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Notre Pape Benoît XVI - Ses Visites et ses Voyages

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Message par Her Jeu 22 Sep - 13:04

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2011/09/benoît-xvi-en-allemagne-ni-tourisme-ni-show.html

18 septembre 2011

Benoît XVI en Allemagne : ni tourisme ni show

Extraits du message de Benoit XVI samedi 17 septembre 2011, à quelques jours de son Voyage Apostolique en Allemagne (22-25 septembre) :

"Mon voyage en Allemagne n'est ni tourisme religieux et encore moins un show. De quoi s'agit-il ? Le thème de ces journées le dit bien : " Où Dieu est présent, il y a un futur". Il s'agit du fait que Dieu revienne dans notre horizon, ce Dieu souvent totalement absent, duquel cependant nous avons tant besoin.

Peut-être me demanderez-vous : "Dieu existe-t-il ? Et s'il existe, il s'occupe vraiment de nous ? Nous pouvons nous, arriver jusqu' à Lui ?". certes, il est vrai : nous ne pouvons pas mettre Dieu sur la table, nous ne pouvons pas le toucher comme un ustensile ou le prendre par la main comme quelqu'autre objet. Nous devons de nouveau développer la capacité de perception de Dieu, la capacité qu'il existe en nous. Nous pouvons comprendre quelque chose de la grandeur de Dieu dans la grandeur du cosmos. Nous pouvons utiliser le monde à travers la technique, parce que celui-ci est construit de manière rationnelle. Dans la grande rationalité du monde, nous pouvons voir l'esprit créateur duquel lui-même provient, et dans la beauté de la création nous pouvons comprendre quelque chose de la beauté, de la grandeur et aussi de la bonté de Dieu. Dans la parole de l'Ecriture Sainte nous pouvons écouter les paroles de la vie éternelle qui ne viennent pas simplement des hommes, mais qui viennent de Lui. Et, en elles, nous écoutons sa voix. Enfin, nous voyons presque Dieu aussi dans la rencontre avec les personnes qui ont été touchées par lui. Je ne pense pas seulement aux grands : de Paul à François d'Assise jusqu'à Mère Teresa. Mais, je pense aux tant de personnes simples desquelles personne ne parle. Cependant, lorsque nous les rencontrons, d'elles, émane quelque de bonté, sérénité, joie et nous savons que là est Dieu et qu'Il touche aussi nous-mêmes. Alors, en ces journées, nous voulons nous engager à revenir voir Dieu, afin d'être des personnes par lequelles entre dans le monde une lumière d'Espérance, qui est lumière qui vient de Dieu et qui nous aide à vivre."

Posté le 18 septembre 2011 à 17h29 par Michel Janva
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Message par Her Jeu 22 Sep - 13:19

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Fragilisee-l-Eglise-allemande-accueille-Benoit-XVI-_EG_-2011-09-21-713953

Fragilisée, l’Eglise allemande accueille Benoît XVI
Le pape arrive, jeudi 22 septembre, dans sa patrie d’origine, pour trois jours de visite à Berlin, Erfurt et Fribourg.

ROBERT MICHAEL / AFP
À Erfurt, sœur Katharina aidée par une petite fille participe à la préparation de la rencontre avec Benoît XVI.
Après les scandales de pédophilie révélés en 2010 et l’augmentation des « sorties d’Église », les catholiques en Allemagne semblent divisés, même s’ils restent fortement engagés.

Avec cet article
Discours de Benoît XVI au Château Bellevue à Berlin
Dix-sept discours en quatre jours pour Benoît XVI
Le pape s’est préparé à un voyage plutôt difficile

L'Eglise catholique allemande en chiffres

« Nichts. Rien ! » La réponse a fusé, sèche et nette, lorsqu’un quotidien allemand a demandé au jésuite Klaus Mertes ce qu’il attendait de la troisième visite de Benoît XVI en Allemagne. Cet ancien supérieur du collège catholique Canisius à Berlin avait révélé, en janvier 2010, les abus sexuels sur mineurs commis dans son établissement dans les années 1970-1980.

Des révélations qui en entraînèrent d’autres et qui, même si le nombre de prêtres et religieux concernés est beaucoup plus réduit qu’en Irlande et aux États-Unis, ont provoqué une grave crise. Celle-ci s’est traduite par un pic de « sorties de l’Église » chez les catholiques : 181 200 l’an dernier, soit 47 % de plus qu’en 2009.

Mais, pour beaucoup, ces abus sexuels ne seraient que « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » – selon la formule maladroite du nouvel archevêque de Berlin, Mgr Rainer Woelki. « Ces scandales ainsi que la levée des excommunications des évêques intégristes ont fourni l’occasion à ceux qui s’étaient éloignés de l’Église depuis longtemps de se faire rayer des listes de baptême pour ne plus avoir à verser de 8 % à 9 % d’impôt ecclésiastique », estime Brigitta Sassin, responsable salariée de la pastorale diocésaine à Francfort.

DES « SORTIES » DE L’ÉGLISE POUR PROTESTER CONTRE DES SITUATIONS LOCALES

Il faut dire qu’une campagne « Pour sortir de l’Église » a été lancée fin 2010 par plusieurs associations « humanistes », expliquant qu’il ne sert à rien de continuer à payer l’impôt religieux pour soutenir les institutions sociales des Églises, celles-ci étant essentiellement financées par les fonds publics.

Et puis, ces « sorties » sont aussi un moyen de protester contre certaines situations locales. Dans le diocèse de Limbourg, le détournement de 5 millions d’euros par un responsable financier diocésain « insuffisamment contrôlé » a été très mal supporté au moment où, précise Brigitta Sassin, « les subsides attribués aux paroisses par le diocèse ont nettement diminué ».

Ces « sorties », propres à l’Allemagne, s’accompagnent, comme ailleurs en Occident, d’une diminution du nombre de prêtres (pour la première fois en 2010 moins de cent prêtres ont été ordonnés pour les 27 diocèses), d’une réduction des baptêmes et des mariages à l’Église. Sans parler des regroupements paroissiaux qui « empêchent les prêtres de mener un vrai travail pastoral et les transforment en meneurs d’équipes et distributeurs de sacrements », selon le P. Hubert Irsigler, professeur d’Ancien Testament à l’université de Fribourg-en-Brisgau.

Le P. Irsigler, qui prend sa retraite dans quelques mois, n’a rien d’un contestataire. Pourtant, en janvier dernier, il a signé – sans avoir participé à sa rédaction – le « Memorandum » des 143 théologiens catholiques allemands. Intitulé « Église 2011, un renouveau indispensable », ce manifeste réclame des réformes sur les points de contestation habituels dans l’Église : suppression du célibat sacerdotal, ordination des femmes, accueil eucharistique des divorcés remariés, participation des fidèles aux nominations épiscopales…

Des questions d’autant plus discutées ici que la comparaison avec les protestants, numériquement aussi importants que les catholiques (24 millions pour chacune des deux confessions, sur plus de 81 millions d’habitants), laissent penser que des pasteurs mariés ou des femmes pasteurs « font tout aussi bien » que des prêtres.

« NOUS DEVONS NOUS TENIR PRÊTES POUR LE JOUR OÙ LE DIACONAT FÉMININ SERA POSSIBLE »

Si le P. Irsigler a signé ce « Memorandum », c’est essentiellement parce que, après plus de quarante ans d’enseignement, il « ne supporte plus de voir tant de jeunes hommes talentueux et plein de charismes renoncer à la prêtrise à cause du célibat ». Comme lui, ils sont nombreux, parmi les prêtres et laïcs salariés allemands, à se dire à la fois découragés et désireux de débats de fond sur l’avenir de l’Église face à la sécularisation et la mondialisation.

Certains vont même de l’avant… Selon Martina Kastner, présidente pour le diocèse de Fribourg de l’association catholique allemande des femmes (KDFB, qui affiche 600 000 adhérentes), il y aurait « déjà une douzaine de femmes formées au diaconat et une douzaine d’autres en formation » dans le cadre du « Netzwerk Diakonat der Frau » fondé dans les années 1985. « Nous devons nous tenir prêtes pour le jour où le diaconat féminin sera rendu possible », explique Martina Kastner qui sera présente, en tant que présidente du Conseil diocésain pour les laïcs, lors de la rencontre du pape avec le Comité central des catholiques (ZDK) à Fribourg.

Percevant cette demande, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la Conférence des évêques d’Allemagne (DBK), a annoncé lors de l’Assemblée plénière de septembre 2010 un « processus de dialogue ». Il l’a lancé officiellement en mars, puis, surtout, en juillet à Mannheim, avec 300 prêtres et laïcs qui resteront mobilisés jusqu’en 2015. Informé en août par quatre évêques allemands venus lui rendre visite (1), Benoît XVI s’est dit « très intéressé » par ce processus, même si d’autres au Vatican préfèrent souligner son « inquiétude ».

Mais quatre ans de dialogue suffiront-ils pour résorber les divergences de plus en plus évidentes au sein de l’épiscopat et des fidèles allemands ? « Entre les ultra-conservateurs traditionalistes, les conservateurs autour du cardinal Joachim Meissner (archevêque de Cologne), les catholiques majoritaires autour de Mgr Zollitsch, et les progressistes contestataires minoritaires, l’Église d’Allemagne est divisée entre au moins quatre courants », résume Ludwig Ring-Eifel, rédacteur en chef de l’agence d’informations catholiques (KNA) à Bonn.

LA MENACE D’UN « SCHISME »

Au point que certains ici agitent le chiffon rouge d’un « schisme ». « Ce sont les milieux conservateurs qui utilisent ce mot pour faire peur », déplore Sigrid Schraml, responsable de communication du puissant ZDK. Et de rappeler qu’on enregistre aussi des « retours » dans l’Église (7 400 en 2010). « Près de 20 personnes sont passées ici l’an dernier pour demander leur réadmission sur les listes de baptême catholiques », explique-t-on à la « Kirchenladen » (boutique d’Église) ouverte en plein centre commerçant de Francfort.

De même, Ludwig Ring-Eifel souligne l’étonnant succès des séries télévisées qui mettent en scène des hommes d’Église, telles Um Gottes willen (« Si Dieu le veut ! ») ou Pater Braun (un prêtre bavarois qui mène l’enquête), ainsi que celui du récit de Hans-Peter Kerkeling, acteur comique parti sur le chemin de Compostelle : paru en 2006, son livre s’est vendu à plus de 2,5 millions d’exemplaires… Une preuve, selon Ludwig Ring-Eifel, que « les Allemands ont la nostalgie d’une Église vivante, convaincante et joyeuse ».

Son frère évoque la démission

Interrogé par le magazine allemand Bunte , le frère du pape, Georg Ratzinger, 87 ans, évoque l’éventualité que Benoît XVI renonce, le cas échéant, à ses fonctions pour des raisons de santé. « Si sa santé se dégradait, mon frère devrait faire preuve de courage et d’abnégation pour se retirer de ses fonctions », a déclaré Georg Ratzinger. « Mais on n’en est pas encore là, il est tout à fait capable de diriger l’Église catholique », a-t-il ajouté.

(1) Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising ; Mgr Zollitsch ; Mgr Franz-Josef Hermann Bode, évêque d’Osnabrück ; et Mgr Franz-Josef Overbeck, évêque d’Essen

CLAIRE LESEGRETAIN, en Allemagne
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Message par Her Jeu 22 Sep - 13:20

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Discours-de-Benoit-XVI-au-Chateau-Bellevue-a-Berlin-_NG_-2011-09-22-714236

Discours de Benoît XVI au Château Bellevue à Berlin
Le pape Benoît XVI a prononcé dans la matinée du jeudi 22 septembre son premier discours de sa visite de quatre jours en Allemagne.

Avec cet article
Message de Benoît XVI aux jeunes, à l'occasion des JMJ de Madrid
Discours de Benoît XVI au corps diplomatique
L'année européenne de Benoît XVI
Benoît XVI : « L'Eglise, source de lumière pour l'humanité »


Monsieur le Président Fédéral,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,

Je me sens très honoré par l’accueil chaleureux que vous me réservez ici au Château Bellevue. Monsieur le Président Wulff, je vous suis particulièrement reconnaissant pour l’invitation à cette Visite officielle. Elle est mon troisième séjour comme Pape dans la République Fédérale d’Allemagne. Je vous remercie de grand cœur pour les paroles amicales de bienvenue qui vous m’avez adressées. Ma gratitude va aussi aux représentants du Gouvernement Fédéral, du Bundestag et du Bundesrat, ainsi qu’à la ville de Berlin, pour leur présence par laquelle ils manifestent leur respect pour le Pape comme Successeur de l’Apôtre Pierre. Et finalement, je remercie les trois évêques hôtes : l’Archevêque Woelki, de Berlin, l’Évêque Wanke, d’Erfurt et l’Archevêque Zollitsch, de Fribourg, ainsi que tous ceux qui, aux divers niveaux ecclésiaux et publics, ont collaboré dans les préparatifs de ce voyage dans mon pays natal, contribuant ainsi à sa bonne réussite.

Même si ce voyage est une Visite officielle qui renforcera les bonnes relations entre la République Fédérale d’Allemagne et le Saint-Siège, je ne suis venu pas ici avant tout pour poursuivre des intérêts politiques ou économiques déterminés, comme le font justement d’autres hommes d’État, mais pour rencontrer les personnes et parler de Dieu.

Envers la religion, nous assistons à une indifférence croissante dans la société qui, dans ses décisions, considère la question de la vérité plutôt comme un obstacle, et donne au contraire la priorité aux considérations utilitaristes.

Il est pourtant nécessaire d’avoir une base contraignante pour notre cohabitation, autrement chacun ne vit plus que pour son individualisme. La religion est un de ces fondements pour un être ensemble réussi. « De même que la religion a besoin de la liberté, de même la liberté a besoin de la religion ». Ces paroles du grand évêque et réformateur social Wilhelm von Ketteler, dont le deuxième centenaire de la naissance est célébré cette année, sont encore actuelles.

La liberté a besoin d’un lien qui s’origine dans une instance supérieure. Le fait qu’il existe des valeurs qui ne sont pas manipulables par rien ni par personne, est la vraie garantie de notre liberté. L’homme qui se sent obligé au vrai et au bien, sera aussitôt d’accord avec ceci : la liberté se développe seulement dans la responsabilité pour un bien supérieur. Un tel bien existe seulement pour tous ensemble ; je dois donc m’intéresser aussi à mes proches. La liberté ne peut être vécue en l’absence de relation.

Dans le vivre ensemble humain la liberté n’est pas possible sans la solidarité. Ce que je fais au détriment des autres n’est pas liberté mais une action répréhensible qui nuit aux autres et aussi à moi-même. Je peux me réaliser vraiment comme personne libre, seulement si j’utilise mes forces aussi pour le bien des autres. Cela vaut non seulement pour le domaine privé mais aussi pour la société. Selon le principe de subsidiarité, la société doit donner un espace suffisant aux plus petites structures pour leur développement et doit en même temps les soutenir de telle sorte qu’un jour elles puissent aussi être autonomes.

Ici, au Château Bellevue, qui doit son nom à la vue splendide sur la rive de la Sprée et qui est situé non loin de la Siegessäule, du Bundestag et de la Porte du Brandebourg, nous sommes vraiment au cœur de Berlin, la capitale de la République Fédérale d’Allemagne. Avec son passé mouvementé, le château est –comme de nombreux édifices de la ville- un témoignage de l’histoire allemande. Le regard clair, aussi sur les pages obscures du passé, nous permet d’apprendre de lui et de recevoir des impulsions pour le présent. La République Fédérale d’Allemagne est devenue ce qu’elle est aujourd’hui grâce à la force de la liberté façonnée par la responsabilité devant Dieu et de l’un devant l’autre. Elle a besoin de cette dynamique qui implique tous les domaines de l’humain pour pouvoir continuer à se développer dans les conditions actuelles. Elle en a la nécessité dans « un monde qui a besoin de se renouveler en profondeur au niveau culturel et de redécouvrir les valeurs de fond sur lesquelles construire un avenir meilleur » (Caritas in veritate, 21).

