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Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires.

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Message par Her Lun 31 Jan - 22:27

miette 6

Confession

Confession : le mot est ambigu... on confesse ses péchés... mais on confesse aussi sa foi...
Confesser... c'est dire ce que l'on est... s'avouer tel que l'on est...
cela se situe aussi quelque part dans un chemin de retour...

Pénitentia ne veut-il point dire revenir... Revenir de ce qui est contraire à la nature... à sa nature...
vers ce qui lui est propre...

Nous faisons pénitence car nous nous sommes écartés de notre nature véritable... de notre vrai moi...
et c'est bien du reste le sens du mot péché (hamartia) qui veut dire viser à côté... être à côté de la plaque...
Ainsi faire pénitence c'est aussi et surtout prendre conscience de cela...
...pour revenir dans l'axe...
...pour s'avouer que l'on s'est écarté de son être essentiel...
...écarté de l'amour et de la beauté...
...écarté aussi de Celui qui nous fait vivre. et de ce que pourquoi nous sommes faits....

La confession est donc un acte d' accueil...
accueil de l'être qui prend le chemin du retour...
pour revenir à lui... aux deux sens du terme...
revenir à sa véritable nature ...revenir à LUI aussi.. qui sait notre véritable nature... ...revenir au Christ qui est celle là...
revenir aussi à la lumière après s'en être écarté...et demander au Christ son Esprit
Dans cet acte d'aveu...et de grande noblesse... le prêtre n'est là que pour confirmer la Présence de l'Être devant lequel nous nous plaçons et qui SEUL est capable de pardon...
" Si ton coeur te condamne Dieu est plus grand que ton coeur"
l'homme n'est pas à lui même son propre juge...
" l'homme contemporain n'a pas de conscience plus grande que sa propre conscience...et c'est pourquoi il vit dans la mauvaise conscience et la culpabilité ( Ricoeur)"
La confession nous rappelle qu'il y a en nous une conscience plus vaste que la nôtre...une conscience plus vaste que notre mauvaise conscience...

...PUIS...elle essaye de nous remettre en face d'Elle...
pour nous délivrer du sentiment de culpabilité qui nous enferme...
pour nous permettre de prendre conscience de nos actes à la Lumière...et d'en assumer les conséquences...
Devenir lucide...savoir... reconnaître ses fautes...et les assumer...
Confesser...... c'est aussi confesser son amour de Dieu...son amour d'un être...de l'Être...d'une femme...d'un ami...
Quand on, peut dire ce que l'on a dans le coeur... on peut dire aussi la Lumière qu'il y a en soi...mais aussi les ténèbres...
Mais souviens -toi... tu n'es pas que cette ténèbre...ni que cette lumière...
" Si ton coeur te condamne...Dieu est plus grand que ton coeur..."
Par l'aveu tu rentre dans l'état de oui... FIAT...le monde de Marie !
Alors que trop souvent nous portons un masque...
pour cacher notre réalité profonde...pour ne pas montrer notre faiblesse aux autres...
ces autres si pressants pour profiter de la moindre faille, du moindre faux pas...pour nous piller...nous dominer...nous humilier...ou nous faire mal...
Il n'est pas facile de montrer son péché,...sa ténèbre... sa lacheté... son mensonge... son vice...
et cela n'est possible que devant quelqu'un qui n'en profiteras pas...pour vous y enfoncer d'avantage...

Cela n'est possible seulement que devant quelqu'un qui a un regard d'enfant et qui nous aime tels que nous sommes...
non pas pour dire que cela est bien ... que tout va bien...et nous rassurer à bon compte...
.mais pour nous dire ...VA !
VA ! ...moi je te pardonne...du mal que tu m'as fait...
Quelqu'un qui ne pas nous enferme pas dans les conséquences néfastes de nos actes...
Quelqu'un qui ouvre un passage...une nouvelle page...un avenir possible...et cela indéfiniment...
Confession...
le Moi parle au Soi...
car le seul péché c'est de ne pas être...
c'est aussi la seule souffrance...

et être c'est aimer...
et Lui de te dire seulement : aujourd'hui tu n'aimes pas...mais un jour tu aimeras...
Se confesser ...c'est venir devant LUI et lui dire : aujourd'hui je ne suis plus...je n'aime plus...je ne t'aime plus...
MAIS
Envoie moi Ton Esprit...Ton Souffle !


Dernière édition par Hercule le Ven 22 Avr - 8:27, édité 3 fois
Her
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Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires. Empty Re: Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires.

Message par Her Lun 31 Jan - 22:28

L’art de se confesser (Partie 1)

Par le P. H.-Ch. CHERY, O.P.

Introduction : ces pages s’adressent à ceux qui ont « l’habitude » de la confession. 1
Avertissement : la confession n’est pas tout ; contrition et absolution sont plus importantes. 1
I. A qui se confesser ? 2
II. Quels péchés accuser ? 3
III. De quelle manière ? 6
IV. Le ferme propos. 7
Conclusion. 8

Introduction : ces pages s’adressent à ceux qui ont « l’habitude » de la confession.

Ces lignes ne s’adressent pas aux « grands pécheurs » qui viennent se décharger auprès du Christ d’un lourd fardeau. Et pas même aux catholiques de l’unique confession pascale. Mais peut-être pourront-elles offrir quelque utilité aux personnes qui ont « l’habitude » de la confession, hebdomadaire, bi-mensuelle ou mensuelle.
« L’habitude » : mot sans couleur s’il désigne simplement une louable régularité ; mot tristement gris s’il désigne une routine. Et malheureusement, chacun sait qu’une louable régularité dégénère facilement en routine. La plupart des pénitents se désolent sur la misérable banalité de leurs confessions, sur le peu de fruit qu’ils en retirent, et même parfois sur le peu d’intérêt de l’exhortation que le confesseur leur adresse quand ils viennent le trouver. Plusieurs en prennent le dégoût, ne se confessent plus que par coutume, ou, finalement, arrivent à espacer leur recours au sacrement de pénitence d’une manière qui est préjudiciable à leur progrès spirituel.
Ce dégoût et ses conséquences ne viennent-ils pas de ce qu’ils ne savent pas se confesser ? Il y a une manière, un « art », qui ferait de cet exercice régulier un sérieux moyen de sanctification. En écrivant ces lignes, cous avons songé particulièrement à cette nom¬breuse jeunesse – jeunesse d’action catho¬lique, jeunesse des foyers nouveaux – qui cherche à vivre un christianisme vrai, dans un généreux effort de sincérité. Point encore « habituée », elle souffre de toute menace de sclérose, elle a horreur des routines et rejette les formalités. Elle a raison. Mais il faut qu’elle sache que le formalisme s’introduit par la faute des « usagers », si j’ose dire, et qu’il dépend d’elle de garder intacte sa vitalité religieuse ou de la laisser s’étioler, faute d’un effort personnel.
Les rites sont porteurs de vie, mais aux seuls vivants.
L’usage de la confession, si elle est bien comprise, peut être un sérieux appui pour le développement de la vie spirituelle.

* * *

Avertissement : la confession n’est pas tout ; contrition et absolution sont plus importantes.

Mais d’abord, puisque nous allons parler de la confession et rien que de la confession, il faut noter soigneusement. qu’elle n’est pas tout le sacrement de pénitence, qu’elle n’en est même pas l’élément principal. Celui-ci comporte un regret, un aveu, une absolution, une réparation. Le sacrement est constitué essentiellement par une absolution effaçant la faute d’un cœur qui se repent. Qu’un pénitent – sur son lit de mort, par exemple – ne puisse exprimer son aveu, le sacrement peut se passer de cet aveu ; il ne peut se passer du regret. Dieu, de son côté, peut se passer du sacrement (en l’absence de tout prêtre qualifié pour le donner) : il ne peut sauver une âme malgré elle, remettre un péché qu’on refuse obstinément de regretter.
Feront bien de s’en souvenir ces personnes pour qui l’essentiel semble être leur accusation. Que le prêtre les exhorte à la contrition, aux moyens à envisager pour ne pas retomber dans leur faute, elles paraissent ne pas le suivre, distraites qu’elles sont, une fois leur accusation faite, par le souci d’énoncer encore tel ou tel péché qui n’est pas d’abord venu sur leurs lèvres. S’il s’agissait d’une faute grave, il serait normal qu’on ne voulût pas se retirer avant de l’avoir exprimée ; mais le plus souvent il s’agit de fautes vénielles. On s’inquiète surtout d’être complet ; il faut s’inquiéter surtout d’être contrit.
Et on en tirera cette conséquence que, dans les quelques instants que l’on consacre d’ordinaire à se préparer immédiatement à sa confession, on fera bien de ne pas tout donner à « l’examen de conscience », mais plus encore d’implorer la grâce de Dieu pour obtenir un sincère regret de ses fautes, d’exprimer par avance sa contrition, son intention de ne pas retomber.


I. A qui se confesser ?

A qui vais je m’adresser pour me confesser ?
Première réponse : à un prêtre. J’emploie à dessein ce terme général pour souligner que l’importance primordiale, dans l’usage du sacrement de pénitence, doit être accordée, non aux qualités de l’homme qui entend la confession, mais à sa qualité de ministre du Christ. Parce que nous manquons de foi, nous nous attachons exagérément à la valeur humaine du confesseur, valeur réelle, objective, ou valeur que lui attribuent notre sympathie et notre confiance. Qu’elle soit à prendre en considération, c’est indéniable, mais à un point de vue qui se situe pour ainsi dire en marge du sacrement. Elle va jouer pour les conseils qui suivront l’accusation et précéderont l’absolution. Mais le sacrement n’est pas constitué par ces conseils ; il peut même s’en passer totalement. L’important est d’avoir affaire au Christ qui détient le pardon, au Christ vivant et agissant dans son Église. Tout prêtre ayant reçu de l’Église les pouvoirs de vous absoudre validement agit in persona Christi, au nom du Christ. Il ouvre pour votre âme la source du pardon qui est le sang du Christ Rédempteur et il la lave dans ce sang.
Erronée par manque de foi est donc l’atti¬tude de ces pénitents qui diffèrent de se libérer d’un péché grave ou qui retardent indéfiniment une confession qui les sortirait d’un malaise grandissant (en les purifiant des foyers d’infection qui se propagent peu à peu) parce que « leur confesseur » n’est pas là. S’ils avaient la compréhension de ce qu’est le sacrement, souverainement valable dans son œuvre purificatrice indépendamment de la qualité du prêtre qui l’administre, s’ils comprenaient que le confesseur est avant tout « ministre du Christ », c’est-à-dire oreille du Christ pour entendre l’aveu, sagesse du Christ pour juger, bouche du Christ pour prononcer l’effacement, ils s’attacheraient moins aux apparences humaines et ne différe¬raient point.

C’est le lieu de dire d’un mot pourquoi je dois avouer mes fautes à un prêtre, au lieu de me contenter d’un aveu directement exprimé à Dieu dans l’intime de mon cœur. C’est parce que je suis membre de l’Église.
Ma faute a offensé Dieu et m’a abîmé moi même : manquement à l’amour que je dois à mon Créateur et au vertueux amour que je dois porter à cet enfant de Dieu que je suis. Mais elle a aussi porté atteinte à l’Église, au Corps mystique. « Toute âme qui s’élève élève le monde ». Tout chrétien qui déchoit contrarie la perfection de la communauté chrétienne. Le plus obscur des péchés cause une blessure à cet arbre dont je suis un rameau. Que je me détache de l’arbre complètement par le péché mortel ou que je m’en sépare un peu seulement, l’arbre entier souffre. Je relève de l’Église dans ma vitalité, car Dieu a confié pour moi ses grâces à l’Église, corps du Christ. J’en dois donc aussi relever pour sortir de ma faute. Aux premiers siècles, cette responsabilité devant l’Église apparais¬sait plus manifestement, lorsque l’accusation était publique, faite devant la communauté réunie. Actuellement, la discipline est adoucie, mais, c’est toujours devant l’Église que je m’accuse en la personne du prêtre qui m’en¬tend, de l’Église que je reçois la réconciliation par le ministère du prêtre qui m’absout.

Je me confesse donc au prêtre parce qu’il est prêtre. Cela ne m’interdit pas de le choisir humainement capable de me comprendre et de me conseiller. Ne parlons pas ici, puisque ce n’est pas notre objet, de ce qu’on appelle (un peu improprement, peut-être) la « direction ». Même en restant strictement sur le plan de la confession, il vaut sûrement mieux, pour les progrès de l’âme, qu’elle s’adresse habituellement au même confesseur. Au bout de quelque temps (pourvu qu’on ait suivi, dans la manière de s’accuser, les conseils que nous donnerons plus loin), il sait à qui il a affaire. Il connaît vos tendances, vos faiblesses habituelles. Même si vous avez peu de choses à dire, il sait sur quel point il est bon d’insister dans son exhortation. Vous avez dévoilé peu à peu les difficultés dans lesquelles vous vous débattiez, votre situation particulière : il ne risque pas, comme un étranger qui vous comprendrait mal, de vous dérouter par quelque remarque intempestive. A un moment difficile de votre vie, il peut vous arrêter à temps sur une pente dangereuse. Et à tout moment il est à même de vous suggérer les décisions opportunes, de vous tirer de votre torpeur si vous vous laissez endormir.
Comment le choisirez-vous ? Avant tout de sens droit, de jugement sûr. Saint s’il est possible, c’est bien clair, mais un prêtre équilibré et perspicace sera toujours préférable à un autre d’une vie plus fervente mais,d’un jugement moins pondéré. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un conseiller, et que, tant vaut la sagesse du conseiller, tant vaut le conseil. Mais il s’agit aussi d’un entraîneur, et vous devez le souhaiter exigeant : un confesseur bonasse, qui se contenterait de vous bercer de paroles lénitives ou de vous renvoyer avec l’absolution et une exhortation générale, risquerait. de vous laisser croupir dans votre péché ou vos graves imperfections. C’est pourquoi il faut, au besoin, provoquer le confesseur à cette exigence bienfaisante et accepter humblement. ses invitations à l’effort. Vous vous souviendrez que la première con¬dition à réaliser pour qu’il vous soit utile, c’est que vous lui fassiez confiance. Ayez le meilleur confesseur de la ville : s’il vous est impossible de vous ouvrir à lui franchement il ne pourra rien pour vous. Vous le choisirez donc tel que vous ne vous sentiez pas paralysé en sa présence et que volontiers vous le consi¬dériez comme un Père, compréhensif, capable de réaliser votre cas et de s’y intéresser, ouvert aux réalités de la vie, sûr dans ses diagnostics, et d’une bonté ferme dans ses conseils.
Si vous ne le trouvez pas, ne vous désolez pas pour autant ; allez à un prêtre : il a grâce d’état, l’Esprit-Saint se servira de lui quand mine pour votre meilleur bien, pourvu que vous soyez à l’écoute.
Si vous le trouvez, n’en changez pas facilement. Tout en restant pleinement libre d’un autre choix, ne vous laissez pas démonter par quelques impressions, à plus forte raison par quelques froissements d’amour-propre ou par quelques exigences ; persévérez jusqu’à preuve évidente que vous ne faites aucun progrès à son école, malgré un effort loyal et constant de votre part.


II. Quels péchés accuser ?

Me voici auprès du confessionnal, commençant mon examen de conscience. Quels péchés vais-je accuser ?
La question se pose, c’est clair. Car je ne saurais prétendre accuser toutes mes fautes. « Le juste pèche sept fois le jour », dit l’Écri¬ture. Moi qui ne suis pas juste, combien de péchés m’échappent chaque jour ? Etre complet, faire un total aussi exact que possible : rêve irréalisable – et d’ailleurs inutile. Il faut choisir. Que choisir ?
Évidemment d’abord tous les péchés mortels. Refuser volontairement d’accuser un péché mortel, même si on en accuse d’autres d’une égale gravité, serait rendre la confession nulle et sacrilège. Cet acte par lequel nous nous sommes détournés de Dieu, notre fin dernière, en lui disant équivalemment et bien consciemment qu’il nous était égal de lui désobéir en une matière grave, pourvu que nous puissions satisfaire l’une ou l’autre de nos tendances désordonnées – comment pourrions-nous rentrer en grâce avec Dieu sans le renier et donc l’avouer ? Nous ne pouvons à la fois être en amitié et en hostilité avec Lui.
La difficulté, pour certains, est de savoir quand il y a péché mortel. Théoriquement, chacun sait : matière grave, pleine advertance, plein consentement. Pratiquement, on se demande souvent : la matière était-elle grave ? et plus communément encore : ai-je bien consenti ? Sur la première question, il est aisé de se renseigner auprès de son confesseur. Quant à la seconde, du fait qu’on se la pose ce « en conscience », loyalement, du fait qu’on n’est pas absolument sûr ; elle est réglée : il n’y a pas eu plein consentement. Est-ce à dire qu’il ne faut pas accuser ce péché « douteux », ou plutôt « douteusement commis » ? Certes non ! On peut s’autoriser légitimement du doute pour s’approcher du sacrement d’eucharistie ; en rigueur de termes, on n’est même pas obligé de s’accuser de ce péché ; mais on aurait tort, si l’on veut progresser dans la vie spirituelle, de se réfugier derrière cette non-obligation pour conserver une conscience douteuse. Pratiquement, la règle est bien simple. On ne vous demande pas de dire je m’accuse d’avoir commis un péché mortel, mais : je m’accuse d’avoir commit tel péché, d’avoir accompli tel acte. Qu’on ajoute, si c’est le cas : je ne sais pas si j’ai pleinement consenti, et tout sera dans l’ordre. Nous serons toujours à temps de répondre selon notre conscience, si le confesseur nous de¬mande : croyez-vous avoir, en agissant ainsi, péché mortellement ?
Que penser de la formule, si chère à certains qu’ils l’emploient constamment et quasi automatiquement : « Je m’en accuse comme Dieu m’en reconnaît coupable. » Utilisable à bon droit quand on hésite sur le caractère de sa culpabilité, elle me parait trop facile et quelque peu hypocrite quand on sait fort bien à quoi s’en tenir.
Disons par contre, à l’usage de certaines âmes, qu’il ne faut pas voir du « mortel » partout… Un péché qui mérite, de soi, la sépa¬ration d’avec Dieu pendant l’éternité et les peines de l’enfer, cela ne se commet pas sans qu’on en ait une claire conscience ! Si cette conscience a besoin d’être formée, on deman¬dera la lumière à son confesseur et on s’en tiendra strictement à ses indications. Cette formation de la conscience devrait être faite dans le jeune âge. On est stupéfié, en enten¬dant des confessions d’enfants, de leur apti¬tude à croire mortelles des fautes qui ne sont que des peccadilles… N’y a-t-il pas là (soit dit en passant) une responsabilité qui remonte aux éducateurs, qui ne savent pas proportionner leurs gronderies à la valeur réelle (morale) des fautes enfantines ? En tout cas, ce problème de la formation de la conscience chez l’enfant devrait faire l’objet d’un examen attentif et individuel de la part des parents et des confes¬seurs habituels, car il est aussi dangereux de laisser les enfants croire à la gravité de fautes légères que de les laisser commettre comme indifférents des actes gravement répréhen¬sibles. Une conscience scrupuleuse, angoissée, dans le jeune âge, prépare un adulte faible, replié, sans virilité, ou, par contre-coup, un adolescent qui se « libère » brutalement d’une contrainte insupportable.
Mortels ou non, on fera bien de s’habituer à accuser d’abord, en tout premier lieu, les fautes qui pèsent le plus sur la conscience, au lieu de les glisser comme par mégarde au milieu d’une longue liste de péchés sans importance… Ainsi se libérera-t-on à coup sûr de fautes qu’autrement on risquerait, cédant à une crainte sotte, de ne pas dire finalement.
Mais c’est surtout sur l’examen et l’accusa¬tion des péchés véniels que je voudrais insister, ici. N’est-ce pas là que la plupart des « habi¬tués » de la confession sont le plus déficients ?
Quelle est la doléance qu’on entend le plus souvent dans la bouche de ceux qui se confessent fréquemment ? – « La confession m’ennuie, parce que j’ai toujours à dire la même chose… » Ou encore cette autre, qui vise le confesseur : « Il ne me dit rien… » entendez : rien qui sorte de l’ordinaire, et qui m’oblige à me secouer.
Or, à ces deux défauts qui rendent la con¬fession psychologiquement fastidieuse, la cause est la même : vous ne savez pas vous accuser.
Comment s’accusent la plupart des pénitents ?
Les uns (le petit nombre, il est vrai) oublient que le péché est un acte, non un état, et ils présentent (ou croient présenter) la couleur de leur âme en disant : « Je suis menteur, je suis coléreux, je suis impatient, etc… » Cette manière de dire n’est pas celle qui convient. Vous signalez ainsi une tendance de votre âme ; mais la confession n’est pas un exposé de vos tendances : c’est l’aveu d’actes précis, résultats sans doute de vos tendances, nais différents d’elles comme le fruit l’est de l’arbre. On peut très bien avoir une tendance au mensonge (être menteur) et n’avoir pas commis de mensonges, de fait, dans les quinze jours qui ont suivi la dernière confession. Si on en a commis, c’est « j’ai menti » qu’il faut dire, et non « je suis menteur. »
Ainsi disent d’ailleurs la plupart : « J’ai menti, j’ai manqué à la charité, j’ai été pares¬seux, j’ai été vaniteux, etc. » Cette forme est plus correcte, mais l’accusation n’est guère meilleure, j’entends : guère plus profitable à votre âme, guère plus susceptible de vous attirer des conseils utiles de la part de votre confesseur ? Pourquoi. Parce qu’elle est incolore. Elle ne vous a demandé aucune réflexion particulière, aucun effort de mise au point. Elle n’apporte au confesseur aucun « signale¬ment particulier » qui lui permette de voir en quoi votre âme diffère de celle qu’il a eue à juger et à conseiller avant la vôtre. Sur dix pénitents qui se succèdent, neuf au moins pourraient présenter la même liste – et, de fait, hélas ! la présentent… Pourquoi (à moins qu’il vous connaisse par ailleurs) voulez-vous que votre confesseur vous donne exactement les conseils dont vous avez besoin, vous et non pas un autre ? Votre cas particulier ne lui est pas révélé par cette accusation ; elle ne lui offre aucune prise. Il faudrait qu’il fût merveilleusement psychologue et intuitif pour deviner, à travers ce rapide défilé de fautes « standards », à travers cette grille ou il ne voit même pas votre visage, les mots qu’il doit dire pour vous atteindre, et vous inciter à l’effort que vous, personnellement, devriez entreprendre ! On ne peut demander à tous les confesseurs d’être des Curés d’Ars. Normalement, il ne vous rendra que ce que vous lui aurez apporté.
Si, par surcroît, le pénitent se lance, comme cela arrive, dans une énumération qu’il veut faire exhaustive, s’il prétend tout dire et débite à peu près tous les péchés véniels qui se peuvent commettre (qu’il a sans doute commis, en fait), de telle sorte que cette énumération, faite à un rythme accéléré, dure parfois plusieurs minutes, voilà le confesseur complètement noyé : « Qu’y a-t-il de caractéristique dans tout cela ? » se demande-t-il en vain ? Et, ne trouvant rien, il se contente d’une exhortation générale qui vous sert peu. A qui la faute ?
Alors, comment s’accuser ?
Soulignons tout d’abord que le péché véniel est matière libre de confession. On n’est pas tenu de l’accuser. Un acte de contrition bien fait, un acte vrai d’amour de Dieu, l’usage d’un sacramental avec foi et humilité suffisent à en obtenir le pardon. Une confession qui ne comporte que des péchés véniels est donc, non une démarche nécessaire au salut, mais un moyen de sanctification. C’est un recours au sacrement, c’est-à-dire au sang purificateur de Jésus, par lequel nous sommes assainis et fortifiés ; c’est aussi, secondairement, un exercice d’humilité fondée sur la connaissance de soi et l’aveu de ce qui gêne le progrès spirituel. Parmi les péchés véniels commis, on sera donc libre de choisir ceux qu’on veut accuser.
Est-ce à dire qu’on va choisir les plus anodins, en reléguant dans l’oubli ceux qui gênent ? Non ! Ce sera exactement le contraire. Un examen de conscience bien fait tendra à faire émerger de la foule des fautes quotidiennes celles qui, du fait de leur fréquence ou du fait de leur malice, sont les plus dangereuses pour la vitalité de l’âme. La physionomie propre de mon âme pécheresse n’est pas plus semblable à celle d’une autre âme que mon visage n’est semblable à un autre visage ; en gros, nous commettons à peu près les mêmes fautes, de même que nous avons tous un nez, une bouche, des oreilles… ; mais l’importance, pour moi, de telle faute, la place qu’elle tient dans ma vie spirituelle, son voisinage avec d’autres fautes de la même famille, voilà ce qui compose mon visage de pécheur. Voilà donc ce qu’un examen de conscience intelligent tendra à mettre en valeur. Inutile d’accumuler une multitude de péchés : cinq ou six, bien choisis, suffiront à se voir et à se montrer tel qu’on est sous le regard de Dieu.
Mais ces péchés (et cette remarque est sans doute la plus pratique de toutes), il s’agira de les faire émerger avec la couleur propre que nous leur avons donnée. – « J’ai menti… » : cela ne signifie rien… Omnis homo mendax, dit le Psaume ; tout homme est menteur. De quelle manière ai-je menti ? A qui ? Dans quelles circonstances ? Pourquoi ? « J’ai menti à une amie malade qui comptait sur ma visite, parce que cela m’ennuyait d’aller la voir » : qui ne voit que cela constitue un mensonge d’une qualité spéciale ? « J’ai menti dans un salon en m’attribuant des relations que je n’avais pas ; j’ai menti à mes chefs pour obtenir un congé auquel je n’avais pas droit ; j’ai trompé un client sur la qualité de mon travail afin de pouvoir le lui compter plues cher… » : autant de mensonges différents dont l’accusation « j’ai menti » n’aurait donné aucune idée. – « Manquer à la charité » : le péché le plus courant. Pourquoi employer cette expres¬sion qui n’a aucune couleur ? Dites plutôt : « J’ai dit une parole blessante à quelqu’un que je n’aime pas, avec l’intention de lui faire de la peine » ou « j’ai témoigné du mépris à un camarade peu intelligent » ; ou « j’ai refusé un secours que j’aurais pu donner à un ami dans le besoin » ; ou « je me suis moqué d’un infirme »… – Il y a cent façons d’être vaniteux. Quelle est la vôtre ? Est-ce de passer un temps exagéré à votre toilette ? Est-ce, de vous regarder dans la glace à tout propos ? Est-ce de faire la roue dans les groupes où vous vous trouvez, en essayant de capter toute l’attention par votre brillante conversation ?… – Et votre paresse, comment se manifeste-t-elle ? Par votre obstination à rester au lit quand l’heure est venue de vous lever ? Par votre négligence au devoir d’état, bâclé, à moitié fini ? Par votre nonchalance dans l’attitude ou un amour exagéré des fauteuils ?
On comprend par ces quelques exemples (qu’il serait aisé de multiplier) ce que nous voulons dire quand nous disons : accusez des actes précis, déterminez les circonstances dans lesquelles vous les avez commis, cherchez les mots clés plus, capables d’exprimer votre faute telle qu’elle a été dans le réel, en tant qu’elle fut votre faute à vous et non celle de n’importe qui. Ce sera tout profit pour vous. D’abord parce que cela vous obligera à vous voir tel que vous êtes ; ensuite parce que ce vous sera une salutaire humiliation (il est plus humiliant de dire : « J’ai passé chaque jour une demi-heure à me farder » que de dire : « J’ai été vaniteuse »…) ; enfin parce que, d’après ces données précises, votre confesseur pourra voir l’état de votre âme et en tirer des conseils appropriés.

Vous n’êtes pas invité pour autant au bavar¬dage. S’accuser avec précision n’est pas « ra¬conter des histoires ». La confession ne doit pas être noyée dans un flux de récits, d’explications, de digressions, ou le pénitent perd de vue qu’il s’accuse et où le confesseur ne saisit plus ce que vous avouez être péché. Parfois on entend cette prétendue confession se transformer en apologie, tout au moins en plaidoyer ; parfois en appréciations sur le compte d’autrui ; parfois en lamentations sur le malheur des temps… Que vous ayez besoin de décharger un cœur trop lourd et de recevoir quelques consolations, ou que vous dési¬riez certains éclaircissements pour la conduite à tenir, rien de plus légitime. Mais séparez donc nettement les deux ordres de propos : faites votre confession proprement dite en vous en tenant strictement aux fautes ; puis avertissez le confesseur que vous avez quelque chose d’autre à lui dire.


III. De quelle manière ?

Ainsi ne risquera-t-on pas d’oublier, comme nous l’avons déjà noté en passant plusieurs fois, que, dans le sacrement de pénitence, la primauté de valeur revient à la purification par le sang du Christ, non à l’exhortation du confesseur. Et que cette purification est obtenue par le regret. Cette vérité engendre une conséquence pour la manière dont vous devez apporter vos fautes au tribunal de la pénitence : à savoir qu’il ne s’agit pas d’énumérer ses péchés, mais de les avouer.
Pourtant, tout prêtre qui confesse est frappé chaque jour par l’espèce d’indifférence, au moins apparente, avec laquelle nombre de pénitents énoncent leurs fautes. Ils font une énumération ils dressent une liste : qu’elle soit bien au point, il semble qu’ils ont accompli tout ce que l’Église attend d’eux. I1 n’y a plus qu’à recevoir l’absolution et à s’en aller, libérés désormais. La formalité est accomplie.
Or, il n’en est rien. Rien n’est « formalité » dans le domaine des actes religieux, pas plus la messe, dont il ne s’agit pas de « s’acquitter », mais à laquelle il faut participer, que la confession, qui est essentiellement rétractation, reniement du mal qu’on a commis, pour obtenir le pardon. Affaire d’amour, affaire de cœur (c’est-à-dire de volonté). On vient reconnaître qu’on a mal fait, qu’on a manqué à l’amour qu’on devait à Dieu en refusant d’accomplir l’une ou l’autre de ses volontés (volonté que nous soyons loyaux, ou justes, ou purs, ou aimants, etc.). Cela doit se traduire dans la manière dont on dit ses péchés. Confiteor…, dit la formule qu’il est recommandé de dire avant l’accusation : « Je confesse », je reconnais, j’avoue : c’est ma faute, je suis coupable, je me frappe la poitrine. Il faut que votre accusation soit dans la ligne de cette formule. Il ne s’agit pas de « constater » que vous avez été mauvais et de porter cette constatation à la connaissance du prêtre ; il s’agit d’exprimer un regret d’avoir été mauvais.
Il sera donc bon (et ce sera facile si on n’accuse qu’un nombre restreint de péchés) de répéter à propos de chaque faute : « Je m’accuse de… » Cela empêchera, pourvu qu’on y mette son cœur, de tomber dans la sécheresse indifférente de celui qui se contente de raconter ses fautes, au lieu de les avouer.
Convient-il d’accuser des péchés de la vie passée déjà pardonnés dans des confessions antérieures ?
Comme exercice d’humilité, il peut être bon, si cela n’apporte aucun trouble à la conscience, de se reconnaître coupable une fois de plus d’un péché ancien déjà absous. Et non seulement comme exercice d’humilité, mais parce que le sacrement portera sa grâce d’assainissement d’une manière spéciale sur le foyer d’infection d’où est sorti jadis ce péché et qui peut-être n’est pas entièrement nettoyé.
Aux mêmes titres, il peut être bon, en certaines circonstances graves de la vie (avant le mariage, l’entrée en religion, pendant une retraite, etc.) de faire ce qu’on appelle une « confession générale » portant, soit sur une année, soit sur une période plus longue. Mais à une condition : que ce ne soit pas en vertu d’une convention, mais d’un besoin ; qu’on s’y sente poussé par une nécessité intérieure, non par l’argument : « Cela se fait ». (Et cette remarque vaut surtout pour les confessions de retraites.)
Pourtant il y a des personnes qui devront s’abstenir de tout retour sur la vie passée : les scrupuleux. Les scrupuleux sont des malades, et leur maladie consiste précisément dans une inquiétude qui les rend incapables de juger s’ils ont fait ou non, s’ils ont bien fait ou mal fait telle ou telle action. Ils voudraient « être sûrs », et plus ils cherchent cette certitude, plus elle les fuit. Au confessionnal, ils veulent être sûrs d’avoir bien tout dit, ou d’avoir bien eu une vraie contrition ; et, n’étant jamais sûrs, ils répètent indéfiniment. Épuisante recherche, qui augmente leur maladie en prétendant l’apaiser. Un seul moyen leur reste de se guérir : obéir sans discuter au confesseur, qui leur donnera l’ordre de fermer les yeux d’une manière absolue sur tout passé proche ou lointain.


