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Les Signes des Temps - L'Abomination du Clonage Animal ou le Grand Silence

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Message par Her Mer 11 Mai - 20:20

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20110506IPR18894/html/Clonage-et-nouveaux-aliments-débat-animé-en-vue

Le Parlement lance un appel urgent pour réglementer les aliments clonés
Sécurité alimentaire − 11-05-2011 - 18:33
Séance plénière

La vente de denrées alimentaires issue d'animaux clonés pourra continuer à être autorisée dans l'UE sans exigence d'étiquetage, a déploré Gianni Pittella, vice-président du Parlement européen, lors d'un débat en plénière sur l'échec des négociations relatives à l'actualisation des règles sur les "nouveaux aliments". Il a appelé la Commission à présenter d'urgence une proposition législative.

Selon M. Pittella, l'échec des négociations "a reporté l'opportunité pour les consommateurs de disposer d'informations claires sur ce qu'ils mangent" et le Parlement n'a pas voulu accepter un compromis qui n'était pas en mesure de garantir ce "droit fondamental".

Kartika Liotard (GUE/NGL, NL), rapporteur, a révélé que le propre service juridique du Conseil n'était pas cohérent avec les déclarations de la présidence hongroise et de la Commission européenne selon lesquelles la position du Parlement serait contraire aux règles de l'OMC et déclencherait une guerre commerciale. La députée a lu un document interne stipulant : "Les interdictions de denrées alimentaires provenant d'animaux clonés et de la progéniture des clones pourraient être justifiées sur la base de considérations éthiques des consommateurs". Elle a demandé, en outre, si l'avis juridique avait été correctement diffusé aux États membres au Conseil.

Un représentant du ministre hongrois, Győri Enikő, a répondu que l'avis juridique cité contenait également des préoccupations légitimes concernant les règles du commerce international. Le commissaire John Dalli a assuré les députés que la proposition de nouvelle législation se ferait sans retard.

Vous pouvez regarder l'enregistrement du débat via le service de vidéo à la demande (voir le lien ci-dessous).

REF. : 20110506IPR18894
Contact
Christopher COAKLEY

: (+32) 2 28 44859 (BXL)
: (+33) 3 881 76853 (STR)
: (+32) 498 98 33 26
: envi-press@europarl.europa.eu


Dernière édition par Hercule le Mar 29 Nov - 9:13, édité 3 fois
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:23

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/7/html/La-vente-de-denrées-alimentaires-provenant-d'animaux-clonés-est-elle-autorisée-dans-l'Union

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
La vente de denrées alimentaires provenant d'animaux clonés est-elle autorisée dans l'Union?

Dans le cadre de la réglementation en vigueur sur les nouveaux aliments, la vente de denrées alimentaires provenant d'animaux clonés (mais pas de leur progéniture ou de leur descendance) devrait être soumise à une autorisation. Aucune demande pour des animaux clonés n'a été présentée jusqu'à ce jour. La production d'animaux clonés est coûteuse et, par conséquent, son intérêt, à l'heure actuelle, réside davantage dans la reproduction que dans la production de viande. Au Royaume-Uni, en août 2010, la viande d'un taureau issu d'une vache clonée a été vendue et consommée.

Sur le marché mondial de l'alimentation et de l'agriculture la traçabilité constitue également un problème. La semence et les embryons des animaux d'élevage sont commercialisés au niveau international. Aux États-Unis, un moratoire volontaire s'applique actuellement sur la vente d'aliments provenant du clonage, mais pas sur ceux issus de leur progéniture. L'agence américaine de surveillance des aliments et des médicaments (US Food and Drug Administration) n'a introduit aucune exigence d'étiquetage pour ces produits.
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:23

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/6/html/Quelles-sont-les-objections-à-la-consommation-de-la-viande-d'animaux-clonés-(ou-de-leurs-descendants)

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
Quelles sont les objections à la consommation de la viande d'animaux clonés (ou de leurs descendants)?

Les évaluations menées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) n'ont mis en lumière aucun risque de santé publique lié à la consommation de viande ou de lait issus d'animaux clonés. Toutefois, les députés ont mis en avant la question de la santé et du bien-être animal, puisqu'une proportion élevée d'animaux clonés souffrent de maladies ou de malformations, ou meurent prématurément. Des inquiétudes ont également été exprimées quant aux implications éthiques et aux conséquences possibles de la réduction de la diversité génétique des animaux d'élevage, notamment en termes de résistance face à l'émergence d'une maladie.
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:24

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/5/html/Quelle-est-l'opinion-des-consommateurs-de-l'Union-au-sujet-des-aliments-issus-d'animaux-clonés

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
Quelle est l'opinion des consommateurs de l'Union au sujet des aliments issus d'animaux clonés?

Une enquête Eurobaromètre de 2008 menée auprès de 25 000 citoyens de l'Union européenne a fait apparaître que 58% des personnes interrogées considéraient que le clonage à des fins de production alimentaire était "injustifié". 83% d'entre elles estimaient que les aliments issus d'animaux clonés, en cas d'autorisation à la vente, devaient être étiquetés. 63% ont déclaré qu'il serait "peu probable" qu'elles achètent des aliments issus du clonage.
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:24

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/4/html/Quelle-est-la-position-du-Parlement-européen-sur-les-produits-alimentaires-issus-du-clonage

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
Quelle est la position du Parlement européen sur les produits alimentaires issus du clonage?

Lors du vote en deuxième lecture au Parlement, une écrasante majorité de députés a déclaré ne pas souhaiter que les produits alimentaires provenant d'animaux clonés (ou de leurs descendants) soient soumis à la réglementation sur les nouveaux aliments. Ils voulaient que la Commission propose une législation distincte pour interdire ces aliments, et l'introduction d'un moratoire en attendant la mise en place d'une telle interdiction. Ces modifications n'ont pas été soutenues par le Conseil, qui représente les gouvernements des États membres de l'Union.
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:25

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/2/html/Où-en-est-la-mise-à-jour-de-la-réglementation-sur-les-nouveaux-aliments

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
Où en est la mise à jour de la réglementation sur les nouveaux aliments?

En janvier 2008, la Commission européenne avait présenté une proposition visant à mettre à jour la réglementation sur les nouveaux aliments. Le Parlement européen et le Conseil ne sont pas parvenus à un accord sur un texte final après deux "lectures" (phases de débat et de vote) et une période consacrée aux "pourparlers de conciliation". Les principales difficultés portaient sur l'alimentation issue d'animaux clonés. Étant donné que les négociateurs n'ont pas abouti à un accord avant la fin mars 2011, le processus législatif a pris fin et le règlement sur les nouveaux aliments de 1997 restera en vigueur. En octobre 2010, la Commission avait indiqué qu'elle privilégiait la suspension temporaire du clonage animal pour la production alimentaire dans l'UE et qu'elle amorcerait le processus législatif à cette fin.
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:26

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/2/html/Où-en-est-la-mise-à-jour-de-la-réglementation-sur-les-nouveaux-aliments

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
Où en est la mise à jour de la réglementation sur les nouveaux aliments?

En janvier 2008, la Commission européenne avait présenté une proposition visant à mettre à jour la réglementation sur les nouveaux aliments. Le Parlement européen et le Conseil ne sont pas parvenus à un accord sur un texte final après deux "lectures" (phases de débat et de vote) et une période consacrée aux "pourparlers de conciliation". Les principales difficultés portaient sur l'alimentation issue d'animaux clonés. Étant donné que les négociateurs n'ont pas abouti à un accord avant la fin mars 2011, le processus législatif a pris fin et le règlement sur les nouveaux aliments de 1997 restera en vigueur. En octobre 2010, la Commission avait indiqué qu'elle privilégiait la suspension temporaire du clonage animal pour la production alimentaire dans l'UE et qu'elle amorcerait le processus législatif à cette fin.
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:27

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/1/html/Qu'entend-on-par-l'expression-nouveaux-aliments

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
Qu'entend-on par l'expression "nouveaux aliments"?

Des aliments peuvent être considérés comme "nouveaux" s'ils sont issus de nouveaux procédés technologiques, ou si – comme c'est le cas pour un aliment exotique – leur consommation dans l'Union n'a pas une histoire significative. Dans les deux cas, ces aliments sont définis de cette façon depuis le 15 mai 1997, date à laquelle l'Union européenne a introduit un règlement relatif aux nouveaux aliments afin d'assurer des contrôles avant commercialisation. Les aliments génétiquement modifiés sont soumis à une législation distincte.
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Message par Her Mer 11 Mai - 20:29

http://www.europarl.europa.eu/fr/pressroom/content/20101019BKG88150/html/Questions-Réponses-sur-la-mise-à-jour-du-règlement-sur-les-nouveaux-aliments

Questions & Réponses sur la mise à jour du règlement sur les nouveaux aliments
Sécurité alimentaire − 22-10-2010 - 18:30

Le 29 mars, la réunion de conciliation "de la dernière chance" visant à actualiser le règlement sur les nouveaux aliments a échoué après que le Conseil ait rejeté l'offre de compromis final du Parlement européen. En conséquence, le règlement actuel sur les nouveaux aliments, adopté en 1997, restera en vigueur. Il s'agit seulement du deuxième échec de pourparlers de conciliation ne débouchant pas sur un accord, après la directive relative au temps de travail.

La mise à jour de la réglementation concernant les nouveaux aliments visait à assurer la poursuite de l'innovation dans le secteur alimentaire, sans pour autant compromettre la sécurité et la protection des consommateurs. Les questions et réponses suivantes illustrent le rôle du Parlement européen, ainsi que certaines des questions controversées soulevées par ce dossier.

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Commentaire d'Hercule : Tout va pour le mieux dans le nouveau monde du Soleil Vert !
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Message par Her Jeu 12 Mai - 21:05

http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/aliments-issus-de-clonage-pas-d-etiquetage-dans-l-immediat-42838.html

Pas d’étiquetage dans l’immédiat
Publié le jeudi 12 mai 2011 - 18h07

A la demande du Parlement européen, qui réclame un étiquetage des denrées issues d'animaux clonés, la Commission présentera « sans retard » une proposition législative.

La vente de denrées alimentaires issues d'animaux clonés pourra continuer à être autorisée dans l'UE sans exigence d'étiquetage, a déploré Gianni Pittella, vice-président du Parlement européen, lors d'un débat, mercredi en session plénière, sur l'échec des négociations relatives à l'actualisation des règles sur les « nouveaux aliments ».

Il a appelé la Commission à présenter d'urgence une proposition législative. Le commissaire John Dalli, en charge de la santé et de la protection des consommateurs, a répondu qu'une proposition de nouvelle législation se ferait « sans retard », indique le Parlement dans un communiqué.

Kartika Liotard (GUE/NGL, NL), rapporteur du Parlement sur les « nouveaux aliments », a révélé que le propre service juridique du Conseil contredisait les déclarations de la présidence hongroise de l'UE et de la Commission européenne, selon lesquelles la position du Parlement sur les aliments issus de clonage serait contraire aux règles de l'OMC et déclencherait une guerre commerciale.

La députée a lu un document interne expliquant que « les interdictions de denrées alimentaires provenant d'animaux clonés et de la progéniture des clones pourraient être justifiées sur la base de considérations éthiques des consommateurs ».

Un représentant du ministre hongrois, Győri Enikő, a répondu que l'avis juridique cité contenait également des préoccupations légitimes concernant les règles du commerce international.

Mots-clés associés : clonage, parlement européen
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Message par Her Lun 16 Mai - 6:39

http://www.lalsace.fr/actualite/2011/05/15/nanobouffe-et-viande-clonee-les-nouveaux-aliments-arrivent-en-europe

Actualité France-Monde
ourriture
« Nanobouffe » et viande clonée : les nouveaux aliments arrivent en Europe

le 15/05/2011 à 00:00 par Dossier réalisé parSimon Barthélémy (à Bruxelles) Vu 81 fois
ImprimerFavorisA+A-FacebookTwitterEnvoyer à un ami

En 1997, la brebis Dolly inaugurait l’ère du clonage animal, qui consiste à reproduire des organismes vivants qui ont le même génome. Le clonage animal peut se comparer au bouturage végétal. Archives AFP

L’Union européenne a échoué à réglementer les « nouveaux aliments », dont ceux contenant des nanoparticules, à cause d’un désaccord sur la question des produits issus d’animaux clonés. Mercredi, le Parlement européen a relancé le débat.
L’Europe n’arrive pas à digérer les « nouveaux aliments ». Une réglementation devait voir le jour pour encadrer la mise sur le marché européen de certains produits alimentaires, venus d’autres pays ou conçus en laboratoire. Les institutions européennes se sont étripées sur la question des animaux clonés et des produits qui en sont issus, comme le lait ou les œufs. Le Parlement voulait leur interdiction, ou au moins leur étiquetage, au nom du principe de précaution. Les États membres et la Commission souhaitaient au contraire éviter toute restriction sur les descendants d’animaux clonés, afin d’éviter une guerre commerciale avec les États-Unis, principaux exportateurs d’aliments issus du clonage. En mars, les négociations ont donc échoué, envoyant à la trappe l’ensemble du projet de réglementation. Au grand dam du Parlement européen, qui a débattu mercredi à nouveau du sujet, et des associations de consommateurs et de défense de l’environnement.

Nanoparticules dans le lait en poudre
Celles-ci accordaient à ce texte au moins un bon point : l’encadrement des « nanoaliments ». On sait en effet que les nanotechnologies, c’est-à-dire la manipulation de matières à l’échelle du nanomètre (mille millionièmes de mètre, soit la taille de l’atome), sont déjà au menu de l’industrie agroalimentaire. On en trouve sous forme d’additifs ou dans les emballages des aliments, comme le nano-argent, notamment en Asie et aux États-Unis.

Des chercheurs néerlandais ont détecté récemment des nanoparticules dans des soupes ou du lait en poudre vendus dans les pays de l’Union européenne, malgré les doutes quant à leurs effets sur la santé. Si de grandes entreprises du secteur, comme Unilever, reconnaissent s’y intéresser, elles affirment toutefois n’en être qu’au stade de la recherche, pas de la mise en rayons. « Le potentiel économique des nano-aliments est énorme. C’est donc bien le moment de les réguler, tant qu’on n’en trouve pas partout sur marché et qu’on juge alors irréaliste de les retirer », estime Louise Duprez, chargée des nanotechnologies au Bureau européen de l’environnement (BEE), qui fédère à Bruxelles les grandes ONG.

Le BEE soutient les propositions de la Commission européenne : définir précisément le terme de nanomatériaux pour l’alimentation ; rendre obligatoire une évaluation des aliments contenant des nanomatériaux avant leur mise sur le marché, ainsi que l’étiquetage de leur présence dans des denrées, comme cela sera le cas dès 2013 pour les cosmétiques.

Les associations ont salué la publication, cette semaine par l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments), d’un guide d’évaluation de la toxicité des « nano-food », réalisé à la demande de la Commission.

Cela pourrait permettre à l’Europe d’avancer dans sa réglementation.

Le commissaire chargé des questions de santé et d’alimentation, John Dalli, a confirmé mercredi devant le Parlement son intention de faire aboutir le projet. Mais il a aussi annoncé que la question du clonage et celle des « aliments nouveaux » seraient désormais dissociées, pour prévenir tout blocage. Ce qui pourrait repousser la question de la viande clonée aux calendes grecques.

le 15/05/2011 à 00:00 par Dossier réalisé parSimon Barthélémy (à Bruxelles)

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Actualité France-Monde
La peur exagérée d’une guerre commerciale avec les États-Unis

le 15/05/2011 à 00:00 Vu 11 fois
ImprimerFavorisA+A-FacebookTwitterEnvoyer à un ami

La crainte d’une guerre commerciale avec les États-Unis, si l’Europe interdisait les aliments issus d’animaux clonés ne tient pas, selon un rapport du Conseil européen.
En mars dernier, pour empêcher l’interdiction des aliments issus du clonage, ainsi que l’étiquetage qui permettrait de les identifier, la Commission de Bruxelles et le Conseil européen (qui réunit les ministres des Vingt-sept) avaient agité la menace d’une guerre commerciale avec les États-Unis, principaux producteurs et exportateurs de viande clonée.

Le fermier écossais, par lequel le scandale est arrivé l’été dernier en Europe, avait acheté des embryons de vaches clonées outre-Atlantique, puis revendu les veaux et le lait produits par ces animaux. Un exemple sans doute loin d’être isolé, comme l’a révélé récemment le laboratoire allemand Testbiotech, signalant la présence de descendants d’animaux clonés, ainsi que des produits alimentaires qui en sont dérivés (Novethic, 19 avril dernier).

En cas d’interdiction, Washington pourrait difficilement se plaindre à l’Organisation mondiale du commerce, selon un document interne du Conseil européen, révélé mardi dernier au Parlement européen, ce qui contredit la position officielle de la présidence de l’Union. « Les interdictions de denrées alimentaires provenant d’animaux clonés et de la progéniture des clones pourraient être justifiées sur la base de considérations éthiques des consommateurs », comme cela a été fait pour la législation sur les fourrures de chiens et chats, stipule le texte des services juridiques du Conseil.

La France favorable à un moratoire
« L’étiquetage est aussi compatible avec les règles du Gatt (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, signé en 1947) », souligne par ailleurs Ophélie Spanneut, du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC).

Alors que la France est favorable à un moratoire sur la viande clonée, l’Allemagne y était jusqu’à présent hostile, de peur d’un embargo américain sur ses exportations. Sa position pourrait changer après les dernières évolutions du dossier. D’autant que d’après Ophélie Spanneut, la viande clonée ne présente « aucune plus-value pour le consommateur ».

Du côté des éleveurs, le clonage est un investissement conséquent, jusqu’à 100 000 euros ; pas question donc de vendre des steaks clonés, mais de reproduire à l’identique les animaux les plus productifs (brebis, vaches laitières, poules…). Toutefois, la technologie présente aussi la menace de l’érosion génétique, et donc de la disparition à terme des espèces jugées les moins productives. Le sort un temps promis à la race vosgienne…

le 15/05/2011 à 00:00
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Message par Her Jeu 19 Mai - 22:23


http://www.journaldelenvironnement.net/article/precisions-sur-l-importation-de-viande-clonee-dans-l-union-europeenne,23209

Fil Juridique Securite Alimentaire
Précisions sur l'importation de viande clonée dans l'Union européenne

Le 18 mai 2011 par Foodsafety Vigilance
Publié le 11/05/2011 par Alda Bassanza
ALIMENTATION PARTICULIÈRE > NOUVEAUX ALIMENTS / OGM

Répondant à la question d'un sénateur sur l'importation de viande clonée dans l'Union européenne (UE), le ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire (Maaprat) précise la position de la France sur cette question et fait le point sur la réglementation en matière des "nouveaux aliments".
Dans sa réponse, le ministre de l'Agriculture rappelle que la technique de clonage est seulement disponible à l'état de recherche en France et dans l'UE. Son utilisation à des fins alimentaires a fait l'objet d'un débat dans le cadre de la révision du règlement sur les "nouveaux aliments".

Après plusieurs tentatives de conciliation entre le Conseil de l'UE, le Parlement européen et la Commission européenne sur la proposition de règlement sur les nouveaux aliments et aliments issus d'animaux clonés, le débat n’a pas abouti à défaut de conciliation. Compte tenu des questions de bien-être animal et des questions éthiques, la France avait demandé au niveau européen la mise en place d'un moratoire couvrant les clones et leurs produits, ainsi qu'un dispositif complet permettant la traçabilité et l'étiquetage des denrées issues des descendants de clones. La France avait ainsi adopté, lors des débats, la même position que le Parlement européen qui s'oppose à ce que les produits issus d'animaux clonés et de leur descendance soient autorisés.

Le ministre précise également, dans sa réponse, que la "position des autorités françaises lors des négociations dans les instances de l'UE sera maintenue, dans le cadre d'une nouvelle proposition législative de la Commission européenne".

Pour rappel, le projet de règlement concernant les nouveaux aliments prévoyait d'abroger et de remplacer le règlement (CE) n° 258/97 du 27 janvier 1997 relatif aux nouveaux aliments et aux nouveaux ingrédients alimentaires, ainsi que le règlement (CE) n° 1852/2001 du 20 septembre 2001 portant modalités d'application relatives à la mise à la disposition du public de certaines informations et à la protection des informations fournies en application du règlement (CE) n° 258/97.

