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Défense de la Vie - L'Abomination du Clonage Humain : Transgression Suprême

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Défense de la Vie - L'Abomination du Clonage Humain : Transgression Suprême  - Page 2 Empty Re: Défense de la Vie - L'Abomination du Clonage Humain : Transgression Suprême

Message par Her Jeu 2 Juin - 1:49

Cher Madame, cher Monsieur, chers amis,

Encore merci pour tout ce que vous pourrez faire pour permettre à nos travaux et informations - ceux de notre petite quinzaine d'experts qui se penche sur le dossier Loi Bioéthique depuis 2001- de porter plus de fruit : par une action que nous vous proposons d'envoi aux Sénateurs: consolider les deux acquis de fin mai - comme y contribuent les defenseurs de la vie ( AdV, genetique.org, libertepolitique) - ...mais aussi éradiquer du projet actuel de Loi bioéthique celle qui n'est pas combattue ou dévoilée ni aux élus , ni à l'opinion publique sur la création d'embryons et de clones humains

Je vous fais donc parvenir :
1/ L'URL du site Institut Nazareth où Vigilance Clonage propose à l'information des données que, semble-t-il hélas, on ne trouve pas ailleurs: http://catholiquedu.free.fr/INSTITUTNAZARETH.htm
2/ Le dernier communiqué de Vigilance clonage pour ce 31 mai, avec notre proposition de lettre au Sénateur. Vous constaterez que les acquis du dernier passage à l'assemblée nationale cachent une énorme forêt, comme vous pourrez le découvrir dans nos lignes..

Nous voudrions nous tenir à votre disposition pour vous apporter toutes références, informations ou coopération sur le sujet qui selon nous fait le fond et l'essentiel de l'intention de la loi BIO-ethique: le clonage de l'homme.... y compris pour ceux qui ne sont pas convaincus de la gravité sans précédent que represente cette menace cette fois bien réelle du clonage humain pour notre société et ses conséquences infiniment dramatiques

Vigilance Clonage

NB : Bien sur non seulement votre envoi a vos sénateurs seront bienvenus mais aussi vous pourrez inviter vos amis et familiers a faire de même en faisant suivre ce mail


Proposition de lettre à votre sénateur, que vous pouvez personnaliser avant de la lui envoyer. Pour trouver le mail de votre sénateur à qui vous pourrez joindre la lettre que nous vous proposons :

Utilisez l'adresse électronique de votre sénateur (trice) en cliquant ici :
Liste par ordre alphabétique, département, canton: http://www.senat.fr/elus.html

La proposition de lettre que vous pouvez bien sûr personnaliser de votre mieux se trouve en deuxième page de ce message.
Nous vous invitons également à lire et leur proposer en dossier joint de 3 pages très claires le communiqué de vigilance clonage du 31 mai 2011 dont le contenu, même s’il provient d’un groupe d’expert « malheureusement » catholique, n'a pas d'autre objet que de les éclairer, les informer, et leur fournir accès à toutes les données utiles, pour la plupart totalement occultées.

Pour fonder nos interventions sur un travail solide : Allez sur le site de vigilance clonage : http://catholiquedu.free.fr/INSTITUTNAZARETH.htm

Merci pour votre contribution à ce travail de fond auprès de nos sénateurs et de vos amis et au secours que vous nous apporterez en le propageant auprès de vos amis et carnet d'adresse.

Note importante :
Il faut que les lettres parviennent aux sénateurs dès les premiers jours de juin
Avec toute notre gratitude
pour Vigilance Clonage

NB : Il s’agit d’obtenir ce qu'en Italie, contre toute attente en 2010, la mobilisation des évêques , des catholiques et des élus engagés, en consensus avec le Vatican, a obtenu: l'échec des tenants de la fin des droits des êtres humains embryonnaires et de la liberté d'en fabriquer et manipuler par des techniques gravement condamnables, en dehors de l'ordre naturel.
Exemple de courrier envoyé :Au cher Monsieur ........... .........., 1er juin 2011 Sénateur de notre département...

Objet : A propos des discussions au Sénat en dernière lecture sur la Loi de Bioéthique. Erreur sur l’information, concernant l’iniquité des textes sur la question Clonage humain.

De toute évidence, des informations essentielles sur le contenu réel du texte n’ont jamais été communiquées aux vénérables Sénateurs de notre pays. En voici ci après le contenu, au moins sur deux points des plus essentiels qui s’appuient sur le fait irréfutable suivant: la constitution de clone humain est interdite(*) mais pas leur conception (que leurs fins relèvent d'une perspective de recherche ou de champ relevant du domaine médical) (**).
1°) Le décryptage de la loi l’indique de manière irréfutable : -La conception par clonage n’est pas interdite pour les perspectives d’ordre médical. -Pas davantage d’ailleurs que le clonage reproductif si le génome n’est pas issu d’une personne vivante ou décédée ( exemple : clonage reproductif d’un embryon avorté ) -Si la correction n'est pas faite la liberté de recherche sur l'embryon permet par ailleurs aux laboratoires de développer la technique du clonage (la conception par transfert de noyau). La recherche pourra maitriser son développement jusqu'au stade de sa constitution (loi de 2004). Barrière qui est repoussée dans l’actuel projet au nom du principe de progrès de la médecine (acception beaucoup plus large que celle de la thérapie : Art. L. 2151-5. – I) et de la maitrise des techniques d'AMP.
2°) Nous attirons l’attention du Sénat sur la question des techniques rendant possible la création d'embryons artificiels, et là de leur constitution, voir de leur naissance : - Autant dire que pouvant passer d'un embryon conçu par clonage à un embryon artificiel, s'ils sont fait dans les mêmes laboratoires, le biopouvoir contrôlera les "échanges" d’un stade de développement à un autre ... et ainsi l'ensemble du processus sera maitrisé pour faire des clones de A à Z. Mr Kahn le disait : si on maîtrise le clonage thérapeutique, on ne pourra plus empêcher le clonage reproductif...Si ce processus législatif ne l’empêche pas, la recherche sur les embryons bénéficiera d’une véritable libéralisation de toutes les étapes techniques rendant possible le clonage humain proprement dit.
Nous vous serions reconnaissants d’en informer votre Commission qui elle-même n’a jamais évoqué quelconque de ces données aux élus que vous êtes, et qu’en soient informés vos confrères et consœurs du Sénat qui doivent être éclairés sur la réalité des textes et puissent infléchir leur décision dans le sens souhaitable pour notre pays.
Signature et adresse :
(*)L’Article L. 2151-4 interdit seulement ‘la constitution par clonage’ d’un embryon humain à des fins médicales (et non la création ni la conception par clonage).
(**)L’adresse URL du site VGLC (Vigilance-Clonage) qui a développé le décryptage de la Loi de 2004, à fins d’exposer aux élus que le clonage humain est concrètement autorisé (et dépénalisé au stade de la conception) et les amendements nécessaires pour l’interdire, est le suivant : http://catholiquedu.free.fr/2011/DECRYPTAGE2010.htm.

NB : Vous lirez avec profit leur dernier communiqué qui résume de manière incontournable tant de choses que je crois utile de vous l’envoyer en annexe http://catholiquedu.free.fr/2011/vglclcommunique12.pdf

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COMMUNIQUE de Vigilance-Clonage 31 mai 2011 : par le P. P. de Vergeron. Mauvaises nouvelles à la révision de la loi Bioéthique 2004 :

Analyse Vigilance Clonage du 31 mai 2011 ( Rappel : Pour dévoiler à vos yeux le camouflage officiel que la loi construit autour du clonage de l’homme lire:
http://catholiquedu.free.fr/2011/DECRYPTAGE2010.htm, avec les amendements qui, proposés, y remédieraient)
- L’Opecst a rendu public son rapport de l’été 2010, rédigé par Alain Claeys (PS) et Jean-Sébastien Vialatte (UMP), préconisant la légalisation sans aucune restriction de la recherche sur l’embryon ainsi que la création de clones humains et chimères homme-animal.
- Xavier Bertrand successeur de JF Mattei pour conduire comme Ministre la loi Bioéthique indique l’enjeu « La recherche sur l’embryon n’est pas une recherche comme les autres, parce qu’elle touche aux origines de la vie ». Il n’a pas osé dire : parce qu’elle touche à la création d’embryons, spécialement le clonage.
- L’Article 23 I de l’actuel projet : Une « recherche conduite sur un embryon humain ou sur des cellules souches embryonnaires issues d'un embryon humain ne peut être autorisé que [...] 3/ s’il est impossible, en l'état des connaissances scientifiques, de mener une recherche similaire sans recourir à des cellules souches embryonnaires ou à des embryons. ». Ce principe est maintenu, aux jours où les méthodes alternatives ridiculisent les recherches non seulement écœurantes, mais idiotes sur le plan de l’efficacité scientifique et du coût que représente l’obstination à travailler à partir de la création d’embryons. L’ouverture explicite au clonage montrera de plus en plus clairement l’unique motif de cet acharnement.
- Cour de Justice européenne sur la brevetabilité et l’utilisation à des fins industrielles ou commerciales de l’embryon humain et des cellules souches embryonnaires humaines, le 10 mars 2011, le procureur Yves Bot donne son avis : «La notion d’embryon humain s’applique dès le stade de la fécondation à toutes les cellules embryonnaires totipotentes, dans la mesure où la caractéristique essentielle de celles-ci est de pouvoir évoluer en un être humain complet. Cette définition juridique de l’embryon s’applique également aux embryons conçus in vitro et dépourvus de projet parental ainsi qu’aux embryons clonés...» Confirmation de l’alerte donnée par Vigilance-Clonage dès 2001 : « la Loi Bioéthique libéralise textuellement la création et la conception d’embryons par technique du clonage »..
- Passage au Sénat , début Mai 2011 : - L’intervention de sénateurs NC et UMP a permis que l’article L. 2151-2 du code de la santé publique soit complété par une interdiction, celle de la «création d'embryons transgéniques ou chimériques». Autrement dit : on continue à autoriser le clonage homme-homme, mais on gagne du terrain sur la pénalisation du clonage homme-animal. - Bruno Retailleau sénateur de la Vendée, a posé le problème avec justesse ; la vraie question c’est bien de savoir s’il y a ANIMATION immédiate ou animation tardive, ce qui est une question à poser au métaphysicien et au théologien.
- A l’Assemblée : - Maintien de l’accès à la création d’embryons in vitro aux seuls couples hétérosexuels. L’Assemblée revient sur la disparition du mot interdiction (adoptée au Sénat parce que trop symbolique et sans fondement pratique), et maintient l’interdiction de la recherche sur les embryons, avec dérogations limitées. On garde donc le symbole, pour mieux camoufler sa transgression légale tous azimuts :
- La libéralisation de la vitrification d’ovocytes va donc prendre la place de son interdiction en 2004 : pour créer beaucoup plus d’embryons... et envisager des constitutions d’embryons artificiels.. Autorisé à la mise sur le marché en 2007 par l'AFSSAPS, Endocell (laboratoire français) a pu à partir de cellules prélevées sur la muqueuse utérine constituer un tapis cellulaire apportant tous les facteurs de croissance nécessaires au développement de l'embryon in vitro jusqu'au stade de blastocyste ; testé sur près de 300 femmes pour un résultat d’une trentaine de naissances. Ainsi, le développement après création d'embryon par quelconque technique (développement d'une cellule totipotente clonée, par exemple, sur tapis cellulaire) est ipso facto inclue dans les libéralisations: la Loi autorisait déjà implicitement la création par clonage de l’homme sans aller au-delà (‘constitution’ et développement) ; le projet actuel reprend donc la condamnation purement théorique des entendus de la Loi, la stigmatisant fort justement de "crime contre l'espèce humaine", en la rendant caduque en ses articles dérogatoires.
- Un changement de critère élargit sans limite le champ des dérogations à la création d'embryon. Elle est désormais possible lorsqu’elle « est susceptible de permettre des progrès médicaux majeurs » (article 23 de l’actuel projet), (rappel : la loi 2004 réservait l’exception à l’unique et exclusive perspective d’une application thérapeutique : désormais c’est une autoroute dérogatoire ouverte à toute perspective de recherche fondamentale, d’amélioration des connaissances scientifiques, ou l’optimisation de recherches pharmaceutiques). Aucun député ni sénateur ne s’est trouvé capable de relever cette supercherie !
- Un dernier verrou d'ordre général a sauté avec le vote de modalités et conditions d'accès de l'AMP à la création d'embryons pour la recherche... qui donnent une «autorisation implicite» plus élargie à la technique de création d’embryons ( non spécifiée, bien entendu la technique utilisée ) et «favoriser les besoins de l'industrie de la procréation» ( article L2141.3 ) : La conception d'embryons n'est donc plus exclusivement permise pour remédier à l'infertilité mais pour permettre la réalisation des techniques d'AMP. Seconde autoroute pour la création d'embryon et pour le développement de l’embryon créé en laboratoire...
- Pas de remise en cause des stocks d'embryons pour la recherche: L’article R. 2151-4 du décret d'application relatif à la recherche sur l'embryon et sur les cellules embryonnaires signé le 6 février 2006, supprimait le caractère illégal de la création d'embryons pour la recherche ? Voici aujourd’hui levé le dernier obstacle : l'ovocyte à usage de recherche. En France, l'industrie de la procréation peut s’épanouir sans entraves ( marché estimé à 3 milliards USD par an aux USA, de 2,5 à 50 k$US/ovocyte...).
- L’abandon programmé de tout contrôle transfère tout pouvoir vers l'Agence de Bio Médecine. C’est surtout une inversion radicale du principe de protection qui se met en place.
- La perspective demeure dans les discussions d’un dépistage prénatal (DPN) obligatoire pour les médecins intègre une stratégie d’adoption de la problématique d’eugénisme...Imaginez que le DPN existât depuis longtemps, et que l'on ait ainsi pratiqué cette sélection de l'enfant sans maladie, de grands génies comme Mozart (maladie de la Tourette), Einstein (cerveau hypertrophié), Lincoln et Mendelssohn (maladie de Marfan), Beethoven (maladie de Paget), Toulouse- Lautrec (difformité des jambes), Petrucciani (maladie osseuse), Kierkegaard (bossu dès l'enfance) etc., auraient été éliminés avant même de voir le jour. Pourtant, « Toute pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est interdite » (Article 16-4). Faudra-t-il donc finir par réviser tous les principes de la loi civile ?
- Avec l’instauration d’un régime dérogatoire très large (sauf pour la recherche dans une perspective d’application ... cosmétique !) pour la création et la recherche( clonage y compris ), pour le développement, pour un régime d’autorisation de la recherche sur les embryons, la Loi rompt radicalement avec le choix de la France de respecter la vie et la dignité de l’embryon humain dès le commencement de son développement : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie » (Article 16 du code civil) :
- En somme, cette loi est une Loi Bio-anti-Ethique s’appuyant sur deux silences complices :
* Silence sur l'avis de Jean Paul II exprimé clairement en fév. 1998 : « l’âme spirituelle est créée par Dieu à l’apparition du génome de l’homme », confirmation chez le nouveau Pape à la fête de la Trinité 2010 et au 1er Samedi de l’Avent consacré désormais à la prière pour la Vie.. .
* Autre silence : sur la vérité des textes : la loi de bioéthique française ouvre la porte au clonage de l’homme : l'interdiction du clonage humain y est abrogée, détournée, objet de dérogations, par voie de transgression du Principe qu’elle est censée protéger. .
* Une loi qui pour la première fois dans l’Histoire, touche non seulement à l'Origine de la vie humaine (et non uniquement à la dignité de cette vie humaine): mais à Dieu lui-même dans son Acte créateur, "Sacrilège suprême" a dit le Cardinal Barbarin en décembre 2003... S’agit-il de ce qu’on appellera « la loi d’abomination » ?
Voici pour terminer des Textes de travail thématique sur l'animation immédiate : pour nous rendre capable de dire de manière probante que le premier génome est le lieu sacral par excellence : approches scientifique, philosophique, théologique: http://catholiquedu.free.fr/ZIPA.htm.
Père Patrick de V. pour Vigilance Clonage