Je souhaite que les rencontres durant les différentes étapes de mon voyage -ici à Berlin, à Erfurt, dans l’Eichsfeld et à Fribourg- puissent y donner une petite contribution. Puisse Dieu, en ces jours, donner à nous tous sa bénédiction.
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Message par Her Jeu 22 Sep - 13:21

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Dix-sept-discours-en-quatre-jours-pour-Benoit-XVI-_EG_-2011-09-21-713956

21/9/11 - 17 H 25 MIS À JOUR LE 21/9/11 - 17 H 25

Benoît XVI papeAllemagne
Dix-sept discours en quatre jours pour Benoît XVI

JEUDI 22 SEPTEMBRE
Arrivée à 10 h 30 à l’aéroport de Berlin-Tegel.
À 11 h 15, le président chrétien-démocrate (CDU) Christian Wulff reçoit le pape au château de Bellevue.
À 12 h 50, Benoît XVI doit rencontrer la chancelière Angela Merkel à l’Académie catholique de Berlin.
À 16 h 15, au Reichstag, il visitera le Parlement présidé par le chrétien-démocrate (CDU) Norbert Lammert, puis tiendra un discours devant le Bundestag.
À 17 h 15, dans une des salles du Reichstag, il s’adressera à des représentants de la communauté juive, avant de célébrer la messe (18 h 30) au stade olympique de Berlin.

VENDREDI 23 SEPTEMBRE
À 9 heures, le pape rencontre des représentants de la communauté musulmane à la nonciature apostolique de Berlin, avant de s’envoler vers Erfurt où il sera accueilli sur l’aéroport (10 h 45) par la présidente de la Thuringe, Christine Lieberknecht.
À 11 h 15, il sera accueilli à la cathédrale d’Erfurt.À 11 h 45, dans la salle capitulaire du couvent des augustins, il rencontrera des représentants de l’Église protestante d’Allemagne (EKD).
En fin d’après-midi, un hélicoptère l’emmènera à Etzelsbach, sanctuaire marial à 80 km d’Erfurt ; il y célébrera les vêpres à 17 h 45.

SAMEDI 24 SEPTEMBRE
Après la messe de 9 heures sur la place de la cathédrale, il quittera la capitale de la Thuringe à 11 h 50.
À l’aéroport de Lahr (12 h 50), le pape sera accueilli par Winfried Kretschmann, président (Vert) du Bade-Wurtemberg, puis rejoindra Fribourg-en-Brisgau.
À 14 heures, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la Conférence épiscopale d’Allemagne, l’accueillera dans sa cathédrale et Benoît XVI s’adressera à la foule sur la Münsterplatz.
À 16 h 50, au séminaire, il rencontrera l’ancien chancelier Helmut Kohl. Puis il enchaînera trois autres discours : à 17 h 15 avec des représentants des Églises orthodoxes d’Allemagne ; à 17 h 45 avec les séminaristes ; à 18 h 15 avec le Comité central des catholiques allemands (ZDK).
À 19 heures, le pape présidera une veillée de prière pour les jeunes au parc des expositions de Fribourg.

DIMANCHE 25 SEPTEMBRE
Après la messe de clôture sur l’aérodrome de la ville (10 heures), il déjeunera avec les évêques allemands, puis rencontrera au séminaire (16 h 20) les juges de la Cour constitutionnelle fédérale.
À 17 heures, dans la salle de concert de la ville, Benoît XVI prononcera un discours devant des catholiques engagés, avant la cérémonie de départ à 18 h 45 à l’aéroport de Lahr.
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Message par Her Jeu 22 Sep - 21:53

http://www.zenit.org/french

Au Bundestag, Benoît XVI plaide pour une « écologie humaine »

Un discours contesté avant et applaudi « debout »

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI crée la surprise devant le Bundestag, le Parlement allemand, en faisant une lecture originale de l’émergence du mouvement écologique allemand dans les années 70, et il en appelle plus encore à une « écologie humaine ». Un discours contesté avant d’être prononcé et applaudi « debout » pendant plusieurs minutes.

L’intelligence du droit

« Sur la base de ma responsabilité internationale, a annoncé le pape, je voudrais vous proposer quelques considérations sur les fondements de l’État de droit libéral. »

Citant l’exemple biblique du roi Salomon, le Sage, le pape a souligné « ce qui en définitive doit être important pour un politicien » : « Son critère ultime et la motivation pour son travail comme politicien ne doit pas être le succès et encore moins le profit matériel. La politique doit être un engagement pour la justice et créer ainsi les conditions de fond pour la paix. Naturellement un politicien cherchera le succès qui en soi lui ouvre la possibilité de l’action politique effective ! Mais le succès est subordonné au critère de la justice, à la volonté de mettre en œuvre le droit et à l’intelligence du droit. »

Evoquant la période nazie, Benoît XVI a donné ce contre-exemple : « Nous avons fait l’expérience de séparer le pouvoir du droit, de mettre le pouvoir contre le droit, de fouler aux pieds le droit, de sorte que l’État était devenu une bande de brigands très bien organisée, qui pouvait menacer le monde entier et le pousser au bord du précipice. »

La politique, pour combattre l’injustice

Pour conclure sur le but de la politique : « Servir le droit et combattre la domination de l’injustice est et demeure la tâche fondamentale du politicien. Dans un moment historique où l’homme a acquis un pouvoir jusqu’ici inimaginable, cette tâche devient particulièrement urgente ».

Il a aussi cité la Résistance à l’oppression : « Les combattants de la résistance ont agi contre le régime nazi et contre d’autres régimes totalitaires, rendant ainsi un service au droit et à l’humanité tout entière. Pour ces personnes il était évident de façon incontestable que le droit en vigueur était, en réalité, une injustice. »

Aujourd’hui, fait observer le pape, « dans les décisions d’un politicien démocrate, la question de savoir ce qui correspond maintenant à la loi de la vérité, ce qui est vraiment juste et peut devenir loi, n’est pas aussi évidente. » Et il pose la question : « Comment reconnaît-on ce qui est juste ? »

L’autonomie du politique, conquête chrétienne

Il rappelle que le christianisme assure l’autonomie du politique, par la part qu’il accorde à la raison humaine : « Contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit – il a renvoyé à l’harmonie entre raison objective et subjective, une harmonie qui toutefois suppose le fait d’être toutes deux les sphères fondées dans la Raison créatrice de Dieu. »

« Pour le développement du droit et pour le développement de l’humanité il a été décisif que les théologiens chrétiens aient pris position contre le droit religieux demandé par la foi dans les divinités, et se soient mis du côté de la philosophie, reconnaissant la raison et la nature dans leur corrélation comme source juridique valable pour tous », a expliqué le pape.

Mais, continue le pape, comment réagir au « dramatique changement de situation » de ce dernier demi siècle ?

Le pape discerne « une conception positiviste de la nature, qui entend la nature de façon purement fonctionnelle, comme les sciences naturelles l’expliquent » et qui se révèle incapable de « créer un pont vers l’ethos et le droit ». Il déplore donc une « vision positiviste, qui chez beaucoup est considérée comme l’unique vision scientifique » et dans laquelle « ce qui n’est pas vérifiable ou falsifiable ne rentre pas dans le domaine de la raison au sens strict ».

Les limites de la raison positiviste

Il compare cette vision à une construction aveugle en béton armé : « La raison positiviste, qui se présente de façon exclusiviste et n’est pas en mesure de percevoir quelque chose au-delà de ce qui est fonctionnel, ressemble à des édifices de béton armé sans fenêtres, où nous nous donnons le climat et la lumière tout seuls et nous ne voulons plus recevoir ces deux choses du vaste monde de Dieu. »

Or, à la surprise de tous, le pape a cité le mouvement écologique comme une tentative d’ouvrir une fenêtre dans ce béton, se défendant de prendre une position politique : « L’apparition du mouvement écologique dans la politique allemande à partir des années soixante-dix, bien que n’ayant peut-être pas ouvert tout grand les fenêtres, a toutefois été et demeure un cri qui aspire à l’air frais, un cri qui ne peut pas être ignoré ni être mis de côté, parce qu’on y entrevoit trop d’irrationalité. »

Sous les applaudissements, le pape a poursuivi : « Quand, dans notre relation avec la réalité, il y a quelque chose qui ne va pas, alors nous devons tous réfléchir sérieusement sur l’ensemble et nous sommes tous renvoyés à la question des fondements de notre culture elle-même. (…) L’importance de l’écologie est désormais indiscutée. Nous devons écouter le langage de la nature et y répondre avec cohérence ».

Une écologie de l’homme

Plus encore, le pape a affirmé : « Il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi », et de nouveaux applaudissements ont salué ce nouveau développement.

Plus loin, le pape a réfléchi à la culture européenne, triple synthèse originale : « La culture de l’Europe est née de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome – de la rencontre entre la foi au Dieu d’Israël, la raison philosophique des Grecs et la pensée juridique de Rome. Cette triple rencontre forme l’identité profonde de l’Europe. »

Benoît XVI a précisé la relation de l’homme à Dieu et aux autres, dans l’exercice de la liberté : « Dans la conscience de la responsabilité de l’homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de l’homme, de tout homme, cette rencontre a fixé des critères du droit, et les défendre est notre tâche en ce moment historique.

Et de conclure en évoquant à nouveau le roi Salomon : « Je pense qu’aujourd’hui aussi, en dernière analyse, nous ne pourrions pas désirer autre chose qu’un cœur docile – la capacité de distinguer le bien du mal et d’établir ainsi le vrai droit, de servir la justice et la paix. »

De la contestation à l’ovation

L’invitation adressée au pape par le président du Parlement, Norbert Lammert, à l’occasion de cette visite d’Etat, avait été contestée par une minorité du Parlement, qui a lui-même évoqué la polémique en faisant observer en souriant qu’il est « rare qu’un discours retienne autant l’attention avant même d’avoir été prononcé ». Il avait répondu lui-même à la polémique en disant, sous les applaudissements: « En Allemagne, dans votre patrie vous êtes le bienvenu » et en mettant en garde contre un « manque de tolérance » dans la démocratie retrouvée. Dans ce programme, il a salué notamment le programme d’Erfurt, en soulignant, lui, catholique que l’Allemagne est le « pays de la Réforme » et que le pontificat d'un pape allemand, « le premier après la Réforme » marque « des pas vers l'œcuménisme » et pour « dépasser les divisions entre deux Eglises ».

Après le discours du pape et l’ovation debout de plus de deux minutes, le président du parlement a conclu la rencontre en remerciant le pape pour sa « contribution importante au débat public » sur « l’orientation éthique dans une société démocratique et pour l’Etat de droit démocratique ». Il en a appelé au « dialogue nécessaire entre culture, religion et façons de voir le monde » : « Merci pour votre discours » et « tous nos vœux pour votre programme dense et ambitieux ici en Allemagne ».

Anita S. Bourdin
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Message par Her Jeu 22 Sep - 21:54

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Benoît XVI vient « rencontrer des personnes et parler de Dieu »

Voyage en Allemagne, Jour 1: 3 discours du pape et une homélie

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI est en Allemagne, pour une journée intense de sa première visite d'Etat, son 3e voyage apostolique dans sa patrie, et son 21e voyage international. Il vient « rencontrer des personnes et parler de Dieu ».

Un site officiel permet de suivre la visite en direct sur Internet: http://papst-in-deutschland.de/

L’avion de Benoît XVI est arrivé à l’aéroport de Berlin-Tegel vers 10h30, après un peu plus de deux heures de vol.

Benoît XVI a été accueilli par le président fédéral M. Christian Wulff et sa femme, Bettina Körner, par la chancelière Angela Merkel, et, pour ce qui est des autorités ecclésiastiques, par l'archevêque de Berlin Mgr Rainer Maria Woelki, par le président de la Conférence épiscopale allemande Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg en Brisgau.

La cérémonie officielle de bienvenue a eu lieu à 11h15 dans le parc du château de Bellevue, la résidence officielle du président de la République fédérale d’Allemagne. Le pape a signé le livre d’or à son arrivée.

Après le discours du président, le pape a prononcé son premier discours sur le sol allemand, avant un entretien privé avec le président. Le discours du pape était centré sur le sens de la liberté, disant notamment : « Je ne suis pas venu ici avant tout pour poursuivre des intérêts politiques ou économiques déterminés, comme le font justement d’autres hommes d’État, mais pour rencontrer les personnes et parler de Dieu ».

A 12h50, Benoît XVI a rencontré la chancelière fédérale Angela Merkel, au siège de la Conférence épiscopale allemande de Berlin.

Le pape a ensuite déjeuné avec sa suite à l’Académie catholique de Berlin.

Cet après-midi, Benoît XVI s’est rendu, à 16h15, au siège du Bundestag, le Parlement fédéral, où il a été officiellement invité par la présidence de l’Assemblée. Le pape a signé le livre d’or à son arrivée, après avoir salué la délégation du Parlement. Il y a prononcé un discours très attendu. Le pape y a offert ce qu’il appelle « quelques considérations sur les fondements de l’État de droit libéral ». Il a créé la surprise en saluant le mouvement écologique allemand et en appelant à une « écologie humaine ». Le discours a été salué par une ovation debout de plus de deux minutes.

Le pape a ensuite, vers 17h20, rencontré une quinzaine de personnalités représentant la communauté juive, dans une salle de ce même Bundestag, et il a prononcé son 3e discours de la journée. Le pape était accompagné notamment du président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Robert Zollitsch, - qui a introduit la rencontre - du président de la commission pontificale pour les rapports avec le Judaïsme, le cardinal Kurt Koch, et de son prédécesseur le cardinal Walter Kasper.

Enfin, à 18h30, il a présidé la messe au fameux « Olympiastadion » de Berlin et il a prononcé l’homélie.

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi – parfait germanophone – a salué cette première journée comme « vraiment un bon début » (cf. article ci-dessous).

Anita S. Bourdin
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Message par Her Jeu 22 Sep - 21:54

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La liberté, « responsabilité devant Dieu et les uns devant les autres »

Premier discours de Benoît XVI en Allemagne

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org)– En Allemagne, Benoît XVI est accueilli en chef d’Etat mais il vient avant tout, déclare-t-il, pour « rencontrer des personnes et parler de Dieu ». Il invite à un exercice de la liberté qui soit à la fois faite de « responsabilité devant Dieu et les uns devant les autres ».

« Même si ce voyage est une Visite officielle qui renforcera les bonnes relations entre la République Fédérale d’Allemagne et le Saint-Siège, je ne suis venu pas ici avant tout pour poursuivre des intérêts politiques ou économiques déterminés, comme le font justement d’autres hommes d’État, mais pour rencontrer les personnes et parler de Dieu », a déclaré Benoît XVI dès son premier discours lors de la cérémonie officielle de bienvenue au château de Bellevue, palais présidentiel.

« Envers la religion, nous assistons à une indifférence croissante dans la société », a expliqué le pape qui affirme au contraire que « la religion est un des fondements pour un être ensemble réussi ».

Ce qui est en jeu c’est une conception de la liberté. Le pape a précisé que la liberté a besoin d’un lien qui trouve son origine « dans une instance supérieure. Le fait qu’il existe des valeurs qui ne sont pas manipulables par rien ni par personne, est la vraie garantie de notre liberté. L’homme qui se sent obligé au vrai et au bien, sera aussitôt d’accord avec ceci : la liberté se développe seulement dans la responsabilité pour un bien supérieur. Un tel bien existe seulement pour tous ensemble ; je dois donc m’intéresser aussi à mes proches. La liberté ne peut être vécue en l’absence de relation. »

Plus encore, la liberté implique la solidarité : « Je peux me réaliser vraiment comme personne libre, seulement si j’utilise mes forces aussi pour le bien des autres. Cela vaut non seulement pour le domaine privé mais aussi pour la société ».

Le pape a aussi expliqué ce fameux « principe de subsidiarité » : « La société doit donner un espace suffisant aux plus petites structures pour leur développement et doit en même temps les soutenir de telle sorte qu’un jour elles puissent aussi être autonomes. »

Il a appliqué sa réflexion à la réunification de sa patrie : « La République Fédérale d’Allemagne est devenue ce qu’elle est aujourd’hui grâce à la force de la liberté façonnée par la responsabilité devant Dieu et les uns devant les autres. Elle a besoin de cette dynamique qui implique tous les domaines de l’humain pour pouvoir continuer à se développer dans les conditions actuelles ».

Anita S. Bourdin
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Message par Her Jeu 22 Sep - 21:55

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Rencontre de la communauté juive : Mgr Zollitsch rappelle « Nostra Aetate »

Développer le dialogue, la fraternité et l'amitié

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – C’est dans les murs du Reichtag que le pape Benoît XVI a rencontré cet après midi une quinzaine de représentants de la communauté juive allemande, après son discours au Bundestag. Il affirme le « chemin irrévocable » de l’Eglise pour le dialogue, la fraternité et l’amitié avec la communauté juive, a rappelé Mgr Zollitsch.

Le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Robet Zollitsch, a rappelé les rencontres avec différentes communautés et représentations juives qui ont émaillé les 6 ans de pontificat de Benoît XVI. Il a notamment cité la visite à la synagogue de Cologne le 19 août 2005, à l’occasion de la JMJ, et celle à la synagogue de Rome, le 17 janvier 2010. Mgr Zollitsch a souligné que son discours a été bien reçu également hors des frontières italiennes.

