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Le Mystère de l'Amour dans le Couple - Sponsalité de l'Homme et de la Femme

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Message par Her Mar 1 Fév - 16:07

http://catholiquedu.free.fr/ZIPA.htm

Sponsalité de l'homme et de la femme / conférence N°1 19.11 2005
Vous pourrez suivre la dizaine de conférences qui suivent sur le site : http://catholiquedu.free.fr/ZIPA.htm

La Sponsalité

Samedi 17 septembre 2005
Thème de nos méditations : la sponsalité.

Papa Karolus, le Pape Wojtyla, a passé sa vie à expliquer la signification sponsale du corps. Si on en croit le témoignage de sa mère, le Pape Karol avait été sanctifié dès le sein maternel, et il avait un sens assez fort de la connaissance intérieure du corps, et, avec la grâce de Dieu bien-sûr, un sens presque spontané, instinctif, de la connaissance de la personne. Comme chacun d’entre nous le perçoit, il a perçu que l’homme, la femme, l’enfant, sont spontanément faits pour courir, pour vivre, mais qu’ils butent sur une difficulté énorme qui vient, nous le savons bien, du péché originel.
Les trois conséquences du péché originel sont la vanité, qui fait que nous ne percevons plus l’essentiel, l’orgueil qui fait que nous sommes un peu plus distants de Dieu, et la concupiscence, qui fait que nous ne voyons plus les sources vivantes spirituelles du don de soi à travers les profondeurs intérieures de notre personne. Notre corps nous trahit par la concupiscence, alors que le corps, l’âme et l’esprit sont au contraire faits pour être comme le trépied de notre course. Tous, nous voudrions nous jeter dans les bras de Dieu, dans les bras du prochain, dans les bras de la pureté, de l’humilité, de la générosité, de la communion, de la gratuité, de la contemplation, du mariage spirituel, du don de soi, de l’accueil, enfin de tout ce qui fait qu’un être humain est une être humain. Tous, nous voudrions cela, mais nous butons sur des limites et ces limites ne sont pas liées à la création de Dieu, elles sont liées à ce fait que nous avons un mal fou à gérer cette création de Dieu parce que nous sommes vraiment participants d’un processus qui appartient au corps mystique du péché par lequel il y a comme un refus d’être nous-mêmes à cause des conséquences du péché.
Un des éléments les plus évidents de cet obstacle est la différenciation sexuelle (le fait que nous soyons masculin ou féminin) : non seulement nous ne maîtrisons pas parfaitement la situation du don qui nous est fait dans la création de Dieu, dans l’existence qui est la nôtre, mais c’est elle qui nous arrête.
Le Pape Karol a pensé toute sa vie qu’il fallait quand même ouvrir une porte pour dire comment la Révélation et comment la pratique, l’expérience toute simple, permettaient de sortir de ce handicap dans lequel nous mettent la fausse pudeur, la honte et les conséquences du péché originel, afin que nous ne butions plus sur ce qui devrait au contraire être pour nous une catapulte. Pour que nos aspirations puissent être alors centuplées dans la signification sponsale du corps : nos aspirations sont comme la semence qui est inscrite par Dieu dans notre corps et quand notre terre est bonne, c’est-à-dire quand la signification sponsale du corps est en place, alors elle doit produire ce centuple. Encore faut-il que la signification sponsale du corps, c’est-à-dire la pleine maîtrise de soi dans la différenciation sexuelle, en raison d’une pleine possession de soi en Dieu, soit mise en place. A cause du péché originel, cela n’est possible qu’avec la Rédemption, ce n’est possible qu’avec Jésus.
En septembre 1979, le Pape a commencé tout un enseignement sur la sponsalité : il a donné un éclairage, ouvert une voie d’accès pour reprendre possession de nous-mêmes dans notre corps de manière à devenir pleinement humains dans la plénitude du don de la personne, afin que nous retrouvions de manière concrète au dedans de nous par la grâce cette liberté victorieuse de la fausse pudeur, victorieuse des séquelles du péché originel, de la réduction à l’objet, victorieuse de la honte, et victorieuse aussi bien-sûr de l’égoïsme et de l’adultère. A chaque fois que nous utilisons notre corps dans un sens qui est contraire au don gratuit, au don virginal de nous-mêmes, nous produisons un adultère. Et c’est cette victoire sur l’adultère dans les retrouvailles avec l’innocence originelle de notre corps sponsal, grâce à une recréation de Dieu en nous, qui va faire l’objet de tout l’enseignement du Pape Karol à partir de septembre 1979.
Nous n’avons pas l’habitude d’attaquer ce sujet, et je crois qu’il est vrai de dire qu’il est resté longtemps tabou chez les théologiens. Dans l’histoire de la philosophie, de la théologie, de la mystique, il n’a été appréhendé que sous l’angle du péché ou de l'éthique, mais jamais sous l’angle de la nature. Parce qu’elle est toujours mal vécue, la différenciation masculine et féminine cause une honte qui empêche qu’on puisse en parler sans maladresse.
Comme nous en avions perdu l’habitude, le Pape Wojtyla va prendre des précautions : en attaquant ce thème, les sources de la culpabilité profonde depuis les origines de notre naissance (pas seulement depuis notre adolescence), remontent à la surface et font, comme dans l’Evangile d’aujourd’hui, que la semence de la parole de Dieu tombe dans notre "terre", que nous l'entendons, mais que nous ne la comprenons pas; nous avons des yeux pour lire mais nous ne voyons pas. La semence de la Révélation de Dieu sur ce sujet tombe sur des cœurs de pierre et des corps pétrifiés qui ne sont pas libres, et elle sèche sans trouver sa racine.
Nous pourrions bien-sûr lire l’intégralité des 450 pages de cet enseignement très intéressant du Pape, mais je reconnais avec vous que ce n’est pas facile (on me dit toujours : « Cette histoire de sponsalité n’est pas commode ! »). Pourtant, les choses sont simples en soi : nous sommes masculin ou féminin, un petit garçon ou une petite fille, un jeune homme ou une jeune fille, un homme ou une femme.
Pendant ces quelques méditations, je voudrais reprendre ce sujet avec la grâce de Dieu, en essayant de redire ce qu’a dit le Pape Karol, non pas de manière plus simple, mais d’une manière plus vive. Vous comprenez qu’étant donné le contexte hostile dans lequel se trouvait le Pape Karol en 1979, il fallait qu’il prenne énormément de précautions intellectuelles, exégétiques, philosophiques, phénoméno-logiques… (les gens sont très culpabilisés sur ce sujet-là, et vous savez bien que le sentiment de culpabilité non maîtrisé produit l’agressivité : c'est bien sur ce sujet que l’agressivité et l’esprit critique risquent de s’exprimer le plus fortement), et il a fallu bien-sûr qu’il prenne du temps.