VIGILANCE–CLONAGE, avril 2011 :
La loi bioéthique et la question du clonage de l'homme, résumé :

Premier point : Le texte propose une loi qui n'interdirait pas le clonage reproductif s'il est réalisé à partir d'un embryon non-né ( par ex. , entre autres, une femme enceinte désirant faire naître un clone de son embryon non-né )... Voici l'article incriminé: "Article 21 : Est interdite toute intervention ayant pour but de faire naître un enfant génétiquement identique à une autre personne vivante ou décédée". Voici l'argument invoqué : Alignement sur la formulation adoptée par la Convention d'Oviedo... En voici l'inconvénient : Cette formule n'interdit pas l'intervention ayant pour but de faire naître un enfant génétiquement identique à un être humain n'ayant pas valeur juridique de personne humaine vivante ou décédée. Elle n'interdit par exemple pas le clonage reproductif à partir d'un embryon conservé en laboratoire, d'un œuf humain fécondé en éprouvette, ni même à partir d'un enfant promis à la mort abortive par sa mère ou par le corps médical. Elle autorise, telle quelle, le clonage reproductif sous toutes les formes où il est intéressant de l'envisager de manière immédiatement exécutoire sur le plan pratique.. Voici l'argument nouveau à apporter : Exemple de formulation à proposer en remplacement pour cet article :" Est interdite toute conception d’embryons humains par transfert à reprogrammation nucléaire ayant pour but de faire naître un enfant, que ce dernier soit génétiquement identique à une personne vivante ou décédée, ou à un être humain embryonnaire de sa fécondation jusqu'à sa naissance"
Seconde analyse : " Même si un clone d'une personne adulte était mis en route, on ne pourrait poursuivre le fautif que 18 ans plus tard: après la majorité du clone !!! (exception faite d'une poursuite par le Parquet)" Voici les inconvénients, qui sautent aux yeux (outre que l’institution de régimes différents pour un crime donné selon que l'on est Association, victime ou Parquet, a été condamné par le Conseil Constitutionnel.)
-La formulation de crime contre l'espèce humaine lèse bien davantage la victime que le criminel, puisqu'elle offre à ce dernier un encouragement à détruire, poursuivre, traquer, et tuer la personne clonée de sa conception jusqu'à sa naissance, et même jusqu'à sa majorité si le Parquet n'engage pas de poursuites... -La formulation du crime est telle que, attendue l'impossibilité universellement et officiellement reconnue de pouvoir procéder aux vérifications des échanges d'éprouvettes ( FIV/Clones ), ce que les dérogations de 2011 rendent possibles, elle porte à faire considérer comme un devoir et un droit louable de tuer tous les embryons et enfants qui pourraient faire l'objet d'un tel doute. En pratique c'est bien la non-suppression de l'embryon qui serait ici considérée comme un crime contre l’espèce humaine : la défense de la vie serait par suite elle aussi considérée comme un crime. On ne peut imaginer un retournement des principes du Droit aussi spectaculaire! -A qui profiterait cette formulation... criminelle de l'article 214-2 ? A personne d'autre qu'au cloneur, qui sera fondé à chercher l'impunité par les moyens évoqués au deuxième alinéa! Cette formulation de crime contre l'espèce humaine ouvre la porte au crime institutionnalisé et inverse la notion de défense de la vie.
Troisième point : La condamnation de conception d'embryon cloné pour le thérapeutique camoufle sa légalisation : Seule la "constitution" est condamnée, c'est à dire le fait d’amener le clone jusqu’au stade du 8ème jour ( en langage scientifico-médical le clonage thérapeutique serait autorisé si on pouvait développer le clone dans les premiers jours et pouvoir en extraire des cellules souches embryonnaires : telle est la définition même du clonage thérapeutique ) – Pour stopper cette aberration, il faut vite apporter les amendements suivants (et leurs articles annexes) : Article AMENDE à proposer L. 2151-1 (nouveau): « Est interdite toute intervention utilisant la méthode de "conception d’embryons humains par transfert à reprogrammation nucléaire" à des fins reproductives comme il est dit au troisième alinéa de l'article 16-4 du code civil ci-après reproduit :"Est interdite toute intervention ayant pour but de faire naître un enfant génétiquement identique à une personne vivante ou décédée, ou un enfant génétiquement identique à un embryon humain pris de sa fécondation à sa naissance, vivant ou décédé ". "Est interdite toute intervention utilisant la méthode de « conception d’embryons humains par transfert à reprogrammation nucléaire » à des fins thérapeutiques, à des fins de recherche, ou à des fins industrielles ou commerciales".
Quatrième point : Pour la Recherche, l'interdiction de la conception de clone par la recherche était bien hypocrite puisqu'on en maîtrise aujourd’hui parfaitement la technique. Le projet discuté en 2011 indique bien cette direction puisque nous sommes aujourd’hui capables de développer un embryon créé par méthode de transfert nucléaire (par technique du clonage ) sur un tapis cellulaire sans environnement ovocytaire spécifique...
Comble : la loi n’interdit pas formellement ce type de recherche sur le développement embryonnaire de cellules- clones (un accord d'un organisme, l’AGPEH, suffisait à permettre pendant 5 ans, sans nécessiter l'avis trop gênant des élus et du peuple, sans loi ni décret, des protocoles impliquant l’amélioration des techniques du développement du clonage embryonnaire ! Et aujourd’hui le passage par la dérogation de l’AGPEH est lui-même remis en cause ...). - Voici les inconvénients : Ce que la loi accepte, c'est donc l'utilisation des embryons congelés et/ou surnuméraires pour la recherche, et la possibilité d'appliquer le diagnostic préimplantatoire pour "préparer" les fameux "bébés médicaments": ce dernier point serait gravissime, en ce qu'il constitue l'ouverture immédiatement exécutoire à la "recherche-clonage".


Dernière édition par Hercule le Dim 5 Juin - 14:10, édité 1 fois
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Défense de la Vie - L'Abomination du Clonage Humain : Transgression Suprême  - Page 2 Empty Re: Défense de la Vie - L'Abomination du Clonage Humain : Transgression Suprême

Message par Her Sam 4 Juin - 11:33

Bonjour,

Je viens de découvrir ce texte de 2006 concernant le clonage humain en droit musulman et arabe.

Je l'ai trouvé surprenant, vraiment très intéressant et d'une limpidité remarquable.

Je conseille fortement aux Evêques, aux parlementaires, aux médias et aux citoyens de France de lire ce texte qui explique simplement et clairement les choses du clonage.

Meilleures pensées
Hercule

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http://ftp.sami-aldeeb.com/articles/view.php

Le clonage humain en droit musulman et arabe 2006

1°) Définition du clonage
2°) Qui peut décider des limites du clonage et de ses conséquences juridiques ?
3°) Embarras face au clonage humain
4°) Clonage humain et respect de la vie
5°) Clonage humain et préservation de la progéniture
6°) Modification du procédé de création de l'homme et de la nature
7°) Atteinte à la diversité
8°) L'homme créateur concurrent à Dieu

9°) Absence d'intérêt à préserver

10°) Peut de l'inconnu et de l'exploitation
11°) Clonage, filiation et successions
12°) Opinion dissidente de Muhammad Hussayn Fadlallah

13°) Tentatives réelles ou fictives de clonage dans le monde arabe
14°) Clonage sur les non-humain

Annexes :

1°) Nations Unies, 2005
2°) Académie islamique du fiqh (Jeddah), 1997
3°) Académie islamique du fiqh (Jeddah), 1997
4°) Islamic Organisation for Medical Sciences, 1997
5°) Le syndicat des médecins égyptien, 1997
6°) Fatwa de Nasr Farid Wassil, le mufti égyptien, 1997
7°) Abdulaziz Sachedina, University of Virginia, 1997
8°) Al-Shabakah al-islamiyyah, Islamweb, 2001
9°) Al-Qaradawi, 2002
10°) Muhammad Hussayn Fadlallah, 2002
11°) Islamic Code of ethics of medicine and health, 2004
12°) Al-Qaradawi, 2005

///////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////


Le clonage humain en droit musulman et arabe
Par
Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh

www.sami-aldeeb.com
saldeeb@bluewin.ch

Introduction

La médecine joue avec la vie et la mort des êtres humains. Pour éviter les dérapages, les médecins ont dû se plier à des règles déontologiques, comme celles prévues dans le fameux serment d’Hippocrate. Ce serment, traduit en arabe par Hunayn Ibn-Ishaq (décédé en 911), avec de légères modifications visant à écarter ses aspects païens, est toujours suivi par les médecins arabes et musulmans.

