Le GRAND PAPE, le GRAND MONARQUE et HENRI V de la CROIX, le NOUVEAU ROI de FRANCE
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Bibliothèque - Les Oeuvres de Sœur Marie Lataste (1822 - 1847)

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Bibliothèque - Les Oeuvres de Sœur Marie Lataste (1822 - 1847) - Page 2 Empty Re: Bibliothèque - Les Oeuvres de Sœur Marie Lataste (1822 - 1847)

Message par Her Mar 12 Avr - 8:54

www.JesusMarie.com
Soeur Marie Lataste
mystique catholique
Lettres


LETTRE 22, Moyens de garder la chasteté.
Monsieur le Curé,
Il me reste encore à vous parler des moyens que m'a indiqués Notre-Seigneur Jésus-Christ pour observer et garder précieusement la chasteté.
Voici comment il m'a parlé : " Ma fille, il y a deux sortes de chasteté, la chasteté du corps et celle de l’esprit. Celui qui n'est pas chaste dans son corps ne peut l'être dans son esprit, et rarement celui qui n'est pas chaste dans son esprit demeure chaste dans son corps. Le corps est l’instrument par lequel la concupiscence pose les actes contraires à la pureté, l'esprit est celui qui conçoit les actes et les fait produire d'une manière extérieure par le corps.
" Or, il y a différence entre le corps qui est matière et l'esprit qui n'a en lui rien de matériel. Il faut donc leur donner deux secours ou deux moyens différents à l'aide desquels le corps et l'esprit puissent, chacun pour soi, garder la chasteté.
" Ces deux moyens sont la mortification pour le corps, la prière pour l'esprit ou pour l'âme.
" Si vous prenez soin de votre corps, si vous le nourrissez avec abondance et délicatesse, si vous lui accordez tout ce qu'il vous demande, si vous lui laissez prendre ses aises, soyez persuadée que vous deviendrez aisément la proie du démon de l’impureté. Le corps ainsi traité est mou, efféminé, sans force ni vigueur; il est incapable de soutenir une lutte, de se faire la moindre violence; il devient l’esclave de l’incontinence, à laquelle il sacrifie aussi souvent qu'elle le demande.
" Mais si vous le réduisez en servitude, si vous le traitez comme un esclave, si vous le liez par les liens de la mortification, des veilles et des jeûnes, il deviendra fort contre le démon de l’impureté. Celui-ci en aura même horreur, il ne voudra pas d'un butin qu'il croira trop méprisable mais, en vérité, c'est qu'il n’aura pas accès près de lui. Il trouvera tous les accès, par lesquels il pourrait s’introduire en vous, soigneusement gardée, formée et défendus.
" Veuillez donc et mortifiez votre corps; vous serez forte et puissante contre l’impureté. Mais il ne suffit pas de le mortifier dans le sommeil et la nourriture; il faut le mortifier dans la vue, l’ouie, l’odorat, le toucher, en un mot, dans tout ce qui est du corps, faisant du corps et de tous ses membres l’objet spécial et particulier de votre mortification de chaque jour et de chaque instant.
" Enfin, ma fille, observez vos pas et vos mouvements, ne vous exposez jamais à la tentation d’impureté en fréquentant des lieux ou des personnes qui pourraient devenir pour vous une occasion de chute. Si vous faites cela, ma fille, vous serez chaste dans votre corps.
" Mais cela ne suffit pas. Vous êtes composée de corps et d’âme, et ce corps et cette âme ne font qu'un. Le corps et l’âme doivent être chastes l’un et l’autre, et ne peuvent l’être séparément s’ils ne le sont tous deux à la fois. Il faut donc que vous joigniez à la mortification, qui est la sauvegarde du corps, la prière, qui est la sauvegarde de l'âme.
" Vous vous rappelez ce que je vous ai dit de la prière. La prière, c'est une élévation vers Dieu, c'est un cri vers Dieu, c'est une demande de secours à Dieu, c'est un repos en Dieu, c'est un refuge cherché près de Dieu. La prière, c'est une défiance de soi, c'est un acte d’amour de Dieu. Par conséquent, tout ce qui est prière est pour l'âme assurance de la chasteté, défense de la chasteté.
" Ma fille, la chasteté est un don de Dieu. L'homme n'est point chaste par lui-même. S’il a la chasteté, c'est parce que Dieu la lui a donnée. Il faut donc demander à Dieu la chasteté si on ne l’a point, c'est-à-dire prier. Il faut la recommander à Dieu, la remettre entre ses mains pour la conserver, c'est-à-dire prier, parce que l'homme ne peut pas plus la conserver qu'il ne peut l’acquérir par lui-même.
" La prière est la seule défense, le seul soutien de la chasteté; et s’il y a plusieurs sortes de prière, on peut recourir à chacune d’elles pour la conservation comme pour l’augmentation de la chasteté.
" La meilleure des prières, celle qui a le plus d’efficacité, ma fille, c'est la prière dictée par l’amour, c'est un cri d’amour jeté vers moi. Ah! ma fille, jamais une âme tentée contre l’impureté ne m’a dit : Sauveur Jésus, je vous aime de tout mon cœur, sans que je lui aie donné la victoire. Jamais une âme tentée contre la pureté ne s’est réfugiée dans les plaies de mon corps, sans que je lui aie donné le triomphe contre la tentation. Jamais une âme n’a pénétré dans l’ouverture de mon cœur, sans que mon cœur ait été pour elle une défense inexpugnable. Jamais une âme n’a regardé en face ma passion à l’heure de sa tentation, sans qu'elle l’ait vue disparaître comme un éclair; ou bien, si la tentation à persisté, sans qu'elle ait repoussé tous les traits jusqu’au dernier, jusqu’au plus aigu.
" Jamais une âme amie de la chasteté n’a porté son œil sur la Divinité, considéré sa justice ou sa miséricorde, la toute-puissance de son amour, sa sainteté ou sa perfection infinie, sans avoir senti croître en elle son amour pour cette admirable vertu.
" Jamais une âme n’a reconnu sa misère, sa bassesse, son néant, sa faiblesse, son impuissance et dit à Dieu, au moment de la tentation : Mon Dieu, sauvez-moi, sans qu'elle ait été délivrée par Dieu.
" Enfin, ma fille, jamais une âme ne s’est approchée dignement du sacrement de mon amour sans qu'elle y ait trouvé cette table merveilleuse que j’ai préparée pour mes amis, comme un rempart inexpugnable contre ceux qui les persécutent.
" Communier à mon corps et à mon sang, c'est me prier et m’adresser même la prière la plus agréable, c'est me dire : Sauveur Jésus, vous êtes le pain de vie, délivrez-moi de la mort. Seigneur, vous êtes le Dieu trois fois saint, délivrez-moi du péché. Seigneur Jésus, vous vous plaisez parmi les lis de la pureté, préservez-moi de toute souillure, Seigneur Jésus, je ne suis que péché, faiblesse et impuissance, fortifiez-moi, soutenez-moi, sanctifiez-moi.
" Je ne demeure point sourd à cette prière et je permets à l'âme de puiser en mon Cœur comme à une source intarissable le vin qui fait germer les vierges.
" Tels sont, ma fille, les moyens assurés par lesquels vous garderez la chasteté.
" Soyez mortifiée et soyez vigilante; priez, c'est-à-dire reconnaissez votre faiblesse, et pleine de confiance abandonnez-vous à Dieu; vous demeurerez chaste, vous demeurerez pure, et vainement l’esprit de ténèbres tendra des pièges sous vos pas, jamais il ne vous prendra dans ses filets.
Voilà M. le Curé, ce que je devais ajouter à ce que je vous ai dit précédemment dans mes cahiers ou dans mes lettres sur la chasteté.
Je me recommande à vos ferventes prières, afin que j’aie un nouveau moyen pour demeurer chaste et éloignée de tout ce qui pourrait offenser Dieu.
Agréez, je vous prie, Monsieur le Curé, l’assurance de mes sentiments respectueux, et croyez à toute ma gratitude pour la charité immense que vous me témoignez.
Votre très humble servante,
Marie,
Mimbaste, 8 octobre 1843.