Source : Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire à la question écrite n° 17739 de M. Roland Ries, JO Sénat du 24 mars 2011
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Message par Her Mer 1 Juin - 11:27

http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/clonage-animal-le-centre-d-analyse-strategique-preconise-un-debat-public-43753.html

Clonage animal
Le Centre d’analyse stratégique préconise un débat public
Publié le mardi 31 mai 2011 - 18h56

Dans plusieurs pays, de la viande ou du lait d'animaux clonés intègre désormais la chaîne alimentaire. Or, les consommateurs n'ont souvent pas été consultés dans le débat sur l'utilisation de ces produits d'animaux clonés, constate le Centre d'analyse stratégique dans une note sur le clonage animal présentée le 31 mai 2011.

De plus, leur étiquetage n'est pas systématique. Identifier ces animaux clonés suppose une traçabilité rigoureuse, puisqu'aucune analyse ne permet de les identifier (à la différence des OGM).

Afin d'éviter un rejet de la part des consommateurs qui pénaliserait l'ensemble des filières animales, le Centre d'analyse stratégique formule trois recommandations aux pouvoirs publics :

- organiser un débat sur la question des risques et des bénéfices du clonage animal afin d'éclairer les décisions du gouvernement ;

- mettre en place rapidement, éventuellement pour une période provisoire de cinq ans, la meilleure traçabilité possible des animaux clonés et leurs descendants, en particulier lors de leur importation ou de leur commercialisation ;

- engager des négociations à l'OMC pour permettre à un pays de prendre des mesures restrictives sur le commerce d'animaux conçus à l'aide de biotechnologies, pendant une période donnée.

Téléchargez la note d'analyse n° 225 du Centre d'analyse stratégique – Le clonage animal (mai 2011).

E.C.
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Message par Her Jeu 2 Juin - 12:37

http://www.lepost.fr/article/2011/06/01/2511882_le-clonage-animal.html

Le clonage animal
01/06/2011 à 10h36 | 438 vues | 0 réactions

Le Centre d’analyse stratégique vient de publier sa note d’analyse 225 :

Le clonage animal

En août 2010, l’Agence britannique de sécurité des aliments annonçait que de la viande provenant de descendants d’un bovin cloné aux États-Unis avait intégré la chaîne alimentaire au Royaume-Uni. Cette révélation a entraîné dans toute l’Union européenne de vives réactions. Véritable prouesse technique, le clonage contribue à l’acquisition de connaissances fondamentales dans les domaines de la biologie et de l’évolution du vivant : le fait que, contrairement à l’opinion couramment admise, un clone puisse ne pas être identique à l’organisme dont il est issu met ainsi en lumière un rôle de “l’environnement” de l’ADN bien plus important qu’on ne le pensait.

La mise en place d’un cadre réglementaire est cependant un exercice difficile pour les autorités européennes, partagées entre trois choix possibles : l’importation et la commercialisation de tout aliment dérivé d’animaux clonés et de leur descendance, au risque d’entrer en conflit avec d’autres pays devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ; laisser à chaque pays la possibilité de les autoriser au cas par cas, au titre de la future législation européenne sur les “nouveaux aliments” ; ou permettre leur libre circulation conformément aux règles et accords internationaux sur les échanges. Le citoyen, consommateur potentiel, a été le grand absent de ces discussions.

Un débat public sur le clonage dans l’alimentation, même si les décisions que peut prendre un gouvernement sont contraintes par les règles de l’OMC, semble ainsi souhaitable.

Les propositions du Centre d’analyse stratégique :

1) Préserver l’avenir : mettre en place rapidement, éventuellement pour une période provisoire de cinq ans, la meilleure traçabilité possible des animaux issus du clonage animal ainsi que de leurs descendants, en particulier lors de leur importation (individus, produits ou semences) ou de leur commercialisation.

2) Demander à la Commission nationale du débat public (CNDP) d’organiser un débat sur la question des risques et des bénéfices du clonage animal afin d’éclairer les décisions du gouvernement, notamment en ce qui concerne son éventuelle utilisation dans la chaîne alimentaire.

3) Porter devant les instances européennes l’idée d’une initiative de long terme à l’OMC, pour engager des négociations afin de permettre à un pays membre de prendre toutes dispositions restrictives commerciales sur les animaux conçus à l’aide des biotechnologies de pointe ainsi que sur les produits qui en sont issus, voire de les interdire, pendant une durée limitée dans un premier temps à cinq ans. Une telle disposition devrait être, considérée comme un facteur légitime de restriction de la liberté des échanges.

Note d’analyse disponible sur

http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1438
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Message par Her Sam 11 Juin - 13:34

http://fr.euronews.net/2011/06/10/clonage-une-vache-transgenique-pour-produire-du-lait-maternel/

10/06 23:11 CET

Argentine - Chine - Génétique - Recherche scientifique

Clonage : une vache transgénique pour produire du lait maternel

Rosita est la première vache clonée transgénique.

Née en avril dernier en Argentine, ce bovin a été génétiquement modifiée pour produire du lait maternel. Rosita possède deux gênes présents dans le lait humain.

Selon les chercheurs de l’institut national argentin de technologie agricole, l’objectif est d’améliorer la valeur nutritive du lait de vache en ajoutant la protéine lactoferrine, qui apporte une protection antibactérienne et antivirale, et la lysozyme, qui est aussi un agent antibactérien.

Cette semaine, des scientifiques chinois ont annoncé avoir réussi la même expérience.

Ils espèrent pouvoir commercialiser le lait maternel d’ici trois ans. Pékin estime que ce lait pourrait être très utile dans les régions sous-dévelopées et plus particulièrement en Afrique.

Copyright © 2011 euronews
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Message par Her Sam 11 Juin - 13:44

http://www.enceinte.com/blog/tag/clonage

Posts Tagged “clonage”
juin
11
2011

Une vache clonée pour produire du lait maternel humain
Publié par lila34 dans actu, tags: argentine, clonage, gênes humains, lait de vache maternel

En Argentine, un laboratoire a annoncé la naissance de Rosita, une vache clonée
comportant deux gênes humains pour produire du lait humain!
Le but de ce clonage, améliorer la valeur nutritionnelle du lait de vache,
en ajoutant deux gênes humains, la protéine lactoferrine dont le rôle est une protection
antibactérienne et antivirale et la lysozyme qui joue aussi un rôle antibactérien.
À l’âge adulte cette vache devrait être capable de produire du lait similaire au lait de l’être humain.

Des scientifiques chinois travaillent aussi sur le lait de vache maternel
et ont modifié génétiquement 300 vaches.
Ils viennent d’annoncer qu’ils sont en mesure de fournir ce lait d’ici 3 ans dans les supermarchés !

Que pensez-vous du lait de vache maternel ?
Pourriez vous donner du lait maternel d’une vache clonée à votre enfant ?

/////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Commentaire d'Hercule : Du fait que le Parlement Européen n'a pas encore pu obliger les "productueurs" d'aliments issus d'animaux clonés d'en spécifier l'origine et la traçabilité sur les boites d'emballage, peut-être que voilà déjà bien longtemps que vous consommez sans le savoir des aliments et du lait issu du clonage animal et que vous en faite consommer à vos enfants... QUI SAIT ???

Nous déjà sommes entrain de pénétrer dans l'univers glauque du film "SOLEIL VERT" !...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_vert_(film)

Soleil vert (film)
Pour les articles homonymes, voir Soleil vert (homonymie).
Soleil vert
Titre original Soylent Green
Réalisation Richard Fleischer
Acteurs principaux Charlton Heston
Leigh Taylor-Young
Edward G. Robinson
Joseph Cotten
Scénario Stanley R. Greenberg, d'après le roman Soleil vert, de Harry Harrison
Costumes Pat Barto
Photographie Richard H. Kline
Montage Samuel E. Beetley
Musique Fred Myrow
Production Walter Seltzer, Russel Thacher
Société(s) de production Metro Goldwyn Mayer
Pays d’origine États-Unis
Langue(s) originale(s) anglais
Format Couleurs - 2,35:1 - Mono - 35 mm
Genre Anticipation
Durée 97 minutes
Sortie 9 mai 1973
Soleil vert (Soylent Green) est un film américain d'anticipation réalisé par Richard Fleischer, sorti en 1973 et tiré du roman Soleil vert de Harry Harrison.
Sommaire [masquer]
1 Synopsis
2 Contexte
3 Fiche technique
4 Distribution
5 Autour du film
6 Distinctions
7 Notes et références
8 Voir aussi
8.1 Articles connexes
8.2 Liens externes
Synopsis[modifier]

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Soleil vert se déroule en l'an 2022. New York baigne alors dans une étrange lumière jaune, qui a détruit la faune et la flore. Très peu de terres sont encore cultivables et les habitants qui n'ont pas les moyens d'acheter des aliments naturels mangent un aliment de synthèse, le « Soleil vert » (Soylent green), produit par la multinationale « Soylent ». Les émeutes sont fréquentes et sévèrement réprimées.
Thorn, un policier intègre, vit avec son ami Sol Roth dans un petit appartement new-yorkais. Sol peste contre l'état du monde et est nostalgique du passé tandis que Thorn se contente des seules choses qu'il a connu, à savoir la nourriture synthétique et la canicule perpétuelle. Dans le même temps, William Simonson, un des dirigeants de la société agroalimentaire Soylent est tué chez lui ; Thorn est chargé de l'enquête et découvre que ce meurtre qui semblait passer pour un crime crapuleux se révèle en fait être un assassinat pour l'empêcher de révéler un terrible secret. Thorn va découvrir que le garde du corps de Simonson, Tab Fielding, est complice car il était absent au moment du meurtre, parce qu'il est propriétaire d'un bel appartement qui éveille les soupçons de Thorn mais aussi parce qu'il a les moyens d'acheter de la nourriture naturelle telle que de la confiture. Thorn se révélant trop curieux, Donovan, l'homme en charge de la sécurité de l'État décide de le supprimer par l'intermédiaire de son tueur à gage, Gilbert qui se révèle être également l'assassin de Simonson. Profitant d'une émeute due à l'épuisement des stocks de soleil vert disponible , Gilbert tente de tuer Thorn en lui tirant dessus mais échoue par deux fois tellement la foule est dense. Thorn finit par maîtriser Gilbert et l'envoie sous une dégageuse, sorte de camion-benne servant à prendre des gens au hasard sans ménagement dans la foule et à les enfermer dans le réservoir, où ils finissent écrasés.
Pendant ce temps, Sol se rend à l'échange, bibliothèque où se réunissent les gens instruits et apprend que Simonson a été assassiné parce qu'il n'a pas été jugé apte à conserver un secret ; en apprenant ce secret, Sol décide d'aller au Foyer, endroit où l'on se fait euthanasier. Thorn arrive trop tard pour l'en empêcher mais découvre ce qu'était le passé, des paysages magnifiques, la vie sauvage, la beauté de la nature. Sol lui demande de trouver une preuve de ce qui se passe ; Thorn se glisse dans un camion emmenant les cadavres à l'extérieur de la ville et découvre que le soleil vert est fabriqué à partir de cadavres humains. Pourchassé par les tueurs au service de l'État dont Tab Fielding, il n'a pas le temps de révéler ce qu'il sait à l'échange mais tout en étant mortellement blessé, il parvient à prévenir son supérieur et lui fait promettre de tout révéler.
Contexte[modifier]

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Soleil vert, comme 2001 : l'Odyssée de l'espace, Orange Mécanique ou THX 1138, fait partie de ces films d'anticipation « intellectuels », prophétiques, inspirés par un avenir lourd de menaces, en l'occurrence celle de la surpopulation et de l'épuisement des ressources naturelles. Soleil vert est, lui aussi, devenu un classique et, de surcroît l'un des films d'anticipation les plus sombres jamais réalisés. Il exprime parfaitement la peur, selon les mots de Krishnamurti, de « vivre dans un monde semblable à la mort» 1
Le titre anglais Soylent Green, bizarrement traduit par « Soleil Vert » (peut-être un écho de greenhouse effect, effet de serre, alors que « Soylent » est la contraction de « soybean-lentil » soit soja-lentille !) est le nom d'une multinationale imaginaire, la « Soylent Company », géant agro-alimentaire produisant des tablettes vitaminées sans goût ni texture, métaphore répugnante d'un progrès sans joie. Elle vient, au début du film, de lancer un nouvel « alicament », le Soylent « green », censé être à base de plancton.
Soylent green est tiré d'un roman peu connu de Harry Harrison, publié en 1966 2: Make room, make room, (en français : « Dégagez, faites de la place ! » ; voir Soleil vert, le roman) qui décrit un New York surpeuplé où s'entassent des millions de chômeurs, où les automobiles ne roulent plus et où règnent le rationnement et la violence. L'action se situe non pas en 2022, mais en 1999. Cette date paraissait assez lointaine en 1966 pour être crédible.
Make room, make room! diffère sensiblement du film (On notera notamment que, dans le roman, la théorie qui fait des cadavres humains la base de la fabrication du Soylent est complètement absente). Le thème en est centré sur le risque d'explosion démographique, encore porteur à une époque où la dénatalité n'a pas encore remplacé le baby boom, et où l'opinion conservatrice (aux USA) s'oppose au contrôle des naissances pour des raisons principalement religieuses. Le sujet était débattu à l'époque : la pilule va apparaître massivement comme moyen contraceptif et les pays en voie de développement sont encore loin de montrer le moindre signe de décollage économique : l'entassement, le manque de place (Make room!) menacent donc au Nord comme au Sud. Par ailleurs, la violence urbaine fait son apparition. Enfin une nouvelle culture est en train de naître dans le quartier bohème de San Francisco, résolument anti-industrielle : les hippies. C'est dans ce contexte que naît Make room, make room!, un récit moins écologiste que malthusien.
Le film en revanche est tourné en 1973. Une décennie plus tard, l'air du temps a changé. Le thème de l'explosion démographique, qui s'éloigne dans les pays industrialisés, passe désormais, sans disparaître complètement, derrière une nouvelle peur millénariste : la destruction de l'environnement et la raréfaction des matières premières (nous sommes en plein premier choc pétrolier). La pollution devient un thème récurrent dans l'actualité, les partis et groupes de pression écologistes s'organisent. Les premiers producteurs de produits biologiques critiquent l'agriculture intensive, le club de Rome vient de sortir le rapport Meadows (1972) Halte à la croissance ?, puis Sortir de l'ère du gaspillage : demain ; enfin un essai terrifiant du sociologue britannique Gordon Rattray Taylor, Le jugement dernier (Calmann Levy, Paris, 1970) annonce la fin du monde si rien n'est fait pour inverser les tendances. Soleil vert arrive donc, commercialement, dans un contexte idéal.
Pourtant, comme souvent à Hollywood, Soleil vert a failli ne pas se faire. La MGM n'aime pas le scénario de départ, la seule utilisation du thème de la surpopulation leur paraît insuffisante : c'est une bonne idée, mais il faut rendre le film plus frappant. Harry Harrisson devra donc batailler pour éviter la dénaturation de son œuvre, puis reconnaîtra plus tard que les idées « imposées par le studio », étaient excellentes : à la surpopulation seront donc ajoutées l'euthanasie des vieillards, puis une idée encore plus terrifiante : les tablettes vitaminées (le pain synthétique Soylent green) s'avèrent faites à partir de cadavres (industrialisation du cannibalisme) au lieu de plancton (« L'océan agonise, hurle Charlton Heston, le plancton a cessé d'exister ») ; et surtout sera créée (presque au dernier moment, avec des stock-shots choisis par le monteur du film) la scène la plus célèbre, où E.G. Robinson, avant d'être euthanasié, se voit montrer, dans une sorte de dôme IMAX avant la lettre, des documentaires animaliers, des films sous-marins, des paysages naturels magnifiques, images banales mais qui, après deux heures de plans généraux d'un New York à aspect de bidonville, baignant dans un smog jaunâtre, agité d'émeutes dégagées au bulldozer, prennent une tonalité bouleversante : le spectateur comprend que tout cela n'existe plus, a été détruit par la pollution et l'empoisonnement planétaire qui en résulte. Légèrement marqué à gauche[réf. nécessaire] (Richard Fleischer avait déjà réalisé le Génie du mal, avec Orson Welles, film anti-peine de mort), le film décrit en outre des politiciens corrompus, des capitalistes cyniques, et des scènes d'émeute qui, de façon subliminale, évoquent des images de camps de concentration.
C'est encore Harry Harrison qui conseillera la réalisation du « main title » saisissant, qui montre en accéléré l'essor de la société industrielle moderne du xixe siècle à nos jours et au-delà, par un montage de photos fixes, et son effondrement au xxie siècle. Le film est bien plus compréhensible grâce à cette introduction servie par une musique très réussie de Fred Myrow, sorte de blues symphonique à la Lalo Schifrin.
Fiche technique[modifier]

Titre : Soleil vert
Titre original : Soylent Green
Réalisation : Richard Fleischer
Scénario : Stanley R. Greenberg, d'après le roman Soleil vert, de Harry Harrison
Production : Walter Seltzer et Russell Thacher
Musique : Fred Myrow, Symphonies no 6 de Beethoven et Tchaïkovsky, Peer Gynt de Grieg
Photographie : Richard H. Kline
Montage : Samuel E. Beetley
Direction artistique : Edward C. Carfagno
Costumes : Pat Barto
Pays d'origine : États-Unis
Format : Couleurs - 2,35:1 - Mono - 35 mm
Genre : Science-fiction
Durée : 97 minutes
Dates de sortie : 19 avril 1973 (New York), 9 mai 1973 (États-Unis)
Distribution[modifier]

Charlton Heston (VF : Jean-Claude Michel) : Détective Robert Thorn
Leigh Taylor-Young (VF : Béatrice Delfe) : Shirl
Edward G. Robinson (VF : Serge Nadaud) : Sol Roth
Chuck Connors (VF : Jean-Claude Balard) : Tab Fielding
Joseph Cotten (VF : Roland Ménard) : William R. Simonson
Brock Peters (VF : Sady Rebbot) : Lieutenant Hatcher
Lincoln Kilpatrick (VF : Med Hondo) : Père Paul
Leonard Stone (VF : Jacques Ciron) : Charles
Whit Bissell (VF : Jacques Thébault) : Gouverneur Santini
Paula Kelly : Martha Phillipson
Stephen Young : Gilbert
Mike Henry : Sergent Kulozik
Roy Jenson : Donovan, chef de la sécurité de l'État
Celia Lovsky : Leader de Change

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Message par Her Lun 13 Juin - 11:28

http://blogs.lexpress.fr/attali/2011/06/12/humain-plus-quhumain/

Humain, plus qu’humain
LE 12 JUIN 2011 21H36 | PAR JACQUES ATTALI

Depuis tres longtemps, on sait que le jour viendrait où la génomique tiendrait ses promesses. Il fallait pour cela que les progrès informatiques dégagent la puissance de calcul nécessaire pour réduire massivement le cout du séquençage du génome (végétal, animal et humain) ; et que les leçons soient tirées des premières expériences de clonage d’un etre vivant et d’introduction de gènes d’une espèce dans une autre. Ce jour est arrivé. Et les exploits les plus insensés, rêves et cauchemars, sont désormais réalisables.
Ainsi, une équipe de chercheurs argentins, qui avait déjà su cloner une vache capable de produire de l’insuline, vient d’introduire simultanément deux gènes humains dans le génome d’un mammifère : une vache a reçu deux gènes humains contrôlant la production du lait maternel chez la femme ; ils permettront au lait de cette vache de contenir de la lactoferrine et du lysozyme , deux protéines tres abondantes chez la femme et presque absentes chez la vache, favorisant chez les enfants qui en consommeront l’assimilation du fer, la fabrication des globules rouges, le développement des dents et de certaines cellules intestinales . Plus encore, les veaux issus de cette vache auront une chance sur trois de disposer des mêmes gènes modifiés.
A priori, il s’agit d’un grand progrès : qui peut critiquer une technique qui permettra d’améliorer la santé des enfants en améliorant les qualités du lait qu’ils consomment ? Pourtant, bien des questions se posent : le lait d’une telle vache sera-t- il consommable sans risque ? Une vache ainsi clonée et modifiée génétiquement est-elle encore une vache, ou bien constitue-t-elle l’amorce d’une nouvelle espèce animale ? A-t-elle une dimension humaine ? Enfin, consommer sa viande serait –il cannibale ?
Ces questions sont d’autant plus importantes que cette innovation, en apparence mineure, s’inscrit dans un ensemble de mutations beaucoup plus vastes , qui permettent déjà, et permettront plus encore demain, de faire porter des gènes humains par des animaux et, en travaillant sur les cellules souches, de rendre des organes animaux compatibles avec l’espèce humaine, afin de les y greffer. Plus loin encore, on créera des espèces animales nouvelles, des chimères, capables d’intervenir dans des milieux difficiles, radioactifs par exemple, ou de remplacer les hommes au combat. Et même, transgression suprême, de doter des animaux d’un cerveau proche de l’humain. Un peu plus tard, la rencontre de l’informatique, de la génomique, des nanotechnologies et des neurosciences permettra à l’homme de créer d’autres espèces, ultra-humaines, hyper-humaines.
Qu’on n’espère pas y mettre une barrière. A moins d’une tres improbable police mondiale, faisant du génome un sanctuaire, on trouvera toujours un lieu pour mener ces expérimentations, peu couteuses, en les justifiant par la promesse de guérir des maladies rares ou de prolonger l’espérance de vie des hommes. Et même si l’Occident y résiste, les pays émergents, de l’Argentine à la Chine, en passant par le Brésil et demain le Nigéria et l’Indonésie, accueilleront des chercheurs prêts à tout. Après s’etre débarrassé de Dieu, l’homme se sera débarrassé de lui-même.
j@attali.com

////////////////////////////////////////////////////

Commentaire d'Hercule : Je laisse à Jacques Attali l'entière responsabilité de son propos et la liberté de ses réflexions, mais depuis que j'ai découvert que nous consommions déjà en Europe des aliments issus du clonage animal, je demande si, pour éviter les OGM et les aliments issus d'animaux clonés, il ne serait pas nécessaire que je me mette à consommer des produits alimentaires d'origine "Halal" ou "Cacher" après avoir béni mon repas par une bonne vielle bénédiction catholique de ma grand-mère.