Il a souligné l’insistance du pape sur l’héritage du concile Vatican II et la Déclaration « Nostra Aetate » sur les rapports avec les autres religions, notamment le judaïsme. Il a rappelé que le pape a affirmé avec le concile le « chemin irrévocable » accompli pour le « dialogue », la « fraternité » et « l’amitié » entre catholiques et juifs.

Le président de la communauté juive allemande, le grand rabbinDieter Graumann a ensuite pris la parole, mais son discours n’est pas encore publié au moment où nous écrivons et la rencontre n’était pas publique.

Le grand rabbin Graumann est fils de rescapés de la Shoah qui émigrèrent en Israël après la guerre, mais revinrent quand il avait deux ans – et pour des raisons de santé - à Francfort, où il s’étaient connus, dans un camp de réfugiés.

Il est né en 1950, et il a reçu à sa naissance le prénom de David, que ses parents changèrent en Dieter pour qu’il puisse mieux s’intégrer. Il a été élu, en novembre 2010, à l’unanimité, comme chef du Conseil central des juifs d’Allemagne, à l’âge de 60 ans. Les membres enregistrés de la communauté juive allemande serait de 110.000 environ : le chiffre des non-affiliés pourrait doubler ce nombre.

Le pape a prononcé son discours après l’allocution du grand rabbin.

Anita S. Bourdin
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Message par Her Jeu 22 Sep - 21:56

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La confiance a grandi entre juifs et catholiques, se réjouit Benoît XVI

Le pape rencontre de la communauté juive à Berlin

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – « Avec le refus du respect pour le Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme », a déclaré Benoît XVI devant une représentation de la communauté juive allemande. Le pape se réjouit que la confiance ait grandi entre catholiques et juifs. Il y discerne leur responsabilité commune dans la société.

Le pape dénonce à nouveau le racisme du nazisme et Hitler comme une « idole païenne » dressée contre le Dieu de la Bible. Il souligne l’importance de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate ». Il invite les chrétiens à se « rendre toujours plus compte » de leur « affinité intérieure avec le judaïsme », expliquant notamment que « le discours sur la Montagne n’abolit pas la Loi mosaïque ». Il affirme que le dialogue entre juifs et chrétiens « doit renforcer la commune espérance en Dieu » car « sans cette espérance, la société perd son humanité. »

La confiance a grandi

D’emblée le pape a souligné qu’il était « heureux » de cette rencontre, et il a remercié le président de la communauté, Dieter Graumann, « pour ses aimables paroles de bienvenue », en ajoutant : « Elles me montrent combien a grandi la confiance entre le Peuple juif et l’Église catholique, qui ont en commun une partie non négligeable de leurs traditions fondamentales. En même temps, nous savons bien, tous, qu’une communion affectueuse et compréhensive entre Israël et l’Église, dans le respect réciproque de l’être de chacun, doit toujours encore continuer à croître, et qu’elle est à inclure profondément dans l’annonce de la foi. »

Dans son discours au Bundestag, le pape avait juste auparavant souligné l’importance de la contribution de « Jérusalem » à la construction de la culture européenne, par sa rencontre avec « Athènes » et « Rome ».

Le pape n’a pas manqué de rappeler certaines étapes importantes pour la construction de cette confiance, notamment sa visite du 18 août 2005 à la synagogue de Cologne, où il a été accueilli par le rabbin Teitelbaum. Celui-ci, a souligné le pape « a parlé de la mémoire comme l’une des colonnes dont on a besoin pour fonder sur elle un avenir pacifique ».

Une mémoire tragique

Et d’ajouter cette évocation de la Shoah et de ses conséquences : « Aujourd’hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d’une mémoire effroyable : d’ici fut projetée et organisée la Shoah, l’élimination des citoyens juifs en Europe. Avant la terreur nazie en Allemagne vivaient environ un demi million de juifs, qui constituaient une composante stable de la société allemande. Après la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne fut considérée comme le « Pays de la Shoah » où, au fond, on ne pouvait plus vivre. Au début il n’y avait pratiquement plus aucun effort pour refonder les anciennes communautés juives, même si de l’Est arrivaient continuellement des personnes seules et des familles juives. Beaucoup d’entre elles voulaient émigrer et se construire une nouvelle existence, surtout aux Etats-Unis ou en Israël. »

Le pape a aussi évoqué la tragédie de la « Kristalnacht » : lui-même avait 11 ans. Rappelons que ses parents étaient anti-nazis, abonnés, jusqu’à son interdiction, au journal anti-nazi de Bavière « Der Gerade Weg », dont le rédacteur en chef, Fritz Gerlich (1883-1934), avait été arrêté et était mort au camp de concentration de Dachau.

Le pape a souligné combien peu de gens ont vu clair sur la portée de la Nuit de Cristal : « En ce lieu, il faut aussi rappeler le pogrom de la « nuit de cristal » du 9 au 10 novembre 1938. Seulement peu de personnes percevront toute la portée de cet acte de mépris comme le perçut le prévôt du Chapitre berlinois, Bernhard Lichtenberg qui, de la chaire de la cathédrale de Sainte-Hedwige, cria : « Le Temple est en flammes dehors – et il est aussi une maison de Dieu ». »

Lichtenberg (1875 -1943) mourut lui aussi à Dachau : il a été déclaré « Juste parmi les Nations » par le mémorial de la Shoah de Yad VaShem, à Jérusalem. Il a été béatifié par Jean-Paul II le 23 juin 1996, au stade olympique de Berlin, en même temps qu’un autre opposant au nazisme, Karl Leisner, jeune prêtre ordonné clandestinement à Dachau par Mgr Gabriel Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, également déporté.

Nouvelle floraison de la communauté juive

Benoît XVI dénonce une nouvelle fois le « mythe raciste » du nazisme et Hitler comme une « idole païenne » : « Le régime de terreur du national-socialisme se fondait sur un mythe raciste, dont faisait partie le refus du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, du Dieu de Jésus Christ et des personnes croyantes en lui. Le « tout-puissant » Adolf Hitler était une idole païenne, qui voulait se mettre à la place du Dieu biblique, Créateur et Père de tous les hommes. »

Le thème du voyage du pape est « là où il y a Dieu il y a un avenir ». Il explique, en tirant les leçons du nazisme : avec « le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme. Ce dont est capable l’homme qui refuse Dieu et quel visage peut prendre un peuple dans le « non » à ce Dieu, les horribles images provenant des camps de concentration à la fin de la guerre l’ont révélé. »

Le pape s’est réjoui de ce qu’il appelle un « nouveau développement » et même une « nouvelle floraison de la vie juive en Allemagne », et il salue spécialement le « grand mérite » de la communauté juive « pour son œuvre d’intégration des immigrés est-européens. »

Dialogue de l’Eglise et du Judaïsme

Benoît XVI s’est réjoui de constater que le « dialogue » de l’Eglise catholique et du Judaïsme « s’approfondit » en citant Nostra Aetate : « L’Église ressent une grande proximité avec le peuple juif. Avec la Déclaration Nostra aetate du Concile Vatican II, on a commencé à « parcourir un chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d’amitié » (Discours à la Synagogue de Rome, 17 janvier 2010). »

Le pape affirme l’universalité de ce principe dans la continuité avec le pontificat de Jean-Paul II : « Ceci vaut pour l’Église catholique tout entière, dans laquelle le bienheureux Pape Jean-Paul II s’est engagé de façon particulièrement vigoureuse en faveur de ce nouveau chemin. Ceci vaut évidemment aussi pour l’Église catholique en Allemagne qui est bien consciente de sa responsabilité particulière en cette matière. »

Le pape a cité les « rencontres annuelles entre Évêques et Rabbins », les « colloques structurés avec le Conseil central des Juifs », la fondation d’un forum « Juifs et Chrétiens », par le Comité Central des Catholiques allemands et notamment « la rencontre historique pour le dialogue judéo-chrétien de mars 2006, avec la participation du Cardinal Walter Kasper ».

« Le salut vient des Juifs »

Le pape invite les chrétiens à se « rendre toujours plus compte » de ce qu’il appelle leur « affinité intérieure avec le judaïsme ». Il propose une herméneutique de la continuité et non de la rupture dans le plan de salut de Dieu : « Pour les chrétiens il ne peut y avoir une rupture dans l’événement du salut. Le salut vient justement des Juifs (cf. Jn 4, 22). Là où le conflit de Jésus avec le Judaïsme de son temps est vu de manière superficielle comme un détachement de l’Ancienne Alliance, il finit par être réduit à une idée de libération qui considère la Torah seulement comme l’observance servile de rites et de prescriptions extérieures. De fait, le discours sur la Montagne n’abolit pas la Loi mosaïque, mais il révèle ses possibilités cachées et fait émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie au fondement le plus profond de l’agir humain, au cœur, où l’homme choisit entre le pur et l’impur, où se développent la foi, l’espérance et l’amour. »

Le pape réaffirme le « message d’espérance » transmis par la Bible. Il conclut sur la « responsabilité commune » des croyants « pour le développement de la société, laquelle possède toujours aussi une dimension religieuse ».

Anita S. Bourdin
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Message par Her Jeu 22 Sep - 21:56

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Le pape à Fribourg pour montrer la beauté de la foi, selon Mgr Zollitsch

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) –Benoît XVI, qui se rendra en visite à Fribourg le 24 septembre prochain dans le cadre de son voyage apostolique en Allemagne (22-25 septembre) montrera la beauté de la foi et rappellera que les « éléments porteurs de notre foi ne sont pas les structures mais les hommes passionnés de Jésus-Christ ».

C’est ce que rappelle Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la Conférence épiscopale allemande, dans un article publié dans L’Osservatore Romano.

« Aujourd’hui encore, comme en tous temps, nous avons le grand devoir de témoigner de la foi dans la vie quotidienne, de chercher des chemins vers l’avenir et de parler aux personnes du courage et de l’espérance que l’Evangile nous donne », a-t-il souligné.

« Nous voulons que Dieu nous indique le long chemin sur lequel il désire nous conduire à l’avenir. En effet, nous chrétiens, vivons avec la ferme conviction que Dieu ne nous donne pas seulement le passé, mais aussi le présent et l’avenir », a-t-il ajouté en rappelant le thème de cette visite : « Là où se trouve Dieu se trouve l’avenir ».

« Là où nous chrétiens, nous nous préoccupons des hommes à partir de notre foi, nous forgeons l’avenir », a insisté Mgr Zollitsch. « Là où nous nous engageons dans le domaine de la protection de la vie et aidons ceux qui ne sont pas nés à avoir un avenir, là où nous prenons soin des personnes socialement faibles et marginalisées, là où nous nous engageons contre la faim dans le monde et l’exploitation de la création, là nous faisons en sorte que l’Evangile devienne vivant ».

Lors de sa visite à Fribourg, a-t-il observé, « le pape viendra nous montrer la beauté de la foi et nous sensibiliser : les éléments décisifs et porteurs de notre foi ne sont pas les structures mais les hommes passionnées de Jésus-Christ ».

« De l’Eucharistie, sacrement de l’unité que nous célébrerons avec Benoît XVI, provient pour nous le devoir de vivre et de modeler cette unité comme Eglise. D’importantes impulsions partiront des rencontres avec le pape à Fribourg », a-t-il affirmé.

Et de conclure : « Il se peut que ceux qui au début ont montré un certain scepticisme, comprennent que la visite du pape ne signifie pas un profit immédiat. L’attitude fondamentale de la foi chrétienne n’est pas l’utilité mais plutôt le service. Et parce qu’il en est ainsi, notre société reçoit un riche don de l’engagement des chrétiens ».

Marine Soreau
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Message par Her Jeu 22 Sep - 21:57

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Le pape à Erfurt donnera une impulsion puissante à l’unité de l’Eglise

Selon Mgr Joachim Wanke, évêque d’Erfurt

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) –A la veille de la visite de Benoît XVI à Erfurt, où il se rendra notamment dans le Couvent des Augustins où Luther fut religieux, l’évêque de la capitale de Thuringe, Mgr Joachim Wanke, s’est dit sûr qu’à cette occasion, le pape conférerait une « impulsion puissante à l’unité de l’Eglise ».

Dans un article publié dans L’Osservatore Romano, Mgr Wanke a évoqué cette 3e visite du pape en Allemagne et notamment sa venue à Erfurt comme un « honneur » et un « événement historique ».

L’évêque d’Erfurt a aussi évoqué la vie des catholiques dans cette région de l’Allemagne où ils sont minoritaires. « Ici, en Thuringe, nous sommes une église de diaspora, minoritaire », a-t-il affirmé. Aujourd’hui, « il faut de la fermeté pour se déclarer chrétiens dans une société libre et ouverte ».

Dans ce contexte où « la foi en Dieu n’est plus une donnée sûre », il s’est réjoui de la visite du pape qui contribuera à « renforcer » la foides chrétiens.

Le pape – a-t-il ajouté, « apporte aussi avec sa personne l’Eglise universelle dans notre diocèse ». « Son arrivée nous rappelle que nous faisons partie de l’Eglise universelle de Jésus-Christ ».

« L’appartenance à l’Eglise a besoin, plus que par le passé, de force et de détermination pour résister », a ajouté l’évêque allemand. « La vie dans et avec l’Eglise nécessite de nouvelles attitudes, des comportements différents, une dévotion en mesure de résister au temps actuel. Quel est le centre de notre foi ? Qu’est-ce qui nous aide à y rester solidement attachés ? ».

« Pour répondre à ces interrogations, j’attends un signal du pape », a-t-il expliqué. « Il pourrait nous aider à retirer de l’héritage chrétien une nouvelle annonce pour la génération actuelle ».

Mgr Wanke a aussi rappelé le « grand devoir » qui incombe aux fidèles allemands « de modeler la liberté reconquise de manière responsable ». « Dieu ne doit pas être oublié ou consciemment mis ‘en suspens’. C’est ce que nous enseigne le passé. Le pape nous encouragera à porter, aujourd’hui encore, dans la société, notre foi en Dieu et à ne pas avoir peur de la coresponsabilité ».

En effet, Benoît XVI désire laisser « un signe œcuménique ». « Nous, catholiques de l’est, nous savons combien la réciprocité œcuménique des Eglises est importante », a-t-il expliqué.

« Les restrictions communes de l’ancien système politique ont renforcé le sens d’appartenance ». « L’Evangile de Jésus n’est pas divisé », a insisté l’évêque d’Erfurt. « Nous ne pouvons le vivre qu’ensemble et ainsi, être des témoins crédibles. Je suis certain que le pape conférera une impulsion puissante à l’unité de l’Eglise ».

« Dans le choix du couvent augustin d’Erfurt, lieu luthérien, comme siège de la rencontre avec l’Ekd (Evangelische Kirche in Deutschland - Eglise évangélique en Allemagne), il a déjà donné un signe », a-t-il conclu. « Et ce qui est plus important, c’est qu’il ne veut pas seulement parler avec des frères et des sœurs de foi évangélique, mais aussi prier avec eux ».

Marine Soreau
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Message par Her Jeu 22 Sep - 22:42

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Discours de Benoît XVI au parlement de Berlin

Texte intégral

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape Benoît XVI a prononcé ce jeudi après-midi au Bundestag (parlement) de Berlin, dans le cadre de son voyage apostolique en Allemagne (22-25 septembre).

Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Président du Bundestag,

Madame la Chancelière fédérale,

Monsieur le Président du Bundesrat,

Mesdames et messieurs les Députés,

C’est pour moi un honneur et une joie de parler devant cette Chambre haute – devant le Parlement de ma patrie allemande, qui se réunit ici comme représentation du peuple, élue démocratiquement, pour travailler pour le bien de la République fédérale d’Allemagne. Je voudrais remercier Monsieur le Président du Bundestag pour son invitation à tenir ce discours, ainsi que pour les aimables paroles de bienvenue et d’appréciation avec lesquelles il m’a accueilli. En cette heure, je m’adresse à vous, Mesdames et Messieurs – certainement aussi comme compatriote qui se sait lié pour toute la vie à ses origines et suit avec intérêt le devenir de la Patrie allemande. Mais l’invitation à tenir ce discours m’est adressée en tant que Pape, en tant qu’Évêque de Rome, qui porte la responsabilité suprême pour la chrétienté catholique. En cela, vous reconnaissez le rôle qui incombe au Saint Siège en tant que partenaire au sein de la communauté des Peuples et des États. Sur la base de ma responsabilité internationale, je voudrais vous proposer quelques considérations sur les fondements de l’État de droit libéral.