LETTRE 23, Des pensées contraires à la chasteté.
Monsieur le Curé,
Je vous ai parlé sur la vertu de chasteté, il y a quelques jours; je vous ai rapporté ce que je pensais sur cette vertu, d’après les enseignements du Sauveur. Je viens vous soumettre aujourd'hui un entretien que j’ai eu avec le Sauveur sur les pensées contraires à la chasteté et les actes qui lui sont opposés. Il m'a instruite plusieurs fois là-dessus pour me faire bien comprendre et distinguer ce qui est mal de ce qui ne l’est point. Voici ce que je puis ajouter à ce que j’ai dit dans mes cahiers :
Seigneur Jésus, dis-je un jour au Sauveur, faites-moi connaître de quelle manière je dois me conduire pour ne jamais blesser la vertu de chasteté ni par pensées ni par actions. " Ma fille, me répondit-il, je vais faire ce que vous désirez. Je pose en principe que les actes opposés à la virginité ne sont point mauvais par eux-mêmes, que la connaissance de tout ce qui est contraire à la virginité et à la chasteté n'est point mauvaise par elle-même, et que les pensées de tout ce qui ternit la virginité ou la chasteté ne sont point mauvaises non plus par elles-mêmes.
" L’acte contraire à la virginité n'est un péché que lorsqu'il y a abus dans l’accomplissement de cet acte, et dans les circonstances et cas où il n'est point permis de l’accomplir. Mais cet acte, dans l’état de mariage, quand on observe les lois fixées par Dieu, devient un acte de religion.
" La connaissance des choses opposées à la virginité ou à la chasteté n'est mauvaise que par l’usage mauvais que l’on en fait; mais elle est souvent utile pour travailler au salut des âmes et augmenter ma gloire. Comment pourrait-on diriger et donner conseil sur l’accomplissement ou l’abstention de ces actes, si l’on n’en avait pas la connaissance? Ce serait chose impossible, cette connaissance est donc bonne, considérée en elle-même.
" Les pensées contraires à la chasteté ne sont mauvaises que lorsqu’on y arrête son esprit avec complaisance et qu'on ne cherche point à éloigner ces pensées. Il est quelquefois nécessaire de penser à ces choses, par exemple quand on doit instruire une personne et lui montrer le mal là où il est. Pour cela, il faut connaître ce qui fait le sujet de l’instruction que l’on donne. Or, dans ces cas, vous le comprenez, ni la connaissance ni les pensées ne sont mauvaises.
" Les pensées contraires à la pureté viennent de quatre sources différentes.
" Elles viennent du démon, qui les lance dans les cœurs comme des traits empoisonnés par le désir de l’impureté. Ces pensées sont très pénibles à supporter et très difficiles à vaincre. Néanmoins, si l’on demande le secours de Dieu, si on se confie en lui, on triomphe toujours, parce que jamais nul n'est tenté au dessus de ses forces.
" Elles viennent de la partie inférieure de l’âme qu'on appelle la nature corrompue. C'est là qu'est le foyer de la concupiscence, la racine de toutes les passions, surtout de la passion de l’impureté. Cette partie de l'âme est féconde en mauvaises pensées, en mauvais désirs. Elle influe sur le corps, à qui elle donne des mouvements selon l’inclination de l’impureté. Le corps qui par lui-même n'est que matière, étant mis en mouvement par l’influence de la volonté inférieure de l'âme s’accorde, parfaitement avec elle pour livrer à la volonté supérieure une guerre cruelle et opiniâtre. Or, ma fille, tout ce qui se passe dans la partie inférieure de l'âme et dans le corps, soit en pensées, soit en mouvements, soit en jouissances impures, n'est point péché si la volonté supérieure ne donne point son consentement; mais pour peu qu'elle consente et qu'elle se plaise dans ces pensées, ces mouvements et ces jouissances, il y a péché.
" Donc, ma fille, quelque chose qu'on éprouve, fussent les mouvements les plus déréglés et les pensées les plus obscènes, tant que la volonté supérieure de l'âme ne donne point son consentement, il n'y a point péché, parce que le consentement seul est ce qui constitue le péché dans sa réalité. Tout le reste n'est que matière de péché, mouvement à accomplir le péché, mais ce n'est point le péché. C'est le consentement qui fait le péché quand il tombe sur une matière de péché. Ces pensées impures, ces mouvements déréglés ne doivent donc point vous alarmer, vous inquiéter, vous faire perdre courage. Car c'est là la guerre que l'homme doit livrer pendant toute sa vie, et dont il ne peut être délivré que par une grâce toute spéciale de Dieu. C'est cette guerre et cette lutte qui font dire à tant de saints : Hélas! Quand serai-je délivré de ce corps de mort? Cette lutte, loin d’être un péché, est un sujet de mérites considérables. Par conséquent, loin de se troubler ou de s’affliger, il faut n'y point faire attention, mais demander humblement à Dieu son secours et se tenir toujours sur ses gardes. C'est là le plus terrible ennemi de la volonté supérieure, parce qu'il ne la quitte jamais, et qu’à peine éloigné, il revient souvent avec des forces nouvelles et au moment où l’on y pense le moins.
Ces pensées viennent encore de l’imagination. L’imagination, frappée et impressionnée par ces choses impures, les présente sans cesse à la volonté. Or, pour ne point pécher, pour ne point consentir, il n'est pas nécessaire d’avoir horreur et d’être peiné de ce que l’imagination présente à la volonté; il suffit d'y être indifférent et de ne point y prendre plaisir. L’horreur ou la peine qu'on éprouverait, bien loin quelquefois d’amortir l’imagination, ne feraient que l’impressionner davantage. Le mieux est de se tenir indifférent, de ne point y faire attention, de fermer doucement la porte de son cœur et de se tenir en paix. Si c'est le démon qui agite ces pensées dans l’imagination, il en sera mortifié.
" Souvent, ne pouvant faire perdre la grâce à une âme en obtenant qu'elle prenne plaisir à des pensées impures, il profite de l’état de peine ou d’horreur que ces pensées inspirent à cette âme pour lui faire perdre sa paix; il la trouble, il l’agite et profite ensuite de ce malaise pour la jeter dans le découragement. C'est ainsi surtout qu'il attaque les âmes pieuses. Elles doivent y aviser, reconnaître là l’artifice du démon, et au lieu de cette horreur et de cette peine sensible, préférer le mépris et l’indifférence qui suffisent.
" Ces pensées, enfin, viennent quelquefois de Dieu.
" Lorsqu’il plaît à Dieu d’éclairer une âme et de lui montrer la vérité, c'est-à-dire l’ordre et le bien, il lui donne des lumières et des pensées sur ces choses, qui, loin d’apporter le trouble et le péché en elle, lui donnent le calme et la paix.
" Ainsi, ma fille, je suis venu vous éclairer vous-même et vous apprendre là où se trouve le mal et là où il n'est pas.
" Votre esprit et votre cœur étaient dans l’inquiétude, parce qu'ils n’avaient point la vérité. Aujourd'hui que je vous l’ai révélée, soyez calme et tranquille, conservez la paix. Soyez toujours maîtresse de la volonté supérieure qui est en votre âme et méprisez tout le reste. "
Vous penserez de ceci ce que vous jugerez à propos, je me conformerai à votre jugement.
Recevez, Monsieur le Curé, l’assurance de mon plus profond respect et de mes sentiments les plus reconnaissants.
Votre très humble servante,
Marie
Mimbaste, 8 octobre 1843.