IV. Le ferme propos.

Une forme d’inquiétude que ne connaissent pas seulement les scrupuleux mais les sincères, et qui porte sur la qualité de la contrition, s’exprime souvent ainsi : à quoi bon accuser tel péché ? Je n’en ai sûrement pas le regret puisque je sais que j’y retomberai.
Nous sommes là sur le chapitre du ferme¬propos.
Distinguons soigneusement : « Prévoir qu’on retombera » et « vouloir retomber ».
Assurément, le pénitent qui veut retomber, qui est décidé, à la première occasion, à renou¬veler sa faute, n’est pas un « pénitent ». Il n’a aucune contrition. Il abuse du sacrement et se fait illusion sur l’efficacité de l’absolution qui ne peut effacer un péché sans qu’il soit désavoué par son auteur. Mais ce n’est pas, Dieu merci ! le cas habituel. La plupart ont simplement un sentiment aigu de leur faiblesse, sentiment justifié par la malheureuse expérience des rechutes. Ils croient savoir que leur bonne intention, mise à l’épreuve une fois de plus, ne sera pas plus efficace à l’avenir qu’elle ne le fut dans le passé. Et ils concluent : je n’ai pas la contrition… C’est une erreur. Dans le fond, ils appellent « mal » le mal qu’ils ont fait ; ils voudraient bien ne pas l’avoir fait et être capables de ne jamais y retomber. Mais c’est cela, la contrition ! Dieu ne nous demande pas, pour nous pardonner que nous demande sûrs de ne pas retomber ! (Cette certitude ressemblerait fort à la présomption.) Il nous demande d’avoir l’intention de faire ce qui est en nous, avec l’appui promis de sa grâce, pour éviter le péché à nouveau. Cette intention est-elle en nous ? Alors nous n’avons pas à redouter l’hypocrisie et l’insincérité. Nos sombres pronostics ne la modifient pas. D’autant qu’ils reposent sur une défiance blâmable à l’égard de la grâce du sacrement. Si le sacrement de pénitence est un moyen de progrès, ce n’est pas tellement par l’effort psychologique qu’il demande de nous : c’est parce qu’il applique à notre âme malade, le sang expiatoire et méritoire de Jésus-Christ qui est son remède. Non seulement Jésus nous accorde le pardon qu’il a obtenu à notre bénéfice par sa Passion, mais il nous donne des grâces d’assainissement et de force pour les luttes nouvelles, à soutenir ; et précisément sur le plan des péchés que nous avons soumis à l’absolution. C’est en ces grâces qu’il faut mettre notre confiance, non dans les problématiques capacités de résis¬tance de notre bonne volonté.
Ne vous inquiétez donc pas de « demain ». La grâce de demain suffira à demain, pourvu que vous restiez en confiance et en prière. Aujourd’hui, vous avez la grâce d’aujourd’hui, une grâce de contrition. Vouloir porter en imagination la tentation de demain, c’est vouloir porter un fardeau pour lequel vous n’êtes pas aidés : rien d’étonnant qu’il vous paraisse trop lourd et par avance écrasant.
Dire ainsi n’est d’ailleurs pas inviter à l’insouciance. L’accusation doit se compléter par une résolution. Une résolution dont on confiera l’exécution au secours divin, mais que la volonté travaillera à tenir. Pour qu’elle soit efficace, il la faut prendre précise, portant sur tel péché à éviter, non sur l’ensemble des fautes accusées ni même habituellement sur plusieurs. Mieux encore : on s’attachera à prévoir, d’après l’expérience du passé, les circonstances qui pourraient nous amener à la chute, les « occasions » au milieu desquelles, si nous nous y plaçons, nous risquons d’être entraînés à retomber. Et on fera porter la résolution sur ces occasions à éviter. Nous savons que telle compagnie nous entraîne à la médisance, que telles lectures nous orientent vers l’impureté, que tel tiroir ouvert réveille des rancunes mal endormies, que tel genre de conversation excite notre bile : la résolution sera de fuir cette compagnie, de s’interdire ces lectures, de laisser fermé ce tiroir, d’éviter ce thème de conversation. Agir ainsi, c’est se prendre tel qu’on est, capable de succomber là où un autre resterait fort ; c’est ne pas « tenter Dieu » en s’exposant présomptueusement ; c’est donc être logique avec sa contrition.
Pourquoi, de temps en temps, ne pas garantir sa résolution en la soumettant au confesseur à la fin, de son accusation ? Cela aiderait certainement à la mieux tenir.


Conclusion.

Ainsi pratiquée, la confession ne sera plus cette répétition fastidieuse de péchés « stan¬dards » qu’elle est trop souvent et qui est une corvée. Elle prendra place, comme un des plus puissants, dans les moyens de sanctification que l’Eglise du Christ met à notre disposition. En allant au tribunal de la pénitence, nous aurons conscience d’aller au Christ en croix, qui tient en ses mains crucifiées le pardon qu’il a obtenu à notre bénéfice, le sang dont il veut nous laver. Conscients de notre misère, et d’autant plus que nous aurons été plus lucides dans le regard porté sur nos faiblesses quotidiennes, confiants dans sa miséricorde, et d’autant plus que nous l’aurons supplié de nous faire détester notre péché, nous fran¬chirons le seuil du confessionnal dans l’humble disposition de l’enfant prodigue : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi : je ne suis pas digne d’être appelé ton fils.
C’est pourquoi nous pourrons nous retirer avec une force nouvelle, fondée sur l’assurance libératrice : « Va en paix, mon fils, ta foi t’a sauvé. »


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Message par Her Lun 31 Jan - 22:30

http://news.catholique.org/laune/917-comment-se-confesser-reponses-du-p-girotti

Comment se confesser ? Réponses du P. Girotti
Le sacrement de la réconciliation, « cours » au Vatican

Comment se confesser ? Quelle devrait être la fréquence de la confession ? Le ministère du sacrement de la pénitence et de la réconciliation est au cœur d’un « cours » sur le « for interne » organisé par le Tribunal de la pénitencerie apostolique, jusqu’à samedi, à Rome, au palais de la Chancellerie.

Le cours est présidé par le Grand Pénitencier, le cardinal James Francis Stafford. Il aborde des questions de droit canon et de morale. Il s’adresse plus particulièrement aux jeunes prêtres. Une question qui intéresse aussi les fidèles en ce temps de carême et de réconciliation.

A ce propos, le régent de la Pénitencerie apostolique, le P. Gianfranco Girotti a confié au micro de Radio Vatican que le pape, par sa lettre apostolique pour l’année de l’Eucharistie, « Mane nobiscum, Domine », a voulu « rappeler à l’attention de tous les fidèles la nécessité de la confession, afin que la rencontre avec le Seigneur puisse se réaliser avec cette digne préparation sans laquelle ce ne serait qu’une attitude superficielle que de s’approcher pour recevoir le Corps et le Sang du Christ ».

Mais que faut-il pour une bonne confession ? Le P. Girotti indique : « Le catéchisme de l’Eglise catholique est très clair : la « contrition » occupe la première place et lorsqu’elle est « parfaite », elle remet les fautes vénielles et obtient aussi le pardon des péchés mortels, moyennant la ferme résolution de recourir, à peine ce sera possible, à la confession sacramentelle. Il y a ensuite la « confession des péchés », c’est-à-dire « l’accusation » qui nous libère et facilite notre réconciliation avec les autres. Par l’accusation (des péchés), on le sait, l’homme regarde en face les péchés dont on s’est rendu coupable ; on en assume la responsabilité, et, de cette façon, on s’ouvre de nouveau à Dieu et à la communion de l’Eglise. Un autre élément est la « satisfaction ». On sait que beaucoup de péchés offensent le prochain. Il faut faire ce qui possible pour « réparer » : par exemple, restituer les choses volées, rétablir la réputation de qui a été calomnié. C’est la simple justice qui l’exige. On sait que l’absolution enlève le péché, mais ne remédie par à tous les désordres que le péché a causés. Enfin, il y a la « pénitence » que le confesseur impose et qui doit correspondre, autant que possible, à la gravité et à la nature des péchés commis ».

Quelle devrait être la fréquence de la confession ? « Selon le précepte de l’Eglise, répond le P. Girotti, et le catéchisme de l’Eglise catholique, ainsi que le Code de Droit canon (canon 989), « tout fidèle qui a atteint l’âge de raison est tenu à l’obligation de confesser fidèlement ses péchés graves au moins une fois par an ». Celui qui est responsable d’avoir commis un péché mortel, ne doit pas recevoir la sainte communion, même s’il éprouve une grande contrition, sans avoir auparavant reçu l’absolution sacramentelle, à moins qu’il ne soit pas possible d’accéder à un confesseur. Et bien qu’elle ne soit pas strictement nécessaire, la confession des fautes quotidiennes (péchés véniels) est cependant vivement recommandée par l’Eglise. En effet, la confession régulière des péchés véniels nous aide à former notre conscience, à lutter contre les inclinations mauvaises, à progresser dans la vie de l’Esprit ».

Mais aujourd’hui, le sacrement semble délaissé par les fidèles… Le P. Girotti explique : « Le pape Luciani disait qu’après le concile de Trente les confessions avaient augmenté et les communions diminué. Après le concile Vatican II, au contraire, les communions ont augmenté et les confessions diminué. Si nous tenons présents à l’esprit les résultats d’une enquête effectuée par l’université catholique de Milan il y a quelques années, il est indéniable qu’il s’agit d’une « crise » de la confession sacramentelle. Le motif de cette crise est principalement dans la perte du sens du péché et le Saint-Père, dans l’exhortation apostolique « Reconciliatio et Paenitentia », cite les principaux motifs de la diminution de ce sens du péché : dans un monde sécularisé, la présence de Dieu n’est plus considérée comme une clef de l’agir humain ; il émerge toujours davantage cette préoccupation de ne pas culpabiliser, et de ne pas mettre de frein à la liberté ; le sens du péché diminue avec une éthique qui relativise la norme morale, en niant sa valeur absolue, niant que puissent exister des actes intrinsèquement illicites. La notion même de péché est attaquée. La diminution du nombre des confessions dépend aussi de la désaffection de nombreux baptisés pour le sacrement de la pénitence. Il y a des personnes qui continuent, même pendant longtemps, à communier sans jamais se confesser, considérant de ne pas en avoir besoin, et avec facilité et sans motifs sérieux, ils abandonnent la messe dominicale. Il y a des personnes qui vivent habituellement dans l’inimitié, qui ne pardonnent pas, etc., et malgré cela, si l’occasion se présente (funérailles, mariages, premières communions), ils s’approchent de la table eucharistique sans se confesser ».


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Message par Her Lun 31 Jan - 22:34

PÈRE EMMANUEL
Examen de conscience à partir du Catéchisme de la famille chrétienne (Partie 1)

CH. 3 LES COMMANDEMENTS DE DIEU.
CH. 5 LE PÉCHÉ - REMÈDES AU PÉCHÉ.

Précédés des trois méditations du Père Du Pont sur la Pénitence
«Si quelqu’un m’aime, il gardera mes commandements, et mon Père l’aimera et Nous ferons en lui notre
demeure». Jean, 14, 23.
«Celui qui croit en Lui, n’est pas condamné ; mais celui qui n’y croit pas est déjà condamné, parce qu’il ne
croit pas au nom du Fils unique de Dieu». Jean, 3, 18.

MÉDITATIONS SUR LES MYSTÈRES DE NOTRE SAINTE FOI
avec la pratique de l’0raison mentale par le VÉN. PERE LOUIS DU PONT de la compagnie de Jésus
traduites sur le texte espagnol de Valadolid 1605 par le R. P. Pierre Jennesseaux de la même compagnie.

POUR SE PREPARER A LA CONFESSION
Comme la pureté de l’âme, qui est la fin de la vie purgative, s’obtient particulièrement par l’usage de
la confession, nous avons jugé à propos de placer ici quelques Méditations dont on pourra se servir pour se
préparer à recevoir dignement le sacrement de la Pénitence. Elles apprendront en même temps aux commençants
en quoi consiste cette préparation, et elles leur inspireront l’estime du remède que Dieu nous a
laissé pour notre salut.

MÉDITATION I : DE L’EXCELLENCE DU SACREMENT DE PENITENCE, DES VERTUS QUE L’ON PRATIQUE
EN S’EN APPROCHANT ET DES GRACES QUE L’ON Y REÇOIT
§ I. BIENFAIT DE L’INSTITUTION DE CE SACREMENT
Je considérerai, en premier lieu, la grâce insigne que Dieu, en instituant le sacrement de Pénitence,
a faite à son Eglise et à moi-même, en ma qualité de membre de l’Église. Quelques réflexions me découvriront
la grandeur de ce bienfait et m’exciteront à en profiter souvent.
Premièrement. Dieu, à qui appartient en propre le pouvoir de pardonner les péchés, a bien voulu remettre ce
pouvoir aux mains des prêtres, et nous donner l’assurance qu’il ratifiera dans le ciel la sentence que ses
ministres auront prononcée sur la terre. De plus, afin que les prêtres eussent plus de compassion pour les
pécheurs, Il a appelé à ce ministère des hommes sujets, comme les autres, au péché, et soumis à la nécessité
de recourir au même remède. Au reste, le pouvoir qu’Il leur a conféré est si étendu, qu’Il ne s’est réservé
aucun péché, quelque grave qu’il pût être, qu’Il n’a limité ni le nombre des péchés ni le nombre des absolutions.
Il déclara même formellement à saint Pierre que son intention était qu’il pardonnât non pas sept fois,
mais soixante-dix fois sept fois, c’est-à-dire autant de fois que le pécheur repentant implorera son pardon.
Qui n’admirerait ici la bonté de notre grand Dieu et le désir qu’Il a de nous pardonner ?
- 0 Père des miséricordes, que les anges du ciel vous louent soixante-dix fois sept fois, et des milliers de
fois, de la faveur que Vous nous avez faite, à nous pauvres pécheurs qui vivons sur la terre ! Autant de fois
nous pouvons pécher, autant de fois Vous voulez nous pardonner, si nous recourons à Votre clémence,
parce que Votre miséricorde l’emporte infiniment sur notre misère. Je solliciterai donc en toute confiance
mon pardon, puisqu’il m’est si libéralement offert par l’offensé lui-même.
2
Secondement. Le juge souverain qui doit juger rigoureusement tous les hommes, et au moment de la mort,
et à la fin du monde, veut commuer ce jugement sévère en un autre plein d’indulgence qui s’exerce dans ce
sacrement. De sorte que, comme l’atteste l’Apôtre, si nous sommes jugés et absous ici-bas, nous ne serons
pas jugés et condamnés à notre mort pour les péchés qui nous auront été remis : vérité exprimée dans cet
autre texte de I’ Ecriture : Le pécheur ne subira pas pour la même faute un double châtiment.
Troisièmement. Enfin, le sacrement de Pénitence, conformément à la prophétie de Zacharie, est une source
d’eau vive que Dieu a fait jaillir au milieu du jardin de son Eglise, pour effacer la souillure du péché, guérir
nos infirmités et les plaies dont nos vices sont le principe, pour nous rendre la vie de la grâce, la beauté de
la charité et l’éclat de la vertu, avec les mérites de nos bonnes oeuvres ; en un mot, pour réparer tous les
dommages que nous a causés le péché. Cette fontaine est toujours ouverte et elle ne tarit jamais, afin que,
si nous contractons quelque souillure, nous allions aussitôt nous laver. Bénie y soit la divine bonté qui,
comme une source féconde en miséricorde, répand continuellement sur nous ses eaux salutaires.
- 0 mon âme, va puiser aux sources du Sauveur, avec une extrême douleur de tes fautes, mais en même
temps avec une joie extrême de pouvoir y recouvrer ta première pureté.

§ II. EXCELLENCE DES ACTES QUE L’ON PRATIQUE DANS LA CONFESSION
Je considérerai, en second lieu, pour m’exciter et m’affectionner à la pratique de la confession fréquente,
l’excellence des actes que l’on exerce en s’approchant du sacrement de Pénitence. Je m’attacherai
à bien comprendre que Notre-Seigneur Jésus-Christ a institué ce sacrement dans son Eglise, afin que les
fidèles trouvent dans leurs péchés même une occasion de pratiquer les plus hautes vertus, et un moyen non
seulement de regagner ce qu’ils ont perdu, mais encore de tirer de leurs pertes les plus précieux avantages.
Les principaux de ces actes sont au nombre de sept.
Le premier est un acte de foi. Nous croyons fermement que le pouvoir de pardonner les péchés, pouvoir qui
n’appartient en propre qu’à Dieu seul, a été communiqué aux prêtres, et qu’ils ont entre les mains les clefs
du ciel, afin d’en faire descendre les grâces et les dons célestes qui justifient les pécheurs et les rendent
dignes d’entrer dans le royaume promis aux justes.
Le second est un acte d’espérance au-dessus de toute espérance humaine. Car l’aveu qui, devant les tribunaux
de la terre, est une cause de condamnation, devient, à ce tribunal du ciel, un titre à l’absolution et au
pardon.
Le troisième est un acte de charité. Cette vertu inspire au pécheur un vif regret d’avoir offensé l’infinie bonté
de Dieu et d’avoir perdu Sa grâce et Son amitié. Elle lui fait en même temps concevoir le désir de se réconcilier
avec son Seigneur, afin de L’aimer et de Le servir désormais parfaitement.
Le quatrième est un acte héroïque d’humilité. Le pécheur s’humilie non seulement devant Dieu, mais aussi
devant les hommes. Il révèle à un homme les fautes secrètes les plus capables de lui causer de la honte et
de la confusion ; et cette confusion, il l’accepte pour l’amour de Dieu, content que d’autres le connaissent
comme il se connaît lui-même.
Le cinquième est un acte d’obéissance d’autant plus excellente qu’elle est plus ardue. En effet, le pécheur
repentant se soumet au confesseur comme à un supérieur, disposé à lui obéir en tout ce qu’il ordonnera en
sa qualité de représentant de Jésus-Christ.
Le sixième est un acte de rigoureuse justice. Le pénitent est à la fois accusateur, accusé, témoin, juge, exécuteur
de la sentence ; il se soumet au jugement du ministre de Dieu, non par contrainte, mais spontanément,
prêt à venger lui-même par un saint zèle les outrages dont il s’est rendu coupable envers la divine
Majesté, et à réparer le dommage qu’il a pu causer au prochain.
Le septième est un acte éclatant de courage qui consiste à se vaincre soi-même et à surmonter cette inclination
qui porte les hommes à cacher leurs fautes, à les défendre, à les excuser, à l’exemple d’Adam, dont
nous sommes tous en ce point les héritiers. Aussi celui qui triomphe de ce défaut est-il, selon la parole de
Job, plus qu’un homme. Nous voyons en effet qu’il faut quelquefois faire un plus grand effort sur soi-même
pour confesser humblement une faute que l’on a commise, que pour résister à la tentation quand elle nous
porte à la commettre. C’est de même le sentiment de saint Grégoire, qu’il est ordinairement nécessaire de
déployer plus d’énergie pour manifester une faute dont on s’est rendu coupable, que de repousser les insti3
gations du démon pour ne point devenir coupable, et que, par conséquent, une humble confession n’est pas
moins admirable que la pratique des autres vertus.
Tels sont les sept actes héroïques qui accompagnent d’ordinaire la confession et qui la rendent également
méritoire devant Dieu, glorieuse devant les anges, et estimable dans l’opinion d’un sage confesseur.
Chacun doit donc s’efforcer de faire ces actes avec une grande ferveur, afin d’obtenir une grâce abondante,
et s’appliquer cette parole de l’Ecclésiastique : Donnez et recevez, pour justifier votre âme. Et puisque Dieu
veut bien vous remettre les sept péchés capitaux et vous communiquer avec sa grâce les sept dons du
Saint-Esprit, offrez-lui les sept actes de vertu qui disposent l’âme à recevoir l’infusion de ces précieux dons.
Souvenez-vous que l’enfant de la Sunamite, ressuscité par Élisée, ouvrit sept fois la bouche avant d’être
rappelé à la vie, et excitez dans votre coeur les sept affections qui portent le Seigneur à vous accorder une
vie nouvelle, spirituelle et parfaite.

§ III. LES GRÂCES QUE L’ON REÇOIT DANS LE SACREMENT DE PÉNITENCE
Je considérerai, en troisième lieu, les grâces que Dieu répand sur ceux qui reçoivent le sacrement
de Pénitence avec les dispositions requises. Ces grâces peuvent se réduire à trois, que saint Paul mentionne
en disant du royaume des cieux qu’il est la justice, la paix, la joie dans l’Esprit-Saint. Ce royaume,
Dieu le promet à tous ceux qui font sincèrement pénitence.
Premièrement. Il leur accorde la grâce de la justification, par laquelle Il les purifie de tous leurs péchés. Il les
reçoit au nombre de ses amis, de ses enfants adoptifs et des héritiers de son royaume céleste ; Il répand
dans leurs coeurs la charité, les vertus infuses, les dons du Saint-Esprit et la vraie beauté de l’âme que le
péché avait effacée. Si celui qui s’approche du sacrement est juste, il reçoit toujours un accroissement de
grâce sanctifiante, et accomplit en lui ce qui est dit dans l’Ecriture : Que celui qui est juste, se justifie encore,
et que celui qui est saint, se sanctifie encore. Et ailleurs : Ne cessez point de vous avancer dans la justice
jusqu’à la mort.
Secondement. Dieu leur fait goûter une profonde paix surnaturelle. Non seulement Il les réconcilie avec Lui,
mais Il les rend encore victorieux de trois sortes d’ennemis, en récompense de la glorieuse victoire qu’ils ont
remportée sur eux-mêmes, en surmontant les difficultés de la confession. De ces ennemis, Il détruit les premiers,
Il met en fuite les seconds, Il leur assujettit les derniers.
Ceux qu’Il détruit, ce sont leurs péchés. Il les jette au fond de la mer ainsi que parle un prophète.
Ceux qu’Il met en fuite, se sont les démons avec leurs tentations ; car rien ne les épouvante autant que la
manifestation des plaies de la conscience au médecin qui doit les guérir. Ceux qu’Il leur assujettit, ce sont
les convoitises de la chair qui commencent à obéir à l’esprit ; car lorsque les voies de l’homme, dit le Sage,
plaisent au Seigneur, Il force ses ennemis à le laisser en paix.
C’est donc un moyen puissant de vaincre les tentations et les passions, que de les manifester à son
confesseur. Aussi longtemps que nous les tenons cachées, le démon est en paix, et nous sommes en
guerre avec nous-mêmes ; mais aussitôt que nous les découvrons, le démon prend la fuite, et nous demeurons
dans une paix que rien ne saurait troubler.
Troisièmement. Le troisième fruit du sacrement de Pénitence, est la joie dans l’Esprit-Saint. Ce divin Esprit
dissipe les craintes et bannit les tristesses qui naissent d’une mauvaise conscience, en même temps qu’Il
remplit l’âme d’allégresse par l’assurance du pardon.
O mon Dieu, disait David pénitent, vous ferez entendre à mon coeur une parole qui le remplira de
joie et de consolation, et mes os humiliés tressailleront d’allégresse. En effet, lorsque nous sommes délivrés
du poids du péché qui nous accablait, et de la tristesse qui nous desséchait et nous consumait, nous reprenons
une nouvelle vigueur et nous osons relever la tête, enhardis par l’espérance du pardon et par les gages
que nous recevons de la vie éternelle. Ces considérations doivent me déterminer à ne rien omettre de
ce qui est nécessaire pour faire une bonne confession, quelque difficile et humiliante qu’elle me paraisse.
Car la peine et la honte qui accompagnent cette action sont peu de chose en comparaison des biens infinis
que Dieu me promet et des maux éternels dont Il me délivre. Si je considère ce que Notre-Seigneur Jésus-
Christ a fait pour m’obtenir le pardon de mes péchés, et ce qu’II a souffert de douleurs et d’outrages,
j’estimerai bien léger ce qu’Il demande de moi pour me pardonner. Que ne pourrait-Il pas exiger s’Il voulait
user de rigueur envers moi qui ai mérité des humiliations et des tourments éternels ? Je puis donc
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m’appliquer les paroles que disaient à Naaman le lépreux, quelques-uns de ses serviteurs : Maître, si le
prophète vous avait prescrit une chose difficile, vous devriez l’exécuter pour obtenir votre guérison ; combien
plus devez-vous lui obéir lorsqu’il vous dit : Lavez-vous sept fois dans le Jourdain, et vous serez guérie ?
- 0 mon âme, si Dieu, pour te guérir de la lèpre du péché, t’imposait les obligations les plus pénibles, tu devrais
t’y soumettre avec empressement, comment donc balances-tu à Lui obéir lorsqu’Il te dit simplement :
Confesse tes péchés et tu seras guérie ? Lave-toi sept fois dans le Jourdain, c’est-à-dire purifies-toi dans le
sacrement de Pénitence, par l’exercice des sept vertus que je t’ai marquées, et la lèpre dont tu es couverte
disparaîtra au même moment. Glorifie-toi à l’exemple de Job, de ne point cacher, comme un homme fragile,
ton péché, et de ne point renfermer dans ton sein tes iniquités. Sois fidèle à suivre ce conseil du Sage : A
cause de ton âme, ne rougis pas de confesser la vérité ; car il y a une confusion qui amène le péché. et il y a
une confusion qui attire l’honneur et la gloire. Si, vaincue par une mauvaise honte, tu cèles ton péché, tu
l’aggraves ; mais si tu le confesses pénétrée d’une juste confusion, tu obtiendras une glorieuse couronne,
récompense de la victoire que tu auras remportée en découvrant ta faute.

MÉDITATION II : DE LA PREPARATION QUE L’ON DOIT APPORTER AU SACREMENT DE PENITENCE
La fin que je dois me proposer dans cette méditation, c’est de me juger parfaitement moi-même
avant de me confesser. Par-là, j’aplanirai les difficultés qui peuvent se rencontrer dans le jugement sacramentel
que portera le confesseur, et j’acquerrai une sécurité plus fondée par rapport au dernier jugement
que fera de moi le juge suprême.
0r, dans le jugement volontaire dont il est ici question, je dois être tout à la fois accusateur, témoin, juge,
exécuteur de la sentence. La conscience accuse, dit saint Grégoire, la raison juge, la crainte lie, la douleur
tourmente. C’est en effet à ma conscience de m’accuser de tous mes péchés, de tous sans exception. C’est
à la raison de déterminer ma culpabilité, et de déclarer les châtiments que j’ai mérités en les commettant. La
crainte de Dieu et de son rigoureux jugement doit m’enchaîner, et me mettre dans la disposition de subir
sans résistance toute peine que la raison dictera et que le confesseur pourra m’imposer. La douleur enfin
exécutera la sentence portée contre moi ; elle brisera mon coeur en punition des offenses que j’ai commises
contre mon Créateur.
Ces quatre actes de procédure criminelle ont pour prétoire le tribunal de mon âme. Ils seront d’autant
plus parfaits que je m’aiderai davantage des considérations propres à les produire, et principalement du
souvenir de la présence de Dieu, juge des vivants et des morts, que je me représenterai assis sur son trône.
La vue de ce juge très équitable m’excitera à faire avec toute la diligence possible les actes préparatoires à
la réception du sacrement. C’est pourquoi il nous est beaucoup recommandé dans la sainte Ecriture de nous
examiner et de nous juger en la présence de Dieu, et de nous souvenir de Lui, afin qu’Il assiste et préside en
quelque sorte à notre jugement.

§ I. LES DIVERS ACTES DU PENITENT
Je considérerai d’abord que Jésus-Christ, en instituant le sacrement de Pénitence, a voulu qu’il consistât
en certains actes qui dépendent de notre liberté. Ces actes sont la contrition, la confession et la satisfaction.
Ils correspondent aux trois classes de péchés que nous commettons, par pensées, par paroles et
par actions.
L’intention de Notre-Seigneur a été de nous faire contribuer en quelque chose à I’ oeuvre de notre
justification, afin que, nous étant rendus coupables par nos actes, par nos actes aussi nous nous disposions
à recevoir notre pardon. Puis donc qu’Il a daigné ennoblir ces actes jusqu’à les faire servir, en qualité d’instruments,
à la production de Sa grâce, il est convenable que je les fasse le plus parfaitement que je pourrai,
et que je m’efforce, selon le conseil du Sage, de les rendre excellents. A cette fin, je demanderai à chacune
des Personnes divines un secours spécial.
A l’Esprit-Saint, principe de la Charité, je demanderai la contrition du coeur, le suppliant d’allumer
dans mon âme le feu de Son amour, et de m’inspirer une douleur qui consume les restes immondes de mes
péchés.
Au Fils de Dieu, Verbe du Père éternel, Sagesse incréée, je demanderai une vive lumière pour connaître
mes fautes, et des paroles sincères pour m’en confesser humblement et en demeurer purifié.
Au Père éternel, à qui appartient la Puissance, je demanderai la force de bien accomplir les oeuvres
satisfactoires, et d’y persévérer jusqu’à ce que j’aie acquitté toutes mes dettes.
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- Trinité bienheureuse, venez à mon aide, soyez dans mon coeur et sur mes lèvres, afin que je confesse
dignement tous mes péchés, et que j’en obtienne un entier pardon.
Je considérerai ensuite tout ce qui est nécessaire pour bien pratiquer ces trois actes, méditant sur
chacun en particulier.