Vous me permettrez de commencer mes réflexions sur les fondements du droit par un petit récit tiré de la Sainte Écriture. Dans le Premier Livre des Rois on raconte qu’au jeune roi Salomon, à l’occasion de son intronisation, Dieu accorda d’avancer une requête. Que demandera le jeune souverain en ce moment important ? Succès, richesse, une longue vie, l’élimination de ses ennemis ? Il ne demanda rien de tout cela. Par contre il demanda : « Donne à ton serviteur un cœur docile pour gouverner ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal » (1 R3, 9). Par ce récit, la Bible veut nous indiquer ce qui en définitive doit être important pour un politicien. Son critère ultime et la motivation pour son travail comme politicien ne doit pas être le succès et encore moins le profit matériel. La politique doit être un engagement pour la justice et créer ainsi les conditions de fond pour la paix. Naturellement un politicien cherchera le succès qui en soi lui ouvre la possibilité de l’action politique effective ! Mais le succès est subordonné au critère de la justice, à la volonté de mettre en œuvre le droit et à l’intelligence du droit. Le succès peut aussi être une séduction, et ainsi il peut ouvrir la route à la contrefaçon du droit, à la destruction de la justice. « Enlève le droit – et alors qu’est ce qui distingue l’État d’une grosse bande de brigands ? » a dit un jour saint Augustin1. Nous Allemands, nous savons par notre expérience que ces paroles ne sont pas un phantasme vide. Nous avons fait l’expérience de séparer le pouvoir du droit, de mettre le pouvoir contre le droit, de fouler aux pieds le droit, de sorte que l’État était devenu une bande de brigands très bien organisée, qui pouvait menacer le monde entier et le pousser au bord du précipice. Servir le droit et combattre la domination de l’injustice est et demeure la tâche fondamentale du politicien. Dans un moment historique où l’homme a acquis un pouvoir jusqu’ici inimaginable, cette tâche devient particulièrement urgente. L’homme est en mesure de détruire le monde. Il peut se manipuler lui-même. Il peut, pour ainsi dire, créer des êtres humains et exclure d’autres êtres humains du fait d’être des hommes. Comment reconnaissons-nous ce qui est juste ? Comment pouvons-nous distinguer entre le bien et le mal, entre le vrai droit et le droit seulement apparent ? La demande de Salomon reste la question décisive devant laquelle l’homme politique et la politique se trouvent aussi aujourd’hui.

Pour une grande partie des matières à réguler juridiquement, le critère de la majorité peut être suffisant. Mais il est évident que dans les questions fondamentales du droit, où est en jeu la dignité de l’homme et de l’humanité, le principe majoritaire ne suffit pas : dans le processus de formation du droit, chaque personne qui a une responsabilité doit chercher elle-même les critères de sa propre orientation. Au troisième siècle, le grand théologien Origène a justifié ainsi la résistance des chrétiens à certains règlements juridiques en vigueur : « Si quelqu’un se trouvait chez les Scythes qui ont des lois irréligieuses, et qu’il fut contraint de vivre parmi eux… celui-ci certainement agirait de façon très raisonnable si, au nom de la loi de la vérité qui chez les Scythes est justement illégalité, il formerait aussi avec les autres qui ont la même opinion, des associations contre le règlement en vigueur… »2.

Sur la base de cette conviction, les combattants de la résistance ont agi contre le régime nazi et contre d’autres régimes totalitaires, rendant ainsi un service au droit et à l’humanité tout entière. Pour ces personnes il était évident de façon incontestable que le droit en vigueur était, en réalité, une injustice. Mais dans les décisions d’un politicien démocrate, la question de savoir ce qui correspond maintenant à la loi de la vérité, ce qui est vraiment juste et peut devenir loi, n’est pas aussi évidente. Ce qui, en référence aux questions anthropologiques fondamentales, est la chose juste et peut devenir droit en vigueur, n’est pas du tout évident en soi aujourd’hui. À la question de savoir comment on peut reconnaître ce qui est vraiment juste et servir ainsi la justice dans la législation, il n’a jamais été facile de trouver la réponse et aujourd’hui, dans l’abondance de nos connaissances et de nos capacités, cette question est devenue encore plus difficile.

Comment reconnaît-on ce qui est juste ? Dans l’histoire, les règlements juridiques ont presque toujours été motivés de façon religieuse : sur la base d’une référence à la divinité on décide ce qui parmi les hommes est juste. Contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit – il a renvoyé à l’harmonie entre raison objective et subjective, une harmonie qui toutefois suppose le fait d’être toutes deux les sphères fondées dans la Raison créatrice de Dieu. Avec cela les théologiens chrétiens se sont associés à un mouvement philosophique et juridique qui s’était formé depuis le IIème siècle av. JC. Dans la première moitié du deuxième siècle préchrétien, il y eut une rencontre entre le droit naturel social développé par les philosophes stoïciens et des maîtres influents du droit romain3. Dans ce contact est née la culture juridique occidentale, qui a été et est encore d’une importance déterminante pour la culture juridique de l’humanité. De ce lien préchrétien entre droit et philosophie part le chemin qui conduit, à travers le Moyen-âge chrétien, au développement juridique des Lumières jusqu’à la Déclaration des Droits de l’homme et jusqu’à notre Loi Fondamentale allemande, par laquelle notre peuple, en 1949, a reconnu « les droits inviolables et inaliénables de l’homme comme fondement de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde ».

Pour le développement du droit et pour le développement de l’humanité il a été décisif que les théologiens chrétiens aient pris position contre le droit religieux demandé par la foi dans les divinités, et se soient mis du côté de la philosophie, reconnaissant la raison et la nature dans leur corrélation comme source juridique valable pour tous. Saint Paul avait déjà fait ce choix quand, dans sa Lettre aux Romains, il affirmait : «Quand des païens privés de la Loi [la Torah d’Israël] accomplissent naturellement les prescriptions de la Loi, … ils se tiennent à eux-mêmes lieu de Loi ; ils montrent la réalité de cette loi inscrite en leur cœur, à preuve le témoignage de leur conscience… » (2, 14s.). Ici apparaissent les deux concepts fondamentaux de nature et de conscience, où « conscience » n’est autre que le « cœur docile » de Salomon, la raison ouverte au langage de l’être. Si avec cela jusqu’à l’époque des Lumières, de la Déclaration des Droits de l’Homme après la seconde guerre mondiale et jusqu’à la formation de notre Loi Fondamentale, la question des fondements de la législation semblait claire, un dramatique changement de la situation est arrivé au cours du dernier demi siècle. L’idée du droit naturel est considérée aujourd’hui comme une doctrine catholique plutôt singulière, sur laquelle il ne vaudrait pas la peine de discuter en dehors du milieu catholique, de sorte qu’on a presque honte d’en mentionner même seulement le terme. Je voudrais brièvement indiquer comment il se fait que cette situation se soit créée. Avant tout, la thèse selon laquelle entre l’être et le devoir être il y aurait un abîme insurmontable, est fondamentale. Du fait d’être ne pourrait pas découler un devoir, parce qu’il s’agirait de deux domaines absolument différents. La base de cette opinion est la conception positiviste, aujourd’hui presque généralement adoptée, de nature et de raison. Si on considère la nature – avec les paroles de Hans Kelsen – comme « un agrégat de données objectives, jointes les unes aux autres comme causes et effets », alors aucune indication qui soit en quelque manière de caractère éthique ne peut réellement en découler4. Une conception positiviste de la nature, qui entend la nature de façon purement fonctionnelle, comme les sciences naturelles l’expliquent, ne peut créer aucun pont vers l’ethos et le droit, mais susciter de nouveau seulement des réponses fonctionnelles. La même chose, cependant, vaut aussi pour la raison dans une vision positiviste, qui chez beaucoup est considérée comme l’unique vision scientifique. Dans cette vision, ce qui n’est pas vérifiable ou falsifiable ne rentre pas dans le domaine de la raison au sens strict. C’est pourquoi l’ethos et la religion doivent être assignés au domaine du subjectif et tombent hors du domaine de la raison au sens strict du mot. Là où la domination exclusive de la raison positiviste est en vigueur – et cela est en grande partie le cas dans notre conscience publique – les sources classiques de connaissance de l’ethos et du droit sont mises hors jeu. C’est une situation dramatique qui nous intéresse tous et sur laquelle une discussion publique est nécessaire ; une intention essentielle de ce discours est d’y inviter d’urgence.

Le concept positiviste de nature et de raison, la vision positiviste du monde est dans son ensemble une partie importante de la connaissance humaine et de la capacité humaine, à laquelle nous ne devons absolument pas renoncer. Mais elle-même dans son ensemble n’est pas une culture qui corresponde et soit suffisante au fait d’être homme dans toute son ampleur. Là ou la raison positiviste s’estime comme la seule culture suffisante, reléguant toutes les autres réalités culturelles à l’état de sous-culture, elle réduit l’homme, ou même, menace son humanité. Je le dis justement en vue de l’Europe, dans laquelle de vastes milieux cherchent à reconnaître seulement le positivisme comme culture commune et comme fondement commun pour la formation du droit, alors que toutes les autres convictions et les autres valeurs de notre culture sont réduites à l’état d’une sous-culture. Avec cela l’Europe se place, face aux autres cultures du monde, dans une condition de manque de culture et en même temps des courants extrémistes et radicaux sont suscités. La raison positiviste, qui se présente de façon exclusiviste et n’est pas en mesure de percevoir quelque chose au-delà de ce qui est fonctionnel, ressemble à des édifices de béton armé sans fenêtres, où nous nous donnons le climat et la lumière tout seuls et nous ne voulons plus recevoir ces deux choses du vaste monde de Dieu. Toutefois nous ne pouvons pas nous imaginer que dans ce monde auto-construit nous puisons en secret également aux « ressources » de Dieu, que nous transformons en ce que nous produisons. Il faut ouvrir à nouveau tout grand les fenêtres, nous devons voir de nouveau l’étendue du monde, le ciel et la terre et apprendre à utiliser tout cela de façon juste.

Mais comment cela se réalise-t-il ? Comment trouvons-nous l’entrée dans l’étendue, dans l’ensemble ? Comment la raison peut-elle retrouver sa grandeur sans glisser dans l’irrationnel ? Comment la nature peut-elle apparaître de nouveau dans sa vraie profondeur, dans ses exigences et avec ses indications ? Je rappelle un processus de la récente histoire politique, espérant ne pas être trop mal compris ni susciter trop de polémiques unilatérales. Je dirais que l’apparition du mouvement écologique dans la politique allemande à partir des années soixante-dix, bien que n’ayant peut-être pas ouvert tout grand les fenêtres, a toutefois été et demeure un cri qui aspire à l’air frais, un cri qui ne peut pas être ignoré ni être mis de côté, parce qu’on y entrevoit trop d’irrationalité. Des personnes jeunes s’étaient rendu compte qu’il y a que chose ne va pas dans nos relations à la nature ; que la matière n’est pas seulement un matériel pour notre faire, mais que la terre elle-même porte en elle sa propre dignité et que nous devons suivre ses indications. Il est clair que je ne fais pas ici de la propagande pour un parti politique déterminé – rien ne m’est plus étranger que cela. Quand, dans notre relation avec la réalité, il y a quelque chose qui ne va pas, alors nous devons tous réfléchir sérieusement sur l’ensemble et nous sommes tous renvoyés à la question des fondements de notre culture elle-même. Qu’il me soit permis de m’arrêter encore un moment sur ce point. L’importance de l’écologie est désormais indiscutée. Nous devons écouter le langage de la nature et y répondre avec cohérence. Je voudrais cependant aborder encore avec force un point qui aujourd’hui comme hier est largement négligé : il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il écoute la nature, la respecte et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la véritable liberté humaine.

Revenons aux concepts fondamentaux de nature et de raison d’où nous étions partis. Le grand théoricien du positivisme juridique, Kelsen, à l’âge de 84 ans – en 1965 – abandonna le dualisme d’être et de devoir être. Il avait dit que les normes peuvent découler seulement de la volonté. En conséquence, la nature pourrait renfermer en elle des normes seulement si une volonté avait mis en elle ces normes. D’autre part, cela présupposerait un Dieu créateur, dont la volonté s’est introduite dans la nature. « Discuter sur la vérité de cette foi est une chose absolument vaine », note-t-il à ce sujet5. L’est-ce vraiment ? – voudrais-je demander. Est-ce vraiment privé de sens de réfléchir pour savoir si la raison objective qui se manifeste dans la nature ne suppose pas une Raison créatrice, un Creator Spiritus ?

À ce point le patrimoine culturel de l’Europe devrait nous venir en aide. Sur la base de la conviction de l’existence d’un Dieu créateur se sont développées l’idée des droits de l’homme, l’idée d’égalité de tous les hommes devant la loi, la connaissance de l’inviolabilité de la dignité humaine en chaque personne et la conscience de la responsabilité des hommes pour leur agir. Ces connaissances de la raison constituent notre mémoire culturelle. L’ignorer ou la considérer comme simple passé serait une amputation de notre culture dans son ensemble et la priverait de son intégralité. La culture de l’Europe est née de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome – de la rencontre entre la foi au Dieu d’Israël, la raison philosophique des Grecs et la pensée juridique de Rome. Cette triple rencontre forme l’identité profonde de l’Europe. Dans la conscience de la responsabilité de l’homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de l’homme, de tout homme, cette rencontre a fixé des critères du droit, et les défendre est notre tâche en ce moment historique.

Au jeune roi Salomon, au moment de son accession au pouvoir, une requête a été accordée. Qu’en serait-il si à nous, législateurs d’aujourd’hui, était concédé d’avancer une requête ? Que demanderions-nous ? Je pense qu’aujourd’hui aussi, en dernière analyse, nous ne pourrions pas désirer autre chose qu’un cœur docile – la capacité de distinguer le bien du mal et d’établir ainsi le vrai droit, de servir la justice et la paix. Merci pour votre attention.

_______________________
1 De civitate Dei IV, 4, 1.

2 Contra Celsum GCS Orig. 428 (Koetschau) ; cfr A. Fürst, Monotheismuis und Monarchie. Zum Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike. In : Theol. Phil. 81 (2006) 321-338 ; citation p. 336 ; cfr également J. Ratzinger, Die Einheit der Nationen. Eine Vision der Kirchenväter (Sazburg-München 1971) 60.

3 Cf. W. Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das Naturrecht als Fundament einer menschlichen Gesellschaft (Augsburg 2010) 11ss; 31-61.

4 Waldstein, op. cit. 15-21.

5 Cfr. W. Waldstein, op. cit. 19.

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Message par Her Jeu 22 Sep - 22:42

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Benoît XVI rencontre la communauté juive de Berlin

Discours

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape Benoît XVI a adressé aux représentants de la communauté juive de Berlin qu'il a rencontrés ce jeudi après-midi au siège du parlement de Berlin.

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de cette rencontre avec vous ici à Berlin. Je remercie de tout cœur le Président, Dr Dieter Graumann, pour ses aimables paroles de bienvenue. Elles me montrent combien a grandi la confiance entre le Peuple juif et l’Église catholique, qui ont en commun une partie non négligeable de leurs traditions fondamentales. En même temps, nous savons bien, tous, qu’une communion affectueuse et compréhensive entre Israël et l’Église, dans le respect réciproque de l’être de chacun, doit toujours encore continuer à croître, et qu’elle est à inclure profondément dans l’annonce de la foi.

Durant ma visite à la synagogue de Cologne, il y a six ans, le Rabbin Teitelbaum a parlé de la mémoire comme l’une des colonnes dont on a besoin pour fonder sur elle un avenir pacifique. Et aujourd’hui, je me trouve dans un lieu central de la mémoire, d’une mémoire effroyable : d’ici fut projetée et organisée la Shoah, l’élimination des citoyens juifs en Europe. Avant la terreur nazie en Allemagne vivaient environ un demi million de juifs, qui constituaient une composante stable de la société allemande. Après la deuxième guerre mondiale, l’Allemagne fut considérée comme le « Pays de la Shoah » où, au fond, on ne pouvait plus vivre. Au début il n’y avait pratiquement plus aucun effort pour refonder les anciennes communautés juives, même si de l’Est arrivaient continuellement des personnes seules et des familles juives. Beaucoup d’entre elles voulaient émigrer et se construire une nouvelle existence, surtout aux Etats-Unis ou en Israël.

