaliste légitimiste comme son père. Il lui sera confié la mission très particulière de suivre pas-à-pas les traces de l’un de ses confères et prédécesseurs, l’Abbé Antoine Bigou.

Plus d’un siècle avant l’arrivée de l’abbé Saunière, avant la Révolution de 1789, à l’époque où la Haute Vallée de l’Aude était placée sous l’autorité de l’évêché d’Alet et de son dernier Evêque : Mgr de La Cropte de Chantérac, l’Abbé Antoine Bigou (18-04-1719 - 20-03-1794) avait lui aussi été nommé curé du Clat, puis, le 9 novembre 1774, il fut nommé curé de Rennes en remplacement de son oncle, l’Abbé Jean Bigou. Lorsque la Révolution éclata, il fut contraint, le 20 janvier 1791, de prêter le serment à la constitution civile du clergé avec restrictions, serment qui fut refusé. Il fut alors obligé de s’exiler vers l’Espagne à la suite de la loi du 26 août 1792, comme 8000 autres prêtres et religieux. Avant cette déportation massive du clergé qui devait quitter le territoire sans rien emporter de leur économies, et son exil pour l’Espagne, l’abbé Antoine Bigou fut sollicité par son Evêque pour cacher quelques dépôts et économie du clergé de l’Aude, dans le tombeau des Seigneurs et dans le réseau des souterrains qui courraient sous l’église et le village de Rennes.


INSTALLATION A RENNES-LE-CHATEAU :

1885-06-01 - L'évêque de Carcassonne nomme Bérenger Saunière à la succursale de Rennes-le-Château, une commune de peu d'importance qui paraissait sans grand avenir pour lui. Il est âgé de trente trois ans lorsque, le 1er juin 1885, il prend possession de la paroisse Sainte Marie-Madeleine de Rennes-Le-Château.

L'abbé Bérenger Saunière est un jeune curé de campagne, de haute taille, solide fortement charpenté : un paysan. On le tient pour intelligent et modeste. Rien d'anormal n'était apparu jusque là dans son comportement. Ses débuts dans la paroisse sont modestes : il vit pauvrement et s'occupe comme il peut, en lisant, en chassant. Il succède à Antoine Croc, âgé de 64 ans, et avant lui à Charles Eugène Mocquin âgé de 45 ans, des prêtres sans histoire.

A cette époque le village ne compte guère plus de 300 habitants. Particulièrement isolé, on y accède que par un chemin muletier difficile à ascensionner sous le soleil de ce mois de juin. Dès son arrivée au village, le nouveau curé prend conscience de l'état de délabrement de son église. L'intérieur est vétuste, dans le plus triste état. La voûte est fissurée, la toiture éventrée et l'eau tombe sur la tête des fidèles et sur le maître-autel. L'extérieur est dégradé et le clocher semble prêt de s’écrouler. Renouvelant les démarches de ses prédécesseurs, Saunière tente rapidement d'obtenir des aides financières pour restaurer le monument qui menace ruine.

Le presbytère dans lequel il devait s'installer se trouve dans un état encore plus déplorable. Impossible d'y vivre ou d'y dormir. Seules les poules semblent trouver le lieu agréable. Devant cet état des lieux, le jeune curé demande asile à une habitante du village, Antoinette Marre.


SENSIBILITE POLITIQUE ET SANCTION

L'époque est aux engagements politiques et l'ensemble du village comme celui du département est proche du radical-socialisme. La religion n'a plus le pouvoir qu'elle avait eu au cours des siècles de l’ancien régime. La jeune République maçonnique se venge des huit siècles passés sous l’autorité de l’Eglise et du Roi. Bérenger Saunière supporte mal cet état de fait. Il honorera le Pape Léon XIII, celui qui, en 1884, à la suit de neuf de ses prédécesseurs, a définitivement condamné la franc-maçonnerie par l’Encyclique « Humanum genus », en faisant apposer son blason au-dessus de l’entrée de l’église de Rennes. L’abbé ne supporte pas de voir la maison du Seigneur laissée à l'abandon. Au cours de cette année 1885 des élections doivent avoir lieu. Les femmes et les enfants du village se rassemblent aux messes dominicales. Les hommes sont beaucoup moins nombreux pour écouter la Bonne Parole. Dans une de ses homélies, l’Abbé Saunière n'hésite pas à critiquer la situation politique et à conseiller un vote royaliste à l'encontre des idées du Moment. Dans ce sermon, le jeune et fougueux curé légitimiste diabolise la République et demander à ses paroissiennes de parler à leurs époux pour influencer les prochaines élections.