Le clonage est une activité médicale qui préoccupe les États et les organisations nationales et internationales tant politiques, médicales que religieuses. Bien que les pays arabes comptent différentes communautés religieuses (juive, chrétienne, musulmane, druze, etc.), nous nous limiterons dans cet article à la position de la communauté musulmane largement majoritaire dans ces pays. Après une définition sommaire du clonage, nous verrons qui a selon le droit musulman le droit de décider des limites de cette activité et quelles en sont les conséquences ?

1°) Définition du clonage

Le terme « clonage » vient du grec et signifie une petite branche ou une jeune pousse. Il désigne la reproduction identique d’une cellule ou d’un être vivant complet et peut porter sur des plantes, des animaux et des humains.

En arabe, on utilise le terme istinsakh, nom dérivé du verbe nasakha, copier, qui figure dans le Coran, mais sans lien avec le sujet que nous abordons :

Voilà notre livre. Il parle de vous en vérité. Nous copions ce que vous avez fait (45:29) .

On distingue entre deux genres de clonages :
• Le clonage cellulaire : il s’agit de simples cultures de cellules (comme les médecins le pratiquent pour régénérer la peau des grands brûlés). Ce genre de clonage pose le problème du donneur de cellules (comme l’utilisation du prépuce d’un enfant coupé sans raison médicale), et celui de leur origine (cellule provenant de porc pour la cultiver et l’utiliser sur un humain). Cette forme de clonage ne concerne pas notre étude.
• Le clonage embryonnaire humain : il consiste à prélever l’ADN d’une cellule somatique au lieu d’une cellule germinale (celle du sperme ou de l’ovule) et de la transférer à un ovule non fertilisé privé de son noyau (ADN). Une charge électrique est alors appliquée à l’ovule pour simuler une fertilisation et, en conséquence, l’inciter à se diviser. L’ovule ainsi fertilisé sera ensuite implanté dans l’utérus d’une mère porteuse. Cet être sera génétiquement identique à la cellule somatique originale du donneur. C’est ce procédé qui fera l’objet de notre étude.

Les scientifiques distinguent également le clonage reproductif du clonage thérapeutique. Ces deux techniques utilisent des embryons et se différencient par la finalité de l’utilisation de l’embryon.

2°) Qui peut décider des limites du clonage et de ses conséquences juridiques ?

La décision des limites à respecter dans l’exécution des actes accomplis par les hommes, y compris les actes médicaux, revient à celui qui a le droit de classifier ces actes dans l’une des cinq catégories : les actes obligatoires, les actes interdits, les actes recommandés, les actes permis et les actes reprouvés. Ou plus sommairement, le bien et le mal, le licite et l’illicite. Lorsqu’un acte risque d’altérer gravement la vie sociale, la loi en interdit son exécution et sanctionnent contre ceux qui violent cette règlementation.
Selon la conception romaine, la loi est « ce que le peuple prescrit et établit » (Lex est quod populus iubet atque constituit), pour reprendre la fameuse expression du jurisconsulte Gaius (d. v. 180). Au contraire, les musulmans partent de l’idée que la loi est décidée par Dieu et transmise par ses messagers pour guider l’humanité. Ils estiment que l’homme est incapable de décider ce qui est licite et ce qui est illicite : seul Dieu peut le faire. Les considérants de la Déclaration islamique universelle des droits de l’homme, promulguée en 1981 par le Conseil islamique (dont le siège est à Londres) énoncent à cet égard que :
Forts de notre foi dans le fait que Dieu est le maître souverain de toute chose en cette vie immédiate comme en la vie ultime [...]

Forts de notre conviction que l’intelligence humaine est incapable d’élaborer la voie la meilleure en vue d’assurer le service de la vie, sans que Dieu ne la guide et ne lui en assure révélation :

Nous, les Musulmans, [...] nous proclamons cette Déclaration, faite au nom de l’islam, des droits de l’homme tels qu’on peut les déduire du très noble Coran et de la très pure Tradition prophétique (Sunnah).

À ce titre, ces droits se présentent comme des droits éternels qui ne sauraient supporter suppression ou rectification, abrogation ou invalidation. Ce sont des droits qui ont été définis par le Créateur - à lui la louange ! - et aucune créature humaine, quelle qu’elle soit, n’a le droit de les invalider ou de s’y attaquer.

Ce passage reprend les deux premières sources du droit musulman : le Coran et la Sunnah de Mahomet. Pour les musulmans, le Coran est la parole de Dieu ; Mahomet est le meilleur interprète de cette parole et le modèle à suivre. Le Coran impose aux musulmans l’obéissance à Mahomet :

Obéissez à Dieu et à l’envoyé. Si ensuite vous tournez le dos, [...] Dieu n’aime pas les mécréants! (3:32)

Dieu fixe les normes de façon souveraine et n’a de comptes à rendre à personne. A ce sujet, le Coran dit :
On ne lui demande pas [compte] sur ce qu’il fait, mais on leur demande [compte] (21:23).

À partir du Coran et de la Sunnah, les juristes musulmans ont développé un système juridique couvrant tous les aspects de la vie, en recourant à l’analogie, à la coutume, au consensus et à d’autres procédés développés dans ce que les juristes appellent les fondements du droit musulman .

Chaque fois qu’une nouvelle question se pose comme le clonage, les savants religieux musulmans essaient de lui trouver une qualification en suivant la méthode énoncée dans ces fondements. Cette qualification est énoncée sous forme de fatwa, édictée par un savant religieux ou par un groupe de savants réunis dans des organisations instituées à cet effet. Des scientifiques issus des milieux médicaux islamiques interviennent par des positions prises soit à titre individuel , soit par l’intermédiaire d’organismes à caractère général ou médical. Ces fatwas et ces prises de position sont développées dans des ouvrages, voire dans des thèses de doctorat. Sur cers bases, les législateurs nationaux décident d’incorporer dans le système législatif des normes dans ce domaine en respectant l’opinion des autorités religieuses. Ainsi la norme religieuse devient une norme étatique. Et si l’État n’adopte pas de loi, la lacune législative est comblée par les normes religieuses puisque la plupart des constitutions des pays arabo-musulmans considèrent que le droit musulman est une source - voire la source principale - du droit étatique ; les lois des ces pays indiquent souvent que les lacunes législatives sont comblées par le droit musulman. Si ce droit comporte des opinions divergentes, l’État décide, après consultation des autorités religieuses, laquelle des opinions doit être suivie.

Les prises de position religieuse varient selon l’étendue des domaines couverts par la religion concernée. Le christianisme à cet égard peut être considéré comme le parent pauvre sur le plan législatif, voire politique ; dans le judaïsme et l’islam, les livres sacrés sont de véritables codes de lois. De ce fait, les arguments avancés par les musulmans peuvent surprendre un chrétien pour qui la vie est peu influencée par la religion. Mais il doit admettre que chaque culture a sa propre logique. Un Chinois, un Japonais, un Indou, et un Américain du Nord ne considèrent pas les rapports entre le droit et la religion de la même manière. Les conventions internationales ont notamment pour but d’assurer le respect d’un minimum de principes, souvent vagues et sans grande force contraignante, sur lesquels ces différents groupes essaient de s’entendre.
Beaucoup considèrent que les musulmans sont contre la science. Ils s’en défendent et estiment que l’islam et la science sont indissociables. Plusieurs versets coraniques incitent l’homme à la connaissance et font l’éloge des savants. Mahomet lui-même considère dans un récit que :
« les savants sont les héritiers des prophètes ».

Mais cela ne veut pas dire que tout ce qui est scientifiquement réalisable soit permis. Il faut que ces expérimentations soient encore utiles et préservent la dignité humaine afin que l’homme ne soit pas un champ d’expériences. Il ne faut pas que la science déstabilise les relations sociales et familiales telles qu’établies par les normes divines.

Al-Qaradawi, religieux musulman très influent, écrit que la science, comme l’économie, la politique et la guerre, doit être limitée par les valeurs de la religion et de la morale. L’Islam n’accepte pas la séparation entre les domaines économiques ou politiques d’une part et la religion ou la morale d’autre part. Le droit musulman ne peut admettre que la science, l’économie, la politique ou la guerre soient considérés en dehors de la religion ou de la morale ; le progrès et le développement s’effectuent dans la cadre de l’Islam. C’est précisément le non respect de ce principe qui a corrompu la science, l’économie et la politique. Al-Qaradawi estime que :
« toute chose dans la vie doit être soumise à la direction de la religion. La parole de la religion est la parole de Dieu, et la parole de Dieu doit être supérieure sur toute autre parole. Il est logique que la parole de l’homme créé soit soumise à la parole de Dieu le créateur, car la parole de Dieu est toujours une parole de vérité, de bien, de justice et de beauté » .

3°) Embarras face au clonage humain

Le clonage humain semble plonger les milieux religieux, les États et les organisations internationales dans l’embarras.

Sur le plan international, après plus de trois ans de discussions en vue d’adopter un traité, l’Assemblée générale des Nations Unies a dû se contenter d’une Déclaration non contraignante sur le clonage des êtres humains , approuvée le 8 mars 2005 par les voix de 84 États, 34 États ayant voté contre et 37 États s’étant abstenus. Cette Déclaration, dont le contenu est vague, invite les États Membres à adopter des mesures pour protéger la vie humaine dans l’application des sciences de la vie, à interdire toutes les formes de clonage humain non compatibles avec la dignité humaine et la protection de la vie humaine, ainsi qu’à adopter sans délai une législation nationale donnant un effet interne aux dispositions de cette Déclaration. Ce texte ne fait pas de distinction entre les clonages reproductif et thérapeutique. Lors des débats, toutes les délégations ont condamné sans équivoque le clonage à des fins de reproduction. En revanche, elles ont été nombreuses à défendre le clonage à des fins thérapeutiques, mais sans indiquer les modalités d’application. Lors du vote, aucun pays arabe n’a voté contre cette résolution, mais certains ont voté pour et d’autres se sont abstenus . Le manque d’unité dans la position des pays arabes et musulmans serait la principale raison pour laquelle l’Assemblée générale des Nations Unies s’est contentée d’une simple Déclaration .

Pour les pays arabo-musulmans, l’Académie islamique de fiqh (Jeddah) et l’Organisation islamique pour les sciences médicales ont interdit en 1997 toute forme de clonage humain, puisque cette prise de position vise aussi bien le clonage reproductif que le clonage thérapeutique.

En 2004, les Ministres arabes de la justice se sont également penchés sur cette question, mais ils se sont limités à proposer un projet de loi interdisant le clonage humain reproductif . Il en découle que’ le clonage humain thérapeutique serait autorisé.
À notre connaissance, aucun État arabe n’a légiféré en cette matière. La Malaisie, par contre, a interdit en mars 1997 le clonage humain . Cette interdiction part de l’idée que le clonage est immoral car il s’oppose au principe de la création de l’homme par Dieu. Le clonage animal reste permis mais nécessite une autorisation dans chaque cas .

La plupart des auteurs musulmans sont opposés au clonage humain reproductif, mais semblent admettre le clonage humain thérapeutique sous certaines conditions, malheureusement mal définies. Parmi les exceptions, on mentionnera notamment Muhammad Hussayn Fadlallah, une importante figure du chiisme libanais.