En ce lieu, il faut aussi rappeler le pogrom de la « nuit de cristal » du 9 au 10 novembre 1938. Seulement peu de personnes percevront toute la portée de cet acte de mépris comme le perçut le prévôt du Chapitre berlinois, Bernhard Lichtenberg qui, de la chaire de la cathédrale de Sainte-Hedwige, cria : « Le Temple est en flammes dehors – et il est aussi une maison de Dieu ». Le régime de terreur du national-socialisme se fondait sur un mythe raciste, dont faisait partie le refus du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, du Dieu de Jésus Christ et des personnes croyantes en lui. Le « tout-puissant » Adolf Hitler était une idole païenne, qui voulait se mettre à la place du Dieu biblique, Créateur et Père de tous les hommes. Avec le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme. Ce dont est capable l’homme qui refuse Dieu et quel visage peut prendre un peuple dans le « non » à ce Dieu, les horribles images provenant des camps de concentration à la fin de la guerre l’ont révélé.

Face à cette mémoire, il faut constater, avec gratitude, que depuis quelques décennies se manifeste un nouveau développement à propos duquel on peut même parler d’une nouvelle floraison de la vie juive en Allemagne. Il faut souligner qu’à cette même époque la communauté juive a eu, de façon particulière, un grand mérite pour son œuvre d’intégration des immigrés est-européens.

Avec grande appréciation je voudrais aussi évoquer le dialogue de l’Église catholique avec le Judaïsme, un dialogue qui s’approfondit. L’Église ressent une grande proximité avec le peuple juif. Avec la Déclaration Nostra aetate du Concile Vatican II, on a commencé à « parcourir un chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d’amitié » (Discours à la Synagogue de Rome, 17 janvier 2010). Ceci vaut pour l’Église catholique tout entière, dans laquelle le bienheureux Pape Jean-Paul II s’est engagé de façon particulièrement vigoureuse en faveur de ce nouveau chemin. Ceci vaut évidemment aussi pour l’Église catholique en Allemagne qui est bien consciente de sa responsabilité particulière en cette matière. Dans le domaine public on note surtout la « Semaine de la fraternité » qui est organisée chaque année au cours de la première semaine de mars par les associations locales pour la collaboration judéo-chrétienne.

Du côté catholique il y a en outre des rencontres annuelles entre Évêques et Rabbins, comme aussi des colloques structurés avec le Conseil central des Juifs. Déjà dans les années soixante-dix, le Comité Central des Catholiques allemands (ZdK) s’est distingué par la fondation d’un forum « Juifs et Chrétiens », qui au cours des années a produit, avec compétence, de nombreux documents utiles. On ne doit pas négliger ensuite la rencontre historique pour le dialogue judéo-chrétien de mars 2006, avec la participation du Cardinal Walter Kasper. Cette rencontre a porté beaucoup de fruits jusqu’à des temps récents.

A côté de ces louables initiatives concrètes il me semble que nous chrétiens nous devons nous rendre toujours plus compte de notre affinité intérieure avec le judaïsme. Pour les chrétiens il ne peut y avoir une rupture dans l’événement du salut. Le salut vient justement des Juifs (cf. Jn 4, 22). Là où le conflit de Jésus avec le Judaïsme de son temps est vu de manière superficielle comme un détachement de l’Ancienne Alliance, il finit par être réduit à une idée de libération qui considère la Torah seulement comme l’observance servile de rites et de prescriptions extérieures. De fait, le discours sur la Montagne n’abolit pas la Loi mosaïque, mais il révèle ses possibilités cachées et fait émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie au fondement le plus profond de l’agir humain, au cœur, où l’homme choisit entre le pur et l’impur, où se développent la foi, l’espérance et l’amour.

Le message d’espérance que les livres de la Bible hébraïque et de l’Ancien testament chrétien transmettent, a été assimilé et développé par des juifs et des chrétiens de diverses façons. « Après des siècles d’opposition, nous nous reconnaissons le devoir de faire en sorte que ces deux manières de faire une nouvelle lecture des écrits bibliques – celle des chrétiens et celle des juifs – entrent en dialogue entre elles, pour comprendre correctement la volonté et la parole de Dieu » (Jésus de Nazareth. Deuxième partie : De l’entrée à Jérusalem à la résurrection, p. 50). Dans une société toujours plus sécularisée, ce dialogue doit renforcer la commune espérance en Dieu. Sans cette espérance la société perd son humanité.

Tout compte fait, nous pouvons constater que l’échange entre l’Église catholique et le Judaïsme en Allemagne a déjà porté des fruits prometteurs. Des relations durables et confiantes ont grandi. Juifs et Chrétiens ont certainement une responsabilité commune pour le développement de la société, laquelle possède toujours aussi une dimension religieuse. Puissent tous les intéressés continuer ensemble ce chemin. Pour cela que l’Unique et le Tout-Puissant – Ha Kadosch Baruch Hu – donne sa Bénédiction.

[Texte original: Allemand]

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Message par Her Jeu 22 Sep - 22:43

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Entretien du pape avec les journalistes dans l'avion pour Berlin

Texte intégral

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l'entretien de Benoît XVI avec les journalistes qui l'accompagnaient dans l'avion pour son voyage apostolique en Allemagne du 22 au 25 septembre.

P. Lombardi : Sainteté, bienvenu parmi nous. Nous sommes le groupe habituel de journalistes qui vous accompagnent et se préparent à donner un écho de votre voyage dans la presse mondiale. Nous sommes très reconnaissants que, dès le début, vous preniez du temps pour nous, pour nous aider à bien comprendre la signification de ce voyage qui est un voyage particulier puisque nous allons dans votre patrie et vous parlerez votre langue... Il y a en Allemagne environ 4000 journalistes accrédités aux différentes étapes du voyage. Ici, dans l'avion, nous en avons 68 dont une vingtaine d'Allemands. Je vous propose quelques questions. La première, en allemand, afin que vous puissiez vous adresser à nos collègues allemands dans leur et votre langue. J'explique aux Italiens que c'est une question sur combien le pape se sent encore allemand.

Q : Sainteté, permettez-nous, pour commencer, une question très personnelle. Dans quelle mesure le pape Benoît XVI se sent-il encore allemand ? Et comment vous rendez-vous compte de l'influence, réelle ou décroissante, de votre origine allemande ?

Benoît XVI : Hölderlin disait : « La naissance est ce qu'il y a de plus décisif », et jeressensbien sûr aussi cela. Je suis né en Allemagne et mes racines ne peuvent et de doivent pas être coupées. J'ai reçu ma formation culturelle en Allemagne, l'allemand est ma langue et la langue est la manière dont l'esprit vit et agit, et toute ma formation culturelle s'est faite là-bas ! Quand je me consacre à la théologie, je le fais en partant de la forme intérieure que j'ai apprise dans les universités allemandes et je dois malheureusement admettre que je continue à lire plus de livres en allemand que dans les autres langues. Par conséquent, dans ma façon d'être, mon identité allemande est très forte. On ne peut pas et on ne doit pas effacer l'appartenance à son histoire avec sa grandeur et ses faiblesses. Mais pour un chrétien, il faut ajouter quelque chose ; par le baptême, il naît de nouveau, il naît dans un peuple nouveau composé de tous les peuples, un peuple qui comprend tous les peuples et toutes les cultures et auquel il appartient vraiment désormais, sans pour autant perdre son origine naturelle. Quand on assume en plus une grande responsabilité, comme c'est mon cas, puisque j'ai la responsabilité suprême dans ce nouveau peuple, il est évident que l'on s'identifie toujours davantage à ce peuple. La racine devient un arbre qui s'étend dans différentes directions et le sentiment d'appartenir à cette grande communauté de l'Eglise catholique, d'un peuple composé de tous les peuples, devient de plus en plus vif et profond, façonne toute l'existence sans qu'il y ait pour autant un renoncement au passé. Je dirais donc que l'origine demeure, que l'identité culturelle demeure et bien sûr aussi l'amour particulier et la responsabilité particulière, mais inséré et amplifié dans une appartenance plus grande, dans la « civitas Dei » comme dirait saint Augustin, dans le peuple de tous les peuples dans lequel nous sommes tous frères et sœurs.

Q : Saint-Père, ces dernières années il y a eu dans l'Eglise en Allemagne une augmentation des départs de fidèles, notamment à cause des abus commis sur des mineurs par des membres du clergé. Quel est votre sentiment à propos de ce phénomène ? Et que diriez-vous à ceux qui veulent quitter l'Eglise ?

Benoît XVI : Il faut distinguer avant tout la motivation spécifique de ceux qui se sentent scandalisés par les crimes révélés ces derniers temps. Je peux comprendre qu'à la lumière de ces informations, surtout s'il s'agit de personnes proches, on puisse dire : « Cette Eglise n'est plus la mienne. L'Eglise était pour moi une force de l'humanisation et de la moralisation. Si les représentants de l'Eglise font le contraire, je ne peux plus vivre avec cette Eglise ». Il s'agit là d'une situation spécifique. Généralement, les motivations sont multiples dans le contexte de la sécularisation de notre société. En général, ces départs sont le dernier pas d'une longue chaîne d'éloignement de l'Eglise. Dans ce contexte, il me semble important de se demander, de réfléchir : « Pourquoi suis-je dans l'Eglise ?Suis-jedans l'Eglise comme dans une association sportive, comme dans une association culturelle, etc. où je trouve mes intérêts et s'ils ne trouvent plus d'écho, je m'en vais, ou être dans l'Eglise est une chose plus profonde ? ». Je dirais qu'il est important de reconnaître qu'être dans l'Eglise ne signifie pas faire partie d'une association mais être dans le filet du Seigneur qui pêche de bons et de mauvais poissons des eaux de la mort aux terres de la vie. Il se peut que dans ce filet je me trouve justement à côté des mauvais poissons et je que je le sente, mais le fait est que je ne suis là ni pour les uns ni pour les autres, mais parce que c'est le filet du Seigneur, qui n'a rien à voir avec toutes les associations humaines, un filet qui touche le fondement de mon être. En parlant avec ces personnes je crois qu'il faut aller au fond de la question : qu'est-ce que l'Eglise ? Qu'est-ce que la diversité ? Pourquoi suis-je dans l'Eglise même s'il y a des scandales et des aspects de l'humanité terribles ? Et ainsi reprendre conscience de la spécificité d'être Eglise du peuple de tous les peuples, qui est peuple de Dieu, et ainsi apprendre à supporter aussi les scandales et oeuvrer contre ces scandales en étant justement dans ce grand filet du Seigneur.

Q : Ce n'est pas la première fois que des groupes de personnes expriment leur opposition à votre venue dans un pays. La relation de l'Allemagne avec Rome était traditionnellement critique même en partie au sein du monde catholique lui-même. Les thèmes controversés sont connus depuis longtemps : le préservatif, l'eucharistie, le célibat. Avant votre voyage, même certains parlementaires ont adopté des positions critiques. Avant votre voyage en Grande-Bretagne le climat ne semblait pas non plus amical et en définitive, les choses se sont bien passées. Dans quel état d'esprit vous rendez-vous à présent dans votre ancienne patrie et vous adresserez-vous aux Allemands ?

Benoît XVI : Je dirais tout d'abord qu'il est normal que dans une société libre et à une époque sécularisée certains s'opposent à une visite du pape. Il est juste qu'ils expriment – je les respecte tous – leur contrariété : cela fait partie de notre liberté et nous devons accepter le fait que la sécularisation est forte dans nos sociétés et aussi justement l'opposition au catholicisme. Quand ces oppositions se manifestent de façon civile, il n'y a rien à en dire. D'un autre côté, il est aussi vrai qu'il y a une grande attente et un grand amour pour le pape. En Allemagne, cette opposition a plusieurs dimensions : la vieille opposition entre culture germanique et romaine, les conflits de l'histoire, et puis nous sommes le pays de la Réforme, qui a accentué encore ces oppositions. Mais il y a aussi une grande appréciation de la foi catholique, une conviction croissante qu'à notre époque nous avons besoin de conviction, d'une force morale. A notre époque nous avons besoin d'une présence de Dieu. Ainsi, parallèlement à l'opposition, que je trouve naturelle et à laquelle il faut s'attendre, il y a beaucoup de monde qui m'attend avec joie, qui attend une fête de la foi, le fait d'être ensemble, la joie de connaître Dieu et de vivre ensemble dans l'avenir avec Dieu qui nous prend par la main et nous montre le chemin. C'est pour cela que je pars avec joie en Allemagne et je suis heureux d'apporter le message du Christ dans mon pays.

Q : Saint-Père, une dernière question. Vous allez visiter, à Erfurt, l'ancien couvent du réformateur Martin Luther. Les chrétiens évangéliques et les catholiques, en dialogue avec eux, se préparent à commémorer le cinquième centenaire de la Réforme. Avec quel message, quelles pensées, vous préparez-vous à la rencontre ? Votre voyage doit-il être également vu comme un geste fraternel à l'égard des frères et sœurs séparés de Rome ?

Benoît XVI : Quand j'ai accepté l'invitation à faire ce voyage il était évident pour moi que l'oecuménisme avec nos amis évangéliques devait être un point fort et central de ce voyage. Nous vivons à une époque de sécularisation comme je l'ai déjà dit, au cours de laquelle les chrétiens ensemble, ont pour mission de rendre présent le message de Dieu, le message du Christ, de faire qu'il soit possible de croire, d'aller de l'avant avec ces grandes idées, ces vérités. Il est donc fondamental pour notre époque que les catholiques et les évangéliques soient ensemble, même si sur le plan institutionnel nous ne sommes pas parfaitement unis et même s'il reste des problèmes importants, des problèmes relatifs au fondement de la foi en Jésus Christ, en Dieu trinitaire et en l'homme comme image de Dieu. Nous sommes unis et il est essentiel de montrer cela au monde et d'approfondir cette unité, en ce moment historique. Je suis par conséquent très reconnaissant à nos amis, frères et sœurs, protestants, qui ont rendu possible un signe très significatif : la rencontre dans le monastère où Luther commença son cheminement théologique, la prière dans l'église où il fut ordonné prêtre et le dialogue ensemble sur notre responsabilité de chrétiens aujourd'hui. Je suis très heureux de pouvoir montrer ainsi cette unité fondamentale, que nous sommes frères et sœurs et que nous travaillons ensemble pour le bien de l'humanité, en annonçant la bonne nouvelle du Christ, du Dieu qui a un visage humain et qui nous parle.

© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana

Transcription et traduction italienne : CTV et Radio Vatican

Traduction française : Zenit
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Message par Her Jeu 22 Sep - 22:44

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Discours de Benoît XVI à son arrivée à l'aéroport de Berlin

Texte intégral

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI est arrivé ce matin à l'aéroport international de Berlin-Tagel pour une visite apostolique de quatre jours en Allemagne. Il a été accueilli par le président fédéral Christian Wulff et la chancelière Angela Merkel. Puis le pape s'est rendu en voiture au Château de Bellevue pour la cérémonie de bienvenue. Nous publions ci-dessous le discours qu'il a prononcé, dans les jardins du Château, après une allocution du président.

Monsieur le Président Fédéral,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,

Je me sens très honoré par l’accueil chaleureux que vous me réservez ici au Château Bellevue. Monsieur le Président Wulff, je vous suis particulièrement reconnaissant pour l’invitation à cette Visite officielle. Elle est mon troisième séjour comme Pape dans la République Fédérale d’Allemagne. Je vous remercie de grand cœur pour les paroles amicales de bienvenue qui vous m’avez adressées. Ma gratitude va aussi aux représentants du Gouvernement Fédéral, du Bundestag et du Bundesrat, ainsi qu’à la ville de Berlin, pour leur présence par laquelle ils manifestent leur respect pour le Pape comme Successeur de l’Apôtre Pierre. Et finalement, je remercie les trois évêques hôtes : l’Archevêque Woelki, de Berlin, l’Évêque Wanke, d’Erfurt et l’Archevêque Zollitsch, de Fribourg, ainsi que tous ceux qui, aux divers niveaux ecclésiaux et publics, ont collaboré dans les préparatifs de ce voyage dans mon pays natal, contribuant ainsi à sa bonne réussite.

Même si ce voyage est une Visite officielle qui renforcera les bonnes relations entre la République Fédérale d’Allemagne et le Saint-Siège, je ne suis venu pas ici avant tout pour poursuivre des intérêts politiques ou économiques déterminés, comme le font justement d’autres hommes d’État, mais pour rencontrer les personnes et parler de Dieu.

Envers la religion, nous assistons à une indifférence croissante dans la société qui, dans ses décisions, considère la question de la vérité plutôt comme un obstacle, et donne au contraire la priorité aux considérations utilitaristes.

Il est pourtant nécessaire d’avoir une base contraignante pour notre cohabitation, autrement chacun ne vit plus que pour son individualisme. La religion est un de ces fondements pour un être ensemble réussi. « De même que la religion a besoin de la liberté, de même la liberté a besoin de la religion ». Ces paroles du grand évêque et réformateur social Wilhelm von Ketteler, dont le deuxième centenaire de la naissance est célébré cette année, sont encore actuelles1.