LETTRE 24, Dieu protège les humbles et punit les impies.
Monsieur le Curé,
Permettez-moi de vous rapporter ce que j’ai vu, entendu un jour après avoir eu le bonheur de faire la sainte communion.
Je levai vers le ciel les yeux de mon âme comme pour m’offrir à Dieu en union avec Jésus-Christ que je venais de recevoir. Or, il me sembla voir en l'air une personne, mais je ne voyais que la moitié de son corps.
Elle dit, d'une voix forte et d’un ton assuré : " Le Seigneur a abaissé ses yeux sur la prière des âmes humbles, et il n'a point méprisé leurs demandes. Sion sera rétablie, et on écrira le rétablissement de Sion dans les annales de l’histoire, pour en faire passer le souvenir jusqu’au dernier âge, afin que les générations à venir louent le Seigneur de ce qu'il a regardé du haut de son sanctuaire et contemplé la terre du haut des cieux, pour entendre les gémissements des captifs et pour briser les liens des enfants de ceux qui ont été mis à mort.
" Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. "
Cette personne s’arrêta; elle jeta les yeux sur moi comme pour me dire d’achever, et je prononçai ces paroles : A présent et toujours, au commencement et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
J’en vis une autre qui fermait ses oreilles avec ses mains, et qui s’écriait :
" J’entends le bruit des trompettes et des cymbales. Mais qu’est-ce que cette bruyante musique qui résonne à mes oreilles? "
La première voix répondit : " C’est le bruit des puissances des ténèbres. Les hommes se sont réunis pour s’élever contre le Seigneur, et ils ont dit : Qui nous punira? Mais Celui qui n'a jamais eu de commencement et qui n’aura jamais de fin les a vus et entendus; il lancera contre eux des traits brûlants et dévorants, et ils seront dispersés. "
Je vis une troisième personne dont la figure inspirait la dévotion, et sur laquelle étaient reflétés l’amour de Dieu, la joie et la reconnaissance. Elle éleva ses yeux et ses mains au ciel en disant : " Je louerai le Seigneur sur les instruments d’harmonie, parce qu'il n'a pas permis que ceux qui espèrent en lui fussent livrés aux loups ravissants, ni aux ennemis des âmes pour être broyés entre leurs dents. "
Je vis une quatrième personne qui s’écria d’un ton à la fois plein d’étonnement, de simplicité et de naïveté :
" J’ai vu un champ de blé dans sa maturité; il brûlait, et à peine les moissonneurs ont-ils pu en ramasser quelques gerbes pour les porter dans les greniers du grand roi; ils ont dit que les pertes sont considérables. "
Je vous abandonne ces lignes; je n’en ai point demandé l’explication au Sauveur Jésus; mais il me semble qu'elle est assez facile à deviner. Je me contente de vous dire ce que j'ai vu et entendu, aussi fidèlement que cela m’est possible, et je vous prie, Monsieur le Curé, d’agréer l’hommage de mes sentiments très respectueux avec lesquels,
J’ai l’honneur d’être,
Votre très humble servante,
Marie.
Mimbaste, 4 novembre 1843.


LETTRE 25, Dieu protègera et soutiendra son Église jusqu’à la fin des temps.
Monsieur le Curé,
J’ai entendu un jour la voix du Sauveur Jésus prononcer ces paroles :
" Je me souviendrai de mon alliance avec l’Église dans tous les siècles des siècles.
" L’Église est mon épouse; la croix est notre lit nuptial. C'est sur la croix que j’ai engendré mes enfants par l’effusion de mon sang; c'est sur la croix que le sein de l’Église est devenu fécond par la grâce du Saint-Esprit.
" Elle est belle, mon épouse, et je suis toujours auprès d’elle pour la soutenir et la consoler; elle souffrirait trop de mon absence si je m’éloignais d’elle.
" Comme son Époux, elle est en butte à la persécution. Satan s’élève de dessous les pieds de l'Église; il arme contre elle ses propres enfants pour lui déchirer le sein, et les enfants dénaturés de mon épouse écoutent la voix de satan.
" Elle élève sa voix et tourne vers moi ses yeux mouillés de larmes. Non, je ne permettrai pas que ses ennemis aient le dessus.
" Ce ne sera qu'une poussière imperceptible lancée sur son visage; elle le lavera avec l’eau de ses larmes, et sa beauté, devenue plus éclatante, ravira même ses ennemis. "
Telles sont les paroles prononcées par le Sauveur Jésus.
Daignez recevoir, je vous prie, Monsieur le Curé, l’hommage de ma très profonde vénération et de mon entière soumission.
J’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Curé,
Votre très humble et très obéissante servante,
Marie.
Mimbaste, 10 novembre 1843.


