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Dignité de la Personne Humaine - La Dignité du Travail Humain, Exigence du Bien Commun de la Société

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Message par Her Lun 28 Mar - 23:47

Le travail aide à être plus proche de Dieu et des autres, affirme le pape

ROME, Lundi 28 mars 2011 (ZENIT.org) - Benoît XVI a évoqué l'importance de comprendre le travail « dans une perspective chrétienne », affirmant qu'il aidait à « être plus proche de Dieu et des autres ».

Le pape a reçu en audience, le 26 mars dernier, les participants au pèlerinage du diocèse de Terni-Narni-Amelia (Italie) à l'occasion du 30e anniversaire de la visite du pape Jean-Paul II aux aciéries de la ville. La région accueille en effet l'une des plus grandes fabriques d'acier.

Dans son discours, le pape n'a pas manqué d'évoquer la « crise industrielle » qui met « la vie de la cité à dure épreuve » et l'oblige à « repenser son avenir ».

« La vie des travailleurs et des familles est aussi mise à l'épreuve », a ajouté le pape en évoquant l'importance de l'Eucharistie pour apprendre à « habiter la société en chrétiens, pour la rendre plus accueillante, plus solidaire, plus attentive aux besoins de tous et particulièrement des plus faibles, plus riche en amour ».

Le pape a rappelé que le travail, qui préoccupe chacun, notamment en raison du chômage, était « un des éléments fondamentaux de la personne humaine comme de la société ». « Les conditions de travail difficiles ou précaires rendent difficiles et précaires les conditions de la société elle-même, des conditions de vie ordonnées selon les exigences du bien commun », a-t-il expliqué.

« Le travail aide à être plus proche de Dieu et des autres », a-t-il affirmé en rappelant sa « dignité spécifique » quand il est inséré « dans le mystère même de la rédemption ». « Il est important de le comprendre dans cette perspective chrétienne. Souvent, au contraire, il n'est vu que comme une manière de gagner de l'argent, et parfois, dans certaines situations dans le monde, comme un moyen d'exploitation et donc d'offense à la dignité de la personne ».

Benoît XVI a aussi rappelé « le grave problème de la sécurité au travail ». « Je sais que vous avez dû affronter plusieurs fois cette réalité tragique. Il faut mettre tout en œuvre pour que la chaîne des morts et des personnes accidentées soit interrompue », a-t-il insisté.

« Et que dire ensuite de la précarité du travail, surtout en ce qui concerne le monde des jeunes ? C'est un aspect qui ne manque pas de créer de l'angoisse dans de nombreuses familles ».

Le pape a enfin mis l'accent sur le problème du travail du dimanche. « Malheureusement, dans nos sociétés, le rythme de la consommation risque de nous voler aussi le sens de la fête et du dimanche comme jour du Seigneur et de la communauté », a-t-il regretté.

Il a enfin assuré les habitants de la région du soutien de l'Eglise et de son encouragement « pour garantir un travail sûr, digne et stable pour chacun ». « Le pape est proche de vous, aux côtés de vos familles, de vos enfants, des jeunes et des personnes âgées », a-t-il conclu.

Marine Soreau


Dernière édition par Hercule le Mar 29 Mar - 9:07, édité 3 fois
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Message par Her Mar 29 Mar - 9:39

LES PROPHETIES DE LA FRAUDAIS
Marie Julie JAHENNY
Abbé Pierre Roberdel
Editions Résiac

/////////////////////////////////////////////

Page 137 : Extase du 23 novembre 1882

En grandes lettres, je lis :

"Tous les ouvriers, dont l'emploi fournissait chaque jour une occupation qui les empêchait de se livrer au mal... Les desseins de ceux qui dirigent la France ont résolu d'enlever à l'ouvrier tout travail, tout emploi.

Mes enfants, il ne va plus y avoir de repos. Nuit et jour, les coureurs se livrent au mal : l'incendie, l'affreux assasinat. Ils vont user de la poudre violente qui réduit en lambeaux les murs les plus solides bâtis sur la terre".