J'avais déjà découvert que l'Islam avait condamné le clonage humain, tant thérapeutique que reproductif, en 2007. Peut-être que ces condamnations sont aussi valables pour les animaux clonés. En ce qui concerne la religion juive, je suis preneur de toute informations concernant la consommation de produits issus d'animaux clonés.
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Message par Her Lun 13 Juin - 11:29

http://www.le-sri.com/Tabous.html

Service national pour les Relations avec l'Islam

Les interdits alimentaires
Chez les juifs, les chrétiens et les musulmans

Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh[1]

I. Chez les Juifs
II. Chez les chrétiens
III. Chez les musulmans

On trouve des interdits alimentaires partout dans le monde, et ces interdits diffèrent d’un groupe social à l’autre, même si parfois ils se recoupent. Rares sont les gens qui sont omnivores.

Nous ne parlerons pas ici des spécificités régionales des différents groupes ethniques ou nationaux, mais des interdits qui peuvent être considérés comme communs aux trois communautés religieuses monothéistes en vertu de considérations religieuses.

Nous signalons aux lecteurs et aux lectrices que cet article est provisoire. Il est mis sur internet avec l'espoir de profiter de leurs observations constructives et bienveillantes afin d'améliorer son contenu et sa forme. On peut me contacter par email: Sami.Aldeeb@isdc-dfjp.unil.ch

Chapitre I
Interdits alimentaires chez les juifs

Les interdits alimentaires chez les juifs trouvent leurs sources dans la Bible, complétée par la Mishnah et le Talmud[2]. Les aliments permis sont appelés de nos jours aliments cacher, c'est-à-dire adéquats, propres à la consommation. Le terme cacher est utilisé pour d'autres choses que les aliments. Ainsi on dit un témoin cacher lorsqu'il remplit les conditions légales, et un rouleau de la Torah cacher lorsqu'il est sans faute[3]. La Bible parle d'animal pur (tahor) et d'animal impur (tame), termes que nous utilisons dans ce texte. Les normes juives relatives aux interdits alimentaires peuvent être résumées comme suit:

Les mammifères terrestres

Ne sont considérés comme purs que les animaux ruminants ayant des sabots fourchus (Dt 14:6). La Bible en nomme dix expressément: le bœuf, le mouton, la chèvre, le cerf, la gazelle, le daim, le bouquetin, l'antilope, l'oryx et le mouflon. (Dt 14:4-5). Tous les autres mammifères à qui il manque une de ces caractéristiques ou les deux sont impurs, donc interdits. C’est le cas du chameau, du lapin et du daman qui ruminent mais n'ont pas de sabots fourchus, et du porc qui a le sabot fourchu mais ne rumine pas (Dt 14:7-Cool. La Bible nomme dans cette dernière catégorie 42 animaux impurs.

Les oiseaux

Les oiseaux sont purs à l'exception de 24 espèces considérées impures dont la liste est compilée à partir du Lv 11:13-19 (qui en nomme 20) et Dt 14:12-18 (qui en nomme 21), entre autres l'aigle, l'autruche, le pélican, la cigogne, le hibou, etc. Dans la pratique sont considérés comme purs les oiseaux domestiques (poule, caille, canard, oie, etc.) et comme impurs les oiseaux sauvages et en particulier les oiseaux de proie. Il n'est pas aisé aujourd'hui d'identifier tous ces oiseaux interdits. Aussi, certains canards et pigeons sont consommés après identification de l'espèce par un connaisseur[4]. Le faisan est considéré comme pur par la communauté juive allemande, et impur par les autres. Les oeufs des oiseaux impurs sont impurs. Le Talmud donne comme indice pour les oeufs impurs le fait qu'ils soient ronds.

Les animaux aquatiques

Ne sont purs que les animaux aquatiques qui ont des nageoires et des écailles (Lv 11:9-12). Tous les poissons à qui il manque soit nageoires, soit écailles ou les deux ainsi que tous les crustacés, les coquillages, les fruits de mer sont impurs. L’espadon a posé problème. Les Sépharades le permettent, alors que les Ashkénazes d'Angleterre l'interdisent

Toutes les autres espèces

Toutes les autres espèces comme les rongeurs, les reptiles, les batraciens, les insectes et les invertébrés sont impures. La Bible cependant excepte quatre sortes de sauterelles comestibles (Lv 11:22). Mais il est difficile de les identifier aujourd'hui[5]. Et bien que l'abeille soit un animal interdit, son miel peut être mangé.

Les produits de la terre

Les produits de la terre sont purs, à l'exception des fruits (dits orlah) d’un arbre pendant les trois premières années (Lv 19:23) et une portion (dite halah) de pain ou de gâteau préparé avec une de cinq céréales (blé, orge, épeautre, avoine et seigle), portion remise alors aux prêtres. La maîtresse de maison prélève un petit morceau de pain et de gâteau et le brûle[6].

Les boissons

Les jus de fruits et de légumes, tout comme les fruits et les légumes, sont propres à la consommation. Le lait des animaux purs, comme le lait de vache, est autorisé alors que le lait des animaux impurs, comme le lait d’ânesse, est interdit. Le vin et les alcools à base de vin comme le cognac est un produit pur et peut être consommé. Mais la Torah interdit l'usage et la consommation des boissons à base de raisin ou d'alcool de raisin, et tout produit du pressoir qui n'auraient pas été fabriqués sous le contrôle d'un rabbin compétent, ou qui auraient été manipulés par un non-juif. Ceci s'étend jusqu'au vinaigre, l'huile de pépins de raisins ou le sucre de raisins[7]. On doit cependant signaler que le Lévitique interdit aux prêtres de consommer le vin ou autre boisson fermentée quand ils viennent à la Tente du Rendez-vous, quand ils séparent le sacré et le profane, l'impur et le pur, et quand ils font connaître aux Israélites n'importe lequel des décrets que Yahvé a édictés par l'intermédiaire de Moïse (Lv 10:9). Dans Ézéchiel il est demandé au prêtre de ne pas boire du vin "le jour où il entrera dans le parvis intérieur" (Ez 44:Cool. Il est aussi question de vœux temporaires ou perpétuels de ne pas boire du vin (voir Nb 6:3-4; Jg 13:7 et 14 et Lc 1:15).

Si un non-juif touche certains produits purs, ces produits deviennent impurs et donc inconsommables. Moshe Menuhin, père du fameux violoniste Yehudi Menuhin, rapporte que la maison de son grand-père dans la colonie juive de Bokhara en Palestine était ouverte aux Gentils lors d'une Pâque juive. On leur a dressé une table séparée. Menuhin ajoute:

Dès que les invités étrangers furent partis, il (grand-père) alla jusqu'à la table des invités et, avec un sourire, prit toutes les bouteilles de vin qui avaient été ouvertes (il y en avait un bon nombre), les emporta dehors et les vida dans le caniveau. Quelques-unes des bouteilles étaient presque pleines et je ne comprenais pas un tel gaspillage. Je demandai: "Quel mal les goyim ont-ils fait au vin?" Grand-père sourit et expliqua que, selon le code des lois juives, tout vin ouvert par un goy devenait yayin nesech, du vin païen et par conséquent imbuvable[8].

Yediot Ahranot, journal israélien en hébreu, rapporte qu'en avril 2000 le Grand rabbinat en Israël a ordonné aux fermiers juifs, sous menace de ne pas leur livrer le certificat de pureté, de jeter environ 2.4 millions de litres de lait dont le prix est estimé à $2.5 millions. La raison: on avait découvert que des non-juifs (Gentils) avaient été impliqués dans la production du lait. Ce lait a été alors jeté dans les caniveaux. Le site Internet Sound Vision, site musulman, qui rapporte cette information, la commente en disant qu’on aurait souhaité que ce lait ait été donné à ceux qui sont supposés l’avoir souillé. Jusqu’à maintenant on savait seulement que selon la loi Hindoue de Manu Smirti la nourriture devenait souillée par le toucher d’une personne appartenant à la caste des intouchables[9].

Les aliments sacrificiels aux idoles

Pour que les animaux purs et le vin restent purs, il ne faut pas qu'ils soient dédiés aux libations d'un culte idolâtre. La consommation d'un tel aliment sacrificiel est assimilée à une participation à ce culte (Ex 22:19)[10]. De ce fait, la fabrication du vin doit être contrôlée par un juif depuis le début jusqu'à la fin.

Le sang

La consommation du sang est interdite "car le sang c'est l'âme et tu ne dois pas manger l'âme avec la chair" (Dt 12:23; voir aussi Gn 9:4; Lv 17:12-14). De ce fait, l'animal doit être égorgé pour le vider de son sang, et ensuite sa viande est salée deux fois et rincée avec de l'eau trois fois pour supprimer toute trace de sang. On peut aussi recourir au grillage de la viande directement sur la flamme, et le jus ne peut alors être récupéré. Le foie ne peut être vidé de son sang que par cette méthode, comme certains autres abats. Comme conséquence de cette norme, il est interdit de consommer un membre d’un animal vivant (Gn 9:4).

La bête morte et l'abattage

Est liée à la norme précédente l'interdiction de manger les mammifères et les oiseaux morts de mort naturelle ou abattus de façon non rituelle (Dt 14:21; Ex 22:30). Celui qui viole cette interdiction doit se purifier (Lv 17:15 et 22:8; Ez 4:14). L’abattage rituel consiste au moyen d’un couteau parfaitement aiguisé à trancher, le plus rapidement possible et en causant le minimum de souffrances à l’animal, la trachée-artère, l’œsophage, la veine jugulaire et la carotide. Le boucher doit être juif. La Bible prévoit de donner la viande d'une bête morte aux chiens (Ex 22:30) ou de la donner ou la vendre aux non-juifs (Dt 14:21). On y reviendra. Seuls les poissons et les sauterelles n'ont pas besoin d'être abattus rituellement.

Le boucher doit enlever le suif (graisse de l'animal), jadis interdit à la consommation car il faisait partie des sacrifices au Temple de Jérusalem (Lv 4:19). Il en est de même du nerf sciatique (Gn 32:33). Et comme il est difficile d'enlever ce nerf on a décidé de renoncer à la consommation du quartier arrière de tous les mammifères. Le nerf sciatique des oiseaux n'est pas enlevé..

L'animal abattu doit être parfait, ni malade, ni blessé (Ex 22:30; Lv 17:15), ni castré. L'abattage est suivi d'un examen anatomique de la bête, et toute lésion est discutée pour savoir si elle rend ou non l'animal impropre à la consommation. Selon les normes juives, ne peuvent être abattus que des animaux ayant certains critères de santé, et à ce titre l'anesthésie préalable par électrocution, ou l'étourdissement à la masse ou au pistolet sont incompatibles avec l'abattage rituel[11]. Nous verrons lorsque nous parlerons des musulmans que de telles normes sont discutables.

La chasse

N'ayant pas trouvé d'information dans les livres sur la chasse, j'ai posé la question suivante sur Internet:

Est-ce qu'un Juif peut s'adonner à la chasse des oiseaux ou des autres animaux terrestres (avec quels moyens?) et les manger (lorsqu'il s'agit d'oiseaux et d'animaux permis)?

Un rabbin m'a répondu:
Un juif ne peut s'adonner à la chasse pour deux raisons essentielles:

- L'animal consommé doit être tué rituellement, c'est-à-dire la gorge tranchée par une lame sans défaut.

- Il est interdit de causer une souffrance quelque soit à un animal[12].

Un autre rabbin m'a donné une réponse aussi catégorique:
Pour consommer un animal, nous devons obligatoirement le tuer rituellement. Le chasser pour le manger n'est donc pas autorisé[13].

Un troisième rabbin m'a donné des informations plus nuancées dont je cite l'extrait suivant:
Un auteur du 17ème siècle, le "Noda Biyehouda" résume la réponse en trois points:

Chasser pour le plaisir (et non pour se nourrir) contrevient à trois règles:

- L'interdiction de faire souffrir les animaux, découlant de l'obligation de décharger un animal ployant sous sa charge (Exode 23, 5).

- L'interdiction de détruire quoi que ce soit si ce n'est dans un but constructif, découlant de Deutéronome 20, 19.

- La chasse est une des particularités d'Ésaü et de Nemrod, grands chasseurs de la Bible. Il ne sied pas aux descendants d'Abraham, Isaac et Jacob de suivre le mode de vie de ces deux célébrités qui ayant commencé par chasser le gibier en sont venus à chasser les femmes puis à tuer les hommes sans aucune pitié. C'est pourquoi les Juifs n'ont jamais été connus pour être des chasseurs.

Dans le même ordre d'idées, la pêche n'est permise que pour s'en nourrir et non "pour le plaisir". Il est attendu d'un juif respectant la Torah d'autres plaisirs que la chasse et la pêche: l'étude, la pratique des Commandements, et notamment la bonté envers les individus et la totalité des créatures de Dieu.

Et comment chasser pour manger? Il est clair que chasser au fusil ou à l'arc, voire les pièges agressifs peuvent rendre l'animal interdit soit en le tuant, et le rendant interdit, soit en portant des lésions graves qui le rendent impropres à l'abattage rituel nécessaire. Il reste les filets pour attraper les animaux permis à la consommation[14].

Le mélange de viande et de lait

Il est interdit de mélanger la viande (et ses dérivés) et le lait (et ses dérivés comme le fromage et le beurre) en raison du verset répété trois fois: «Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère » (Ex 23:19 et 34:26, et Dt 14:21). Il est interdit de cuire, de consommer ou profiter d’une nourriture qui comporte un tel mélange. Pour cela le juif qui veut observer les normes alimentaires doit avoir deux vaisselles: une vaisselle pour les plats carnés et une autre pour les plats lactés. Cette vaisselle, préférablement de différente couleur, est lavée et gardée séparément. La volaille est assimilée à la viande, mais les poissons peuvent être cuits dans le lait et mangés dans les deux vaisselles. Une troisième vaisselle dite parve (neutre) sert à des aliments qui ne sont ni carnés ni lactés[15]. Après avoir consommé des laitages on attend une demi-heure à une heure pour consommer des viandes, parfois six heures après la consommation de certains fromages à pâte dure, ou cuite. Après la viande on attend six heures pour consommer du lait, le temps de digestion étant estimé plus long. On peut cependant réduire ces délais pour des malades ou des nourrissons en cas de besoin[16].

Le lait et la viande et leurs dérivés entrent, séparément ou conjointement dans différents produits. Si les normes juives concernant ces deux produits ne sont pas respectées, l'aliment devient interdit. C'est le cas par exemple du pain dans lequel on ajoute de la graisse animale ou lactique, et qui plus est, les levures de panification sont fabriquées à partir d'un alcool vinique qui les rend interdit. C'est le cas aussi des produits pour enfants[17].

Les aliments du sabbat et de Pâque

Un aliment consommé lors du sabbat doit être cuit dans le respect des normes du sabbat. Ce jour-là, il est interdit de faire 39 sortes de travail, dont allumer du feu (Ex 35:3). Pour ne pas violer cette norme, on allume le feu une heure avant le début du sabbat et on le laisse allumé tout le sabbat jusqu’au lendemain. On peut consommer la nourriture mise sur le feu avant le sabbat[18]. De même, il est interdit de consommer du levain pendant les huit jours de Pâque (Ex 12:15, 19 et 20). Il existe aussi une vaisselle particulière pour Pâque afin qu'il n'y ait aucune trace de levain[19].

Les aliments des non-juifs

Plusieurs normes juives excluent le non-juif de la préparation des aliments purs. Nous tirons les citations suivantes d'un texte d'un rabbin publié sur Internet:

- "La Torah a interdit l'usage et la consommation de ... tous produits du pressoir qui n'auraient pas été fabriqués sous le contrôle d'un rabbin compétent, ou qui auraient été manipulés par un non juif ".

- "Il est d'usage que l'allumage du four ou des plaques soit fait par un juif, juif conscient de l'importance de la Mitzvah (commandement religieux) en guise de participation à la préparation des mets".

- "On ne consomme que des laitages traits ou préparés en présence d'un juif. Cet usage remonte à l'époque où se vendait du lait d'ânesse, de truie ou de chamelle. Il est resté de règle dans de nombreuses communautés. Les fromages doivent également être élaborés sous surveillant rabbinique pour exclure l'usage de présure d'origine interdite".

- "Les ustensiles de cuisine et les services de table doivent être immergés dans un Mikvé (bain rituel) lorsqu'ils ont été fabriqués ou vendus par des non juifs. Et ce même s'ils n'ont jamais été utilisés"

- "Nos sages ont recommandé de ne pas donner un nourrisson à une nourrice non juive"[20].

- Est interdite "la consommation ou toute autre utilisation au bénéfice du vin des non juifs, même lorsque celui-ci est produit ou utilisé à d'autres fins qu'un rite religieux païen. Pourquoi? Les raisons sont simples, l'une d'elles est que tout en gardant des relations de respect mutuel dans nos relations de travail ou de vie sociale dans l'État avec nos voisins non-juifs, nous devons nous préserver d'amitié trop proche qui risquerait, Dieu nous en préserve, de nous conduire à des mariages mixtes ou à une assimilation avec des adeptes d'une autre foi. Cette interdiction s'étend également sur le vin produit ou manipulé par des non juifs ou par des juifs qui ont renié ou se sont écartés de la Torah et des Mitsvot (commandements religieux)". Le vin pur "doit être produit, depuis les toutes premières étapes de la mise du raisin en cuve jusqu'à sa mise en bouteille, par un juif observant, et n'être, à aucun moment, manipulé par un non-juif"[21].

La nécessité fait loi

En cas de nécessité, notamment en cas de maladie mortelle, et dont le seul traitement serait l'absorption de nourritures ou de médicaments à base d'ingrédients impurs, les lois alimentaires s'effacent totalement. Devant une maladie moins grave, et lorsqu'on a le choix thérapeutique, on s'efforcera de choisir des médicaments aux composants permis. Les voies autres qu'orales, injections, suppositoires, pommades, spray ne posent par contre aucun problème[22].

Les raisons des interdits alimentaires

La seule justification avancée par la Bible concernant les animaux est "de séparer le pur de l'impur" (Lv 11:47). Une preuve parmi tant d'autres que la Bible, livre sacré chez les juifs, les chrétiens et les musulmans, véhicule une conception raciste[23]. Ce concept de la pureté est clair dans les deux versets suivants:

Vous serez pour moi des hommes saints. Vous ne mangerez pas la viande d’une bête déchiquetée par un fauve dans la campagne, vous la jetterez aux chiens (Ex 22:30).

Vous ne pourrez manger aucune bête crevée. Tu la donneras à l'étranger qui réside chez toi pour qu'il la mange, ou bien vends-la à un étranger du dehors. Tu es en effet un peuple consacré à Yahvé ton Dieu (Dt 14:21).

Sur Internet, un rabbin écrit à propos des interdits alimentaires: "L'éviction des animaux impurs doit donner à l'homme une pureté de l'esprit, sensible dans ses pensées, ses paroles et ses actions". Ce document ajoute: "La définition des animaux impurs émane de la seule volonté du Créateur. Elle ne se préoccupe ni avec des critères sanitaires, ni des qualités nutritionnelles"[24].