LETTRE 26, Actions de Dieu par la France.
Monsieur le Curé,
C’est toujours avec cette confiance que m’inspire votre charité, et ma qualité de votre enfant dans le Sauveur Jésus, que je vous communique, selon votre désir, tout ce que j’éprouve.
Voici ce que me dit, dimanche dernier, après la sainte communion, le Sauveur Jésus : " Ma fille, je suis le maître de ma parole. Je dis tout ce que je veux, quand je veux, à qui je veux, et nul n'a le droit de m’interpeller ainsi : Pourquoi, Seigneur, parlez-vous de cette sorte? Pourquoi de semblables entretiens? Je sais faire tourner tout à ma gloire et à l’économie de ma providence sur une âme en particulier comme sur le monde entier. Aujourd'hui, je veux vous parler de votre patrie. Je vous ai entretenue plusieurs fois de la France, mais je ne vous ai point dit encore ce qu'elle est ni comment elle agit,
Écoutez :
" Le premier roi, le premier souverain de la France, c'est moi. Je suis le maître de tous les peuples, de toutes les nations, de tous les royaumes, de tous les empires, de toutes les dominations; je suis particulièrement le maître de la France. Je lui donne prospérité, grandeur et puissance au dessus de toutes les autres nations quand elle est fidèle à écouter ma voix. J’élève ses princes au dessus de tous les autres princes du monde quand ils sont fidèles à écouter ma voix. Je bénis ses populations plus que toutes les autres populations de la terre quand elles ont fidèles à écouter ma voix. J’ai choisi la France pour la donner à mon Église comme sa fille de prédilection. A peine avait-elle plié sa tête sous mon joug qui est suave et léger, à peine avait-elle senti le sang de mon cœur tomber sur son coeur pour la régénérer, pour la dépouiller de sa barbarie et lui communiquer ma douceur et ma charité, qu'elle devint l’espoir de mes pontifes, et bientôt après, leur défense et leur soutien. Ils lui donnèrent le nom bien mérité de Fille aînée de l'Église. Or, vous le savez, tout ce qu'on fait à mon Église, je le regarde comme fait à moi-même. Si on l’honore, je suis honoré en elle; si on la défend, je suis défendu en elle; si on la trahit, je suis trahi en elle; si on répand son sang, c'est mon sang, qui coule dans ses veines. Eh bien, ma fille, je le dis à l’honneur, à la gloire de votre patrie, pendant des siècles la France a défendu, protégé mon Église; elle a été mon instrument plein de vie, le rempart indestructible et visible que je lui donnais pour la protéger contre ses ennemis. Du haut du ciel, je la protégeais, elle, ses rois et leurs sujets. Que de grands hommes elle a produits, c'est-à-dire que de saints dans toutes les conditions, sur le trône comme dans les plus humbles chaumières! Que de grands hommes elle a produits, c'est-à-dire que d’intelligences amies de l’ordre et de la vérité! Que de grands hommes elle a produits, c'est-à-dire que d’esprits uniquement fondés pour leurs actions sur la justice et sur la vérité! Que de grands hommes elle a produits, c'est-à-dire que d’âmes embrasées du feu brûlant de la charité! C'est moi qui lui ai donné ces hommes qui feront sa gloire à jamais.
Ma générosité n'est point épuisée pour la France; j'ai les mains pleines de grâces et de bienfaits que je voudrais répandre sur elle. Pourquoi a-t-il fallu, faut-il encore et faudra-t-il donc que je les arme de la verge de ma justice?
Quel esprit de folle liberté a remplacé dans son cœur l’esprit de la seule liberté véritable descendue du ciel, qui est la soumission à la volonté de Dieu! Quel esprit d’égoïsme sec et plein de froideur a remplacé dans son coeur l’esprit ardent de la charité descendue du ciel, qui est l’amour de Dieu et du prochain! Quel esprit de manœuvres injustes et de politique mensongère a remplacé dans son cœur la noblesse de sa conduite et la droiture de sa parole, conduite et parole autrefois dirigées par la vérité descendue du ciel, qui est Dieu lui-même!
Je vois encore, je verrai toujours dans le royaume de France des hommes soumis à ma volonté, des hommes enflammés de charité, des hommes amis de la vérité, mais, à cette heure, ma fille, le nombre en est petit. Aussi elle brise le trône de ses rois, exile, rappelle, exile encore ses monarques, souffle sur eux le vent des tempêtes révolutionnaires, et les fait disparaître comme les passagers d'un navire englouti dans les abîmes de l’Océan. A peine leur reste-t-il dans ce naufrage une planche de salut qui les mène quelquefois au rivage. Je lui ai suscité des rois; elle en a choisi d’autres à son gré. N’a-t-elle point vu, ne voit-elle pas que je me sers de sa volonté pour la punir, pour lui faire lever les yeux vers moi? Ne trouve-t-elle aujourd'hui le joug de son roi pénible et onéreux? Ne se sent-elle pas humiliée devant les nations? Ne voit-elle pas la division parmi les esprits de ses populations? Elle n’est point en paix. Tout est dans le silence à la surface; mais tout gronde, tout mugit, tout fermente en dessous, dans le peuple, dans ceux qui se trouvent immédiatement au dessus du peuple comme parmi les grands. L’injustice marche tête levée et semble être revêtue d’autorité; elle n'a pas d’obstacle, elle agit comme elle veut agir. L’impiété fait ses préparatifs pour dresser son front orgueilleux et superbe dans un temps qu'elle ne croit pas éloigné et qu'elle veut hâter de tout son pouvoir. Mais, en vérité, je vous le dis, l’impiété sera renversée, ses projets dissipés, ses desseins réduits à néant à l’heure où elle les croira accomplis et exécutés pour toujours.
" France! France! Combien tu es ingénieuse pour irriter et pour clamer la justice de Dieu. Si tes crimes font tomber sur toi les châtiments du ciel, ta vertu de charité criera vers le ciel : Miséricorde et pitié, Seigneur! Il te sera donné, ô France, de voir les jugements de ma justice irritée, dans un temps qui te sera manifesté et que tu connaîtras sans crainte d’erreur; mais tu connaîtras aussi les jugements de ma compassion et de ma miséricorde, et du diras : Louange et remerciements, amour et reconnaissance à Dieu à jamais dans les siècles et dans l’éternité!
" Oui, ma fille, au souffle qui sortira de ma bouche, les hommes, leurs pensées, leurs projets, leurs travaux disparaîtront comme la fumée au vent.
" Ce qui a été pris sera rejeté, ce qui a été rejeté sera pris de nouveau. Ce qui a été aimé et estimé sera détesté et méprisé, ce qui a été méprisé et détesté sera de nouveau estimé et aimé.
" Quelquefois, un vieil arbre est coupé dans une forêt, il ne reste plus que le tronc; mais un rejeton pousse au printemps, et les années le développent et le font grandir; il devient lui-même un arbre magnifique, l’honneur de la forêt.
" Priez pour la France, ma fille, priez beaucoup, ne cessez point de prier. "
Vous penserez de ceci, Monsieur, comme des autres communications qui m’ont été faites, ce que vous jugerez à propos. Pour moi, je suis contente, tranquille et paisible. Il me semble que la grâce de Dieu préparer mon âme et la fortifie de telle sorte que je suis prête à recevoir toute sorte d’épreuves. Si Dieu est pour moi et je suis pour Dieu rien ne me surprendra, rien ne m’effraiera. Avec la grâce et l’appui du Sauveur Jésus, je suis disposée à tout souffrir généreusement pour son amour. Sa croix et sa pauvreté me tiennent plus au cœur que toutes les grandeurs de la terre. Je saurai me passer de tout pour posséder Dieu, tout mépriser pour estimer Dieu, ne rien aimer pour aimer Dieu et ce qu'il m’ordonne d’aimer.
Je vous prie de recevoir l’assurance de ma plus profonde vénération et de ma vive reconnaissance avec laquelle j’ose me dire avec respect,
Monsieur le Curé,
Votre très humble et obéissante servante,
Marie.
Mimbaste, 20 novembre 1843.