§ II. DE LA CONTRITION
Pour ce qui regarde le premier acte, je ne me contenterai pas de l’attrition douleur imparfaite, qui a
pour cause la crainte des peines de l’enfer mais j’exciterai en moi la douleur parfaite qui procède de l’amour
de Dieu par dessus toutes choses comme il a été dit plus haut. Je ferai tous mes efforts pour que cette douleur
soit vive et ardente, parce qu’elle est la mesure de la grâce qui se communique dans le sacrement. Si la
douleur est faible, la grâce le sera de même ; si la douleur est forte et véhémente, la grâce sera abondante.
Ainsi on peut dire en général que la grâce croîtra dans la même proportion que la douleur, et que si
la douleur venait à manquer, la grâce manquerait pareillement. La partie principale de la préparation à la
confession consiste donc à exciter dans l’âme une douleur parfaite. Certaines comparaisons empruntées à
la sainte Ecriture sont bien propres à faire couler des larmes d’amour.
Premièrement. Quelquefois elle nous exhorte à pleurer nos péchés comme une mère pleure la mort de son
enfant unique, en qui elle avait mis toute son affection et tout son espoir. Je ne dois pas être moins sensible
à la mort spirituelle de mon âme, de cette âme qui est la seule que je possède. J’ai d’autant plus de raison
de la plaindre, que j’ai eu moi-même la cruauté de lui donner la mort par le péché, et de la condamner à la
mort éternelle. Si je suis affligé de la perte des choses que j’aime, quelle douleur ne doit pas me causer la
plus grande de toutes les pertes ! Il est donc juste que je verse des larmes. Mais si la douleur est juste, elle
n’est pas moins salutaire. Une mère a beau pleurer, elle ne rend pas la vie à l’enfant dont la mort l’a privée,
mais les larmes de la contrition rendent la vie à l’âme.
- O Dieu infini, je me repens amèrement de l’offense dont je me suis rendu coupable envers Vous, en tuant
par le péché l’âme que Vous m’avez donnée ; daignez Vous souvenir qu’elle est plus à Vous qu’à moi et lui
faire miséricorde. Délivrez donc mon âme du glaive tranchant de la mort ; arrachez-la à la dent du lion infernal,
afin qu’elle vive pour Vous, et qu’elle glorifie Votre saint Nom.
Secondement. Je pleurerai encore mes péchés parce qu’ils ont donné la mort à celui qui mérite d’être nommé
par excellence le Fils unique, à Jésus-Christ Mon Seigneur. J’ai été cause de Sa mort par mes offenses,
et, autant qu’il a dépendu de moi, je L’ai crucifié de nouveau dans mon coeur, comme parle saint Paul.
- 0 Fils unique du Père, je déteste mes ingratitudes qui ont causé Votre mort. Revenez, Seigneur Jésus,
revenez dans mon âme, et recommencez à y vivre par Votre grâce, Vous qui avez bien voulu mourir pour lui
donner la vie.
Troisièmement. Je pleurerai aussi comme une épouse qui a perdu un époux, son unique soutien, et qui demeure
veuve, pauvre, dénuée de tout secours. Ainsi pleurerai-je mes péchés qui m’ont fait perdre Dieu,
l’époux de mon âme, et avec lui le trésor de la grâce et de la charité, et tous les dons que j’avais reçus de sa
libéralité. Dans son veuvage, mon âme devient froide, stérile, incapable de faire aucune bonne oeuvre, d’acquérir
aucun mérite pour la vie éternelle : tout lui manque depuis que la protection du meilleur des époux lui
a été ravie.
Oh ! plût à Dieu que mon coeur se fendît et se brisât de regret à la vue de mes péchés, qui m’ont privé de
mon souverain bien, de ma seule espérance, de mon unique appui.
Quatrièmement. Mais enfin, si la dureté de mon coeur le rend inaccessible aux sentiments de l’amour de
Dieu, j’aurai recours aux motifs de crainte qui ont été proposés plus haut ; parce que la crainte, comme le fait
remarquer saint Bernard, réveille l’âme et ouvre la porte à l’amour. Crains donc, ô mon âme, le visage du
juge devant qui tremblent les puissances du ciel ; redoute la colère du Tout-Puissant, le fracas et le désordre
de ce monde destiné à périr, et l’incendie qui doit le consumer ; redoute la voix de l’archange et les formidables
paroles de la sentence finale. Crains les dents du dragon infernal, l’abîme de l’enfer, le ver rongeur qui
ne meurt pas, le feu qui brûlera et ne s’éteindra jamais, la fumée et le soufre, les tourbillons de flammes et
les ténèbres extérieures, qui sont le partage dés méchants. Oh ! qui donnera de l’eau à ma tête, et à mes
yeux une source de larmes, afin que je pleure jour et nuit, et que par la pénitence, je prévienne les pleurs
tardifs et les grincements de dents, la captivité éternelle, la pesanteur des chaînes ardentes qui accablent
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les damnés et les brûlent sans les consumer. Les larmes de la crainte me disposeront aux larmes de
l’amour. La crainte, en effet, selon la comparaison de saint Augustin, est comme l’aiguille qui pénètre dans
l’étoffe, non pour y demeurer, mais pour y faire entrer le fil, qui joint les pièces jusque là séparées. C’est
ainsi que la crainte introduit dans l’âme la charité, qui unit les affections du coeur et les applique toutes à
détester le péché par le seul principe de l’amour de Dieu

§ III. DE LA CONFESSION
Le second acte est la confession. Après avoir examiné sa conscience on prendra trois résolutions.
La première sera de confesser tous ses péchés sans exception, quelque humiliants qu’ils soient. Pour vaincre
la mauvaise honte qui pourrait fermer la bouche, on s’aidera des considérations indiquées dans la Méditation
précédente, en se disant à soi-même : Mieux vaut un peu de rougeur au visage qu’une tache dans le
coeur. Si tu ne consens pas à souffrir maintenant cette légère confusion, tu en souffriras une bien plus insupportable
au jour du jugement. Puisque Dieu connaît toutes tes fautes, est-ce un grand mal qu’elles soient
connues de celui qui tient ici-bas sa place, et qui peut te les pardonner en Son nom ?
Rends donc gloire à Dieu par une confession sincère. L’aveu que tu feras de ton crime ne sera pas
comme celui d’Achan ; il ne te donnera pas la mort ; mais comme celui de David, il te rendra la vie. Cette
résolution prise, il sera bon, comme le fait remarquer saint Bonaventure, de commencer la confession par le
péché qui cause le plus de honte. Si dès le début on renverse son plus redoutable ennemi, il sera facile de
vaincre les autres : le géant Goliath terrassé, les Philistins prirent la fuite.
Une seconde résolution doit suivre la première. Il faut manifester ses péchés, non seulement sans
dissimulation, mais avec toute l’humilité possible, de sorte que la confession soit claire, simple, exempte
d’artifice et dictée par une intention pure. Ainsi on évitera d’excuser ses péchés, de les atténuer, d’en rejeter
la faute sur le prochain, comme fit Adam, ou sur le démon, comme fit Ève, au lieu de se les attribuer de
bonne foi et d’en reconnaître toute la grièveté, à l’exemple de David. Il faut toutefois fuir une autre extrémité
et se garder d’exagérer ses fautes, à dessein de passer pour humble et de s’attirer une estime dont on est
loin d’être digne. Car il n’est pas rare que la vaine gloire accompagne même les actes d’humilité, et porte à
les faire en vue d’en retirer quelque honneur.
La troisième résolution que je dois prendre est d’écouter humblement, en silence et sans
l’interrompre, les réprimandes du confesseur, quelques sévères qu’elles soient. C’est ainsi que le roi David
reçut la correction que lui fit Nathan de la part de Dieu. Il ne répondit aux terribles reproches que lui adressa
le prophète qu’un seul mot : J’ai péché contre le Seigneur. C’est ce que le Sage nous recommande lorsqu’il
dit : Ecoutez en silence, et votre réserve vous conciliera les bonnes grâces de ceux qui vous parlent. Ici c’est
la grâce de Dieu même que j’obtiendrai : que puis-je désirer de plus précieux ?
Pour m’acquitter de ces différents actes comme il convient, je regarderai le confesseur, non comme
un homme, mais comme le ministre de Dieu ; ou, pour mieux dire, je verrai Dieu en sa personne, et j’aurai
pour lui un profond respect intérieurement et extérieurement. Car c’est pour cela que Notre-Seigneur a voulu
que le confesseur remît au pénitent ses péchés, non en demandant pardon pour lui, mais en prononçant la
sentence d’absolution comme Dieu même, et en disant avec autorité : Je vous absous.
- 0 mon âme, si tu espères entendre cette parole, gage de la vie éternelle, penses-tu faire beaucoup de
souffrir une confusion passagère ? Ecoute donc la correction avec un humble repentir, et ton péché te sera
remis. Découvre une fois tous tes péchés et Dieu accomplira la promesse qu’Il t’a faite de les oublier tous

§. IV. DE LA SATISFACTION
Le troisième acte est la satisfaction.
Premièrement. Pour m’en acquitter comme il faut, je dois, avant de me jeter aux pieds de mon confesseur,
prendre une résolution efficace de lui obéir en tout ce qu’il jugera convenable d’ordonner, soit comme remède
à mes maladies spirituelles, soit comme satisfaction pour mes offenses.
N’est-il pas juste, en effet, que le malade obéisse au médecin en tout ce qui peut lui rendre la santé,
et le préserver des rechutes ? N’est-il pas juste que le débiteur satisfasse à son créancier ? Puis donc que
Dieu veut me pardonner et commuer la peine éternelle en une peine temporelle, il est raisonnable que je
reçoive de bonne grâce la pénitence qui m’est imposée pour le paiement de ma dette, et que je dise avec
David : Je suis prêt à subir les châtiments que méritent mes péchés, et ma douleur est toujours en ma présence.
Vous me rendrez votre grâce parce que je confesserai mon iniquité, et que je ne permettrai pas
qu’elle s’efface de ma mémoire ; ni que mes yeux cessent de la pleurer, ni que mes mains se lassent de la
punir, jusqu’à ce qu’elle soit entièrement effacée.
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Secondement. Afin de me fortifier dans cette disposition, je me rappellerai la terrible pénitence que fit Notre-
Seigneur Jésus-Christ pour expier mes péchés. Quelle discipline fut jamais comparable à Sa flagellation ?
Quel cilice aussi rude que les épines et les clous qui pénétrèrent dans Sa chair ? Quelle veille plus pénible
que celle de la nuit où commença Sa Passion ? Quel lit plus dur que la croix sur laquelle Il expira ? Souffrir
un jour entier de la faim et de la soif, et ne vivre pendant tout ce temps que de fiel et de vinaigre, n’est-ce
pas de tous les jeûnes le plus rigoureux ?
- 0 mon âme, puisque ton Sauveur a tant souffert pour des péchés dont il était innocent, consens du moins à
souffrir quelque chose pour ceux que tu as commis. Fais de dignes fruits de pénitence, parce que l’arbre qui
n’en produira pas comme Jésus Christ, n’aura point de part avec Jésus-Christ.
Troisièmement. Il sera aussi très utile de songer aux peines du purgatoire. Car n’est-ce pas une insigne folie
d’attendre pour payer une dette, que le créancier en vienne aux mesures de rigueur, et jette le débiteur en
prison, en le contraignant à supporter les frais des poursuites ? Dans le purgatoire, il me faudra beaucoup
souffrir pour acquérir ce qui dans cette vie ne m’aurait coûté que de légères peines, qui de plus, m’auraient
procuré d’abondants mérites. Telle est en effet, la libéralité de notre souverain Seigneur, qu’Il récompense
par un accroissement de grâce et de gloire les oeuvres même strictement nécessaires pour l’acquittement de
nos dettes.
Quatrièmement. Enfin, ce qui m’importe le plus, c’est de former une résolution efficace de changer de vie, et
de ne plus retomber dans les péchés que j’ai si souvent commis. Sans cela, la contrition ne serait
qu’apparente, la confession serait sacrilège, la satisfaction sans valeur, et l’absolution de nul effet. Cette
doctrine est fondée sur ce principe incontestable, que Dieu ne pardonne jamais à qui que ce soit une faute
qu’il a l’intention de commettre encore : ne fut-elle que vénielle, elle ne sera remise qu’à celui qui a résolu de
s’en corriger.
Avec cette préparation et dans des dispositions si saintes, je puis m’approcher en toute assurance de ce
sacrement, me confirmant dans le dessein de changer tout à fait de vie. Je me figurerai que Dieu m’adresse
ces paroles du prophète Jérémie : Monte sur un lieu élevé, pleure amèrement tes péchés ; rentre dans le
droit chemin où tu avais coutume de marcher, et mets ton coeur sur tes épaules, c’est à dire, porte avec
amour le joug de l’obéissance, afin d’accomplir ce que Dieu et ses ministres t’ordonneront.

MÉDITATION III : DE L’ACTION DE GRACES QUI DOIT SUIVRE LA CONFESSION
Après m’être confessé et avoir reçu l’absolution, il est juste que j’emploie quelque temps à louer
Dieu et à Le remercier de la grâce signalée qu’Il vient de m’accorder. La confession de nos péchés et la
confession des miséricordes du Seigneur doivent être inséparables, ainsi qu’Il le déclare par ces paroles du
prophète Osée : Israël, retourne au Seigneur ton Dieu, puisque ton iniquité a causé ta ruine. Parle au Seigneur,
tourne-toi vers Lui, et dis Lui : Seigneur, effacez toutes nos iniquités ; agréez nos bons désirs, et nos
lèvres vous offriront un sacrifice. Nous vous l’offrirons en confessant nos péchés pour en obtenir le pardon,
et en confessant Vos miséricordes lorsque Vous nous aurez pardonné.
Ce sacrifice de louange, comme parle David, est très glorieux à Dieu et très salutaire à l’homme. On le voit
par la facilité avec laquelle les âmes reconnaissantes marchent dans la voie de la perfection, et la difficulté
qu’y rencontrent les âmes ingrates.
Pour mieux comprendre cette vérité, il suffit de se rappeler, d’un côté, quel gré le Fils de Dieu sut au
Samaritain qui fut guéri de sa lèpre, tandis qu’il allait se montrer au prêtre, et revint aussitôt remercier son
charitable médecin ; et de l’autre, en quels termes ce divin Sauveur blâma les neuf autres, qui avaient reçu
la même faveur, et ne revinrent point lui en rendre grâce, et donner à Dieu la gloire qui lui était due.
Ainsi donc, la confession terminée, je me retirerai devant le Saint-Sacrement ou dans un autre lieu
convenable, et là, m’étant mis en la présence du Dieu vivant, j’essaierai de comprendre par une foi vive la
grandeur de la grâce que je viens de recevoir je me figurerai que j’entends encore intérieurement cette sentence
favorable : je vous absous.
Douce et puissante parole qui a la vertu d’opérer ce qu’elle signifie, et qui en même temps réjouit le
coeur et fait tressaillir d’allégresse les os humiliés. Plein de confiance en la bonté, et en la miséricorde de
Dieu qui aura daigné confirmer la sentence de son ministre, je m’efforcerai d’exprimer ma gratitude par trois
actes : je reconnaîtrai le bienfait, je louerai Celui qui en est l’auteur, et je m’offrirai à Lui marquer ma reconnaissance
par quelque oeuvre de son service.
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§.I. LES BIENFAITS QUE L’HOMME REÇOIT DANS LE SACREMENT DE PENITENCE
En premier lieu, je repasserai dans mon coeur les nombreux bienfaits que j’ai reçus dans ce sacrement.
Le Roi prophète en fait une énumération abrégée dans le psaume cent deuxième, où il bénit le Seigneur
de ses bontés envers les pécheurs. Ces bienfaits peuvent se réduire à six.
Premièrement. Ce Père des miséricordes me pardonne tous mes péchés non-seulement ceux dont je
m’étais confessé, mais aussi ceux que j’ai oubliés, et ceux que, sans faute de ma part, je n’ai pas pu connaître.
Deuxièmement. Il guérit les maladies spirituelles de mon âme, comme sont les vices, les passions, les tristesses,
les craintes immodérées, et autres semblables mouvements de l’appétit sensitif, qu’Il modère et
soumet à l’empire de la raison.
Troisièmement. Il me délivre à la fois, et de la mort éternelle que j’avais méritée par ma désobéissance et de
la mort très amère qu’entraîne avec elle la privation de la grâce divine.
Quatrièmement. Il m’environne de Ses miséricordes ; Il m’aide à vaincre les tentations que j’ai eues et puis
encore avoir à combattre ; Il me préserve d’innombrables dangers ; enfin, Il m’offre sa protection toutepuissante
pour m’empêcher de retomber dans les fautes dont je me suis rendu si souvent coupable.
Cinquièmement, Il me communique avec libéralité tous les biens que je puis désirer, surtout la grâce, la charité
et les autres vertus infuse, qu’Il ne cesse d’entretenir et d’augmenter dans mon âme.
Sixièmement. Il renouvelle ma jeunesse comme celle de l’aigle, me dépouillant des oeuvres et des inclinations
du vieil homme, et me revêtant des oeuvres et des habitudes de l’homme nouveau Il me rend ma première
ferveur et m’inspire la joie de l’esprit, afin que je m’adonne d’une manière plus parfaite à l’exercice de
la vertu.
Ces nombreuses grâces, Dieu les accorde autant qu’il dépend de Lui à tous ceux qui se confessent
dignement. Or, le bienfait que nous recevons est d’autant plus précieux qu’il est moins mérité. Il est donc
juste que nous en soyons pénétrés de reconnaissance. Dans cet esprit, je concevrai la plus haute idée de la
libéralité dont Dieu a usé à mon égard, et dans un silence d’admiration, je me déclarerai vaincu par tant de
bonté.

§. II. CANTIQUE DE LOUANGE.
Ensuite, toujours animé de la plus profonde reconnaissance, je chanterai au Seigneur un cantique
de louange, empruntant au Psalmiste ces touchantes paroles :
O mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse Son Saint Nom. Bénis le Seigneur,
ô mon âme, et ne perds jamais le souvenir de Ses bienfaits. Il te pardonne tous tes péchés ; Il guérit
toutes tes infirmités. Il rachète ta vie en t’arrachant à la mort ; Il te couronne de miséricorde et d’amour. Il
remplit tous tes désirs en te comblant de biens ; Il te rend, comme à l’aigle, la vigueur de ta première jeunesse.
Le Seigneur ne m’a pas traité selon mes offenses ; Il ne m’a pas rendu selon mes iniquités. Autant
l’Orient est éloigné de l’Occident autant Il a éloigné de moi tous mes péchés. Comme un père a pitié de son
enfant ainsi le Seigneur a pitié de ceux qui Le craignent, parce qu’Il sait de quelle argile nous avons été formés
- O Dieu de mon âme, si les miséricordes dont Vous avez usé envers moi sont infinies, que pourrai-je faire
pour ne point manquer envers Vous de reconnaissance ? Je désire continuer et achever avec Votre aide ce
que Vous avez commencé en moi par Votre bonté.
Puisque Vous m’avez pardonné mes péchés, je suis résolu de n’y retomber jamais. Puisque Vous m’avez
délivré de la mort, je ne me soumettrai pas de nouveau à son empire.
Puisque Vous m’avez couronné de Vos miséricordes, je déposerai à Vos pieds toutes mes couronnes.
Ajoutez, Seigneur, à tant de grâces que Vous m’avez faites, celle de remplir mes désirs, par l’abondance de
Vos dons célestes, afin que je puisse accomplir les résolutions que je viens de prendre, et que je Vous offre
comme à l’auteur de tout bien.
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Donnez-moi de nouvelles forces, pour que je marche avec ferveur, que je coure, que je vole comme l’aigle,
jusqu’à ce que je reçoive de Vos mains la couronne de la gloire éternelle
Je puis multiplier et varier les cantiques de louange, en invitant ceux d’entre les saints qui ont été de grands
pécheurs, à glorifier Dieu et à le remercier du pardon qu’Il a bien voulu m’accorder.

§. III. RESOLUTIONS.
Quant au troisième acte, qui complète l’action de grâces, j’ai trois choses à faire.
Premièrement. Je dois m’affermir dans la résolution de me corriger, me figurant que Notre-Seigneur Jésus-
Christ m’adresse ces paroles qu’il dit à un autre malade, après lui avoir rendu la santé : Voici que vous êtes
guéri : ne péchez plus, de peur qu’il ne vous arrive quelque chose de pis.
Je dois craindre la rechute, parce qu’elle est d’ordinaire plus funeste que la première attaque du mal.
Si donc, comme le chien qui retourne à son vomissement, je reprends mes habitudes vicieuses, j’appelle de
nouveau le démon que j’avais repoussé au commencement, et je lui rouvre la porte de mon coeur, afin qu’il
s’y établisse avec sept autres esprits plus méchants que lui, et mon dernier état est pire que le premier.
Mais, de toutes les rechutes, la plus à craindre est celle qui arrive peu de temps après la confession. Si le
jour même je venais à tomber dans les mêmes péchés, ce serait une preuve que ma conversion a été bien
faible et bien imparfaite, quand même elle aurait été véritable.
On pourrait m’appliquer ces paroles de l’Ecclésiastique : Si celui qui se purifie après avoir touché un
mort, le touche de nouveau, que gagne-t-il à s’être purifié ? De même, si un homme jeûne après avoir commis
des péchés, et les commet de nouveau, que lui sert-il de s’être humilié ? Et qui désormais exaucera sa
prière ?
Je ferai ces réflexions pour m’exciter à une crainte salutaire, non pour m’abandonner à la défiance et
au découragement. Je me souviendrai qu’il arrive à l’homme juste de tomber sept fois, et qu’il se relève
après chacune de ses chutes
Secondement. Aussitôt après m’être confessé, j’accomplirai ma pénitence entièrement, s’il est possible, ou
du moins en partie. Je remplirai ce devoir avec piété, en esprit d’obéissance et d’amour, afin d’acquitter
quelque chose de la dette immense que j’ai contractée envers mon Dieu. Je désirerai de pouvoir faire davantage
pour Celui qui s’est montré si miséricordieux envers moi, répétant avec le serviteur de l’Évangile :
Seigneur, ayez un peu de patience, et je Vous paierai toute ma dette
Troisièmement. Je remercierai Dieu de la grâce que je viens de recevoir, et je me préparerai avec ferveur à
la sainte communion. En effet, une des fins principales de l’institution du sacrement de Pénitence est de
nous offrir un moyen pour nous disposer à nous approcher dignement de la sainte Table, suivant cette parole
de David : Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens dont Il m’a comblé ? Je prendrai le calice du
salut, et j’invoquerai le Nom du Seigneur.
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CATECHISME DE LA FAMILLE CHRETIENNE
CHAPITRE III LES COMMANDEMENTS DE DIEU ET DE L’EGLISE
La loi de vie : le Décalogue
LEÇON 1 La loi de vie
Toute créature raisonnable a-t-elle une loi à suivre ?
Oui. Il est de la sagesse et de la bonté de Dieu de donner des commandements à toute créature intelligente.
Ainsi Dieu a donné une loi aux Anges et aux hommes ?
Sans aucun doute. La créature intelligente, agissant pour atteindre sa fin qui est Dieu, a reçu de lui une loi qui l’instruit, la
guide, la dirige dans le bien et la détourne du mal.
Quelle a donc été la loi de Dieu pour les anges ?
Le double commandement d’adorer Dieu et de l’aimer par-dessus tout, et ensuite de s’aimer les uns les autres.
Et quelle a été la loi de Dieu pour les hommes ?
Elle a été et elle est substantiellement la même que celle des anges.
Comment cela ?
Toute la loi de Dieu se résume dans le précepte de la charité envers Dieu, et dans celui de la charité envers le prochain,
suivant ces paroles de l’Ancien Testament. «Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un : et tu aimeras le
Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta force ( Deut VI, 4, 5 )». Et ces autres : «Tu aimeras
ton prochain comme toi- même ( Lev XIX, 1 8 )».
LEÇON 2 La Vérité et la Volonté de Dieu
Quel est le principe de toute loi ?
C’est la vérité et la volonté de Dieu.
Comment la vérité de Dieu devient-elle notre loi ?
En ce qu’elle se communique à notre intelligence pour nous enrichir de sa lumière et nous préserver du mensonge.
Comment la volonté de Dieu concourt-elle à la loi ?
En ce qu’elle devient la règle de notre volonté; car le bien c’est ce que Dieu veut, et le mal ce que Dieu ne veut pas.
Quel bien trouvons-nous dans la loi de Dieu ainsi comprise ?
Nous y trouvons la perfection de notre être : notre intelligence s’enrichissant de la vérité de Dieu et notre volonté se
perfectionnant par la conformité à la volonté divine.
A quoi cela nous conduit-il ?
A devenir semblables à Dieu qui nous a créés à Son image et à Sa ressemblance, et par suite à devenir souverainement
heureux en participant à Son bonheur.

LEÇON 3 Le vrai bien de la créature
Quel est donc le vrai bien de la créature ?
Le vrai bien de la créature, c’est la perfection de l’être, qu’elle a reçu de Dieu, après quoi elle entre en jouissance du
souverain bien qui est Dieu lui-même, l’unique objet de sa vraie béatitude.
Comment sommes-nous acheminés vers ce bonheur si désirable ?
Par l’observation de la loi de Dieu.
La loi de Dieu est-elle facile et douce à observer ?
Oui, parce que tous les commandements de Dieu sont vérité et justice ; et Dieu a mis au coeur de tous les hommes une
inclination indestructible pour tout ce qui est juste et vrai, comme une répulsion naturelle pour tout ce qui est injuste et
faux.
Ainsi la nature même nous porte à garder la loi de Dieu?
Oui, si nous la considérons selon ce que Dieu l’a faite, et non selon les plaies qui lui sont venues du péché.
Dieu ne nous guérit-il point de ces plaies ?
Il nous en guérit par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, et alors nous nous délectons en la loi de Dieu, suivant la
parole de saint Paul (Rom VII , 22)

LEÇON 4 Le Décalogue
Qu’est-ce que le décalogue ?
Le mot décalogue veut dire les dix paroles : et il désigne les dix commandements de Dieu, comme ils ont été
donnés à Moïse, et par lui aux Juifs et à tous les hommes.
Comment Dieu donna-t-Il ces dix commandements ?
Il les prononça de sa bouche divine, et de plus Il les donna à Moïse écrits sur deux tables de pierre.
Comment étaient disposés les commandements sur les deux tables ?
La première contenait les trois premiers commandements, et la seconde les sept autres.
11
Quelle est la raison de cette division ?
C’est que les trois premiers commandements contiennent nos devoirs envers Dieu, et les sept autres nos devoirs envers
le prochain.
Quel est l’ordre des trois premiers commandements ?
Les trois premiers commandements sont un hommage à la Sainte Trinité : car le premier commandement se rapporte
spécialement au Père, comme un hommage à l’unité de Dieu et la condamnation de la pluralité des dieux du paganisme;
le Fils qui est Vérité est spécialement honoré par le second commandement qui défend le parjure ; enfin le troisième
commandement prescrivant le repos et nous enseignant le repos éternel des saints en Dieu est un hommage au Saint-
Esprit, principe de la sanctification des hommes, et leur guide vers le repos éternel.


Dernière édition par Hercule le Lun 31 Jan - 22:45, édité 2 fois
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Message par Her Lun 31 Jan - 22:35

PÈRE EMMANUEL
Examen de conscience à partir du Catéchisme de la famille chrétienne (Partie 2)

LEÇON 5 Le Décalogue (suite)
Quel est l’ordre des commandements de la seconde table ?
Ils contiennent nos devoirs envers le prochain, et ils portent, eux aussi, le sceau de la divine Sagesse dont ils sont l’ouvrage.
Montrez-nous cela ?
Les sept commandements de la seconde table règlent convenablement nos devoirs envers le prochain, en ce qu’ils nous
prescrivent de faire bien à ceux envers qui nous sommes obligés, et nous défendent de faire mai à tous les autres.
Envers qui sommes-nous ainsi obligés ?
Envers nos père et mère : aussi le premier des sept commandements nous prescrit-il de les honorer, et dans ce mot il
renferme tous nos devoirs envers nos parents.
Comment les six autres commandements règlent-ils nos devoirs envers les autres hommes ?
En ce qu’ils nous défendent de leur nuire soit en oeuvre, soit en paroles, soit en pensées ou en désirs.
Comment nous est-il défendu de nuire au prochain par nos oeuvres ?
En ce qu’il nous est défendu de tuer, c’est le cinquième commandement, de commettre l’adultère, c’est le sixième et de
prendre le bien d’autrui, c’est le septième.
Et comment nous est-il défendu de nuire au prochain par nos paroles ?
Par le huitième commandement qui défend le faux témoignage et tout mensonge.
Enfin comment sont réglés nos pensées mêmes et nos désirs ?
Par le neuvième et le dixième commandements qui nous défendent d’avoir au coeur les pensées et les désirs contraires
aux intérêts du prochain.

I - Le premier Commandement

LEÇON 1 Le premier commandement de Dieu
Redites-nous le premier commandement comme Dieu le donna à Moïse.
«Moi, Jéhovah ton Dieu, je suis Celui qui t’ai tiré de l’Egypte, de la terre des esclaves.
Ne sera point à toi un autre Dieu devant Ma face.
Tu ne te feras point de simulacre ni aucune image de ce qui est dans les cieux là-haut, ni de ce qui est sur la terre icibas,
ni de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu n’adoreras pas ces images et ne les serviras pas, car Moi,
Jéhovah ton Dieu, Je suis un Dieu jaloux, punissant l’iniquité des pères sur les fils, sur les troisième et quatrième générations
de ceux qui me haïssent. Et faisant miséricorde aux millièmes générations de ceux qui M’aiment et gardent Mes
commandements (Ex XX, 2 à 6)».
Que remarquez-vous sur ce commandement ?
Qu’il est d’une très grande étendue : ainsi il nous fait connaître Dieu et nous prescrit nos devoirs envers Lui ; ensuite il
nous fait des défenses ; enfin il nous annonce des châtiments et des récompenses.

LEÇON 2 Nos devoirs envers Dieu
Qu’est-ce que Dieu nous enseigne d’abord par le premier commandement ?
Il nous enseigne qu’Il est, qu’Il est un, et la conséquence c’est qu’il faut Le connaître et Le reconnaître comme le seul
vrai Dieu, et par suite L’aimer par-dessus tout.
Comment Dieu veut-il être connu de nous ?
Surtout par la foi, car, dit saint Paul, il est impossible de plaire à Dieu sans la foi, en effet, pour s’approcher de Dieu, il
faut croire qu’Il est et qu’Il récompensera ceux qui Le cherchent ( Heb XI, 6 ).
Qu’est-ce que chercher Dieu ?
C’est espérer en Lui, c’est-à-dire Le vouloir et Le désirer comme l’objet de notre béatitude.
Qu’est-ce qu’aimer Dieu?
C’est le préférer à toutes choses, parce qu’Il est le souverain Bien et la suprême Bonté.
Comment Dieu veut-il être aimé de nous ?
Il nous l’enseigne Lui-même dans ces paroles de Moïse : Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un, et tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toutes tes forces (Deut VI, 4-5) ».
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LEÇON 3 Ce que le premier commandement défend
Qu’est-ce que Dieu défend par le premier commandement ?
Il nous défend d’abord de reconnaître un autre Dieu que Lui.
Et pourquoi dit-il devant Ma face ?
Parce que celui qui se créerait un faux dieu ne pourrait le faire autrement que sous les yeux, en la présence, devant la
face du seul vrai Dieu, auquel il ferait dès lors une injure atroce.
Comment les hommes ont-ils pu en venir là ?
Dieu les avait créés à Son image et à Sa ressemblance quand par le péché ils eurent perdu la ressemblance de Dieu, ils
en perdirent vite jusqu’à la connaissance, et alors ils se firent des dieux selon leur ignorance d’abord, puis selon leurs
passions.
Quels furent ces dieux selon l’ignorance des hommes ?
Ce furent le soleil et les autres astres, puis la terre, puis la mer, à cause des biens que les hommes recevaient du soleil
et des autres créatures de Dieu.
Et quels furent ces dieux selon les passions des hommes ?
Ce furent des hommes mortels et même morts auxquels les hommes donnèrent des noms de dieux, comme pour diviniser
en eux leurs passions et les suivre ensuite sans scrupule.
N’est-ce point là le paganisme ?
Le paganisme n’est rien autre chose. Dieu avait créé l’homme à Son image ; les hommes se créèrent des dieux à leur
ressemblance. Ce fut là un mai épouvantable, dont nous sauva et nous sauve le premier commandement de Dieu.

LEÇON 4 Suite des défenses du premier commandement
Que défend encore le premier commandement ?
Il défend encore de faire des images ou idoles de ces faux dieux ou célestes ou terrestres ou aquatiques. En outre, le
premier commandement défend d’adorer ces idoles ou faux dieux et de leur rendre le culte qui n’est dû qu’au seul vrai
Dieu.
Comment les hommes ont-ils pu s’aveugler au point d’adorer l’ouvrage de leurs mains ?
Ils y furent poussés par les démons, lesquels jaloux contre Dieu et contre les hommes, ont toujours favorisé
le paganisme pour insulter à Dieu et, en même temps, se jouer des hommes.
Ainsi les démons prenaient fait et cause pour le paganisme et les faux dieux ?
Oui, et cela au point que l’un de nos psaumes nous dit nettement que tous les dieux des païens sont des
démons (Ps XCV, 5).
Et sous l’image des idoles les païens servaient les démons ?
Oui, et par-là ils furent conduits à toutes sortes de péchés et même de crimes comme les sacrifices humains
et les abominations les plus révoltantes.
Qu’est-ce que cela nous démontre ?
Cela nous démontre que le culte du seul vrai Dieu est la source unique de toute morale et que sans Dieu il
n’y a ni morale ni moralité.

LEÇON 5 Les menaces et les promesses contenues, dans le premier commandement
A quel titre Dieu fait-il ce premier commandement ?
Au titre de Dieu jaloux.
Que signifie cette jalousie de Dieu ?
L’amour qu’Il a pour Sa propre gloire, ne voulant pas qu’un faux dieu soit adoré en Sa place ; et aussi
l’amour qu’Il a pour les hommes, leur défendant de s’éloigner de Lui, de peur qu’ils ne s’attirent des maux
irréparables, en adorant des dieux impuissants.
Quelle menace Dieu fait-il aux transgresseurs du premier commandement ?
Il menace de punir l’iniquité, et de la punir sur les pères et les enfants, aussi loin qu’elle se propagera dans
leurs descendants sans que jamais sa justice perde ses droits, quand même il semblerait pour un temps ne
pas punir l’iniquité.
Et quelle promesse Dieu fait-il aux observateurs de son grand commandement ?
A ceux qui L’aiment, Dieu promet Sa miséricorde, et dans Sa miséricorde ils trouveront ici-bas le plus précieux
des biens, la grâce et l’amitié de Dieu, et là-haut la plus magnifique récompense, c’est-à-dire la participation
au bonheur de Dieu. C’est pourquoi
UN SEUL DIEU TU ADORERAS ET AIMERAS PARFAITEMENT.

III - Le deuxième Commandement

LEÇON 1 Le deuxième commandement de Dieu
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En quels termes Dieu énonça-t-Il Son second commandement ?
Il dit à Moïse : «Tu ne prendras point en vain le nom de Jéhovah, ton Dieu : car Jéhovah ne tiendra point pour innocent
celui qui prendra Son nom en vain (Ex XX, 7)»
Que signifie ce mot : Tu ne prendras pas ?
C’est absolument comme si l’on disait : Tu ne prononceras pas. Car le Nom de Dieu est saint, et il ne doit jamais être
prononcé, sinon respectueusement, religieusement, de manière à lui rendre l’honneur qui lui est justement dû.
Qu’y a-t-il à remarquer sur ce commandement ?
C’est qu’il est accompagné d’une menace bien capable de nous inspirer une crainte salutaire : en effet, quand Dieu dit
qu’Il ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra Son nom en vain, sans spécifier le châtiment, Il nous donne à entendre
qu’il y a tout à craindre pour les violateurs de son commandement.
Ce commandement ne contient-il qu’une défense ?
Non, il renferme aussi l’ordre de révérer et d’honorer le Nom de Dieu, et tous les Noms par lesquels est désignée Sa
majesté suprême.

LEÇON 2 Du devoir d’honorer le Nom de Dieu
Qu’est-ce qu’il faut honorer dans le Nom de Dieu ?
Ce ne sont point les lettres ni les syllabes que nous honorons dans le Nom de Dieu, mais la majesté éternelle d’un seul
Dieu en trois personnes.
Par quels actes devons-nous honorer le Nom de Dieu ?
En reconnaissant Dieu pour notre Créateur et souverain Seigneur ; en confessant notre foi au Père et au Fils et au Saint-
Esprit ; par exemple en récitant le Credo ou en le chantant à la messe.
Et encore ?
En écoutant Sa parole, soit quand elle nous est prêchée, soit en lisant la Sainte Ecriture, et particulièrement l’Evangile.
Et encore ?
En chantant les louanges de Dieu, surtout à la Messe et à Vêpres.
Et encore ?
En invoquant le Nom de Dieu par la prière, en L’appelant à notre aide, sachant que sans Lui nous ne pouvons rien.
Et encore ?
Quand, dans les conditions voulues, nous prenons Dieu à témoin, pour assurer quelque chose ; c’est ce que nous appelons
faire serment.

LEÇON 3 Du serment
Pourquoi le serment est-il employé ?
Comme un remède contre la faiblesse humaine, et un moyen de donner autorité à nos paroles.
Que concluez-vous de là ?
Que le serment ne doit être employé que dans une vraie nécessité, par exemple quand il est demandé ou exigé par les
dépositaires de l’autorité, soit civile, soit ecclésiastique.
Le serment fut-il toujours employé ?
Non, il ne s’introduisit dans le monde qu’à cause de la corruption générale : les hommes s’étant livrés au mensonge, et
ne pouvant plus se fier aux paroles les uns des autres, furent amenés à appeler Dieu lui-même comme témoin, pour se
faire croire, et aussi comme vengeur s’ils disaient faux.
Quelles sont les conditions du serment légitime ?
Il y en a trois que le prophète Jérémie nomme : la vérité, le jugement, la justice (Jér IV, 2).
Que signifient ces trois conditions ?
Qu’il ne faut jurer
1°que pour une chose vraie,
2°avec discernement et réflexion,
3°pour une cause juste et conforme à la loi de Dieu .