Cela n'a pas empêché certains d'avancer au cours des siècles, des explications, notamment pseudo-médicales, aussi nombreuses que peu vraisemblables, à but apologétique: Dieu sait ce qui est bon pour nous et la meilleure preuve de cette bonté est que les aliments interdits sont mauvais pour la santé. Ainsi Maïmonide écrit que "tous les aliments que la Loi nous a défendus forment une nourriture malsaine". Il explique que le porc est interdit parce qu'il "est malpropre et qu'il se nourrit de choses malpropres... Si l'on se nourrissait de la chair des porcs, les rues et même les maisons seraient plus malpropres que les latrines, comme on le voit maintenant dans le pays des Francs". Quant aux graisses des entrailles, elles "sont trop nourrissantes, nuisent à la digestion et produisent du sang froid très épais; c'est pourquoi il convient plutôt de les brûler". En ce qui concerne la distinction faite entre les animaux ruminants à sabots fourchus et les autres animaux, et entre les poissons ayant des nageoires et des écailles et les autres poissons, il estime que ces différences sont des signes "qui servent à faire reconnaître la bonne espèce et la distinguer de la mauvaise"[25].

Certains pensent que les nombreuses règles visaient à encourager le végétarisme. On fait remarquer que deux rébellions contre Moïse sont liées directement au désir de consommer de la viande (Ex 16:3 ; Nb 11:20). Dieu n’a permis la consommation de la viande qu’en raison de la faiblesse humaine. On estime aussi que le végétarisme empêche les êtres humains de s’attaquer les uns les autres comme les animaux[26]. Philon d'Alexandrie estime que l'interdiction de manger des animaux féroces vise à ce que les hommes ne se comportent pas comme eux[27].

On a aussi cherché des raisons historiques. Ainsi l'interdiction du porc aurait été édictée par le fait qu'il s'agissait d'un animal sacrificiel (voir Is 65:3-5, 66:3 et 17), qu'il était un animal sacré, l’incarnation du Dieu Attis en Asie mineure, et identifié à Osiris et Seth chez les Égyptiens, ou qu'il était l'emblème de la légion romaine en Palestine. Ces hypothèses prouvent que l'interdiction du porc était en réaction aux rites païens ou pour des raisons politiques[28]. Après avoir expliqué la raison hygiénique de l'interdiction de manger de la viande cuite dans du lait, Maïmonide avance l'argument que cette interdiction pourrait aussi être liée au fait qu'on en mangeait dans une certaine cérémonie idolâtre, ou à l'une des fêtes des païens. Il invoque ici le fait que cette interdiction figure à côté du précepte relatif au pèlerinage (Ex 23:17-19)[29].

Les interdits alimentaires entre loi et pratique

Il ne semble pas que les interdits alimentaires aient toujours été observés par le passé. Mais les milieux religieux juifs ont toujours insisté sur ces interdits. Isaïe fulmine d'ailleurs contre ceux qui violent ces interdits: "Ceux... qui mangent de la chair de porc, des choses abominables et du rat, d'un même coup finiront, oracle de Yahvé, leurs actions et leurs pensées" (Is 66:17). Ézéchiel dit que "depuis mon enfance jusqu'à présent, jamais je n'ai mangé de bête crevée ou déchirée, et aucune viande avariée ne m'est entrée dans la bouche" (Ez 4:14). Le premier livre des Maccabées dit que du temps du roi grec de Syrie Antiochus Épiphane il y avait un mouvement juif qui voulait s'intégrer aux autres nations et abandonner les lois religieuses. Ce qui provoqua la colère des milieux juifs. Un des aspects de cette assimilation est l'abandon de la circoncision et des interdits alimentaires. Mais "plusieurs en Israël se montrèrent fermes et furent assez forts pour ne pas manger des mets impurs. Ils acceptèrent de mourir plutôt que de se contaminer par la nourriture" (I M 62. Voir aussi II M chap. 6 et 7). On lit dans le livre de Tobie: "Lors de la déportation en Assyrie, quand je fus emmené, je vins à Ninive. Tous mes frères, et ceux de ma race, mangeaient les mets des païens; pour moi, je me gardais de manger les mets des païens" (Tb 1:10-11).

Dans les temps modernes, les juifs réformés n'insistent pas sur les interdits alimentaires. Lors du congrès de Pittsburgh (nov. 1885) les juifs réformés ont déclaré: « Les lois alimentaires viennent d’époques et d’idées totalement étrangères à notre état mental et spirituel… Les observer de nos jours contribuera à diminuer plutôt qu’à encourager une élévation spirituelle moderne»[30].

Mais les juifs orthodoxes et conservateurs continuent toujours à prêcher et à appliquer ces normes. Chaque fois qu'elles le peuvent, leurs autorités religieuses n'hésitant pas à recourir à des moyens coercitifs usant de leur privilège de délivrer des certificats de pureté. Ce que nous avons vu à propos des 2.4 millions de litres de lait, que les fermiers israéliens ont dû jeter parce que manipulés par des non-juifs, se produit dans tous les domaines de l'alimentation, de la restauration et de l'hôtellerie. Dans certains pays, ces autorités ont le monopole, reconnu par l'État, de la certification de pureté, sur laquelle elles perçoivent une taxe.
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Les interdits alimentaires
Chez les juifs, les chrétiens et les musulmans

Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh[1]

I. Chez les Juifs
II. Chez les chrétiens
III. Chez les musulmans

On trouve des interdits alimentaires partout dans le monde, et ces interdits diffèrent d’un groupe social à l’autre, même si parfois ils se recoupent. Rares sont les gens qui sont omnivores.

Nous ne parlerons pas ici des spécificités régionales des différents groupes ethniques ou nationaux, mais des interdits qui peuvent être considérés comme communs aux trois communautés religieuses monothéistes en vertu de considérations religieuses.

Nous signalons aux lecteurs et aux lectrices que cet article est provisoire. Il est mis sur internet avec l'espoir de profiter de leurs observations constructives et bienveillantes afin d'améliorer son contenu et sa forme. On peut me contacter par email: Sami.Aldeeb@isdc-dfjp.unil.ch

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Chapitre II
Interdits alimentaires chez les chrétiens


L'abolition presque totale des interdits

Les interdits religieux juifs ont été pour la plus part abolis par les chrétiens. On trouve une ébauche de cette abolition chez Jésus qui déclara: « Il n'est rien d'extérieur à l'homme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller, mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme", à savoir "les desseins pervers". Et Marc de commenter: "ainsi il déclarait purs tous les aliments" (Mc 7:15, 19-22).

La communauté chrétienne s'est heurtée dès ses débuts aux interdits alimentaires juifs. Ainsi, des chrétiens d'origine juive ont reproché à Pierre d'avoir accepté l'in vitation de Corneille, un centurion romain: "Pourquoi, lui demandèrent-ils, es-tu entré chez des incirconcis et as-tu mangé avec eux?" (Ac 11:3). Pierre connaissait une telle interdiction, et l'a rappelée à son hôte: "Vous le savez, il est absolument interdit à un juif de frayer avec un étranger ou d'entrer chez lui. Mais Dieu vient de me montrer, à moi, qu'il ne faut appeler aucun homme souillé ou impur" (Ac 10:28). Paul nous apprend que Pierre, "avant l'arrivée de certaines gens de l'entourage de Jacques, ... prenait ses repas avec les païens; mais quand ces gens arrivèrent, on le vit se dérober et se tenir à l'écart, par peur des circoncis" (Ga 2:12).

Si les chrétiens d’origine juive ont continué à observer les interdits alimentaires bibliques, la conversion des païens au christianisme a amené les apôtres à limiter ces interdits. Ainsi le livre des Actes des apôtres nous rapporte une vision de Pierre:

Il voit le ciel ouvert et un objet, semblable à une grande nappe nouée aux quatre coins, en descendre vers la terre. Et dedans il y avait tous les qua drupèdes et les reptiles, et tous les oiseaux du ciel. Une voix lui dit alors: "Allons, Pierre, immole et mange". Mais Pierre répondit: "Oh non! Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur!" De nouveau, une seconde fois, la voix lui parle: "Ce que Dieu a purifié, toi, ne le dis pas souillé". Cela se répéta par trois fois, et aussitôt l'objet fut remporté au ciel (Ac 10:11-16).

Lors du premier concile tenu à Jérusalem par les Apôtres, il fut décidé de limiter ces interdits au minimum. Ils adressèrent aux convertis non-juifs ce qui suit:

L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas vous imposer d'autres charges que celles-ci, qui sont indispensables: vous abstenir des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées et des unions illégitimes. Vous ferez bien de vous en garder (Ac 15:28-29).

On remarquera ici que ce concile a aboli aussi l'obligation de la circoncision. Pour les juifs, les non circoncis étaient considérés comme impurs et par conséquent ils ne devaient pas les fréquenter. Désormais, on peut être chrétien et aspirer au salut sans devoir être circoncis ou observer les interdits alimentaires juifs.

La question de ces interdits revient dans les épîtres de St. Paul. Celui-ci établit une règle large en matière de nourriture dans sa première épître aux Corinthiens, tout en évitant de faire scandale. Il écrit:

Tout ce qui se vend au marché, mangez-le sans poser de question par motif de conscience; car la terre est au Seigneur, et tout ce qui la remplit (Ps 24:1). Si quelque infidèle vous invite et que vous acceptiez d'y aller, mangez tout ce qu'on vous sert, sans poser de question par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit: "Ceci a été immolé en sacrifice", n'en mangez pas, à cause de celui qui vous a prévenus, et par motif de conscience. Par conscience j'entends non la vôtre, mais celle d'autrui; car pourquoi ma liberté relèverait-elle du jugement d'une conscience étrangère? Si je prends quelque chose en rendant grâce, pourquoi serais-je blâmé pour ce dont je rends grâce (I Co 10:25:30).

La Bible de Jérusalem commente l'avant-dernière phrase comme suit: "Il faut agir ainsi pour respecter la conscience erronée de l'autre, non pour se soumettre à son jugement faux"[31].

Dans cette même épître, Paul permet même de manger de la viande immolée aux idoles parce que "nous savons qu'une idole n'est rien dans le monde et qu'il n'est de Dieu que le Dieu unique". Mais il demande de s'en abstenir devant une personne faible qui croit qu'il est interdit de manger de la viande immolée aux idoles afin de ne pas le scandaliser et de ne pas le pousser à enfreindre sa propre conscience. Pour Paul, la science en soi ne suffit pas: "la science enfle", alors que "la charité édifie". "C'est pourquoi, si un aliment doit causer la chute de mon frère, je me passerai de viande à tout jamais, afin de ne pas causer la chute de mon frère" (I Co chap. Cool

Dans son épître aux Romains, il écrit:

Tel croit pouvoir manger de tout, tandis que le faible ne mange que des légumes: que celui qui mange ne méprise pas l'abstinent et que l'abstinent ne juge pas celui qui mange; Dieu l'a bien accueilli. Toi, qui es-tu pour juger un serviteur d'autrui?... Je le sais, j'en suis certain dans le Seigneur Jésus, rien n'est impur en soi, mais seulement pour celui qui estime un aliment impur; en ce cas il l'est pour lui... Le règne de Dieu n'est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint (Rm 14:2-4, 14 et 17).

L'interdiction de consommer du sang, aujourd'hui tombée en désuétude, était respectée par les chrétiens. Tertullien (d. 222?) en parle dans ses écrits[32]. Aussi tard qu'en 692, le Concile in Trullo (Constantinople) interdit la consommation de toute nourriture contenant du sang, sous peine d'excommunication pour les peuples et de destitution pour les prêtres[33].

L'interdiction du cheval

On trouve des interdits alimentaires religieux chez les chrétiens à travers les siècles. Ainsi à l'époque mérovingienne (8ème siècle) le pape Grégoire III et son successeur Zacharie 1er jettent l'anathème sur la viande de cheval. Cette position visait en fait à écarter les Germains païens des banquets chevalins impies immolés au culte d'Odin. Toutes les fois qu'un scandinave, même converti, mange de l'équidé, il fait allégeance à son ancienne croyance et donc renie la foi chrétienne. Le sacrifice païen est la vraie raison de l'interdit alimentaire. Pour détruire la mémoire, le clergé fait regarder cette viande comme impure et ceux qui en usent comme immondes. Plus tard, l'évangélisation ancrée, l'effet survit à la cause tombée progressivement dans l'oubli. La viande n'est plus impure, abominable au point de vue religieux, cependant elle reste dans l'esprit des gens, un aliment malsain ou tout au moins hors du commun. Elle ne fut réintroduite qu'à la retraite de Russie où il fallait l'avaler. Et aujourd'hui les boucheries chevalines ferment les unes après les autres à la suite des campagnes de protection des animaux[34].

L'abstinence

Les chrétiens sont censés observer une abstinence de la viande les jours de vendredi et du carême, norme de moins en moins respectée, alors que jadis la violation de cette norme était sévèrement punie. Et aujourd'hui on constate un glissement de l'interdit religieux aux normes diététiques: on s'abstient de certains aliments pour garder sa ligne au lieu de sauver son âme[35].

Les groupes chrétiens observant des interdits alimentaires

Certains groupes religieux chrétiens continuent à observer des interdits alimentaires bibliques.

C'est notamment le cas des Adventistes qui recommandent une nourriture ovo-lacto-végétarienne et le respect des interdits bibliques sur les animaux. Ils estiment en effet que "la distinction entre les animaux purs et impurs date de l'époque de Noé, longtemps avant l'existence d'Israël. En tant que principes de santé, ces lois diététiques sont toujours valables". De plus, ils recommandent de s'abstenir de fumer (fumer c'est se suicider lentement, et donc contre le commandement: "Tu ne tueras point" (Ex 20:13)) et de consommer des aliments contenant de la théine, de la caféine et de l'alcool. Pour la sainte scène ils utilisent le jus de raisin au lieu du vin. Bien qu'ils s'abstiennent de manger du sang (boudin, etc.), ils ne s'opposent pas à la transfusion sanguine comme le font les Témoins de Jéhovah[36].

Les Mormons n'observent pas les interdits bibliques sur les animaux mais recommandent de ne pas consommer du sang (boudin, etc.). Par contre, ils s'abstiennent de fumer et de consommer des aliments contenant de la théine, de la caféine et de l'alcool[37].

Les Témoins de Jéhovah n'observent pas les interdits bibliques sur les animaux et boivent du vin, mais ils interdisent la consommation du sang et la transfusion sanguine, tout comme ils interdisent de fumer invoquant St. Paul: "Bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit" (I Co 7:1).

Bien que tous ces trois groupes soient opposés à la consommation du sang à des degrés divers, ils n'exigent pas l'abattage rituel tel que pratiqué par les juifs. De même, ils ignorent la norme biblique qui interdit de mêler la viande au lait.

Il y a aussi des ordres religieux comme les Chartreux qui font de la privation constante de toute viande un point fondamental de leur règle. On lit dans le chapitre 7 des Statuts de l'Ordre des Chartreux:

Selon une observance introduite par nos premiers pères et toujours gardée avec un soin particulier, nous avons renoncé à l'usage de la viande. C'est en effet un trait caractéristique de l'Ordre et un signe de l'austérité érémitique en laquelle, Dieu aidant, nous voulons demeurer[38].

On peut donc conclure que les chrétiens, si l'on excepte des groupes mineurs, ne connaissent pas d'interdits alimentaires religieux. Et si aujourd'hui les chrétiens occidentaux ne mangent pas de rats ou de chiens, ceci relève plus des coutumes culinaires que d'interdits religieux.
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Message par Her Lun 13 Juin - 11:35

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Les interdits alimentaires
Chez les juifs, les chrétiens et les musulmans

Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh[1]

I. Chez les Juifs
II. Chez les chrétiens
III. Chez les musulmans

On trouve des interdits alimentaires partout dans le monde, et ces interdits diffèrent d’un groupe social à l’autre, même si parfois ils se recoupent. Rares sont les gens qui sont omnivores.

Nous ne parlerons pas ici des spécificités régionales des différents groupes ethniques ou nationaux, mais des interdits qui peuvent être considérés comme communs aux trois communautés religieuses monothéistes en vertu de considérations religieuses.

Nous signalons aux lecteurs et aux lectrices que cet article est provisoire. Il est mis sur internet avec l'espoir de profiter de leurs observations constructives et bienveillantes afin d'améliorer son contenu et sa forme. On peut me contacter par email: Sami.Aldeeb@isdc-dfjp.unil.ch

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Chapitre III
Interdits alimentaires chez les musulmans


La position des musulmans constitue un retour presque complet aux interdits juifs, interdits énoncés dans le Coran, les récits de Mahomet et les ouvrages des légistes. Nous exposons ici ces interdits en nous basant notamment sur les ouvrages arabes modernes sunnites. Ces auteurs ne se réfèrent pratiquement jamais aux écrits chiites. Pour les compléter, nous nous sommes référés aussi à des ouvrages chiites lorsque leurs normes diffèrent de celles des sunnites.

Signalons ici que les auteurs musulmans classiques classifient les aliments principalement en différentes catégories:

- halal (licite: aliment qu'on peut consommer).

- haram (illicite: interdit de le consommer).

- mubah (permis: sa consommation est laissée au choix de la personne).

- makruh (réprouvable, répugnant: bien que non interdit, il est préférable de ne pas en consommer).

On trouve sur Internet des listes de produits classifiés en halal, haram et mashbuh (suspect). Ces listes disent qu'il faudrait s'abstenir de consommer les produits suspects.

Le principe est la licéité, sans gaspillage

Dieu a mis à la disposition des êtres humains tous les animaux et tous les fruits de la terre pour qu'il puisse s'en servir. Mais il doit éviter le gaspillage.

2:60: Mangez et buvez de ce que vous a attribué Allah.

2:168: Hommes! Mangez ce qui est licite et bon parmi ce qui est sur la terre!

2:172: O vous qui croyez! Mangez ces excellentes nourritures que Nous vous avons attribuées!

6:142: C'est Lui qui a fait croître des jardins, en treilles et non en treilles, les palmiers, les céréales donnant une nourriture variée, les oliviers et les grenadiers semblables ou dissemblables. Mangez de leurs fruits, quand ils produisent! Donnez le droit les frappant, au jour de la récolte, et ne soyez point gaspilleurs, car Allah n'aime point les gaspilleurs!

7:160: Mangez des excellentes nourritures que Nous vous avons attribuées!

20:81: Mangez des nourritures exquises dont Nous vous avons gratifiés! Toutefois ne faites point d'excès en cela, sinon Ma colère s'abattra sur vous!

Il est interdit de tuer un animal licite pour un autre but que de le manger[39]. La chasse pour s'amuser et non pas pour se nourrir est condamnée par les légistes musulmans[40].

L'interdit est décidé par Dieu

Le Coran insiste sur le fait que l'homme n'a pas le droit de déclarer un aliment illicite. Seul Dieu peut le faire:

5:87: O vous qui croyez! Ne déclarez pas illicites les excellentes nourritures qu'Allah a déclarées licites pour vous.

16:116: Ne dites donc point, à propos de ce que vos bouches profèrent mensongèrement: "Ceci est licite et ceci est illicite", dans le but de forger le mensonge contre Allah. Ceux qui forgent le mensonge contre Allah ne seront pas les Bienheureux.

Ce que Dieu déclare comme illicite est immonde, et ce qu'il déclare comme licite est bon:

7:157: Il leur ordonne le Convenable et leur interdit le Blâmable, qui déclare licites pour eux les excellentes nourritures, et illicites les immondes.

Dieu est libre dans sa décision et il n'est pas comptable de sa décision:

5:1: Licite est pour vous la bête de troupeaux, sauf celles dont énumération vous est communiquée. Ne considérez point comme licite le gibier tué alors que vous êtes sacralisés! Allah décide ce qu'Il veut.

21:23: Il ne Lui est pas demandé compte de ce qu'Il fait alors qu'il leur est demandé compte de ce qu'ils font.

Les interdits des juifs ne s'appliquent pas aux musulmans

Le Coran parle de certains interdits alimentaires en vigueur chez les Arabes avant l'islam, interdits qu'il abroge parce qu'il les considère comme inspirés par le démon:

2:168-169: Hommes! Mangez ce qui est licite et bon parmi ce qui sur la terre! Ne suivez point les pas du Démon! C'est pour vous un ennemi déclaré; il vous ordonne seulement le Mal, la Turpitude et de dire, contre Allah, ce que vous ne savez pas.