/////////////////////////////////////////////

Page 76 : Dans le soleil, la flamme (du Saint Esprit) dit :

"Jusque dans les lieux les plus retirés, les suppôts de l'enfer travaillent, maintenant, à des écritures abominables. Mon peuple les trouvera partout sur son chemin. Beaucoup de coureurs appellent les ouvriers à la révolte, à cause du manque de travail qui est leur pain de chaque jour... Les petites villes, comme les grandes, seront bientôt perdues par des groupes d'OUVRIERS QUI N'ONT NI ASILE NI REFUGE. Ils s'étendront partout, surtout que l'heure où ils pourront se rassasier ne tardera pas à sonner."d
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Message par Her Ven 27 Mai - 4:42

http://www.osservatore-vaticano.org/dicastres/la-famille-le-travail-et-la-fete

La Famille, le Travail et la Fête
Posté par Vini Ganimara dans Dicastères le 05 25th, 2011 | pas de réponse

Le Conseil pontifical pour la famille (qui fête cette année son 30e anniversaire), présidé par le cardinal Antonelli, a présenté hier le document « La Famiglia, il Lavoro e la Festa » (la famille, le travail et la fête), contenant 10 catéchèses sur la famille préparées par le conseil pontifical et le diocèse de Milan.
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Message par Her Mar 6 Sep - 5:41

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/08/en-australie-les-journalistes-qui-désinforment-sont-licenciés.html

26 août 2011

En Australie, les journalistes qui désinforment sont licenciés

Deux journalistes de la télévision australienne et leur responsable ont été licenciés pour des images truquées dans la couverture d'un fait divers. Ces deux journalistes effectuaient des reportages en direct, à bord d'un hélicoptère. Mais l'hélicoptère ne s'est en fait jamais rendu sur place et les deux journalistes envoyaient des images des abords du studio, ou même de l'héliport. Jeffrey Browne, le directeur général de Nine Network, l'une des principales chaînes de télévision privée d'Australie, a indiqué :

"Nous sommes fermement déterminés à nous assurer que ce type de conduite ne se répète pas et nous devons tracer une ligne, en démettant de leurs fonctions les employés qui ont abusé de la confiance de nos télespectateurs".

Le directeur de l'information de la chaîne à Brisbane, Lee Anderson, reporter télé depuis 25 ans, a lui aussi été licencié.

En France, quand les journalistes désinforment, les responsables de presse n'ont pas le même scrupule.

Posté le 26 août 2011 à 07h42 par Michel Janva
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Message par Her Sam 24 Sep - 13:14

http://www.zenit.org/index.php?l=french

Etats-Unis : Les chômeurs ne sont pas des chiffres

Appel du président de la Conférence épiscopale américaine

Rome, Vendredi 23 septembre 2011 (ZENIT.org) – Le président de la Conférence épiscopale des Etats-Unis appelle ses confrères à sensibiliser face au « scandale » de la pauvreté et du chômage.

Mgr Timothy Dolan, archevêque de New York, lance cet appel dans une lettre envoyée à la mi-septembre à tous les évêques. Il leur dit son espoir qu’en tant que « pasteurs, enseignants et leaders », ils puissent saisir les occasions qui se présentent à eux pour « amener l’opinion publique à se concentrer sur le scandale de la pauvreté diffuse et le grand manque de travail dans la société ».

L’archevêque précise que sa lettre est une réponse à une demande du Comité administratif des évêques, qui rapporte qu’aux Etats-Unis, 46 millions de personnes (15% de la population) vivent dans des conditions de pauvreté.

Dans sa lettre, il forme le vœu que tous les évêques continuent à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour « soutenir les dimensions humaines, morales et spirituelles face à la crise économique actuelle ».

Le nombre des chômeurs « n’est pas une statistique », rappelle t-il, mais « des personnes qui souffrent, blessées dans leur dignité humaine ».

Attribuant aux « comportements politiques et financiers » les échecs économiques, il affirme néanmoins que l’heure n’est pas aux excuses et aux reproches, mais à ce que « chacun accepte sa propre responsabilité, personnelle et institutionnelle, à créer des postes de travail et vaincre la pauvreté, chacun en fonction de ses propres capacités et opportunités ».