Honte et nudité

Le Saint Père s’est arrêté sur ce point : « Comment se fait-il que nous ayons honte d’aimer en entier ? Pourquoi y a-t-il cette honte ? »
Aussitôt, comme nous, il a bien senti que cette honte d’aimer en plénitude était inscrite dans le récit de la Genèse. A un moment donné, l'homme et la femme ont mangé à l’arbre de la connaissance du bien et du mal et ils ont eu honte parce qu’ils ont vu qu’ils étaient nus. Ce n’est pas parce qu’ils ont mangé de l’arbre de la connaissance du bien et du mal qu’ils ont eu honte, ce n’est pas parce qu’ils ont péché, mais c’est parce qu’ayant péché, Adam et Eve se sont vus nus. Avant qu’ils ne se soient vus dans cet état de nudité extérieure, ils ne se voyaient pas nus, ils voyaient autre chose que la nudité : ils voyaient la signification sponsale du corps. Avant cette vision de la nudité extérieure de la différenciation sexuelle, ils n’avaient pas de honte parce qu’ils avaient une connaissance d’eux-mêmes et une connaissance de l’autre à travers le don d’eux-mêmes qui faisaient qu’ils ne pouvaient pas voir la nudité extérieure de l’autre ni leur nudité extérieure propre. Ils se voyaient à l’intérieur d’une lumière d’innocence originelle portée par la lumière surnaturelle de la grâce qui faisait que leur vision était à la fois virginale, limpide, totale, plénière sur la création du monde, et que la signification sponsale de leur corps (le fait qu’ils soient masculin ou féminin) jouait un rôle extraordinairement important pour comprendre et pour voir la création du monde.
Lorsque nous sommes dans l’innocence divine originelle et portés par la grâce de la présence créatrice de Dieu, cette masculinité et cette féminité font qu’il y a une vision, une compréhension, une pénétration et une maîtrise de la création toute entière, et du coup, une intégration de notre propre personne dans l'Un. C’est là que le Pape nous a magnifiquement expliqué comment Dieu a voulu que s’expriment la masculinité et la féminité en dehors du péché. Je tiens à vous dire que ça n’a jamais été expliqué, enseigné ni révélé, et je crois ne pas me tromper en disant qu’il est le seul, le premier à avoir développé une spiritualité ouvrant la porte à cette vision sponsale de la création.
Et puisque nous venons de perdre le Pape Karol, il est bon de faire mémoire de ce qu’il nous a donné.

Solitude vivante

Vous pouvez lire les passages d’octobre 1979 où il explique comment l’homme se retrouve seul avec son corps. A à travers son corps, dans cette solitude vivante du corps en Dieu, dans l’unique présence créatrice de Dieu, il perçoit cette solitude comme une image de Dieu et il comprend qu’il est une ressemblance de Dieu dès qu'il vit pleinement sa solitude au cœur de la création : il est seul à la connaître avec Dieu, il connaît cette création à travers Lui et se reconnaît lui-même en Dieu à travers cette création. Il reçoit pourtant cette création, sans percevoir en elle de quoi se donner entièrement, comme Dieu qui face à la création ne peut pas se donner entièrement à la création puisque la création est infiniment moins que lui. Dans cette solitude, l’homme perçoit cette détresse de Dieu qui ne peut pas vivre cet amour sponsal vis-à-vis de sa création puisque sa création est infiniment moins que lui (vous ne pouvez vous donner qu’à celui qui est en affinité, en complémentarité sponsale avec vous).
Le Saint Père va expliquer ce que la Genèse nous en révèle : lorsque je suis pleinement en Dieu et dans la création, et qu’en cette solitude vivante je m’épanouis dans la dimension du don que Dieu me fait être, du don que Dieu se fait de Lui-même en moi, du don de la création en moi et du don de moi-même à toute la création, cette dimension de solitude vivante ne me satisfait pas. Pourquoi? Parce que je suis masculin ou parce que je suis féminin. La différentiation sexuelle provoque cette insatisfaction qui s’exprime par ce sentiment de solitude originelle : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Dans le premier récit de la Bible, dans les deuxième et troisième chapitres, il faut attendre que Dieu sorte la côte d’Adam pour souffler dessus et créer la femme pour qu’Il puisse appeler l’homme ish et la femme isha : avant l’homme n’est nommé ni ish ni isha, il est homme (homme ou femme). Quand Dieu nous crée homme, Il nous crée à Son image et à Sa ressemblance, Il est Un et Il nous donne toute la création, Il se donne Lui-même à nous, nous sommes tout donnés à Lui, nous nous recevons comme un don de Dieu et nous recevons tout comme don, à cause de la différenciation sexuelle.
La différenciation sexuelle nous montre bien, même si nous ne le percevons plus aujourd’hui, que nous ne sommes pas faits pour nous-mêmes. Adam et Eve le percevaient de manière très vaste et très intensive dans l’innocence originelle, et ce n’était pas du tout une souffrance, mais une joie. Je ne suis pas à moi tout seul tout l’homme, je suis seulement ish ou isha, je suis inscrit par mon corps dans la différenciation sponsale, et je vois comme un cri silencieux, un cri divin, un cri surnaturel et un cri incarné que je suis fait pour être entièrement donné à l’autre, entièrement donné à l’univers, entièrement donné à la création et entièrement être de don. Cet appel est joyeux : la joie d’exister vient de là.
A ce sujet vous lirez ce que le Pape Karol expliquait en septembre et octobre 1979. Il explique ce qu’est la signification originelle de la solitude sponsale. C’est très beau et ce n’est pas compliqué. Il suffit d’aller seul trois ou quatre jours dans la nature, de respirer avec les arbres, avec les sangliers, les oiseaux, le soleil et la lune, et de laisser librement s’épanouir cette création de Dieu dans notre innocence originelle avec la grâce de Jésus. Vous verrez par différence que si vous êtes dans la signification sponsale de la femme, vous n’êtes pas dans la signification sponsale de l’homme. Dans la nature, il n’y a pas de doute. La signification sponsale s’exprime de manière véritablement extraordinaire dans la soif et dans la découverte que tout seul, isolé de ma moitié, je n’existe pas pleinement : je prends très intensément conscience que je suis un être de don : je suis un être fait pour être entièrement livré et donné. Il est extraordinaire que la différentiation sexuelle joue un rôle si important de ce point de vue là. La signification sponsale de la solitude est une signification joyeuse parce qu'elle nous appelle, et nous apporte cette découverte: je suis un être fait pour être entièrement donné, pour me livrer.
Saint Paul reprend cette idée, en disant : « Le Christ, notre époux, s’est livré pour nous ». Dès qu’Il s’est trouvé seul dans la signification sponsale d'un corps assumé, unique dans sa solitude vivante de Christ, de Messie du monde, d’onction de la création, aussitôt, Il découvre la joie de se livrer totalement : c’est pourquoi l’Incarnation est immédiatement liée à la Rédemption. Il s’est livré pour épouser son Corps mystique qui est l’Eglise, et à travers l’Eglise l’humanité toute entière portant elle-même la création dans la signification sponsale de son don. Il s’est livré pour elle et Il l’a intégrée dans la signification sponsale de son corps rédempteur. La relation entre Jésus et nous est sponsale : Jésus s’est livré à nous, Il s’est livré à l’humanité. Il a découvert l’humanité sortie de son côté et Il s’est livré totalement à elle. Dans le sein de sa mère, Jésus a découvert que dans son humanité Il était là pour être entièrement donné, et Il s’est livré sous ce mode-là: comme époux de l’Eglise, époux du Corps commun appelé à l’accueil et au don de toute l’humanité et de chacun d’entre nous en particulier.