6:138-139: Les Impies ont dit: "Voici des troupeaux et une récolte qui sont tabous. Ne s'en nourriront", prétendent-ils, "que ceux que nous voudrons." Ce sont des chameaux qu'il est illicite de monter et des bêtes de troupeaux sur lesquelles n'est point proféré le nom d'Allah, en forgerie contre Lui. Allah les "récompensera" de ce qu'ils ont forgé. Les Impies ont dit: "Ce qui est dans le ventre de ces bêtes de troupeaux est pur pour nos mâles et illicites pour nos épouses. Si c'est une bête morte, ils se la partagent."Allah les "récompensera" de ce qu'ils débitent. (voir aussi 5:103; 6:143-144).

Le Coran ne dit rien des interdits alimentaires chez les chrétiens. Mais l'interdiction de la chair d'une bête morte, du sang, et de ce qui a été consacré à un autre qu'Allah dans les versets 2:173, 5:3, 6:145, 16:115 (cités plus loin) est sans doute inspirée du livre des Actes des apôtres (voir Ac 15:28-29 susmentionnés). Une telle formulation ne se trouve pas dans l'Ancien Testament. Le Coran n'a fait qu'y ajouter l'interdiction du porc, soit dans le but de gagner les juifs à sa cause, soit parce que certains chrétiens d'Arabie d'origine juive observaient une telle interdiction[41]. L'interdiction du porc a certainement facilité la conversion de juifs à l'islam, tout comme l'abolition de l'interdiction de manger du porc et l'abolition de l'obligation de la circoncision ont facilité la conversion des païens au christianisme à ses débuts. Ainsi les interdits religieux ont fait l'objet de marchandage subtil.

Le Coran, par contre, s'attarde longuement sur les interdits alimentaires chez les juifs. Il estime qu'avant la révélation de la Torah, tout aliment était licite. Israël (Jacob?) s'est ensuite interdit certains de ces aliments:

3:93: Tout aliment était licite pour les Fils d'Israël, sauf ce qu'Israël s'est déclaré illicite à soi-même avant qu'on fît descendre la Torah

Dieu est aussi intervenu pour interdire aux juifs des aliments pour les punir:

4:160-161: Nous avons déclaré illicites, pour ceux qui pratiquent le Judaïsme, des nourritures excellentes déclarées licites, à l'origine, pour eux, et cela en prix d'avoir été iniques, de s'être tant écartés du Chemin d'Allah, d'avoir pratiqué l'usure qui leur a été interdite, d'avoir mangé le bien des gens au nom du Faux.

6:146: A ceux qui pratiquent le Judaïsme, Nous avons déclaré illicite toute bête à ongles. Des bovins et des ovins, Nous avons pour eux, déclaré illicites les graisses, sauf celle que porte leur dos et leurs entrailles ou ce qui est mêlé aux os. Cette interdiction est la "récompense" de leur rébellion.

On remarquera à cet égard que la Bible ne comporte pas une telle norme. Ailleurs le Coran dit que Dieu n'avait interdit aux juifs que ce qu'il a interdit aux musulmans. S'ils ont ajouté à ces interdits d'autres aliments, c'est par leur propre décision:

16:118: A ceux qui pratiquent le Judaïsme, Nous avons interdit ce que Nous t'avons énuméré tout à l'heure. Nous ne les avons point lésés: ce sont eux qui se sont lésés eux-mêmes.

Les musulmans ne doivent donc pas suivre les interdictions des juifs, mais celles que Dieu leur indique.

Malgré cela, on peut constater que les juifs et les musulmans ont des interdits alimentaires communs, comme c'est le cas pour le porc, la bête morte, le sang et les aliments sacrificiels offerts aux idoles. Certains aliments cependant sont interdits pour les juifs, alors qu'ils sont permis pour les musulmans, comme c'est le cas du lapin et du chameau. Le contraire est aussi vrai, comme c'est le cas du vin permis aux juifs et interdit aux musulmans. D'autre part, les musulmans ne connaissent pas l'interdiction de mélanger la viande au lait. Enfin, les juifs n'admettent pas de manger de la viande d'un animal égorgé par un non-juif, alors que les musulmans, au moins les sunnites, permettent de manger de la viande d'un animal égorgé par un non-musulman à condition qu'il appartienne aux gens du livre.

Pourquoi le Coran rejette-t-il certains interdits juifs alors qu'il en conserve d'autres? Probablement pour ne pas se heurter à des coutumes culinaires arabes. On peut en effet mal imaginer le Coran interdire la consommation de la viande du chameau. La volonté de se démarquer des juifs après avoir échoué dans sa tentative de s'y approcher pourrait aussi avoir joué un rôle. On signalera à cet égard l'interdiction faite au musulman de ressembler au non-musulman. On cite ici un récit de Mahomet qui dit: "Celui qui ressemble à un groupe en fait partie"[42]. On cite aussi les deux versets coraniques suivants:

6:153: Tel est, en toute droiture, mon chemin; suivez-le donc! Ne suivez pas les chemins qui vous éloigneraient du chemin de Dieu.

59:19: Ne ressemblez pas à ceux qui oublient Dieu; Dieu fait qu'ils s'oublient eux-mêmes. Ceux-là sont les pervers.

Certains juristes classiques vont jusqu'à prévoir la peine de mort contre ceux qui ressemblent aux mécréants et refusent de se rétracter[43].

Le système des interdits alimentaires coraniques pose les juifs comme de mauvais fidèles contrairement aux musulmans qui se rattachent à la religion authentique[44].

Comme nous l'avons fait pour les juifs, nous donnons ici les catégories des aliments interdits et permis chez les musulmans.

Les bêtes terrestres

Les musulmans ne connaissent pas la distinction juive entre animaux mammifères ruminants à sabots fourchus, considérés comme purs, et les autres animaux mammifères jugés impurs. De ce fait, les interdits sont moins structurés. Nous commençons par les bêtes terrestres.

Le porc

Il est interdit expressément par le Coran dans différents versets qui constituent la base des interdits alimentaires chez les musulmans, versets que nous citons ici intégralement une fois pour toutes:

2:173: Allah a seulement déclaré illicite pour vous la chair d'une bête morte, le sang, la chair de porc et ce qui a été consacré à un autre qu'Allah. Mais quiconque est contraint à en manger sans intention d'être rebelle ou transgresseur, nul péché ne sera sur lui.

5:3: Illicites ont été déclarés pour vous la chair de la bête morte, le sang, la chair du porc et de ce qui a été consacré à un autre qu'Allah, la chair de la bête étouffée, de la bête tombée sous des coups, de la bête morte d'une chute ou d'un coup de corne, la chair de ce que les fauves ont dévoré - sauf si vous l'avez purifiée -, la chair de ce qui est égorgé devant les pierres dressées.

6:145: Dans ce qui m'est révélé, je ne trouve rien d'illicite pour qui se nourrit d'une nourriture, à moins que cette nourriture soit une bête morte, ou un sang répandu, ou de la viande de porc, car c'est une souillure, ou ce qui a été consacré à un autre qu'à Allah. Mais quiconque est contraint à en manger sans intention d'être rebelle ou transgresseur, ton Seigneur est seul absoluteur envers lui et miséricordieux.

16:115: Allah a seulement déclaré illicite pour vous la chair d'une bête morte, le sang, la chair du porc et ce qui a été consacré à un autre qu'Allah. Mais quiconque est contraint à en manger sans intention d'être rebelle ou transgresseur, Allah sera absoluteur envers lui et miséricordieux.

Les légistes estiment généralement que tout ce qui fait partie du porc est interdit: sa viande, sa graisse, ses os, sa peau, et ses poils. Pour eux, le porc est en soi une souillure selon le verset 6:145. Mais Ibn-Hazm dit que le Coran n'interdit que la viande du porc; le reste doit donc être permis[45]. Les malikites considèrent les poils du porc comme purs, à condition de ne pas être arrachés, mais il faut les laver. Les hanbalites permettent d'en faire un tamis à condition qu'elle soit utilisée pour tamiser des produits secs[46].

Les bêtes de troupeau

Si nous partons des quatre versets coraniques susmentionnés, on peut dire que le Coran n'interdit que quatre aliments: le porc, le sang, la bête morte et les aliments offerts aux idoles. Par conséquent, hors ces quatre interdits, il n'y a pas d'autres interdits. Mais en fait les légistes, à travers une interprétation de certains versets coraniques et en invoquant des récits de Mahomet souvent contradictoires, ont tenté d'élargir la liste des interdits et de préciser ce qui est licite, sans toutefois se mettre d'accord entre eux.

Parmi les animaux licites, les légistes ont considéré comme licites les bêtes qui entrent dans la catégorie d'an'am, bêtes de troupeaux, à savoir les ovins, les bovins et les chameaux. Le Coran dit:

6:143: Il a mis pour vous, en vos troupeaux, portage et vêture. Mangez de ce qu'Allah vous a attribué!

36:71-73: Eh quoi! N'ont-ils pas vu que Nous avons créé pour eux, parmi ce que Nos mains façonnèrent, des troupeaux dont ils sont les possesseurs? Nous leur avons soumis ces animaux dont ils font leurs montures et d'où ils tirent leur nourriture. Pour eux sont là utilités et breuvages. Eh quoi! Ne seront-ils pas reconnaissants?

16:5: Les chameaux ont, par Lui, été créés pour vous. Pour vous s'y trouvent vêture et utilités et nourriture dont vous mangez.

Les équins

Les équins comprennent le cheval, le mulet et l'âne. Le Coran dit de ces trois animaux:

16:8: Il a créé le cheval, le mulet, l'âne pour que vous les montiez et comme apparat.

Or ce verset, contrairement au verset sur les bêtes de troupeaux, ne dit pas que ces trois animaux servent pour s'en nourrir. D'autre part, on cite des récits de Mahomet selon lesquels il aurait interdit d'en manger. C'est la position de certains juristes, dont Abu-Hanifah. Mais l'opinion dominante considère la viande du cheval et de l'âne sauvage comme licite du fait que Mahomet et ses compagnons en auraient mangé[47]. Par contre, l'âne domestique et le mulet sont interdits sauf pour les malikites qui les considèrent soit comme licites, soit comme réprouvables[48].

Les animaux prédateurs à canines

Selon l'opinion dominante, la viande de tout animal ayant des canines dont il se sert pour attaquer d'autres animaux comme le lion, le tigre ou le loup est illicite. On cite ici des récits de Mahomet qui interdisent d'en manger. Certains Malikites cependant le permettent du fait que le Coran n'en fait pas mention parmi les aliments interdits. Malik est cependant d'avis qu'il est réprouvable d'en manger[49].

Les légistes sont partagés concernant la viande de certains animaux qui ont des canines, comme l'hyène[50], le renard, l'ours[51], le chat domestique et sauvage[52], l'éléphant[53] et le singe[54]. Des juristes disent qu'il est permis d'en manger, d'autres y sont opposés, et d'autres enfin permettent avec répugnance.

Les rongeurs

Les légistes font des distinctions selon les animaux. Ainsi le rat est interdit alors que le hérisson et le porc-épic sont permis selon l'opinion dominante[55]. Le lapin, animal interdit chez les juifs, est licite chez la majorité des légistes musulmans. Ils se basent sur des récits selon lesquels Mahomet aurait accepté et mangé de la viande de lapin[56]. Certains compagnons, invoquant des récits de Mahomet, ont considéré qu'il est réprouvable de manger du lapin. Mahomet aurait dit que le lapin a des règles et de ce fait il ne le mange pas mais il ne l'interdit pas non plus[57].

Les insectes et les vers

Les légistes permettent de manger les sauterelles ainsi que les vers dans les fruits[58].

Les oiseaux

Les oiseaux sont en principe licites. L'opinion dominante interdit cependant de manger les oiseaux rapaces ayant des griffes, mais certains permettent de les manger du fait qu'ils ne figurent pas dans les aliments interdits mentionnés par le Coran. L'opinion dominante interdit aussi de manger la chauve-souris, mammifère volant, mais certains juristes permettent de la manger avec répugnance[59].

Les animaux aquatiques

Le Coran permet de manger des animaux qui vivent dans l'eau:

5:96: Licites ont été déclarés pour vous le gibier (sic) de la mer et la nourriture qui s'y trouve: jouissance pour vous et pour les voyageurs.

16:14: C'est Lui qui a assujetti la mer pour que vous mangiez une chair fraîche issue d'elle.

35:12: Les deux mers ne sont point identiques. L'eau de celle-ci est potable, douce, agréable à boire, alors que l'eau de celle-là est saumâtre, non potable. De chacune vous pêchez une chair fraîche que vous mangez.

L'opinion dominante chez les chiites suit la classification biblique, ne permettant que les animaux qui ont des écailles[60]. Les chiites ne parlent pas de nageoires comme la Bible probablement du fait que tout poisson à écailles a des nageoires.

Les légistes sunnites ont divergé sur les animaux aquatiques licites et ceux illicites. On peut résumer leur position comme suit:

- Tous les juristes sont d'accord sur le fait que le poisson mort pour une raison apparente (en se battant, à cause d'une forte vague, a reçu un coup de bâton, ou a été jeté par l'eau sur la plage) est licite.

- Si le poisson est mort sans raison apparente, la majorité le considère comme licite sauf les hanafites qui le considèrent comme illicite.

- Si l'animal aquatique n'est pas un poisson ou ne ressemble pas à un poisson, les hanafites le considèrent comme illicite et les autres comme licite sauf si exclu expressément (comme la grenouille), ou exclu à cause de sa nature venimeuse (comme l'anguille), de son agressivité (comme le crocodile), ou de son immondice (comme la tortue de mer). Et si un animal vit en partie dans l'eau et une partie sur terre, il doit être égorgé pour qu'il devienne licite.

- Certains légistes estiment qu'un animal aquatique ressemblant à un animal terrestre interdit est aussi interdit de le manger. C'est le cas du dauphin (appelé porc de mer), le requin (appelé chien de mer), l'anguille (appelé serpent de mer). Certains estiment que le dauphin est interdit pour les gens qui le nomment porc de mer, et permis pour ceux qui le nomment par un autre nom[61].

Les animaux se nourrissant de détritus

Si un animal licite se nourrit de détritus, l'opinion dominante dit qu'on ne peut le manger qu'après une période de quarantaine dans laquelle on le nourrit d'aliments propres pour que sa viande ne soit plus contaminée par ce qu'il mange. Cette période varie entre trois et quarante jours[62].

Les gibiers dans le pèlerinage

Bien que la chasse soit permise, le Coran interdit de chasser du gibier pendant la période de pèlerinage.

5:2: Une fois désacralisés, vous êtes libres de chasser.... Quand vous êtes désacralisés, livrez-vous à la chasse!

5:95: O vous qui croyez! Ne tuez pas de gibier alors que vous êtes sacralisés! Quiconque parmi vous en tuera intentionnellement devra ou bien une compensation égale à la bête de troupeau qu'il tue en offrande consacrée à la Kaaba - deux hommes intègres parmi vous en jugeront -, ou bien son rachat sera la nourriture d'un pauvre, ou bien, à défaut, un jeûne équivalent à cela. Tout cela est fait pour que le pécheur goûte le châtiment de son geste.

5:96: Illicite a été déclaré pour vous le gibier de la terre ferme, aussi longtemps que vous êtes sacralisés. Soyez pieux envers Allah vers qui vous serez rassemblés!

Cette interdiction s'applique aussi aux oeufs du gibier.

Les animaux à tuer ou interdit de tuer

Mahomet a ordonné de tuer certains animaux comme le serpent, le corbeau, le rat, le chien qui agresse et le dab (sorte de lézard), et il a interdit de tuer certains autres comme la grenouille, la fourmi, l'abeille, la huppe, la pie grièche, la perdrix et la chauve-souris. Ces deux catégories ne peuvent pas être mangées. Mais certains juristes disent que ce qui peut être tué devrait être comestible.

Les animaux morts et l'abattage

Le Coran interdit de manger la chair d'une bête morte dans les versets 2:173; 6:145; 16:115 et 5:3 susmentionnés. Ce dernier y ajoute "la chair de la bête étouffée, de la bête tombée sous des coups, de la bête morte d'une chute ou d'un coup de corne, la chair de ce que les fauves ont dévoré - sauf si vous l'avez purifiée".

Un animal mort est celui qui est décédé sans cause humaine, ou par un moyen jugé illicite comme par exemple en le battant jusqu'à la mort. Le gibier mort par la chasse est licite même s'il n'a pas été égorgé, sauf s'il y a eu possibilité de l'égorger mais ne l'a pas été.

S'il est nécessaire d'immoler l'animal avant de le manger, une exception est faite pour les animaux aquatiques en vertu d'un récit de Mahomet qui dit: "Dieu a immolé ce qui est dans la mer pour les fils d'Adam". Des légistes cependant exigent que des animaux aquatiques qui vivent aussi hors de l'eau et qui ont du sang comme le crocodile soient égorgés. Il en est autrement du crabe qui n'a pas de sang. Les légistes considèrent que le sang du poisson n'est pas véritablement du sang puisqu'il devient blanc une fois séché, alors que le sang des autres bêtes devient noir. La même exception est faite pour les sauterelles qu'on peut manger si on les trouve mortes[63].

L'abattage de l'animal est réglementé en droit musulman:

- Il faut prononcer le nom de Dieu sur l'animal vivant qu'on veut abattre pour le manger. Le Coran dit:

6:121: Ne mangez point de ce sur quoi n'a pas été proféré le nom d'Allah! En vérité, c'est là perversité.

22:36: Pour vous, Nous avons placé les animaux sacrifiés, parmi les choses sacrées d'Allah. Un bien s'y trouve pour vous. Invoquez donc sur eux le nom d'Allah, quand ils ont eu la patte attachée. Puis, lorsqu'ils gisent sur le flanc, mangez-en et nourrissez-en l'impécunieux et le démuni.

Cette règle s'applique aussi au gibier:

5:4: Mangez aussi de ce que prennent pour vous ceux des oiseaux de proie que vous dressez, tels des chiens, selon les procédés qu'Allah vous a enseignés! Proférez toutefois le nom d'Allah, sur leur prise.

Si on ne prononce pas le nom de Dieu par oubli, la viande est licite, mais si c'est volontairement, la viande est illicite. Certains légistes cependant considèrent la viande illicite dans les deux cas.

Le nom de Dieu est prononcé lorsqu'on passe le couteau sur le cou de la bête, et pour les gibiers chassés par des chiens, lorsqu'on envoie les chiens derrière la bête.

La raison pour laquelle on prononce le nom de Dieu sur la bête est de rendre sa viande meilleure et de chasser le diable de la bête et de celui qui l'abat[64].

- Le boucher doit être soit musulman, soit quelqu'un des gens du livre (chrétien, juif, samaritain ou sabéen). Il doit être majeur et capable de discernement, quel que soit son sexe. L'abattage effectué par un enfant ou un fou n'est pas valable. L'opinion dominante chez les chiites cependant n'accepte pas l'abattage par quelqu'un des gens du livre[65].

- L'abattage peut être en égorgeant l'animal (dhabh) dont le cou est court comme c'est le cas avec la vache, le mouton et l'oiseau, en portant le couteau à la clavicule au bas du cou de l'animal (nahr) lorsque ce dernier a un long cou comme le chameau, ou en blessant l'animal (aqara) qu'on ne peut pas saisir comme c'est le cas du gibier ou d'un bœuf agité. Égorger un animal consiste à couper la trachée-artère (tube respiratoire), l’œsophage (tube digestif) et les deux veines jugulaires intérieures et extérieures (conduites du sang).

- L'outil pour abattre l'animal peut être un couteau, une épée ou une lame pour les animaux qu'on égorge. Pour les gibiers et les animaux insaisissables, il peut être un outil blessant comme une lance ou un projectile. Dans les deux cas l'outil doit faire couler le sang. Si par contre on étrangle un animal, ou on le tue par un choc ou en le battant, sa viande est illicite. Si un animal est tué par un coup de fusil et que le projectile transperce l'animal, sa viande est licite. Un tel animal n'a pas besoin d'être égorgé. Mais s'il meurt à cause du choc d'un caillou, d'un projectif ou du son de ce dernier, sa viande est illicite à moins qu'on ne puisse atteindre l'animal encore en vie pour l'égorger. Pour que l'abattage de l'animal soit légal, il faut donc qu'il intervienne sur un animal vivant et non pas mort[66].

- L'abattage de l'animal se fait préférablement avec le visage du boucher et de l'animal tournés vers la Mecque[67]. Le but est de faire le contraire de ce que font les polythéistes qui abattent leurs animaux en se tournant vers leurs idoles[68].