4°) Clonage humain et respect de la vie

À supposer que le clonage humain soit possible, et certains pensent qu’il a déjà eu lieu sans toutefois en apporter de preuve irréfutable (voir ci-dessous), de nombreuses questions empêchent les musulmans d’en accepter le principe.
La première question, et sans doute la plus importante, est celle du respect de la vie.

Ainsi, si plusieurs embryons sont clonés pour pouvoir produire un être humain, que peut-on faire avec les embryons excédentaires ? Peut-on les détruire ? Peut-on les donner à des laboratoires pour faire des expériences ? Peut-on les dépecer pour guérir un malade ?

Ceux qui sont en faveur du clonage humain conditionnent son utilisation à des fins non reproductives par la l’absence de l’âme. Tuer un embryon vivant équivaut à tuer un être humain vivant. Le problème qui se pose alors est de savoir à partir de quand l’embryon a une âme: est-ce au moment de l’introduction des cellules dans l’ovule, après l’introduction de l’ovule ainsi fécondé dans l’utérus de la mère ou après un certain développement de l’embryon ?

La réponse à cette question n’est pas claire en droit musulman. Le Coran, selon les versets 23:12-14, considère que la création du fœtus passe par plusieurs étapes :
Nous avons créé l’humain d’un extrait de glaise, puis nous en fîmes une goutte [de sperme] dans un lieu fixe solide. Ensuite, nous avons créé de la goutte [de sperme] une adhérence; et de l’adhérence nous avons créé un embryon. Puis, de cet embryon nous avons créé des os et nous avons revêtu les os de chair. Ensuite, nous l’avons généré en une autre création.
Dans les versets 32:6-9, 38:71-72 et 15:28-29, le Coran affirme que Dieu insuffle au fœtus de son esprit (min ruhih). Il acquiert ainsi une âme, un esprit, mais sans donner d’indication précise sur la date de l’insufflation de l’âme. Le passage 23:14 semble indiquer que l’âme serait insufflée vers la fin, après la formation de la chair:
Ensuite, nous l’avons généré en une autre création (khalqan akharan) (23:114).

Mais le passage 32:6-9 dit que l’esprit est insufflé avant la création de l’ouïe, de la vue et des viscères. Quant aux récits de Mahomet, ils indiquent que l’âme est insufflée après 120 jours, 40 jours, 40 ou 45 nuits, 42 nuits, 40 et quelques nuits, voire 40 jours et quarante nuits.

Les auteurs musulmans essaient de concilier ces dates contradictoires en commençant par s’interroger sur l’authenticité de ces récits . Faute d’un résultat probant, Al-Qudat recommande de recourir à la science médicale moderne. En qualité de prophète, Mahomet est considéré comme infaillible. Par conséquent, le récit qui est le plus conforme aux données médicales doit être considéré le seul authentique . Alors que les auteurs anciens placent généralement l’insufflation de l’âme après 120 jours de la conception en se basant sur le premier récit , Al-Qudat préfère la placer dans un délai variant entre 40 et 45 jours à partir de la conception, en se basant sur les autres récits. Il explique cette différence de cinq jours dans ce délai par le fait que les fœtus ne connaissent pas la même évolution, certains connaissant un développement plus rapide que d’autres. Cette date est calculée depuis le moment où le sperme se fixe définitivement dans l’utérus de la mère, et non pas du moment où il entre dans le ventre .

Abou Al-Serour situe l’insufflation de l’âme à 120 jours, Il indique que les embryons excédentaires qui résultent du clonage et qui ne seront pas implantés dans l’utérus de la femme peuvent être utilisés à des fins thérapeutiques, pour autant que les deux conjoints y consentent ; mais il ne précise pas si ces 120 jours constituent la limite pour pouvoir avorter . Muhammad Hussayn Fadlallah n’est pas plus clair à ce sujet. Il estime que lorsque la cellule est introduite dans l’ovule et qu’un embryon ou projet de vie commence à se former, il est interdit de dépecer cet embryon pour soigner une personne. Par contre, prendre des éléments de cet embryon sans causer sa mort est autorisé. Avant la formation de l’embryon et son emplacement dans l’utérus de la femme, il est possible d’utiliser l’ovule fécondé. Muhammad Hussayn Fadlallah ne précise cependant pas le moment auquel on se trouve en présence d’un embryon et d’un projet de vie .

Muhammad Ra’fat ‘Uthman, membre de l’Académie de recherche islamique et du conseil suprême de l’Azhar, permet le clonage humain s’il a lieu entre deux conjoints. Il autorise l’avortement de l’enfant conçu par voie de clonage pour profiter de ses cellules souches afin de soigner le père ou la mère. Il justifie ce point de vue par le principe de nécessité .
En cas de crainte de maladies génétiques, il est permis de produire plusieurs clones et de les examiner pour savoir lequel est exempt de ces maladies en vue de son implantation et de détruire ou de disposer des autres. Un tel teste est considéré par Abou Al-Serour comme conforme au droit musulman. Il cite à cet égard des récits de Mahomet conseillant de veiller sur la progéniture en bien choisissant la femme et de ne pas se marier entre proches pour ne pas avoir des enfants faibles .
Ces questions ne se posent pas lorsque des organes séparés sont clonés: une main, un rein ou un cœur. Mais peut-on faire repousser la main qui a été coupée à la suite d’un vol ?

5°) Clonage humain et préservation de la progéniture

Selon la loi de la nature, un homme et une femme ayant des rapports sexuels peuvent engendrer. Mais ce que la loi de la nature permet de réaliser n’est pas nécessairement autorisé par la loi étatique, sociale ou religieuse. Dans une société dont la législation est plus stricte, tout rapport sexuel hors mariage est sanctionné, parfois par la mise à mort. Mais même dans les sociétés libérales, l’enfant né hors mariage (appelé enfant naturel) n’a pas toujours le même statut que l’enfant né dans le mariage (appelé enfant légitime), même si les législations d’un certain nombre de pays tendent à éliminer ces différences.
Le droit musulman appartient aux systèmes juridiques stricts selon lesquels toute procréation doit se faire au sein du couple. Les rapports adultérins sont interdits ; ils entraînent des conséquences sur le statut de l’enfant. Mais les juristes musulmans ont autorisé le recours à l’insémination artificielle ou la fécondation in vitro comme moyen de procréation, à condition que d’une part le sperme provienne du mari et l’ovule de la femme et d’autre part cette opération ait lieu dans le cadre du mariage. L’insémination d’une femme par le sperme d’un homme qui n’est pas son mari est interdit; elle est assimilée à l’adultère même si elle’ n’est pas sanctionnée de la même manière puisqu’il n’y a pas pénétration.

Le clonage humain reproductif pose, de manière plus grave, le même problème. Si un clonage doit avoir lieu, il n’est autorisé qu’au moyen d’un ovule de la femme et de la cellule de l’homme dont elle est l’épouse, et ce dans le cadre du mariage. Contrairement à l’insémination artificielle ou la fécondation in vitro, le clonage permet l’utilisation d’une cellule et d’un ovule de la femme ; l’enfant qui naîtra sera sans père. Pour les musulmans, cette situation évoque celle de Jésus qui, selon le Coran, est né de Marie sans intervention d’un homme externe. Mais ils craignent qu’un tel procédé de procréation n’ait un impact négatif sur les relations maritales et les relations parents-enfants et qu’il ne mette fin à l’institution familiale telle qu’elle est conçue par l’islam. Le clonage humain privera de surcroît l’enfant de ses racines (sa lignée) et ébranlera les lois islamiques sur l’héritage qui sont basées sur la consanguinité.

Pour remédier à ces problèmes, les différents textes et auteurs musulmans insistent sur le fait qu’il est absolument interdit de recourir au clonage entre deux personnes qui ne sont pas liés par le mariage . On cite à cet égard un récit de Mahomet :
« Toute femme qui fait entrer dans un groupe un lien de parenté qui n’en fait pas partie, n’appartient pas à ce groupe ».
Par contre, le clonage entre personnes mariées est autorisé mais à certaines conditions :
• Il n’est pas permis de recourir au clonage entre un mari mineur et une femme majeure ou vice-versa. Le tuteur n’a pas le droit d’autoriser un tel clonage. .
• Si les époux sont majeurs, mais que le mari a un problème de stérilité (par exemple pour cause de maladie de testicule), il est possible de prélever une cellule du testicule et faire le clonage avec un ovule de sa propre femme au cas où il n’existe pas de danger pour la santé. Le droit musulman permet en effet de recourir à tous les moyens licites pour soigner la stérilité et avoir une progéniture. Selon le droit musulman, la cellule du testicule est la base du sperme.
• Si les époux sont majeurs, mais que le mari a les testicules coupés, le clonage avec une cellule provenant d’une autre partie du corps est interdit, bien qu’il n’y ait pas de risque de mélange de parenté. Le droit musulman considère que cette situation entraîne un changement de la nature que Dieu a créée.

Le clonage pose aussi le problème du choix du sexe de l’enfant. Les médecins musulmans, comme notamment Avicenne, avaient déjà prescrit des régimes qui favorisent la naissance d’enfant d’un sexe particulier . Mais des problèmes d’équilibre social se poseraient si les couples mariés se mettaient à ne choisir que des garçons. Les arabes avaient pour coutume d’enterrer vivantes leurs filles. Cette coutume a été condamnée par le Coran, car elle porte atteinte à la vie d’une personne innocente (818-9) et un défi à la volonté divine qui accorde les garçons et les filles à qui il veut (42:49) et exige de ne pas distinguer entre filles et garçons (16:58-59). Le Coran parle de Zacharie qui demande à Dieu de lui donner un garçon, et son vœu a été exaucé (3:38-39). Sur cette base, certains affirment qu’il est permis de souhaiter la naissance d’un garçon et de faire le nécessaire pour y parvenir. Mais il faut d’une part que la méthode employée soit licite et sans danger pour l’enfant et d’autre part que la réalisation d’un tel souhait soit fondé sur une raison légitime. Ainsi une famille qui a plusieurs filles peut souhaiter avoir un garçon pour l’équilibre dans la famille. Mais l’État doit intervenir pour interdire un tel choix si la tendance en faveur des garçons met en danger la société . Cette question est cependant loin de faire l’unanimité au sein des autorités religieuses musulmanes. Ainsi, Al-Qaradawi permet un tel choix, en cas de nécessité ou de besoin, mais dit qu’il serait plus sain de laisser la décision à la sagesse de Dieu.

6°) Modification du procédé de création de l’homme et de la nature

Le Coran comporte différents versets concernant la formation de l’être humain dans le ventre de sa mère, dont le verset 76:2.
Nous avons créé l’humain d’une goutte de mixture pour le tester. Ensuite, nous l’avons fait écouteur, clairvoyant .

Or, dans le clonage il ne s’agit pas de mixture comme le prévoit le Coran. Ce procédé entraîne donc un non- respect des normes de Dieu.