Echange de l’accueil et du don

Si vous avez accès aux textes, je vous recommande deux autres passages de l’enseignement qui a duré cinq ou six ans : celui du 6 février et celui du 20 février 1980. Le Pape Karol nous éblouit vraiment par son acuité dans la prise de possession, la connaissance, la contemplation de Dieu à travers le corps que je ne crois pas, personnellement, avoir trouvé ailleurs. Ces passages du 6 et du 20 février sont admirables, magnifiques ; peut-être vous les lirai-je ? Ils montrent à quel point l’homme est capable de vivre l’échange de l’accueil et du don dans la signification sponsale de son corps masculin ou féminin dans une virginité surnaturelle tellement grande qu’il n’y a plus, comme le dit Jésus aux Sadducéens, ni homme ni femme : « Au ciel il n’y a plus ni homme ni femme », parce que la virginité surnaturelle dans l’échange de l’accueil et du don est tellement grande que la différenciation sexuelle s'y achève dans la fruition.
Si je suis aveugle, si mes yeux sont abîmés, le médecin (c’est-à-dire la religion, la grâce, la confession, les sacrements) va regarder mes yeux. Mais dès que je ne suis plus aveugle, le médecin n’a plus besoin de regarder mes yeux, mes yeux voient : à un moment donné la signification sponsale de mon corps voit au-delà de son voile, et du coup il n’y a plus de nudité, il n’y a plus de honte. Dès que je suis guéri dans la signification sponsale de mon corps, et c’est ce que fait Jésus par la Rédemption, j’ai retrouvé l’odeur de mon innocence originelle dans la signification sponsale du fait que je sois homme ou que je sois femme. Et en même temps je suis dans la pleine Rédemption du Christ puisque la grâce a surélevé cette innocence originelle de ma différenciation sexuelle (du fait que je sois homme ou femme) de manière telle qu'elle s'est dépassée dans le mariage de la septième demeure de l’union transformante : par l’oraison, la grâce a tellement transformé mon âme et mon esprit qu'elle a aspiré mon corps de manière tout à fait intérieure, et que mon corps a retrouvé sa signification intérieure, et l'homme sa signification de personne, sa signification spirituelle, sa signification de grâce. Il a pris pleinement possession de sa personne.
C’est pour cela qu’il convient bien de parler de la signification sponsale du corps après avoir parlé de l’Apocalypse qui jette le cri de l’Epouse et du Saint Esprit pour dire : « Viens ! », ce « Viens ! » exprimé dans l’oraison jusqu’à la septième demeure de l’union transformante : dans le mariage spirituel je peux retrouver la signification sponsale de mon corps, étant exclues toute honte et toute culpabilité. J'ai repris pleine possession de cette puissance de me donner à travers le corps.
Ce n’est compliqué que parce qu’on n’ose pas en parler. Les théologiens sont souvent des prêtres, et les prêtres se sont donnés à Dieu et Lui sont fidèles dans le célibat. Ils ne veulent pas trop regarder la question de la différenciation sexuelle, à cause de la morsure encore présente des séquelles du péché originel qui risque de perturber leur fidélité. Ils préfèrent se donner entièrement à Dieu dans le don d’eux-mêmes, dans le sacerdoce, ce qui est normal.
Rentrer dans la contemplation de la signification sponsale du corps va soulever des choses en nous et va nous purifier de ce qui est un peu perturbé dans l’innocence virginale surnaturelle originelle de notre corps masculin ou féminin, par des perturbations passagères involontaires (notre imaginaire va nous perturber). Il faut y aller avec la prudence de la vie contemplative et avec la parole juste, l’acte juste et la pensée juste. Ne blâmons pas l’Eglise de ne pas en avoir parlé avant : le Pape Karol l’a fait pour nous à partir du texte de la Sainte Ecriture, et en particulier le texte de la Genèse.