LEÇON 4 Du voeu
Qu’est-ce qu’un voeu ?
Une promesse faite à Dieu avec l’intention de s’obliger.
Comment le voeu se rattache-t-il au second commandement ?
Parce qu’il a pour fin d’honorer le Nom de Dieu, et parce qu’il contient une invocation tacite ou expresse de la vérité de
Dieu auquel le voeu est adressé.
Le voeu est-il agréable à Dieu ?
Oui, pourvu qu’il soit fait avec une connaissance exacte de ce qui le concerne, et une intention pure de glorifier le Nom
du bon Dieu.
Alors le voeu agréable à Dieu doit être rare ?
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Assurément, et l’on ne saurait trop réfléchir avant de faire un voeu, car l’Ecriture nous assure que c’est pour l’homme une
ruine de faire des voeux, et après cela de les rétracter (Prov XX , 25).
Le mérite d’un voeu bien fait est-il grand ?
Oui, il augmente considérablement la valeur du bien qui est promis à Dieu ; et à qui l’aura bien gardé, Dieu prépare une
particulière récompense.

LEÇON 5 Du blasphème
Qu’est-ce que le blasphème ?
Une parole ouvertement injurieuse à Dieu ou aux Saints.
Quelle est la malice du blasphème ?
C’est qu’il fait injurier le Nom de Dieu à des hommes qui sont créés pour L’aimer, Le bénir et Le glorifier.
Quels sont les blasphèmes les plus ordinaires ?
Ce sont ceux qui s’adressent directement au Nom de Dieu : et ils deviennent plus criminels encore quand ces trois mots
prononcés d’une manière injurieuse pour Dieu sont précédés du mot sacré, lequel alors prend un sens tout opposé à sa
signification vraie et équivaut à exécrable.
N’y a-t-il pas d’autres blasphèmes que l’on commet trop souvent ?
Oui malheureusement : par exemple quand on dit que Dieu n’est pas juste, que Dieu ne sait pas, ou bien encore qu’Il
n’existe pas.
Comment blasphème-t-on contre les Saints ?
En ne les reconnaissant pas pour ce qu’ils sont devant Dieu ou en leur attribuant des vices ou des actes méchants.

IV - Le troisième Commandement

LEÇON 1 Le troisième commandement de Dieu
Redites-nous les termes du troisième commandement ?
«Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Six jours tu travailleras et feras tout ton travail ; et le septième jour est
le jour de repos de Jéhovah, ton Dieu ; tu ne feras aucun travail, toi et ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et ton
bétail et ton hôte qui est dans tes portes ; car en six jours Jéhovah a fait les cieux et la terre, et tout ce qu’ils contiennent,
et Il se reposa le septième jour ; c’est pourquoi Jéhovah a béni le jour du repos et l’a sanctifié (Ex XX, 8-11)».
Que remarquez-vous tout d’abord sur ce commandement ?
Il faut remarquer que l’homme, pour son corps, a également besoin de travail et de repos et que, pour son âme, il a
besoin de rendre son culte à Dieu, son créateur ; et le troisième commandement pourvoit à tout.
Comment Dieu règle-t-il le travail ?
Dieu donne à l’homme six jours pour travailler, et en ces six jours l’homme doit faire tout son ouvrage, c’est-à-dire qu’il
n’en doit rien rester, et que l’homme n’en doit rien réserver pour le jour du repos.
Comment Dieu règle-t-il le repos ?
Après six jours de travail, Dieu donne à l’homme un jour de repos ; et le repos n’est pas moins commandé que le travail,
de même que le travail n’est pas moins commandé que le repos.
Le repos ici prescrit est-il l’inaction absolue ?
Non : car si Dieu défend en ce jour les travaux ordinaires, Il prescrit de sanctifier le jour du repos, et cette sanctification
est surtout l’oeuvre de l’âme.

LEÇON 2 La sanctification du jour du Seigneur
Que nous apprend le mot souviens-toi ?
Que, dans tout notre travail de la semaine, nous devons toujours avoir en vue le dimanche, comme le jour où nous devons
paraître devant Dieu, comme pour Lui rendre compte de notre travail et de l’emploi de notre temps.
En quoi consiste la sanctification du jour du Seigneur ?
Comme le mot jour du repos indique la cessation de tout travail, le mot sanctifier nous montre que ce jour est saint et
consacré à la religion, et qu’il doit être employé au culte de Dieu et aux exercices de piété.
La loi de Dieu a-t-elle déterminé ces exercices ?
Non. Elle en a posé le principe, enseigné l’obligation, formulé le commandement ; mais chacun devait puiser dans sa foi
et dans son amour pour Dieu les moyens d’accomplir le précepte et de sanctifier le jour du Seigneur.
Que remarquez-vous sur ce mot de sanctifier le jour ?
Que le Seigneur s’étant réservé le jour entier, l’homme doit s’appliquer à honorer Dieu en ce jour, en s’abstenant de
toute affaire temporelle et de tout travail de corps. «A negotiis corporisque laboribus feriatus, Deum pie colat ac veneretur
(Cat. Concil. Trid.)».

LEÇON 3 Comment le Sabbat fut remplacé par le Dimanche
Comment et pourquoi les Juifs observaient-ils le Samedi, comme jour de repos ?
Parce que ce jour est celui où Dieu, ayant terminé l’oeuvre de la création, cessa de tirer du néant de nouvelles créatures.
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L’observation du Samedi appartenait-elle à la loi naturelle ?
Non ; la détermination du jour était une prescription purement cérémonielle ; car si la loi naturelle dit à l’homme qu’il doit
rendre hommage à son Créateur, elle ne détermine pas le jour où ce précepte doive être spécialement accompli.
Que s’ensuit-il de cette observation ?
Que les Apôtres, instruits par Notre Seigneur et inspirés par le Saint-Esprit, ont, à bon droit, prescrit aux chrétiens l’observation du Dimanche comme jour de repos.
Quelle est la raison de ce changement ?
C’est que, par la Rédemption de Notre Seigneur, l’humanité avait fait un grand pas ; et comme les Juifs se reposaient le
Samedi pour honorer le repos du Créateur, les chrétiens se reposent le Dimanche pour honorer le repos du Rédempteur.

LEÇON 4 Caractère du troisième commandement
Quel est le caractère spécial de ce commandement ?
Son caractère spécial est marqué dans ces mots : «Le jour du repos, tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante, ni l’étranger qui est chez toi».
Que remarquez-vous sur ces paroles ?
C’est qu’elles donnent au commandement un caractère social. Ici, Dieu ne commande pas seulement à l’individu, mais à
la famille et, par une conséquence nécessaire, à la société tout entière.
Que concluez-vous de là ?
Que l’observation du Dimanche est une loi divine s’appliquant à la fois aux individus, aux familles et à la société tout
entière ; d’où il suit qu’une famille, une société n’observant pas la loi de Dieu sur ce point, repoussent d’elles les bénédictions
de Dieu et s’attirent infailliblement de grands malheurs.
Qu’est-ce que perdent les familles et les sociétés à violer le Dimanche ?
Elles perdent la notion de Dieu, créateur et rédempteur du monde ; elles perdent la notion du travail bien compris ; elles
perdent de vue le but de leur existence terrestre, et s’éloignent de plus en plus de la vie éternelle pour laquelle Dieu
nous a créés.
Qu’est-ce que gagnent les familles et les sociétés à observer le Dimanche ?
Elles y gagnent l’ordre, la paix, la conservation des vrais principes domestiques et sociaux, et demeurent en la voie du
bonheur éternel.

LEÇON 5 Distinction à faire entre le commandement de Dieu et le commandement de l’Eglise
L’Eglise ne nous fait-elle pas aussi un commandement au sujet du dimanche ?
Oui, elle prescrit à tous ses enfants l’assistance à la messe.
Quelle différence y a-t-il entre ce commandement et le troisième commandement de Dieu ?
Une très grande différence : car le commandement de l’Eglise n’existe que durant le temps de la messe, soit une heure
ou une heure et demie : tandis que le commandement de Dieu nous oblige à sanctifier la journée entière du dimanche.
Est-ce là toute la différence entre les deux commandements ?
Non : car il se peut faire que l’on soit dispensé de l’assistance à la messe: mais jamais il n’y a de dispense pour la sanctification
même du dimanche, comme elle nous est prescrite par le commandement de Dieu.
Que direz-vous donc des chrétiens qui pensent avoir fait assez quand le dimanche ils ont assisté à la messe ?
Je pense qu’ils se trompent, en confondant ainsi le commandement de Dieu avec celui de l’Eglise. L’Eglise nous commandant
d’assister à la messe, nous donne un moyen de sanctifier le dimanche, mais elle n’a jamais pensé que ce
moyen pût tenir lieu de tout.
Quelle est donc la pensée de l’Eglise sur les autres moyens de sanctifier le dimanche ?
Le Catéchisme du Concile de Trente indique ces moyens : aller à l’Eglise, y recevoir les Sacrements, écouter les prédications,
chanter les louanges de Dieu, s’instruire soigneusement de tout ce qui peut contribuer à rendre la vie chrétienne,
s’exercer en toutes sortes de bonnes oeuvres, visiter les affligés, les pauvres, etc.

V - Le quatrième Commandement

LEÇON 1 Le quatrième commandement
En quels termes nous est donné le quatrième commandement ?
Dieu dit : «Honore ton père et ta mère, afin que tu vives longtemps sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donnera (Ex
XX, 12)».
Que remarquez-vous dans ces paroles ?
Deux choses ; le commandement lui-même : Honore ton père et ta mère, puis une promesse : Afin que tu vives longtemps
sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donnera.
A qui s’adresse le commandement ?
A tous les hommes absolument.
En est-il de même de la promesse ?
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Non : elle est propre au peuple juif, puisqu’il s’agit de la terre promise que Dieu lui donna.
Quel est le sens de cette promesse ?
Dans les temps qui ont précédé Notre Seigneur, Dieu, pour attirer les hommes à l’obéissance à Ses commandements,
leur promettait et leur donnait des biens temporels comme récompense de leur fidélité : nous en voyons ici un exemple,
une longue vie devant être la récompense de l’honneur rendu aux parents.
N’en est-il plus ainsi maintenant ?
Dieu n’a pas cessé de bénir les enfants obéissants : mais il a pour les chrétiens des bénédictions d’un ordre supérieur à
tous les biens temporels.

LEÇON 2 Les devoirs des enfants
Qu’est-ce que Dieu prescrit aux enfants envers leurs père et mère ?
Par ces mots : Honore ton père et ta mère, Dieu prescrit aux enfants le respect, l’amour et l’obéissance.
Quelle est la raison de ces devoirs ?
La raison, c’est que Dieu ayant voulu créer la famille, délégua aux père et mère une part de Son autorité d’où il suit qu’il
faut rendre aux parents qui ont sur la terre un honneur qui soit une ressemblance de l’honneur rendu au Père qui est
dans les cieux.
Comment Dieu nous a-t-il rendu chers nos père et mère ?
Il pouvait nous créer autrement que par eux ; toutefois Il a voulu nous créer par eux : c’est en eux qu’Il nous a fait trouver
la vie, afin que nous reconnaissions en eux l’image vivante de Dieu notre créateur et notre premier père.
Que s’ensuit-il ?
Il s’ensuit que, comme nous adorons Dieu qui est dans le ciel, nous devons honorer nos parents qui sont ici-bas ;
comme nous aimons Dieu, nous devons les aimer ; et comme nous obéissons à Dieu, nous devons leur obéir.
Quels sont les fruits de ce divin commandement ?
Ils sont innombrables : les plus remarquables sont le bon ordre et la paix des familles, la commune joie des parents et
des enfants, c’est-à-dire le bonheur sur la terre en attendant le bonheur du ciel.

LEÇON 3 l’Etat
La famille est-elle la seule société instituée de Dieu ici-bas ?
Non: il y a encore l’Etat et l’Eglise.
Qu’est-ce donc que l’Etat ?
C’est une société composée de toutes les familles d’un même peuple.
Quelle est la raison d’être de cette société ?
Le bien temporel des hommes : la paix, la sécurité et les autres avantages utiles ou nécessaires en la vie présente.
Comment faut-il considérer l’Etat ?
Comme une grande famille dont nous sommes les membres ; et comme dans cette grande famille il y a, par a volonté de
Dieu, une autorité visible, nous devons à cette autorité une soumission consciencieuse sauf le respect dû à Dieu notre
premier père.
Quel est le signe de cette soumission ?
C’est l’obéissance aux lois, et spécialement le payement de l’impôt.
Quels sont les devoirs des dépositaires de l’autorité publique dans l’Etat?
Ils doivent veiller au bien de tous, conserver la vie, les biens, la sécurité des citoyens, réprimer le mal et les méchants,
aider le bien et les bons, afin de faciliter à tous le salut éternel.

LEÇON 4 L’Eglise
Qu’est-ce que l’Eglise ?
Une société instituée de Dieu sur la terre en vue du salut éternel des hommes.
Comment l’Eglise est-elle une société ?
En ce quelle a son gouvernement, ses lois, ses sujets.
Quel est le gouvernement de l’Eglise ?
Il réside dans la hiérarchie instituée par Notre-Seigneur, et qui comprend le Pape, les Evêques et les prêtres.
Quelles sont les lois de l’Eglise ?
La loi première, c’est le Décalogue ; puis viennent les lois instituées par Notre-Seigneur, et celles que les Apôtres ou
leurs successeurs ont établies dans la suite des siècles pour le bien des fidèles.
Quels sont les sujets de l’Eglise ?
Tous les baptisés. Et l’Eglise a la mission et le devoir d’appeler au baptême tous les hommes, afin de les conduire au
salut éternel.
Quels sont nos devoirs envers nos supérieurs dans l’Eglise ?
Nous leur devons le respect, l’amour et l’obéissance : car ils sont les dépositaires de l’autorité de Dieu, et c’est pour cela
que nous les appelons du nom de Pères.
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LEÇON 5 L’ordre sur la terre
Quelle est la fin de toutes ces institutions de Dieu ?
De faire régner l’ordre sur la terre, l’ordre dans la famille, l’ordre dans la société, l’ordre dans l’Eglise.
Quels sont les fruits de l’ordre voulu de Dieu ?
Dans la famille, c’est la paix ; dans l’Etat la sécurité ; dans l’Eglise la sainteté.
Et qu’arriverait-il, si l’ordre de Dieu régnait partout ?
Il arriverait que les hommes auraient ici-bas la plus grande somme de bonheur possible, en attendant l’éternelle félicité
du ciel.
Et pourquoi n’en est-il pas ainsi ?
Parce qu’il y a désobéissance à Dieu, le Père céleste. Or la désobéissance à Dieu, c’est le péché, et l’Ecriture nous
assure que le péché fait les peuples malheureux (Prov XIV, 34). Nous ne le voyons que trop.
Et quel mal nous font les hommes de péché ?
Ils travaillent à ruiner la famille en y semant des principes de désobéissance et de discorde, et à ruiner la société en y
inspirant de mauvaises doctrines et de mauvaises lois : ils voudraient anéantir l’Eglise, mais Dieu ne le leur permettant
pas, ils cherchent à entraver son action et à l’empêcher de sauver les âmes.
Et à tous ces maux quels remèdes ?
L’observation des commandements de Dieu.

VI - Le cinquième Commandement

LEÇON 1 Le cinquième commandement
En quels termes Dieu donna-t-Il le cinquième commandement ?
En ces deux mots : «Tu ne tueras pas».
Qu’est-ce que Dieu défend le plus par ce commandement ?
Dieu défend à l’homme de tuer l’homme : car le mot hébreu ratsah ne s’entend que du meurtre d’un homme par un autre;
c’est comme si Dieu avait dit : Homme, tu ne tueras pas un homme.
Le sens complet du commandement n’est-il pas très étendu ?
Il l’est assurément, comme celui de tous les commandements de Dieu, lesquels en un seul mot prescrivent ou défendent
beaucoup de choses.
Il n’y a donc pas que l’homicide qui soit défendu par ce commandement?
Non : car si Dieu défend ce crime comme le plus grave des maux temporels que nous puissions faire au prochain, Il
défend également de frapper et de blesser le prochain, quand même on n’aurait pas la volonté de le tuer.
A qui s’adresse ce commandement ?
A tous les hommes considérés comme particuliers, car nul ne doit se rendre justice à lui-même mais ce
commandement ne regarde pas de même la société.

LEÇON 2 La peine de mort - La guerre
Pourquoi dites-vous que ce commandement ne s’adresse pas à la société ?
Parce que la société a toujours le droit de se défendre, et si elle voit que la vie de ses membres soit mise en péril par le
fait d’un homme déjà coupable d’homicide, elle peut punir de mort le coupable.
Est-ce bien là une chose juste devant Dieu ?
Oui, Dieu a dit à Noé et à ses enfants : «Quiconque aura versé le sang de l’homme le paiera de son propre sang car
l’homme a été fait à l’image de Dieu ( Gen IX, 6)».
La peine de mort peut donc être prononcée par les juges ?
Oui, selon la sentence portée par Dieu Lui-même ; et alors son châtiment devient pour lui un moyen d’expiation, pour les
méchants une salutaire leçon, et pour les bons une assurance nécessaire : c’est ainsi que la répression du mal tourne
au bien de la société tout entière.
Et la guerre, qui fait périr tant de monde, est-elle permise ?
Oui, quand elle est entreprise pour la justice, et qu’elle est faite avec la modération qui toujours doit accompagner le bon
droit. C’est le péché malheureusement qui rend la guerre nécessaire, et s’il disparaissait, les hommes seraient en paix
sur la terre.

LEÇON 3 L’esprit du commandement
Que faut-il entendre par l’esprit du commandement ?
Ce qui, dans la pensée de Dieu, nous est défendu en même temps que l’homicide.
Qu’est-ce donc que Dieu défend encore ?
Il défend tout ce qui peut conduire à l’homicide, par exemple, les haines, les colères, les vengeances.
Qu’est-ce que la haine ?
C’est l’opposé de la charité. La charité nous fait vouloir du bien au prochain, la haine fait que nous lui voulons du mal.
Qu’est-ce que la colère ?
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Un désir déréglé, violent, souvent subit de vengeance contre quelqu’un ou quelque chose dont on croit avoir été offensé.
En quoi consiste la vengeance ?
A rendre le mal pour le mal : ce qui est tout à fait contraire à la volonté de Dieu qui nous commande de rendre le bien
pour le mal.

LEÇON 4 L’homicide spirituel
Qu’entendez-vous par l’homicide spirituel ?
C’est le crime par lequel on fait en quelque sorte mourir une âme, en lui faisant perdre la grâce de Dieu.
Comment peut-on commettre cette sorte d’homicide ?
En donnant au prochain l’occasion de pécher ou bien en l’y engageant.
Est-ce là scandaliser son prochain ?
Oui, et quand le scandale est grave, c’est un péché formidable, au sujet duquel Notre-Seigneur a dit : «Si quelqu’un
scandalise un de ces petits enfants qui croient en Moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui pendit au cou une meule de
moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer (Mat XVIII, 6)».
Quels sont les scandales les plus criants aujourd’hui ?
Ce sont des mauvais exemples, des mauvais livres, des mauvais journaux, des mauvaises écoles, des mauvaises modes,
comme chacun le sait et le voit.
Quel est le danger de tous ces scandales ?
C’est de nous faire perdre la grâce de Dieu, l’innocence des moeurs, la foi elle-même, et par suite de nous faire perdre
nos âmes pour l’éternité.

LEÇON 5 La fin du commandement
Quelle est la fin voulue de Dieu dans le cinquième commandement ?
C’est la paix parmi les hommes.
Qu’est-ce que la paix ?
Saint Augustin la définit en deux mots : «La paix, c’est la tranquillité de l’ordre». Quand tout est en ordre, et y demeure
tranquille, c’est la paix.
Quels sont les avantages de la paix ?
Ils sont grands et très grands : car la paix fait disparaître une foule de péchés, et elle met les âmes dans une plus grande
facilité d’aller à Dieu.
Quel serait le vrai moyen d’avoir la paix sur la terre ?
Ce serait que tous les hommes disent leur Pater, et le disent dans la vérité.
Comment le bon Dieu aime-t-Il la paix ?
Il l’aime d’un très grand amour. Saint Paul le nomme le Dieu de paix, Deus pacis (Heb XIII, 20), et Notre-Seigneur a
prononcé cette admirable sentence : «Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés les enfants de Dieu (Mat
V, 9)».

VIl - Le sixième Commandement

LEÇON 1 Le sixième commandement, Adam et Eve au paradis terrestre
Quel était l’état d’Adam et d’Eve au Paradis terrestre ?
La Sainte Ecriture nous apprend qu’ils étaient nus et qu’ils n’avaient pas la honte (Gen Il, 25).
Comment cela était-il possible ?
C’était un effet de la grâce sanctifiante : et comme, en nos premiers parents, il n’y avait absolument rien sinon les dons
de Dieu, ils n’avaient à rougir de rien.
Comment connurent-ils la honte ?
Ils la connurent dès qu’ils eurent péché. La perte de la grâce fut pour eux une perte immense : au lieu de la paix qu’ils
possédaient en leur âme et en leur corps, ils trouvèrent en eux-mêmes des inclinations malheureuses qu’ils n’avaient
pas encore connues ; et ils furent, pour cela même, forcés de tenir cachés en leurs corps les organes qui leur étaient
devenus une cause de honte.
Sommes-nous en cela leurs héritiers ?
Oui, tous nous avons reçu d’eux un mal dont il nous faut rougir, et pour cela nous avons besoin d’être vêtus.
Et quel est ce mal dont il nous faut avoir la honte ?
C’est l’inclination aux plaisirs déréglés de la chair, laquelle mène à l’impureté.
En quoi consiste l’impureté ?
A vouloir user de son corps, là où il doit être le plus caché autrement que selon la volonté de Dieu.

LEÇON 2 La lettre du sixième commandement
En quels termes Dieu donna-t-il le sixième commandement ?
En ces termes: « Tu ne commettras pas l’adultère ».
19
Qu’est-ce donc que l’adultère ?
C’est le plus grave des péchés d’impureté.
En quoi consiste-t-il ?
Dans le fait d’un homme marié qui prend comme sienne une femme qui n’est pas la sienne, ou d’une femme mariée se
livrant à un homme qui n’est pas le sien.
Mais s’ils n’étaient mariés ni l’un ni l’autre ?
Le péché ne cesserait pas d’être mortel, bien qu’il ne fût pas l’adultère. Mais ce sont là des péchés dont saint Paul dit
qu’ils ne devraient jamais être nommés parmi des chrétiens (Eph V, 3).
Quel grand mal est donc l’adultère ?
La Sainte Ecriture dit : «C’est un crime, un crime capital. C’est un feu qui dévore jusqu’à perdition, et déracine tous les
biens d’une maison (Job XXXI, 11-12)».


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Her
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Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires. Empty Re: Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires.

Message par Her Lun 31 Jan - 22:36

PÈRE EMMANUEL
Examen de conscience à partir du Catéchisme de la famille chrétienne (Partie 3)

LEÇON 3 L’étendue du sixième commandement
Le sixième commandement n’a-t-il pas, lui aussi, une grande étendue ?
Assurément : car, en outre des désordres les plus graves que nous avons mentionnés, il défend également tout ce qui
pourrait y conduire.
Comment appelle-t-on ces péchés ?
On les appelle les péchés déshonnêtes ou honteux.
Et quels sont-ils ?
Ce sont les pensées, les curiosités, les regards, les mouvements, ayant pour fin la satisfaction de l’inclination funeste
mentionnée plus haut.
Ces péchés sont-ils bien communs ?
Si l’on en jugeait par tout ce qui peut y provoquer, on serait porté à croire qu’ils sont très fréquents.
Et quelles choses pourraient donc y provoquer ?
Presque tout ce que le monde appelle du nom de plaisirs, et aussi les mauvais livres, les romans, les paroles trop libres,
et tant d’autres choses.

LEÇON 4 Les moyens d’éviter l’impureté
Tout chrétien doit-il se tenir en garde contre l’impureté ?
Oui, car il porte en lui-même un reste funeste de la chute originelle qui ne manquerait pas de produire des fruits amers,
si rien ne venait l’arrêter.
Et comment l’arrêter ?
Notre Seigneur a dit : «Veillez et priez (Mat XXVI,41)». C’est là un remède général à tous les maux.
N’y a-t-il pas des remèdes spéciaux contre les péchés déshonnêtes ?
Il y en a plusieurs : par exemple, le soin de se vêtir honnêtement et surtout modestement, la vigilance sur les regards, la
fuite des personnes entachées du vice honteux.
Quel est le plus puissant de tous les remèdes ?
C’est l’amour vrai de Notre-Seigneur et de la très sainte et toute pure Vierge.
Ne faut-il pas fuir les occasions dangereuses ?
Il faut les fuir avec grand soin, sachant bien qu’à son baptême un chrétien a renoncé à Satan, à ses oeuvres et à ses
pompes. Or Satan travaille à faire entrer l’impureté partout : il sait que ce sera le plus sûr moyen de perdre les chrétiens,
corps et âme, pour l’éternité.

LEÇON 5 La sainte pureté
En proscrivant tous les péchés déshonnêtes, le sixième commandement ne prescrit-il pas spécialement une
vertu ?
Oui, et c’est la vertu que nous appelons la pureté.
Qu’est-ce que la pureté ?
Une vertu qui met un frein à l’inclination déréglée pour les plaisirs de la chair : c’est-à-dire, un baume céleste pour le
salut des âmes et des corps.
Quels sont les avantages de cette vertu ?
Ils sont infinis, puisqu’ils s’étendent aux âmes et aux corps.
Quels sont ces avantages pour les corps ?
La pureté donne au corps la paix, elle le dispose à recevoir des fruits abondants de la sainte Eucharistie, et le met à
l’abri d’une foule de maladies. L’impureté tue plus de monde que le choléra.
Quels sont les avantages de la pureté pour les âmes ?
Elle les met en rapport plus facile avec Dieu, Notre-Seigneur, et le Saint-Esprit : elle facilite le développement de l’intelligence
: elle donne à la volonté un libre essor vers les choses grandes, nobles, dignes de Dieu et de nous.
Était-il nécessaire de bien connaître les avantages d’une si belle vertu ?
20
Incontestablement ; et c’est l’apôtre saint Paul qui nous l’enseigne quand il dit : «Que chacun sache posséder son vase
dans la sainteté et dans l’honneur, et non dans les passions de la concupiscence, comme les païens qui ne connaissent
pas Dieu (1 Thes IV, 4-5)».
« Que celui qui lit, comprenne (Mat XXIV, 5)».

VIII - Le septième Commandement

LEÇON 1 Le septième commandement : «Tu ne voleras pas»
Qu’est-ce que le vol ?
C’est le fait de celui qui s’approprie le bien d’autrui.
Pourquoi Dieu défend-Il le vol ?
Parce qu’Il veut garder à chacun ce qui est à lui, et c’est justice. Or Dieu est juste, et Il nous le fait voir en défendant le
vol.
Le vol est donc toujours un péché ?
Oui, et le péché est plus ou moins grave, selon la valeur de l’objet volé, et aussi selon les dispositions de celui qui vole.
Pourquoi dites-vous selon les dispositions de celui qui vole ?
Parce que celui qui volerait un objet de peu de valeur avec la volonté d’en voler un plus grand, s’il le pouvait, commettrait
tout de même un péché mortel.
A qui le vol fait-il du mal ?
A celui qui vole et à celui qui est volé : au premier parce qu’il perd la grâce de Dieu, au second parce qu’il perd son bien.

LEÇON 2 Diverses manières de faire tort au prochain
Y a-t-il plusieurs manières de faire tort au prochain ?
Il y en a plusieurs, bien qu’elles n’aient pas toute l’apparence du vol.
Quelles sont les plus ordinaires ?
Elles se rencontrent souvent dans les ventes et les achats, car chacun veut vendre cher et acheter bon marché, ce qui
n’est pas toujours selon la justice.
Comment pèche-t-on en voulant vendre cher ?
En ce que souvent on vend au-dessus du prix, ce qui est injuste.
Comment pèche-t-on en voulant acheter bon marché ?
En cherchant à acquérir quelque objet au-dessous de son prix, et en profitant pour cela ou de l’ignorance au de l’inattention
du vendeur.
N’y a-t-il pas d’autres moyens de faire tort au prochain ?
Il y en a à l’infini : par exemple, en l’empêchant de faire un gain légitime, en lui faisant une concurrence déloyale, en
vendant à faux poids, en trompant sur les qualités d’une marchandise, etc.

LEÇON 3 La propriété
Toutes ces manières de faire tort au prochain sont donc autant d’atteintes à la propriété ?
Incontestablement : et la propriété est un droit sans lequel la société ne saurait subsister.
Qu’est-ce donc que la propriété ?
C’est le droit que chacun a d’avoir et de conserver ce qui est à lui, et d’en user selon son besoin et sa volonté.
Quelle est l’origine de ce droit ?
L’origine de la propriété est dans la volonté même de Dieu, laquelle est la règle de toute justice.
Comment Dieu a-t-il manifesté Sa volonté à ce sujet ?
Il l’a manifestée quant au commencement Il a soumis la terre au domaine de l’homme, et quand Il a fait à tous et à chacun
le commandement de ne point prendre le bien d’autrui.

LEÇON 4 Pourquoi Dieu a constitué la propriété
Quelle est la raison de la propriété ?
Dieu ayant constitué la famille, a créé d’abord pour elle le droit de propriété, et de la famille ce droit passe à l’individu.
Adam était-il propriétaire de la terre entière ?
Non, il possédait seulement ce que Dieu lui en avait donné, mais avec le droit d’accroissement par son travail.
Ainsi la propriété peut venir à l’homme de plusieurs manières ?
Oui, d’abord par l’héritage et ensuite par le travail.
Ne peut-elle pas s’accroître encore autrement ?
Oui, à savoir par voie d’achat ou de donation.
Ceci ne nous découvre-t-il pas bien des moyens d’injustice ?
Assurément ; car celui qui, sans raison légitime, empêcherait les héritages, le travail, les achats et les donations, pécherait
contre le commandement de Dieu.
21

LEÇON 5 Le droit de Dieu
La propriété n’est-elle point un droit sacré ?
Oui, parce qu’elle est une participation du souverain domaine de Dieu.
Expliquez-nous cette doctrine. ?
Dieu étant le Créateur de toutes choses, en est le souverain maître, et Son domaine souverain est inaliénable : dans Sa
bonté, Il a créé l’homme à Son image et à Sa ressemblance, et comme Il lui a donné la raison et la liberté, image des
perfections divines, Il lui a donné aussi la propriété, image de Son suprême domaine sur toutes choses.
Que suit-il de là ?
Il s’ensuit que l’homme ne doit user de la propriété que selon la volonté et l’ordre de Dieu, de même qu’il doit user de la
raison selon la vérité de Dieu et de sa liberté selon la loi de son Créateur.
Que remarquez-vous à ce sujet ?
Que si la propriété est tant attaquée aujourd’hui, c’est que l’on ne veut pas reconnaître le souverain domaine de Dieu.
On nie la propriété dans d’homme, parce qu’on veut la nier en Dieu.
Est-ce possible ?
On n’arrivera pas à ôter à Dieu Sa suprême puissance mais on peut travailler à en offusquer la connaissance. L’infortuné
qui a dit : Dieu, c’est le mal, est celui-là même qui a dit : La propriété, c’est le vol.

IX - Le huitième Commandement

LEÇON 1 Tu ne mentiras pas
Qu’avez-vous remarqué sur l’explication précédemment donnée des commandements de Dieu ?
Que ces saints commandements sont fondés sur la nature de Dieu et de l’homme : qu’ils tendent tous à rendre l’homme
une vivante et vraie image de son Créateur, et que dès lors ils rendent l’homme bon, vertueux, et enfin heureux.
Ferez-vous la même remarque au sujet du huitième commandement ?
Assurément, car il émane de la même source que les autres et a certainement les mêmes caractères.
Alors dites-nous d’après quel attribut de Dieu nous est donné le huitième commandement ?
D’après son éternelle Vérité : car Dieu étant la vérité suprême, rien ne lui est plus contraire que le mensonge aussi le
défend-il absolument.
Alors tout mensonge est un outrage à Dieu ?
Oui, tout mensonge étant la négation de toute vérité, tend à nier Dieu qui est la Vérité suprême, et à cause de cela, il
n’est jamais permis de mentir.

LEÇON 2 Pourquoi Dieu nous a donné la parole
Dans quelles conditions Dieu nous a-t-il donné la parole ?
Dans les conditions les plus dignes de Sa sagesse et de Son amour pour nous.
En quoi se résument ces conditions ?
En ce que nos paroles soient toujours conformes à la vérité ; afin qu’en disant toujours vrai, nous soyons les imitateurs
de Dieu comme nous sommes Ses enfants.
Et comment, en disant la vérité, sommes-nous les imitateurs de Dieu ?
C’est que Dieu lui-même a Son Verbe ou Sa parole éternelle. Or, le Verbe éternel est l’expression vraie de l’éternelle
sagesse du Père ; Il est égal au Père, et c’est pour cela qu’Il est la Vérité.
Et que suit-il de là pour nous ?
Il s’ensuit que notre verbe, notre parole doit être l’expression vraie de notre pensée, et quand il en est ainsi, nous sommes
vraiment les imitateurs et les enfants de Dieu.