Le Coran comprend également le passage suivant :
[Satan] a dit: « Je prendrai de tes serviteurs une part imposée. Je les égarerai, les ferai souhaiter et leur ordonnerai, et ils fendront les oreilles aux bétails. Je leur ordonnerai, et ils changeront la création de Dieu ». Quiconque prend le Satan pour allié hors de Dieu, perdra, une perte manifeste (4:118-119).
Si la simple fente des oreilles des bétails est un changement de la création de Dieu et une obéissance à Satan, que dire alors du clonage humain ? Selon la loi de Dieu, l’homme naît de la rencontre du sperme de l’homme avec l’ovule de la femme, et non pas par le clonage . Le mufti d’Amman, le cheikh Sa’id ‘Abd-al-Hafidh Hajjawi, estime que le clonage serait un moyen utilisé par Satan pour fourvoyer l’être humain. Mahmud Al-Saratawi, doyen de la faculté de droit musulman de l’université jordanienne, estime quant à lui que le clonage tend à modifier la création ; Dieu, ajoute-t-il, a fait de l’homme son successeur,
Lorsque ton Seigneur dit aux anges: « Je vais établir un successeur sur terre (2:30).
C’est lui qui a fait de vous des successeurs sur terre (35:39).
L’homme doit donc agir selon les règles établies par Dieu ; à défaut, la corruption règnera sur terre:
La corruption est apparue sur la terre et sur la mer à cause de ce que les mains des humains ont réalisé, afin que Dieu leur fasse goûter une partie de ce qu’ils ont fait. Peut-être retourneront-ils! (30:41)
Ne corrompez pas sur la terre après sa réforme (7:85).
Mahmud Al-Saratawi estime que le clonage sur les ‘animaux est permis à condition de respecter le principe de la bienveillance à leur égard. Quant au clonage sur les humains, il est interdit parce qu’il corrompt les relations entre l’homme et la femme. Nous savons en outre que l’application de l’eugénisme a déjà engendré des dérives dont l’humanité a souffert. Le plus grand danger pour l’humanité est que l’harmonie établie par Dieu soit troublée .
Considérant le clonage comme une corruption sur terre, certains n’hésitent pas à préconiser l’application de la peine prévue par le Coran contre les savants qui appliquent le clonage:
La rétribution de ceux qui guerroient contre Dieu et son envoyé, et qui s’empressent de corrompre sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupés leurs mains et leurs pieds opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre (5:33) .

7°) Atteinte à la diversité

De nombreux auteurs musulmans s’opposent au clonage car il porte atteinte à la diversité, laquelle constitue une norme prédéterminée par Dieu contre laquelle l’homme n’a pas le droit de s’insurger. Dieu a voulu que les êtres humains soient dissemblables. Ces auteurs citent le Coran :
Si ton Seigneur avait souhaité, il aurait fait des humains une seule nation. Or, ils ne cessent de diverger (11:118).
Parmi ses signes: la création des cieux et de la terre et vos différentes langues et couleurs. Il y a là des signes pour les connaisseurs (30:22).
Ô humains! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et nous avons fait de vous des peuples et des groupes, pour que vous vous connaissiez N’as-tu pas vu que Dieu fait descendre du ciel de l’eau? Puis nous en faisons sortir des fruits aux différentes couleurs. Dans les montagnes, il y a des sillons blancs et rouges, aux différentes couleurs, ainsi que noirs foncés. Il y a aussi des humains, des animaux et des bétails aux différentes couleurs. Parmi ses serviteurs, seuls les connaisseurs redoutent Dieu (35:27-28 ).
Un récit de Mahomet reprend :
Les gens restent bien tant qu’ils diffèrent les uns des autres, mais du moment qu’ils deviennent similaires, ils se détruisent .
Une des conséquences négatives du clonage est qu’il mettrait fin à l’utilité de l’emprunte digitale et aux différences physiologiques qui servent à identifier les personnes, notamment dans les enquêtes policières. L’innocent et le coupable seraient pareils. En outre, il règnerait une grande confusion dans les liens parentaux et successoraux. Un homme serait incapable de distinguer entre sa femme et d’autres femmes, et vice-versa ; l’instituteur aurait des problèmes à distinguer entre ses élèves .
Hamdi Murad, vice-secrétaire au ministère des waqfs et des affaires islamiques en Jordanie, soutient que le clonage peut être pratiqué sur des animaux jusqu’à ce qu’on parvienne à un résultat acceptable avant de la pratiquer sur l’homme. Il estime que la règle est la licéité de cette méthode ; mais s’il devait apparaître qu’elle est contraire aux normes de Dieu, il faudra alors y mettre un terme. Cette personnalité ajoute que même si le test réussit sur l’homme, il y a des limites ; ainsi il n’est pas permis de mettre tous les hommes sur un pied de totale ‘égalité’, car cette pratique est contraire à la nature. Il n’est pas raisonnable que tous les hommes soient des génies ou des savants. Uniformiser la nature n’est pas possible. Hamdi Murad cite à ce sujet le verset 95:4 du Coran :
Nous avons créé l’humain dans la meilleure forme .
Mahran rejette cependant cet argument arguant du fait qu’il n’existe pas de similitude entre le propriétaire de la cellule et ce qui en découle. L’ovule et l’utérus dans lequel elle est transplantée influencent la cellule .

8°) L’homme créateur concurrent à Dieu

Le droit musulman, comme d’ailleurs le droit juif, s’oppose à l’art figuratif. Une des raisons qui explique cette position est la crainte que l’artiste ne devienne un concurrent de Dieu dans la création. L’image en arabe se dit surah (forme) ; celui qui crée l’image se traduit par musawwir (le formateur). Or, le Coran utilise ce dernier terme comme un des noms de Dieu qui ne peut accepter un concurrent, et certainement pas celui qui peint des êtres vivants. On rapporte à cet égard plusieurs récits de Mahomet qui condamne celui qui se livre à l’art figuratif :
Ayshah rapporte: Le Messager de Dieu est entré chez elle alors qu’elle se trouvait derrière un rideau comportant une image. Son visage a changé de couleur. Il s’est dirigé vers le rideau et l’a déchiré avec sa main en disant: « Les gens qui seront le plus châtiés le jour de la résurrection sont ceux qui font des œuvres similaires à celles de Dieu ».
Abu-Hurayrah dit avoir entendu le Messager de Dieu dire: « Dieu dit: Qui est plus injuste que celui qui fait une création similaire à la mienne. Qu’ils créent alors un atome, qu’ils créent un grain, qu’ils créent une semence d’orge »!
Le clonage pose un problème similaire à celui de l’art figuratif. Un des noms de Dieu dans le Coran est le créateur. Il est censé avoir créé toute chose du néant, sur simple ordre:
Lorsque nous voulons une chose, nous n’avons qu’à dire: « Sois! » et cela est (16:40),
L’homme éjacule, mais c’est Dieu qui créé l’être humain à partir du sperme’ et lui donne forme:
C’est lui qui vous forme (yusawwirakum) dans les matrices, comme il souhaite. Il n’est de dieu que lui! Le fier, le sage (3:6).
Ô humain! Qu’est-ce qui t’a trompé au sujet de ton honorable Seigneur qui t’a créé, puis t’a façonné, puis t’a ajusté? Il t’a monté dans quelle forme (surah) il a souhaitée (82:6-8 ).
C’est lui Dieu, le créateur, le concepteur, le formateur. À lui les meilleurs noms. Ce qui est dans les cieux et la terre l’exalte. Il est le fier, le sage (musawwir) (59:24).
Avez-vous vu ce que vous éjaculez. Est-ce vous qui le créez ou [en] sommes-nous le créateur? (56:58-59).
Selon le Coran, à l’exception d’Adam créé à partir de la glaise, d’Ève issue d’une cote d’Adam et de Jésus né d’une mère sans père, l’être humain est créé à partir d’un homme et d’une femme :
Ô humains! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle (49:13).
Le clonage vient contrarier cette croyance religieuse puisqu’il n’est plus nécessaire de faire intervenir un homme et une femme pour créer un nouvel être humain. Le clonage serait-il une création du néant? Serait-il alors un créateur, un concurrent de Dieu, en faisant usage d’une méthode de création différente de celle qu’il avait prévue? La foi des croyants se trouve ainsi ébranlée par ces questionnements.
Les auteurs musulmans, quelle que soit leur position à ce sujet, se sentent obligé de rassurer les croyants. Ils citent à cet égard le verset suivant
Ô humains! On cite un exemple, écoutez-le: « Ceux que vous appelez hors de Dieu ne sauraient même pas créer une mouche, quand même ils s’uniraient pour cela. Et si la mouche leur dérobe quelque chose, ils ne sauraient la sauver d’elle. Le solliciteur et le sollicité sont faibles! » (22:73) .
Ils indiquent que le clonage est réalisé à partir de la cellule d’un homme et de l’ovule d’une femme. Même lorsque la cellule et l’ovule appartiennent à la même femme porteuse, le clonage n’a pas lieu à partir d’un seul être puisque la femme porteuse est elle-même issue d’un homme et d’une femme. Ces auteurs estiment que tout ce qui survient est conforme à la volonté divine. Dieu a établi un système de causes et d’effets dans l’univers, mais il est probable qu’il a également prévu des exceptions à cette règle. Si le clonage humain devient un jour une réalité, ce sera en conformité avec la volonté divine et cette pratique ne compromettra en rien la croyance en Dieu comme l’ultime créateur ; en effet, les matériaux premiers du clonage, à savoir les cellules somatiques et l’ovule non fertilisée, sont tous les deux une création de Dieu. Certains scientifiques musulmans affirment même que cette nouvelle réalisation biotechnologique pourrait très bien nous renforcer dans notre foi en la résurrection, lorsque Dieu nous réunira pour nous juger . Al-Qaradawi écrit à cet égard:
L’idée du clonage a profité à la religion en rendant plus accessible un des dogmes essentiels de la religion, à savoir celui de la résurrection des humains et leur retour à la vie pour qu’ils soient jugés au jour dernier. Les polythéistes dans le passé, et les matérialistes aujourd’hui rejettent l’idée de la résurrection après la mort et le retour à la vie. Le phénomène du clonage a rendu accessible ce fait. Avec un ovule et une cellule l’homme parvient à revenir de lui-même à la vie. Si cela est possible pour l’homme, peut-on alors exclure de la puissance de Dieu de rendre l’homme à la vie grâce à ce qui est appelé dans le récit « la merveille de la queue » qui ne se détruit jamais ou grâce à d’autres moyens que nous ne connaissons pas? « C’est lui qui commence la création, puis la refait. Et cela est une plus humble [tâche] pour lui » (30: 27) .

9°) Absence d’intérêt à préserver

Al-Qaddumi, auteur, musulman, estime que le clonage des plantes et des animaux peut être utile pour le progrès de l’humanité. Mais cette utilité est faible chez les hommes en comparaison avec les investissements importants que les recherches en la matière nécessitent ; il peut à cet égard être considéré comme un luxe et un gaspillage et il ne constitue pas une priorité pour la plus grande majorité de la population. Cet auteur inscrit le clonage dans la mouvance de la pensée occidentale tendant à augmenter les libertés individuelles au point même de permettre le mariage soit entre deux hommes, soit entre deux femmes. Le clonage vient abolir la paternité. Que reste-t-il alors de la famille ? Que sera le milieu familial produit par le clonage ? Cette pratique abolit le mariage naturel. Si l’Occident a le temps et les moyens pour développer le clonage, avons-nous les mêmes priorités ?
Cet auteur estime que le clonage est un signe de l’approche de la fin du monde. Il cite un récit de Mahomet selon lequel le jour viendra où un groupe mangera d’une seule grenade et s’abritera à l’ombre de ses épluches, et où le lait d’une seule chamelle suffira à abreuver un groupe de personnes » .
Un autre auteur écrit que le clonage a pour but de créer un animal ou un être humain similaire à l’original. Or selon les lois de la nature, c’est impossible. Cette technologie n’atteint donc pas son objectif. Le droit musulman stipule que si le but n’est pas réalisable, le moyen pour le réaliser devient inutile, et donc sans intérêt. A supposer que la méthode de clonage puisse aboutir à créer une similitude, ce but se serait pas légal puisqu’il ne remplit pas un des objectifs prévus par le droit musulman, à savoir la sauvegarde des intérêts des hommes. Mohsin Ibrahim écrit à ce sujet :
Les préjudices susceptibles d’être causés par la technologie du clonage humain dépasseraient, et de beaucoup, les bénéfices escomptés. Dès lors, rien ne pourrait justifier en islam le clonage humain même s’il est effectué dans un but thérapeutique .
Gamal Abou Al-Serour s’attarde aussi sur les coûts du clonage. Il estime que les pays riches peuvent se permettre de financer des laboratoires coûteux. Mais un pays pauvre aux moyens limités ne peut pas consacrer des moyens financiers pour de tels laboratoires qui ne profiteront qu’à une partie infirme de sa population tout en négligeant les besoins médicaux généraux de la grande majorité. Certes, ces laboratoires peuvent permettre à des personnes incapables de procréer d’avoir des enfants, ce qui en soi constitue un droit, mais cette pratique ne peut pas se faire au détriment de la grande majorité de la population. Ce problème peut être résolu en prévoyant de la part des personnes les plus riches des contributions au profit de ces laboratoires afin que les pauvres puissent également s’y faire soigner. La vente du produit des recherches effectuées dans ces laboratoires pourrait aussi contribuer à leur financement .