Cette attitude et cette prise de position déplaisent fortement au conseil municipal et au maire de Rennes-Le-Château. Ce dernier, prenant sa plus belle plume, n'hésite à écrire au ministre des cultes qui a la charge de l'entretien des lieux de cultes ainsi que d'assurer le traitement des prêtres et des hommes d'églises. La séparation de l'Eglise et de l'Etat n'avait pas encore eut lieu.

Cette lettre fut prise en compte et Bérenger Saunière se trouva suspendu de tout revenu pendant six mois.

Son évêché, ne le laisse pas en reste. De façon à palier à cette situation difficile, il est nommé professeur au séminaire de Narbonne, sans que l’on sache vraiment s’il s’y est rendu et s’il ne s’agitait pas tout simplement d’une nomination diplomatique virtuelle pour apaiser la grogne préfectorale. Six mois plus tard, la sanction est levée, l’abbé est réintégré dans sa charge et il retrouve sa cure de Rennes-Le-Château.


LES PREMIERS TRAVAUX DE RENOVATION

1886-00-00 - Le temps passant, les passions villageoises cessèrent et c'est moins d’un an après son installation qu'il entreprend les premiers travaux de réparation les plus urgents pour l'église. Visiblement, l’abbé a su trouver les aides providentielles nécessaires pour l’aider dans ses travaux. Il semble qu'il reçut plusieurs dons importants dont un de la part de la comtesse de Chambord, épouse du comte de Chambord principal prétendant légitime de l’époque au trône de France. Une somme de 1.000 francs or de l’époque lui fut offert par cette famille de très haute noblesse. La Comtesse de Chambord s’intéressa à cet humble curé de campagne car, semble t-il son médecin personnel était un dénommé Carrière de Limoux. Il y eu aussi un don connu d’un ancien curé de la paroisse de Rennes-Le-Château. Ces premiers travaux permirent plus de dignité et de confort pour la célébration des offices.


DECOUVERTE DES MESSAGES ET DES CACHES DE L’ABBE ANTOINE BIGOU

Après avoir colmaté les fuites d’eau, le plus urgent était de poursuivre la restauration de l’intérieur pour y célébrer de belles liturgies.

Avant son arrivée, la municipalité avait procédé à la construction d’une nouvelle sacristie plus spacieuse qui avait été accolée au mur sud de l’église avec percement d’un passage pour y accéder. Dans l’église, il restait à effectuer la démolition du retable de bois vermoulu derrière lequel existait toujours l’ancienne sacristie étroite et humide, qui occupait l’emplacement à l’arrière de l’autel actuel dans l'église.

L’ancien autel de l'église était de facture ancienne. Il était composé d'une pierre d'autel en pierre soutenue à l'avant par deux piliers : l’un de pierre brute, et l’autre de facture carolingienne que l’Abbé plaça ensuite à l’extérieur, à quelques mètres dans le jardin faisant face au Calvaire, pour servir de socle à la statue de Notre Dame de Lourdes. A l’arrière, la pierre d’autel reposait sur toute sa longueur sur un muret de pierre haut d’environ 1m23 qui soutenait le vieux retable de bois.

Décoré d'entre lacs et d'une croix gravée, l'autel ne correspondait ni au souhait du jeune prêtre, qui souhaitait avoir une belle église, ni à la mode des édifices religieux de l'époque. Une heureuse donatrice, Madame Cavailhé de Coursan, ayant fait un don, permis à Bérenger Saunière de financer l'achat d'un nouvel autel. Faisant appel à des ouvriers du village il décide de démonter l'ancien autel pour réaliser la mise en place du nouveau.

1887-07-27 - Les ouvriers déplacent la pierre d'autel et mettent à jour le sommet des deux piliers anciens. A partir de cet épisode les faits se compliquent. Il est dit que dans l'un de ces piliers, qui possédait une cupule, dissimulait des rouleaux de bois scellés à la cire. Les ouvriers remirent ces rouleaux au prêtre qui les ouvrit et y trouva des parchemins.