LETTRE 27, Règles à suivre pour toute vocation.
Monsieur le Curé,
Le Sauveur Jésus m’a un jour parlé de la vocation et de la règle de conduite que doit suivre un directeur, quand il se trouve en face d'une vocation. Sa parole était claire et simple. Je vous transmets ce qu'il m'a dit, vous en penserez ce qu'il vous plaira.
" Ma fille, me dit le Sauveur, je veux vous parler de la vocation. Dieu a destiné tout homme qui vient en ce monde à un genre de vie particulier. Cette destination se nomme vocation. La vie de l'homme ressemble à une immense mécanique, dont la roue principale est la vocation. Dans cette mécanique, si la grande roue va bien, le reste marche avec ordre; si elle s’arrête, le reste ne saurait avoir de mouvement. Il en est comme cela de la vocation. Si vous vous trouvez dans votre vocation, votre salut sera facile; si vous manquez votre vocation, votre salut ne sera pas impossible, mais il sera bien difficile.
" Dans l’ancienne loi, il n'y avait en général qu'une vocation, c'était le mariage. La gloire d’une femme, en ces temps, était d'avoir un époux et plusieurs enfants; la gloire d'un homme d’avoir une épouse féconde et d'être le père d’une nombreuse prospérité.
" La loi nouvelle que j'ai donnée au monde est incomparablement plus parfaite que la loi ancienne. Aussi, dans cette loi, la gloire d'une femme n'est pas d’avoir un époux et des enfants, mais de n’avoir ni époux ni enfants. La gloire d'un homme n'est pas d'avoir une épouse féconde et une nombreuse famille, mais de n’avoir ni épouse ni famille. O virginité, jusque là inconnue et même méprisée, combien tu as grandi et quelle gloire est pareille à ta gloire! Oui, les entrailles qui n’ont point engendré et qui n'ont point conçu sont celles qui me plaisent le plus et que je comble de mes bénédictions.
" Dans la loi nouvelle, il y a plusieurs vocations. La vocation à l’état de mariage, la vocation à l’état de virginité, la vocation à l’état religieux, la vocation à mon sacerdoce.
" Quand une personne est arrivée à l'âge de faire choix d'un état de vie, elle doit chercher à connaître quel est celui auquel Dieu l’appelle, demander à Dieu les lumières nécessaires pour connaître cet état et soumettre ses inclinations à son directeur.
" Pour se prononcer, un directeur doit avoir une sagesse, une prudence et une justice très grandes qui l’empêchent de se tromper et lui permettent de juger sainement.
" Il faut agir pour ce discernement d’une manière différente presque pour chaque personne, selon son âge, son tempérament, ses inclinations, son éducation; selon le temps, les lieux et les circonstances.
" Avant qu'une personne soit arrivée à l'âge d’embrasser un état de vie, un directeur doit avoir soin de l’engager à demander à Dieu qu'il lui fasse connaître sa volonté. Il ne doit point prononcer le mot de vocation, qu’elle ne comprendrait peut-être pas et qui pourrait la troubler. Il doit lui apprendre à dire souvent et du fond du cœur ces paroles : Mon Dieu, faite-moi connaître et accomplir votre sainte volonté. Dieu écoutera favorablement et exaucera cette prière.
" Un directeur ne doit point chercher à inspirer de vocation, ce serait usurper le droit de Dieu. Un directeur ne peut être que le juge de la vocation à laquelle Dieu appelle une âme. Or, pour juger, il doit examiner les sentiments et les inclinations de la personne qu'il dirige, et puis se prononcer d'après les lumières de la foi et non d'après des vues purement humaines.
" Tout cela posé, vous comprenez, ma fille, qu'un directeur peut se trouver en face d'une personne qui, arrivée à l'âge de choisir un état, n'y a point encore pensé ou qui hésite entre deux états différents, ou bien en face d'une personne appelée au mariage, à la virginité, à la vie religieuse ou à la participation de mon sacerdoce.
" Que doit faire un directeur vis-à-vis d'une personne en âge d’embrasser un état de vie et qui n'a encore pensé à en embrasser aucun? Il doit lui montrer, si du moins elle est capable de comprendre ces choses, combien il est important de connaître sa vocation et, sans lui parler d’aucune, l’engager à prier Dieu de l’éclairer à ce sujet. Il doit étudier ses goûts, ses inclinations, afin de l’aider, s'il est besoin, à distinguer l’appel de Dieu; mais il ne doit lui signaler aucun genre de vie particulier, avant d’avoir connu autant que possible quel est celui auquel elle est destinée.
" Que doit faire un directeur qui voit la personne qu'il dirige placée comme entre deux partis, indécise et ne sachant lequel suivre et embrasser? Dans ce cas deux choses sont indispensables à un directeur, une prudence extrême, une fermeté inébranlable. Il faut qu'un directeur soit toujours prudent, sage et circonspect, mais en ce cas plus que jamais. Vous le comprenez, ma fille, Dieu ne donne point deux vocations, il n’en donne qu'une. Si le directeur fait embrasser à cette personne le genre de vie auquel Dieu ne l’appelle pas, que de dangers pour elle! Le directeur examinera donc avec un soin minutieux ces deux chemins différents qui se présentent devant celle qu'il dirige; il examinera ensuite les inclinations, les sentiments et les pensées de celle qu'il doit éclairer. Il pèsera sérieusement et avec foi les motifs qui portent plus pour un genre de vie que pour l’autre; et quand il verra qu l’un des deux ne présente point une grande espérance de salut, tandis que l’autre offre une grande probabilité ou du moins plus d’assurance, il obligera la personne qu'il dirige à embrasser ce dernier état et lui défendra d’embrasser le premier. Il se servira pour cela de toute son autorité. Car si elle peut se perdre dans un état où il y a grand espoir quelle se sauvera, que sera-ce dans l’état qui n’offre point ou presque point d’espérance? Il doit être par conséquent aussi plein de fermeté. Cette personne, comme toute autre, du reste, doit se soumettre à la décision de son directeur. Dieu bénira sa soumission, la préservera de tout danger et lui fera atteindre le port du salut. Je vous ai déjà parlé de la vocation à l’état du mariage, je ne vous en dirai plus rien.
" Que doit faire un directeur à qui une personne manifeste son inclination pour la virginité? Il doit d’abord ne pas entrer dans ses sentiments, lui représenter que le mariage est un sacrement institué par Dieu, un état où plusieurs se sont sanctifiés, où elle peut se sanctifier elle-même, où elle trouvera des grâces spéciales et particulières, en rapport avec les besoins de son âme; il lui fera remarquer surtout qu'il n'y a rien dans le mariage d’opposé à la chasteté. Après cela, si elle demeure ferme, si elle persévère dans ses sentiments, il ne doit point s’opposer à ses désirs, mais lui faire connaître les devoirs d’une vierge, et comprendre combien sa vie doit être plus sainte, plus détachée du monde et de ses plaisirs, plus attachée à Dieu et aux bons mouvements de sa grâce. A mesure qu'il la verra se fortifier dans sa résolution, il lui montrera les beautés, la grandeur, la sublimité de la virginité. Il lui fera estimer cet état comme le plus précieux trésor de son âme, comme le moyen le plus sûr de croître en vertu et d’attirer sur elle mes bénédictions les plus abondantes.