10°) Peur de l’inconnu et de l’exploitation

Les juristes musulmans estiment généralement que tout ce qui n’est pas expressément interdit est permis. Mais il existe aussi une autre règle selon laquelle il faut renoncer à ce qui est douteux afin d’éviter de tomber dans l’interdit. On cite à cet égard Mahomet :
Les choses légales sont claires et les choses illégales le sont aussi. Entre les deux existe le territoire de doute. Quiconque s’éloigne de ce territoire de peur de commettre un péché est sûr d’avoir évité ce qui est clairement illégal; quiconque s’en approche effrontément est susceptible de commettre alors ce qui est clairement illégal. Les péchés font partie du pâturage privé de Dieu et quiconque fait paître son troupeau à proximité, court le risque de transgresser les limites.
Selon Mahran, la règle prévoit que la reproduction humaine a lieu à la suite des rapports sexuels entre le mari et sa femme. Mais si cela s’avère impossible, il est permis de déroger à cette règle en recourant à la fécondation artificielle. Mais elle doit se faire dans le cadre des normes islamiques, c’est-à-dire entre des conjoints . Pour autant qu’il soit possible d’éviter les risques que le clonage pose, il en est de même de la reproduction par voie de clonage. Toutefois, faute de connaissances scientifiques suffisantes dans ce domaine, il n’est pas possible d’apprécier ces risques. Par conséquent, le clonage humain reproductif dans l’état actuel de nos connaissances doit être interdit .

Al-Qaradawi estime que les désavantages connus du clonage (et ceux qu’on découvrira ultérieurement) nous obligent à nous opposer au clonage. Il cite parmi les désavantages éventuels du clonage la fragilisation du groupe cloné et sa destruction au cas où l’un de ses membres est infecté par une maladie. D’autre part, rien ne nous assure que le clonage ne soit utilisé à mauvais escient, en se référant notamment à certaines utilisations de la force nucléaire. Les grandes puissances pourraient cloner une armée de géants et utiliser leur domination pour empêcher que les autres pays ne produisent des géants similaires, comme elles ont fait avec les armes nucléaires .

Un autre problème soulevé par le clonage est celui de l’utilisation des pays sous-développés comme terrain d’essai, profitant du vide juridique qui y règne et échappant de la sorte aux normes strictes des pays occidentaux. C’est pour cette raison que le syndicat des médecins égyptien demande de légiférer en la matière, d’interdire l’entrée d’experts étrangers dans le pays et de contrôler les activités des laboratoires afin d’éviter tout trafic humain et la réalisation d’opérations contraires aux normes islamiques. Il exige aussi que les médecins travaillant dans le domaine de la fécondation in vitro résident en Égypte et ne soient pas de simples visiteurs de passage .

11°) Clonage, filiation et successions

Même si les autorités religieuses ou étatiques restent opposées au clonage, elles sont obligées de se pencher sur les conséquences juridiques d’un tel acte s’il a lieu. Deux questions principales, parmi d’autres, se posent:
- Qui sont les père et mère de l’enfant?
- De qui hérite-t-il et qui l’hérite?
Lorsque l’enfant naît d’un ovule de la femme et d’une cellule souche de son mari pendant la durée du mariage, l’enfant est considéré comme un enfant légitime, à l’instar de tout enfant né de rapports sexuels ; ce statut a des conséquences tant sur le plan de la filiation que de la succession. Malgré l’opinion contraire de certains auteurs musulmans, les auteurs estiment que même si la femme n’a contribué que par un ovule vide, le fait qu’elle ait porté l’enfant et enfanté lui donne le titre de mère à part entière, et ce en vertu du verset 31:14:
Sa mère l’a porté, faiblesse sur faiblesse.
et du verset 58:2 :
Leurs mères ne sont que celles qui les ont enfantés.
Par contre, l’enfant ne sera pas considéré comme un enfant légitime dans les hypothèses suivantes :
- Si l’enfant naît de l’ovule d’une femme et de la cellule de son ex-mari après le divorce ou après le décès de ce dernier : l’enfant n’a de lien qu’avec la mère et ne peut hériter que de sa lignée. Al-Salihi cependant permet la fécondation artificielle pendant la période de la retraite de la femme (période pendant laquelle elle ne peut pas se marier) avec le sperme du mari décédé ou divorcé si tel est le souhait de ce dernier. Dans ce cas, l’enfant a un lien aussi bien avec la mère qu’avec le ‘père . Une fatwa de l’Azhar datée du 8 juin 2006 va dans le même sens . Ce raisonnement pourrait être appliqué au cas du clonage.
- Si l’enfant naît de l’ovule et de la cellule de la femme, qu’elle soit mariée ou pas : l’enfant a le même statut que dans l’hypothèse précédente.
- Si l’enfant naît d’un ovule d’une femme et de la cellule d’un homme qui ne sont pas mariés ensemble : l’enfant a le même statut que dans la première hypothèse .
- Si l’enfant naît d’une cellule d’un homme et d’un ovule d’une femme implanté dans l’utérus d’une autre femme (mère porteuse) : la filiation et la succession sont controversées. Mahran estime que l’enfant doit être considéré comme l’enfant de la mère qui a fourni l’ovule et de celle qui a porté l’ovule. Ainsi cet enfant a deux mères et il héritera de chacune d’elles. Il cite, par analogie, des cas où deux hommes avaient eux des rapports avec une esclave; la paternité du fils a été attribuée aux deux pères par le Calife Omar .
Le droit musulman présume que tout enfant né pendant le mariage est un enfant légitime des deux conjoints en vertu du récit de Mahomet:
L’enfant appartient au lit conjugal.
Le mari a cependant le droit de désavouer sa paternité sur base de la procédure appelée li’an prévue par le Coran .

12°) Opinion dissidente de Muhammad Hussayn Fadlallah

Muhammad Hussayn Fadlallah, autorité suprême chiite libanaise, a pris une position contraire à celle prise par l’Azhar .
Pour ce savant religieux, ceux qui parviennent à créer une personne ou un animal à partir du clonage ne font pas œuvre de création, mais ne font qu’appliquer la loi de la création établie par Dieu, à savoir réunir 46 chromosomes composant une cellule souche au sein d’un ovule vidé de ses propres chromosomes, au lieu de réunir 23 chromosomes de l’homme avec 23 chromosomes de la femme au sein de la même cellule .
Dans une interview donnée en 2002 à la suite de la déclaration des Raéliens qui prétendaient avoir réussi la naissance d’une fille par voie de clonage, Muhammad Hussayn Fadlallah indique que le clonage va créer des problèmes sur le plan de la filiation et de la succession, de la même manière que la fécondation in vitro. Mais il peut aussi avoir des éléments positifs en aidant à soigner certaines maladies. Il est par contre interdit de produire des fœtus et ensuite de les découper pour faire usage de leurs organes afin de guérir une autre personne malade. Ceci constitue un meurtre. Il rejette l’idée que le clonage soit un changement de la nature de Dieu et constitue un acte du démon selon le Coran (4:118-119). Le passage coranique en question signifie le changement de la nature monothéiste de l’homme et qui constitue la religion établie par Dieu. Il condamne la réaction émotive face au clonage et estime que ce dernier ne va pas bouleverser la société puisqu’il restera très limité, en raison de ses coûts. La science, dit-il, est toujours une bonne chose, et c’est l’abus qui est mauvais. Il faut combattre l’abus, et non pas la science .
Dans une autre interview, il réitère ce qu’il dit plus haut et estime que la science est un don de Dieu à l’homme, et que certains vivent dans les caves du retard et les grottes du passé, affrontant les nouveautés par les condamnations religieuses. Les choses négatives ne doivent pas nous mener à rejeter les choses positives de la science. L’Islam part de la raison. La raison est un messager de l’intérieur, et le prophète est un messager de l’extérieur. Fadlallah rejette l’idée du clonage visant à produire des fœtus qu’on dépèce par la suite pour faire usage de ses organes. Ceci constitue un crime. Mais rien n’empêche de créer des organes séparés, et ainsi pouvoir se passer de la transplantation d’un cœur ou d’un rein pris d’une autre personne. Il estime que le clonage restera un mouvement limité en raison de son coût. Il ne faut donc pas fermer la porte devant les expériences par peur de la généralisation du recours au clonage. Il affirme que le droit musulman part du principe que l’acte dont les désavantages sont supérieurs aux avantages, serait interdit, et l’acte dont les avantages sont supérieurs aux désavantages sera permis. Il ne faut donc pas condamner le clonage ab initio, mais voir dans la réalité ce qu’il produit.
Fadlallah dit que les condamnations du clonage par l’Azhar et le Vatican découlent de l’idée que le clonage viole la dignité humaine. Il faut cependant voir dans le clonage ses utilités. Si le clonage est utile pour résoudre des problèmes de l’être humain, alors il ne viole pas la dignité humaine mais l’élève. Le Vatican et des milieux musulmans vont même contre les moyens contraceptifs. Certains disent que Dieu a voulu qu’une personne naisse de la relation sexuelle entre un homme et une femme. Par conséquent, toute personne née en dehors de cette relation est illégitime. Or, l’enfant illégitime est celui qui est né d’une relation adultérine. Certains disent qu’il est interdit de changer la nature. Mais cela signifie qu’on n’a pas le droit de changer la nature monothéiste de l’homme, sans cela il serait interdit de couper un arbre ou de creuser une montagne que Dieu a créés.
Fadlallah estime que les gens doivent solliciter non pas l’opinion des savants religieux (fuqaha) mais l’opinion des sociologues, des psychologues et des juristes pour connaître les conséquences du clonage. Les savants religieux doivent ensuite se prononcer sur la base de ce qui est utile et de ce qui est nuisible.
Répondant à ceux qui craignent que le clonage soit utilisé par l’Occident pour dominer les autres nations et qu’il serve à récréer Néron ou Hitler, Fadlallah dit que cela relève de la naïveté pour la consommation politique interne. La réalité est que l’Occident a évolué dans ce domaine, et les musulmans sont en retard. L’Islam incite à progresser. On n’a pas besoin du clonage pour créer Hitler. La procréation naturelle peut aussi créer Hitler, et le fait de cloner une personne ne signifie pas qu’il reprendra toutes ses pensées. Il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte .

13°) Tentatives réelles ou fictives de clonage dans le monde arabe

Le clonage humain n’est pas encore prouvé, mais nous glanons ici quelques faits en rapport avec les musulmans qui ont suscité un débat dans la presse.
Un article paru dans Le Parisien, mardi 14 août 2001 indique que le colonel libyen Mu’ammar Kadhafi rêve d’être cloné par le docteur italien Severino Antinori. Kadhafi serait prêt à payer le prix fort pour réaliser cette opération : une clinique, le transport entre Rome et Tripoli pour toute l’équipe médicale et un hôtel de première classe pour tous ses cobayes, dont huit couples anglais. Ce sont les services secrets israéliens qui auraient enregistré sa conversation téléphonique avec l’un des assistants du docteur Antinori .
Une autre information datant du 25 juillet 2006 indique qu’un groupe chiite chercherait à cloner l’Imam Ali . Ils auraient recouru pour cela aux services de Brigitte Boisselier, une biochimiste adepte de la secte raélienne. Une équipe aurait visité différents sanctuaires chiites à la recherche d’objets ayant appartenu à Ali et sur lesquels ils auraient trouvé des échantillons d’ADN’. Cette équipe disposerait d’un budget de 500 millions de dollars. L’article qui rapporte cette information signale que les Raéliens ont des liens avec le judaïsme, ce qui fait renaître les soupçons sunnites à l’égard des chiites accusés de suivre le juif Abd-Allah Ibn-Saba qui prétendait qu’Imam Ali serait Dieu.
Un article du 10 mars 2003 paru dans le journal Al-Hayat de Londres rapporte que cinq semaines auparavant un premier enfant cloné serait né dans un hôpital saoudien. Il s’agit d’un enfant mâle né d’un couple ne pouvant pas avoir d’enfants à cause de la stérilité du mari. La cellule a été prise du père et l’ovule de la mère. Le clonage a eu lieu à Paris et la grossesse s’est poursuive en Arabie saoudite. Les autorités saoudiennes se sont cependant empressées de démentir l’information. Ce clonage est aussi attribué aux Raéliens, et plus particulièrement à Brigitte Boisselier. Cette dernière aurait par ailleurs reçu de nombreuses demandes de clonage émanant de familles libanaises et nord-africaines .
Dans un forum de discussion saoudien, un participant a publié la photo de cinq enfants âgés d’environ 5 ans qui se ressemblent et qui seraient nés à la suite d’un clonage. Il a refusé de donner les noms et l’adresse des enfants et il indique que les parents sont gênés par un si grand nombre d’enfants et essayaient de les donner aux voisins .