Une autre hypothèse dit que c'est au cours des travaux dans l'église que fut découvert, dans un balustre de bois, une fiole qui contenait des parchemins. A la réflexion il est fort probable que l'un des deux piliers et le balustre continrent, l'un et l'autre, des éléments cachés. Dans le pilier il devait probablement y avoir des reliques et la dédicace de l'église Sainte-Marie-Madeleine et dans le balustre il est sûrement certain qu'une fiole fut découverte et qu'elle contenait des documents. Antoine Captier, le carillonneur de l'époque, ne disait il pas à sa famille : " C'est grâce à moi que le curé est devenu riche ".

Peu de temps après cette découverte, Bérenger Saunière décide d'enlever le dallage du cœur de l'église. Juste devant l'emplacement de l'ancien autel une dalle de pierre, de belles dimensions, était placée sur le sol. Le curé demanda aux ouvriers de la déplacer. Deux surprises les attendaient, d'une part, la partie de la dalle ayant sa face en contact avec la terre était ornée d'un superbe bas-relief représentant une scène faisant voir deux chevaliers sur leur montures, l'autre, probablement la plus intéressante au prime abord, était une " oule " enfoncé dans le sol et contenant des pièces, probablement en or. Voyant le regard étonné des ouvriers, Bérenger Saunière leur dit : " Ce sont des médailles de Lourdes sans valeur. D'ailleurs il se fait tard, nous continuerons les travaux plus tard ".

L'ensemble des ses découvertes semble certain. Le balustre existe bien et il est la propriété de M. et Mme Antoine Captier. La dalle dite "Dalle des Chevaliers" est actuellement visible au musée du village. L'épisode de la découverte de la " oule " est établie par les témoignages concordants des ouvriers, et la découverte des documents dans le balustre et le pilier sont établis par le témoignage du carillonneur Captier. C'est après que les évènements se compliquent. D'après certains auteurs, dont Gérard de Sède, l'exégète de Rennes-Le-Château, Bérenger Saunière aurait porté à son évêque, Monseigneur Billard, les parchemins découverts. Ce dernier devant leur complexité, finança le voyage du curé de Rennes-Le-Château à Paris pour qu'il puisse les présenter à des spécialistes afin qu'ils les traduisent au cours de l'été 1891.

1888-00-00 - Les réparations se poursuivent. On remarque dès ce moment dans les délibérations du conseil de fabrique (Arch. Aude, V-88), que le curé Saunière avance à la caisse une somme de 518 francs.


LE VOYAGE A PARIS

Nous ne possédons actuellement aucunes preuves sérieuses quant à un voyage de Bérenger Saunière à Paris. Beaucoup d'auteurs prétendent que Bérenger Saunière, au cours de son hypothétique voyage à Paris, rencontra Emma Calvé, cantatrice en vogue à l'Opéra, Claude Debussy, l'occultiste Jules Bois et bien d'autres personnages, tous pas nécessairement en odeur de sainteté. Seule une tradition orale et quelques échanges de correspondance non-signées entre prêtres mentionnent la relation de l'abbé avec la "Créature" ou le "Rossignol"...


INTERIM A ANTUGNAC

1890-05-04 – L’Abbé Saunière est nommé curé par intérim de la paroisse d'Antugnac proche de son village natal, par Mgr Billard, pour assurer le remplacement de l'abbé Joseph Verniolle qui se retire à l'âge de 75 ans, et dans l’attente de nomination de son successeur. Antugnac n'est guère éloigné de Rennes et l’abbé Saunière connaît bien les villageois. Il assurera le service religieux de cette paroisse jusqu'en juin 1891, pour l'arrivée du nouveau curé, l’abbé Léon Gaudissard.


REPRISE DES FOUILLES DE L’ABBE SOUS COUVERT DE TRAVAUX NECESSAIRES

1891-09-09 – Bérenger Saunière se mit à créer les jardins de l'église tel que nous les connaissons actuellement avec des plans particulièrement sophistiqués. Cette année 1891 semble avoir été de la plus haute importance pour Bérenger Saunière. Il découvre un tombeau dans l'église. Se fait doit avoir une importance notable puisqu'il l'inscrit dans son journal.

D'autre part, l’abbé Saunière réalise un collage avec des éléments issus de revues religieuses dans lequel on peut lire :
" L'année 1891 portée dans l'éternité avec le fruit dont on parle ci-dessous. "

1892-00-00 - Bérenger Saunière et sa servante, Marie Dénarnaud, font parler d'eux. En effet, la Mairie se plaint officiellement des agissements du curé et de sa servante dans le cimetière. Ils déplacent des tombes, les ouvrent et bousculent les ossements qu'ils placent dans un ossuaire que le curé a fait construire dans le cimetière.