" Que doit faire un directeur à qui une personne manifeste son inclination pour la vie religieuse? Le directeur, dès le principe, ne doit point entrer dans son sentiment. Sans trop chercher pourtant à l’éloigner de la vie religieuse, il doit lui représenter qu'elle peut bien se sauver dans le monde, qu'un nombre infini de bienheureux s'y sont sauvés, et qu'une multitude considérable de chrétiens s'y sanctifient encore. Il doit lui représenter que s'il n'y a pas autant de danger dans l’état religieux que dans le monde, il y a aussi des obligations plus considérables. Il doit lui faire comprendre qu'il faut un détachement complet de toutes choses, une soumission et une obéissance aveugles quand on veut entrer en religion, et lui montrer autant les épines que les roses de la vie qu'elle veut embrasser, afin que plus tard elle ne se trouve point étonnée et découragée même par les peines ou les difficultés qui pourront se présenter. Il ne doit point lui présenter souvent ces difficultés, mais assez pour qu'elle les connaisse. Puis il lui demandera quelles réflexions elle a faites à ce sujet; il l’engagera à parler simplement, sincèrement et sans timidité, lui faisant voir clairement combien elle est intéressée à ne se point tromper dans ses démarches. Il écoutera, il pèsera, il jugera toutes ses paroles et toutes ses réponses.
" Le directeur verra si c'est une véritable vocation, une vocation ordinaire ou extraordinaire.
" S’il ne voit point de vocation, il détournera cette personne de la vie religieuse dans laquelle elle se perdrait probablement parce qu'elle n’est point appelée à cette vie.
" S’il ne voit qu'une vocation ordinaire, il ne donnera point à cette personne de grandes épreuves, il s’assurera seulement de la sincérité de ses sentiments et des motifs qui la portent à embrasser cet état et il l’engagera à suivre cette vocation.
" S’il voit une vocation plus qu’ordinaire, il commencera par donner de petites épreuves, examinant la manière dont les supporte celle qu'il dirige. Il observera son caractère, ses goûts, ses sentiments, ses inclinations, et cherchera à modifier, légèrement d’abord, tout ce qu'il y a de défectueux en elle. Il ménagera néanmoins sa faiblesse et lui donnera, comme une mère à son enfant, une nourriture de plus en plus substantielle. Il la formera peu à peu à l’obéissance et proportionnera tout à sa vigueur et à son énergie, à mesure qu'elle croîtra et se fortifiera. S'il voit en elle un grand courage, une fermeté prête à tout supporter, c’est une marque que Dieu destine cette personne à de grandes épreuves, et le directeur doit commencer en elle l’œuvre de Dieu, pour qu'elle s’achève et se perfectionne plus tard dans la vie religieuse. On n'est point parfait en un seul jour, on n'est point athlète et soldat tout d'un coup, il faut nécessairement être formée; et la vie religieuse bien plus que la vie commune et ordinaire doit être une lutte et un combat auquel il faut s’exercer pour remporter la victoire.
" Quand le directeur croit dans sa sagesse et d'après les lumières de la foi avoir suffisamment éprouvé cette personne, il lui permettra d’embrasser la vie religieuse.
" Un directeur ne doit jamais pousser de lui-même qui que ce soit à la vie religieuse. Combien seraient blâmables ceux qui, par un zèle indiscret, voudraient engager des personnes à s’enfermer dans un cloître, sous prétexte qu'elles y trouveront moins de dangers. Il n'y a point là plus qu'ailleurs espoir de salut s'il n'y a pas vocation; au contraire, une personne, sans vocation pour la vie religieuse, pourra se perdre en ce genre de vie, tandis qu'elle serait sauvée dans le monde. Ce directeur aura à me rendre compte de ces âmes que son ignorance ou ses conseils auront perdues. Quand même une personne aurait vocation pour vivre dans la virginité, pour s’élever à une grande sainteté, pour marcher dans des voies extraordinaires, ce n'est pas une raison suffisante pour la retirer du monde et la faire entrer en religion. Je destine ces âmes à être l’édification du monde et le soutien des faibles, voilà pourquoi je ne les appelle point à la vie religieuse; c'est là leur vocation
" Mais s'il faut user de prudence, de sagesse et de discrétion, s'il faut être éclair en face d'une vocation, c'est bien devant une vocation au sacerdoce. Vous rappelez-vous ce que je vous ai dit du sacerdoce, de cette fonction si sublime et si redoutable? Quel malheur que l’usurpation du sacerdoce, quel malheur que le renoncement au sacerdoce! Quel compte sévère devra me rendre celui qui éloigne du sacerdoce celui que j’appelais à être mon prêtre et mon ministre, et celui qui pousse au sacerdoce celui que je n'y appelais point! Combien ma justice sera sévère pour ceux qui admettent au sacerdoce ceux qui ne semblent point le mériter, et repoussent ceux qui n'en sont point indignes par leur conduite et leurs actions! O sacerdoce catholique, vocation des vocations! O vous qui êtes chargés de la direction de mes prêtres futurs, étudiez, examinez, scrutez, jugez tous leurs sentiments, toutes leurs actions et prononcez-vous ensuite comme je le ferais moi-même! Quel malheur pour vous, et quel remords dans l’avenir si, par votre négligence, vous appeliez quelqu'un qui n'est point élu, qui ne serait point le pasteur de mon troupeau, mais un loup ravissant qui travaillerait à sa ruine! Quel malheur pour lui! Est-ce que le joug de mon sacerdoce ne l’oppresserait pas sous son poids accablant? Quel malheur pour les âmes à qui il ne saurait montrer la voie et enseigner la vérité et dont il ne pourrait entretenir la vie! Quel malheur pour mon Église, et surtout quelle désolation! O vous qui êtes chargées de mes prêtres futurs, encore une fois, étudiez, examinez, scrutez et jugez tous leurs sentiments, toutes leurs inclinations; suivez-les pas à pas, observez tout en eux, prononcez-vous ensuite comme je le ferais moi-même!
" Le sacerdoce, ma fille, nul ne le mérite, il faut y être appelé comme Aaron, comme les apôtres, comme moi-même, par mon Père céleste qui règne dans les cieux. Quand on a entendu sa voix, il faut se défaire complètement de tout sentiment personnel, pour ne suivre que l’impulsion et le mouvement de la volonté de Dieu, afin de travailler avec succès au salut des âmes et continuer sur la terre mon œuvre de Rédempteur et de Sauveur.
" La vie religieuse demande qu'on l’embrasse avec des sentiments purs et saints, et pour correspondre à l’appel de Dieu; non par caprice, vaine gloire, contrariété, intérêt ou ferveur passagère et de peu de durée, pour n'être point un mauvais religieux.
" La virginité demande qu'on l’embrasse par des sentiments purs et saints et pour suivre sa vocation, en éloignant de ses pensées la passion ou l’intérêt, causes assurées de discorde et souvent de mauvaise vie.
" Ma fille, vous devez comprendre et tous doivent comprendre aussi combien la vocation est une grande chose, combien il faut lui donner d’attention, puisque c'est d’elle que dépend la gloire que l’on rendra à Dieu dans le temps et dans l’éternité, ou la révolte qu'on lancera vers lui pendant la vie de la terre pour l’éternelle malédiction dans les abîmes de l’enfer. Néanmoins, au temps où vous vivez, est-il rien qu'on traite plus légèrement? O hommes irréfléchis, hommes insensés, hommes oublieux de tous leurs intérêts!
" Je vous ai fait connaître votre vocation, ma fille. Vous serez mon épouse toute votre vie, vous le serez aussi dans l’éternité. Vous demeurerez vierge et j’abriterai votre virginité dans mon Cœur sacré. Bientôt il vous sera donné de l’abriter d'une manière sensible dans la congrégation qui lui est consacrée si spécialement et dans laquelle je vous ferai entrer. "
Voilà, Monsieur le Curé, ce que m’a dit le Sauveur Jésus. Je termine cette longue lettre en me recommandant à vos prières, j’en sens un besoin plus pressant que jamais. Ayez pitié de moi, priez pour votre enfant et croyez à mon éternelle reconnaissance.
Je suis, Monsieur le Curé et très vénéré Père en Notre Seigneur Jésus-Christ, avec les sentiments du plus profond respect et de ma gratitude,
Votre très humble servante,
Marie.
Mimbaste, 25 novembre 1943.