14°) Clonage sur les non-humains

Contrairement au clonage humain, le clonage sur les animaux et les plantes ne semble pas trop inquiéter les milieux musulmans, notamment parce que cette technique ne concerne pas le tabou des rapports sexuels entre un homme et une femme mariés. Les auteurs qui estiment que le clonage humain est autorisé ne le permettent que si des tests ont eu lieu avec succès sur des animaux.
La résolution de l’Académie islamique du fiqh affirme que « le recours à la technologie du clonage et à l’ingénierie génétique est permis dans les domaines de la bactériologie, de la microbiologie, de la faune et de la flore, mais il doit rester dans les limites de la shari’ah et viser à promouvoir l’intérêt général sans qu’il en résulte quelque préjudice que ce soit » .
Al-Qaradawi permet le clonage sur l’animal aux conditions suivantes:
1#) Le clonage doit être réellement utile pour l’être humain, et pas seulement utile pour certains personnes.
2#) Les inconvénients et les désavantages de cette méthode ne peuvent être supérieurs aux avantages. Or, il est prouvé aujourd’hui que les plantes traitées génétiquement ont plus de désavantages que d’avantages, ce qui commence à être dénoncé partout dans le monde.
3#) Le clonage ne peut causer de dommage à l’animal lui-même, car il est interdit en islam de nuire aux animaux .

Conclusion

Le but de cet article n'est pas de prendre position sur le clonage, mais d'exposer aussi fidèlement que possible les différents points de vue des auteurs musulmans, même lorsqu'ils peuvent paraître fort peu scientifiques. Ces différences découlent de l'absence de normes coraniques claires dans ce domaine. Elles montrent la méthode suivie par ces auteurs pour déduire des prescriptions religieuses du septième siècle des normes pouvant régir des actes médicaux complexes modernes, en veillant surtout à ne pas heurter des interdits en matière de procréation.

Annexes
1°) Nations Unies, 2005

Source :
A/RES/59/280
http://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N04/493/07/pdf/N0449307.pdf?OpenElement

Par sa résolution 59/280 du 8 mars 2005, les Nations unies ont adopté la Déclaration suivante sur le clonage des être humains.
L’Assemblée générale,
S’inspirant des buts et des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,
Rappelant la Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme, adoptée le 11 novembre 1997 par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, en particulier l’article 11 de la Déclaration dans lequel la Conférence a spécifié que des pratiques qui sont contraires à la dignité humaine, telles que le clonage à des fins de reproduction d’êtres humains, ne doivent pas être permises,
Rappelant également sa résolution 53/152 du 9 décembre 1998, dans laquelle elle a fait sienne la Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme,
Consciente des problèmes éthiques que certaines applications des sciences de la vie en rapide évolution risquent de poser pour la dignité humaine, les droits de l’homme et les libertés fondamentales,
Réaffirmant que l’application des sciences de la vie doit avoir pour but de soulager les souffrances et d’améliorer la santé des personnes et de l’humanité tout entière,
Faisant valoir que, lorsqu’on encourage le progrès scientifique et technique dans les sciences de la vie, il faut le faire d’une manière qui préserve le respect des droits de l’homme et bénéficie à tous,
Sachant les graves dangers médicaux, physiques, psychiques et sociaux que le clonage des êtres humains peut faire courir aux personnes en cause, et consciente aussi de la nécessité d’écarter le risque de l’exploitation des femmes,
Convaincue qu’il est urgent de prévenir les risques que le clonage des êtres humains peut faire peser sur la dignité humaine,
Déclare solennellement ce qui suit:
a) Les États Membres sont invités à adopter toutes les mesures voulues pour protéger comme il convient la vie humaine dans l’application des sciences de la vie;
b) Les États Membres sont invités à interdire toutes les formes de clonage humain dans la mesure où elles seraient incompatibles avec la dignité humaine et la protection de la vie humaine;
c) Les États Membres sont invités en outre à adopter les mesures voulues pour interdire l’application des techniques de génie génétique qui pourrait aller à l’encontre de la dignité humaine;
d) Les États Membres sont invités à prendre les mesures voulues pour écarter le risque de l’exploitation des femmes dans l’application des sciences de la vie;
e) Les États Membres sont invités également à adopter et à appliquer sans délai une législation nationale donnant effet aux paragraphes a) à d);
f) Les États Membres sont en outre invités, dans les ressources qu’ils consacrent à la recherche médicale, y compris aux sciences de la vie, à ne pas méconnaître les problèmes de portée mondiale urgents tels que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, qui touchent particulièrement les pays en développement.

2°) Académie islamique du fiqh (Jeddah), 1997

Source :
Texte français dans Ibrahim, Mohsin: Greffe d'organes, euthanasie et clonage: le point de vue de l'islam, trad. Younès Dassili, Tawhid, Lyon, 2003, p. 123-126.

Lors de sa dixième réunion tenue à Jeddah en 1997, l'Académie islamique du fiqh a adopté à l'unanimité la résolution suivante:

1*) Le clonage d'êtres humains est non-conforme à l'islam et doit être strictement interdit, quelles que soient les méthodes utilisées pour reproduire des clones humains.
2*) Si les restrictions de la shari'ah en rapport avec le point 1 venaient à être transgressées, les conséquences du clonage humain devraient être revues à la lumière de la shari'ah.
3*) Toutes les manipulations (biotechnologiques) impliquant une procréation humaine dans laquelle on fait intervenir un troisième élément (en dehors des liens maritaux) sont illégales, que cet élément soit un utérus, un ovule du sperme ou une cellule.
4*) Le recours à la technologie du clonage et à l'ingénierie génétique est permis dans les domaines de la bactériologie, de la microbiologie, de la faune et de la flore, mais il doit rester dans les limites de la shari'ah et viser à promouvoir l'intérêt général sans qu'il en résulte quelque préjudice que ce soit.
5*) Un appel est lancé ouvertement à tous les États musulmans pour édicter des lois et imposer les régulations nécessaires en vue d'empêcher, directement ou indirectement, les agences locales et étrangères, les organisations étrangères et les experts étrangers, d'utiliser, pour leur propre publicité, les pays musulmans comme bases d'expérimentation pour le clonage humain.
6*) L'académie islamique du fiqh et l'organisation médicale islamique doivent travailler en étroite collaboration sur la question du clonage. Les membres de ces organisations doivent rester au courant des derniers débats scientifiques sur le sujet et se familiariser avec la terminologie technique. Elles doivent également organiser des conférences et des séminaires de façon régulière afin d'éclaircir la position de la shariah concernant la question du clonage.
7*) Les États musulmans sont également invités à créer des commissions ad hoc composées d'experts scientifiques et de savants religieux afin que des directives éthiques relatives aux expériences et aux recherches biologiques puissent être formulées et mises à exécution dans ces États.
8*) L'académie appelle à la mise sur pied et au financement d'instituts de recherche spécialisés dont le rôle sera de mener des recherches en biologie et en ingénierie génétique dans les limites de la shari'ah. Ces instituts doivent s'interdire toute recherche dans le domaine du clonage humain. De cette manière, le monde musulman pourra mener ses propres recherches et mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de l'étranger dans le domaine de la recherche scientifique.
9*) Les médias sont appelés à présenter, parallèlement aux nouvelles découvertes scientifiques, le point de vue de l'islam sur telle ou telle découverte. Ils doivent aussi faire tout leur possible pour ne pas diffuser des désinformations sur l'islam. En conformité avec la directive de Dieu, tous les rapports doivent être examinés à fond avant d'être diffusés
Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S'ils la rapportaient au Messager aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d'entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris la [vérité de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement]. Et n'eussent été la grâce de Dieu sur vous et sa miséricorde, vous auriez suivi le diable, à part quelques-uns (4:83).

3°) Académie islamique du fiqh (Jeddah), 1997

Source :
http://www.fiqhacademy.org.sa/

.../...

(La suite est en arabe et en anglais)

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

Commentaire d'Hercule : Finalemant, qu'il s'agisse de l'Avortement ou du Clonage Humain, les positions de l'Islam sont très fermes et semblables à celles de l'Eglise Catholique en ce qui concerne la position pour la Défense de la Vie, et en opposition totale aux choix funestes des adeptes sectaires la Franc-maçonnerie ou des parlementaires français qui y sont affiliés.

Question d'Hercule : Le ténébreux Grand Orient de France, face à l'opposition très claire de l'Islam à la légalisation du clonage humain, aura t-il le courage ou la témérité de publier un communiqué sur les Médias français avec une réaction semblable à celle qu'il a adressé au Cardinal Vingt-trois, au sujet de la Révision de la Loi bioéthique, et dans laquelle il accuse d'Eglise d'obscurantisme et de mépris à l’égard des positions éthiques laïques.

Le GODF aura t-il le courage de dire à l'Islam avec la même violence que celle exprimé à l'encontre du Cardinal Vingt-trois et de toute l'Eglise Catholique, en qualifiant les membres de l’Islam d’ "adeptes" (terme habituellement réservé aux sectes car ceux qui pratiquent une religion sont des fidèles), et d'annoncer aussi que « l’État est chez lui et que "l’Islam" devrait aussi rester chez lui » ?... et enfin, d'affirmer que les oppositions de l'Islam sur le clonage dénoteraient d'un obscurantisme et d'un mépris des positions éthiques laïques.

Réponse : NON ! MESSIEURS LES FRANCS-MACONS NE DIRONT RIEN !... Prudence les frangins! Gare à la fatwa...
La Franc-maçonnerie est tellement plus efficace quand elle sait se terrer dans la pénombre des loges et des fraternelles, et qu'elle fait ses crapuleries en douce...
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Message par Her Mar 7 Juin - 20:54

http://www.diocese-grenoble-vienne.fr/familles_bioethique2.html

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Familles - Politique familiale et bioéthique


Qu'as-tu fait de ton frère ?

Cette question posée par Dieu à Caïn après le meurtre de son frère Abel s’adresse en fait à chacun d’entre nous. Serions-nous donc responsable de notre frère, de tout être humain proche ou lointain et ce par action directe sur sa vie ou par conséquence de notre propre mode de vie ? La vie est le bien le plus précieux que nous ayons reçu, don de Dieu, fruit de son amour infini.
Tu ne tueras pas. L’interdit du meurtre énoncé dans la loi de Moïse se retrouve en principe absolu dans toute société, archaïque ou moderne. Où commence et finit la vie ? Procréation, régulation des naissances, recherches sur l’embryon, bébés médicaments, manipulations génétiques, euthanasie, suicides assistés et bien d’autres questions nourrissent l’actualité. L’homme a toujours rêvé de pouvoir dominer cette vie, d’en repousser les limites, d’en améliorer le déroulement. Les progrès scientifiques dans le domaine médical et biologique s’accélèrent aujourd’hui de façon vertigineuse. Face à cette technique, il est indispensable de réfléchir pour savoir ce que l’on fait, ce qui est éthique et va dans le sens de la vie, le pas que l’homme ne peut pas franchir. La réflexion sur toutes ces questions de bioéthique se doit de précéder l’action et de permettre de l’encadrer sur le plan législatif. A chacun d’entre nous d’y réfléchir et participer. Au centre de tout cela il y a l’homme dans toute sa dignité.