LEÇON 3 La nature du mensonge
En quoi consiste donc la vérité ?
La vérité, c’est ce qui est, et tout verbe, toute parole, angélique ou humaine, doit être l’expression de ce qui est, c’est-à-dire du vrai.
Et en quoi consiste donc le mensonge ?
Le mensonge, c’est ce qui n’est pas : le mensonge est l’expression de ce qui n’est pas la pensée de celui qui parle.
Alors on définit bien le mensonge, quand on dit qu’il consiste à parler contre sa pensée ?
Oui, cette définition est exacte et saint Augustin ayant dit que le mensonge consiste à parler contre sa pensée, ajoute :
avec le dessein de tromper.
Il y a donc une grande différence entre se tromper et tromper ?
Oui, celui qui se trompe ne sait pas : c’est une faiblesse, peut-être un malheur; mais celui qui trompe sait qu’il dit faux, et
c’est celui-là qui est menteur.

LEÇON 4 Le mal qui est dans le mensonge
Quel mal y a-t-il dans le mensonge ?
22
Un triple mal, à savoir : contre celui qui le fait, contre celui qui l’entend, et contre Dieu même.
Quel mal le mensonge fait-il à son auteur ?
Il le dégrade en lui ôtant quelque chose de la ressemblance de Dieu, il se rend coupable, et devant Dieu et devant sa
propre conscience ; enfin il peut précipiter l’homme dans l’éternelle damnation.
Quel mal fait-il à qui l’entend ?
Il lui fait le tort de le priver de la vérité ; il lui fait prendre le faux pour le vrai, et peut le conduire à de grands dommages
et à de grandes fautes.
Quel outrage le mensonge fait-il à Dieu ?
Il outrage son éternelle Vérité ; il outrage spécialement son Verbe éternel qui a dit : Je suis la Vérité, et autant le mensonge
fait outrage à Dieu, autant il rend hommage à Satan, le premier des menteurs.

LEÇON 5 L’origine, la puissance du mensonge
Ce que vous venez de dire ne nous révèle-t-il pas l’origine du mensonge?
Assurément, car le mensonge a été le péché de Satan, de Satan que NotreSeigneur appelle menteur et père du mensonge.
Exploité par Satan, le mensonge n’a-t-il pas eu une grande puissance ?
Il a eu la puissance formidable de faire tomber en enfer une multitude d’anges; il a en la puissance de faire tomber Adam
et Eve au Paradis terrestre ; et, sans la grande miséricorde de Dieu, il aurait eu la puissance de faire arriver aussi en
enfer le genre humain tout entier.
Le mensonge est-il encore puissant aujourd’hui ?
Hélas ! il faut reconnaître que le mensonge règne à peu près partout sur la terre, parce que les hommes ont perdu la
connaissance, l’amour, le zèle de l’éternelle Vérité, et se montrent, à peu près tous, beaucoup plus empressés pour le
mensonge qui flatte, que pour la vérité qui sauve.
Que concluez-vous de tout cela ?
Qu’il faut nous attacher plus étroitement que jamais à Dieu qui est la Vérité, à Notre Seigneur qui est le Verbe de Dieu, à
la sainte Eglise catholique qui a avec elle les paroles de la vie éternelle, et que dans toute notre conduite il nous faut
avoir une horreur extrême du mensonge.

X - Les neuvième et dixième Commandements

LEÇON 1
Dieu a mis une règle à nos désirs
En quoi se manifeste l’excellence de la loi divine par-dessus les lois humaines ?
C’est que celles-ci ne peuvent condamner et punir que les actes extérieurs, tandis que la loi de Dieu, pénétrant au plus
intime de l’âme, condamne et punit les actes les plus intérieurs, comme les pensées et les désirs.
Et pourquoi la loi de Dieu a-t-elle aussi posé une loi à nos pensées et à nos désirs ?
Parce que les pensées et les désirs étant la source de nos actes, si la source est empoisonnée, ce qui en sortira ne
pourra être que coupable.
Quels sont les désirs auxquels Dieu a posé une loi ?
Dieu a mis une loi aux désirs qui, chez nous, sont les plus ordinairement des sources de péchés : à savoir, ceux que
l’Ecriture appelle les désirs de la chair, et ceux qu’elle nomme les désirs du bien d’autrui.
Quels commandements Dieu a-t-il opposés à ces sortes de désirs ?
Aux désirs de la chair, Dieu a opposé le neuvième commandement, et aux désirs du bien d’autrui, le dixième.

LEÇON 2 Le neuvième commandement
En quels termes Dieu donna-t-Il le neuvième commandement ?
Il dit : «Tu ne désireras pas la femme de ton prochain (Ex XX, 17)».
Quels sont les désirs ici défendus ?
Tous les désirs qui tendent aux plaisirs impurs de la chair.
Comment l’homme peut-il chercher du plaisir en des choses qu’il sait bien être impures ?
Nous l’avons dit : c’est là un des effets si funestes du péché originel : c’est un renversement de l’ordre, une chose déraisonnable,
et précisément c’est là la preuve que le plaisir y est un mal : c’est pourquoi Dieu le défend.
Mais pourquoi Dieu dit-Il : «La femme de ton prochain»?
Ici, comme dans beaucoup d’autres commandements, Dieu a en vue le plus grave des péchés contre la pureté, qui est
l’adultère, et il défend expressément les désirs qui peuvent y conduire.
N’y a-t-il pas d’autres désirs qui sont également défendus ici ?
Assurément : car tout désir qui mènerait à un acte impur, est lui-même impur, et il est défendu par le neuvième commandement.

LEÇON 3 Le dixième commandement
23
Quel est le dixième commandement de Dieu ?
Dieu dit : «Tu ne désireras point la maison, ni le champ, ni le serviteur, ni la servante, ni le boeuf, ni l’âne, ni rien de ce
qui est à ton prochain (Ex XX, 17 ; Deut V, 21)».
Quelle est la raison spéciale de ce commandement ?
Dieu veut garder à chacun ce qui lui appartient : rien n’est plus juste, et rien n’est plus digne de Dieu que de nous avoir
donné Ses commandements à ce sujet.
Comment Dieu a-t-il pourvu à la justice qu’il veut voir régner parmi les hommes ?
Par deux commandements : celui qui défend de prendre, et celui qui défend de convoiter le bien d’autrui.
Que signifie ce mot convoiter ?
Dans le langage de la sainte écriture, il sert à exprimer un désir injuste, c’est-à-dire, celui par lequel, envieux du bien
d’autrui, nous voudrions ou le lui ravir, ou l’attirer à nous par des voies et moyens que Dieu réprouve, et qui ne sont pas
justes.

LEÇON 4 De la fin des deux derniers commandements
Quelle est la fin de ces deux derniers commandements ?
C’est de retirer les désirs, les affections, les pensées de nos âmes, de tout ce qui peut nous être nuisible.
La pensée de Dieu ne va-t-elle pas plus loin ?
Elle va plus loin : car si Dieu nous détourne des désirs nuisibles, c’est pour nous conduire à des désirs meilleurs, aux
désirs vraiment bons, utiles à notre salut, suivant la parole de l’Apôtre : «La fin du commandement, c’est la Charité (1
Tim 1, 5)».
Quels sont les bons et saints désirs que Dieu aime en nous ?
Tous ceux que Notre Seigneur nous a enseignés dans le Pater : à savoir les désirs de la gloire de Dieu et du salut éternel
de nos âmes.
Est-il très Important à l’homme de régler ses désirs ?
Oui, parce que tels sont les désirs de l’homme, tels sont ses actes ; les bons désirs mènent au salut éternel, les mauvais
désirs à la damnation.

LEÇON 5 La beauté de la loi de Dieu
Que remarquez-vous sur la loi de Dieu considérée dans son ensemble ?
C’est qu’elle est belle : belle parce qu’elle est vraie : vraie parce qu’elle est l’expression de la volonté de Dieu souverainement
juste et bon : elle est dès lors digne de Dieu, digne de l’homme, et pour nous vraiment aimable et désirable.
Que dit à ce sujet le psaume XVIII ?
Il dit : «La loi de Dieu est immaculée, elle rend la vie aux âmes : les commandements de Dieu ont en eux-mêmes leur
justification».
Que signifie ce mot, que la loi de Dieu est immaculée ?
Cela veut dire qu’elle est d’une beauté parfaite, irréprochable : et que jamais esprit raisonnable ne saurait y trouver à
reprendre.
Comment rend-elle la vie aux âmes ?
En les éloignant du péché qui est leur mort : en les rapprochant de Dieu qui est leur vie : en leur inspirant l’amour du
souverain bien, qui mène à la vie éternelle.
Comment porte-t-elle en elle-même sa justification ?
C’est que tout ce qu’elle prescrit est si digne de la souveraine raison de Dieu, si lumineux pour la raison humaine, qu’au
seul énoncé des commandements, tout esprit droit dit : C’est bien, c’est vrai, c’est juste, et ne saurait dire autrement.
Comment conclurons-nous cette trop courte étude de la loi de Dieu ?
Par ces pensées de nos psaumes : «Que j’aime Votre loi, Seigneur elle est l’objet de ma méditation le jour et la nuit.
Amen ! »

CHAPITRE V LE PÉCHÉ - REMÈDES AU PÉCHÉ.

I - Introduction
LEÇON 1 Le péché
Qu’est-ce que le péché ?
Le péché est une désobéissance à Dieu.
Quand y a-t-il désobéissance à Dieu ?
Quand par une pensée, une parole ou une action nous transgressons les commandements de Dieu.
Le péché est-il un grand mal ?
C’est le plus grand de tous les maux.
D’où vient la malice du péché ?
De ce qu’il offense Dieu, le Souverain Bien, et de ce qu’il détruit en nous le bien que nous avons reçu de Dieu.
24

LEÇON 2 Le péché originel
Combien y a-t-il de sortes de péché ?
Deux sortes, le péché originel et le péché actuel.
Qu’est-ce que le péché originel ?
C’est le péché commis originairement par Adam, et transmis par lui à tous ses enfants par la voie de la génération.
Quelle est la nature du péché originel ?
Il consiste dans la perte de la justice originelle ou de la grâce sanctifiante, que Dieu avait donnée à Adam pour lui et pour
nous, justice et grâce qu’Adam a du même coup perdues pour lui et pour nous.
Quelles ont été les conséquences du péché originel?
Pour les corps : les misères de la vie, les maladies et enfin la mort ; pour les âmes : l’ignorance, la concupiscence et
enfin la mort éternelle.
Tous les enfants d’Adam ont-ils hérité de lui ce péché ?
Oui, tous, excepté la Sainte et Immaculée Vierge, la Mère de Dieu, Notre Dame.

LEÇON 3 Le péché actuel
Qu’est-ce que le péché actuel ?
C’est celui qui consiste dans un acte dont nous sommes les auteurs, quand nous avons l’usage de la raison et de notre
liberté.
Pourquoi s’appelle-t-il actuel ?
Précisément parce que nous en sommes nous-mêmes les auteurs, les acteurs.
Quelle différence y a-t-il entre le péché actuel et l’originel ?
Le péché originel fut en Adam un péché actuel, mais en tous ses enfants il est un péché habituel, c’est-à-dire un état de
péché qui est en nous par suite de l’acte d’Adam, sans aucun acte de notre part.
Qu’arrive-t-il quand nous faisons un péché actuel ?
De même qu’Adam par le premier péché détruisit en lui-même le bien que Dieu y avait mis ; de même par le péché nous
détruisons en nous quelque chose du bien que nous avons reçu de Dieu.
Cela ne nous révèle-t-il pas la nature du péché ?
Oui, cela nous montre que le péché n’est autre chose que la destruction du bien : par conséquent un pur mal, et rien
autre chose.

LEÇON 4 Le péché mortel
Tous les péchés sont-ils également graves ?
Non : il y en a de mortels et d’autres qu’on appelle véniels.
Qu’est-ce que le péché mortel ?
C’est celui qui détruit complètement l’état de grâce en une âme, et qui lui fait perdre entièrement l’amitié de Dieu.
Tous les péchés mortels ont-ils cet effet ?
Non : car il peut se faire qu’ayant perdu la grâce par un premier péché mortel, une âme tombe encore dans des fautes
également graves ; et alors ces fautes n’en sont pas moins mortelles, puisqu’elles ont une malice suffisante pour faire
perdre la grâce, bien qu’elle soit déjà perdue précédemment.
Le péché mortel est donc bien redoutable ?
Oui, puisqu’il fait à Dieu un si grand outrage, et à l’âme un si grand mal.

LEÇON 5 Le péché véniel
Pourquoi certains péchés s’appellent-ils véniels ?
Le mot véniel veut dire pardonnable, et les péchés qui ne détruisent pas l’amitié de Dieu dans l’âme sont appelés de ce
nom parce qu’il est plus facile d’obtenir le pardon de ces fautes légères que d’un péché mortel.
En quoi consiste donc le péché véniel ?
En ce qu’une âme s’attache à des choses passagères, qui la retardent dans son chemin vers le ciel, toutefois sans
s’éloigner du chemin, c’est-à-dire en conservant en elle l’amour de Dieu par-dessus tout.
Que fait alors cet amour heureusement conservé ?
Comme il est dans l’âme le principe de la vie spirituelle, il la porte à faire des actes agréables à Dieu, par lesquels le
péché véniel est effacé et réparé.
Et toutefois, le péché véniel n’est-il pas un grand mal ?
Assurément, parce que la perte du plus petit degré de charité est un malheur plus grand que la perte de tous les biens
de ce monde.
N’y a-t-il pas un autre motif pour lequel il faut fuir le péché véniel ?
Il faut le fuir encore, parce qu’insensiblement il pourrait conduire une âme jusqu’au péché mortel. Aussi l’Ecriture nous
avertit de fuir le péché, grand ou petit, comme nous fuirions à la vue d’un serpent : Quasi a race colubri fuge peccata (
Eccli XXI, 2 )
25

LEÇON 6 L’amour de soi-même
Devons-nous nous aimer nous-mêmes ?
Assurément: nous en avons le sentiment invincible, car tout homme se souhaite à lui-même du bien : or se souhaiter du
bien, c’est s’aimer.
Dieu lui-même approuve-t-il cet amour ?
C’est lui qui nous l’a donné, et qui l’a rendu invincible dans notre coeur. Il est donc bien évident qu’il l’approuve, puisqu’il
en est l’auteur.
Dieu nous a-t-il témoigné cette approbation ?
Oui, surtout dans le commandement, qu’il nous fait d’aimer notre prochain comme nous-mêmes.
Que remarquez-vous à ce sujet ?
Que l’amour de nous-mêmes est pour ainsi dire la règle et le modèle de l’amour que nous devons au prochain.
L’amour que nous avons pour nous a-t-il besoin d’être réglé ?
Sans aucun doute, et c’est pour cela que l’on distingue l’amour bien réglé qui est une vertu, et l’amour déréglé de soimême
qui est un vice.

LEÇON 7 La règle de l’amour de soi-même
L’amour est-il à lui-même sa règle ?
Oui en Dieu, mais en Dieu seul, parce que Dieu étant infiniment parfait, Son amour est toujours juste, toujours sage,
toujours saint.
Mais en nous ?
En nous, comme dans les anges, l’amour a besoin de recevoir de plus haut sa règle, sous peine de s’égarer et de se
perdre.
Quelle est donc pour nous la règle de l’amour ?
Pour nous, comme pour les anges, la règle de l’amour c’est la volonté de Dieu.
Et qu’arrive-t-il quand nous nous aimons selon la volonté de Dieu ?
Notre amour étant alors bien réglé, nous procure toutes les vertus, et nous même au bonheur éternel des cieux.
Et si notre amour n’est pas ainsi réglé ?
Il peut nous conduire à tous les vices, et enfin au malheur éternel.

LEÇON 8 Différence entre l’amour réglé et l’amour sans règle
Y a-t-il une grande différence entre ces deux amours ?
Il y a entre eux une différence immense, comme entre le ciel et l’enfer.
Montrez-nous cette différence ?
L’amour bien réglé suit la volonté de Dieu : l’amour sans règle suit sa propre volonté.
Continuez ?
L’amour bien réglé est dès lors un amour obéissant : l’amour sans règle n’obéit pas, ou du moins n’obéit qu’à lui- même,
ce qui est la même chose.
Dites encore ?
L’amour bien réglé a pour fin Dieu lui-même : l’amour déréglé se fait lui-même sa propre fin.
N’est-ce point là un grand mal ?
C’est un mal immense, car alors l’homme se met aux lieu et place de Dieu, se constituant lui-même sa fin dernière.

LEÇON 9 L’amour-propre
L’amour ainsi déréglé n’a-t-il pas un nom spécial ?
Il se nomme l’amour-propre.
Ce nom-là ne prête-t-il pas à l’équivoque ?
Oui, parce que souvent on confond l’amour-propre qui est un vice, avec l’amour de soi-même qui est un bien, et qui chez
nous chrétiens doit être une vertu.
Vous dites que l’amour-propre est un vice ?
Assurément, parce qu’il détourne l’amour de sa véritable fin qui est Dieu, et ouvre la porte à l’orgueil et à tous les vices.
Comment cela ?
Parce que l’homme qui s’aime de manière à se faire lui-même sa fin, rapportera toutes ses actions à son plaisir, ou à
son intérêt, ou à sa gloire, et c’est de là que naissent tous les vices.
Et que sont donc tous les vices ?
Des amours déréglés, comme toutes les vertus sont des amours bien réglés.

LEÇON 10 La science d’aimer
Il importe donc grandement de savoir aimer ?
Oui, assurément, et saint Augustin a écrit : «En cette vie, il n y a de vertu qu’à aimer ce qu’il faut aimer : «ln hac vita,
vertus non est nisi diligere quod diligentum est».
26
Comment le saint docteur explique-t-il cette maxime?
Il disait : La vertu consiste à aimer ce qu’il faut aimer ; le choisir, c’est la prudence ; ne s’en laisser séparer par aucune
souffrance, c’est la force ; par aucun plaisir, c’est la tempérance ; par aucun orgueil, c’est la justice.
Et quel moyen de choisir bien ?
Il faut choisir un bien tel qu’il ne s’en puisse trouver un meilleur, et ce bien-là c’est Dieu.
D’où vous concluez ?
Qu’on ne sait pas aimer quand on n’aime pas Dieu par-dessus tout ; on ne sait pas alors aimer ni soi soi-même ni son
prochain.
Et encore ?
Que l’amour de Dieu par-dessus tout est la condition indispensable de la vie vraiment vertueuse, et de la vie vraiment
heureuse.

LEÇON 11 La source de tous les péchés
Quelle est la source de tous les péchés ?
C’est l’amour déréglé de nous-mêmes, ainsi que nous l’avons montré dans les leçons précédentes.
Comment cet amour engendre-t-il tous les péchés ?
En ce que, ne trouvant point en nous-mêmes la satisfaction dont il a besoin, il la cherche au dehors, et cela à l’encontre
de la loi de Dieu.
Qu’est-ce que l’amour déréglé cherche ainsi au dehors ?
Il cherche ou sa gloire, ou son plaisir, ou son intérêt.
Comment la sainte Ecriture appelle-t-elle la recherche de ces choses ?
Elle nomme cela la concupiscence : «Tout ce qui est dans le monde, dit saint Jean, est ou concupiscence de la chair, ou
concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie (1 Jean 2, 16)».
Et ainsi ces trois concupiscences naissent de l’amour déréglé de nous-mêmes ?
Oui, l’amour déréglé est une source funeste dont les eaux se partagent en trois branches, et qui s’en vont souiller les
âmes et les mener à leur perte éternelle.

LEÇON 12 L’ordre des trois concupiscences
Pourquoi saint Jean nomme-t-il d’abord la concupiscence de la chair ?
Parce que c’est la première qui se révèle en nous, et cela dès l’enfance, où l’homme n’est pour ainsi dire sensible que
du côté du plaisir.
Et quel plaisir ?
Celui du boire et du manger : et c’est par la gourmandise que commence la concupiscence de la chair.
Et comment la concupiscence des yeux vient-elle la seconde ?
Quand l’enfant a grandi, et qu’il a commencé à voir et à connaître les choses de ce monde, il désire les acquérir, les
posséder, y chercher des jouissances ; et c’est la concupiscence des yeux.
Et comment la troisième des concupiscences se révèle-t-elle en nous ?
Saint Jean la nomme orgueil de la vie, et elle consiste principalement dans l’amour de la gloire ; c’est comme le couronnement
de l’édifice du mal, et c’en est cependant la base, car la plus implacable des passions c’est l’amour de notre
propre excellence, ou de notre propre gloire.
Y a-t-il un ordre logique dans l’énumération que fait saint Jean ?
Oui, et Bossuet dit à ce sujet : «Saint Jean remonte le degré, par la concupiscence de la chair et par la curiosité de l’esprit,
au premier principe et au comble de tout le mal, qui est l’orgueil de la vie».

LEÇON 13 Les concupiscences et la première tentation
Quel avait été l’ordre de la première tentation ?
Satan dit à Eve : «Vous serez comme Dieu», et c’était une inspiration d’orgueil.
Que s’ensuivit-il ?
Un désir de curiosité : car il est écrit qu’Eve considérant le fruit défendu, le trouva beau et agréable à la vue, et elle conçut
le désir d’en manger : concupiscence des yeux.
Et quand elle mangea ?
Elle goûta le plus funeste des plaisirs, et ce fut, en elle comme en nous, l’origine de la concupiscence de la chair.
Et quel rapport y a-t-il entre la chute d’Eve et l’énumération de saint Jean?
Nous voyons Eve tomber de chute en chute depuis l’orgueil de l’esprit, par la concupiscence des yeux jusqu’à la concupiscence
de la chair et saint Jean reprend ces mêmes degrés en remontant, comme nous l’avons remarqué dans la
leçon précédente.
La chute de nos premiers parents serait donc le funeste modèle de toutes nos chutes ?
Assurément, et les enfants d’Adam, quand ils pèchent, ne font que suivre Adam et Eve, et continuer le mal qu’ils ont
amené sur la terre.


Dernière édition par Hercule le Lun 31 Jan - 23:09, édité 4 fois
Her
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Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires. Empty Re: Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires.

Message par Her Lun 31 Jan - 22:36

PÈRE EMMANUEL
Examen de conscience à partir du Catéchisme de la famille chrétienne (Partie 4)

LEÇON 14 Les effets des trois concupiscences
Quels sont les effets des trois concupiscences ?
Tous les péchés, et spécialement les sept péchés capitaux.
Quels sont les péchés naissants de la concupiscence de la chair ?
Il y en a trois, à savoir : la gourmandise, la luxure et la paresse.
Quels sont ceux qui naissent de la concupiscence des yeux ?
Il y en a deux : la curiosité et l’avarice : cette dernière est seule comptée comme péché capital, la curiosité peut malheureusement
servir toutes les concupiscences.
Quels péchés naissent de la troisième concupiscence qui est l’orgueil de la vie ?
Il y en a trois : l’orgueil ou l’amour de la vaine gloire, l’envie et la colère.
Présentez-nous un tableau généalogique de tout notre mal ?
Le voici dans la leçon suivante.

LEÇON 15 Tableau généalogique de tout notre mal
1. Orgueil de la vie
1. Orgueil
2. Envie
3. Colère
2. Concupiscence des yeux
Curiosité
AMOUR DÉRÉGLÉ DE NOUS-MÊMES 4. Avarice
3. Concupiscence de la chair
5. Gourmandise
6. Luxure
7. Paresse

Il - L’orgueil

LEÇON 1 L’orgueil
Qu’est-ce que l’orgueil ?
C’est un amour déréglé de soi-même.
Pourquoi dites-vous un amour ?
Pour signifier un mouvement intérieur de la volonté, se portant avec affection, avec passion vers l’objet de son désir.
Pourquoi dites-vous un amour déréglé ?
Parce que le désir de la gloire qui est le fond de l’orgueil est contraire à la volonté de Dieu, laquelle doit être pour nous la
règle en toutes choses.
En quoi consiste le dérèglement de ce désir ?
C’est qu’il ambitionne la gloire devant les hommes plutôt que devant Dieu, la gloire avant le mérite, la gloire souvent
même sans aucun souci du mérite.
Et quelle est donc la gloire que désire l’orgueil ?
C’est la gloire de se croire et de se faire croire plus grand que les autres.

LEÇON 2 Ce mot d’orgueil
Que signifie donc ce mot d’orgueil ?
Un mouvement en haut, c’est pourquoi il est dit dans un psaume : Leur orgueil monte toujours (Ps LXXIII, 23).
Quelle est l’étymologie de ce mot ?
Il nous est venu de l’hébreu, ârag ou ôrag, lequel a le sens primitif de monter, et par suite de s’enfler ; c’est pourquoi
saint Paul dit : La science enfle (1 Cor VIII, 1) pour dire qu’elle inspire l’orgueil.
Comment ce mot est-il venu jusqu’à nous ?
Par l’intermédiaire du grec, langue dans laquelle nous trouvons le mot orgao, qui signifie être en fermentation, être passionné,
désirer très vivement.
Qu’est-ce que vous concluez de cette étymologie ?
Que l’orgueil est une enflure, une passion violente nous portant contre la sainte raison à une gloire qui ne nous appartient
pas.
Et alors ?
Alors il devient évident que l’orgueil est un mensonge, et rien autre chose.

LEÇON 3 Les prétextes de l’orgueil
L’orgueil n’a-t-il pas des semblants de raisons pour s’élever ainsi ?
Il prend prétexte de tout.
28
Expliquez-nous ce tout ?
L’orgueil cherche des motifs à se glorifier dans la force et l’adresse du corps, dans la science de l’esprit, dans les biens
extérieurs et les dons de la fortune, dans les dons mêmes de Dieu et dans les vertus, quelquefois même dans les vices
et les actions les plus honteuses.
Ainsi il n’y a rien dont l’homme ne puisse tirer vanité ?
Rien absolument, car l’orgueil est une passion si aveugle qu’elle n’y regarde pas de près, et que tout lui est bon pour sa
pâture.
Mais comment peut-on s’enorgueillir des dons mêmes de Dieu ?
Voyez plutôt l’exemple du pharisien de l’Evangile qui disait fièrement à Dieu : «Je vous rends grâces de ce que je ne
suis pas comme le reste des hommes ( Luc XVIII, 11)».
Et l’on peut aussi s’enorgueillir du mai ?
Oui, il y a des hommes qui, à défaut d’autres mérites, se font une gloire de leurs péchés mêmes : ils les ont faits bravement,
habilement, insolemment, et dès lors ils trouvent la matière à se glorifier.

LEÇON 4 Le péril de l’orgueil
L’orgueil est-il un vice périlleux ?
C’est le plus périlleux de tous, parce que, tout en lui étant mensonge, il n’y a rien absolument qui puisse attirer la compassion
de Dieu.
Qu’est-ce qui montre le mieux ce péril ?
C’est que les péchés ordinaires ont pour pâture le mal, tandis que l’orgueil le plus redoutable est celui qui se repaît
même des vertus.
Exemple ?
L’exemple le plus formidable de l’orgueil dans le bien, c’est celui des Anges, qui, étant si riches des dons de Dieu, par
une seule pensée d’orgueil, sont devenus des démons.
Montrez-nous encore le péril qu’il y a dans l’orgueil ?
C’est de tous les vices le plus difficile à guérir, et le dernier guéri. Dieu, dit saint Augustin, ne guérit pas sitôt le vice de
l’orgueil, de peur que l’homme n’ait le malheur de s’enorgueillir de cette guérison même. «Deus superbiae matum non
cito sanat, ne de ipsa superbia devicta infelix homo superbiat».
Quelle est la fin de l’orgueil ?
Notre Seigneur nous l’enseigne en ces mots : «Qui s’élève, sera abaissé (Luc XIV, 11)».

LEÇON 5 Il faut combattre l’orgueil
Comment pouvons-nous combattre l’orgueil ?
Il faut d’abord nous bien persuader que tout orgueil est mensonge.
Ensuite ?
Que l’orgueil est le grand ennemi de Dieu et des hommes, le commencement de tout péché, et le grand moyen du règne
de Satan, et de la perte des âmes.
Quand l’esprit est bien convaincu de ces vérités, qu’y a-t-il encore à faire?
Il y a à réprimer les mouvements de la volonté qui nous portent à l’amour de notre propre gloire, alors même que nous
savons clairement que nous ne pouvons nous glorifier de rien.
Et comment arriver à réprimer ces mouvements ?
Nous ne le pouvons pas sans la grâce de Dieu, c’est pourquoi il faut prier pour être mis à l’abri du danger de l’orgueil.
N’avons-nous pas un moyen puissant de résister à l’orgueil ?
Il faut considérer attentivement l’exemple de Notre-Seigneur qui, pour guérir notre orgueil, a abaissé Sa divine majesté
jusqu’à prendre notre chair, pour devenir humble jusqu’à mourir sur la Croix.

LEÇON 6 Les sept filles de l’orgueil. La désobéissance
Les péchés capitaux étant la source de tant d’autres péchés, quels sont ceux qui naissent de l’orgueil ?
Il y en a sept : à savoir la désobéissance, la jactance, l’hypocrisie, la contention, l’obstination, la discorde, la présomption
des nouveautés, et saint Grégoire les nomme les sept filles de l’orgueil.
Qu’est-ce que la désobéissance ?
C’est la violation faite avec mépris du commandement d’un supérieur.
Quels sont les supérieurs auxquels nous devons l’obéissance ?
Dieu avant tout, et ensuite ceux à qui Dieu a donné autorité sur nous.
D’où vient la gravité du péché de désobéissance ?
Il vient de la supériorité de l’autorité qui commande, de l’importance de la chose commandée, et aussi du degré de mépris
avec lequel on viole le commandement.
La désobéissance est-elle un mai bien funeste ?
Si funeste qu’elle se trouve dans tous les péchés, et quelle sera la cause de la perte éternelle des âmes, car si les âmes
étaient toutes obéissantes, elles seraient toutes sauvées.
29

LEÇON 7 La jactance
Qu’est-ce que la jactance ?
C’est le péché de celui qui par ses paroles se donne lui-même une gloire qui n’est pas selon la vérité. Il se nomme aussi
la vanterie.
En quoi consiste le mai de la jactance ?
En ce que l’homme avide de gloire, et craignant sans doute de n’être pas assez loué par les autres, se met lui-même à
chanter ses propres louanges.
Jusqu’où ce mai peut-il aller ?
Nous en avons un bel exemple dans ce roi de Tyr, qui disait : «Moi, je suis Dieu (Ëz XXVIII, 2)».
Que fait encore la jactance ?
Non contente de se louer elle-même, elle méprise les autres, comme ce pharisien qui disait : «Je ne suis pas comme les
autres hommes, voleurs, injustes, adultères, ni comme ce publicain (Luc XVIII, 11)».
Ne va-t-elle pas plus loin encore ?
Elle porte souvent les hommes à se glorifier même du mal même du péché ; cherchant de la gloire dans ce qui fait leur
honte, comme dit saint Paul (Phil III, 19).

LEÇON 8 L’hypocrisie
Qu’est-ce que l’hypocrisie ?
C’est le péché de celui qui, cachant les péchés qu’il a, ou faisant montre de vertus qu’il n’a pas, cherche à se procurer
l’estime des hommes.
Ce péché n’est-il pas fort détestable ?
Assurément et il n’en est aucun que Notre-Seigneur ait repris avec tant de sévérité.
Comment les saints le considéraient-ils ?
Saint Pierre Chrysologue le nomme : «un mal subtil, un virus secret, un poison lourd, le fard des vertus, la teigne de la
sainteté ; l’hypocrite, dit saint Thomas d’Aquin, n’a nul souci d’être saint, mais seulement de le paraître».
Faut-il éviter avec soin un mai si dangereux ?
Avec le plus grand soin, et pour cela il faut fuir les pièges où furent pris les Pharisiens de l’Evangile, lesquels nous
voyons avoir été en grande sollicitude pour de très petites choses visibles, et en même temps très peu soucieux de
péchés graves, mais secrets et invisibles aux hommes.
Comment ce mal entre-t-il dans les âmes ?
Quand on fait le bien pour être vu, estimé, loué des hommes, et non pas purement pour plaire à Dieu.

LEÇON 9 La contention et l’obstination
Qu’est-ce que la contention ?
C’est le péché de ceux qui combattent avec insolence la vérité.
Quelles sont les occasions où l’on y est plus exposé ?
Quand on entreprend des procès injustes, et qu’on travaille par des ruses, des criailleries, à obscurcir la vérité et à faire
prévaloir l’injustice et le mensonge.
Qu’est-ce que l’obstination ?
C’est l’entêtement à soutenir son sentiment, tout mauvais qu’il soit, au mépris du sentiment meilleur.
D’où provient cet entêtement ?
De la fausse persuasion de la valeur de son propre sentiment et du manque de considération envers le sentiment des
autres.
A quoi tendent tous ces vices malheureux ?
A ruiner la paix entre les hommes, et à perdre éternellement les âmes.

LEÇON 10 La discorde et la présomption des nouveautés
En quoi consiste la discorde ?
Dans le désaccord des volontés en matière où, d’après la loi de Dieu, les volontés doivent être unies.
A quoi reconnaît-on la gravité de ce mal ?
A sa contrariété plus ou moins grande avec l’amour de Dieu et du prochain.
Qu’est-ce que la présomption ?
La présomption est d’avoir une opinion trop avantageuse de soi-même.
Qu’est-ce qu’on appelle la présomption des nouveautés ?
C’est l’affectation de rechercher, d’inventer, de louer des choses nouvelles, en vue de s’en attirer de la gloire devant les
hommes.
Où peut se trouver ce vice ?
Hélas ! à peu près partout : ainsi les hérétiques ont inventé des doctrines nouvelles, ainsi des hommes ambitieux cherchent
à tout changer dans l’ordre civil ; ainsi des hommes et des femmes mettent leur esprit à la torture pour inventer
des modes nouvelles, instruments de luxe et de vanité.
30
Et que dites-vous, en terminant, de tous ces fruits de l’orgueil ?
Que le mauvais arbre produit des fruits bien mauvais ; et que nous ne saurions jamais mettre trop d’empressement à
déraciner tout orgueil de nos pauvres âmes.