Retrouver pleine maîtrise des forces extraordinaires que le corps donne à l’âme spirituelle de l’homme pour se donner
Le mariage est un sacrement qui nous lie surnaturellement, sacramentellement, jusqu’à la mort de l’un des deux… L'âme spirituelle, sans le corps, n'a guère de ressources pour donner à la personne de quoi se donner entièrement à l'autre. Le corps sert à centupler le don. Le corps sert non seulement à concrétiser, incarner, mais aussi à diviniser le don, à surnaturaliser le don, à intégrer toute la création dans le don. L’âme spirituelle n’est pas capable d’intégrer la création (tel est d'ailleurs le problème de Lucifer, la révolte angélique vient de là). Le corps spirituel de l’homme est créé image ressemblance de Dieu : Dieu est don de Lui-même (le Père), accueil de Lui-même (le Fils), et échange du don et de l’accueil (l’Esprit Saint). S’il est vivifié, pleinement habité par l’âme spirituelle de l’homme dans la grâce de Dieu, la présence créatrice de Dieu, alors le corps humain est don de lui-même, le corps est accueil, et le corps est le lieu de l’échange et de l’accueil du don de Dieu, de la Très Sainte Trinité, de la création, de l’autre, de soi-même. Sans le corps, il ne peut pas y avoir de don plénier, il ne peut pas y avoir d’échange de l’accueil et du don de l’autre.
La différenciation sexuelle inscrit cette puissance dans le corps de l’homme, que n’ont pas les animaux. Pourtant, il y a dans le monde animal zakar ou nekeva, mâle et femelle, mais il n’y a pas cette puissance du don et d’accueil du don parce qu’il n’y a pas de signification sponsale dans le corps animal et le corps sensible. Il faut pour cela que le corps soit spiritualisé dans la présence de Dieu. Dieu est présent par la grâce et Il fait que le corps de l’homme participe comme Dieu à la Communion des personnes : don et accueil de soi-même dans le don et échange du don et de l’accueil. Ce qui n’est pas le cas dans le monde animal, parce que Dieu ne crée pas la femelle du lapin, tandis qu’Il crée l’homme et la femme. Le corps n’a donc pas du tout la même signification dans la différenciation mâle et femelle dans l’animal et dans l’homme.
Voilà le glissement qui s’est fait à la sortie du Paradis de la création originelle: l’arbre de la vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal sont là pour nous faire comprendre, avec le serpent qui s'y surajoute, qu’une tentation peut jaillir. La tentation porte sur le fait que je peux vivre de la signification sponsale de ce que je suis comme être de don et d’accueil du don, comme image ressemblance de Dieu pour la création et dans la création, comme accueil de la création, et du coup dans la création accueil de la création à Dieu et de Dieu dans la création, dans la solitude vivante de mon corps plein de grâce e m'éloignant de Dieu; je peux, et c’est cela la tentation de l’arbre, je peux m’éloigner un peu de Dieu, je peux séparer ce que je suis en la signification sponsale du don. Prendre de l'arbre m'éloigne de la dynamique de l'accueil et du don. Voyez-vous la différence entre recevoir et prendre ? Jésus dit : « Accipite, et manducate » : « Recevez et mangez-en tous ». Mais certains ont traduit : « Prenez et mangez-en tous ». Il est extraordinaire de faire des traductions fausses comme celle-là. Si tu "prends", tu te sépares un peu plus de l’origine du don, donc de la grâce originelle.
Le Saint Père dit : « Attention, c’est cette petite séparation de Dieu qui fait perdre à l’homme la connaissance du don qu’il est, et la pleine possession de son don à l’autre dans la communion des personnes ». Il n’est plus capable de vivre dans la plénitude du don, l’accueil, la réciprocité du don, la communion des personnes, parce qu’il perd une certaine connaissance du don, ce qui perturbe la signification sponsale de son corps, et du coup « ils voient qu’ils sont nus ». La connaissance de la nudité extérieure révèle en vérité une perte de la connaissance intérieure du don.
Dans la création originelle, comme dans une création normale (dans les septièmes demeures de l’union transformante, le mariage spirituel) c’est le Père et l’Esprit Saint qui sont les deux Lumières intérieures qui vous font voir à quel point vous êtes entièrement reçus, et à quel point le Verbe, le Christ, se livre entièrement à travers vous à toute la divinité de Dieu (Il le fait différemment dans la signification sponsale d’un corps masculin et dans la signification sponsale d’un corps féminin). Vous le voyez, et donc vous ne voyez plus rien de votre nudité. Quand vous faites oraison et que vous dites : « J’ai honte parce que je vois que je suis tout nu », c’est que vous n’êtes pas encore dans le mariage spirituel. Il y a une connaissance de soi dans la lumière plénière de Dieu dans le mariage qui fait que le corps est redevenu lui-même.
Lorsque l’homme et la femme sortis de la main créatrice de Dieu étaient mutuellement en présence l’un de l’autre et qu’ils étaient tout accueil mutuel l’un de l’autre, parce que Dieu du dedans d’eux-mêmes se voyait à partir de ce qui illuminait le don intérieur du corps et de toute la personne de l’autre à travers l’accueil qu’Il en faisait dans son propre don (c’est toute une spirale), leur corps était transfiguré de l’intérieur. La signification sponsale, la masculinité faisait resplendir d'une lumière toute intérieure cette masculinité, la féminité faisait rayonner d'une lumière toute intérieure cete féminité, la transfigurant de l’intérieur, et non plus par l’extérieur. Cette lumière qui fait la jonction de l’âme, de l’esprit et du don de Dieu dans le corps masculin et féminin, cette lumière est si forte qu’on ne peut voir qu’à travers cette lumière. Si cette lumière s’éteint, il ne reste plus que la lumière du corps extérieur, et c’est ainsi qu’ « ils virent qu’ils étaient nus ». Ils virent qu’ils étaient nus et ils en avaient honte, non pas parce que c’est honteux d’être masculin ou féminin du point de vue de la nudité, mais parce qu’ils ne voyaient plus leurs corps tel qu’il est dans la lumière originelle : ils ont perdu la connaissance originelle du corps.
Voilà ce qu’explique le Pape Karol : nous avons perdu la connaissance originelle du corps. Et donc, quiconque a une vocation à aimer et à se donner entièrement (c’est-à-dire une vocation humaine) doit se situer dans cette tension qu’il y a entre l’innocence originelle de cette connaissance sexuée de l’image ressemblance de Dieu qui est en lui et celle du mariage spirituel, de l’union transformante de l’oraison. Nous, qui nous situons après le péché originel, nous remontons par vocation vers ce seuil, comme dit le Pape Karol. Quand nous regardons ce que nous sommes du point de la féminité ou de la masculinité (je suis un petit garçon ou je suis une petite fille), nous devons nous situer sur le seuil : d'un coté je suis créé par Dieu dans l’innocence originelle pour être donné entièrement à Dieu, entièrement à l’autre, entièrement à la création, entièrement à un autre que moi-même et livré entièrement à lui, et jamais pour moi-même : ça, c’est l’innocence originelle; d'un autre coté, je puise dans le mariage rédempteur et surnaturel avec le Christ de quoi combler les fissures des suites du péché originel.
Nous pouvons avoir quelquefois cette grâce actuelle nous permettant d'entrevoir cette vérité expérimentée. Nous l’avons quelquefois quand nous sommes enfant. Nous l’avons quand nous nous trouvons dans un état de grâce, de lumière, d’admiration, à l’intérieur de la création. Quelquefois nous avons ces grâces-là au milieu de la nature, au milieu de la montagne, au milieu de la mer ou au milieu d’un champ de fleurs, et nous nous disons : « Mais jamais personne n’a vu la beauté si splendide de ce que je vois en ce moment ». Par moment la grâce de Dieu nous illumine tellement que nous voyons une beauté que d’ordinaire nous ne percevons pas. Je suis sûr que tout le monde a eu cette grâce-là : Dieu nous donne une grâce de voir comme nul autre la beauté de toutes choses, la beauté de ce que nous sommes. Il y a alors une gratitude, une admiration, un étonnement, une ouverture. C’est un don qui nous vient de la grâce: nous y retrouvons cette vision de l’innocence originelle, cette présence à la création comme quelque chose qui nous est donné à nous personnellement, tout en nous donnant personnellement à toute la création. A travers cette lumière souvent passagère, Dieu s’est donné en nous et se donne à nous. Qui n’a pas eu cette grâce-là ?
C’est une grâce qui participe, qui est une petite étincelle si je puis dire, de cette grâce originelle du premier homme, de la première femme, tandis qu'ils vivaient intensément cette plénitude du don. Mais dans la différenciation ish isha, la différenciation de l’homme et de la femme qui était la leur, ils percevaient aussi que cette extraordinaire existence, cette admirable grâce, a été faite pour qu’ils se retrouvent tous les deux en se livrant chacun entièrement à l’autre dans la communion des personnes. Et dans cette communion mutuelle des deux, avec la même intensité, même centuplée, dont je viens de vous parler, ils découvraient la signification sponsale de leur unité.
Vous lirez les passages admirables du printemps 1980 du Saint Père sur la signification sponsale de l’unité dans la communion des personnes, et comment le premier homme et la première femme, c’est-à-dire tout homme normal et toute femme normale, devraient vivre avec intensité cette intériorité de l’unité de complémentarité des personnes à travers le corps différencié sexuellement.
Il est sûr qu’une communion des personnes entre l’homme et la femme qui ne se vit pas dans une virginité d’innocence surnaturelle plénière ne peut pas découvrir cette unité dans la communion des personnes dans la signification sponsale du corps.
Néanmoins, nous pouvons la contempler, et c’est ce qui est beau, parce qu’à travers la Révélation, cela nous est redonné comme un objet de contemplation, et vous savez que nous devenons ce que nous contemplons. Si vous vous entraînez avec le petit copain du lycée, vous n’en aurez pas la connaissance, mais par la contemplation oui. Vous pouvez contempler dans la main de Dieu la plénitude surnaturelle centuplée de la féminité ( et vous pouvez le vivre si vous êtes femme ), se réaliser dans la plénitude de l’abandon dans l’accueil qu’en faisait celui à qui elle était entièrement livrée, qui en réciproque réponse se livrait lui-même à son tour pour réaliser l’unité sponsale, et réaliser dans l’unité cette apparition de la communion des personnes dans la plénitude de la signification sponsale du corps masculin et féminin. C’est un objet de contemplation : si je le regarde, je peux prier avec cela, je peux contempler Dieu agissant dans la grâce du corps masculin et féminin du premier homme et de la première femme. C’est ce que propose le Pape Karol en nous donnant cette méditation, pour que nous puissions nous-mêmes, l’ayant contemplée, retrouver la semence de la vraie vie du corps.
La Révélation de la Genèse vient du Christ. La Torah (la Genèse, l’Exode, le Lévitique…) a été dictée à Moïse quand il a fait sortir d’Egypte le peuple d’Israël. Cela a duré 12000 jours, 40 fois 365 jours. Tous les jours Moïse sortait et rentrait dans la tente de réunion, avec Josué (son petit scribe, son petit disciple) et quelquefois avec Aaron. La nuée glorieuse du Messie, se placait à l’entrée de la tente de réunion ( Jésus était donc à l’entrée de la tente ), et tout le peuple d’Israël pouvait le voir. Le Messie parlait à Moïse et lui donnait la Torah. Postulons donc avec la tradition rabbinique que ce qui nous est donné dans le Livre de la Genèse nous est donné par le Messie.
Il ne faut pas s’en étonner ! Jésus est venu 1300 ans plus tard, d’accord, mais Abraham aussi a vu le Messie, Jésus l’a dit : « Abraham m’a vu, et il s’en est réjoui ». Le Messie se montre à nous après lui, mais Il s’est montré à nous avant lui, parce que le Messie est l’Hypostase de Dieu. Si le Messie n’est pas Dieu, Il ne pourrait pas se manifester à Israël. Mais comme le Messie est Dieu, Il peut se manifester à Israël. Le Christ est Dieu. Et Israël avoue, enseigne, proclame dans la Mishna que c’est le Messie qui leur a enseigné la Torah à travers Moïse, et que le Messie est la manifestation vivante de Dieu dans la deuxième Hypostase du Nom d’Elohim.
Il est intéressant de savoir que cet enseignement de la Genèse nous est donné par Jésus à travers Moïse. C’est le Christ qui nous a donné cet enseignement, Lui qui est l’Adam parfait, qui retrouve la grâce en plénitude mais cette fois-ci de manière surnaturelle et chrétienne, avec la plénitude du mariage spirituel de l’oraison, pour nous. Avec Lui, nous retrouvons le récit de la Genèse à Moïse et c’est à travers Lui que nous le recevons.
Dans la présence divine de la grâce chrétienne, de la grâce du Messie, de la grâce du Verbe éternel de Dieu, tout immergé du Saint Esprit dans le sein du Père, mais dans l’incarnation de Son corps ressuscité, nous pouvons très bien aller retrouver le premier récit de la création et contempler, voir, vivre ce que Dieu vit dans le corps d’Adam et Eve dans la communion des personnes.
Vous lirez peut-être cette méditation qu’en fait le Pape Karol le 6 février 1980, dans un discours admirable dont le titre est : « La communion des personnes réalise la plénitude de l’image ressemblance de Dieu dans l’échange de l’accueil et du don ». Effectivement, nous voyons comment Dieu se réalise à travers l’homme et la femme, ni dans l’homme ni dans la femme, mais au-delà de la communion des personnes, dans le nid de leur unité sponsale pour réaliser un corps qui n’est ni homme ni femme mais qui est celui de l’humanité toute entière pleinement image ressemblance de Dieu dans l’échange et l’accueil du don. Humainement, cet amour-là ne peut pas diminuer : il n’y a pas de cause diminuante dans cet amour-là.
L’amour diminue s’il est embarqué dans la honte, dans les séquelles du péché originel, dans l’instinct sexuel. Si l’instinct sexuel domine aux dépends de la signification sponsale du corps, l’amour va diminuer et être très destructeur, et il ne pourra malheureusement réaliser, à travers quelque chose que l’Ecriture considère comme un adultère, que la production des enfants. Ce n’est déjà pas mal, mais ce n’est pas la finalité de la signification sponsale du corps masculin et féminin.
La finalité de la signification sponsale du corps masculin et féminin se fonde sur cette plénitude du don et de l’accueil du don d'avant la création du monde en Dieu. Dieu a voulu se réaliser, se retrouver Lui-même dans l’échange et l’accueil du don de l’homme et de la femme voulus pour eux-même dans la plénitude de la signification sponsale de leur solitude. Pour cela, il faut bien-sûr que l’homme qui a atteint la plénitude de la signification sponsale de sa solitude habitée puisse assumer de l’intérieur la plénitude de la signification sponsale de la solitude habitée de la femme. L’hippopotame ne peut pas faire cela… il faut une délicatesse, une finesse, une innocence, une liberté, une puissance, une force intérieure…