« Individus, familles, groupes communautaires ou fondés sur la foi, employeurs et travailleurs, gouvernement, tous doivent collaborer et trouver des moyens efficaces pour promouvoir le bien commun dans la vie nationale et économique », ajoute-t-il.

Car, écrit-il, « bâtir une société et une économie plus juste est une partie essentielle de notre travail en tant que catholiques ».

« Nous donnons à manger à ceux qui ont faim, donnons refuge aux sans-abris, éduquons les jeunes, accueillons les réfugiés et prenons soin des malades et des personnes vulnérables. Notre Eglise est un service. Elle est au côtés des pauvres et sans emplois, aidons-les à briser ce cercle de la pauvreté et à agir pour le bien de leurs familles et communautés », souligne encore Mgr Dolan dans sa lettre.

On trouvera l’intégralité de la lettre de l’archevêque à l’adresse : www.usccb.org/issues-and-action/human-life-and-dignity/economic-justice-economy/letter-to-bishops-on-economic-situation.cfm
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Message par Her Sam 15 Oct - 14:42

http://www.libertepolitique.com/actualite/55-france/7100-sens-et-decence-du-travail-par-helene-bodenez

Sens et décence du travail par Hélène Bodenez
12 Octobre 2011

Nous restituons ci-dessous une communication d'Hélène Bodenez prononcée le 4 octobre 2011 au Centre Culturel de Franklin. Hélène Bodenez, qui collabore au site libertepolitique.com, est en charge du dossier « Oui au repos dominical » et représente l'Association pour la Fondation de Service politique auprès de l'European Sunday Alliance.

Laissons un début célèbre débuter notre propos. N’y a-t-il pas, en effet, introduction plus appropriée que l’incipit de La Peste d’Albert Camus[1] où le narrateur, encore anonyme, présente ainsi la petite société d’Oran, un narrateur[2] qui insiste à chaque page sur la vie en communauté menée avec ses « concitoyens ».

« Une manière commode de faire la connaissance d’une ville est de chercher comment on y travaille, comment on y aime et comment on y meurt. Dans notre petite ville - est-ce l’effet du climat - tout cela se fait ensemble, du même air frénétique et absent. C’est-à-dire qu’on s’y ennuie et qu’on s’y applique à prendre des habitudes. Nos concitoyens travaillent beaucoup, mais toujours pour s’enrichir. Ils s’intéressent surtout au commerce et ils s’occupent d’abord, selon leur expression, de faire des affaires. Naturellement, ils ont du goût aussi pour les joies simples, ils aiment les femmes, le cinéma et les bains de mer. Mais, très raisonnablement, ils réservent les plaisirs pour le samedi soir et le dimanche, essayant, les autres jours de la semaine, de gagner beaucoup d’argent. »

Dans sa déclamation actuelle au théâtre des Mathurins à Paris, Francis Huster qui fait vivre cette « chronique imaginaire » sur les planches prononce les expressions « pour s’enrichir », « gagner beaucoup d’argent » et « faire des affaires » de manière spécifique et appuyée, avec agacement. Joignant le geste à la parole, l’acteur dessine de la main son dégoût, dans l’air, donnant un relief péjoratif aux préoccupations vénales et peu élevées de la population d’Oran livrée à l’habitude et à l’ennui. Les leitmotive de l’œuvre sont lancés, travail, amour, mort. Et quelques chapitres plus loin, l’un des personnages du roman, Joseph Grand, explique au Docteur Rieux pourquoi sa femme est partie sans crier gare :

« Le reste de l’histoire … était très simple. Il en est ainsi pour tout le monde : on se marie, on aime encore un peu, on travaille. On travaille tant qu’on en oublie d’aimer ».

Qu’est-ce qu’un travail humain ?