La liberté a besoin d’un lien qui s’origine dans une instance supérieure. Le fait qu’il existe des valeurs qui ne sont pas manipulables par rien ni par personne, est la vraie garantie de notre liberté. L’homme qui se sent obligé au vrai et au bien, sera aussitôt d’accord avec ceci : la liberté se développe seulement dans la responsabilité pour un bien supérieur. Un tel bien existe seulement pour tous ensemble ; je dois donc m’intéresser aussi à mes proches. La liberté ne peut être vécue en l’absence de relation.

Dans le vivre ensemble humain la liberté n’est pas possible sans la solidarité. Ce que je fais au détriment des autres n’est pas liberté mais une action répréhensible qui nuit aux autres et aussi à moi-même. Je peux me réaliser vraiment comme personne libre, seulement si j’utilise mes forces aussi pour le bien des autres. Cela vaut non seulement pour le domaine privé mais aussi pour la société. Selon le principe de subsidiarité, la société doit donner un espace suffisant aux plus petites structures pour leur développement et doit en même temps les soutenir de telle sorte qu’un jour elles puissent aussi être autonomes.

Ici, au Château Bellevue, qui doit son nom à la vue splendide sur la rive de la Sprée et qui est situé non loin de la Siegessäule, du Bundestag et de la Porte du Brandebourg, nous sommes vraiment au cœur de Berlin, la capitale de la République Fédérale d’Allemagne. Avec son passé mouvementé, le château est –comme de nombreux édifices de la ville- un témoignage de l’histoire allemande. Le regard clair, aussi sur les pages obscures du passé, nous permet d’apprendre de lui et de recevoir des impulsions pour le présent. La République Fédérale d’Allemagne est devenue ce qu’elle est aujourd’hui grâce à la force de la liberté façonnée par la responsabilité devant Dieu et de l’un devant l’autre. Elle a besoin de cette dynamique qui implique tous les domaines de l’humain pour pouvoir continuer à se développer dans les conditions actuelles. Elle en a la nécessité dans « un monde qui a besoin de se renouveler en profondeur au niveau culturel et de redécouvrir les valeurs de fond sur lesquelles construire un avenir meilleur » (Caritas in veritate, 21).

Je souhaite que les rencontres durant les différentes étapes de mon voyage -ici à Berlin, à Erfurt, dans l’Eichsfeld et à Fribourg- puissent y donner une petite contribution. Puisse Dieu, en ces jours, donner à nous tous sa bénédiction.
____________________
1 Discours à la première assemblée des catholiques en Allemagne, 1848. In Erwin Iserloh (éd.) : Wilhelm Emmanuel von Ketteler : Sämtliche Werke und Briefe, Mainz, vol. I, 1, p. 18.

[Texte original: Allemand]

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Message par Her Jeu 22 Sep - 22:44

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Messe à l'Olympiastadion de Berlin : Homélie de Benoît XVI

Texte intégral

ROME, Jeudi 22 septembre 2011 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de l'homélie que le pape Benoît XVI a prononcée lors de la messe qu'il a présidée dans l'Olympiastadion de Berlin, ce jeudi soir.

Chers frères dans l’Épiscopat,
Chers frères et sœurs,

Le regard sur l’ample circonférence du stade olympique que vous remplissez aujourd’hui en si grand nombre, suscite en moi grande joie et confiance. Je vous salue tous avec affection : les fidèles de l’archidiocèse de Berlin et des diocèses allemands, ainsi que les nombreux pèlerins venus des pays voisins. Il y a quinze années, pour la première fois, un Pape est venu dans la capitale fédérale, à Berlin. Tous, nous avons un vif souvenir de la visite de mon vénéré prédécesseur, le Bienheureux Jean-Paul II, et de la Béatification du prévôt de la cathédrale de Berlin, Bernhard Lichtenberg – avec celle de Karl Leisner – qui s’est justement déroulée ici, en ce lieu.

En pensant à ces Bienheureux et à toute la foule des Saints et Bienheureux, nous pouvons comprendre ce que signifie vivre comme des sarments de la vraie vigne qu’est le Christ, et porter beaucoup de fruit. L’Évangile d’aujourd’hui nous a rappelé l’image de cette plante qui est rampante de façon luxuriante dans l’orient et symbole de force vitale, une métaphore pour la beauté et le dynamisme de la communion de Jésus avec ses disciples et amis.

Dans la parabole de la vigne, Jésus ne dis pas : « Vous êtes la vigne », mais : « Je suis la vigne ; vous, les sarments » (Jn 15, 5). Ce qui signifie : « De même que les sarments sont liés à la vigne, ainsi vous m’appartenez ! Mais, en m’appartenant, vous appartenez aussi les uns aux autres ». Et cette appartenance l’un à l’autre et à Lui n’est pas une quelconque relation idéale, imaginaire, symbolique, mais – je voudrais presque dire – une appartenance à Jésus Christ dans un sens biologique, pleinement vital. C’est l’Église, cette communauté de vie avec Lui et de l’un pour l’autre, qui est fondée dans le Baptême et approfondie toujours davantage dans l’Eucharistie. « Je suis la vraie vigne », signifie cependant en réalité : « Je suis vous et vous êtes moi » - une identification inouïe du Seigneur avec nous, son Église.

Le Christ lui-même, à l’époque, avant Damas, demanda à Saul, le persécuteur de l’Église : « Pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9, 4). De cette façon, le Seigneur exprime la communauté de destin qui dérive de l’intime communion de vie de son Église avec Lui, le Christ ressuscité. Il continue à vivre dans son Église en ce monde. Il est avec nous, et nous sommes avec Lui. – « Pourquoi me persécutes-tu ? » - C’est donc Jésus que frappent les persécutions contre son Église. Et, en même temps, nous ne sommes pas seuls quand nous sommes opprimés à cause de notre foi. Jésus est avec nous.

Dans la parabole, Jésus dit : « Je suis la vigne véritable, et mon Père est le vigneron » ( Jn 15, 1), et il explique que le vigneron prend le couteau, coupe les sarments secs et émonde ceux qui portent du fruit pour qu’ils portent davantage de fruit. Pour le dire avec l’image du prophète Ézéchiel, comme nous l’avons entendu dans la première lecture, Dieu veut ôter de notre poitrine le cœur mort, de pierre, pour nous donner un cœur vivant, de chair (cf. Ez 36, 26). Il veut nous donner une vie nouvelle et pleine de force. Le Christ est venu appeler les pécheurs. Ce sont eux qui ont besoin du médecin, non les biens portants (cf. Lc 5, 31sv.). Et ainsi, comme dit le Concile Vatican II, l’Église est le « sacrement universel du salut » (LG 48) qui existe pour les pécheurs, pour leur ouvrir la voie de la conversion, de la guérison et de la vie. C’est la vraie et grande mission de l’Église, que le Christ lui a conférée.

Certains regardent l’Église en s’arrêtant sur son aspect extérieur. L’Église apparaît alors seulement comme l’une des nombreuses organisations qui se trouvent dans une société démocratique, selon les normes et les lois de laquelle le concept «Église » qui est difficilement compréhensible en lui-même, doit ensuite être jugée et traitée. Si on ajoute encore à cela l’expérience douloureuse que dans l’Église, il y a des bons et des mauvais poissons, le bon grain et l’ivraie, et si le regard reste fixé sur les choses négatives, alors ne s’entrouvre plus le mystère grand et profond de l’Église.

Par conséquent, ne sourd plus aucune joie pour le fait d’appartenir à cette vigne qui est l’« Église ». Insatisfaction et mécontentement se diffusent, si on ne voit pas se réaliser les propres idées superficielles et erronées sur l’« Église » et les propres « rêves d’Église » ! Alors cesse aussi le cantique joyeux « Je rends grâce au Seigneur qui, par grâce, m’a appelé dans son Église », que des générations de catholiques ont chanté avec conviction.

Le Seigneur continue dans son discours : « Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s’il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi, … car sans moi – on pourrait aussi traduire : en dehors de moi – vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 4 ss.).

Chacun de nous est mis face à cette décision. Le Seigneur, dans sa parabole, nous dit de nouveau combien elle est sérieuse : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent » (Jn 15, 6). A ce propos, saint Augustin observe : « Il n’y a que deux choses qui conviennent à ces branches : ou la vigne ou le feu ; si elles sont unies à la vigne, elles ne seront pas jetées au feu ; afin de n’être pas jetées au feu, qu’elles restent donc unies à la vigne » (In Joan. Ev. tract. 81,3 [PL 35,1842]).

Le choix demandé ici nous fait comprendre, de façon insistante, la signification existentielle de notre décision de vie. En même temps, l’image de la vigne est un signe d’espérance et de confiance. En s’incarnant, le Christ lui-même est venu dans ce monde pour être notre fondement. Dans chaque nécessité et sécheresse, Il est la source qui donne l’eau de la vie qui nous nourrit et nous fortifie. Lui-même porte sur lui chaque péché, peur et souffrance, et, à la fin, nous purifie et nous transforme mystérieusement en bon vin. Dans ces moments de besoin, parfois nous nous sentons comme finis sous un pressoir, comme les grappes de raisin qui sont pressées complètement. Mais nous savons que, unis au Christ, nous devenons du vin mûr. Dieu sait transformer en amour aussi les choses pesantes et opprimantes dans notre vie. Il est important que nous « demeurions » dans la vigne, dans le Christ. En cette brève péricope, l’évangéliste utilise la parole « demeurer » une douzaine de fois. Ce « demeurer-en-Christ » marque le discours tout entier. A notre époque d’activisme et d’arbitraire où aussi tant de personnes perdent orientation et appui ; où la fidélité de l’amour dans le mariage et l’amitié est devenue si fragile et de brève durée ; où nous voulons crier, dans notre besoin, comme les disciples d’Emmaüs : « Seigneur, reste avec nous, car le soir tombe (cf. Lc24, 29) oui, il fait sombre autour de nous ! » ; ici le Seigneur ressuscité nous offre un refuge, un lieu de lumière, d’espérance et de confiance, de paix et de sécurité. Là où la sécheresse et la mort menacent les sarments, là, il y a avenir, vie et joie dans le Christ.

Demeurer dans le Christ signifie, comme nous l’avons déjà vu, demeurer aussi dans l’Église. La communauté entière des croyants est solidement unie dans le Christ, la vigne. Dans le Christ, tous nous sommes unis ensemble. Dans cette communauté Il nous soutient et, en même temps, tous les membres se soutiennent mutuellement. Ils résistent ensemble aux tempêtes et se protègent les uns les autres. Nous ne croyons pas seuls, mais nous croyons avec toute l’Église.

L’Église en tant qu’annonciatrice de la Parole de Dieu et dispensatrice des sacrements nous unit au Christ, la vraie vigne. L’Église comme « plénitude et complément du Rédempteur » (Pie XII, Mystici corporis, AAS 35 [1943] p. 230 : « plenitudo et complementum Redemptoris ») est pour nous gage de la vie divine et médiatrice des fruits dont parle la parabole de la vigne. L’Église est le don le plus beau de Dieu. Par conséquent, dit aussi saint Augustin : « Autant on aime l’Église du Christ, autant on entre en participation de l’Esprit Saint » (In Ioan. Ev. Tract. 32,8 [PL 35, 1646]). Avec l’Église et dans l’Église, nous pouvons annoncer à tous les hommes que le Christ est la source de la vie, qu’Il est présent, qu’Il est la grande réalité après laquelle nous soupirons. Il se donne lui-même. Celui qui croit au Christ a un avenir. Parce que Dieu ne veut pas ce qui est aride, mort, artificiel, qui à la fin est jeté, mais il veut ce qui est fécond et vivant, la vie en abondance.

Chers frères et sœurs ! Je souhaite à vous tous de découvrir toujours plus profondément la joie d’être unis au Christ dans l’Église, de pouvoir trouver dans vos besoins réconfort et rédemption et de devenir toujours davantage le vin délicieux de la joie et de l’amour du Christ pour ce monde. Amen.

[Texte original: Allemand]

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Message par Her Ven 23 Sep - 6:43

http://www.osservatore-vaticano.org/actes-du-pape/bienvenue-en-allemagne-tres-saint-pere

Bienvenue en Allemagne, Très Saint-Père!
Posté par Vini Ganimara dans Actes du Pape le 09 22nd, 2011

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Pape est bien accueilli en Allemagne! (Il me souvient d’une parole de Notre-Seigneur sur les relations entre les prophètes et leur patrie…).
Pour donner une idée du ton, voici la couverture du « Spiegel »:

Cela pourrait se traduire: « L’incorrigible » et, au-dessous: « Un pape qui laisse les Allemands apostasier ». On ne fait pas plus affectueux!

Par ailleurs, je découvre cette photo sur le site Benoît et moi:

Même si cela n’est pas franchement évident à l’oeil nu, il s’agit bel et bien de la chambre du Pape à Fribourg. Comme le dit avec humour notre consoeur, au moins, personne ne pourra accuser le Saint-Père d’avoir des goûts de luxe!
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Message par Her Sam 24 Sep - 7:07

http://www.perepiscopus.org/diocses/des-francais-pour-la-visite-du-pape-en-allemagne

Des Français pour la visite du Pape en Allemagne
Posté par Maximilien Bernard dans Diocèses le 09 23rd, 2011 |

Venus des diocèses de Strasbourg, Besançon et Belfort-Montbéliard, 1500 pèlerins français se rendent à la messe célébrée par le pape Benoît XVI à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne), dimanche 25 septembre 2011. Avec eux, 5 évêques : Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, Mgr Christian Kratz, auxiliaire de Strasbourg, Mgr Vincent Jordy, nommé évêque de Saint-Claude en juillet, et Mgr André Lacrampe, archevêque de Besançon.

5 bus sont donc prévus au départ de Strasbourg, 6 autres de Mulhouse, etc. Après un réveil aux aurores et deux petites heures de route, ils seront à l’aérodrome de Fribourg-en-Brisgau pour la messe présidée par le pape Benoît XVI.

Le service interdiocésain des pèlerinages de Besançon et Belfort-Montbéliard, organise un voyage en bus le dimanche 25 septembre pour assister à la messe célébrée à 10h par le pape. Départ à 3h30 de la gare de Montbéliard, à 4h30 de celle de Belfort. Renseignements et inscriptions : 03 81 25 28 22.

///////////////////////////////////////////////////////////////////

Commentaire d'Hercule : Plus que jamais, dans les épreuves qui lui sont actuellement imposées depuis les premiers jours de son Pontificat, il nous faut soutenir le Pape dans toutes ses démarches... Cela est d'autant plus nécessaire et gratifiant que les grâces obtenues y sont fort nombreuses, et que cette démarche est à l'image des saintes femmes et de saint Jean suivant pas à pas le Christ jusqu'au Golgotha. Tout cela ont été préservés du martyre.

Tous les autres qui, à l'image des dix apôtres, ont fait preuve de lâcheté et de tiédeur, pour ne pas dire plus, auront à réparer en subissant la persécution et même jusqu'au martyre pour certains...
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Message par Her Sam 24 Sep - 7:12

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Benoit-XVI-est-alle-au-devant-des-lutheriens-_NG_-2011-09-23-714984

23/9/11 - 17 H 05 MIS À JOUR LE 23/9/11 - 17 H 17
Benoît XVI est allé au-devant des luthériens
Sur les lieux mêmes où Luther a débuté son itinéraire spirituel, le pape a proposé un horizon commun aux catholiques et aux luthériens.

AFP / ANDERSEN
Pélerins sur les chemins de la chapelle d’Etzelsbach, où le pape devait présider les vêpres vendredi 23 septembre.
Dans ses rencontres avec les autres religions, il a insisté sur leur indispensable contribution au bien commun.

Familiale et détendue, la messe célébrée au stade olympique de Berlin, jeudi soir devant 70 000 fidèles venus de toute l’Allemagne et de la Pologne voisine n’a pas été une réplique des JMJ de Madrid. Plutôt une célébration de retrouvailles. En toute franchise, puisque Norbert Lammer, président du Bundestag, a ostensiblement reçu dans ses mains la communion du pape, contrairement à l’usage pontifical, et, qu’à l’issue de la célébration, il s’est déclaré toujours en attente d’une réponse des évêques allemands, « mais pas du pape », aux requêtes de nombreux fidèles sur l’ordination d’hommes mariés. À la même heure, la Postdamer Platz, à proximité de la Porte de Brandebourg, n’accueillait plus que quelques centaines de protestataires. La visite historique du pape allemand en Allemagne n’a pas suscité plus qu’une Gay Pride de petit format.