1896-00-00 - Bérenger Saunière se lance dans la restauration de l'église. Il dépense à tout va, il fait renouveler entièrement l'église avec des statues et décorations St-Sulpiciennes remarquables.


ACQUISITIONS DE TERRAINS CONTIGUS A L’EGLISE ET CONSTRUCTION DE LA VILLA BETHANIE ET DU DOMAINE

1898-00-00 - Bérenger Saunière commence à acheter les terrains autour de l'église. Ses ambitions de constructeur vont se concrétiser. Les travaux de la villa Béthanie et de la Tour Magdala débutent en mai 1891.

La villa est le point d'orgue de son "œuvre". Il y reçoit et mène grand train, il y reçoit des personnages importants, en particulier un étranger dont les villageois se souvenaient de l’accent et qu’ils appelaient " l'étranger ".

La Tour Magdala lui servait de bibliothèque. Construite à l’angle du parc, elle surplombe le plateau de Rennes-Le-Château. Durant des années Bérenger Saunière mène une vie aisée, et reçoit des personnes de haut rang. La servante de l'abbé, Marie Dénarnaud, qu'il avait pris comme "aide au prêtre", n'avait que 18 ans lorsqu'elle rentra à son service. On était bien loin de l'âge canonique qui sied aux bonnes de curé.

Marie Denarnaud commandait ses robes par correspondances dans les plus grands magasins de Paris. Ses belles tenues ont laissé de nombreux souvenirs aux habitants.

Outre la tour Magdala, Bérenger Saunière fit construire une serre en forme de tour dans laquelle il aimait cultiver des plantes et des fleurs les plus rares de la région. Il acheta même un singe qui ne manquait pas d'étonner et d'effrayer les habitants du village. Il a deux chiens qu'il nomme Faust et Pomponnet.

Dans tout ce dont il a été question jusqu'à présent, la critique ne peut relever que des anomalies. Cependant, il est un côté par lequel l'abbé Saunière pouvait à bon droit encourir des reproches.

On avait remarqué, on savait que le prêtre s'absentait fréquemment et pendant plusieurs jours sans l'autorisation de l'ordinaire. Prévoyant, il supputait avant de partir la qualité des personnes qui pourraient lui écrire, et il préparait d'avance des réponses. Il y en avait pour l'évêque, pour le chancelier de l'Evêché, pour le grand vicaire, pour des curés ses collègues. Et sauf les formules qui pouvaient varier, elles étaient ainsi conçues. Par exemple :

Rennes-le-Château,
Le...

Monseigneur,

J'ai lu avec le plus humble respect la lettre que vous me faites l'honneur de m'écrire et à laquelle je prête la plus filiale attention. Croyez que l'intérêt de la question que vous soulevé ne m'échappe pas, mais elle mérite réflexion. Aussi, souffrez que, pris par une occupation urgente, je remette à quelques jours ma réponse.

Je vous prie de daigner agréer, Monseigneur, etc.


Invariablement, quand le curé de Rennes prenait le train en gare de Couiza, toujours en direction de Perpignan. Ainsi il évitait Carcassonne, le siège de l’Evêché. Plusieurs témoins l'attestent. Il est aussi permis de penser que, dans cette ville toute proche et hors du diocèse, il avait quelques intérêts. Il est dommage que l'éloignement de ces faits ne permette plus de savoir à quelle banque il s'adressait.


LE TRAFIC DE MESSES

L’abbé tenait des registres de messes très précis. A certaines périodes, le curé de Rennes recevait chaque jour une grande quantité de mandats, - jusqu'à 100 et 150 F par jour -, portant de petites sommes allant de 5 à 40 F. Des mandats lui étaient payés à domicile à Rennes. Beaucoup d'autres lui étaient adressés poste restante à Couiza, où il allait les encaisser.

Ces mandats qui correspondaient pour leur grande majorité à des intentions de messes étaient d'origine très diverses. Ils provenaient de particuliers mais aussi de congrégations religieuses de toutes les régions de France, comme en font foi les pages du registre ses registres de messes.

Nous savons aujourd’hui que cet excessif trafic de messes est confirmé en tous points par les registres personnels de l’abbé, au point que les messes étaient tellement nombreuses que l’abbé n’arrivait plus à les célébrer selon la règle d’usage : une messe, une intention. L’abbé dépassé par le succès de ses entreprises se retrouva contraint de célébrer des messes de « rattrapage » dans lesquelles il regroupait une bonne vingtaine ou cinquantaine d’intentions pour rattraper les pages de ses cahiers dans lesquels il notait scrupuleusement les dates de réceptions des intentions de messes et les dates où ces messes étaient célébrées.