Notre romancier est également philosophe et c’est en philosophe que le romancier lance les bases de sa fiction humaniste nommant en premier l’une des dimensions fondamentales de l’homme, son travail, mais pour la mettre tout de suite en concurrence avec une deuxième dimension fondamentale, l’amour. Quand l’auteur du Mythe de Sisyphe stigmatise les habitants d’Oran travaillant, aimant, mourant, « faisant tout cela ensemble du même air frénétique et absent », il leur reproche de ne pas trouver, de ne pas donner de sens à leur travail, à leur amour, à leur mort ; il reproche aux concitoyens de Rieux de vivre en anesthésiés, de vivre dans l’absurde sans but qui puisse éclairer le chemin. Tel Sisyphe poussant son rocher, les citoyens d’Oran traînent leur travail dans une répétition égoïste sans sens, condamnés à une réduplication réductrice car sans finalité, se condamnant à une routine d’autant plus mortifère qu’elle est méthodique et raisonnable. Particulièrement révélateurs, les adjectifs « frénétique » et « absent » qualifiant « l’air » des membres de cette société. Synonymes de « fou », de et de « sans conscience », ils révèlent ni plus ni moins l’absence d’humanité de vies d’automates, vidées de toute liberté, de vies dégradées.

La question est brûlante. Les habitants d’Oran tels que Camus les dépeint nous ressemblent plus que jamais. Le roman, quoique écrit en 1947, n’est finalement pas si daté et continue à interroger les convulsions de notre société postmoderne en crise. Qu’est-ce qui donne sens au travail ? Comment faire pour qu’un travail soit véritablement humain ? C’est notre question avec celle de la décence qu’il implique pour être véritablement travail digne de l’homme, travail rendant l’homme digne de lui-même.

Le travail un bien pour l’homme

Travailler est le propre de l’homme, occupe le temps de l’homme. C’est dans sa nature de travailler. Les diverses activités qui remplissent sa vie disent un statut de son corps, puisqu’avec ce corps il domine alors la matière qu’il ennoblit en transformant le monde. L’homme travaille de ses mains, utilise pour cela sa force vitale, se sert de son esprit. Il développe des talents, exerce son génie pour produire et faire. Il aboutit à une œuvre, dans laquelle il se reconnaît, de laquelle il se nourrit. C’est cette œuvre qui le réjouit, qui le satisfait, œuvre fruit de son travail, œuvre également qui justifie le salaire. Dimension individuelle bien sûr du travail. Mais dimension collective également : l’homme en travaillant accroît le bien commun d’une société et par là peut la rendre plus libre.

On m’objectera que travailler n’est pas souvent perçu comme cela, avec son angle de peine et d’effort rude. Le mot « travail » n’a-t-il pas à voir avec un instrument de torture d’esclave, ce tripalium antique composé de trois pieux ? Le récit judéo-chrétien de la chute originelle n’a-t-il pas d’ailleurs gauchi notre vision du travail quand l’interprétation insiste autant sur le châtiment d’Adam transmis à toute l’humanité, sur ce « tu travailleras à la sueur de ton front[3] » retenu comme une seule obligation pénible, et comme séparation de Dieu ? (« Tu travailleras à la sueur de ton front », mot à mot « tu mangeras ton pain à la sueur de ton front » où l’on voit qu’on doit travailler en vue de son pain quotidien, de sa subsistance, ce qui fera dire à saint Paul : « que celui qui ne travaille pas qu’il ne mange pas non plus !…) Sans aucun doute l’assimilation du monde, son appropriation après la chute est difficile. Mais chacun en a fait l’expérience, quand l’homme travaille en voyant le sens de ce qu’il fait, même au prix de fatigues physiques, cela l’épanouit. Preuve donc que le travail n’est pas que peine. Quand il n’est pas simple instrument mais partie prenante d’une œuvre à faire, l’homme aime travailler, c’est un bien pour lui ; encore faut-il qu’il soit un bien utile, un bien digne. C’est un gage de son développement, de la croissance de sa personne, de son élévation spirituelle. En travaillant l’homme devient ce qu’il est et grandit en humanité. Tout homme a le droit de vivre cela.

Ne pas travailler, un mal


À l’inverse, ne pas travailler est un mal, plus qu’un préjudice, une profonde souffrance, une injustice. La plaie du chômage ne nous le rappelle que trop en inversant les choses : travailler n’est plus obligation ; avec les subventions, l’on mange sans travailler ; on enlève au travailleur la possibilité de se réaliser en tant qu’homme. Plaie également d’une certaine mécanisation, des machines supplantant parfois l’homme ou le rendant esclave.