La véritable opposition, ici comme ailleurs, est latente et pas toujours exprimée : elle se nomme indifférence, et Benoît XVI la qualifie, dans la plupart de ses interventions, d’« éclipse de Dieu ». Face à ce vide émergent, les rencontres avec les autres religions, et aussi avec les autres confessions chrétiennes, prennent un relief tout particulier et colorent cette visite, qui prend ainsi une valeur universelle.

Face aux représentants de la communauté juive de Berlin, jeudi après-midi, après avoir rappelé qu’« Hitler était une idole païenne, qui voulait se mettre à la place du Dieu biblique », il a confirmé que « l’Église se sent une grande proximité avec le peuple juif », car « pour les chrétiens, il ne peut y avoir une rupture dans l’événement du salut ». Pour Benoît XVI, « le discours sur la montagne n’abolit pas la loi mosaïque, mais révèle ses possibilités cachées ». Dans ce bon climat, le Dr Dieter Graumann, président du Conseil central des Juifs en Allemagne, a mis en garde le pape contre les agissements de la Fraternité saint Pie X, « fanatique, fondamentaliste, raciste et antisémite. » Et rappelé ses réticences à la béatification envisagée de Pie XII.

BIEN COMMUN
Le lendemain matin, face aux représentants musulmans, Benoît XVI a renouvelé son engagement en faveur de la liberté religieuse, « pour l’apport que chacun est en mesure de donner à la construction du bien commun. » Il a également réaffirmé la nécessité de l’indispensable consensus concernant les valeurs éthiques fondamentales, « celles qui ne se décident pas seulement en fonction de leur utilité, de leur productivité, de leur efficacité. » Explicitement, il fait de ces thèmes le sommaire de la rencontre interreligieuse prévue à Assise le 27 octobre prochain.

Et puis, après un saut de puce de 240 km, effectué dans le nouvel A 340 « Air Merkel One », vint le « point d’orgue » du voyage, tel que le pape lui-même l’avait voulu et organisé. Car à l’origine, cette étape sur les lieux mêmes où Martin Luther, moine catholique, débuta son parcours spirituel, ne devait être qu’une simple rencontre œcuménique, comme tant d’autres. C’est Benoît XVI lui-même qui a tenu à lui donner un espace particulier. D’où, probablement, les attentes démesurées d’une levée de l’excommunication de Martin Luther, démenties avant même le départ de Rome.

Paradoxalement, la pimpante Erfurt, très majoritairement protestante, a su réserver au pape de Rome un accueil plus chaleureux que Berlin. En de nombreux points du parcours, des familles étaient là, attentives…

« C’EST L’ESSENTIEL QUI NOUS RÉUNIT »
C’est une femme, Katrin Göring-Eckardt, présidente du synode de l’Église évangélique d’Allemagne, et vice-présidente du Bundestag, qui a accueilli Benoît XVI à l’ancien couvent de Martin Luther, en commentant le livre d’Esaïe, (26,9) : « Mon âme te désire pendant la nuit. Et mon esprit te cherche au-dedans de moi. ». D’emblée, elle a noté, s’adressant à Benoît XVI et Nikolaus Schneider, président de l’Église évangélique allemande (formée de 22 Églises issues de la Réforme qui regroupent 24 millions de fidèles, quasiment autant que les catholiques) : « Tous les deux, vous célébrez cet office ensemble ! ». Les deux hommes sont en effet assis sur une cathèdre équivalente. Au premier rang, comme hier à la messe, la chancelière Angela Merkel, fille de pasteur, a participé à toute la célébration, entonnant les chants. Combien d’heures, durant ce voyage pontifical, aura-t-elle ainsi « distraites » de la gestion de la crise financière…

Dans la sobre chapelle médiévale du couvent d’Erfurt, anticipant l’intervention du pape, Katrin Göring-Eckardt a affirmé : « C’est l’essentiel qui nous réunit : la recherche de Dieu. ». Et elle s’est inquiétée, elle aussi, de ceux, nombreux en Thuringe (ex-RDA), qui « ne connaissent pas Dieu et ne peuvent pas croire. ». Elle aussi évoque avec force, avec celui qu’elle nomme « cher frère pape Benoît », « la nuit », le mal à l’œuvre dans le monde, entre les hommes et sur les hommes. Et Nikolaus Schneider, président de l’EKD, a évoqué Martin Luther, devant le pape, comme une « charnière entre nos deux Églises ». Quasiment un gond, étymologie du mot « cardinal »… Plus tard, il confiera avoir assisté à « la réhabilitation de fait de M. Luther ».

De fait, on avait jamais entendu un pape déclarer, et ce fut le moment majeur de la journée : « Pour Martin Luther, la théologie n’était pas une question académique, mais la lutte intérieure avec lui-même, et ensuite une lutte par rapport à Dieu et avec Dieu ». Avec ce ressort à sa vie : « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? ». Immense question que le pape a reprise à son compte, avec une réponse : « Ce Dieu a un visage et il nous a parlé. »

L’esprit du lieu n’a pas été pour rien dans cet échange impressionnant. L’ancien couvent des Augustins, construit en 1277, a en effet abrité Martin Luther de 1505 à 1511. Le 2 mai 1507, il célébra ici sa première messe.. catholique. Aujourd’hui, ce couvent abrite un centre culturel, mais la salle du chapitre, là même où Benoît XVI a rencontré quinze représentants de l’Église évangélique allemande, date précisément de cette époque.

LA DIGNITÉ INVIOLABLE DE L’HOMME
« Ce que nous avons en commun.. »… Benoît XVI ne cessera, toute la matinée, de centrer son propos sur le noyau dur de ce qui fait l’unité des chrétiens : « Nous croyons en Dieu, le Père Tout-Puissant, le Créateur du Ciel et de la Terre ». Le pape évoque « le Dieu concret » Celui qui répond à « la soif d’infini, présente en l’homme de façon indéracinable », même lorsque « dans l’hybris du pouvoir, dans le vide du cœur et dans le désir de satisfaction et de bonheur, il perd toujours plus sa vie. ».

Alors, « dans un temps où les critères de l’être homme sont devenus questionnables », où « l’éthique est remplacée par le calcul des conséquences », Benoît XVI lance un appel : « Comme chrétiens, nous devons défendre la dignité inviolable de l’homme ». Mais, en catholique, il cite plus précisément « le diagnostic préimplantatoire et l’euthanasie ». Pas sûr que cet appel, dans toutes ses précisions, soit entendu par l’ensemble des Églises protestantes.

Après avoir évoqué l’indispensable « solidarité européenne », le nécessaire « engagement pour la justice dans le vaste monde », Benoît XVI en vient à sa conception de l’œcuménisme. Pour lui, il ne relève pas de la négociation, d’une évaluation de nos avantages et de nos inconvénients. : « Une foi autoconstruite est privée de valeur. (…) L’unité grandit seulement en pénétrant toujours plus profondément dans la foi grâce à la pensée et la vie ». D’où une certaine déception palpable du côté luthérien, même si elle n’est pas exprimée au sommet : en Allemagne la question de l’hospitalité eucharistique est très sensible, notamment parmi les très nombreux couples mixtes. Un geste était attendu.

DYNAMISME MISSIONNAIRE
Quelques instants auparavant, dans la salle du chapitre, Benoît XVI avait averti : « La chose la plus nécessaire pour l’œcuménisme est par-dessus tout que, sous la pression de la sécularisation, nous ne perdions pas, presque par inadvertance, les grandes choses que nous avons en commun, qui en elles-mêmes nous rendent chrétiens. » Confiant, le pape affirme : « Le grand progrès des dernières décennies est que nous avons pris conscience de cette communion. »

Pourtant, Benoît XVI pose une limite, décrivant la galaxie croissante des Églises évangéliques d’origine pentecôtiste, qui laissent « les Églises confessionnelles souvent perplexes » : « Une forme nouvelle du christianisme, qui se diffuse avec un immense dynamisme missionnaire, parfois préoccupant dans ses formes ». Face à ce défi commun à tous les chrétiens « anciens », le pape s’interroge : « Qu’est-ce que cette nouvelle forme de dynamisme a à nous dire de positif et de négatif ? »

Dans ce pays où le mot Église ne se prononce qu’au pluriel, cette célébration s’est déroulée dans une ambiance identique à celle de Lambeth Hall (Londres), il y a un an lors de la rencontre au sommet avec l’Église anglicane d’Angleterre. Tous les regards se tournent désormais vers 2017, qui verra la célébration du 500e anniversaire de l’affichage des 95 thèses de Luther à Wittenberg. Nikolaus Schneider l’a affirmé : « Notre objectif est de pouvoir inviter les catholiques à cette célébration. Benoît XVI, aujourd’hui, a rendu un tel geste possible. »

FRÉDÉRIC MOUNIER (à BERLIN et ERFURT)
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Message par Her Sam 24 Sep - 13:00

http://www.zenit.org/

Le pape reçoit des victimes d'abus sexuels commis par des prêtres

Au séminaire de Erfurt, dans le cadre de son 3e voyage en Allemagne

ROME, Vendredi 23 septembre 2011 (ZENIT.org) – Le pape n'a pas caché son émotion en recevant ce vendredi un groupe de victimes d'abus sexuels perpétrés par des prêtres et des employés de l'Eglise, indique le Saint-Siège à travers un communiqué.

La rencontre a eu lieu dans la soirée, au séminaire de Erfurt, dans le cadre du voyage de Benoît XVI en Allemagne, du 22 au 25 septembre. Le pape a également salué quelques personnes, hommes et femmes, qui assistent les victimes.

« Emu et profondément touché par la souffrance des victimes, le Saint-Père a exprimé sa profonde compassion et son profond regret pour tout ce qu'elles ont subi, ainsi que leurs familles », lit-on dans le communiqué.

Le Saint-Siège précise par ailleurs que le pape « a assuré les personnes présentes que ceux qui ont des responsabilités dans l'Eglise ont très à cœur de faire face de manière appropriée à tous les crimes d'abus et qu'ils s'engagent à promouvoir des mesures efficaces pour protéger les enfants et les jeunes ».

« Le pape Benoît XVI est proche des victimes et espère que Dieu miséricordieux, Créateur et Rédempteur de tous les hommes guérira les blessures des personnes victimes d'abus et leur accordera la paix intérieure », indique le Saint-Siège.
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Message par Her Sam 24 Sep - 13:05

http://www.zenit.org/french

Demeurer dans le Christ signifie demeurer dans l’Église, souligne le pape

Première messe de Benoît XVI à l’Olympiastadion de Berlin

ROME, Vendredi 23 septembre 2011 (ZENIT.org) – Benoît XVI a regretté que certains ne s’arrêtent que sur l’aspect extérieur de l’Eglise et ne restent fixés que sur les « choses négatives ». Avec force, il a invité les fidèles à découvrir « le mystère grand et profond de l’Eglise » et à « demeurer dans le Christ » qui offre à tous « un refuge, un lieu de lumière, d’espérance et de confiance, de paix et de sécurité ». Mais demeurer dans le Christ, signifie aussi demeurer dans l’Église, a insisté le pape.

Benoît XVI a conclu sa première journée en Allemagne par la célébration de la messe à l’Olympiastadion de Berlin où Jean-Paul II, lors de sa visite dans le pays en juin 1996, avait lui-même béatifié deux opposants au nazisme : les prêtres catholiques Bernhard Lichtenberg (1875-1943) et Karl Leisner (1915-1945). C’est ici aussi dans ce stade que le premier Katholikentag fut célébré en 1990, après la chute du Mur de Berlin.

A son arrivée, accueilli par l’archevêque de Berlin Mgr Rainer Maria Woelki, Benoît XVI a accompli un « tour de stade » dans sa papamobile avant de célébrer la première messe de son 3evoyage apostolique en Allemagne (22-25 septembre).

Dans son homélie, le pape a médité sur cette parole de l’Evangile selon saint Jean : « Je suis la vigne ; vous, les sarments » (Jn 15, 5). Ce qui signifie, a-t-il ajouté : « De même que les sarments sont liés à la vigne, ainsi vous m’appartenez ! Mais, en m’appartenant, vous appartenez aussi les uns aux autres ».

« Certains regardent l’Église en s’arrêtant sur son aspect extérieur », a déploré le pape. « L’Église apparaît alors seulement comme l’une des nombreuses organisations qui se trouvent dans une société démocratique, selon les normes et les lois de laquelle le concept ‘Église’ qui est difficilement compréhensible en lui-même, doit ensuite être jugé et traité ».

« Si on ajoute encore à cela l’expérience douloureuse que dans l’Église, il y a des bons et des mauvais poissons, le bon grain et l’ivraie, et si le regard reste fixé sur les choses négatives, alors ne s’entrouvre plus le mystère grand et profond de l’Église », a-t-il ajouté.

Par conséquent, les fidèles ne ressentent plus « aucune joie pour le fait d’appartenir à cette vigne qui est l’’Église’ ». « Insatisfaction et mécontentement se diffusent, si on ne voit pas se réaliser les propres idées superficielles et erronées sur l’’Église’ et les propres ‘rêves d’Église’ » !

Devant près de 80 000 personnes réunies dans l’Olympiastadion de Berlin,le pape est revenu sur l’image de la vigne, « signe d’espérance et de confiance ».

« Il est important que nous ‘demeurions’ dans la vigne, dans le Christ », a insisté Benoît XVI. « A notre époque d’activisme et d’arbitraire où aussi tant de personnes perdent orientation et appui ; où la fidélité de l’amour dans le mariage et l’amitié est devenue si fragile et de brève durée ; où nous voulons crier, dans notre besoin, comme les disciples d’Emmaüs : « Seigneur, reste avec nous, car le soir tombe (cf. Lc 24, 29) oui, il fait sombre autour de nous ! » ; ici le Seigneur ressuscité nous offre un refuge, un lieu de lumière, d’espérance et de confiance, de paix et de sécurité ».

« Là où la sécheresse et la mort menacent les sarments, là, il y a avenir, vie et joie dans le Christ », a-t-il observé.

Mais « demeurer dans le Christ signifie, comme nous l’avons déjà vu, demeurer aussi dans l’Église », a rappelé le pape. « Dans cette communauté Il nous soutient et, en même temps, tous les membres se soutiennent mutuellement. Ils résistent ensemble aux tempêtes et se protègent les uns les autres. Nous ne croyons pas seuls, mais nous croyons avec toute l’Église ».

« Je souhaite à vous tous de découvrir toujours plus profondément la joie d’être unis au Christ dans l’Église – a conclu Benoît XVI – de pouvoir trouver dans vos besoins réconfort et rédemption et de devenir toujours davantage le vin délicieux de la joie et de l’amour du Christ pour ce monde ».

Marine Soreau
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Message par Her Sam 24 Sep - 13:05

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Benoît XVI médite sur la relation d'amour entre Marie et le Christ

Vêpres au sanctuaire marial d'Etzelsbach, en Allemagne

ROME, Vendredi 23 septembre 2011 (ZENIT.org) –La relation entre Marie et le Christ nous fait comprendre que le vrai développement de la personne n'est pas la réalisation de soi« qui peut facilement se changer en une forme d'égoïsme raffiné » mais le don de soi à l'image de Marie qui reçoit l'amour du cœur du Christ.

C'est ce que le pape Benoît XVI a expliqué ce vendredi, en fin d'après-midi, au sanctuaire d'Etzelsbach où il a présidé les vêpres. Le pape a médité sur la signification de la statue de Marie à l'origine du sanctuaire et des pèlerinages en ce lieu qui remontent probablement au XVIIème siècle.

Selon la tradition locale, alors qu'il cultivait son champ, un paysan vit un jour son cheval tomber, presque à genoux, à deux reprises, à un endroit précis, de manière tout à fait inexplicable. Par curiosité, le paysan se mit à creuser à cet endroit et il y trouva une sculpture en bois représentant la pietà, Notre-Dame des douleurs. Depuis ce jour, les pèlerinages n'ont jamais cessé.

« Regardons son image ! s'est exclamé le pape dans son homélie. Une femme d’âge moyen avec les paupières alourdies de beaucoup de pleurs et en même temps le regard dirigé vers le lointain, comme si elle était en train de méditer dans son cœur sur tout ce qui était arrivé. Sur ses genoux repose le corps inanimé de son Fils ; elle l’étreint délicatement et avec amour, comme un don précieux. Sur le corps dénudé de son Fils, nous voyons les signes de la crucifixion »

Puis le pape a expliqué la « particularité » de la pietà d'Etzelsbach.