- Les musulmans, tout comme les juifs, se posent la question de savoir s'il est permis d'étourdir les animaux avant de les abattre pour réduire leur souffrance. Cette question, qui soulève beaucoup de passions, se pose notamment dans les pays qui interdisent l'abattage rituel comme c'est le cas de la Suisse. En fait, les textes sacrés juifs et musulmans recommandent de faire souffrir l'animal le moins possible. D'autre part, ces textes n'abordent pas la question de l'étourdissement de l'animal. En revanche, ils interdisent de manger la viande d'un animal mort et exigent que cet animal soit vidé de son sang. A tort, on a déduit de ces deux normes l'interdiction d'étourdir l'animal avant de le saigner en prétextant que l'animal meurt en l'étourdissant et que son sang n'est pas vidé. Or ces deux prétextes ne sont pas valables. Invitée à se prononcer concernant l'importation de viandes d'animaux étourdis avant d'être saignés, la Commission égyptienne de fatwa a décidé déjà en 1978 qu'il est licite de manger de telles viandes. Elle a invoqué le verset 7:143: "Quand le Seigneur se manifesta à la Montagne, Il la mit en miettes et Moïse tomba foudroyé". Or, dit la commission, Moïse est tombé évanoui sous le choc, sans pour autant perdre la vie[69]. D'autre part, la viande d'un animal vidé de son sang et préalablement étourdi contient autant de sang que celle d'un animal égorgé sans étourdissement préalable. On peut donc dire qu'on est en face d'un faux problème, créé probablement pour des raisons économiques. Un auteur signale que l'Association consistoire israélite de Paris a un budget annuel de l'ordre de 150 millions francs français. Environ la moitié provient du "droit de couteau"[70]. On multiplie les normes pour multiplier les leviers de commande et les taxes.

Le sang

Le Coran interdit de manger du sang dans les versets 2:173; 5:3; 16:115 et 6:145 susmentionnés. Le dernier verset précise "sang répandu". Ceci signifie que le sang coulant d'un animal vivant ou mort est interdit, sauf le sang qui reste dans la viande d'un animal égorgé parce qu'on ne peut pas éviter ce sang. Les musulmans n'exigent donc pas de rincer et de saler la viande ou de la griller pour la vider du sang comme font les juifs. Un récit de Mahomet excepte de l'interdiction du sang le poisson, la sauterelle (dont nous avons parlé plus haut), le foie et la rate. Ces deux organes sont considérés comme imbibés de sang et devaient donc être interdits, mais Mahomet a permis de les manger[71]. L'animal doit cependant être vidé de son sang autant que possible. Un auteur égyptien estime que certains abattoirs occidentaux ne vident pas l'animal de son sang pour augmenter son poids et gagner plus[72].

Les parties des animaux autres que leur viande

Les os et la peau des animaux sont purs si l'animal est pur et a été abattu selon les règles religieuses. Ceux des animaux impurs ou qui n'ont pas été mis à mort selon les règles religieuses sont considérés comme impurs.

Toutefois, les légistes estiment que si la peau d'un animal pur mais mort d'une façon non conforme est tannée, cette peau devient pure. Mahomet aurait dit à cet égard que ce qui est interdit est de manger de ces animaux morts, mais non pas d'utiliser leur peau. Quant à la peau des animaux impurs, les légistes sont partagés. Ainsi les hanafites permettent l'usage de la peau tannée du lion, du loup ou du chien. Mais on excepte la peau du rat et du porc. Nous avons parlé plus haut du poil du porc dont l'utilisation est permise par certains légistes.

Il est par contre interdit de manger de la graisse prise à un animal vivant pur (comme celle prise de la bosse d'un chameau ou de la queue grasse de certaines espèces de moutons). Une telle partie est considérée comme provenant d'un animal mort[73].

Les oeufs des animaux licites sont licites. Ainsi on ne mangera pas des oeufs de tortue ou d'aigle ni on ne boira du lait d'ânesse. De même on ne consommera pas de lait ou des oeufs d'un animal nourri avec du détritus avant qu'il n'ait observé une quarantaine. Si on trouve des oeufs dont on ne connaît pas l'animal, les légistes estiment qu'on peut manger les oeufs dont les deux bouts sont différents (conception qu'on trouve dans le Talmud) ou les oeufs des poissons dont la coque est rugueuse[74].

Sont aussi interdites des parties de l’animal comme les organes génitaux, les glandes, la vésicule (partie dans laquelle s’accumule l’urine), la cholécystite, l’urine et les selles. Mais l’urine du chameau est permise comme médicament.

Les fruits de la terre

Tous les fruits de la terre et des arbres sont licites. Le Coran dit:

16:69: Mangez en outre de tous les fruits et, dociles, empruntez les chemins de votre Seigneur! Du ventre des Abeilles sort une liqueur de différents aspects où se trouve une guérison pour les Hommes.

36:33: Un signe pour les Humains est la terre morte que Nous avons fait revivre, dont Nous avons fait sortir du grain dont ils mangent.

36:34-35: Nous y avons placé des jardins avec des palmiers et des vignes et y avons fait jaillir des sources, tout cela afin qu'ils mangent des fruits du Seigneur et de ce qu'ont fait leurs mains.

Sont par contre interdits les produits qui portent préjudice à la santé:

2:195: Ne vous exposez point à votre perte, de vos mains!

7:157: Il déclare licites pour eux les excellentes nourritures, et illicites les immondes.

Ainsi il est interdit de manger un fruit venimeux. Il en est de même de la drogue et du tabac comme on le verra dans le point suivant.

Les boissons, la drogue et le tabac

Sont licites les boissons ainsi que le lait des animaux qui sont considérés comme purs. Par contre, le lait des animaux impurs n'est pas licite, comme par exemple le lait des ânesses. Fait exception le vin et les boissons alcoolisées qui en découlent. L'interdiction du vin est passée par trois étapes.

2:219: Les Croyants t'interrogent sur les boissons fermentées et le jeu de hasard. Réponds-leur: "Dans les deux, sont pour les Hommes un grand péché et des utilités, mais le péché qui est en eux est plus grand que leur utilité".

4:43: O vous qui croyez! N'approchez point de la Prière, alors que vous êtes ivres, avant de savoir ce que vous dites!

5:90: O vous qui croyez! Les boissons fermentées, le jeu de hasard, les pierres dressées et les flèches divinatoires sont seulement une souillure procédant de l'œuvre du Démon. Évitez-la! Peut-être serez-vous bienheureux.

L'interdiction du vin est pratiquement le seul interdit qui a des conséquences pénales en cas de sa violation, quelle que soit la quantité consommée et même s'il n'y a pas eu ivresse. Un récit de Mahomet dit: "Ce dont beaucoup enivre son peu est interdit". Pour justifier cette interdiction du vin les légistes disent que le vin est interdit non seulement parce qu'il peut enivrer, mais parce qu'il est un aliment impur en soi. De même est interdit toute boisson enivrante, quel que soit le fruit utilisé: raisin, datte ou autres. Mais Ayshah dit que Mahomet buvait du nabith (vin légèrement fermenté) fait de dattes, orge ou autres grains macérés dans l’eau jusqu’à la fermentation[75]. Omar aurait aussi permis de couper le vin par l'eau et de le boire[76]. Certains légistes, dont Abu-Hanifah, ont aussi dit que le vin provenant d'autres fruits que le raisin et la datte comme l'orge et le maïs est interdit seulement dans la quantité qui enivre. Et selon Abu-Yusuf on ne punit le musulman que s’il est pris en flagrant délit. Des musulmans au premier siècle ont cru que le vin était permis à ceux qui font oeuvres pies, invoquant le verset 5:93 qui dit:

Il n'est pas de grief à faire à ceux qui croient et qui accomplissent des oeuvres pies pour ce qui touche ce qu'ils mangent, quand ils sont pieux, croient et accomplissent des oeuvres pies.

Mais cette position est restée minoritaire[77].

L'interdiction faite de consommer de l'alcool s'étend aussi à la drogue dans la mesure où elle a le même effet, voire un effet plus dangereux que l'alcool. On y joint aussi la consommation du tabac du fait qu'elle crée la dépendance, mène au gaspillage inutile, porte atteinte à la santé et a mauvaise odeur. Le tabac tomberait ici sous le coup des versets 2:195 et 7:157 susmentionnés[78].

Les aliments sacrificiels pour une idole

Le Coran interdit de manger un aliment "qui a été consacré à un autre qu'Allah" dans les versets 2:173; 6:145; 16:115 et 5:3 susmentionnés. Ce dernier verset ajoute à cette interdiction "la chair de ce qui est égorgé devant les pierres dressées".

La nécessité fait loi

Tous les aliments interdits deviennent licites en cas de nécessité pour sauvegarder la santé et la vie. Le Coran dit:

2:173: Allah a seulement déclaré illicite pour vous la chair d'une bête morte, le sang, la chair de porc et ce qui a été consacré à un autre qu'Allah. Mais quiconque est contraint à en manger sans intention d'être rebelle ou transgresseur, nul péché ne sera sur lui.

On retrouve cette règle aussi dans les versets 6:145. La nécessité dispense ici de l’application de la loi. On parle alors de dispense légale (ibahah), norme qu’on trouve dans pratiquement toutes les législations. Mais le musulman doit en consommer dans les limites de la nécessité et non pas pour s’en régaler et s’engouffrer.

Le Coran permet de consommer et de boire des aliments interdits en cas de nécessité 5:3 afin de sauvegarder sa vie. Certains permettent une telle consommation si le musulman a passé une nuit et un jour sans manger. On s’est aussi posé la question combien il peut consommer: jusqu’à conjurer le danger ou jusqu’à ne plus avoir faim et soif.

On a aussi établi des priorités: faut-il voler un aliment licite au lieu de consommer un aliment interdit? La réponse est non.

Peut-on manger de la chair humaine ? La réponse est oui si c’est un mort, et non si c’est un vivant même si ce dernier est passible de la peine de mort comme l’apostat ou le polythéiste[79].

Selon la doctrine dominante, il est interdit de consommer du vin en cas de soif et défaut d'eau car le vin ne met pas fin à la soif et peut même l'augmenter. Mais il est permis d’user du vin comme médicament s’il n’y pas d’autres moyens pour sauver la vie à condition que la prescription du médicament soit faite par un médecin musulman adl (dont le témoignage est acceptable)[80].

La transformation de l'aliment et sa contamination

Un aliment licite peut devenir un aliment illicite, et le contraire est vrai. Ainsi le jus de fruit une fois fermenté devient illicite. Le vin à son tour peut se transformer en vinaigre qui est un aliment licite, mais certains estiment que cette transformation doit être faite sans manipulation[81]. Le cadavre est impur, mais quand il se décompose, il devient de la cendre pure. L'eau, aliment licite, devient de l'urine qui est un aliment interdit. De même le lait est licite bien qu'il soit issu de deux aliments illicites, à savoir le sang et la nourriture décomposée dans le ventre:

16:66: En vérité, vous avez certes un enseignement dans vos troupeaux! Nous vous abreuvons d'un lait pur, exquis pour les buveurs, venant de ce qui, dans leurs ventres, est entre un aliment digéré et du sang.

Nous avons aussi vu qu'un animal qui se nourrit de détritus devient pur après avoir observé une quarantaine.

Pour juger si un aliment est devenu licite ou illicite, des légistes se réfèrent au nom de l'aliment en question. Le vin, illicite, en devenant du vinaigre change de nom. Or le vinaigre ne figure pas dans la liste des aliments interdits. Il est donc licite. De même le chien, animal impur, en tombant dans un marais salant se décompose et devient du sel pur. L'excrément, matière impure, est mis dans un jardin et devient avec le temps de la terre qui est une matière pure servant à se purifier en l'absence d'eau[82].

Si quelqu'un a eu des relations sexuelles avec un animal, cet animal devient impropre à la consommation et doit être tué et brûlé, et selon certains récits la personne en question doit aussi être tuée[83].

Si la viande licite entre en contact avec la viande illicite comme celle du porc, la viande licite devient contaminée et donc inconsommable. De même si on utilise pour égorger ou dépecer l’agneau un couteau qui a servi à égorger ou à dépecer un porc.

Si un rat tombe dans un vase d’huile, l’huile devient impure. Mais s’il tombe sur du beurre solide, seule la partie touchée doit être enlevée. L’eau qui a été léchée par un chien doit être jetée et le vase doit être lavé, sauf pour les malikites qui considèrent le chien comme membre de la maison.

Les produits composés de plusieurs ingrédients

Tout produit qui contient un ingrédient interdit devient entièrement interdit. Ceci s’applique aux aliments, aux additifs alimentaires et aux produits pharmaceutiques comme les vitamines. Il existe des listes indicatives sur Internet qui répertorient les produits sur la base de leurs composantes, classifiés en halal (licite), haram (illicite) et mashbuh (suspect, et donc interdit). Ces listes indiquent parfois les composantes de ces produits et demandent au consommateur en cas de doute de prendre contact avec le producteur. En règle générale, tout produit qui contient du porc ou de l’alcool est interdit. Ainsi la gélatine est considérée comme illicite si elle est produite du porc, et licite si elle est produite d’un autre animal licite égorgé selon la méthode islamique. La vanille et son sous-produit la vanilline sont considérés comme illicites parce qu’elles sont produites avec de l’alcool. La vitamine E, si elle est produite d’un animal, elle est suspecte, mais elle est halal si elle est issue d’huile végétale. Le cholestérol, la glycéride, les hormones et le petit lait sont considérés comme suspects[84]. On signale cependant que de telles listes ne jouent pas toujours du fait que les producteurs peuvent en tout temps changer les ingrédients.

Les aliments des non-musulmans

Le Coran dit:

5:5: Aujourd'hui, licites sont pour vous les excellentes nourritures. La nourriture de ceux à qui a été donnée l'écriture est licite pour vous et votre nourriture est licite pour eux. Vous sont permises les femmes vertueuses d'entre les croyantes, et les femmes vertueuses d'entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leurs douaires, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d'amantes.

6:118: Mangez donc de ce sur quoi a été proféré le nom d'Allah.

On remarquera du premier verset qu'il associe explicitement commensalité et intermariage. L'échange matrimonial, sous une forme restreinte il est vrai (un musulman peut épouser une non-musulmane scripturaire, mais un non-musulman scripturaire ne peut pas épouser une musulmane), est permis avec ceux avec lesquels l'échange alimentaire est également permis.

L'opinion dominante chez les chiites n'accepte pas l'abattage par quelqu'un des gens du livre en se basant sur des récits de leurs imams. Certains estiment en effet que le verset 5:5 concerne la nourriture autre que la viande[85]. Les chiites sont aussi plus réticents que les sunnites quant au mariage entre un musulman et une scripturaire non-musulmane.

Les sunnites permettent de manger de la viande d'un animal égorgé par un non-musulman, à condition qu'il soit scripturaire, à savoir chrétien, juif, samaritain ou sabéen. Il faut cependant que le scripturaire n'ait pas prononcé sur l'animal le nom d'une autre divinité que Dieu. S'il prononce le nom de Jésus ou d'Abraham au lieu du nom de Dieu, la viande devient inconsommable[86]. Par contre, il est interdit de manger la viande d'un animal abattu par un apostat[87]. Ibn-Abbas aussi interdit de manger la viande d'un animal abattu par un musulman non circoncis, mais les juristes classiques ont estimé que si on permet de manger la viande d'un animal égorgé par un chrétien, à plus forte raison il faudrait permettre de manger la viande d'un animal égorgé par un musulman incirconcis[88].

Il faut dans ces cas que l'abattage soit fait selon les normes islamiques, à savoir que l'animal doit être égorgé vivant et vidé de son sang. Pour s'assurer que ces deux normes soient respectées, un auteur égyptien propose la création d'abattoirs musulmans dans les pays qui exportent la viande vers les pays musulmans, et que les bouchers y employés soient des musulmans car ils sont préférables aux non-musulmans même s'il est permis de manger de la viande d'animal abattu par eux[89].

La question suivante est posée sur Internet:

Est-ce que la viande des gens du livre (chrétiens et juifs) est permise à manger, en sachant que, d’après mes connaissances limitées, ils ne sont pas les vrais gens du livre comme ceux mentionnés par Allah (certains de leurs dogmes, comme celui de la Trinité par exemple, sont en contradiction avec l’Unicité d’Allah) ?

La réponse dit qu’il y a consensus de la Oummah sur le fait qu’il est autorisé aux musulmans de consommer de la viande égorgée par les gens du livre. Elle cite à ce propos le verset 5:5 susmentionné. Quant à savoir si les chrétiens et les juifs peuvent être considérés comme gens du livre malgré le fait que certaines de leurs croyances sont en totale incompatibilité avec l’Unicité de Dieu, la réponse ne nie pas une telle incompatibilité mais elle ajoute que le Coran savait ce fait (5:17 ; 5:13 ; 2:79) et malgré cela il les qualifie de gens du livre et a rendu licite la viande qu’ils égorgent. Ce qui montre bien que tant que ces gens n’abandonnent pas complètement leur religion pour devenir des athées, ils sont encore considérés comme des gens du livre. La réponse ajoute:

Celui qui égorge l’animal doit avoir la foi en Dieu (…). Celui qui se dit chrétien ou juif, mais ne croit ni en Dieu, ni en un livre sacré, ni ne croit réellement en la religion qu’il prétend suivre, est en réalité un athée, et l’animal qu’il égorge ne sera donc pas permis au musulman. Il est à noter que c’est le cas de beaucoup de personnes actuellement, qui ne sont plus chrétiens ou juifs que de nom, et qui au fond ne croient plus en rien, et se moquent totalement de toute appartenance religieuse[90].

En plus des restrictions en matière de viande, il est interdit à un musulman de s'asseoir à table avec quelqu'un qui boit du vin. Les chiites vont jusqu'à interdire de manger de la nourriture préparée par des non-musulmans lorsque cette nourriture a été touchée par un mécréant (kafir) et que ce dernier lui a transmis l'humidité de son corps[91].

Il va de soi que ces normes islamiques, comme les normes juives indiquées plus haut, sont contraires au principe de la non-discrimination, principe que les communautés juive et musulmane pourtant invoquent chaque fois qu'elles se sentent discriminées.

Consommation d'un aliment douteux et viande importée

Nous avons vu que seul Dieu peut déclarer un aliment comme illicite. Mais qu'en est-il si le musulman doute d'un aliment, ne sachant pas si ce qu'il mange est licite ou illicite? Cette question se pose notamment en ce qui concerne la viande importée de l'Occident par les pays arabes et qui ne sont pas toujours abattus selon les normes islamiques.

Des savants religieux musulmans estiment que ces viandes d'animaux dont on ne sait pas comment ils ont été égorgés doivent être considérées comme licites en vertu du verset 5:5: "La nourriture de ceux à qui a été donnée l'écriture est licite pour vous". Cette affirmation ne peut être écartée qu'en cas de preuve formelle que c'est illicite. Le doute en soi ne suffit pas. On invoque ici le fait que Mahomet avait mangé de la viande d'une chèvre qu'une juive lui avait offerte sans demander comment la chèvre a été égorgée. Le musulman n'est pas obligé de demander comment chaque animal a été égorgé. Il est par contre tenu de demander si le boucher est un musulman ou faisant partie des gens du livre du fait que Mahomet a mangé de la viande de la chèvre en sachant qu'elle venait de la part d'une juive. On invoque aussi un récit de Ayshah selon laquelle on apportait aux musulmans dans leur début de la viande sans savoir si le nom de Dieu était prononcé sur cette viande ou pas. Questionné, Mahomet a dit: "Prononcez vous-mêmes le nom de Dieu sur la viande et mangez"[92].

Un ouvrage chiite adressé aux musulmans vivant à l'étranger écrit:

Beaucoup de nourritures des mécréants contiennent des aliments interdits comme le vin, la viande de bête morte et de porc, et des poissons sans écaille. De ce fait, le musulman doit veiller à ce que sa nourriture ne contienne pas de tels aliments interdits.

Le musulman ne doit pas demander le contenu de la nourriture s'il l'ignore, à moins que cela ne soit de la viande. Il ne peut en effet manger de la viande que si elle a été égorgée selon les règles islamiques... Il peut par contre manger tout autre aliment sans poser de question, même si un tel aliment a été cuit avec la graisse de porc ou du vin. Mais il serait préférable de poser des questions et y enquêter pour éviter les dangers de ces aliments pour l'esprit et le corps alors que l'apparence inspire qu'il s'agit d'aliment licite

Si le musulman apprend que la viande n'a pas été égorgée selon les normes islamiques, il doit la considérer comme impure (najis) et illicite, et tout ce qui est cuit avec cette viande devient aussi illicite même si la viande est écartée parce que la nourriture devient impure du fait que la viande était mise dedans. En cas de doute sur la viande, on peut l'écarter et manger le reste de la nourriture[93].