Éloquent à ce titre, le film récent Ma part du gâteau (Cédric Klapisch, 2011). Il s’ouvre sur la tentative de suicide d’une salariée de Dunkerque. Cette mère de famille divorcée, élevant seule ses trois enfants, voit soudain sa vie basculer quand les licenciements la touchent elle aussi après avoir travaillé vingt ans pour la même entreprise. C’était toute sa vie. « Elle était possédée par son histoire » dirait Florence Aubenas[4]. Le sentiment de gâchis et d’injustice atteint son paroxysme. D’où son désespoir. Et c’est bien compréhensible. La nature du travail n’est pas seulement liée à l’objet exécuté, mais aussi à celui qui l’exécute, c’est-à-dire à une personne libre. Se séparer de travailleurs comme de vulgaires choses - « on n’est rien » dit l’héroïne dans le film – est strictement contre nature, indécent. Les chômeurs, des laissés-pour-compte, voilà ce que produit notre société au lieu d’en faire des partenaires, d’en mesurer le profit potentiel, d’utiliser leur capacité de travail. Nul doute que les économistes auraient là de bonnes pistes de réflexion.[5]

Importance de la dimension subjective du travail

Dans Laborem exercens, la troisième des quatorze encycliques écrites en vingt-sept ans de pontificat, Jean-Paul II l’ex-mineur d’une Pologne broyée par un communisme dépersonnalisant, rappelle ce distinguo traditionnel que l’Église a toujours fait et ne cesse d’affirmer à temps et à contre-temps dans notre âge de fer, rappelle que l’homme ne saurait être traité comme un instrument de production, en « force anonyme », ne saurait être « traité de la même façon que l’ensemble des moyens matériels de production », et non selon la vraie dignité de son travail :

« Les sources de la dignité du travail doivent être cherchées surtout, non pas dans sa dimension objective mais dans sa dimension subjective… Le premier fondement de la valeur du travail est l’homme lui-même, son sujet. Ici vient tout de suite une conclusion très importante de nature éthique : bien qu’il soit vrai que l’homme est destiné et est appelé au travail, le travail est avant tout « pour l’homme » et non l’homme « pour le travail ». … Le but du travail, de tout travail exécuté par l’homme – fût-ce le plus humble service, le travail le plus monotone selon l’échelle commune d’évaluation, voire le plus marginalisant – reste toujours l’homme lui-même. » (n.6)

Le pape slave connaissait la dure réalité du travail en Union soviétique et dans ses pays satellites. Tous ceux qui ont connu les camps de travail dans des systèmes totalitaires savent à quel point le travail forcé peut nier l’homme, lui extorquant sa liberté et sa dignité. J’ai en tête l’épisode que rapporte Soljenitsyne dans Une journée d’Ivan Denissovitch, l’épisode des énormes numéros usés par la pluie et le vent qu’on était obligé de repeindre à la peinture blanche sur les dos des zek : le travailleur, un numéro. Quand on nous donne en modèle actuellement les pays asiatiques qui, eux savent travailler – combien de fois n’entend-on pas cela – je me demande si l’on n’est pas prêt à retomber dans les pires travers qu’une Histoire proche pourtant a stigmatisés, croyant que les sorties de crise passent par leurs façons de tout sacrifier au travail.

Travail et repos : une alternance de décence

Mais l’homme est l’homme. Et ce qui est un bien pour l’homme occidental l’est également pour l’homme oriental, pour tout homme : aspiration à la liberté, à une compatibilité de la vie personnelle avec la vie professionnelle, compatibilité de la vie professionnelle avec la vie familiale. Jouissance d’un repos le dimanche bon pour tous, bien loin d’être « une stupidité économique »[6]. Dans les lignes liminaires du roman de Camus le lecteur note que même les habitants d’Oran ne font pas de commerce le samedi soir et le dimanche ; ils les réservent aux plaisirs, à des « joies simples ».

« Jour des liens », comme l’ont appelé certains. Jour où, comme le dit notre ami Joseph Thouvenel de la CFTC, « l’on met entre parenthèses la consommation et la production pour autre chose ». Jour où l’on « fait société » comme le dit le Docteur en droit Daniel Perron, jour pour Dieu surtout où les catholiques célèbrent l’Eucharistie qui forme l’Église.