De sorte que finalement cette méditation que nous pourrions faire les prochaines fois, reviendrait à dire :
Il y a quelque chose qui est honteux dans la nudité, voilà pourquoi il faut garder une certaine pudeur. Mais il y a aussi une fausse pudeur. Il faut regarder la masculinité et la féminité dans le corps, à condition de la regarder de l’intérieur de son illumination. Quelque chose nous illumine de l’intérieur, fait vivre la masculinité et nous aspire dans la signification sponsale du don. Tandis que si cette connaissance de la masculinité vue dans la lumière du don de Dieu et de sa présence disparaît, cette aspiration disparaît aussi et apparaît l’instinct, qui n’est rien d’autre que la perte de la connaissance de Dieu dans mon corps et la perte de la connaissance de moi-même dans mon propre corps parce que je me suis séparé de Dieu. De sorte que la perte de la connaissance de Dieu et l’impuissance sexuelle sponsale sont directement liées : si je perds la connaissance de cette vision de Dieu pour Lui-même jusque dans ma chair, je deviens impuissant, le centuple de la semence de la parole de Dieu dans la signification sponsale de mon corps masculin ne peut plus opérer.
Voilà pourquoi Dieu a fait sortir de l’homme une femme pour que la voyant il dise : « Voici l’os de mes os, la chair de ma chair », qu’il retrouve cette intériorité dans sa source.