LEÇON 11 L’humilité
Qu’est-ce que l’humilité ?
C’est la vertu opposée à l’orgueil.
D’où vient ce mot humilité ?
Du latin humi qui veut dire à terre, en bas, et de la désinence itas qui marque le mouvement vers un point donné.
En sorte que ?
En sorte que, comme l’orgueil est une affectation de s’élever, l’humilité est une inclination à s’abaisser.
Comment d’après cela définirait-on l’humilité ?
Saint Bernard dit : «L’humilité est une vertu qui, donnant à l’homme la vraie connaissance de lui-même, le rend vil et
méprisable à ses propres yeux».
Que remarquez-vous là-dessus ?
Que l’humilité est la vérité, comme l’orgueil est le mensonge.

LEÇON 12 Les motifs de l’humilité
Quels motifs avons-nous d’être humbles ?
Nous en avons plusieurs, et de très puissants.
Le premier, c’est que nous sommes des créatures : tirés du néant, nous ne devons pas oublier que nous n’avons rien de
nous-mêmes, et que nous ne saurions, sans injustice, nous glorifier de quoi que ce soit.
Quel est le second motif de l’humilité ?
C’est qu’étant nés d’un homme tombé, et étant nous-mêmes tombés en lui et avec lui, nous ne devons pas oublier que
Dieu par Sa miséricorde nous a retirés du péché.
Quel est le troisième ?
C’est que n’ayant de notre fond que le mensonge et le péché, comme disent les saints docteurs, nous ne pouvons absolument
rien pour notre salut, sans la grâce gratuite de Notre-Seigneur.
N’y a-t-il pas encore quelque motif bien puissant pour nous porter à l’humilité ?
Il faut considérer que les humbles seuls sont sauvés, et que de tous les damnés il n’y en aura pas un qui ne le soit ou
pour l’orgueil ou avec l’orgueil.
Est-il bon de considérer ces divers motifs de l’humilité ?
Rien ne peut être plus salutaire à une âme ; car si elle médite bien ces vérités capitales, elle échappera infailliblement au
danger de l’orgueil et arrivera au ciel.

LEÇON 13 Le maître de l’humilité
Quel est le grand maître de l’humilité ?
C’est Notre-Seigneur Jésus-Christ : il en est à la fois le maître, le modèle et la récompense.
Comment nous a-t-il enseigné l’humilité ?
Par ses paroles et encore plus par son exemple.
Quels sont les traits de la vie de Notre-Seigneur qui nous enseignent le mieux l’humilité ?
Ce sont principalement Son Incarnation, Sa vie cachée et Sa passion. Dans Son Incarnation, Il S’est pour nous anéanti,
dit saint Paul, étant Dieu et paraissant ici-bas sous la forme d’un enfant, d’un homme souffrant et sans gloire devant les
hommes ; dans Sa vie cachée, Il est demeuré trente ans inconnu du monde, vivant dans l’obéissance à Sa sainte Mère
et à saint Joseph ; enfin dans Sa passion, Il S’est laissé traiter comme un criminel, et condamner à mort comme un vulgaire
scélérat.
Comment en tout cela Notre Seigneur nous enseignait-Il l’humilité ?
En ce que jamais Il n’a cherché Sa propre gloire, et que jamais Il n’a récusé l’humiliation.
Que nous disent tous ces exemples de Notre-Seigneur ?
Qu’à la suite de notre adorable Maître, il nous faut renoncer à tout orgueil, et entrer résolument avec lui dans la voie de
l’humilité.

LEÇON 14 La pratique de l’humilité
Comment devons-nous pratiquer l’humilité ?
Il nous la faut pratiquer dans nos pensées, dans nos paroles et dans nos actions.
Que devons-nous donc penser pour être humbles ?
Il nous faut croire intimement que nous sommes méprisables, et trouver bien que nous ne soyons pas seuls à penser
ainsi de nous.
Quel moyen d’être humble dans nos paroles ?
31
Il ne faut jamais dire un mot pour nous louer, nous faire valoir ; ne jamais rien dire non plus pour paraître humbles. Le
plus sage est de ne point parier de soi-même.
Comment faut-il être humble dans nos actions ?
Il faut ne jamais rien faire en vue de l’estime des hommes, et faire tout pour la pure gloire de Dieu.
N’y a-t-il pas d’autres moyens de pratiquer l’humilité?
Un moyen très salutaire à l’âme, c’est de laisser les autres nous humilier ; ils n’y manqueront guère, ils nous fourniront
par-là des occasions excellentes de bien faire et de plaire à Dieu.

LEÇON 15 Les fruits de l’humilité
Quels sont les fruits de l’humilité ?
Ils sont innombrables ; et d’abord, comme l’orgueil est haïssable pour Dieu et pour les hommes, l’humilité nous mérite
l’affection de Dieu et des hommes.
Quel bien produit-elle en nous ?
Elle nous donne la paix. «Apprenez de moi, dit Notre-Seigneur, que je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le
repos de vos âmes (Mat XI, 29)».
Comment l’humilité nous sert-elle vis-à-vis du prochain ?
Elle fait que nous ne méprisons personne, que nous acceptons volontiers les mépris des autres ; et ici encore l’humilité
sert grandement à la paix entre tous les hommes.
Quel bien l’humilité procure-t-elle auprès de Dieu ?
«Dieu résiste aux superbes, dit l’Ecriture, et donne sa grâce aux humbles», et l’Imitation ajoute : Dieu protège l’humble et
le délivre : Il le chérit et le console: Il s’abaisse vers lui, et lui donne largement sa grâce, et après qu’il s’est humilié, Il
l’exalte dans la gloire ».
Que concluez-vous de tout cela ?
Qu’il nous faut aimer l’humilité, ne pas fuir l’humiliation, si Dieu la permet ; et nous mettre ainsi résolument à la suite de
Notre-Seigneur, le roi des humbles. Amen !

III - L’envie

LEÇON 1 L’envie
Qu’est-ce que l’envie ?
L’envie est une tristesse conçue à l’occasion du bien d’autrui.
Comment peut-on s’attrister du bien du prochain ?
Quand on le considère comme diminuant notre propre gloire ; on regarde alors le bien des autres comme son propre
mal; et on souhaiterait que le prochain n’eût pas ce bien, pour que l’on n’ait pas la peine de lui voir un bien que soimême
l’on n’a pas.
Quels sont ces biens du prochain qui peuvent donner occasion à l’envie?
Tous les biens, comme les richesses, les dignités, la puissance, la faveur des grands, la gloire, la beauté, les habits, la
science, les talents, la réussite dans les affaires, etc.
Quelle est la racine de l’envie ?
C’est l’orgueil ; car l’orgueil est l’amour de notre propre excellence, et l’envie c’est la haine de l’excellence des autres.
Contre qui se dirige l’envie ?
Hélas ! elle peut se diriger contre tous. «L’envieux, dit saint Augustin, jalouse ses égaux parce qu’ils sont pareils à lui ; il
jalouse ses supérieurs, parce qu’il n’est pas pareil à eux ; il jalouse ses inférieurs, dans la crainte qu’ils n’arrivent à l’égaler
».

LEÇON 2 Gravité de l’envie.
Qu’est-ce qui fait le mieux voir la gravité de ce mal ?
C’est qu’il est directement opposé à la charité. La charité, en effet, se réjouit du bien des autres, l’envie s’en attriste.
Et que s’ensuit-il ?
Que, comme la charité mène à la vie éternelle, l’envie mène en enfer. L’apôtre saint Paul met l’envie au rang de l’idolâtrie
et de l’homicide, et déclare qu’avec ces péchés on n’entre pas dans le royaume de Dieu (Gal V, 20, 21).
L’envie serait-elle toujours un péché mortel ?
Non, mais quand elle va jusqu’à faire perdre la charité, elle est certainement un péché mortel.
Quand est-ce que le péché est plus grave ?
Quand l’envie nous porte à jalouser le bien spirituel du prochain. Mais si on ne jalousait que son bien temporel Ici encore
il pourrait y avoir péché mortel, surtout si l’on allait jusqu’à murmurer contre la providence de Dieu, ce qui malheureusement
n’est pas rare.

LEÇON 3 L’envie est le péché de Satan
Quel est le premier des envieux ?
32
C’est Satan. Jaloux de ce que l’homme créé à l’image de Dieu, pouvait conquérir le ciel qu’il avait perdu, il conçut le
dessein de le faire tomber, et il y réussit.
Que remarquez-vous à ce sujet ?
Que l’envie fit entrer dans le monde le péché, et avec le péché tous les maux.
Satan est-il toujours envieux contre nous ?
Certainement, et voyant que nous sommes en voie de salut par la grâce de Notre-Seigneur, il essaie de travailler à nous
faire tomber avec lui dans l’enfer.
Et que font donc tous les envieux ?
Ils détruisent en eux l’image de Dieu et sa façonnent à l’image du démon.
D’où il suit ?
D’où il suit qu’ayant imité ce malheureux, ils partageront son châtiment.
LEÇON 4 Effets de l’envie
Quels sont les maux causés par l’envie ?
Ils sont innombrables, et ne s’arrêtent pour ainsi dire devant rien.
Quel en est le commencement ?
L’envie commence par faire le supplice de l’envieux ; elle le rend triste, sombre, malheureux. C’est comme la rouille qui
consume le fer auquel elle s’est attachée.
Quelle en est la suite ?
Nous en voyons un exemple dans Caïn : il conçut de l’envie contre son frère Abel, et il le tua.
L’envie n’a-t-elle pas encore d’autres résultats funestes ?
C’est elle qui cause dans l’Eglise les schismes et les hérésies, et devient ainsi la cause de la perte d’une infinité d’âmes.
Comment saint Basile caractérise-t-il l’envie ?
Il l’appelle le gage de l’enfer : c’est-à-dire que, qui reçoit l’envie en son coeur, se donne à lui-même le gage qu’il tombera
dans l’enfer.

LEÇON 5 Remèdes de l’envie
Ce mal est-il guérissable ?
Avec la grâce de Notre Seigneur tout mai est guérissable, même l’envie.
Quels remèdes y apporter ?
Il faut d’abord considérer la gravité du mal et ses funestes effets : cela ne peut inspirer que l’horreur d’un vice si formidable.
Et ensuite ?
Il faut ensuite considérer combien est bonne, et juste, et sainte la volonté de Dieu qui défend l’envie, et prier instamment
pour obtenir l’amour de cette très aimable volonté.
Et ensuite ?
Se donner à l’Esprit de Notre Seigneur, qui est un esprit de paix, d’union, de charité, et se laisser conduire par cet Esprit.
Et enfin ?
Faire les actes contraires à l’envie, comme se réjouir du bien du prochain, s’attrister de son mal ; rendre grâces à Dieu
du bien qu’Il fait à tous, et Le prier instamment qu’Il nous délivre tous du mal. Par ces moyens l’envie est guérissable.

LEÇON 6 Les cinq filles de l’envie : la première fille
L’envie étant un des péchés capitaux, quels sont les vices dont elle est la source ?
Saint Grégoire le Grand assigne à l’envie cinq filles qui sont : la chuchoterie, la médisance, la joie du mai d’autrui, la
tristesse de son bien, et la haine du prochain.
Comment ces cinq filles naissent-elles de l’envie ?
L’envieux, entrant en lutte contre le prochain qu’il jalouse, travaille à rabaisser son mérite ; d’abord en secret, c’est la
chuchoterie ; puis manifestement, c’est la médisance.
S’il arrive malheur au prochain, l’envieux s’en réjouit, c’est la joie du mal d’autrui.
S’il lui arrive du bonheur, il s’en afflige, c’est la tristesse du bien d’autrui.
Enfin, l’envieux, s’enfonçant de plus en plus dans le mal, en arrive à la haine du prochain, c’est le dernier terme du mal.
Qu’est-ce que la chuchoterie ?
C’est le fait de celui qui, en secret, sème la discorde entre des personnes amies, disant à chacune d’elles ce qui peut
amener des dissensions et des inimitiés.
Comment l’Ecriture nomme-t-elle ceux qui commettent ce péché ?
Elle les nomme gens à deux langues, parce qu’ils ont une façon de parler à telle personne, et une autre façon de parler
à celle qu’ils veulent brouiller avec la première.
Est-ce là un grand mal ?
Il est évident qu’il peut y avoir là un péché mortel, et saint Paul range les chuchoteurs parmi les plus grands criminels,
comme les homicides, les avares, etc, (Rom 1 , 29-30).
33

LEÇON 7 La deuxième fille de l’envie, la médisance
Qu’est-ce que la médisance ?
C’est le péché de celui qui, par ses paroles, travaille à perdre, ou à blesser, ou à diminuer la réputation du prochain.
N’y a-t-il pas bien des sortes de médisance ?
Il n’y en a que trop. La plus criminelle consiste à faire peser sur le prochain un mal dont il n’est pas coupable. On l’appelle
alors la calomnie.
Et ensuite ?
On médit encore quand on publie un mal vrai, en le présentant de la manière la plus défavorable.
Et encore ?
Quand on révèle un mal secret, sans nécessité.
Et enfin ?
Quand, ne pouvant nier le bien, on l’attribue à des intentions mauvaises.
N’est-il donc jamais permis de parler du mai d’autrui ?
Non, à moins que ce ne soit pour arriver à le corriger, ou à empêcher le mal de s’étendre à d’autres.

LEÇON 8 La troisième fille de l’envie : la joie du mai d’autrui
Est-il possible de se réjouir du mai d’autrui ?
Cette joie malsaine est malheureusement possible, bien qu’elle soit contre nature, et surtout contre la loi de la charité,
qui se réjouit avec ceux qui se réjouissent et pleure avec ceux qui pleurent, comme dit saint Paul (Rom XII 15).
Ce péché est-il commun ?
Il n’est nullement rare. Combien de gens, à la nouvelle d’un mal arrivé au prochain, on entend s’écrier : «C’est bien fait».
Parole malheureuse, signe de la perte de la charité.
Mais quand Dieu lui-même punit les méchants, ne faut- il pas approuver sa justice ?
La justice de Dieu est toujours adorable, mais la perte des hommes est toujours regrettable.
Ainsi, il n’est jamais permis de se réjouir du mai d’autrui ?
Jamais. La loi de la charité n’admet pas de dispense, et toujours nous devons souhaiter du bien au prochain.
Et quand il lui arrive du mal, que devons-nous faire ?
Nous devons adorer la conduite de Dieu toujours juste, et souhaiter que ce mai tourne au bien du prochain, s’il est possible.

LEÇON 9 La quatrième fille de l’envie : la tristesse du bien d’autrui
Quelle est la malice de cette fille de l’envie ?
C’est ici surtout que se révèle la perversité de l’envie, car le bien doit toujours amener la joie dans les âmes, et il est
contre nature qu’il y amène la tristesse.
N’est-ce point surtout ici que l’envieux se fait l’imitateur de Satan ?
Assurément ; car, «le malheureux il n’aime plus», comme dit sainte Thérèse, et, ne pouvant se réjouir du bien, il ne se
réjouit plus que du mal.
Cette tristesse du bien d’autrui est-elle toujours un péché ?
Oui, quand elle procède de l’envie, et elle est facilement péché mortel, surtout quand on s’attriste d’un bien nécessaire
au salut.
La tristesse du bien d’autrui pourrait donc ne pas procéder de l’envie ?
Elle procéderait de la charité, si l’on voyait avec douleur le prochain abuser pour son mal d’un bien que Dieu lui a fait.
Alors, ce ne serait pas un péché ?
Non ; car la douleur qu’on éprouverait serait causée, non par le bien du prochain, mais par la vue du mai qu’on craindrait
pour lui.

LEÇON 10 La cinquième fille de l’envie : la haine au prochain
Qu’est-ce que la haine ?
C’est un mouvement déréglé de l’âme se portant à vouloir du mal au prochain.
Ce mouvement est-il bien coupable ?
Assurément ; car il est directement opposé à la charité, qui nous fait vouloir du bien à tous.
La haine n’est-elle pas une passion très déréglée ?
Elle est contraire à toute règle, à toute raison, à toute religion. Elle est, pour ainsi dire, un pur mal, que rien au monde ne
peut innocenter ni justifier.
Et pourtant, la puissance que nous avons de haïr nous a été donnée de Dieu ?
Oui ; mais Dieu ne nous l’a donnée que pour haïr le péché, jamais pour haïr le prochain.
Qu’y a-t-il à faire pour user bien de la puissance de haïr ?
Il faut aimer Dieu par-dessus tout, et son prochain comme soi-même ; après cela, on sera sûr de ne haïr que le péché,
ce qui est une rare science et un grand bien.
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IV - La colère

LEÇON 1 La colère
Qu’est-ce que la colère ?
C’est la passion de la vengeance, un mouvement déréglé qui nous porte à nous venger contre ce qui nous offense.
En quoi consiste le mai de la colère ?
En ce qu’elle est une passion, un mouvement déraisonnable et désordonné.
Où est le désordre dans la colère ?
En ce que l’homme colère s’attribue le rôle de justicier et de vengeur qui n’appartient qu’à Dieu et aux dépositaires de
l’autorité de Dieu.
L’homme ne doit donc pas se faire justice lui-même ?
Non, mais il peut la demander aux dépositaires de l’autorité de Dieu, ou l’attendre de Dieu lui-même.
Est-ce donc bien permis de demander justice ici-bas ?
Oui, si on le fait par amour de la justice ; mais ce serait péché, si on le faisait par désir de la vengeance.

LEÇON 2 Les effets de la colère
Quels sont les effets de la colère ?
Ils sont lamentables ; la colère, étant un mouvement déraisonnable, semble avoir ôté à l’homme sa qualité d’être raisonnable
; elle trouble le regard, elle change le ton de la voix ; elle ôte à l’homme toute sa beauté, et ne lui laisse aucune
trace de bonté.
Et encore ?
Avec cela elle ride le front, agite la tête et ébranle tout le corps : elle amène des gestes menaçants, elle fait frapper du
pied, se frapper soi-même et frapper violemment ce qui nous entoure ; en un mot, elle semble avoir changé l’homme en
une bête féroce.
Que devient alors la pauvre âme de l’homme en colère ?
Ne connaissant plus de frein, elle se porte à tous les excès, contre elle-même, contre ce qui l’irrite, et souvent contre
Dieu lui-même.
L’homme en colère est-il responsable de ce qu’il fait dans sa colère ?
Assurément, c’est pourquoi il faut bien veiller pour ne jamais se livrer à un vice capable de nous porter à des excès que
nous regretterions ensuite.
La colère est-elle toujours un péché mortel ?
Non, mais il est toujours dangereux de lui donner accès dans son âme, parce que si l’on sait où elle commence, on ne
sait jamais où elle s’arrêtera.

LEÇON 3 Les six filles de la colère
Quelles sont les filles de la colère ?
Les saints docteurs comptent six indignes filles de cette indigne mère, à savoir : l’enflure de l’esprit, l’indignation, la clameur,
l’injure, la rixe, le blasphème.
Dites-nous un mot de chacun de ces péchés
L’enflure de l’esprit est l’effort que l’homme fait pour se venger, et l’audace avec laquelle il semble prêt à tout faire pour
contenter sa passion.
L’indignation est l’état de celui qui se récrie contre l’injustice de ce qu’on lui fait souffrir, regardant comme indigne de
paraître devant lui celui dont il croit avoir à se plaindre.
La clameur consiste dans les paroles sans mesure et sans raison proférées contre l’objet de la colère.
Les injures consistent en des paroles contraires à l’honneur du prochain.
Les rixes sont des actes extérieurs par lesquels l’homme colère prétend punir celui dont il croit avoir à se plaindre, et
dont il veut se venger : il le frappe, il le blesse, et quelque- fois il le tue ; ainsi font les duellistes.
Les blasphèmes sont pour ainsi dire le dernier excès de la colère, laquelle, non contente de s’en prendre aux créatures,
pousse l’insolence jusqu’à attaquer Dieu lui-même, niant sa bonté et sa justice.

LEÇON 4 Les remèdes à la colère
La colère est-elle guérissable ?
Oui, par la grâce de Dieu, et il importe d’y apporter promptement remède, la colère étant un mal qui n’attend pas, mais
se porte vite à tous les excès.
Comment faut-il s’y prendre pour la prévenir ?
Il faut prier et demander instamment à Dieu de ne pas nous laisser entrer en tentation. La prière est alors une rosée
céleste qui éteint le feu de la colère.
Mais si la colère est déjà arrivée, que faut-il faire ?
Il est très utile alors de ne pas rester en la place où la colère nous a surpris ; il faut s’en aller si on le peut ; en tout cas,
ne pas dire un mot pour contenter la passion, et se rappeler Notre-Seigneur flagellé, souffleté, conspué, crucifié.
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Donnez-nous une bonne raison de travailler à guérir ce vice ?
C’est que par la colère nous nous faisons à nous-mêmes un mal de beaucoup plus grand que celui dont nous croyons
avoir à nous plaindre.
Quel moyen encore de travailler à cette guérison ?
C’est de considérer la douceur de Notre-Seigneur, et de Le supplier de nous faire la grâce d’imiter ses exemples.

LEÇON 5 La vertu opposée à la colère
Quelle est la vertu opposée au vice de la colère ?
C’est la patience chrétienne, c’est-à-dire la science de souffrir les injures.
Où est-ce que l’on apprend cette rare science ?
A l’école du bon Dieu lui-même, qui tous les jours et à tous les instants est offensé par Ses pauvres créatures, les endure
avec amour, ne les punit que très rarement, et continue en paix à leur donner la vie et le pain de chaque jour, ainsi
que les grâces nécessaires au salut.
Parlez-nous encore de cette bonne école du bon Dieu ?
Saint Cyprien dit que Dieu en aimant et pratiquant la patience vis-à-vis de nous, nous apprend à la pratiquer vis-à-vis du
prochain, vis-à-vis de toute sorte de choses : Diligenda res homini quoe Deo chara est.
Mais pourtant l’Ecriture ne nous parle-t-elle pas de la colère de Dieu ?
Oui, mais c’est là une expression figurée ; Dieu n’est pas susceptible de la colère proprement dite ; ce mot dans
l’Ecriture ne signifie rien autre chose que l’acte très juste par lequel le bon Dieu punit le péché ; Dieu le punit sans colère,
mais seulement avec justice.
Quels sont les avantages de la patience chrétienne ?
Ils sont innombrables ; la patience efface les péchés, prévient les peines du Purgatoire, nous fait les imitateurs de Notre
Seigneur et des saints, et rend plus éclatante en nous l’image et la ressemblance de Dieu.

V - La curiosité. L’avarice

LEÇON 1 La curiosité
Qu’est-ce que la curiosité ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord définir le mot avant d’arriver à la chose.
Que veut donc dire le mot curiosité ?
Il est formé :
1° du mot latin cura d’où nous avons fait cure (sollicitude, empressement) mot tiré lui-même du radical primitif er ayant le
sens de creuser ;
2° du suffixe osus, d’où curi-osus : curieux ;
3° enfin de la désinence itas formée du verbe ire : aller, d’où curi-os-itas curiosité.
Et ainsi la curiosité ?
La curiosité est un mouvement (itas), qui nous porte (os) à creuser (cur), à chercher, à pénétrer, à savoir.
Mais ce mouvement est-il donc mauvais ?
Distinguons : Dieu nous a donné le désir de savoir, et ce désir est louable quand il se porte vers le vrai, vers le bien ; il
devient fautif quand il se porte vers les choses fausses mauvaises, vaines, et dès lors périlleuses, défendues.
Faut-il conclure de là que le mal n’est autre chose que l’abus d’un bien ?
Assurément, et cette conclusion est absolument vraie. Tout bien vient de Dieu, tout abus du bien, tout mal vient de nous.

LEÇON 2 La curiosité vicieuse
En quoi consiste le vice de la curiosité ?
Ce vice étant l’abus du désir de savoir, consiste à vouloir voir ou connaître ce qui ne saurait nous faire du bien, ce que la
volonté de Dieu ne nous permet pas de chercher.
D’où vient ce désir déréglé de voir ou de connaître ?
Il a sa source dans l’une des trois concupiscences, et il est leur serviteur toujours, leur esclave souvent.
Comment pourrait-on l’appeler ?
On pourrait l’appeler le procureur des concupiscences, car il est toujours employé à les servir et à chercher pour elles
des satisfactions.
Est-ce un procureur bien actif ?
Il est malheureusement d’une activité prodigieuse ; le ciel, la terre, l’enfer même, forment le vaste champ dans lequel il
peut exercer ses formidables recherches.
Est-il toujours également méchant ?
Non, souvent il se contente de nous amuser, de nous faire perdre le temps ; mais il est des circonstances où il fait certainement perdre les âmes, et les jette dans le péché mortel.

LEÇON 3 Deux sortes de curiosités : curiosité des sens
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Comment distinguez-vous les deux sortes de curiosités ?
L’homme est corps et âme, et il y a une curiosité de voir, s’exerçant par les sens extérieurs, et une curiosité de savoir,
s’exerçant principalement par l’esprit.
Quel est le danger de la curiosité de voir ?
Tous les objets extérieurs peuvent devenir matière à curiosité, et dès lors qu’on les cherche par un mouvement contraire
à la volonté de Dieu, ce mouvement étant déjà coupable en lui-même, devient presque toujours la cause d’une faute
nouvelle, plus grande que la première.
Exemple ?
Eve ayant entendu le langage de Satan, voulut voir le fruit défendu : elle le regarda, il lui plut : elle désira en goûter, elle
en goûta... Nous savons le reste.
La curiosité ne s’exerce-t-elle que par la vue ?
Non, elle attire à son service tous nos sens, ainsi il y a la curiosité d’entendre, de sentir, de goûter, de toucher, et cette
dernière est des plus funestes.
Alors, il n’est rien dont la curiosité ne puisse abuser ?
Rien absolument. C’est pourquoi la Sainte Ecriture dit : «Les créatures de Dieu sont devenues un sujet de tentation aux
hommes, et un filet où se sont pris les pieds des insensés ( Sap XVI, 11)».

LEÇON 4 Curiosité de l’esprit
Qu’est-ce que la curiosité de l’esprit ?
C’est un désir déréglé de savoir.
En quoi consiste ce dérèglement ?
En ce que nous cherchons à savoir des choses coupables, ou des choses indifférentes, même des choses bonnes, par
des moyens coupables.
Qu’appelez-vous des choses coupables ?
Ce que l’Ecriture nomme la science du mal : ce qui a lieu quand on cherche à connaître le mal afin de pouvoir le commettre.
Mais est-il possible de chercher à connaître le bien par des moyens coupables ?
Hélas ! c’est possible ; et il n’est pas rare de voir des hommes et aussi des femmes, chercher à connaître, par exemple,
des maladies et des remèdes aux maladies, par des voies qui ne sont pas selon Dieu.
Exemple ?
Quand on s’adresse aux devins, aux magnétiseurs, à tous ces malheureux charlatans et même aux démons, qui sont
toujours très empressés à exciter et à favoriser les curiosités dont ils tirent un si grand profit pour la perte des âmes.

LEÇON 5 Remèdes à la curiosité
La curiosité est-elle guérissable ?
Oui, assurément : car il n’est aucun mal en nous qui n’ait son remède en Dieu.
Comment donc échapperons-nous à la curiosité ?
En donnant à nos désirs de voir et de savoir la direction vraie, en les soumettant à la volonté de Dieu, et en prenant les
moyens que Dieu nous a donnés pour arriver au vrai.
Quels sont ces moyens ?
Dieu les a déposés dans son Eglise, et le premier de tous c’est la foi que l’Eglise nous enseigne.
Comment la foi nous guérit-elle de la curiosité ?
En ce qu’elle nous enseigne tout ce qu’il nous importe réellement de savoir.
Mais si nous avions des désirs de savoir dont nous n’ayons pas encore trouvé la satisfaction ?
Il faut les faire connaître aux pasteurs de l’Eglise, et leur demander l’instruction dont nous avons besoin. Combien les
fidèles gagneraient de toute manière si jamais ils ne laissaient se perdre les désirs de savoir que Dieu Lui-même leur
inspire, afin qu’ils grandissent en la connaissance de Dieu, de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, des Saints et aussi
d’eux-mêmes

LEÇON 6 L’avarice
Qu’est-ce que l’avarice ?
C’est l’amour de l’or et de l’argent monnayés, libido habendi pecuniam, dit saint Augustin.
Cet amour est-il coupable ?
Oui, assurément ; car Dieu nous a donné la faculté d’aimer, uniquement pour L’aimer Lui, notre souverain bien, et pour
aimer notre prochain en lui souhaitant de jouir avec nous de ce souverain bien qui est Dieu.
Que fait donc l’avare de cette puissance d’aimer ?
Il la ravit à Dieu et au prochain, et la donne à un vil métal.
Mais pourquoi dites-vous que l’avarice est l’amour de l’or et de l’argent monnayés ?
Parce que l’avare ne juge ces métaux dignes de son amour que quand ils ont la forme voulue de la monnaie.
Et pourquoi l’avare aime-t-il ainsi l’or et l’argent ?
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Uniquement pour la passion de les avoir, et de les avoir en la plus grande quantité possible.

LEÇON 7 Ce que la Sainte Ecriture nous enseigne sur l’avarice
Que lisons-nous dans l’Ecriture au sujet de l’avarice?
Nous lisons dans l’Ecclésiastique : «Il n’est rien de plus scélérat qu’un avare ; rien de plus inique que l’amour de l’argent;
l’avare vendrait jusqu’à son âme, car il s’est dépouillé tout vivant de ses propres entrailles (Eccli X, 9, 10)».
Quel est l’enseignement de saint Paul à ce sujet ?
Saint Paul met toujours l’avarice au nombre des plus grands péchés, et deux fois dans ses Epîtres il dit que l’avarice est
une idolâtrie (Eph V, 5 ; Col III, 5).
Comment l’avarice est-elle donc une idolâtrie ?
En ce que l’idolâtre adore l’or et l’argent dans les idoles, et l’avare dans ses écus ; en ce que l’idolâtre met sa confiance
dans ses idoles, et l’avare dans son trésor.
Montrez-nous l’avare pratiquant ce genre d’idolâtrie ?
Le païen adore son idole comme son Dieu, et l’avare garde ses écus comme une chose sacrée ; il les conserve avec le
plus grand soin, il se délecte à les voir, à les compter, à les recompter, il n’ose en retirer même pour son besoin, il aime
mieux s’imposer des privations que de faire subir à son trésor la moindre diminution, montrant par-là que son or lui est
plus cher que tout.
Que signifie cette parole que l’avare vendrait jusqu’à son âme ?
Elle signifie que l’avare sacrifie tout, son bien-être temporel et son salut éternel, à l’amour de son trésor.

LEÇON 8 Les effets de l’avarice
Quels sont les effets de l’avarice ?
L’avare pèche à la fois contre Dieu, contre lui-même et contre le prochain.
En quoi l’avare offense-t-il le bon Dieu ?
En ce qu’il Lui préfère son or et son argent, ce qui est un outrage très sensible à la divine bonté, qui se voit ainsi délaissée
pour l’amour d’une chétive créature.
En quoi l’avare pèche-t-il contre lui-même ?
En ce qu’il se prive de son vrai bien qui est l’amour de Dieu pour se donner à son argent qui est absolument impuissant
à le rendre heureux, et qui tout au contraire le rend d’autant plus malheureux qu’il lui est plus attaché.
Comment l’avare pèche-t-il envers le prochain ?
D’abord parce qu’il ne l’aime pas, ensuite parce qu’il ne le secourt pas dans ses besoins comme la charité le commande.
L’avarice n’est-elle point la cause de bien des péchés ?
Elle est la cause d’une infinité de maux : c’est à elle qu’il faut attribuer le plus souvent les vois, les injustices de toute
sorte, les meurtres, les empoisonnements, la stérilité de bien des mariages, etc. ; car, dit saint Jean Chrysostome,
l’avare voudrait exister seul au monde, afin de posséder tout.

LEÇON 9 Les sept filles de l’avarice
Quelles sont les filles de l’avarice ?
Indigne mère, l’avarice enfante sept indignes filles, que saint Grégoire appel-le: la trahison, la fraude, la tromperie, le
parjure, l’inquiétude, la violence et la dureté du coeur.
Dites-nous un mot de chacune de ces indignes filles ?
La trahison consiste à manifester injustement les secrets, du prochain, en vue d’attirer à soi un profit d’argent : exemple,
Judas vendant Notre Seigneur.
La fraude a lieu quand on emploie des moyens habilement imaginés pour faire tort au prochain et se procurer à soimême
un avantage.
La tromperie n’est autre chose que le mensonge ou l’équivoque en vue de tromper le prochain.
Le parjure consiste à employer le serment pour confirmer la tromperie.
L’inquiétude est l’état d’une âme qui craint toujours de manquer du nécessaire pour la vie présente.
La violence consiste à abuser de son pouvoir ou de sa force pour opprimer son prochain et satisfaire sa propre cupidité.
Enfin la dureté du coeur fait que l’avare est tellement de tout coeur à son trésor, qu’il est devenu insensible aux besoins
des pauvres, et ne fait rien pour les soulager.