« Dans la plupart des représentations de la Pietà, Jésus mort gît avec la tête vers la gauche. Ainsi, l’observateur peut voir la blessure du côté du Crucifié. Ici, à Etzelsbach, au contraire, la blessure du côté est cachée, puisque le corps, précisément, est orienté vers l’autre côté », a-t-il expliqué.

Le pape y voit « une signification profonde » car « dans l’image miraculeuse d’Etzelsbach, les cœurs de Jésus et de sa Mère sont tournés l’un vers l’autre. Ils s’approchent l’un de l’autre. Ils échangent mutuellement leur amour ».

« Nous savons que le cœur est aussi l’organe de la sensibilité plus délicate pour l’autre comme il est également l’organe de la compassion profonde. Dans le cœur de Marie se trouve l’espace pour l’amour que son divin Fils veut donner au monde », a-t-il poursuivi.

« La dévotion mariale se concentre dans la contemplation de la relation entre la Mère et son divin fils », a ajouté Benoît XVI.

« Ce n’est pas l’autoréalisation qui accomplit le vrai développement de la personne, chose qui aujourd’hui est proposée comme modèle de la vie moderne, mais qui peut facilement se changer en une forme d’égoïsme raffiné. C’est plutôt l’attitude de don de soi, qui s’oriente vers le cœur de Marie et par là aussi vers le cœur du Rédempteur », a-t-il souligné.

« En Marie, Dieu a fait tout concourir au bien », a ajouté le pape. « Avec une délicatesse maternelle, elle veut nous faire comprendre que toute notre vie doit être une réponse à l’amour riche en miséricorde de notre Dieu. Comme si elle nous disait : comprends que Dieu, qui est la source de tout bien et ne veut rien d’autre que ton vrai bonheur, a le droit d’exiger de toi une vie qui s’abandonne sans réserve et avec joie à sa volonté et qui mette tout en œuvre pour que les autres fassent de même ».

Le pape a rappelé le thème de son voyage « Là où il y a Dieu, là il y a un avenir », avant de conclure en disant : « En effet : là où nous laissons l’amour de Dieu agir totalement dans notre vie, là le ciel est ouvert. Là il est possible de modeler le présent de façon à ce qu’il corresponde toujours plus à la Bonne Nouvelle de Notre Seigneur Jésus Christ. Là, les petites choses de la vie quotidienne ont leur sens, et là, les grands problèmes trouvent leur solution ».

Gisèle Plantec
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Message par Her Sam 24 Sep - 13:06

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Le pape exhorte les chrétiens à travailler de concert pour défendre la vie

Il évoque les questions du diagnostic préimplantatoire et de l’euthanasie

ROME, Vendredi 23 septembre 2011 (ZENIT.org) – Aujourd’hui, la tâche commune des chrétiens est de témoigner du Dieu vivant, a expliqué Benoît XVI, et la foi en Dieu doit se concrétiser dans un « engagement commun pour l’homme ».

Lors de la célébration œcuménique qui s’est déroulée ce vendredidans l’Eglise du couvent des Augustins d’Erfurt, le pape a notamment invité à défendre la « dignité inviolable » de l’homme, évoquant les questions du diagnostic préimplantatoire et de l’euthanasie

La célébration s’est ouverte dans l’ancien couvent des Augustins où Luther fut religieux, par un chant, une prière d’ouverture et la récitation d’un Psaume lu par l’évêque évangélique, Friedrich Weber, dans la traduction allemande de Martin Luther.

Le pape a récité à son tour la Prière pour l’unité des chrétiens et le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, a lu la prière sacerdotale de Jésus « Afin que tous soient un » (Jn 17, 1.20-23).

Benoît XVI a ensuite prononcé une homélie dans laquelle il a rappelé que Jésus priait pour l’unité : « Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi » (Jn 17, 20). Jésus « se tient toujours devant le Père, intercédant pour nous, et ainsi en ce moment il se tient au milieu de nous et il veut nous attirer dans sa prière », a affirmé Benoît XVI.

Aujourd’hui, a-t-il ajouté, témoigner du Dieu vivant est « notre tâche commune ». « Notre premier service œcuménique en ce temps doit être de témoigner ensemble de la présence du Dieu vivant et par là de donner au monde la réponse dont il a besoin ».

En présence du président allemand Christian Wulff et de la chancelière Angela Merkel, le pape a aussi rappelé que « le sérieux de la foi en Dieu se manifeste dans le fait de vivre sa parole ».

« Nous vivons dans un temps où les critères de l’être homme sont devenus questionnables. L’éthique est remplacée par le calcul des conséquences. Face à cela, comme chrétiens, nous devons défendre la dignité inviolable de l’homme, de la conception à la mort – dans les questions du diagnostic préimplantatoire jusqu’à l’euthanasie », a insisté le pape.

« Sans la connaissance de Dieu, l’homme devient manipulable », a-t-il observé. « La foi en Dieu doit se concrétiser dans notre engagement commun pour l’homme. De cet engagement pour l’homme, font partie non seulement ces critères fondamentaux d’humanité, mais surtout et très concrètement l’amour que Jésus nous enseigne dans la description du jugement dernier (Mt 25) : le Dieu juge nous jugera selon la façon dont nous nous serons comportés à l’égard de ceux qui nous sont proches, à l’égard des plus petits de ses frères ».

« Ceci vaut avant tout dans le domaine de la vie personnelle de chacun » mais aussi « dans la communauté d’un peuple et d’un État, où tous doivent se prendre en charge les uns les autres » ; « pour notre continent, où nous sommes appelés à la solidarité européenne ». « Et, enfin, ceci vaut au-delà de toutes les frontières : la charité chrétienne exige aussi aujourd’hui notre engagement pour la justice dans le vaste monde ».

Le pape a enfin invité à remercier le Seigneur « pour les chemins de l’unité sur lesquels il nous a conduits et nous associer à sa prière dans une humble confiance : fais que nous devenions un, comme tu es un avec le Père, pour que le monde croie qu’il t’a envoyé (cf. Jn 17, 21) ».

Marine Soreau
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Message par Her Lun 26 Sep - 14:34

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Le-pape-allemand-est-alle-a-la-rencontre-de-son-peuple-_NG_-2011-09-25-715603

25/9/11 - 13 H 22 MIS À JOUR LE 25/9/11 - 20 H 22

Benoît XVI
Le pape allemand est allé à la rencontre de son peuple
En quatre jours d’un impressionnant marathon, Benoît XVI a voulu préparer l’Église catholique allemande à son avenir.

AP / PROBST
Le pape a béni des enfants en traversant la foule venue participer à la messe sur l'aérodrome de Fribourg.
Ses interlocuteurs luthériens sont restés en attente de réponses concrètes à leurs demandes.

Au départ de Rome, le défi était de taille. Défi sur la forme : en quatre jours de marathon, pas moins de 17 discours (suivis par 4 000 journalistes) et trois lieux d’hébergement successifs pour un homme de 84 ans, qui depuis le 7 juillet, n’avait pas quitté sa résidence d’été de Castel Gandolfo (sans beaucoup, dit-on, profiter des jardins), hormis pour un saut épuisant dans la folie des JMJ de Madrid. Défi qualitatif : comment affronter la bronca des catholiques allemands, cassés par l’onde de choc des abus sexuels commis par des prêtres, sortant explicitement d’une Église qu’ils ne comprennent plus et qui ne les comprend plus, en situation d’égalité fragile avec leurs frères benjamins dans la foi, fils et cousins de Martin Luther ?

Comment répondre aux revendications portant pêle-mêle sur l’hospitalité eucharistique pour les couples mixtes, le statut de l’homosexualité, l’ordination d’hommes mariés, voire de femmes, sans oublier un accueil créatif pour les très nombreux couples divorcés remariés ? Mais aussi, comment adresser un signe aux foules indifférentes ?
Avant tout, dès les premières heures, la calomnie trop largement répandue du pape allemand qui aurait été complaisant à l’égard des nazis a été, de nouveau, radicalement battue en brèche par les condamnations sans équivoque par Benoît XVI de la « dictature brune » et de Hitler, « idole païenne » accompagnée d’une « bande de brigands ». À chacun de ses interlocuteurs (monde politique, luthériens, orthodoxes, catholiques), Benoît XVI a répondu, sans jamais faire la morale ni rappeler à l’ordre, mais jamais là où il était attendu. Telle est sa marque de fabrique. Et tel est aussi son « problème ».

« LES PLUIES ACIDES » DU « RELATIVISME SUBLIMINAL, PARFOIS BATAILLEUR »
Son axe unique est le futur de Dieu dans les sociétés rongées par « les pluies acides » du « relativisme subliminal, parfois batailleur ». Pour lui, ce futur ne passe pas « par l’évolution des structures », mais par une foi en Dieu qui ne soit ni « attiédie », ni « édulcorée », mais enseignée, vécue et priée jusqu’à la sainteté, dans l’unité avec Rome et le dialogue constant avec les autres confessions et religions.

Au peuple, nombreux, des contestataires, Benoît XVI a clairement accusé réception de ses demandes. Dans l’avion, il a reconnu la légitimité de la contestation « pourvu qu’elle s’exprime dans des formes civiles ». Face aux laïcs engagés, dimanche après-midi, il a repris leur slogan « Nous sommes l’Église », mais en le retournant pour appeler à une purification de tous. Recevant les victimes d’abus sexuels, il a, de nouveau, condamné sans concessions ces « crimes », puis le lendemain ces « scandales » et promis des sanctions. Mais prendre acte ne signifie pas répondre aux revendications… Car Benoît XVI considère qu’il ne peut ni ne doit répondre aux questions sur l’ordination des femmes ou l’homosexualité.

Sur l’accueil des divorcés remariés, c’est au sein de l’épiscopat allemand, et d’autres, que se déroule le débat, pas à Rome.

Aux hommes politiques, il a adressé une magistrale leçon de philosophie politique, qu’ils mettront longtemps, au sens propre, étant donné sa densité, à digérer (La Croix du 23 septembre). D’où il ressort que la doctrine sociale de l’Église contient bien des ressources méconnues pour réorienter la vie politique confrontée à de nombreuses impasses. Et le « pape écolo », au pays où, il n’y a pas si longtemps, des évêques interdisaient de voter pour les « Grünen », leur a précisément tendu une main. Certes sans visée stratégique, mais soulignant « l’appel d’air » que représente l’écologie, surtout si elle prend une dimension « humaine ». Au pays où le mot Église ne se décline qu’au pluriel, Benoît XVI a soufflé, consciemment ou inconsciemment, le chaud et le froid (lire ci-dessous), laissant un goût amer à beaucoup.

« NOUS SOMMES L’ÉGLISE »
Avec son peuple catholique, le pape allemand a d’abord célébré plusieurs fêtes de famille, simples et chaleureuses. Au Stade olympique de Berlin, dans l’enclave catholique de Etzelsbach, en ex-RDA, comme à Fribourg durant la veillée des jeunes et la messe, il a appelé à l’approfondissement de la foi et à l’unité. Mais il a su aussi prendre des accents prophétiques, appelant à « dé-mondaniser » l’Église en Allemagne, à se dégager des structures, encore trop lourdes, voire trop riches.

Reprenant mot pour mot le slogan « Nous sommes l’Église », il en a fait le fondement d’une indispensable conversion spirituelle de tous. « En un certain sens, l’histoire vient en aide à l’Église à travers les diverses périodes de sécularisation, qui ont contribué de façon essentielle à sa purification et à sa réforme intérieure », a-t-il rappelé, maniant, là aussi, le paradoxe.

Au total, ce voyage a été dense en symboles. Le pape allemand qui, dans sa longue vie, aura vu deux dictatures et une réunification, a affiché une proximité avec Luther, avec les Verts. Sillonnant son pays d’est en ouest, il a voulu donner un sens à cette histoire douloureuse. Mais sans répondre aux blessures d’aujourd’hui, exprimées vivement par un peuple pourtant discipliné.

Et pour comprendre la conception du dialogue qui est celle de Benoît XVI, il fallait écouter attentivement la conclusion de son homélie, dimanche, devant 80 000 fidèles à Fribourg : « L’humilité est une vertu qui aujourd’hui ne jouit pas d’une grande estime. Mais les disciples du Seigneur savent que cette vertu est, pour ainsi dire, l’huile qui rend féconds les processus de dialogue, facile la collaboration et cordiale l’unité. Humilitas, le mot latin pour “humilité”, a quelque chose à voir avec humus, c’est-à-dire avec l’adhérence à la terre, à la réalité. Les personnes humbles ont les deux pieds sur la terre. Mais surtout ils écoutent le Christ, la Parole de Dieu, qui renouvelle sans arrêt l’Église et chacun de ses membres. » Les connaisseurs y auront reconnu un autoportrait de Joseph Ratzinger.

FRÉDÉRIC MOUNIER, à Berlin, Erfurt et Fribourg
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Message par Her Mer 28 Sep - 9:01

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La foi catholique a un avenir, lance Benoît XVI à Erfurt

Le pape salue tous ceux qui, malgré les dictatures, ont persévéré dans la foi

ROME, Samedi 24 septembre 2011 (ZENIT.org) –Le pape a salué tous ceux qui ont persévéré dans la foi malgré les dictatures nazies et communistes qui ont « produit sur la foi chrétienne l’effet d’une pluie acide », a-t-il dénoncé. « La foi catholique a un avenir même comme force publique en Allemagne », a reconnu Benoît XVI qui a longuement évoqué le témoignage des saints patrons du diocèse d’Erfurt : Élisabeth de Thuringe, Boniface et Kilien.

Avant de quitter la capitale de la Thuringe pour se rendre à Freiburg, dernière étape de ce troisième voyage apostolique en Allemagne, Benoît XVI a présidé une messe sur la place de la cathédrale, à Erfurt, en honneur de la patronne du diocèse, sainte Elisabeth de Thuringe.

Le pape a été accueilli par l’évêque d’Erfurt, Mgr Joachim Wanke. Dans son adresse initiale, rapporte Radio Vatican, ce dernier a affirmé : « Nous voyons dans votre visite un signe d’encouragement pour tous les catholiques de l’ancienne Allemagne de l’Est qui sont restés fidèles dans la foi catholique au temps du communisme ».

Devant quelque 30 000 personnes rassemblées sur la place de la cathédrale d’Erfurt, Benoît XVI a évoqué le contexte historique de la Thuringe, alors en République Démocratique d’Allemagne, qui a dû « supporter une dictature brune [nazie] et une dictature rouge [communiste], qui ont produit sur la foi chrétienne l’effet d’une pluie acide ».

« De nombreuses séquelles de cette époque se font encore sentir, surtout dans le domaine intellectuel et religieux. Dans leur majorité, les habitants de ce pays vivent désormais loin de la foi au Christ et de la communion de l’Église », a affirmé Benoît XVI.

A ses yeux, la « nouvelle liberté », si elle a permis de nouvelles possibilités à l’Eglise, n’a pas fait grandir la foi. « Ne faut-il pas peut-être chercher les racines profondes de la foi et de la vie chrétienne bien ailleurs que dans la liberté sociale ? ».

« C’est précisément dans la situation difficile d’une oppression extérieure que de nombreux catholiques résolus sont restés fidèles au Christ et à l’Église. Ils ont accepté d’être désavantagés au plan personnel pour vivre leur foi », a-t-il affirmé en remerciant les prêtres et laïcs qui se sont occupés de la pastorale des réfugiés, les parents qui « au milieu de la diaspora et dans un climat politique hostile à l’Église, ont éduqué leurs enfants dans la foi catholique ». « Que Dieu récompense généreusement la persévérance dans la foi ! ».

Dans son homélie, le pape a longuement évoqué le témoignage de foi des saints patrons du diocèse d’Erfurt, Élisabeth de Thuringe, Boniface et Kilien. Leur point commun : tous « nous montrent qu’il est possible et qu’il est bien de vivre de manière radicale le rapport avec Dieu, de mettre Dieu à la première place et non comme une réalité parmi les autres ».

Cette foi, a-t-il expliqué, est un croire avec les autres. « Le fait de pouvoir croire, je le dois d’abord à Dieu » mais aussi « à ceux qui me sont proches, qui ont cru avant moi et qui croient avec moi ». « Cet avec, sans lequel il ne peut exister aucune foi personnelle, c’est l’Église ».

« Si nous nous ouvrons à toute la foi dans toute l’histoire et dans ses témoignages par toute l’Église, la foi catholique a un avenir même comme force publique en Allemagne », a-t-il insisté. « Dans le même temps, les figures des saints que j’ai rappelées à notre intention montrent la grande fécondité d’une vie sainte, de cet amour radical pour Dieu et pour le prochain. Les saints, même s’ils sont peu nombreux, changent le monde ».

Marine Soreau
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