La première chose que j’aurais personnellement beaucoup aimé que le Seigneur nous aide à faire dans ces méditations qui vont venir, c’est premièrement, essayer de proposer quelque chose qui fait que nous n’aurons plus peur d’être homme ou femme, sans tomber dans la grimace qui fait dire : « Après tout c’est naturel, alors allons-y »… Et non, ce serait acquiescer totalement à cette liberté honteuse qui fait que nous nous énervons, puisque nous ne maîtrisons pas le corps, et nous nous suicidons encore plus dans la signification sponsale de notre corps : c’est cela, le vice sexuel.
Il s’agit de ne pas avoir peur de nous retrouver entièrement présent dans la signification du don que Dieu nous a fait pour percevoir que nous sommes faits pour nous donner entièrement à un autre et pour recevoir en plénitude le don de l’autre, et à rentrer par le fait même dans une nouvelle perspective qui vient de la grâce: la communion des personnes, la présence, l’image, la ressemblance de la communion des Personnes telle que l'a voulu la Sagesse créatrice de Dieu.
Cela, je peux non seulement le dire, mais je peux aussi le vivre : après avoir fait oraison, après être rentré avec Jésus et avec le Corps mystique vivant entier de Jésus entier (Jérusalem spirituelle et Jérusalem céleste en un seul Corps), une fois que j’ai intégré ce mariage spirituel jusque dans l’intérieur de toutes les puissances de mon corps masculin ou féminin, que je me suis entièrement donné à cela et que j’ai entièrement ouvert par la puissance de Dieu les espaces pour accueillir tous les dons de la Jérusalem céleste elle-même en moi, du Christ total en moi, à ce moment-là oui, je crois qu’il y a une possibilité pour moi de me retrouver dans mon propre corps en plénitude.
Vous allez me dire que c’est quasiment impossible ! Mais je peux le faire aussi de manière plus simple. Je crois qu'il serait juste à cette fin de placer quelques petits jalons pour pouvoir vivre l’intégralité de ce que nous sommes comme centuple de capacité d’amour que ce que nous sommes aujourd'hui ( où nous ne possédons pas encore pleinement la signification sponsale de notre corps ). La prise de possession de la signification sponsale du corps est très importante pour que le don de la grâce du Christ, le don de la grâce de la création et le don de la grâce tout court (par exemple de l’Eucharistie) soit centuplé dans sa puissance de don et aussi en moi dans ma puissance d’accueil de ce don.
Percevoir au moins un peu où est la signification sponsale de mon corps masculin ou féminin, est donc probablement très important :
Quel est le visage de ma masculinité de l’intérieur de cette masculinité, illuminée par la lumière qui la vivifie de l’intérieur pour la faire vivre dans un amour spirituel ?
Si je suis femme, comment puis-je au moins entrevoir de l’intérieur ce qui illumine de l’intérieur ce qui dans mon corps féminin fait que je suis capable de m’abandonner, de me livrer entièrement et d’être une puissance d’amour spirituel sans limite en me donnant.
Et pour la signification sponsale du corps, percevoir cette capacité qu’il a, en assurant la réciprocité du don dans l’accueil de l’autre, de produire cette présence du ciel à la terre et de la communion des Personnes d’avant la création du monde à cette unité sponsale mutuelle dans la communion des deux. Percevoir comment de l’intérieur le monde physique de mon corps masculin est capable d’avoir cette puissance. Le corps de l'homme en effet est récepteur, multiplicateur et diffuseur. Percevoir comment de l’intérieur cette masculinité devrait vivre, ou même vit (dans le mariage spirituel de l’oraison, le Saint Esprit agit en nous, et c’est bien la signification sponsale du corps, et non l’instinct, qui s'y met en branle). Une connaissance de nous-même à travers le corps va jaillir pour nous introduire pleinement dans la véritable communion des personnes. Il y a donc un lien entre l’oraison, le mariage spirituel, et la prise de possession de la signification sponsale de mon corps.
Je ne sais pas si je pourrai en dire plus. En tous cas, c’est très fort: nous devons beaucoup au Pape Karol de nous avoir ouvert cette porte-là.