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Message par Her Mar 12 Avr - 8:59

Prières de Soeur Marie Lataste


Soeur Marie Lataste
- Servante de Dieu -
Aidez-moi par vos prières à toucher
le Sacré-Coeur de Jésus
et le Coeur Immaculé de Marie
dans l'espoir
d'obtenir de leur Charité....
(grâce demandée)


Prière de Soeur Marie-Lataste au Sacré-Coeur de Jésus

Cœur aimable de mon Sauveur, je Vous adore.
Cœur débonnaire de mon Jésus, je Vous aime.
Cœur très miséricordieux, je Vous donne mon cœur
Et je suis très vivement touché
de tout ce que Vous avez fait et souffert pour moi.
Oui, je Vous donne mon cœur tout entier. Attachez-le à Vous à jamais,
Embrasez-le de Votre Amour, inspirez-lui vos sentiments,
Faites-lui connaître vos volontés et pratiquer vos vertus.


"O Jésus, mon aimable Sauveur ayez pitié de moi.
O mon tendre Père ! Souffrez que j'épanche mon coeur dans le sein de votre miséricorde avec la confiance et la simplicité d'un enfant.
Vous seul, O mon Dieu ! savez tout ce que je sens et éprouve en moi :
Les peines, les tribulations, les angoisses de mon âme sont bien grandes, mais vous venez la consoler, la fortifier, la soutenir, la défendre.
Que mille actions de grâces vous soient à jamais rendues, O Dieu infiniment bon et libéral ! Ah ! ne permettez jamais que je sois trompée dans l'espérance que j'ai fondée sur vous.
Oui mon Sauveur et mon Dieu, j'espère en vous, j'espère en votre miséricorde,
j'espère en votre amour et votre charité, j'espère en votre providence,
j'espère en votre force et votre soutien, j'espère en vos paroles et vos promesses.
Mon espérance ne peut se reposer qu'en vous, parce que vous êtes Dieu, parce que vous êtes l'ami de celui qui est faible, le Consolateur de celui qui est affligé,
la vie de celui qui se meurt et la béatitude de celui qui vous aime.
Oui, j'espère en vous et mon espérance ne sera pas déçue.
Néanmoins, quoiqu'il arrive ! je vous dirai toujours :
"Seigneur Jésus, que votre volonté soit faite et non la mienne".
(Tome I, p. 59-60-61)


"Gloire et louange,
amour et reconnaissance
soient à jamais rendus à Jésus
au Saint-Sacrement de l'autel,
au Père et au Saint-Esprit
dans tous les siècles des siècles. Amen"
(Tome II, p. 7)


"O Marie, mère de Jésus et ma mère,
je vous aime, je vous aime, je vous bénis,
je vous loue, je me donne à Vous."
(Tome II p. 161)


Soeur Marie Lataste
- Servante de Dieu -
J'ai confiance en vous.
Merci.
Vous êtes magnifique
pour ceux qui espèrent en Vous.


Dernière édition par Hercule le Mar 12 Avr - 9:05, édité 1 fois
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Message par Her Mar 12 Avr - 9:02

SOEUR MARIE LATASTE

Sa courte vie fut une suite de révélations dont nous avons de nombreux témoignages établis à partir de sa correspondance. Ils témoignent d'une ferveur spirituelle tout à fait exceptionnelle.
"Fervente, tant dans l'explication du dogme que de la morale, cette paysanne illettrée à l'origine, par sa piété, et son don d'écrire s'est élevée à la hauteur de la littérature théologale hors du commun."
A l'âge de 22 ans, elle a confié différents manuscrits à son curé, l'abbé Darbins. Les révélations reçues y étaient consignées.