LEÇON 10 Les remèdes de l’avarice
L’avarice est-elle guérissable ?
Oui, car tout est possible à Dieu ; mais il faut convenir que l’on voit bien rarement des cas de guérison de ce vice funeste.
Et pourquoi est-il si difficilement guérissable ?
Pour plusieurs raisons : la première, c’est que l’avare ne veut jamais croire qu’il fait mal en aimant son argent. Un jour, il
nous semblait avoir à retirer une âme de l’avarice, nous dîmes un mot, et aussitôt la personne se mit à pleurer à chau38
des larmes en nous disant : Il faudra donc tout laisser perdre ! Ce fut fini ; elle ne laissa perdre ni son argent ni son avarice.
Pourquoi encore ?
Une seconde raison, c’est que ce vice ne fait que se fortifier à mesure que l’on avance en âge ; et plus il se fortifie, plus il
rend sourd à tous les avertissements,
Et encore ?
Troisième raison, parce que les avares, tant avares soient-ils, ne se confessent jamais de ce péché-là, et c’est chose
épouvantable.
Que nous enseigne Notre-Seigneur pour nous détourner de ce vice ?
Il nous enseigne à aimer le bon Dieu par-dessus tout ; Il nous enseigne à mettre notre trésor et notre coeur dans le ciel, à
être pauvre en l’esprit, à aimer les pauvres et à leur faire la charité selon tout notre pouvoir.

VI - La gourmandise

LEÇON 1 Nature de la gourmandise
Qu’est-ce que la gourmandise ?
C’est une recherche désordonnée du plaisir dans le boire et le manger.
Y a-t-il donc du plaisir à boire et à manger ?
Oui, il y a là un plaisir naturel provenant de la satisfaction d’un besoin.
D’où vient ce plaisir ?
De Dieu lui-même notre Créateur qui a voulu par-là nous porter à prendre la nourriture qui nous est nécessaire.
Mais alors pourquoi appelez-vous désordonnée la recherche de ce plaisir ?
Cette recherche est légitime quand elle nous fait rechercher la nourriture, pour notre besoin, mais elle devient désordonnée
quand, dépassant les limites du besoin, elle nous fait rechercher le plaisir pour le plaisir.
En quoi consiste ce désordre ?
En ce qu’on recherche alors le plaisir comme une fin, alors qu’il nous a été donné seulement comme un moyen.

LEÇON 2 Origine de la gourmandise
Quelle est l’origine de ce vice ?
Il remonte au premier péché commis par Adam et Eve dans le paradis terrestre.
Il y eut donc de la gourmandise dans leur désobéissance ?
Oui, car ayant vu que le fruit défendu était beau, ils jugèrent qu’il serait agréable d’en manger, et ils en mangèrent pour
le plaisir, ce qui est la gourmandise toute pure.
Ce péché-là eut donc des suites en leurs enfants ?
Oui, la recherche du plaisir, qui fut dans eux un acte, devient pour leurs enfants une inclination vicieuse, faisant partie du
triste héritage qu’ils nous ont laissé sous le nom de péché originel.
La gourmandise nous touche donc de bien près ?
De si près, hélas ! que nous avons bien de la peine à nous en déprendre, et que les plus parfaits ont à se tenir en garde
contre ses inspirations funestes.
Qu’y a-t-il en elle de plus dangereux ?
C’est qu’il nous est très difficile de savoir où finit le besoin, et où commence la recherche du plaisir pour lui-même.

LEÇON 3 Les cinq actes de la gourmandise
Quels sont les actes de la gourmandise ?
Il y en a cinq : le premier consiste à devancer l’heure du repas afin de goûter plus tôt le plaisir de manger.
Et le second ?
Le second consiste à faire des dépenses considérables pour se procurer ce qui donnera plus de plaisir.
Et le troisième ?
Il consiste à manger trop tels ces anciens Romains qui après un bon repas se faisaient vomir afin d’avoir le plaisir de
recommencer leur repas.
Et le quatrième ?
Le quatrième consiste à se jeter sur la nourriture avec une avidité déraisonnable ; c’est alors la gloutonnerie, la voracité.
Et le cinquième ?
Il consiste dans l’étude attentive des mets, dans une recherche savante de ce qui peut le mieux flatter le palais, et procurer
un plaisir plus délicat.

LEÇON 4 Les cinq filles de la gourmandise.
La gourmandise est-elle un vice bien funeste ?
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Elle a les suites les plus malheureuses : l’homme qui se livre à ce vice peut y perdre sa santé, ses biens, son esprit, sa
vertu et sa réputation.
La gourmandise n’est-elle point la mère de beaucoup d’autres vices ?
Elle a ses filles, et les saints docteurs lui en comptent cinq, qu’ils appellent la vaine joie, la bouffonnerie, l’impureté, la
loquacité et la stupidité.
Dites-nous un mot de chacune de ces filles ?
La vaine joie est celle qui est prise contre toute raison, de choses qui par elles-mêmes n’ont rien de vraiment réjouissant
;
la bouffonnerie est la recherche immodérée des jeux, des plaisanteries et de tout ce qui peut exciter le rire chez les
autres ;
l’impureté désigne les actes, les paroles, les mouvements déshonnêtes qui sont trop souvent la conséquence de la
gourmandise ;
la loquacité se montre quand l’homme, qui a trop mangé ou trop bu, parle sans discernement, révèle tout ce qu’il devrait
taire, et manque à la réserve qu’il devrait garder ;
enfin la stupidité consiste en ce que l’homme a perdu la facilité d’élever son esprit aux choses de Dieu et ne peut même
plus s’appliquer utilement à tout ce qui demande de la réflexion.
Voilà ce que sont les indignes filles de cette indigne mère qui se nomme la gourmandise.

LEÇON 5 Les remèdes à la gourmandise
Quels sont les remèdes à la gourmandise ?
Le premier de tous est la sobriété, vertu qui consiste à user avec modération du boire et du manger, et à se tenir en
deçà du besoin plutôt que d’aller au delà.
Comment peut-on utilement pratiquer encore la sobriété ?
En ne prenant rien entre ses repas, et en les faisant toujours précéder du benedicite et suivre des grâces : car la prière
nous rappelant le souvenir de Dieu et de Sa sainte volonté nous préserve du péril de la gourmandise.
Y a-t-il des circonstances où il soit plus nécessaire de garder la sobriété?
Oui, il y a des jours de jeûne et d’abstinence prescrits par l’Eglise.
La sobriété n’a-t-elle pas de grands avantages ?
Assurément, car elle est fort utile à la santé du corps, plus utile encore à la pureté de l’âme et à la vivacité de l’esprit.
Quel moyen nous enseignerez-vous encore d’éviter la gourmandise ?
Il nous sera bon de méditer le jeûne de Notre-Seigneur durant quarante jours, et de considérer que tous les saints ont
été des hommes mortifiés, ennemis du plaisir et surtout du plaisir de manger. Imitons les saints afin d’aller au Paradis, et
fuyons l’exemple d’Adam et d’Eve qui pour le plaisir de manger perdirent leur paradis.

VII - La paresse

LEÇON 1 La paresse
Qu’est-ce que la paresse ?
C’est l’amour déréglé du repos, la recherche du plaisir de ne rien faire.
Est-ce là la paresse un des péchés capitaux ?
Non, car en ce sens la paresse est un vice opposé en quelque sorte à toutes les vertus, tandis que comme pêché capital
la paresse est opposée à une seule vertu.
Laquelle donc ?
La divine charité, laquelle nous porte à aimer Dieu, et à faire que tout ce qui est nous travaille à sa gloire et à notre salut.
Comment définit-on la paresse péché capital ?
La paresse est le manque de zèle pour notre bien spirituel c’est l’indifférence, l’insouciance vis-à-vis du bien intérieur ;
c’est le mépris du bien de Dieu, autant qu’il est ou doit être en nous.
Serait-ce donc la même chose que la haine de Dieu ?
Non, car la haine nous tourne contre le bien qui est en Dieu, tandis que la paresse consiste à ne vouloir pas le bien qu’il
nous est commandé de faire pour Dieu et pour nous conduire à Dieu.

LEÇON 2 Comment la paresse est opposée à la charité
Comment la Paresse est-elle en contradiction avec la charité ?
La charité a pour effet la joie de l’âme en Dieu et en tout ce qui mène à Dieu ; la paresse au contraire nous rend tristes
vis-à-vis du bien spirituel en tant qu’il est un bien divin.
Comment encore ?
La charité, étant la vie même de l’âme, nous rend saintement affamés et altérés de la justice, selon la parole de Notre
Seigneur (Mat V, 6), tandis que la paresse ne produit en nous que le dégoût du bien, l’indifférence pour l’avancement de
l’âme dans la voie du salut.
D’où proviennent ce dégoût et cette indifférence ?
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D’un amour contraire à la charité, à savoir de l’amour désordonné des créatures, dans lesquelles le coeur prend un plaisir
tel qu’il ne saurait plus goûter la douceur de Dieu.
Quel est le signe le plus ordinaire de cet amour déréglé ?
C’est l’état qu’on nomme la tiédeur, état que Dieu déteste grandement.
Dieu nous a-t-il donc manifesté ce qu’il pense d’un pareil état ?
Oui, dans l’Apocalypse, Notre-Seigneur dit à un paresseux :«Je connais tes oeuvres, Je sais que tu n’es ni froid ni
chaud. Que n’es-tu ou froid ou chaud ! Mais parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni chaud, je vais te vomir de m a
bouche ! ( Apoc III, 15-16)».

LEÇON 3 Remèdes à la paresse
La paresse est-elle guérissable ?
La paresse est un vice difficile à guérir, surtout quand il a duré longtemps dans une âme ; cependant, Dieu aidant, il est
guérissable comme toutes les autres maladies spirituelles.
Quels sont les moyens les plus salutaires à employer pour cette guérison ?
Le premier de tous est de veiller à ne pas perdre le temps, un temps si précieux que Dieu nous donne avec mesure pour
mériter un bonheur sans mesure.
Et comment faut-il employer son temps ?
Au travail, quel qu’il soit ; car l’habitude du travail est fort salutaire pour ramener l’âme aux sages pensées et par suite à
une vie louable.
Donnez-nous encore quelque moyen de guérir la paresse ?
Rien n’est plus salutaire que de se rappeler la présence de Dieu, la pensée de la mort, du jugement, de l’enfer.
Et enfin ?
Les exemples de Notre-Seigneur et des saints qui tous ont si vaillamment travaillé pour Dieu, pour I’Eglise, pour le salut
de leur âme et de toutes les âmes.
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Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires. Empty Re: Sacrements - Se Tenir Prêt par des Confessions Fréquentes et Hebdomadaires.

Message par Her Lun 31 Jan - 23:18

Prêtre Dax - Confession Générale.doc (Partie 1).

Pour vous bien confesser

Beaucoup de Confessions sont nulles, ou du moins stériles, parce qu'on y dit des banalités, des aveux passe-partout, en tout cas, pas ce qu'il faudrait dire...
Ce petit livret voudrait vous aider à faire des Confessions sincères, complètes, purifiantes, pacifiantes et sanctifiantes, qui vous donnent la paix du coeur ici-bas, et qui vous ouvrent ensuite la porte du Ciel.
Beaucoup de chrétiens ignorent la nomenclature même de tous les péchés qu'ils sont constamment exposés à faire, et qu'ils font, et, à force de ne plus s'examiner en détail à la lumière d'une vraie doctrine morale, ils finissent par ne plus se trouver coupables d'aucun péché, si ce n'est de quelques menues peccadilles, ce qui est le comble de la cécité spirituelle. Peut-être le présent fascicule apportera-t-il un peu de lucidité aux âmes qui désirent la lumière ?
Avoir une conscience entièrement purifiée pour de vrai, n'est-ce pas une grâce inappréciable ?
Le Ciel ne sera pas peuplé de justes mais de pécheurs justifiés, purifiés et pardonnés.
Prenez donc le temps de lire attentivement ce livret, soit chez vous, soit à l'église, vous pouvez en retirer une grande paix et il aura atteint son but.

Mode d'emploi : comment utiliser ce livret ?
Ce livret n’est destiné à ne servir qu'une fois, pour une seule Confession.
N'y mettez pas votre nom, il doit rester anonyme en raison même de sa destination.
Pendant que vous le parcourez pour faire votre examen de conscience, soit chez vous, soit à l'église, cochez d'une petite croix chaque péché que vous voulez accuser au Confessionnal : ainsi, pour vous confesser, vous n'aurez qu'à lire, et aucun effort de mémoire ne vous sera nécessaire, aucun risque d'oublier un péché.

Après la Confession, vous brûlerez ce livret et vous en demanderez un neuf à votre Confesseur qui vous en remettra un autre pour votre Confession suivante. Et cela vous évitera la tentation d'utiliser un examen tout fait d'avance, ce qui serait une solution de paresse et de routine ; d'autant que vous n'aurez pas nécessairement à accuser la prochaine fois les mêmes péchés que cette fois-ci.

Dans l'accusation de vos péchés, lisez simplement le texte qui est écrit ; de cette manière, vous serez précis, concis, et suffisamment bref. Vous n'avez pas à faire des commentaires, ni un exposé de spiritualité, vous êtes là pour dire, non pas ce qu'il faudrait faire ou ce que vous auriez dû faire, mais ce que vous avez fait ou pas fait : c'est au Confesseur de vous dire le reste.
Toutefois, vous pouvez, et même vous devez si cela vous est nécessaire, poser des questions au Confesseur, soit au cours de l'énumération de vos péchés, soit quand vous avez fini de les dire. Le Confesseur n'est pas là seulement pour vous pardonner, mais aussi pour vous éclairer.
Une très bonne Confession, dit Saint Jean Chrysostome, équivaut, pour la purification de l'âme, à un nouveau Baptême. Elle peut donc vous obtenir non seulement le pardon de vos péchés, mais encore la remise d'une partie des peines du Purgatoire. Et quand nous savons, d'après Saint Thomas, qu'une heure de Purgatoire est infiniment plus insupportable que tout une vie de souffrances ici-bas... alors, quelle légèreté d'esprit de ne pas tout faire, pendant qu'il est temps, pour abréger au maximum ce temps de terrible expiation qui nous attend dans l'autre monde !
Avant d'aller au Confessionnal, à genoux devant le Tabernacle ou devant une statue de la Vierge Marie, dites avec une piété filiale la prière suivante :
« Mère sainte et toute pure, moi, pécheur et votre enfant, je viens à vous avant d'aller à Jésus et à son prêtre demander le pardon de mes fautes.
« Je voudrais recevoir le Sacrement de Miséricorde plus dignement, avec plus de sincérité que d'ordinaire.
« O ma Mère Marie, faites que ma Confession soit vraiment purifiante, qu'elle me dégage de mes servitudes et me libère de mes entraves. Pour cela, daignez m'obtenir à moi, votre enfant, la grâce de la lumière, pour voir nettement, pour apprécier justement, loyalement et sans scrupule, la grâce de me sentir pécheur, indigne mais sans découragement et sans dépit, la grâce du courage humble pour avouer sans détours au prêtre qui ne sait pas, devant votre Fils qui sait tout.
« Je me suis si peu gêné pour le peiner, j'accepte maintenant la gêne de l'aveu pour réparer.
« A vous, l'Immaculée, qui connaissez la douleur attristée de Jésus sur mes offenses et mes négligences, telles et telles surtout, faites naître en moi le repentir qu'Il attend de mon coeur.
« Tout cela dans la paix, je vous prie, ma Mère.
Ainsi soit-il. »

Puis vous allez au Confessionnal. Pour répondre à la sagesse de l’Eglise, suivez le schéma du Rituel de la Confession qu'elle a établi depuis des siècles, et que votre Catéchisme vous a appris.
Voici donc une bonne manière de vous confesser :

Au, nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
Bénissez-moi, mon Père, parce que j'ai péché.

Je confesse à Dieu tout-puissant, à la bienheureuse Marie toujours vierge, à saint Michel archange, à saint Jean-Baptiste, aux saints apôtres Pierre et Paul, à tous les saints, et à vous, mon Père, que j'ai beaucoup péché, par pensée, par paroles, par action et par omission.
Mon Père, je ne me suis pas confessé depuis...
J'ai fait (ou je n'ai pas fait) ma pénitence.
Mon Père, voici mes péchés.
Pendant que vous faites ce signe de Croix, le prêtre vous bénit en disant :
« Que le Seigneur soit dans votre coeur et sur vos lèvres afin que vous confessiez dignement et correctement tous vos péchés. "


1er COMMANDEMENT.

La Prière :
- Je ne prie jamais, ou pas beaucoup.
- Je ne fais pas régulièrement mes prières du matin et du soir.
- Je dis seulement une petite formule de prière très courte.
- Je ne prie qu'en me déshabillant, ou en faisant autre chose, sans respect, sans attention, la radio allumée.
- Je ne sais plus les prières du Catéchisme, et je ne fais rien pour les réapprendre.
- Je ne prie jamais à genoux,
- Je fais mal les génuflexions.
- Je fais les signes de Croix sans piété.
- Je ne fais pas des actes d'adoration à Dieu.
- Je ne remercie pas Dieu de tout ce qu'il me fait.
- Je ne prie pas devant les tentations (quand j’ai une envie mauvaise).
- Je ne fais rien pour mettre la prière en famille.
- Je ne dis jamais les Angelus.
- Je ne dis jamais de Chapelet, ou je ne le dis qu'au lit.

Mon instruction religieuse :
- Je ne cherche pas à m'instruire sur ma Religion.
- Je ne fais pas de lectures religieuses.
- Je n'écoute pas attentivement les sermons ; je n'y réfléchis pas pendant la semaine.
- Je trouve les prédications trop longues, au lieu de penser à ce qu'elles contiennent.
- Je critique et conteste ce qu'on m'enseigne

La Vertu de FOI :
- Je n'ai pas une Foi très convaincue, et j e ne cherche pas à la fortifier.
- Je crois facilement que toutes les religions sont valables.
- J'ai douté volontairement de quelque vérité religieuse (dites lesquelles).
- J'ai exposé ma Foi dans des lectures hostiles ou équivoques.
- J'ai participé à des conversations où on critiquait la Religion.
- J'ai fréquenté sans nécessité des personnes sans Religion ou hostiles à la Foi catholique.
- Je n'ose pas prendre la défense de la Religion quand elle est attaquée devant moi.
- J'ai pris part à des actes de superstition : j'ai consulté des sorciers, des guérisseurs, des tireuses de cartes ou des diseuses de bonne aventure.
- J'ai assisté à des séances de tables tournantes, de spiritisme, d'hypnotisme, porté sur moi ou sur ma voiture des objets "porte-bonheur"
- J'ai donné suite, sans demander conseil, à des "chaînes de solidarité".
- Je "touche du bois" pour être préservé d'un malheur.
- J'ai honte de montrer ma Foi, de faire en public des gestes de piété, des signes de Croix, des génuflexions (péché de respect humain), de porter ostensiblement des objets pieux (médailles, croix, chapelet... ), de prier à haute voix en public.
- Je suis inscrit à une secte anti-catholique.
- J'ai reçu chez moi des adeptes d'une secte, et j'ai discuté inutilement avec eux, mettant ainsi ma Foi en danger.

La Vertu d’ESPERANCE :
- Je n'ai pas suffisamment le souci de mon salut éternel.
- Je suis trop attaché aux biens de la terre, et je ne pense pas beaucoup au Ciel.
- Je ne crois pas à la résurrection de mon corps
- Je ne redoute pas l'Enfer, je pense qu'il n'est pas possible pour moi.
- J'abuse de la patience et de la bonté de Dieu pour pécher et rester dans le péché sans crainte de me damner (péché de présomption).
- Je n'ai pas le souci d'abréger mon Purgatoire.
- J'ai manqué de confiance en Dieu dans les difficultés.
- Je n'ai pas suffisamment recouru à la prière quand j'avais des soucis.
- J'ai dit ou pensé que la prière est inutile parce que je n'étais pas exaucé tout de suite.
- J'ai murmuré contre Dieu quand j'étais éprouvé, en pensant que je ne méritais pas de telles épreuves.
- J'ai trop présumé de mes propres forces pour m'exposer au péché, me croyant assez fort pour résister à la tentation, et sans tenir compte des avertissements de l’Eglise (péché de témérité).
- Je me suis découragé après le péché ou j'ai eu du dépit, j'ai pensé que Dieu ne pouvait pas me pardonner, ou que mes efforts étaient inutiles (péché de découragement).

La Vertu de CHARITE :
- Dieu n'occupe pas beaucoup de place dans mon esprit et dans ma vie.
- Je préfère des créatures à Dieu Lui-même et je Le délaisse souvent pour leur faire plaisir.
- Je ne suis pas attentif à la présence de Dieu dans ma vie.
- Je n'offre pas à Dieu mon travail, mes joies, mes peines. .
- Je ne m'efforce pas de voir Dieu dans les événements, je ne crois pas à sa Providence, et je ne sais pas lui rendre grâces.
- Je n'ai pas de charité surnaturelle envers moi-même, je n'ai pas le souci de mon bien spirituel et de ma perfection.
- Je crois que la Morale naturelle est suffisante, et que les vertus surnaturelles ne sont pas nécessaires au Salut.
- Je n'aime pas assez les autres je ne fais pas assez d'efforts pour les comprendre, les aider, les encourager.
- Je n'ai pas le souci du Salut des autres et ne cherche pas à leur faire du bien.
- Je ne prie pas pour les personnes que je n'aime pas.
- Je garde rancune, et je ne cherche pas à me réconcilier après des fâcheries.
- J'ai communié avec de l'animosité contre quelqu'un.
- Je ne suis pas assez reconnaissant envers ceux qui me font du bien.
- Je ne prie pas assez pour les défunts, et spécialement pour ceux qui m'ont fait du bien.

Mes Confessions :
- Je néglige de me confesser souvent.
- Je ne prépare pas suffisamment mes confessions, et, je les fais légères en quelques mots banals et passe-partout.
- J'ai fait des Confessions incomplètes par manque de sincérité.
- Je n'ai pas un sincère repentir de mes fautes, je ne demande pas à Dieu la grâce de l'avoir.
- Je n'ai pas la volonté de me corriger de certains de mes défauts.
- Je n'ai pas fait correctement la pénitence que le prêtre m'avait donnée dans une de mes Confessions précédentes.
- Je n'ai pas la douleur de voir Dieu tant offensé dans le monde.

La Sainte Eucharistie :
- J’assiste à la Messe sans attention, je m'y tiens mal.
- Je n’y participe pas correctement, je ne réponds pas aux prières du prêtre à haute voix et avec l’effort convenable.
- Je n'écoute pas les lectures.
- Je suis distrait ou je dors pendant les sermons.
- Je suis négligent pour arriver avant le commencement des Offices.
- Je m'attarde devant l'église au lieu de rentrer avant la Messe.
- Je ne suis pas attentif à respecter le silence à proximité de l'église pour aider la prière de ceux qui sont entrés.
- A la fin de la Messe, je sors avant que le prêtre ait quitté l'autel.
- Après la Messe, je critique ce que j'ai vu ou entendu.
- Je ne fais pas d’effort pour assister à la Messe en semaine.
- Je suis venu à l'église en tenue immodeste ou provoquante.
- Je m'habille trop vulgairement pour venir à la Messe, au lieu de me mettre en tenue de cérémonie comme le mérite le Saint-Sacrifice.
- J'ai négligé les Offices autres que la Messe (Vêpres, Chapelets, Cérémonies du soir, etc... . )
- Je n'ai pas fait mon possible pour favoriser à mes proches l'assistance aux Offices, et pour qu'ils puissent y arriver à l'heure.
- J'ai été porter les autres aux Offices, et je n'ai pas daigné entrer dans l'église.
- Je suis quelquefois entré dans une église par besoin, sans même y faire une prière et une adoration.
- Je communie trop rarement.
- Je ne crois pas avec assez de force à la présence réelle.
- J'ai communié sans être en état de grâce consciemment.
- J'ai communié sans respecter intégralement les règles du Jeûne eucharistique.
- Après mes Communions, je ne me recueille pas dans une profonde Action de grâces.
- Dans la journée, je ne repense pas à ma Communion du matin pour en garder les fruits.
- Je ne fais jamais de visite au Saint-Sacrement même quand je passe à côté de l'église ou que je vais au cimetière.
- Quand je passe sur la route devant l'église, je ne fais pas un salut, ni un signe de Croix, en pensant à Notre-Seigneur qui est au Tabernacle.
- Je critique facilement les personnes qui communient souvent, sous prétexte qu'elles ne paraissent pas meilleures que les autres.

Les Sacramentaux :
- Je traite sans respect des choses bénites : eau bénite, médailles, cierges, laurier béni, images pieuses, reliques, etc...
- Je regarde avec indifférence les bénédictions rituelles de l’Eglise : maisons, véhicules, animaux, malades...
- J'attache à toutes ces choses une crédulité excessive et superstitieuse en leur attribuant une efficacité magique.
- Je me suis moqué des manifestations diaboliques et des Exorcismes.
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Message par Her Lun 31 Jan - 23:19

Prêtre Dax - Confession Générale.doc (Partie 2).

2ème COMMANDEMENT.

Dans des excès de colère, j'ai profané le Saint Nom de Dieu :
- J'ai été injurieux sur la Religion, sur les prêtres, les Sacrements, la piété des autres.
- Je prononce facilement des jurons, des mots grossiers, orduriers, indignes de lèvres chrétiennes et je ne cherche pas à m'en corriger. .
- J'ai fait des serments sur des choses futiles, en disant légèrement "je le jure".
- J'ai juré pour soutenir un mensonge (parjure).
- J'ai porté de faux témoignages devant la police, devant les tribunaux ou devant mes supérieurs.
- J'ai refusé de témoigner quand je l'aurais pu, par exemple devant un accident.
- J'ai fait des voeux ou des promesses que je n'ai pas tenus.
- J'ai traité irrespectueusement (en paroles ou en actes) des personnes ou des objets consacrés (sacrilège).


3éme COMMANDEMENT.

La Messe dominicale :
- J'ai manqué la Messe le dimanche sans excuse grave (dites combien de fois).
- J'ai été cause que d'autres l'ont manquée (dites combien de personnes et combien de fois).
- Je suis arrivé en retard (à quel moment et combien de fois) par ma faute.
- Je me suis dissipé pendant la Messe et j’ai fait dissiper les autres.
- J'ai fréquenté la Messe dominicale du Samedi soir sans que ce soit, pour moi, une nécessité.

Le Repos dominical :
- J’ai travaillé le Dimanche sans nécessité absolue et sans demander l'autorisation au prêtre.
- J'ai fait travailler les autres, ou je les ai laissé travailler alors que j'aurais pu les en dissuader.
- J'ai aidé les autres à travailler le dimanche sans nécessité absolue : je n'ai pas osé refuser par respect humain.
- J'ai exigé que d'autres me fassent un travail le Dimanche, par égoïsme, sans nécessité, j'ai ainsi violé et persécuté leur liberté de conscience.

La sanctification du Jour du Seigneur :
- Je n'ai pas cherché à mettre dans mon Dimanche plus de prières, ni de lectures spirituelles que les autres jours.
- Je n'ai pas aidé mes enfants à faire de leur Dimanche une journée d'instruction religieuse.
- J'ai donné trop de place, le Dimanche, à des loisirs légitimes (sport, pêche, chasse, courses, promenades) au détriment des exercices de piété ou des visites de charité.
- J'ai profané le Dimanche par des divertissements coupables bals, mauvais films, fréquentations malsaines...


4ème COMMANDEMENT.

Ma vie familiale :
- Je n'aime pas assez mes parents, mes beaux-parents, mes grands-parents. Je ne cherche pas à les rendre heureux, je ne les aide pas comme je le devrais matériellement et moralement.
- Je suis dur avec eux, je leur parle sans respect.
- Je désobéis ou j'obéis avec mauvaise humeur.
- J'ai de la haine et de la révolte envers les miens.
- Je les ai injuriés.
- Je les ai frappés.
- Je les ai dénigrés en parlant mal d'eux à des étrangers.
- Je rougis des miens devant les autres, à cause de leurs défauts ou de leur pauvreté.
- Je ne favorise pas la vie religieuse des miens comme je le devrais.
- J'ai tardé à procurer à des malades de ma famille les secours du prêtre.
- Je n'aime pas profondément mon époux (mon épouse).
- Je lui rends la vie pénible par ma faute.
- Je fais des dépenses égoïstes en ne pensant qu'à moi.
- Je suis hautain, capricieux, autoritaire.
- Je ne m'occupe pas assez de mes enfants, je ne leur donne pas assez de temps.
- Je les gâte trop, je suis trop faible dans leur éducation.
- J’ai refusé, sans raison valable, de nourrir mon enfant après sa naissance (faute grave).
- Je me suis opposé à la vocation religieuse d'un enfant, ou je n'ai rien fait pour l'aider.
- Je suis trop dur avec mes enfants, pas assez calme, patient et compréhensif.
- Je ne me soucie pas assez de l'exemple que je leur donne, je ne réfléchis pas au scandale que peut leur donner ma manière de vivre.
- J'ai attendu trop longtemps pour faire baptiser un enfant.
- Je ne parle pas assez de Dieu à mes enfants.
- Je ne prie pas avec eux et devant eux.
- Je ne contrôle pas leur manière de vivre en société, à l'école, aux loisirs.
- Je ne m'inquiète pas assez de leur formation religieuse : je ne collabore pas assez avec le prêtre pour le progrès spirituel de mes enfants. .
- Je laisse à mes enfants trop de liberté pour la radio, la télévision, les lectures, les fréquentations des camarades qui peuvent exposer leur Foi.
- Je les laisse sacrifier leur vie religieuse pour le sport.
- J'ai contrarié l'orientation professionnelle de mes enfants.

Ma vie civique :
- Je n'aime pas ma Patrie, je n'ai pas le souci de la voir revenir à Dieu, je ne prie pas pour son bien.
- Je m’accommode du laïcisme.
- Je décline toute responsabilité politique, et je ne me dévoue pas au bien public quand l'occasion se présente.
- J'ai voté pour des candidats nuisibles au bien religieux de mon pays.
- Quand j'avais le choix pour un bon candidat, je me suis abstenu de voter.
- Je suis inscrit à un groupe politique, syndical ou idéologique nuisible à la Religion (F.M. Communisme, Socialisme, Libre-Pensée, Syndicats Gauchistes, etc..)
- J'ai chassé, j'ai pêché, j'ai conduit des véhicules sans permis, ou sans les formalités administratives requises.
- J'ai violé consciemment quelque loi civile.
- J'ai commis volontairement des infractions au Code de la Route.
- Je ne soutiens pas l’Ecole chrétienne.

- Ma vie professionnelle :
- Je suis dur et autoritaire avec mes employés.
- Je ne favorise pas de mon mieux la vie religieuse de mes employés.
- Je n'ai pas le souci de la tenue matérielle et morale des lieux de travail ; j'y laisse traîner des affiches indécentes.
- Je suis incorrect avec mes patrons.
- Je désobéis à mes patrons.
- J'entretiens le mauvais esprit dans mon groupe de travail.
- Je participe à des activités subversives qui troublent le travail au lieu de chercher la paix sociale.
- Je suis jaloux de mes collègues de travail.
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Message par Her Lun 31 Jan - 23:21

Prêtre Dax - Confession Générale.doc (Partie 3).


5ème COMMANDEMENT.

- Je suis méchant.
- J'ai eu des disputés violentes, des discussions passionnées et autoritaires.
- J'ai donné des coups.
- Je me suis vengé.
- J'ai désiré me venger (sans pouvoir le faire).
- Je garde de la haine, de la rancune.
- J'ai souhaité du mal.
- Je me suis réjoui des épreuves des autres.
- J’ai dit des paroles blessantes avec l'intention de faire de la peine.
- Je ne souhaite pas de bien à ceux qui me sont antipathiques.
- Je suis jaloux du bien qui arrive aux autres.
- Je ne cherche pas à réconforter les malheureux
- Je méprise les autres à cause de leurs défauts.
- Je n'ai pas le souci des mauvais exemples que je donne en étant un chrétien médiocre.
- J'ai scandalisé par des paroles, des conseils, des comportements, des chansons, des livres ou journaux que j'ai prêtés.
- J'ai provoqué des accidents, des blessures ou des morts par imprudence, et j'y suis resté indifférent parce que j'étais "assuré".
- Je me suis attardé à des pensées de suicide.


6 et 9ème C0MMANDEMENTS.