Il a ouvert une deuxième porte en expliquant que le fait d'être homme ou femme, masculin et féminin, plus exactement époux et épouse, est le cœur de l’image et ressemblance de Dieu en nous.
Avant lui, les Pères de l’Eglise, saint Augustin en premier, disaient que nous avons une âme spirituelle capable de contempler (lumière), capable d’aimer (feu), capable de vivre et de la lumière et de l’amour dans une seule hypostase (liberté), et que cette triple puissance réalise en l'homme l'image et ressemblance de Dieu; parce que Dieu est procession de la lumière, procession de l’amour, et l’unique liberté de Dieu intime qui unit la procession de la lumière et de l’amour dans une seule hypostase, dans une seule nature : il y a un seul Dieu, et la procession du Verbe dans le Père (lumière), la procession du Saint Esprit dans l’unité du Père et du Fils, dans une seule unité de liberté, de perfection et de simplicité : voilà la liberté de Dieu. Et nous, nous avons cette capacité de lumière (contemplation), cette capacité d’amour (feu) et cette liberté ontologique qui permet d’unir la lumière et l’amour en une seule hypostase en notre personne.
En 1980, le Pape Karol dit que l’image ressemblance de Dieu dans le Livre de la Genèse est désignée comme étant encore plus présente dans la signification sponsale du corps. Il ne suffit plus, pour être image ressemblance de Dieu, d’être contemplatif, d’aimer de manière pure et de se livrer librement à cet amour dans la grâce : il faut que ce soit dans la communion des personnes. Mais pour que ce soit dans la communion des personnes, il faut que le corps soit intégré. Or, le corps ne participe à la communion des personnes qu’à travers la signification sponsale du corps. Dans cette lumière, nous sommes donc ou époux, ou épouse. Dans cet amour, nous sommes ou époux, ou épouse. Dans l’unité de cette lumière et de cet amour éternel dans l’incarnation de notre don personnel, nous sommes ou époux ou épouse.
Là, quand nous sommes homme ou femme, masculin ou féminin, nous sommes donc époux ou épouse, époux et épouse, et de ce point de vue-là nous sommes ressemblants à Dieu parce que Dieu est Epoux, Dieu est Epouse, et c’est l’unité de l’Epoux et de l’Epouse, la communion des deux, qui fait la communion des Personnes en Dieu et qui explique qui est le Saint Esprit, qui est l’unité sponsale de l’Epoux et de l’Epouse.
Le Pape Karol n’est pas allé jusqu’à dire formellement que le Père, première Personne de la Très Sainte Trinité, est l’Epoux ; que l’Epouse, avant la création du monde, est le Fils unique de Dieu ; et l’unité sponsale de l’Epoux et de l’Epouse, de ces deux premières Personnes de la Très Sainte Trinité, est la spiration, le don personnel et substantiel qui est l’Esprit Saint. Il n’a pas prononcé cette phrase-là, mais il a prononcé la phrase qui veut dire la même chose, à savoir : si nous sommes époux et épouse dans la signification sponsale du corps, c’est cela qui fait que nous sommes image ressemblance de Dieu dans une analogie ontologique plus parfaite que l’analogie classique qui disait : nous sommes contemplation, amour et liberté du Don unifiant la lumière et l’amour dans cette unique contemplation amoureuse.
Si nous sommes contemplation, amour et unité substantielle de cet amour et de cette lumière, l’ange l’est aussi, et donc nous ne voyons pas la différence entre l’image ressemblance de Dieu dans l’ange et l’image ressemblance de Dieu dans l’homme. Le Pape Karol explique donc que l’homme est plus que l’ange, que Jésus est plus que l’ange ( pas seulement parce qu’Il est Dieu …); Marie est plus que l’ange, parce qu’elle porte la signification sponsale d’un corps féminin : elle est épouse, et donc elle réalise une image ressemblance de Dieu qui est beaucoup plus parfaite que l’ange. Quand nous sommes époux et épouse, notre existence s’inscrit dans une signification sponsale comme le Père et le Fils qui inscrivent leur existence personnelle dans une signification sponsale : ils s’épousent mutuellement, ils disparaissent l’un dans l’autre pour ne voir que la lumière de ce feu qui flambe tout dans la nature divine, dans la liberté et la spiration : l’Esprit Saint.
C’est la signification sponsale masculine et féminine qui inscrit cela en nous. Voilà ce que l’ange n’a pas. Voilà peut-être pourquoi l’attaque la plus vive de Lucifer sur l’homme porte sur le détournement de la signification sponsale du corps masculin et féminin. C’est là-dessus qu’il crache le plus fort, nous le savons bien. Dès qu’il sent la grâce venir… une effusion d’adultère dans l’esprit, dans le corps, il se précipite pour l’accentuer. Nous le voyons bien dans le monde, et nous le savons bien aussi nous-mêmes.
Donc le deuxième point proposé par le Pape Karol dit que le fait que nous soyons masculin ou féminin jette une très vive lumière non seulement sur nous-mêmes, sur notre manière de vivre en tant que personnes dans la communion avec les autres, mais aussi jette une très vive lumière sur le mystère de la Très Sainte Trinité. Comment comprendre que la deuxième Personne, le Fils, le Verbe de Dieu qui est Epouse, soit l’admiration de la première d’où Elle émane de l’intérieur comme Eve pour Adam, et se reçoive entièrement de Lui de l’intérieur de Sa source, comme l’épouse vis à vis de l’époux ? Cela jette une très forte lumière sur la manière dont se réalise l’unité d’amour des deux premières Personnes de la Très Sainte Trinité pour produire ce bombardement incréé de la Spiration.