LE PROCES CANONIQUE

1901-12-00 - Et pourtant le vent va tourner ! Par son train de vie, l’abbé s’était attiré beaucoup de critiques, de jalousies et de médisances. Déjà Monseigneur Billard, son évêque avait souhaité le déplacer avec une promotion, mais curieusement ce fut la préfecture qui s’opposa à ce projet de nomination à cause de la sensibilité politique de l’abbé. Il semble que l’abbé ne fut jamais informé de cette tentative avortée. Très diminué par des problèmes de santé, l’Evêque délaissa le dossier.

En décembre 1901, Monseigneur Billard, évêque de Carcassonne décède et est remplacé par Monseigneur Paul-Félix Beuvain de Beauséjour.

Monseigneur de Beauséjour reprend le dossier en main, et se renseigne sur la vie du curé de Rennes-Le-Château. Déjà son frère, l’abbé Alfred Saunière avait défrayé la chronique en défroquant et en noyant sa triste fin de vie dans l’alcoolisme.

L’Evêque fait enquêter et reçoit confirmation de la conduite du curé de Rennes. L’Abbé Saunière disait souvent à Marie qu’il n’y avait rien de pire pour un curé qu’un autre curé. L’Evêque décide de réclamer des comptes au curé de Rennes-Le-Château sur un domaine qui le concerne : le trafic de messe.

Aux questions des enquêteurs diocésains, les réponses de Bérenger Saunière sont laconiques. Il se contente d’exposer qu’il a reçu de nombreux dons pour réaliser l'embellissement de l'église paroissiale, et précise que ses donateurs souhaitaient rester dans l'anonymat selon les prescriptions évangéliques : "Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste invisible. Ton Père voit ce qui est invisible : il te le revaudra.".

Monseigneur de Beauséjour insiste et réclame des comptes précis. L'attitude de Saunière est étrange. Il refuse de présenter sa comptabilité qu’il a pourtant tenue avec grand soin, tout au long de ses années. Il griffonne et présente des relevés de comptes falsifiés qu'il remet au prélat. Les réalisations, les achats de terrains et les constructions de l’abbé sont bien réels et il faut bien les justifier présenter des comptes qui éviter de révéler le trafic de messes ou d’autres sources de revenu plus mystérieuses. Bérenger Saunière ne peut minimiser ses comptes, bien au contraire, il met en évidence, au travers de ces comptes truqués, qu'il a reçu de nombreux dons en multipliant par trois le don de la comtesse de Chambord.

Cette réponse et cette attitude exaspèrent Monseigneur de Beauséjour qui décide de nommer Saunière dans la paroisse de Coustouge. A ce titre d'ailleurs un fait est également étonnant. Coustouge n'a rien d'une petite paroisse. Coustouge est une ville bien plus importante que Rennes-Le-Château et bien plus riche. Rien à voir avec la pauvreté du village de Rennes-Le-Château. Bérenger Saunière n'hésite pas à répondre à son évêque : " Si notre religion nous commande de considérer avant tout nos intérêts spirituels, elle ne nous ordonne pas pour autant de négliger nos intérêts matériels, qui sont ici bas, et les miens sont à Rennes et non ailleurs. Je vous le déclare, Monseigneur, avec toute la fermeté d'un fils respectueux : Non je ne m'en irais jamais ! "

Bien qu'a son arrivée à Rennes-Le-Château Bérenger Saunière était en opposition avec la mairie de Rennes-Le-Château, les opinions et les choses changeant avec le temps, le Maire de Rennes-Le-Château n'hésite pas à écrire à l'évêché pour faire par du mécontentement des habitants du village de la nomination de leur curé à Coustouge. Le maire n'hésite pas à signer un bail de location du presbytère à Bérenger Saunière de 99 ans, empêchant ainsi tout logement à quelque prêtre que ce soit.

1909-02-01 - Bérenger Saunière donne sa démission par écrit. Le 9, l'abbé Marty est nommé curé desservant de Rennes-Le-Château. Il doit se loger à Caderonne ne pouvant disposer du presbytère.