Notre Constitution garantit en son article premier une République « sociale ». N’est-il donc pas incohérent le Gouvernement qui touche au jour censé créer le lien social qui se délite un peu plus chaque jour ? Le dimanche est jour d’un travail « invisible », du travail bénévole[7], gratuit. Jour d’une « véritable valeur ajoutée de la cohésion sociale ». Le moteur, on le voit, n’est plus alors l’argent mais le don. C’est ainsi que le sens du travail se révèle paradoxalement lorsqu’on ne travaille pas, quand l’homme prend ce repos, quand l’homme prend conscience de ce qu’il a fait, de ce pour quoi il est fait. Il est alors décent de donner ce jour à tous.

DÉCENT, mot que l’Organisation International du Travail met à l’honneur dans ses codes. Décence selon le dictionnaire historique d’Alain Rey (Bordas) vient de « decens et est employé au sens moral de « convenable » « séant » ». Venant « du participe présent de decere, décent est surtout employé en construction impersonnelle. Decet, il convient. » « Mot spécialisé sur le plan de l’acceptabilité selon les normes sociales et signifie correct, acceptable. » Actuellement, travailler le dimanche et les jours fériés, travailler la nuit n’est toujours pas du travail décent. Jusques à quand ? Une dérégulation puissante est en marche.

Au niveau chrétien, le travail sanctifie le temps.

Revenons encore à ce portail de La Peste. Les habitants d’Oran ne travaillent « que pour s’enrichir ». N’y aurait-il pas un autre but plus humain au travail ? Ce que nous révèlent les Écritures nous invite, en effet, à penser plus haut encore. Surtout nous, qui ne sommes plus les hommes d’après la chute mais les hommes de la Nouvelle Alliance, les hommes d’après la Croix, la grande œuvre de Dieu. Le travail, malgré son statut très rude depuis le jardin d’Eden, est une grâce donnée à l’homme pour sanctifier le temps. C’est même par le travail que l’homme va sanctifier le temps. L’amour ne se mesure pas, on n’aime pas trente-cinq heures par semaine ; quand on aime quelqu’un, on l’aime tout le temps même quand on n’y pense pas et même après sa mort. Le temps mesure le travail : on travaille deux heures et en sanctifiant son travail, on sanctifie le temps. Dans cette lumière on se rend encore mieux compte à quel point le travail doit être humain car la grâce ne peut s’enraciner que dans ce qui est humain. Alors plus le lieu de la grâce atteindra sa finalité naturelle, plus la grâce s’épanouira pleinement. N’est-ce pas normal d’offrir à Dieu, de rendre sacré, ce que l’homme a de meilleur ? Peut-on rendre sacré un travail inhumain ? C’est donc impératif pour un chrétien de faire un travail humain et d’offrir aux autres un travail qui respecte toute leur personne. Accomplir un travail humain, c’est se rendre justice à soi-même ; offrir un travail humain quand on est patron, c’est rendre justice aux autres ; et n’est-ce pas justice que d’offrir à Dieu un travail digne de ce nom ?

Dieu laisse à l’homme rien moins que de coopérer à sa création qui n’est pas achevée. Il lui laisse ainsi de se sanctifier par son travail, lui laisse un jour particulier sans travail, de repos, pour qu’il pense aux fins de son corps mortel promis à autre chose qu’à la putréfaction. Le jour sans travail, le repos hebdomadaire, une fois par semaine, donné le dimanche, a un visage, il ne ressemble pas aux autres jours. Il porte une valeur prophétique, celle que ce corps qui a travaillé, aimé et qui va mourir, pour reprendre la trilogie camusienne de tout à l’heure, est appelé à la vie qui dure toujours, à la vie éternelle, à être corps glorieux. Le dimanche ? Un jour vital pour ne pas s’aliéner aux choses matérielles donnant sens au travail des six autres jours. Un jour pour tous, pas un luxe pour un petit nombre. Est grandement responsable l’employeur qui fait main basse sur un tel jour et qui pour un profit « maximal » accapare ce qui ne lui appartient pas, oublie un principe énorme, la destination universelle des biens, droit commun de tous à utiliser les biens de la création.