Marie LATASTE à MIMBASTE

Marie est née à Mimbaste dans le département des Landes à quelques kilomètres de Dax le 21 février 1822.
Elle est née de paysans très pieux. Selon ses indications, elle nous dit qu'ils étaient modestes. Son savoir ainsi que celui de ses deux soeurs se limitait à lire,écrire, coudre et filer. Leur maman leur avait également légué la foi chrétienne et ses vertus.
Jésus-Christ avait décidé de révéler son enseignement afin de le transmettre à tous. La communion faite à l'âge de 12 ans a été un tournant de sa vie. Un an plus tard, il lui semblera voir sur l'autel, au moment de l'élévation une lumière brillante.

A la lutte incessante contre les tentations dont Marie était soumise, la jeune fille redoublait de vigilance. Puis à l'âge de 17 ans, les tentations disparurent : "Le tabernacle de Jésus est le lieu où j'aime à me retirer, à me cacher, à prendre mon repos. J'y trouve une vie que je ne saurais définir, une joie que je ne puis faire comprendre, une paix telle qu'on n'en trouve pas sous les toits hospitaliers des meilleurs amis..."


A la fin de l'année 1839, alors qu'elle entrait dans l'église de Mimbaste et vit Notre-Seigneur sur l'autel. "Il était environné de ses anges,mais comme voilé par un nuage lumineux qui empêchait de le distinguer parfaitement".
Au cours des différentes rencontres, Jésus l'instruisit des divers mystères, des souffrances de sa passion, lui présenta la très Sainte Vierge. Jésus la soutenait, l'aidait mais également la réprimandait.

"Je vis alors, dit-elle son visage devenir sérieux et ses yeux me regarder fixement. Il s'arrêta, et me dit d'un ton irrité : "Qui es-tu pour recevoir avec tant de négligence les paroles que je t'adresse ? Fille pleine d'orgueil, te connais-tu bien toi-même ? Tu n'es que néant, péché et corruption, et c'est ainsi que tu prêtes l'oreille à ma voix ? Penses-tu que ce soit à cause de tes mérites que je viens converser avec toi ? C'est par un effet de ma miséricorde que je viens t'instruire. Cette instruction ne t'est point due. Garde-toi de la mépriser, garde-toi de t'enorgueillir, garde-toi de t'élever pour cela au-dessus d'autrui.

Ma parole ne te sauvera pas seule, il faut ta coopération. Ma parole ne te donnera pas de mérite, ton mérite sera de correspondre à ce qu'elle te dira..."
Son confesseur, homme de grande sagesse et curé de la paroisse, la guida durant les premières années, M. l'abbé DARBOS, puis ce fut M. l'abbé Pierre DARBINS qui vient le remplacer. Jésus avait recommandé à Marie de ne rien caché au directeur qu'il lui avait choisi. Il soumit Marie Lataste à différentes épreuves d'obéissance et d'humiliation.
L'abbé Darbins sollicita le directeur et professeur de théologie au grand séminaire de Dax. Ils lui demandèrent de mettre par écrit tout ce qu'elle avait vu et entendu par le passé et de tout ce qu'elle verrait, entendrait et éprouverait à l'avenir.

Malgré cette tâche très difficile pour une jeune fille sachant à peine écrire, mais avec le soutient de Jésus Christ, Marie Lataste, relata en dehors de son travail à la ferme, sur les cahiers qui ont permis à M. l'Abbé Darbins de publier, avec l'accord de Monseigneur l'Évêque d'Aire et de Dax.
Quatre éditions de "La vie et des oeuvres de Marie Lataste" ont été publiées entre 1862 et 1872.

Des difficultés, des doutes, des épreuves nombreuses ont jalonné le chemin de Marie Lataste. Mais, Jésus était présent pour l'aider : "Les paroles que vous entendez ne sont pas de vous, elles m'appartiennent ; vous ne faites que les écrire. Vous n'êtes rien, vous ne pouvez rien par vous-même ; mais je suis tout, je puis tout, je règle tout, je prends soin de tout, et les plus grandes choses comme les plus petites entrent dans les desseins et l'économie de ma sagesse, de ma providence et de ma miséricorde..."

Le 21 février 1844, Marie Lataste donne la propriété pleine et entière de ses écrits à son directeur l'abbé DARBINS. "C'est à vous, disait-elle le même jour à son directeur, de juger comment, de quelle manière et en quel temps vous pourrez vous servir de mes cahiers pour faire le bien ou s'il ne vaut pas mieux les détruire."


Marie LATASTE à la Société du Sacré-Coeur

Jésus lui a dit devait se faire religieuse dans la Société du Sacré Coeur. Marie savait par Jésus qu'elle n'atteindra pas son 26ème anniversaire. Après beaucoup de retard, elle a obtenu la permission de partir pour Paris le 21 avril 1844. Ce fût pour elle une grande joie : l'aboutissement de sa vocation voulue par Jésus-Christ.

On peut résumer sa nouvelle vie toute en : obéissance, humilité, modestie, recueillement, patience, charité. Elle ne laissera auprès des autres soeurs que de profonds souvenirs de respect, d'admiration.

"Ce que je demande au bon Dieu, c'est d'être oubliée des hommes après ma mort, comme pendant ma vie". En dehors de celle qui la dirigeait, personne ne savait les grâces exceptionnelles qu'elle avait et continuait de recevoir.


Admise à Paris rue de Varennes, elle ira ensuite à Conflans puis à Rennes dans l'espoir qu'un changement d'air améliorerait sa santé.

Le 9 mai, devenue soudainement très malade, Marie Lataste reçu l'autorisation de prononcer ses voeux. Le 10 mai 1847 elle décède à Rennes à l'âge de 25 ans.

Ses reliques reposent à Roehampton près de Londres.


"Jésus fait l'éloge de Marie LATASTE"

"Donnez toujours vos soins à Marie, vous ne savez point à qui vous les donnez. Marie sera un jour la mère spirituelle des pauvres pécheurs, Marie sera la consolatrice des affligés et la lumière des ignorants. La voix de Marie retentira comme la voix d'un grand docteur et sa voix combattra les ennemis de ma religion sainte. Marie, comme une étoile brillante, sortira de dessous les nuages qui la couvent et sera donnée en spectacle à sa patrie et aux contrées lointaines. Les habitants du ciel la regarderont et seront éblouis de sa beauté. Marie deviendra la terreur des démons, et un objet de haine et de confusion pour les ennemis de ma doctrine. Marie sera persécutée, elle éprouvera toutes sortes de déboires ; mais tout tournera à sa sanctification. Elle est à la veille d'entrer dans la retraite profonde que je lui destine...."


Il est possible d'acheter le livre en cours de réédition :
MARIE LATASTE - Vie et Oeuvres par l'abbé Pascal DARBINS - Editeur TEQUI :
http://www.librairietequi.com/Accueil.htm
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