Le Ramadan

Les musulmans observent le jeûne du mois de Ramadan. Ils doivent s'abstenir de tout aliment du lever du soleil jusqu'au coucher du soleil. A côté de ce jeûne obligatoire il y a des jeûnes facultatifs, parfois un jour par semaine.

La consommation dans des ustensiles en or ou argent

L'opinion dominante est qu'il est interdit de manger ou de boire dans des ustensiles en or ou argent. Plusieurs récits de Mahomet sont cités dans ce sens. Le but de cette interdiction serait d'éviter la ressemblance avec les mécréants et l'orgueil. On signalera ici qu'il est interdit aux hommes de porter des bagues ou des bijoux en or, chose permise aux femmes[94].

Les raisons des interdits alimentaires

On trouve chez les auteurs aussi bien classiques que modernes des explications visant à justifier ces interdits. Certes, la première raison est que Dieu les a prescrits soit à travers le Coran, soit à travers Mahomet. Or, comme Dieu est omniscient et Mahomet est infaillible, le croyant doit s'y soumettre. Et comme Dieu et Mahomet ne peuvent dicter des normes que pour le bien de l'homme, il ne fait pas de doute pour le musulman que ces normes sont bénéfiques pour la santé et les comportements sociaux. Pour être qualifiée de bonne sur le plan culinaire, voire même sur le seul plan physiologique, elle doit être religieusement licite. Une nourriture à la fois bonne et illicite est une contradiction[95] que le religieux ne saurait digérer car cela mettrait en cause l'omniscience de Dieu. Ainsi on lit dans Wasa'il al-shi'ah que la bête tuée affaiblit le corps, procure la stérilité et provoque la mort par infarctus. Quant au sang, il accumule l'eau jaune dans le ventre, donne une mauvaise odeur, cause la cruauté au point que celui qui le mange peut tuer son fils et ses parents. Quant au vin, il provoque le tremblement, affaiblit la force et pousse à l'adultère et à faire couler le sang[96].

On avance aussi des arguments liés aux croyances colportées par le Coran selon lesquelles Dieu a métamorphosé des humains en animaux pour les punir. Le fait que Dieu ait porté son choix sur ces animaux indique que ces derniers sont impurs et par conséquent ils ne peuvent pas être consommés. Consommer de tels animaux signifie en tirer profit et banaliser la sanction divine. Cette possibilité de métamorphoser les humains est invoquée par le verset 36:67. Trois versets indiquent que Dieu en a fait usage en changeant des êtres humains en singes et en porcs:

2:65: Certes vous connaissez ceux qui, parmi vous, ont transgressé le sabbat; nous leur avons dit: "Soyez des singes abjects!"

5:60: Dis: "Vous donnerai-je avis de ceux dont la récompense sera pire que cela, auprès d'Allah? Ceux qu'Allah a maudits, contre qui Il s'est courroucé, dont Il a fait des singes et des porcs, qui ont adoré les Taghout, ceux-là ont la pire place et sont les plus égarés hors du Chemin Uni."

7:166: Quand en effet ils eurent désobéi à ce qui leur avait été interdit, Nous leur dîmes: "Soyez des singes abjects!"

Les récits de Mahomet nous offrent d'autres exemples de métamorphose. Ceci est développé notamment dans les écrits chiites, mais aussi sunnites[97]. Parmi les animaux dans lesquels des humains ont été métamorphosés selon les chiites nous citons le porc et le singe (un groupe d'israélites qui ne respectait pas le sabbat; selon un autre récit des chrétiens qui n'ont pas cru à la table garnie descendue du ciel pour Jésus ont été métamorphosés en porc), l'éléphant: (un roi ou tyran qui a commis l'adultère), le lapin (une femme qui trahissait son mari et ne lavait pas ses menstrues), le loup (un bédouin qui ne veillait pas sur la pudeur de ses femmes), la chauve-souris (un voleur qui volait les dattes des gens), la guêpe (un boucher qui volait la viande en trichant dans la mesure), le rat et le scorpion (un calomniateur), l'araignée (une femme qui avait ensorcelé son mari), le pou (un homme qui se moquait des prophètes et les insultait). Selon un récit attribué à Mahomet, Dieu aurait métamorphosé sept cents groupes humains qui avaient désobéi aux prophètes; quatre cents de ces groupes ont pris la forme d'animaux terrestres, et trois cents la forme d'animaux aquatiques. Il aurait alors récité le verset 34:19 qui dit: "Nous les fîmes passer en légendes et les déchirâmes en mille lambeaux. En vérité, en cela sont certes des signes pour tout homme très constant et très reconnaissant"[98].

Signalons ici que l'argument de la métamorphose n'est pas mentionné dans les ouvrages modernes sur la nourriture, probablement en raison de son caractère irrationnel choquant.

Nous avons vu que Mahomet a ordonné de tuer certains animaux, comme le serpent, le corbeau, le rat, le chien qui agresse et le lézard[99]. L'ordre de les tuer est dû probablement au fait qu'ils sont nocifs. Ces animaux ne peuvent pas être mangés. Il a aussi interdit de tuer certains animaux que Mahomet a interdit de tuer, animaux qui, par conséquent, ne peuvent pas être mangés. Parmi ces animaux les sunnites citent la fourmi, l'abeille, la huppe, la pie grièche et la grenouille[100]. La raison de l'interdiction est d'ordre religieux. Ainsi l'interdiction de tuer la fourmi, l'abeille et la huppe proviendrait du fait que le Coran en parle en bien. Un récit chiite dit que sur l'aile de chaque huppe il est écrit en langue syriaque: "La famille de Mahomet est la meilleure de la création"[101]. La pie grièche, selon la tradition, serait la première à avoir observé le jeûne par dévotion envers Dieu. La voix de la grenouille est considérée par Mahomet comme une prière, ou parce qu'elle contiendrait du venin[102]. La chauve-souris aurait essayé d'étendre le feu du Temple de Salomon lors de sa destruction[103]. La perdrix selon les sources chiites rend louange à Dieu et termine sa prière en disant: "Dieu a maudit ceux qui détestent la famille de Mahomet"[104].

Les interdits alimentaires entre loi et pratique

Comme nous venons de voir, les aliments interdits ne sont pas traités avec la même rigueur. Ainsi, il est permis d'acheter et de vendre un âne puisqu'il s'agit d'un animal utile pour le transport des humains et des biens, mais il est interdit de manger sa viande. Si malgré tout le musulman mange sa viande, les légistes ne prévoient pas de sanction contre ce musulman.

En ce qui concerne le porc, il est interdit aussi bien de manger sa viande que de le posséder et, par conséquent, de faire une transaction le concernant (vente, achat, donation, etc.). Il en est de même du vin. Si un musulman tue ou vole un porc ou une bouteille de vin d'un autre musulman, il n'est pas tenu d'indemniser son propriétaire. Mais il est permis aux non-musulmans de posséder et de consommer du porc ou du vin, et si un musulman tue le porc d'un chrétien ou verse son vin, il doit l'indemniser.

Si un musulman consomme la viande de porc, de chien ou d'âne, il viole un interdit religieux, mais les légistes ne prévoient aucune sanction pénale contre lui[105]. Par contre celui qui consomme du vin est punissable selon les légistes, mais pas tous les pays musulmans prévoient une sanction pénale contre la violation d'un tel interdit. La fabrication et la vente du vin sont confiées dans ces pays surtout à des chrétiens, mais les musulmans sont ceux qui en consomment le plus. Il arrive cependant que des groupes musulmans interviennent pour châtier ceux qui consomment du vin et pour attaquer les magasins et les hôtels qui le vendent.

Bien que l'interdiction de consommer de la viande de porc ne soit pas sanctionnée sur le plan pénal, contrairement au vin, on peut dire que les musulmans sont plus respectueux de l'interdiction de consommer du porc que de l'interdiction de consommer du vin. Le porc est en fait considéré comme un animal impur et répugnant. On m'a cependant signalé que des musulmans dans certains quartiers du Caire élèvent le porc et le vendent aux chrétiens. La non-consommation de la viande du porc par les musulmans fait que cette viande est nettement moins chère que la viande des autres animaux.

Si les légistes musulmans classiques sont unanimes sur certains interdits alimentaires, tels que le porc ou le vin, ces légistes divergent en ce qui concerne d’autres aliments. Cette divergence est due au manque de clarté du texte coranique et à la contradiction des récits attribués à Mahomet, à moins que ces récits n'aient été inventés pour accommoder des coutumes locales. Ainsi, certains légistes interdisent la consommation de la viande de tortue ou de cheval. Mais les malikites vont jusqu'à permettre la consommation de toute viande qui n'est pas expressément interdite. Et même en ce qui concerne la consommation du vin, certains légistes ont essayé, en vain, de réduire la portée de l'interdiction.

A côté de ces attitudes conciliantes, on signale une tentative de la part des Qarmates pour qui il n'existe aucun interdit alimentaire. Ce groupe, aujourd'hui disparu, permettait aux bouchers d’exposer de la viande de toutes sortes d’animaux, dont des porcs et des chiens, à condition d’y laisser la tête pour que les gens puissent en consommer en connaissance de cause, en toute liberté, chacun selon sa propre conscience[106].

En ce qui concerne le respect du jeûne de Ramadan, un des cinq piliers de la croyance islamique, il est assuré sur le plan de la famille, de la société et de l'État. Le père de famille peut imposer à sa femme et à ses enfants à partir d'un certain âge de jeûner. D'autre part, l'État interdit toute violation publique du jeûne. Certes les non-musulmans ne sont pas tenus de jeûner, mais ils ne peuvent consommer en public. Des lois punissent une telle consommation. Mais certains États se montrent moins exigeants, voire hostiles à l'observation du Ramadan pour des raisons de santé et d'économie. En effet si le jeûne peut parfois s'avérer bénéfique pour la santé, le jeûne pendant un mois sans manger et sans boire affecte la santé et occasionne une fatigue et une faiblesse physique qui peut causer des accidents. D'autre part, lors de la rupture du jeûne le soir on relève des excès de nourriture néfastes pour la santé. On relève à cet égard que les hôpitaux connaissent pendant la période de Ramadan un afflux de malades à cause du jeûne et de la rupture du jeûne. Sur le plan économique, le jeûne affecte les activités privées et publiques, et les horaires du travail et de l'école sont généralement réduits. D'autre part, les musulmans dépensent pendant cette période plus que dans d'autres mois de l'année, notamment en nourriture alors que le mois de Ramadan est censé être un mois d'abstinence. Pour ces raisons le Président Bourguiba de la Tunisie incitait son peuple à ne pas observer le Ramadan et ne manquait pas à se montrer à la télévision en train de manger et de boire. Mais si l'État parfois peut se montrer en faveur de l'abolition du jeûne, la société peut se montrer sévère envers ceux qui enfreignent le jeûne de Ramadan. Il arrive que des groupes religieux effectuent des tournées dans les restaurants et les bars pour châtier ceux qui consomment en public pendant le mois de Ramadan.

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Les Signes des Temps - L'Abomination du Clonage Animal ou le Grand Silence Empty Re: Les Signes des Temps - L'Abomination du Clonage Animal ou le Grand Silence

Message par Her Mar 14 Juin - 14:43

Bonjour,

Un commentaire reçu sur mon mail :

La petite nuance c'est qu'en ce qui concerne cette vache, ce n'est pas du clonage (et encore moins du clonage humain) c'est une vache transgénique incluant des gènes humains, en gros une VGM (vache génétiquement modifiée) sous ensemble des AVM (animal génétiquement modifié) à l'instar des OGM (par exemple le maïs), si courageusement combattue par Bové.

L'Inra en France connaissait le lait de vache clonée et a étudié les conséquences sanitaires pour la consommation après observations des publics (non avertis) qui les achetait au supermarché. L'étude n'est évidemment pas disponible

Le Clonage humain est un sujet d'un autre ordre autrement plus alarmant : l'homme "fabrique" des hommes par clonage. Car la technique du clonage induit que, au lieu du fait que l'embryon soit "fait " par fusion de gamètes biologiques du père et de la mère (ordre naturel de la création de la vie humaine), l'embryon du clone est "fait" par fission nucléaire d'une cellule totipotente (qui contient tout le patrimoine biologique de la personne qu'on veut "reproduire") par arcs électriques et envois de substances chimiques adéquates pour provoquer la division-fission.

La division du génome humain est le commencement de la vie ; elle intervient, naturellement au sens propre du mot, lors de la fécondation au moment où l'enfant reçoit une âme spirituelle créée, surnaturellement, par Dieu, comme le dit Jean Paul II "au moment de l'apparition du génome" plusieurs heures après la fécondation, que cette animation suscite, évidemment, Car Dieu est Notre créateur et nos parents nos "procréateurs", donc qui ne font que déposer, dans l'amour, ce que l'Union de la nature et la surnature, du biologique et de l'incréée, du visible et de l'invisible, du temporel et de l'éternel, vont créer.

La fission se fait jusqu'à ce que la division puisse apparaitre et se reproduire. Dire que c'est impossible, comme le disent des médecins et autres occulteurs, relève du plus grand aveuglement : pourquoi réussit on alors depuis 1920 (par un médecin nazi qui opérera ensuite sur des femmes dans les camps de concentration nazis) le clonage de grenouilles était obtenu, et après la guerre de vaches (l'affaire de la brebis Dolly ne fait que ressortir médiatiquement ce que en laboratoire on savait faire et on faisait sans le publier).

Quelle sorte d'homme va donner le clone humain ? Beaucoup semblent dire qu'il s'agira d'un être profondément traumatisé... il y a de quoi ! D'autres disent que des clones existent et ont été confiés à des parents (ou à des chambres d'isolement avec des dizaines d'experts bio psy et médico) : les résultats sont catastrophiques et aboutissent à des hommes très très violents, parenticides dans tous les cas dit "d'adoption".

Que dire de l'intrusion du bio-généticien qui crée ce clone dans le "Lieu " et l'"Instant" où Dieu crée une âme spirituelle, qui fera de ce clone un "être humain", quand bien même il serait profondément "inhumain" ? Inéluctablement, non par sa faute propre (il s'agit d'un nouveau martyre sur l'autel du Diable en personne !) mais du fait de la manière dont il aura été "fabriqué ", très très violemment et hors de l'ordre naturel. C'est proprement une violation de la création de l'homme, un sacrilège par rapport à une Présence active substantielle du Créateur de Tout et de tous...

Si probablement Dieu le permet (sinon il ne créerait pas d'âme spirituelle) ceci est prévu dans Son Plan sur la Création qui doit s'achever, passer par l'Abomination de la Désolation (qui selon certains pourrait être justement ce Sacrilège par lequel l'homme entre dans le Sanctuaire de la Création réservée à Dieu seul et ou Il est substantiellement présent : Shiqoutsim Meshomem en hébreux dans la Bible en Daniel ch 9 puis 11 puis 12 , repris dans les évangiles), la venue de l'Antichrist (un clone ou le créateur du clone ?) et tout ce que l'Ecriture dit de ces temps.

Les conséquences sociales, anthropologiques, cosmiques, psychologiques, etc. du clonage ne sont que des dégâts collatéraux gravissimes certes mais qui ne rendent visibles que des effets dont la cause est occulte et par là invisible et cachée aux hommes... (Surtout si ils ne veulent rien entendre sur le sujet lors même que la Loi bioéthique en France ouvre un boulevard aux bio généticiens pour fabriquer des clones, les développer et faire advenir le royaume d'une société du gender, espèce humaine sans père ni mère ni besoin de la différenciation sexuelle pour transmettre la vie, comme cela fut de génération en génération depuis des siècles et des siècles. Amen

bbb
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Les Signes des Temps - L'Abomination du Clonage Animal ou le Grand Silence Empty Re: Les Signes des Temps - L'Abomination du Clonage Animal ou le Grand Silence

Message par Her Mer 29 Juin - 9:45

http://www.universcience.fr/fr/science-actualites/enquete-as/wl/1248100296103/clonage-les-primates-rejoignent-le-club/

Clonage | Macaque

Clonage : les primates rejoignent le club

On croyait le clonage des primates trop complexe pour être réalisé. Une équipe américaine vient de démontrer qu'il n'en était rien : des embryons de macaques ont été obtenus par clonage d'une cellule adulte. L'objectif ? Récupérer des cellules souches et les transformer en n'importe quel type de tissu.
Par Lise Barnéoud, le 16/11/2007

Premier clonage de primate

Les primates font désormais partie du club très fermé des espèces clonées. Après la brebis Dolly qui avait ouvert le bal en 1997, les veaux, les souris, les cochons, les chats, les chiens et les chevaux, des macaques adultes ont été clonés avec succès par une équipe américaine de l'Université de l'Oregon, menée par le professeur Shoukhrat Mitalipov (résultats publiés le 22 novembre 2007 dans la revue Nature).


Des cellules souches embryonnaires obtenues par transfert nucléaire chez le macaque
Seule différence avec les autres membres du club : aucune naissance n'est à signaler chez les macaques. En revanche, des embryons clonés de quelques jours ont bien été obtenus et deux lignées de cellules souches embryonnaires ont pu être prélevées puis transformées in vitro en différents tissus (cœur, muscles, peau...). L'analyse de l'ADN, réalisée par une autre équipe de scientifiques, a en outre permis de vérifier que ces cellules immortelles possédaient bien un patrimoine génétique identique à l'adulte cloné.

Une première, donc, car jusqu'à présent personne n'était parvenu à appliquer la technique du transfert nucléaire aux primates. Toutefois, si ce nouveau clonage d'embryon relance les espoirs de clonage thérapeutique chez l'homme, la recette est encore loin d'être maîtrisée : il aura fallu prélever 304 ovules sur 14 femelles, pour obtenir 35 embryons au stade blastocyste (5-7 jours) sur lesquels 2 lignées de cellules souches ont pu être récupérées. Soit un taux de succès de seulement 0,7% par rapport au nombre d'ovules utilisés.

Double vérification après le scandale coréen


Hwang Woo-Suk à la sortie d'une conférence de presse le 12 janvier 2006
Après le scandale de la fraude scientifique du coréen Hwang Woo-Suk, la revue Nature a préféré vérifier plutôt deux fois qu'une la véracité des résultats annoncés par l'équipe de l'Université d'Oregon. Elle a ainsi demandé à une équipe de chercheurs indépendants de l'Université de Melbourne (Australie) de vérifier les résultats, notamment en procédant à une analyse génétique des cellules souches. C'est la première fois qu'un journal scientifique demande à une tierce partie de vérifier les données d'un article soumis à publication.

Une nouvelle recette


Transfert du noyau d'une cellule de peau dans un ovocyte de primate énucléé

Pourquoi l'équipe dirigée par le biologiste Shoukhrat Mitalipov a-t-elle réussi ce clonage de primate alors que nombre de scientifiques s'y emploient sans succès depuis maintenant près de dix ans ? « Les auteurs ont modifié la technique de transfert nucléaire pour parvenir à ce résultat », explique Ian Wilmut, le père de Dolly, dans une tribune publiée le 22 novembre 2007 dans la revue Nature. Ainsi, au lieu d'utiliser de la lumière ultraviolette pour localiser et enlever le noyau de l'ovule dans lequel le transfert va avoir lieu, ils ont opté pour une lumière polarisée, qui serait moins agressive pour l'ovule.

Par ailleurs, ils ont également modifié la composition de l'environnement dans lequel sont manipulés les ovules puis les embryons, ce qui leur aurait permis de mieux contrôler les étapes du développement embryonnaire. Les chercheurs ont déposé un brevet pour cette nouvelle procédure.

Quelles perspectives d’application ?

L'objectif des chercheurs américain était avant tout de démontrer que la technique était réalisable chez les primates, et donc théoriquement chez l'homme. Mais à quoi peut-il servir de cloner un être humain, si ce n'est à alimenter les revues à scandales et les auteurs de science-fiction ? « L'objectif de toutes ces recherches est d'obtenir des cellules souches embryonnaires, précise Shoukhrat Mitalipov. Comme le singe est très proche de l'homme, nous espérons grâce à ces recherches comprendre comment on pourrait utiliser dans un futur proche ces cellules souches embryonnaires en thérapie cellulaire ». L'idée de cette nouvelle médecine est en effet d'utiliser ces cellules clones du patient pour réparer n'importe quel tissu lésé (cœur, neurone, peau…). Des études réalisées sur le chien semblent montrer que cette thérapie régénératrice pourrait fonctionner. Mais de nombreux obstacles techniques sont encore à franchir, notamment le fait que les cellules souches transplantées deviennent fonctionnelles et ne dégénèrent pas.