Le troisième point sur lequel il faudrait également insister: la question du mariage. Une fois que vous avez ceci, une fois que vous avez cela : une fois que vous avez la Très Sainte Trinité, une fois que vous avez la signification sponsale du corps, comment les deux vont-ils se rejoindre d’une manière parfaite en nous à travers le sacrement de mariage ?
Le sacrement de mariage va pouvoir nous obtenir la présence réelle de l’unité des deux, donc de l’expérience vivante de la signification sponsale du corps dans l’unité des personnes sur le plan humain, spirituel et surnaturel, en même temps que la présence vivante surnaturelle, du don des Personnes dans la communion mutuelle de la Très Sainte Trinité à l’intérieur même de notre propre sacrement, de manière à réunir le ciel et la terre dans la communion des personnes et la signification sponsale, à la fois incréée ( c’est-à-dire non créée éternelle ), et créée dans le sacrement de mariage. Ce qui fait l’unité des deux vient du Christ, de la présence réelle de Jésus qui s’unit en se livrant totalement à elle à la Jérusalem céleste. Et de la Jérusalem céleste, ou plus exactement le Corps vivant glorieux entier de Jésus se donnant entièrement à la source de sa résurrection en Son Union hypostatique de Christ glorifié comme à son époux, réalisant ainsi les portes d’ouverture du sacrement de mariage.
Le Pape Karol n’a pas explicité cette troisième partie, mais j’aimerais l’expliciter aussi, en proposant : voilà, nous ne pouvons pas accéder à ce sommet-là directement…. donc nous pourrons suggérer des échelons pour y accéder petit à petit à travers le sacrement de mariage : 1e degré de l’union transformante du sacrement de mariage, 2e degré de la transformation de la communion des deux dans le sacrement de mariage, 3e degré… les sept demeures de la transformation de la communion des personnes dans l’échange et l’accueil du don en présence réelle du sacrement.

A titre indicatif, nous pouvons suivre comme schème toute la messe :
- « Au nom du Père »: nous mettons notre communion sponsale de mariage en présence de la Très Sainte Trinité.
- Nous lisons ensuite la Parole de Dieu ; nous chantons les psaumes dans l’admiration ; nous recevons le Saint Evangile en nous mettant en présence du Messie, du Verbe qui parle à toute la création, à toute l’humanité pour la sauver, l’intégrer dans cette grâce de rédemption.
- Nous nous offrons avec Lui dans l’offrande de l’offertoire, offertoire où Jésus et l’Eglise s’offrent mutuellement à Dieu le Père
- Nous nous laissons transformer avec Lui au canon où se réalise la prise de ce que nous offrons dans notre communion mutuelle pour transformer cette communion mutuelle dans la présence vivante réelle totale substantielle de cette communion.
- Puis nous laissons agir dans la surabondance de l'opération divine: la perfection que nous avons essayé de donner est rendue des milliards de fois plus parfaite dans la transsubstantiation ; la communion complète divinement ce qui nous manque en nos imperfections chrétiennes et humaines, pour la plus grande gloire de Dieu et pour la bénédiction de toute l'humanité en soif d'Amour.
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Le Mystère de l'Amour dans le Couple - Sponsalité de l'Homme et de la Femme Empty Re: Le Mystère de l'Amour dans le Couple - Sponsalité de l'Homme et de la Femme

Message par Her Mer 25 Mai - 6:54

http://www.famillechretienne.fr/agir/vivre-en-chretien/la-transfiguration-de-lamour-humain_t11_s74_d61005.html

SEXUALITÉ : PARLONS-EN !

La transfiguration de l’amour humain
famillechretienne.fr23/05/2011Par Sophie Lutz0 commentaire
Relecture de notre vocation au mariage à la lumière de Jésus transfiguré. Cinq étapes pour baliser la route du couple.

Un couple, ça se construit

Mon quotidien de femme mariée m’inspire quelquefois de lire telle ou telle page de l’évangile avec un point de vue inhabituel : une sorte de lectio divina de couple. Ainsi, peut-on découvrir dans le récit de la Transfiguration les étapes de la vie spirituelle. On peut aussi regarder ces cinq étapes avec des yeux d’épouse ou d’époux.

Première étape : l’appel

Pourquoi Jésus emmène-t-il Pierre, Jacques et Jean et pas d’autres ? Pourquoi ai-je choisi et dit oui à cet homme, cette femme et pas à un/une autre ? Pourquoi m’aime-t-il/elle ? Ses raisons sont-elles les bonnes ? Dire plutôt : merci Seigneur pour mon conjoint et pour le mystère de notre amour.

Deuxième étape : la rupture

Que faut-il quitter pour gravir la montagne de la contemplation ? Qu’ai-je déjà quitté et que me reste-t-il à quitter encore pour que notre amour puisse grandir, puisse devenir un amour des cimes ? Qu’ai-je à quitter de mes petites idées, raideurs, préjugés, soucis, orgueils pour me donner et accueillir le don de l’autre ?

Troisième étape : la rencontre avec la divinité dévoilée de Jésus

Ils existent ces moments où j’ai su que Dieu était proche de moi, où j’ai compris ce qui était essentiel. Ils existent ces « thabors » où notre proximité amoureuse est surnaturelle, où nos chairs s’unissent et dévoilent l’Image et la Ressemblance.

Quatrième étape : la tentation de s’installer

Dressons trois tentes. Restons entre nous. Peur du monde pour le chrétien. Peur des autres pour le couple. Repli amoureux, qui interdit le déploiement de chacun. Tentation de briser notre fécondité, de donner la vie à condition que cela reste confortable.

Cinquième étape : le retour dans le quotidien et son combat pour le Royaume

La nécessaire et parfois crucifiante ouverture aux autres, le combat de la charité contre l’usure de l’amour, le combat de la chasteté et de la tendresse qui renouvellent les « thabors » du couple, le combat de l’éducation des enfants, le combat pour la famille.

Sophie Lutz
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