Dans trois jours, ce 7 octobre, se déroulera la Journée Mondiale du Travail Décent (JMTD). Pourquoi ne pas participer à cet événement chacun à sa manière en se posant cette question simple : pour qui est-ce que je travaille ? pour moi ? pour ma famille ? pour la société à laquelle j’appartiens ? et dans quelle proportion ? À quel bien commun est-ce que je participe ? Relisons aussi, pourquoi pas, Laborem exercens, première encyclique sociale de Jean-Paul II, pape qui a travaillé à son travail de pape avec une ardeur peu commune. Bel anniversaire en effet que ce jour de 1981 où cette encyclique a été écrite pour le monde entier[8], il y a tout juste trente ans. Non l’argent vulgaire ne peut être la clé du travail de l’homme avec comme seul moteur la cupidité pourrissant le cœur d’hommes qui « s’appliquent » à ne posséder que pour posséder. Ce « faire des affaires » que critique Camus via son narrateur concernant les habitants d’Oran.

Travailler, aimer, mourir. Travailler et pouvoir aimer encore. Travailler pour ne pas mourir comme une bête. Travailler, aimer, mourir. Non plus avec un air frénétique et absent. Travailler avec ardeur et avec conscience. Mettre au cœur de nos économies « capitalistes rigides »[9] un peu moins de cupidité, un peu plus de don et de gratuité. Pour que Sisyphe, levant les yeux sur des « choses nouvelles »[10], sorte de son destin tragique et maîtrise, enfin libre, son rocher.

H.B.

Hélène Bodenez a publié À Dieu, le dimanche ! (Éd. Grégoriennes, 2010).

L'AFSP fait partie de l’European Sunday Alliance depuis le 20 juin 2011.

Programme du centre culturel de Franlin : ici


[1] Roman écrit en 1947 et qui valut par la suite à Camus le Prix Nobel.

[2] L’anonymat est levé à la fin du roman : il s’agit du Docteur Rieux.

[3] Gn. 3,19.

[4] Florence Aubenas, Le quai de Ouistreham, p. 24, Éditions de l’Olivier, Points, 2011, P2679.

[5] Robert Lutz et Giles Decock, Réflexions sur le travail, « Pour un nouveau protocole anti-chômage », Éditions Grégoriennes, Le Guetteur, 2011.

[6] Échange rapide sur Radio-Notre Dame le vendredi 30 septembre 2011 entre Jean-Pierre Denis (La Vie) et Jean-Luc Mouton (Réforme).

[7] S’organise une conférence le 17 octobre 2011 au Comité économique et social européen à Bruxelles en l’année européenne du bénévolat : L’apport du « travail invisible » à la création de richesse – valeur ajoutée de la cohésion sociale.

[8] L’attentat du 13 mai en a retardé la publication qui eut lieu le 14 septembre, jour de la Croix glorieuse. Tout un symbole quand on lit la fin de l’encyclique : « Dans le travail de l’homme, le chrétien retrouve une petite part de la croix du Christ et l’accepte dans l’esprit de rédemption avec lequel le Christ a accepté sa croix pour nous. Dans le travail, grâce à la lumière dont nous pénètre la résurrection du Christ, nous trouvons toujours une lueur de la vie nouvelle, du bien nouveau, nous trouvons comme une annonce des « cieux nouveaux et de la terre nouvelle » auxquels participent l'homme et le monde précisément par la peine au travail. Par la peine, et jamais sans elle. D'une part, cela confirme que la croix est indispensable dans la spiritualité du travail ; mais, d'autre part, un bien nouveau se révèle dans cette croix qu’est la peine, un bien nouveau qui débute par le travail lui-même, par le travail entendu dans toute sa profondeur et tous ses aspects, et jamais sans lui. » (n.27)

[9] Jean-Paul II, Laborem exercens,

[10] Rerum novarum, titre de l’encyclique de Léon XIII que tous les papes après lui n’ont cessé de reprendre et d’en approfondir le sens.
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