Toutefois, la technique du transfert nucléaire n'est pas la seule méthode pour obtenir ces cellules souches magiques. Des scientifiques sont ainsi récemment parvenus à transformer des cellules adultes en cellules souches pluripotentes (capables de donner naissance à tous les tissus du corps humain) par manipulation génétique. Cette technique dite de reprogrammation possède l'immense avantage de ne pas passer par l'embryon, ce qui règle un grand nombre de barrières éthiques. Reste à savoir si ces cellules dites « pluripotentes induites » seront en tous points identiques aux cellules souches embryonnaires.

Pour Michel Pucéat (Inserm), cette technique ne sera pas applicable à l'homme dans un avenir proche...


Michel Pucéat, directeur de recherche à l’Inserm et spécialiste des cellules souches embryonnaires

« Cette publication est extrêmement importante car elle apporte la preuve que cette technique de transfert nucléaire est possible chez le primate, et donc potentiellement aussi chez l'homme. La première lignée de cellules souches embryonnaires humaines a été obtenue en 1998, c'est-à-dire trois ans après la première lignée de cellules souches embryonnaires de primate. C'est-à-dire que du jour où l'on a su "dériver " des cellules souches embryonnaires chez le singe, on est allé relativement vite finalement pour "dériver" une lignée de cellules souches embryonnaires humaines. Toutefois, je ne pense pas personnellement que la technique du transfert nucléaire soit applicable chez l'homme dans un futur très proche. Cette publication montre que déjà chez le singe, le rendement du transfert est extrêmement faible : 0,7%. De plus, cette technologie va être extrêmement coûteuse si on l'utilise à des fins thérapeutiques car elle devra être mise en place pour chaque patient, si l'on veut créer une lignée de cellules souches embryonnaires qui lui soit propre et qui permette de pallier, sans risque de rejet, le déficit de certaines cellules. »

L’inévitable spectre du clonage reproductif

L'équipe de l'Université de l'Oregon a également tenté de faire reproduire ces clones. Ils ont ainsi transféré 77 embryons dans une douzaine d'utérus. Certains de ces embryons se sont développés jusqu'au stade blastocyste (5-7 jours) mais aucune grossesse ne s'est déclenchée. Selon Shoukhrat Mitalipov, le clonage reproductif est difficile chez les primates parce que le cycle de l'embryon doit être parfaitement synchronisé avec le cycle de la mère porteuse. « L'objectif de ce clonage reproductif est de créer des macaques porteurs de maladies génétiques humaines, tel que le syndrome de Lesch-Nyhan, ce qui nous permettrait de mieux comprendre comment ces maladies se développent et découvrir de nouvelles pistes de traitements », explique le biologiste.


Semos, le macaque qui a servi à l'étude

Cette tentative ratée relance évidemment le débat sur le clonage reproductif chez l'homme. « Cette première nous ramène à une évidence, celle selon laquelle aucun obstacle technique ne doit pouvoir être invoqué quant à la question du clonage reproductif dans l'espèce humaine, estime ainsi Jean-Claude Ameisen, président du comité d'éthique de l'Inserm. Le problème auquel nous allons être confrontés avec de plus en plus d'insistance est bien celui du choix que nous devons faire vis-à-vis de cette possibilité ».

Coïncidence : au moment où l'équipe américaine publie son article, l'ONU rend un rapport demandant une « interdiction mondiale avec force de loi de créer un clone humain couplée à l'autorisation de recherche contrôlée sur le clonage thérapeutique ». Pour Brendam Tobin, porte parole du rapport : « L'échec de l'ONU à rendre illégal le clonage reproductif humain signifie qu'il s'agit seulement d'une question de temps avant que des clones humains ne voient le jour et se multiplient en raison des avancées rapides de la recherche »…

Lise Barnéoud, le 16/11/2007
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Message par Her Sam 2 Juil - 8:18

http://www.liberation.fr/terre/01012346459-dolly-la-brebis-bouscule-la-frontiere

TERRE 01/07/2011
Dolly la brebis bouscule la frontière
SCIENCE . L’animal a symbolisé l’éventualité du clonage humain, sans y intégrer la notion d’esprit.

Par JEAN ESTEBANEZ Ecole normale supérieure, département de géographie


En visitant le musée national d’Ecosse, on peut observer le corps naturalisé de la brebis la plus célèbre du monde : Dolly. Posée dans sa vitrine avec des brins de paille et quelques excréments, elle tourne la tête vers nous, sans vraiment nous regarder. La légende qui accompagne le dispositif nous apprend qu’elle est née le 5 juillet 1996 et qu’il s’agit du premier mammifère à avoir été cloné à partir d’une cellule adulte : un embryon a été constitué à partir d’un noyau cellulaire et d’un ovule énucléé. Dolly prouve qu’une reproduction se passant de la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde et transmettant quasiment sans modification les gênes d’un individu est possible. Euthanasiée le 14 février 2003, à cause d’une maladie pulmonaire, son corps est donné au musée afin «d’être préservé pour les générations futures».

Grenouilles. Si le clonage de Dolly a eu un tel retentissement, c’est bien parce qu’il s’agit d’un mammifère : elle est comme nous. La même expérience réussie sur des grenouilles ou une carpe près de trente auparavant en Chine et aux Etats-Unis laisse le grand public totalement indifférent, tant il est difficile de concevoir notre proximité avec des poissons et des batraciens. Au contraire, alors que les recherches d’Ian Wilmut et Keith Campbell avec Dolly portent sur la façon de produire moins cher des animaux transgéniques aux qualités choisies, la presse et l’opinion en retirent autre chose : l’imminence du clonage chez les humains. Les scientifiques eux-mêmes annoncent qu’il adviendra inévitablement dans moins de dix ans. Des questions d’éthique et de philosophie sur le sens de la vie, le respect de la dignité humaine ou les risques de dénaturation alimentent immédiatement le débat et poussent les pouvoirs politiques à réagir très vite. Les présidents Clinton et Chirac, quasiment au même moment, annoncent des interdictions, des moratoires et des saisines de commissions d’éthique, à propos de la recherche sur le clonage humain. Si le débat passe aussi facilement des animaux aux humains, c’est que la grande frontière entre les uns et les autres, construite dans nos sociétés occidentales n’est pas aussi imperméable qu’elle n’en a l’air. Il paraît au contraire évident qu’entre Dolly et nous, il y a une grande continuité, qui suscite crainte et enthousiasme.

Hermétique. Pourtant, où est Dolly dans cette histoire ? Elle a beau être célèbre, comme individu, elle est totalement absente. La légende de la vitrine où elle est exposée déclare : «Dans sa courte vie, Dolly est devenu le symbole de l’avenir du clonage.» Elle reste ainsi un objet de science puis de musée parfaitement interchangeable qui illustre un phénomène général. Sa vie est une continuelle mise en spectacle - depuis sa présentation à la presse, au Roslin Institute, jusqu’au dépôt de son corps au musée national d’Ecosse - mais d’elle, comme être à part entière, avec ses préférences, ses habitudes et ses choix, on ne sait rien. Sans doute, au fond, parce qu’on ne lui demande pas beaucoup plus que d’être une image, certes célèbre, mais sans aucune profondeur. L’individu Dolly est maintenu à distance de la communauté des humains par le dispositif scientifique qui cherche avant tout à produire de la généralité. Seule la docilité est appréciée. Pour le reste, elle n’a guère l’occasion de montrer autre chose puisqu’on n’attend rien d’autre d’elle.

Même si Dolly peut sembler un animal exceptionnel du fait de sa célébrité, particulièrement étonnante pour une brebis, le rapport que nous avons avec elle est au fond tout à fait symptomatique de la façon dont nous pensons en Occident la frontière humain-animal : elle n’est poreuse qu’en ce qui concerne les fonctions physiques du corps - étant admis qu’il est très semblable au nôtre - mais elle reste par ailleurs hermétique, l’esprit et l’intellect lui étant déniés.
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Message par Her Jeu 7 Juil - 10:24

http://www.journaldelenvironnement.net/article/aliments-clones-les-francais-plus-mefiants-que-les-americains,24025

Nouveaux Risques
Aliments clonés: les Français plus méfiants que les Américains
Le 06 juillet 2011 par Romain Loury

Informations des Consommateurs

Les Français sont beaucoup plus réticents que les Américains à consommer des aliments provenant d’animaux clonés, de leur progéniture ou de leur descendance, selon une étude menée par l’Université d’Etat du Kansas (KSU).
Déjà disponibles aux Etats-Unis, les aliments issus de clones n’ont pas encore trouvé leur place en Europe. Et pour cause: ils sont depuis plusieurs années au centre d’un profond désaccord entre les diverses autorités européennes [1]. Le Parlement européen est favorable à leur interdiction totale (animaux clonés, progéniture et descendance), tandis que la Commission et le Conseil de l’UE se montrent plus libéraux [2].

Réticence européenne, tolérance américaine: deux situations qui se reflètent dans l’attitude des consommateurs, montre une thèse menée à l’université du Kansas. Des travaux au cours desquels une jeune chercheuse, Shonda Anderson, a interrogé 644 étudiants, aux Etats-Unis, au Honduras, en Chine, en Irlande mais aussi en France, avec 164 étudiants de l’Ecole supérieure d’agriculture de Purpan (Toulouse).

Résultat: les jeunes Français sont 40,49% à refuser catégoriquement de consommer de tels aliments, loin devant les Américains (19,26%) et les Honduriens (25,53%). Ils sont devancés par les étudiants irlandais (48,21%) et chinois (62,86%).
En France, les premières raisons de ce refus sont des considérations éthiques (40%), de sécurité sanitaire (22%) et la crainte que les aliments clonés ouvrent la porte au clonage humain (20%). Partout ailleurs, c’est l’argument de la sécurité qui arrive au premier rang.

Mais quel que soit le pays, la méfiance s’atténuerait en cas d’information adéquate ou d’un moindre prix par rapport aux aliments standards. Et en termes de préoccupations, les aliments clonés et la biotechnologie viennent loin derrière le prix, la présence de pathogènes ou de résidus de pesticides.

Manifestement sous le charme des aliments clonés, Shonda Anderson y voit la preuve qu’«une fois que ces aliments auront atteint un large marché, les réactions seront probablement les mêmes aux Etats-Unis que chez ses partenaires commerciaux, comme l’Europe, l’Amérique latine et l’Asie».

«Aussi longtemps que les systèmes politiques ne créeront pas d’interdiction ou d’étiquetage strict [3] qui peuvent modifier les perceptions des consommateurs, les aliments clonés ont le potentiel d’être accepté par le marché», ajoute-t-elle.

[1] En raison d’un blocage sur ce sujet, les discussions visant à actualiser un règlement européen de 1997 sur les nouveaux aliments («novel foods»), débutées en 2008, ont échoué fin mars (voir le JDLE http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-revision-du-reglement-nouveaux-aliments-a-echoue,22344).
[2] En octobre 2010, la Commission européenne a proposé un moratoire de cinq ans sur le clonage à visée alimentaire, l’utilisation d’animaux d’élevage clonés et la vente des produits issus de clones (voir le JDLE). Une mesure qui n’interdit pas l’importation d’aliments issus de leur progéniture et de leur descendance.
[3] Aux Etats-Unis, la député démocrate Rosa DeLauro (Connecticut) a proposé en 2010 que ces produits soient étiquetés comme tels. Pas encore soumise au vote, cette mesure aurait pour effet d’en détourner le consommateur, juge Shonda Anderson.
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Message par Her Dim 31 Juil - 15:16

http://www.slate.fr/story/41863/chimeres-bioethique-recherche

Chimères, la recherche à l'anglaise
Plus de 150 chimères «homme-animal» ont vu le jour en Angleterre. Depuis trois ans, la création d’embryons hybrides se développe dans le secret de trois laboratoires. Interrogations, émotions, indignations.

- Kees Van Dongen, la Chimère-pie, 1895, huile sur toile, 201 x 293,3 cm, collection du nouveau musée national de Monaco (photo : Marcel Loli. ©Adagp, Paris 2008.) -
L'AUTEUR
Jean-Yves Nau Journaliste et docteur en médecine, Jean-Yves Nau a été en charge des questions de médecine, de biologie et de bioéthique au Monde pendant 30 ans. Il est notamment le co-auteur de «Bioéthique, Avis de tempête». Ses articles

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Grande-Bretagne
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Il y eut tout d’abord la brebis Dolly (1996-2003), premier mammifère créé par l’homme grâce à la technique du clonage; cet animal vit le jour dans la campagne écossaise. C’était une révolution. Il faut aujourd’hui compter, comme vient de le révéler le Daily Mail, avec plus de 150 embryons hybrides «homme-animal» créés ces trois dernières années dans trois laboratoires universitaires britanniques.

L’information fait grand bruit outre-Manche, y compris dans certains milieux scientifiques, où certains redoute que des biologistes, animés des meilleurs raisons du monde, aillent «trop loin» dans leur quête de la maîtrise du vivant. Les opposants craignent, à terme, l’émergence d’un scénario du type «La Planète des singes» issu d’hybridisations poussées entre l’humain et l’animal.

En pratique, ces embryons peuvent être issus d’ovocytes de mammifères animaux fécondés par des spermatozoïdes humains. Il peut aussi s’agir de «cybrides» (terme issu de la contraction de «cytoplasme» et d’«hybride») issus du transfert d’un noyau d’un embryon humain dans un ovocyte animal (souvent de vache, parfois de lapine) préalablement énucléé. Ces «cybrides» disposent pour l’essentiel d’un matériel génétique humain associé à celui, animal, présent dans le cytoplasme de l’ovocyte.

Les trois laboratoires concernés sont rattachés au célèbre King College de Londres ainsi qu’aux universités de Newcastle et de Warwick. Le principe de tels travaux avait été autorisé après différentes décisions -controversées- prises en 2007 et 2008 par la Haute Autorité britannique en charge de l’assistance médicale à la procréation et à la recherche en embryologie puis par le Parlement.

Course aux armements avec l'Asie

Ces initiatives témoignaient alors de la volonté britannique d’occuper une position scientifique et économique dominante (comme plusieurs pays asiatiques dont la Chine) dans un nouveau secteur biotechnologique destiné notamment à mettre au point (via des «cellules souches») de nouvelles thérapeutiques contre des maladies aujourd’hui incurables. Cette volonté n’est toujours pas unanimement partagée en Grande-Bretagne. Le parlementaire Lord Alton, cité par le Daily Mail :

«J'ai fait valoir devant le Parlement mon opposition à la création d'hybrides humain-animal comme une question de principe. Aucun des scientifiques que nous avons entendu n'a pu nous donner aucune justification en termes de traitement. Ethiquement, cela ne peut jamais être justifié. Cela nous discrédite en tant que pays. C'est patauger dans le grotesque. A chaque étape, la justification des scientifiques était: si seulement vous nous permettez de faire cela, nous allons trouver des remèdes pour toutes les maladies actuellement connues. C'est du chantage émotionnel.»

Selon lui, les traitements qui ont été aujourd’hui mis au point à partir de cellules souches l'ont tous été à partir de cellules souches dites «adultes» (prélevées sur des organismes après la naissance) et non à partir de cellules «embryonnaires», obtenues à partir de la destruction d’embryons conçus in vitro.

En écho, des chercheurs de l'Académie britannique des sciences médicales viennent de publier un rapport demandant que de nouvelles règles soient établies pour fixer des frontières entre humanité et animalité, interdisant par exemple l'injection de cellules souches humaines dans le cerveau de primates. Ils recommandent aussi de ne surtout pas modifier l’un des fondements de la loi en vigueur qui n’autorise pas le développement des embryons hybrides «homme-animal» au delà de 14 jours après leur création in vitro. Pour autant, le principe même de ces recherches en biologie animale ne peut selon eux être contesté.

Ainsi le Pr Robin Lovell-Badge (Institut national britannique pour la recherche médicale), principal auteur du rapport, ne s’oppose-t-il pas à la poursuite de la recherche sur des embryons hybrides. Il y a selon lui «un impératif moral»: trouver des moyens de guérir des maladies humaines incurables. «Tant que nous avons des contrôles suffisants, comme nous le faisons chez nous, nous devrions être fiers de ces recherches», estime-t-il, tout en ajoutant que des contrôles plus stricts doivent être appliqués aux recherches sur les embryons animaux dans lesquels sont implantés du matériel génétique humain.

L’une des justifications britanniques pour autoriser de telles recherches tient à l’assurance que les embryons hybrides sont détruits au plus tard après deux semaines. C’est là une forme de compromis à haute valeur pragmatique: à ce stade, ces hybrides peuvent être une source de cellules souches embryonnaires sans réclamer stricto sensu la destruction d’un embryon «humain».

Possible en France

Cette méthode fournit aussi une solution à la pénurie d’ovocytes humains disponibles pour la recherche à laquelle sont confrontés les biologistes. La garantie est également donnée à l’opinion que ces embryons ne seront jamais implantés dans un utérus (humain ou animal) pour une gestation pouvant le cas échéant être menée à terme.

De telles garanties ne sont pas données dans les pays asiatiques où ces recherches connaissent depuis plusieurs années un rapide développement; des pays où elles ne sont freinées par aucun contre-pouvoir éthique ou religieux. Constatons aussi que sur un tel sujet, tout n’est pas pleinement transparent dans l’espace démocratique britannique où ces recherches n’avaient, depuis trois ans, fait l’objet d’aucune information publique.

«Je suis consternée que cela continue et que nous n'ayons rien su à ce sujet, a ainsi déclaré Josephine Quintavalle membre de l'association Comment on Reproductive Ethics. Pourquoi ont-ils gardé ce secret ? S'ils sont fiers de ce qu'ils font, pourquoi devons-nous poser des questions parlementaires pour que cela vienne à la lumière?». La volonté des biologistes de «faire des expériences», dit-elle, ne saurait être en soi une justification suffisamment rationnelle pour que de telles expériences soient menées. Pour l’heure ces recherches seraient interrompues uniquement faute de moyens financiers.

Et en France? Après le feu vert donné par les autorités britanniques en 2008, Carine Camby, alors directrice générale de l'Agence de la biomédecine, observait que l'article 16 du code civil (qui traite de l'atteinte à l'intégrité de l'espèce humaine), la loi de bioéthique de 2004 ne répondant pas explicitement à la question de la création de telles chimères mêlant humanité et animalité. Cette loi (comme celle, révisée, de 2011) disposait clairement qu'il est interdit de créer in vitro des embryons à des fins de recherche scientifique mais omettait de traiter du caractère légitime ou non de la création de telles chimères.

Un minotaure en gestation

Mais quels que soient les encadrements législatifs (et sans même évoquer les rumeurs concernant les recherches menées dans différents laboratoires asiatiques) le mouvement semble ici irréversible. Depuis la création de Dolly et les progrès croissants réalisés en matière de clonage et de recherche sur les cellules souches l’espoir d’une nouvelle médecine, «régénératrice», apparaît jouer comme un nouvel Eldorado.

Deux ans après la création de la brebis écossaise, en novembre 1998, on apprenait qu’un Minotaure était en gestation dans un laboratoire de la société américaine Advanced Cell Technology. Forts de la technique du clonage, des chercheurs annonçaient avoir implanté le noyau d'une cellule humaine adulte dans un ovule de vache préalablement vidé de son noyau.

«Les cellules indifférenciées embryonnaires offrent l'espoir de fournir une quantité illimitée de cellules capables d'être cultivées en laboratoire pour remplacer, sous forme de greffes, tous les types de tissus humains», expliquait alors le docteur James Robl, l'un des fondateurs de la société basée dans le Massachussetts.

Il envisageait déjà de soigner de la sorte des affections aussi variées que le diabète, certains cancers ou la maladie de Parkinson. Les responsables de cette firme reconnaissaient volontiers que de telles expériences posent de sérieuses questions morales. Mais ils estimaient que les avantages médicaux à venir sont supérieurs aux risques encourus, au premier rang la création d’un nouveau vivant à mi-chemin de l’humain et de l’animal.

Depuis treize ans, les termes de l’équation n’ont guère varié. Quant aux questions de fond, elles ne sont guère éloignées de celles exposées de manière prophétique en 1952 par Vercors dans Les Animaux dénaturés.

Jean-Yves Nau
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