Persécutions Anti-chrétiennes et Martyrs Chrétiens en Argentine

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PUBLIÉ LE 28/10/2011 08:15 | GÉRALD CAMIER
Argentine. Prison à vie pour le bourreau des religieuses de Seysses

Les deux religieuses françaises torturées et tuées par Alfredo Astiz./Photo AFP

Alfredo Astiz, celui qu'on a longtemps surnommé « l'ange blond de la mort » à cause de son rôle actif sous la dictature argentine entre 1976 et 1983, a été condamné hier à la prison à perpétuité. Un soulagement pour de nombreuses victimes de la dictature de 1976, avec à la tête de la junte, le général Videla.

Âgé de 59 ans, le bourreau était jugé pour avoir torturé et tué deux religieuses françaises, Alice Domon et Léonie Duquet, et Azucena Villaflor, toutes trois membres des Mères de la Place de Mai. Ces mères et épouses qui défiaient le pouvoir pour rechercher leurs proches « disparus », en manifestant chaque semaine place de Mai à Buenos Aires. Les trois victimes d'Astiz avaient été torturées à l'École de mécanique de la Marine (ESMA) et jetées à la mer depuis des avions militaires, au cours de la « sale guerre ».

Près de Toulouse, à Seysses où se trouve la congrégation des Sœurs des missions étrangères, ce procès trouve un écho particulier. En effet, sœur Alice Domon et sœur Léonie Duquet en étaient issues.

Soutenir les « Folles de Mai »
Dans les années soixante, elles avaient choisi de partir en Argentine et leur destin avait croisé celui de ces « Folles de Mai », ce qui avait, en quelque sorte, signé leur arrêt de mort. Raflées sur ordre du tortionnaire Astiz, on ne les a jamais revues. Il a fallu attendre néanmoins juillet 2005 pour retrouver les restes du corps de Léonie Duquet à General Laval (Sud de l'Argentine), des tests ADN le confirmant. Mais jamais les enquêteurs n'ont réussi à retrouver le corps d'Alice Domon.

« C'est bien normal que la justice soit faite, ça fait assez longtemps qu'on ne sait rien de la vérité. Depuis toutes ces années, on ne les a jamais oubliées

[les sœurs Duquet et Domon, ndlr] », a pudiquement déclaré hier une religieuse de la congrégation de Seysses. Pour Geneviève Jeaningros, elle-même religieuse et nièce de Léonie Duquet et présente à Buenos Aires, la condamnation d'Alfredo Astiz est une victoire. « Quelque chose est accompli, a-t-elle dit au terme du procès. C'est comme si on avait fermé un cercle. Un cercle difficile des années de souffrance, justice est faite ». Au terme de ce procès débuté en décembre 2009, quatre autres personnes ont été condamnées à des peines de 18 à 25 ans de prison, et deux autres acquittées. Le verdict a été applaudi par les familles des victimes et les défenseurs des droits de l'homme, qualifiant la journée « d'historique ». Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé « salue cette décision qui fait honneur à l'Argentine et son engagement dans la lutte contre l'impunité des crimes commis sous la dictature militaire et pour la justice ».