Discipline des sens et Modestie :
- J'ai entretenu dans mon esprit des pensées, des rêveries et des désirs impurs.
- J'ai porté volontairement et inutilement mes regards sur des choses obscènes : affiches, presse, photographies, toilettes immodestes.
- J'ai regardé des films sans tenir compte de la côte morale (cinéma ou télévision).
- J'ai lu des récits inconvenants.
- J'ai laissé traîner sur les tables de la presse indécente.
- J'ai chanté, ou écouté chanter, des chansons indécentes.
- J'ai chanté ou fait jouer de mauvaises chansons en présence d'autres personnes, causant ainsi du scandale.
- Je me suis entretenu inutilement de choses impures.
- J'ai fréquenté les bals et autres lieux de luxure : j'y ai entraîné d'autres personnes.
- J'ai satisfait ma curiosité malsaine, sans nécessité, sur les choses sexuelles.
- J'ai eu des gestes indécents, des familiarités coupables, ou je les ai permises à d'autres sur moi.
- J'ai fait des actes sexuels, seul, avec d'autres (mentionnez s'il s'agit d'une autre personne de votre sexe ou non, mariée ou non, et combien de fois).
- J'ai porté des toilettes qui ne me couvraient pas suffisamment, j'ai eu des attitudes inconvenantes, j'ai négligé le scandale que je causais en étant une occasion de péché.
- Je m’habille trop légèrement pour travailler dans mon milieu familial, par manque de mortification. (Pénitence)

Vie conjugale :
- J'ai manqué à la fidélité conjugale, (adultère) en pensée, en désir, en acte
(très grave) (dans ce dernier cas, combien de fois ? ).
- J’ai cherché à plaire à d'autres qu'à mon conjoint, et recherché leur compagnie.
- J'ai triché avec les lois de la fécondité, acte conjugal inachevé, contraceptifs, préservatifs, actes contre nature, (sodomie)
- J'ai désiré, conseillé, pratiqué, ou participé médicalement à un avortement. (Demandez à votre Confesseur, si vous en avez besoin, de vous éclairer davantage sur la morale conjugale, c'est un point très important pour votre Salut).
- Je cohabite en concubinage.
- Je suis uni seulement à la mairie (c'est à dire que je me suis enchaîné au concubinage). (Demandez alors des conseils à votre Confesseur).
- J'ai refusé le devoir conjugal à mon conjoint sans motif légitime, je ne l'ai accordé qu'avec mauvaise humeur.
- Je n'ai pas proposé le devoir conjugal quand je savais que mon conjoint le désirait.
- J'ai volontairement et indûment limité les naissances dans mon foyer.


7 et 10ème C0MMANDEMENTS.

- J'ai volé (dites quelle valeur, au moins approximativement, ou précisez l'objet volé).
- J'ai gardé des objets trouvés sans les déclarer.
- J'ai gardé des objets empruntés.
- J'ai triché dans un héritage avec mes cohéritiers, j'ai lésé mes héritiers, dans mon testament.
- J'ai trompé dans les marchés ou les transactions
- J'ai triché dans les jeux.
- J'ai extorqué par ruse, injustement, des avantages (salaires, retraites, pensions, subventions).
- J'ai pratiqué le "système D", le "piston" pour me procurer quelque avantage auquel je n'ai pas droit normalement.
- J'ai tardé, par négligence, à payer mes dettes.
- J'ai laissé traîner indûment des notes chez des commerçants.
- J'ai laissé abîmer le bien des voisins par mes bêtes ou mes machines, sans chercher à réparer les dégâts.
- Je me suis servi sans permission préalable et sans gêne du bien des autres.
- J'ai provoqué aux autres des préjudices par exemple en accrochant une voiture, et je n'ai pas révélé mon identité (le tort causé peut être considérable et constitue un péché très grave).
- Je n'ai pas payé le Denier du Culte.
- J'ai refusé d'aider les plus démunis que moi, alors que je l'aurais pu.
- J'ai refusé l'aumône à des pauvres.
- Je ne suis pas généreux pour les quêtes et les bonnes oeuvres.
- Je gaspille l’argent à des choses superflues,
- J’entretiens chez moi un luxe inutile.

Justice sociale :
- Je ne donne pas un juste salaire à mes employés.
- Je n'observe pas la législation sociale concernant le travail.
- J'ai triché dans mon travail et j'ai lésé mon employeur (retard dans les horaires, tricherie pour les visites médicales, grignotage sur le temps de travail, etc..)
- J'ai triché sur les déclarations fiscales et je ne paie pas correctement mes impôts.
- J'ai traduit quelqu'un devant les tribunaux, alors que j'aurais pu l'éviter.
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Message par Her Lun 31 Jan - 23:21

Prêtre Dax - Confession Générale.doc (Partie 4).

8ème C0MMANDEMENT.

Mensonge :
- J'ai menti ou déformé la vérité par vantardise
- ou par intérêt,
- ou pour tenter de me disculper,
- ou pour nuire à quelqu'un.
- J'ai menti à mes supérieurs, à mon conjoint, à mes enfants.
- J'ai fait dire des mensonges à mes enfants.
- J'ai menti à mon Confesseur.

Médisances, Calomnies, Jugements téméraires, Indiscrétions :
- J'ai dit du mal vrai sur mon prochain sans raison valable.
- J'ai dit du mal faux sur mon prochain.
- J'ai inventé du mal.
- J'ai grossi le mal que je savais.
- J'ai dit du mal dont je n'étais pas sûr, que j'ai répété après les autres, sans preuve.
- J'ai pris plaisir à divulguer du mal sur les autres, par vengeance ou malice.
- J'ai soupçonné les autres sans preuve suffisante.
- J'ai écrit des lettres anonymes.
- J'ai porté faux témoignage devant la police ou devant les tribunaux.
- J'ai raconté, ou répété, des choses préjudiciables aux prêtres ou à l’Eglise.
- J'ai révélé sans nécessité des choses secrètes.
- J'ai révélé des secrets qu'on m'avait confiés (vous en dites la nature, sinon la matière pour que le confesseur puisse en apprécier la gravité, mais sans jamais nommer des personnes).
- J'ai parlé de choses qui m'ont été dites en Confession.
- J'ai ouvert des lettres destinées à autrui. (parents autorisés pour les enfants).
- J'ai lu des lettres destinées à autrui et que j'avais ouvertes involontairement.
- J'ai écouté, ou entendu involontairement, sans m'éloigner, la Confession d'une autre personne
- J'ai critiqué, devant autrui, des conseils ou des avis que j'avais reçus en Confession.


LES C0MMANDEMENTS DE L’EGLISE.

- Je ne crois pas suffisamment au caractère divin de l’Eglise Catholique.
- Je mets l’Eglise Catholique sur le même pied que d'autres organisations confessionnelles.
- Je n'ai pas la soumission profonde et filiale à l’Eglise : je discute son enseignement, et je le critique au lieu de lui obéir.
- Je n'ai pas le souci de faire aimer l’Eglise et de la faire progresser par ma manière de me comporter.
- Je n'ai pas assez le sens du Baptême, qui m'a fait fils de l’Eglise.
- Je critique la Hiérarchie sur des points où je devrais la suivre.
- Je n'aide pas financièrement l’Eglise comme je le pourrais (missions, Ecoles, séminaires... ).
- Je ne jeûne pas alors que j'y suis tenu et que je le pourrais.
- J'ai mangé de la viande les jours d'abstinence obligatoire.
- J'ai mangé de la viande les vendredis ordinaires sans compenser cette abstinence par une autre pénitence.
- Je ne prie pas pour le Pape, ni pour les Prêtres, ni pour les Vocations.
- Je m'obstine à "faire mes Pâques" sans être fidèle à la Messe dominicale, et j'accumule ainsi les sacrilèges.


LES PECHES CAPITAUX.

Orgueil :
- Je suis orgueilleux, arrogant, autoritaire.
- Je me crois meilleur que les autres, et je me mets facilement en relief quand j'en ai l'occasion.
- J'accepte difficilement d'être humilié.
- Je suis susceptible, et je supporte mal les plaisanteries qui me sont défavorables.
- Je suis vaniteux dans ma toilette, et je cherche à plaire.
- Je suis obstiné dans mes idées, sans chercher à les confronter avec la Vérité (entêtement et opiniâtreté).

Attachement aux biens matériels :
- Je suis attaché à l'argent, aux biens matériels, et trop peu aux biens spirituels.
- J'aime le luxe, le confort, le mobilier.
- J'ai toujours peur de manquer du nécessaire et je ne cherche pas à partager.
- Je refuse de prêter ce qui m'appartient, ou je ne le prête pas de bon coeur.
- Je suis pointilleux pour défendre mes biens.

Jalousie et Envie :
- Je suis jaloux des autres, de leurs biens, de leurs qualités, de leurs succès.
- Je me réjouis quand il leur arrive des choses désagréables, et je m'attriste de leur bonheur.
- J'ai souhaité du mal aux autres.

Gourmandise :
- Je donne beaucoup d'importance aux plaisirs de la table.
- Je mange plus que le nécessaire.
- Je fais des excès de boissons alcoolisées.
- Je ne surveille pas la boisson de mes enfants.
- Je suis difficile pour la nourriture, et je crée des difficultés inutiles à ma famille.
- Je suis trop attaché aux banquets et aux bons repas.
- J'abuse des friandises.
- Je fume d'une façon immodérée.

Colère :
- J'ai mauvais caractère, et je ne fais pas d'effort pour m'en corriger.
- Je m'emporte dans de violentes colères.
- Je corrige mes enfants sans me maîtriser.
- Je suis brutal envers les animaux.

Paresse :
- Je prolonge mon sommeil ou mon lit au delà du nécessaire.
- Je rechigne devant l'effort pour mon travail.
- J'ai refusé de me gêner pour rendre service aux autres gratuitement.
- Je cherche toujours à grignoter sur le temps de mon devoir, au profit de mon plaisir.
- Je suis paresseux pour mes prières, pour répondre à la Messe.
- Je cherche mes aises dans mes attitudes au lieu de me discipliner pour me tenir dignement.

Conclusion :

Après avoir dit avec sincérité tous vos péchés, vous ajoutez la formule suivante
« De tous ces péchés, de tous ceux que j'ai oubliés, de tous ceux de ma vie passée, je demande pardon à Dieu, et à vous, mon Père, pénitence et absolution, si vous m'en jugez digne. »
(Cette prière, chaque fois que vous la prononcez au Confessionnal, diminue la durée de Purgatoire que vous ont mérité vos péchés).

Puis, vous achevez le « Je Confesse »
C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute. C'est pourquoi je supplie, la bienheureuse Marie, toujours vierge, saint Michel archange, saint Jean-Baptiste, les saints apôtres Pierre et Paul, tous les saints et vous, mon Père, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

Vous écoutez ensuite ce que vous dit le Confesseur... quand il a fini de vous parler, vous dites l' « Acte de Contrition » :
« Mon Dieu, J'ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence. »
Vous écoutez la formule d'ABSOLUTION, avec joie, humilité et reconnaissance.
Avant de quitter le Confessionnal, vous dites (à Dieu et au Prêtre) : Merci, mon Père !
Vous repartez Ami de Dieu et vous allez faire la pénitence que le Confesseur vous a imposée.

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Message par Her Lun 31 Jan - 23:22

Prêtre Dax - Confession Générale.doc (Partie 5).

PRIERE A L’AMOUR MISERICORDIEUX DE NOTRE-SEIGNEUR.

Seigneur Jésus, je suis un pauvre pécheur. Tous les matins, c'est avec beaucoup de vérité que l’Eglise met sur mes lèvres cette parole : "Mon Dieu, je vous offre cette hostie pour mes offenses et mes négligences innombrables". Combien elle a raison ! Si je n'étais qu'une simple créatures, je ne serais pas grand chose, je serais devant vous l'équivalent d'un zéro, le néant en face de l'Etre, celui qui n'est pas en face de Celui qui est, le zéro en face de l'Infini... du moins, je ne serais pas votre ennemi.

Mais là ne s'arrête pas ma pauvreté, à cette pauvreté immense, mais indépendante de ma volonté, j'ai ajouté moi-même la malice et une misère incroyable, une déchéance qu’aucun mot ne peut traduire, car je suis un pécheur. Ce mot de "pécheur", Seigneur, a fait trembler les Cieux la première fois que vos Anges le sont devenus...
Et faut-il que le péché soit votre ennemi, Seigneur mon Dieu, pour avoir provoqué de votre main qui avait créé par amour, cette terrible réplique qu'est l'Enfer éternel !

Par le péché, je me suis abaissé au-dessous du zéro, je me suis rangé dans le négatif, et je suis devenu votre adversaire et votre bourreau moi que vous aviez créé parce que vous m'aimiez.
Et c'est l'abîme de cette déchéance, Seigneur Jésus, que vous êtes venu rejoindre par le Mystère de votre Sainte Incarnation C'est cette misère que vous êtes venu guérir par le Mystère de votre Rédemption C'est cette malice que vous êtes venu me pardonner du haut de votre sainte Croix.

Quand je m'arrête à cette pensée, O mon Jésus, la dimension de votre Amour Miséricordieux m'écrase et me confond, en même temps qu'elle m'exalte pour me précipiter à vos genoux.

Si je n'étais que le néant de la créature, je ne mériterais pas que vous vous intéressiez à moi, mais je ne mériterais pas non plus, du moins, que votre justice me punisse.
Mais je suis pécheur ! par mon péché, je vous ai fait la plus insolante injure qu'on puisse vous faire, celle de remplacer votre volonté par la mienne... votre honneur par mon orgueil... votre Majesté par mon néant... votre Sagesse par ma stupide raison...
et votre Amour par mon ingratitude. Je mérite votre colère et l'Enfer éternel, que vous avez créé pour punir les pécheurs.
Et si encore je ne vous avais offensé qu'une fois, et que je me sois converti ensuite !... Mais hélas ! pour mon grand malheur !

Ce que les Anges ont fait une seule fois, ce que tant de saintes âmes ont fait une fois et arrosé ensuite de leurs larmes, moi je l'ai fait un nombre incalculable de fois, et je n'ai ensuite jamais pleuré comme il le faudrait en raison de mes égarements. L'image de votre Esprit a été en moi violée par ma volonté rebelle. Mon péché est grand comme l'océan, il a pris une dimension éternelle, en touchant sacrilègement aux lois que votre Sagesse éternelle avait posées et pensées éternellement.
De plus, Seigneur, je n'ai pas su pleurer mes péchés. Je suis semblable à un enfant étourdi qui a multiplié les bétises et qui continue à rire comme si rien ne s'était passé ; et c'est, ce qui me rend encore plus indigne de votre pardon.

Je devrais être l’Enfant Prodigue confus et accablé par la honte, s'acheminant, confiant mais douloureux, vers la Maison de son Père.

Je sais qu'il ne peut pas être question de mettre une limite quelconque à votre Amour pour moi, ni à votre pardon. Je sais que, même en étant tout à la fois, Judas, Caïphe, Hérode, Pilate, Pierre, Marie-Madeleine et le Larron, et en accumulant dans ma vie tous les crimes de la terre et de l'histoire, je ne pourrais mettre en échec la puissance purificatrice de votre Passion !

Mais je sais aussi que le mauvais Larron s'est distingué de l'autre parce qu'il n'a pas eu l'humilité de se reconnaître pécheur, et que le ciel lui est passé à coté, non par le défaut de votre Rédemption, mais par le défaut de son repentir.

Jésus, envahissez mon coeur d'une douleur réelle, et faites-moi pleurer sur mes péchés des larmes inconsolables et intarissable jusqu'à la fin de mes jours.

Enfin mon Seigneur Jésus, j'ai encore une autre grâce à vous demander : Je m'arrête quelques secondes devant votre Croix, afin de donner plus de force à ma prière...
Vous connaissez les racines de mon péché, je vous en supplie, et opérez, comme vous savez et pouvez les faire, le défrichement nécessaire.

Je ne me sauverai que si vous faites en moi des miracles mais vous pouvez les faire, vous en avez fait tant d'autres.

Ces miracles que je vous demande, c'est de changer mon coeur d'y éteindre le feu des passions, d'y arracher les mauvaises habitudes, d'y cautériser toutes les sources de venin, d'y opérer une transfusion complète, et d'y remplacer toutes les molécules viciées, par quelque chose de Vous-même, afin que le nouvel être qui surgira de cette miraculeuse intervention de votre grâce, n'aime plus que Vous, et tout ce que Vous aimez Vous-même.

J'implore cette faveur, Seigneur Jésus, à genoux au pied de votre Croix, où vous avez donné pour moi la preuve d'un Amour qui ne peut ni se dire, ni se comprendre.

Et je supplie votre très Sainte Mère, que vous m'avez donnée au pied de cette même Croix, en nous arrosant tous deux de votre Sang Rédempteur, cette Mère dont la tendresse et la délicatesse me sont au coeur plus consolantes que toutes les douceurs de la terre, je la supplie de m'obtenir de Vous l'application surabondante de vos mérites, et la réconciliation totale dans votre amour miséricordieux.

Amen
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Message par Her Lun 31 Jan - 23:24

http://trinite-sainte-et-mariemamere.over-blog.com/article-messages-celeste-a-john-leary---lundi-24-janvier-2011-saint-francois-de-sales-66167584.html

Lundi 31 janvier 2011
Messages Céleste à John Leary - Lundi 24 Janvier 2011: (Saint-François de Sales)

Jésus dit : «Mon peuple, dans l'Evangile d'aujourd'hui, Je vous avertis du péché contre l'Esprit Saint qui ne peut être pardonné. (Catéchisme de l'Église catholique, 1864) «Celui qui aura blasphémé contre l'Esprit Saint, n'aura jamais de pardon : il est coupable d'un péché éternel. Il n'y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais celui qui refuse délibérément d'accepter Sa miséricorde en se repentant, rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par le Saint-Esprit. une telle dureté de cœur peut mener à l'impénitence finale et la perte éternelle.

« Il ya plusieurs aspects en ce péché contre l'Esprit Saint. Le péché principal est de ne pas chercher le pardon quand quelqu'un refuse d'aller à la Confession. Si vous ne pouvez pas croire qu'il est possible pour Moi ou pour l'Esprit Saint de pardonner vos péchés, alors il vous est presque impossible d’être guéris de vos péchés. Je suis tout miséricordieux, et pour Moi tout est possible. Aussi ne soyez pas incroyants ou perdus dans votre dépression, mais venez dans Ma Lumière qui disperse les ténèbres de votre péché.

Je suis tel un père aimant, et vous devez chercher Mon amour en disant que vous êtes désolés de M'avoir offensé par votre péché. Cherchez Mon pardon. Par une véritable contrition dans votre cœur et en ayant la foi que Je puisse vous guérir, vous pouvez être rétablis dans Mes grâces dans votre âme en venant à Moi dans la Confession. Quand le prêtre vous absout de vos péchés, vous serez libres et de nouveau saisis dans Mon amour. Voici la seule voie vers le ciel à travers Moi, et l’amour pour Dieu le Père, Dieu le Saint Esprit, et l'amour de votre prochain comme vous-même. »
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Message par Her Lun 11 Avr - 23:07

Discours de Benoît XVI sur le sacrement de la réconciliation

Les prêtres, les premiers à faire l'expérience de la Miséricorde divine

ROME, Lundi 11 avril 2011 (ZENIT.org) - « Chers prêtres, qu'être les premiers à faire l'expérience de la Miséricorde divine et en être les instruments nous éduque à une célébration toujours plus fidèle du sacrement de la pénitence et à une profonde gratitude envers Dieu, qui 'nous a confié le ministère de la réconciliation' (2 Co 5, 18) », déclare Benoît XVI dans son allocution aux participants au cours sur le for interne organisé par la Pénitencerie apostolique publiée par L'Osservatore Romano en langue française du 7 avril sous le titre : « La valeur pédagogique du sacrement de la pénitence pour le prêtre et le fidèle ».

Chers amis,

Je suis très heureux de souhaiter à chacun de vous une cordiale bienvenue. Je salue le cardinal Fortunato Baldelli, pénitencier majeur, et je le remercie des paroles courtoises qu'il m'a adressées. Je salue le régent de la Pénitencerie apostolique, Mgr Gianfranco Girotti, le personnel, les collaborateurs et tous les participants au cours sur le for interne, qui est devenu un rendez-vous traditionnel et une occasion importante pour approfondir les thèmes concernant le sacrement de la pénitence.

Je désire m'arrêter avec vous sur un aspect qui parfois, n'est pas suffisamment pris en considération, mais qui est d'une grande importance spirituelle et pastorale: la valeur pédagogique de la confession sacramentelle. S'il est vrai qu'il est toujours nécessaire de sauvegarder l'objectivité des effets du sacrement et sa correcte célébration selon les normes du Rite de la pénitence, il n'est pas hors de propos de réfléchir sur la façon dont celui-ci peut éduquer à la foi, aussi bien du ministre que du pénitent. La disponibilité fidèle et généreuse des prêtres à l'écoute des confessions, selon l'exemple des grands saints de l'histoire, de saint Jean-Marie Vianney à saint Jean Bosco, de saint Josemaría Escrivá à saint Pio da Pietrelcina, de saint Giuseppe Cafasso à saint Leopold Mandi, nous fait voir à tous que le confessionnal peut être un réel « lieu » de sanctification.

De quelle manière le sacrement de la pénitence éduque-t-il ? En quoi sa célébration possède-t-elle une valeur pédagogique, tout d'abord pour les ministres ? Nous pourrions partir de la reconnaissance du fait que la mission sacerdotale constitue un point d'observation unique et privilégié, à partir duquel, quotidiennement, il nous est donné de contempler la splendeur de la Miséricorde divine. Combien de fois dans la célébration du sacrement de la pénitence, le prêtre assiste-t-il à de véritables miracles de conversion, qui, en renouvelant « la rencontre avec un événement, une Personne » (Lett. enc. Deus caritas est, n. 1) renforcent sa foi elle-même. Au fond, confesser signifie assister à autant de professiones fidei qu'il y a de pénitents, et contempler l'action de Dieu miséricordieux dans l'histoire, toucher du doigt les effets salvifiques de la Croix et de la Résurrection du Christ, à chaque époque et pour chaque homme.

Il n'est pas rare que nous nous trouvions devant de véritables drames existentiels et spirituels, qui ne trouvent pas de réponses dans les paroles des hommes, mais qui sont compris et assumés par l'Amour divin, qui pardonne et transforme: « Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront » (Is 1, 18). D'un côté, si connaître et, d'une certaine façon, se pencher sur l'abîme du cœur humain, même dans ses aspects obscurs, met l'humanité et la foi du prêtre à l'épreuve, de l'autre, elle nourrit en lui la certitude que le dernier mot sur le mal de l'homme et de l'histoire revient à Dieu, revient à sa Miséricorde, capables de rendre toutes choses nouvelles (cf. Ap 21, 5). Combien le prêtre peut-il ensuite apprendre des pénitents exemplaires dans leur vie spirituelle, dans le sérieux avec lequel ils conduisent leur examen de conscience, dans la transparence avec laquelle ils reconnaissent leur propre péché et dans leur docilité à l'égard de l'enseignement de l'Eglise et les orientations du confesseur.

De l'administration du sacrement de la pénitence, nous pouvons recevoir de profondes leçons d'humilité et de foi! Il s'agit d'un rappel très fort pour chaque prêtre à la conscience de sa propre identité. Jamais nous ne pourrions écouter les confessions de nos frères uniquement en vertu de notre humanité! Si ceux-ci s'approchent de nous, c'est uniquement parce nous sommes des prêtres, configurés au Christ souverain et éternel Prêtre, et rendus capables d'agir en son Nom et en sa Personne, de rendre réellement présent Dieu qui pardonne, renouvelle et transforme. La célébration du sacrement de la pénitence possède une valeur pédagogique pour le prêtre, en ce qui concerne sa foi, la vérité et la pauvreté de sa personne, et elle nourrit en lui la conscience de l'identité sacramentelle.

Quelle est la valeur pédagogique du sacrement de la pénitence pour les pénitents? Nous devons tout d'abord dire que celle-ci dépend de l'action de la Grâce et des effets objectifs du sacrement dans l'âme du fidèle. La réconciliation sacramentelle est assurément l'un des moments où la liberté personnelle et la conscience de soi sont appelées à s'exprimer de manière particulièrement évidente. C'est peut-être également pour cela que, à une époque de relativisme et d'une conscience atténuée de l'être qui en est la conséquence, la pratique sacramentelle apparaît elle aussi affaiblie. L'examen de conscience possède une importante valeur pédagogique: il éduque à considérer avec sincérité sa propre existence, à la confronter avec la vérité de l'Evangile et à l'évaluer avec des paramètres pas seulement humains, mais provenant de la Révélation divine. La confrontation avec les commandements, avec les béatitudes et, surtout, avec le précepte de l'amour, constitue la première grande « école pénitentielle » .

A notre époque, caractérisée par le bruit, par la distraction et par la solitude, le dialogue du pénitent avec le confesseur peut représenter l'une des rares occasions, si ce n'est l'unique, pour être véritablement écouté en profondeur. Chers prêtres, ne négligez pas de ménager une place opportune à l'exercice du ministère de la pénitence dans le confessionnal: être accueillis et écoutés constitue également un signe humain de l'accueil et de la bonté de Dieu envers ses fils. La confession honnête des péchés éduque ensuite le pénitent à l'humilité, à la reconnaissance de sa propre fragilité et, dans le même temps, à la conscience de la nécessité du pardon de Dieu et à la confiance que la Grâce divine peut transformer la vie. De la même manière, l'écoute des avertissements et des conseils du confesseur est importante pour le jugement des actes, pour le chemin spirituel et pour la guérison intérieure du pénitent. N'oublions pas combien de conversions et combien d'existences réellement saintes ont commencé dans un confessionnal! Accueillir la pénitence et écouter les paroles: « Je t'absous de tes péchés » représentent, pour finir, une véritable école d'amour et d'espérance, qui guide vers la pleine confiance dans le Dieu Amour révélé en Jésus Christ, vers la responsabilité et l'engagement de la conversion permanente.

Chers prêtres, qu'être les premiers à faire l'expérience de la Miséricorde divine et en être les instruments nous éduque à une célébration toujours plus fidèle du sacrement de la pénitence et à une profonde gratitude envers Dieu, qui « nous a confié le ministère de la réconciliation » (2 Co 5, 18). Je confie à la Bienheureuse Vierge Marie, Mater misericordiae et Refugium peccatorum, les fruits de votre cours sur le for interne et le ministère de tous les confesseurs, alors que je vous bénis avec une grande affection.

© L'Osservatore Romano - 7 avril 2011
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Message par Her Jeu 15 Sep - 11:42

http://www.famillechretienne.fr/celebrer/autres-sacrements/le-sacrement-des-malades-un-tresor-a-decouvrir_t12_s79_d62448.html

Le sacrement des malades : un trésor à découvrir
famillechretienne.fr15/09/2011Par Bénédicte Drouin0 commentaire

Quand les forces déclinent, que la maladie arrive, l’Église propose l’onction des malades. Trop méconnue, celle-ci apporte force et réconfort. Interview du Père François Potez, curé de la paroisse Notre-Dame du Travail, à Paris.

Sommaire
« Pourquoi, quand on donne le sacrement des malades aux malades, ils ne guérissent pas ? »
Le sacrement des malades
Personnes en fin de vie : un projet ambigu
L’espérance face à la mort : accompagner un enfant en fin de vie (2/2)
L’espérance face à la mort : accompagner un enfant en fin de vie (1/2)

Fin de vie - Sacrement des malades

Souvent le sacrement des malades fait peur, on n’ose pas le proposer. Qu’en pensez-vous ?
Il y a ceux à qui il fait peur : les chrétiens qui n’ont qu’une culture religieuse lointaine. Ils y voient l’annonce de la mort et le confondent avec l’extrême-onction. Ils n’ont pas conscience de ce que l’Église propose à travers ce dernier. Je vois aussi l’excès inverse : ceux qui sont tentés de le recevoir tous les ans, un peu comme on souscrit à une assurance-vie. Sous prétexte qu’ils ont un certain âge, ils y ont droit, même s’ils sont encore en forme.


À qui est-il destiné en réalité ?

Il est destiné à ceux qui souffrent d’une maladie grave ou qui sont en danger de mort de par leur faiblesse. Par exemple, je le donnerai à quelqu’un à qui on annonce un cancer, même en début de maladie, même s’il a des chances de s’en sortir. Pareillement, pour une personne âgée qui entre dans une étape que l’on sent être celle des derniers mois, des dernières semaines. Il donne au malade la force de s’unir à Jésus souffrant. Le Christ est venu ouvrir un chemin de vie à travers la souffrance et la mort en y plongeant lui-même. « Il arrache à la mort son dard venimeux », nous dit saint Paul. Grâce à lui, la mort n’est plus mortelle. Elle devient porte ouverte sur la vie et la résurrection.


En quoi consiste-t-il ? Qu’apporte-il ?

Il est tourné vers la vie. Deux gestes le caractérisent. L’imposition des mains qui est le signe de la bénédiction et de la force de Dieu. Ensuite, l’onction de l’huile sainte sur les mains et le front. Par celle-ci, le malade devient comme consacré pour sa nouvelle mission : l’union à la passion du Christ qui rachète le monde. Sa souffrance offerte prend un sens nouveau.
Le pape Paul VI dans le préambule du rituel du sacrement des malades explique ses effets. Par l’Esprit Saint, ce sacrement réconforte en provoquant une plus grande confiance en Dieu. Par ailleurs, il libère du péché et de ses séquelles. Il donne aussi la force pour rentrer dans le combat spirituel et résister au démon. Enfin, ajoute-t-il, le malade peut recouvrer la santé quand c’est utile au salut de son âme.


Tous ces effets, vous les voyez réellement ?

Oui et j’en suis très impressionné. J’ai presque toujours vu un apaisement sensible, un réconfort profond des malades accompagnés. Il y a peu de temps une vieille femme fatiguée, angoissée par la mort, a reçu ce sacrement dans notre paroisse au cours d’une messe. Quelques jours après, elle m’a dit : je vis cette période comme un don de Dieu. Je pense aussi à un mourant, dans le coma, qui ne manifestait rien depuis plusieurs jours. Au moment de la bénédiction, il a fait son signe de croix. Le lendemain, quand j’ai appelé, il a décroché. Il a vécu ses dernières semaines dans une paix lumineuse. Ce sacrement est aussi un réconfort pour l’entourage.


Justement est-ce un sacrement que l’on reçoit seul avec le prêtre ?

Dans la mesure du possible il est bon d’y associer l’entourage, que ce soit à l’hôpital, en paroisse ou en famille. J’oserai la comparaison avec Jésus au Jardin des oliviers ; avant de rentrer en agonie, il prend avec lui, Pierre, Jacques et Jean. La prière de toute l’Église entoure le malade. J’aime le proposer régulièrement dans ma paroisse pour que les chrétiens se familiarisent avec lui, réalisent sa richesse, en dehors de toute « urgence médicale ». Il n’est pas le sacrement des mourants, mais des malades.


Quand et comment en parler à une personne âgée ?

Cela dépend des circonstances, mais un proche peut proposer quelque chose comme « ce que tu vis est difficile et important, veux-tu que nous contactions un prêtre qui viendrait t’aider ? ». Là aussi, il est plus facile d’en parler en famille quand tout va bien. Un chrétien, au-delà de la peine légitime, est appelé à vivre ces moments dans une grande espérance. Ou alors nous n’avons rien compris ! Jean-Paul II a été prophétique en mettant en avant cette Miséricorde de Dieu. On peut avoir peur de ce qui entoure la mort – la maladie, la solitude, l’angoisse, mais pas de la mort elle-même ! Saint François d’Assise exultait : « Béni sois-tu Seigneur pour notre sœur la mort corporelle ». Il y voyait l’heure de la rencontre tant espérée.


Qu’est-ce qui peut aider une personne à se rapprocher de Dieu dans ces moments-là ?

Humainement, l’attention, l’affection… Les sacrements bien sûr, mais aussi la prière de l’entourage, à voix haute. Il faut prier avec les grands malades, prier pour eux. Parfois ils sont dans un tel état de fatigue qu’ils n’ont plus la force. Je me souviens d’un moine, veillé pendant quinze jours. Il ne faisait que respirer et n’avait plus d’autres réflexes. Je priai à côté de lui à voix haute, un jour, au milieu d’un chapelet, j’ai eu un blanc, je me suis arrêté. « Continuez », ai-je entendu ; ce fut son seul et dernier mot. J’ai compris ce jour-là ce qu’était « prier pour quelqu’un ». Je suis sûr que, malgré les apparences, il s’est uni aux deux semaines de prière passées à ses côtés. Il ne faut pas se laisser arrêter par les silences extérieurs dans les cas de coma ou de maladie d’Alzheimer : la conscience est juste en-dessous des apparences.

Les derniers temps de notre vie sur terre sont une période bénie, qui nous échappe. Notre monde voudrait les maîtriser. Je les vois comme des fiançailles, on se dépouille, on se prépare à la Rencontre. L’Église investit dans la pastorale des jeunes, mais celle des personnes âgées et des malades est essentielle. Ils peuvent porter le monde par leur foi et leur prière.


Dans les derniers moments, la foi dispense-t-elle de l’angoisse et des tourments ?

Non bien sûr ! Il y a dans le Dialogue des Carmélites de Bernanos des moments admirables où l’on voit une carmélite mourir dans des angoisses effrayantes. L’action du Malin peut secouer une personne jusqu’au bout. Il y a aussi une dimension psychologique dont on ne peut faire l’économie. Et là, si c’est nécessaire, la médecine peut intervenir et soulager. On ne sait jamais comment on sera au moment de notre départ.


Quelle différence entre le sacrement des malades et le Viatique ?

Le Viatique, c’est l’Eucharistie proposée aux mourants. Elle a un sens tout particulier au moment du passage vers le Père. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle », nous dit Jésus. Il est normalement accompagné de la confession, qui apporte le pardon de Dieu, et du sacrement des malades. Ces trois sacrements donnés à la suite ont chacun leur grâce propre. Il est dommage de recevoir ces sacrements dans l’urgence. Je rêve de mettre en place à la paroisse un numéro de téléphone réservé à l’accompagnement des mourants. J’ai bien conscience qu’un prêtre ne peut répondre à tous les appels, mais entouré d’une équipe de laïcs, ils peuvent accomplir un formidable travail.
Bénédicte Drouin

Pour retrouver l'intégralité de notre dossier « Prendre soin de ses parents âgés » publié dans le n°1758 de Famille Chrétienne, abonnez-vous au magazine !
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