1910-07-06 - Bérenger Saunière est cité à comparaître devant le tribunal de l'officialité pour une accusation de trafic de messes. Finalement il sera condamné à "suspens a divinis". Il perd son ministère et il n'a droit de célébrer la messe que pour lui-même.

Monseigneur de Beauséjour sera partiellement arrivé à ses fins. Il aura réussi à faire preuve d'autorité, mais il n'aura pas réussi à percer le secret de l’Abbé Saunière ni à lui faire quitter le village. Il sait bien que l'accusation de trafic de messes ne justifiait pas à lui seul les dépenses de Saunière, ne confia-t-il pas à Monseigneur de Cabrières : " Il fallait bien trouver quelque chose pour le faire condamner ! ".

Après le procès, l’abbé Bérenger Saunière supporta mal le fait d'avoir été condamné par ces pairs. Il se retirait de grands moments dans la Tour Magdala où il passait son temps à classer sa fabuleuse collection de timbres.

Au moment de la déclaration de guerre, le 2 août 1914, l'aura du curé de Rennes était franchement mauvaise. Le docteur Espezel, de Couiza, proclamait dans les rues de la petite cité et ailleurs, que Saunière était un agent de renseignements aux gages des Empires Centraux, en quelque sorte un espion de l'Allemagne ! Il ajoutait, - ce qui nous parait aujourd'hui ridicule mais qui, à cette époque-là, paraissait plausible à beaucoup, car l'espionnite sévissait jusque dans nos régions, - que les terrasses construites à Rennes n'avaient été faites aussi larges que pour supporter des pièces d'artillerie ! La rumeur et les ragots allaient bon train. Les gens se souvenait en effet avoir vu venir régulièrement à Rennes celui qu'ils appelaient l'étranger, et qu'on, dit avoir été un aristocrate austro-hongrois, sujet de François Joseph... Il s’agissait en fait d’un négocient étranger dont l’abbé avait utilisé les services pour écouler les objets qu’il retirait du trésor des souterrains du Tombeau des Seigneurs, à l’époque où il y avait accès.

1917-01-17 - Le temps de la splendeur étant à jamais passé. Saunière vieillissait paisiblement dans son domaine, entouré des soins de sa servante Marie Denarnaud, encore jeune et coquette. Un après-midi de janvier 1917, dans son cabinet de travail de la tour Magdala, il fut frappé d'une attaque. Marie Dénarnaud, l'ayant trouvé encore conscient, elle le fait porter dans sa chambre. Sentant arriver ses derniers instants, l’abbé réclama un prêtre. Informé aussitôt, l'abbé Rivière, son confrère le curé d'Espéraza, un vieillard qui n'entretenait avec Saunière que des rapports assez froids, monte jusqu'à Rennes et se rend à son chevet pour accompagner le malheureux dans son ultime cheminement vers la maison du Père. Il trouva Saunière abattu, mais lucide et en état de parler. Il reçut sa confession et lui administra les derniers sacrements. Quelques heures après, Saunière trépassa.

La légende de Rennes raconte que le curé d'Espéraza aurait donc le seul à connaître le secret de la terrible confession fit l'abbé Saunière. Pourtant, jamais un mot n'est sorti de sa bouche qui pût mettre des tiers sur la voie de la vérité. Selon les témoins, les prêtres auxiliaires et les amis du curé d'Espéraza, tous remarquèrent qu'à partir de ce jour-là, le vieux curé ne fut plus le même homme, il avait manifestement reçu un choc ; la légende raconte qu’à partir de ce jour, l'abbé Rivière devint triste et morose.

Personnellement, je ne crois pas à cette version. Quelques soient ses fautes, l’abbé avait tout le temps de s’en confesser avant car, malgré les épreuves, l’abbé Saunière est resté fidèle à l’Eglise et à la foi catholique jusqu’à son dernier souffle. Dans ses dernières années, il avait effectué un pèlerinage à Lourdes et il célébra une messe à la grotte de Massabielle.

1917-01-22 - Bérenger Saunière décède quelques jours plus tard, le 22 janvier 1917 à 5h00 du matin. Il sera inhumé dans le cimetière du village le 24 de ce mois.

La légende du "Curé aux Milliards" naissait pour une immense renommée internationale qui continue d’enfler un siècle après.

D'où lui venait l'argent nécessaire au train de vie aisé de l’abbé et à la construction de son domaine ?

Nous allons tenter d'y répondre dans la « Chronique des Fouilles de l’Abbé Bérenger Saunière ».
Her
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