Jean-Hugues Malraison
Prêtre et médecin

Les thèmes débattus concernent entre autres les points de réflexion suivants :

La recherche sur l’embryon
La recherche sur l’embryon est aujourd’hui interdite en France. La recherche sur l’embryon humain est liée à la perspective de développer une “médecine régénératrice“ qui aurait pour but de réparer des tissus ayant subi de graves lésions. Malgré l’enthousiasme qu’il suscite, le développement de traitements à court terme à partir de cellules souches embryonnaires n’est pas médicalement envisageable dans l’état actuel des connaissances. Il pose, en outre, de graves problèmes éthiques. En effet, leur utilisation suppose la destruction d’embryons. Or, si l’on reconnaît en l’embryon dés sa conception, un être humain, faisant partie de l’humanité et de ce fait, digne de respect, on ne peut le traiter comme un matériau de laboratoire qu’on rejetterait après l’avoir utilisé comme réserve de cellules. En revanche, la recherche sur les cellules souches adultes et sur les cellules souches prélevées sur le cordon ombilical cellules de sang du cordon, offre des perspectives prometteuses. en savoir +

Le prélèvement et la greffe d’organes, de tissus et de cellules
Ce chapitre touche à la question des donneurs vivants, du prélèvement sur personne décédée, et soulève différentes questions éthiques : les principes de gratuité, d’anonymat, la difficulté du consentement si le donneur est vivant et les critères de la mort si le donneur est décédé, le prélèvement sur les enfants. en savoir +

Les modalités d’expression du consentement dans les protocoles de recherche :
Le développement de la recherche biomédicale sur l’être humain est encadré par des règles éthiques internationales et des règles juridiques nationales de protection et de respect des personnes ; ainsi, en France, sauf exceptions prévues explicitement par la loi, aucune recherche biomédicale ne peut être pratiquée sur une personne sans son consentement libre et éclairé, recueilli après lui avoir délivré les informations nécessaires à cette fin.
Les recherches biomédicales expérimentales impliquent une prise de risque pour les personnes qui y participent. Or, le consentement libre et éclairé peut être altéré par leur espoir de guérison. La protection des personnes impliquées et concernées par es recherches, et tout spécialement les plus vulnérables, doit donc faire l’objet d’une vigilance toute particulière.

Le principe d’indisponibilité du corps humain :
L’indisponibilité du corps humain est un principe ancien du droit dont le respect concourt à la sauvegarde de la dignité humaine. L’existence de ce principe traduit la prise en compte par la législation française, d’une vision “personnificatrice“ du corps, évitant de le réduire à un gisement de ressources biologiques librement accessibles. Ce principe tient compte de l’unité du corps et de la personne en vertu de laquelle vendre son corps reviendrait à se vendre soi-même, et donc à violer sa dignité humaine. Mais lorsqu’il s’agit d’éléments ou de produits du corps humain préalablement séparés de celui-ci, (par exemple : don du sang) le principe s’efface au profit d’une disponibilité triplement restreinte.
Seuls les éléments et produits ayant donné lieu à un encadrement spécifique peuvent être objets de cession aux conditions et seules des utilisations visant une finalité thérapeutique peuvent être envisagées.- Ces cessions ne peuvent intervenir qu’à titre gratuit et anonyme.
Ces règles permettent de concilier l’intérêt thérapeutique d’autrui et la sauvegarde de la dignité humaine : leur abandon attesterait d’une réification (ou transformation du corps en “chose“) du corps humain.

L’assistance médicale à la procréation liée à la question de l’anonymat du don et de la gestation pour autrui
Le développement des techniques d’AMP a conduit à la production, à la congélation et à la destruction d’un nombre considérable d’embryons humains. L’arrêté du 11 avril 2008 témoigne d’un commencement de prise de conscience du caractère inacceptable d’un tel manque de respect de l’embryon humain. Il recommande une limitation du nombre des embryons constitués à la suite de tentatives de FIV.
Le recours à un don de gamètes introduit un lien corporel avec un tiers extérieur au couple en ce qui concerne la conception (IAD : insémination artificielle avec donneur) et donc l’existence même de l’enfant. Ce tiers ne peut qu’être présent dans l’imaginaire des parents et de l’enfant. La loi a, jusqu’à présent, imposé l’anonymat des donneurs de gamètes, sans reconnaître à l’enfant le droit de connaître ses origines. Cette règle est désormais contestée.
L’extension de l’accès à l’AMP aux personnes vivant seules, voire à des couples formés de personnes de même sexe, ajouterait aux problèmes posés par le don de gamètes une totale distorsion des liens familiaux, et mettrait profondément en cause les notions même de maternité et de paternité. en savoir +

Tests génétiques et médecine prédictive :
Elle consiste à pouvoir annoncer un événement pathologique pouvant survenir chez un individu bien portant. Elle est fondée sur la notion de dépistage des personnes à risques.
L’utilisation abusive des tests génétiques, voire leur mise à disposition directe sur un marché non régulé, peut être très dommageable pour les personnes. (utilisation par des employeurs dans la vie professionnelle, assurance, choix d’un futur conjoint…). La médecine propose désormais aux couples désireux de mettre au monde un enfant, un ensemble d’examens destinés à diagnostiquer d’éventuelles anomalies de l’embryon ou du fœtus, qui peuvent conduire à l’éventuelles élimination d’embryons après DPI.

L’extension du recours au diagnostic prénatal (DPN) et au diagnostic préimplantatoire (DPI) :
Le DPN est une technique éthiquement légitime voire souhaitable si elle vise des mesures préventives et thérapeutiques pour le bien de l’enfant à naître. La pratique du diagnostic en vue de déceler des anomalies chromosomiques est sortie de ce cadre comme en témoigne les très nombreuses “interruptions de Grossesse pratiquées pour motif Médical“ IMG, auxquelles elle a conduit. en savoir +

- Le DPI est une technique lourde pour les parents, coûteuse pour la société et de faibles résultats. L’autorisation de cette pratique par le législateur, même limitée à des cas exceptionnels, porte atteinte au principe éthique majeur de la mise au monde d’un enfant pour lui-même.
- Une extension des prescriptions et des modalités du DPN dans un but autre que préventif ou thérapeutique pour le bien de l’enfant à naître, et de celles du DPI, ne pourrait qu’accentuer une dérive eugéniste déjà présente dans notre société. en savoir +

Le clonage humain :
L’utilisation thérapeutique de cellules souches prélevées sur un embryon obtenu par clonage n’est pas à l’ordre du jour. Le terme de clonage fait trop penser à la recherche de la conception d’enfants qui seraient des “clones“. en savoir +

Des conférences sont organisées dans le diocèse pour nous aider à débattre et à nous informer de ces questions aux enjeux majeurs pour la société. Merci de vous tenir informé et d'y participer activement.

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LE CLONAGE

Définitions : clonage reproductif ou clonage thérapeutique ?


Embryon
De la fécondation à la mort, la vie d’un être humain est une évolution continue passant par différents stades : stade embryonnaire, fœtus, nouveau-né, enfant, etc. Le passage d’un stade à l’autre se fait sans aucune discontinuité pour la personne.
L’embryon est donc un être humain qui se développe du moment de la fécondation au stade suivant que l’on appelle fœtal. Il n’existe pas de stade pré-embryonnaire car à l’étape qui précède, l’être humain n’existe pas, seules existent deux gamètes (cellules reproductrices) : c’est leur fusion au moment de la fécondation qui marquera le début du développement d’un nouvel être humain.
Clonage et clonage
Il existe plusieurs sortes de clonage : le clonage cellulaire et le clonage embryonnaire.
Le clonage cellulaire n’est pas appelé ainsi habituellement. Il s’agit de simples cultures de cellules différenciées comme on le fait pour la peau des grands brûlés. Cela ne pose aucun problème éthique.
Clonage embryonnaire
Il se fait de deux manières principales :
- soit par scission gémellaire de l’œuf fécondé (splitting), qui permet d’obtenir plusieurs individus jumeaux, possédant le même code génétique. Cette technique a été utilisée récemment pour la guenon Tétra. Cela a été réalisé chez l’homme par Hall et Stilmann dès 1993 sans le consentement d’un comité d’éthique et sans réimplantation.
- soit en introduisant le noyau remis à zéro d’une cellule différenciée dans un ovule énucléé, formant alors une cellule totipotente capable de se multiplier comme un embryon : c’est le cas de Dolly. Quel que soit son âge, un donateur peut ainsi avoir des vrais "jumeaux" d’âges différents.
Clonage reproductif
Le but du clonage embryonnaire est soit de créer un clone identique au donateur mais d’âge différent, c’est le clonage reproductif (type Dolly), soit de produire du tissu totipotent parfaitement compatible avec le donateur en vue de réaliser des greffes, c’est le clonage dit thérapeutique ou non-reproductif.
Affirmer que le clonage thérapeutique n’est pas reproductif est une erreur car il utilise dans les deux cas l’ovule d’une donatrice et crée un embryon ; la différence ne porte que sur la finalité de l’embryon.
Le clonage dit thérapeutique est un clonage reproductif interrompu. S’il est accepté par le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) et le Conseil d’Etat, puis par la loi, pour permettre la fabrication de cellules ou d’organes de rechange, le clonage dit thérapeutique reposera sur le principe qu’un être humain peut être produit pour servir de matière première à un autre être humain. Peut-on se guérir à n’importe quel prix, « au prix d’un homme » ?
Une vraie réflexion sur le clonage n’est donc pas de rentrer dans la dialectique « clonage thérapeutique, clonage reproductif » puisque le principe du clonage est de « reproduire » un embryon, mais bien de s’interroger sur cette fascination narcissique de la reproduction du Même, rejet de l’altérité.

Fiches techniques
Définitions : clonage reproductif, clonage dit thérapeutique
Législation et clonage
L'article " Le clonage humain " du Dr Henri Bléhaut, Institut Jérôme Lejeune

Clonage : technique et état des recherches (fev. 2003) par le Pr David Prentice (Department of Life Sciences, Indiana State University, USA)
Mise à jour 2006 - Données actuelles de la science dans les thérapies régénératrices par cellules souches, David A. Prentice, Journal of Investigative Medicine, janvier 2006.

Pourquoi refuser le clonage ?

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Définition et législation du clonage


Le clonage reproductif

La technique consiste à prélever le noyau (qui contient les chromosomes sur lesquels se trouve l'ADN) d'une cellule somatique adulte (par exemple un cellule de la peau, de la glande mammaire, du foie) et à l'injecter dans un ovocyte préalablement vidé de son noyau. Cet ovocyte provient de la mère porteuse, qui est différente de la personne à qui appartient la cellule somatique qui sera clonée. On réalise ensuite la fusion des deux cellules (la cellule somatique et l'ovocyte) en appliquant un champ électrique. Cela endommage souvent les cellules. En cas de réussite, il y a formation d'un embryon qui commencera à se développer. Il sera alors cultivé quelques temps en laboratoire avant d'être transplanté, au stade blastocyte, dans l'utérus de la mère porteuse. Le bébé aura le même patrimoine génétique que celui du donneur de la cellule somatique. On réussit ainsi une reproduction sans fécondation.

Comment cela est-il possible ?
C'est très simple: dans chaque cellule de notre corps se trouve l'ensemble du programme génétique. Cela signifie que dans l'une des cellules de ma peau, se trouve non seulement le programme pour fabriquer une cellule de la peau mais aussi celui pour fabriquer une cellule du cerveau ou du coeur. Seulement, en temps normal, les informations nécessaires (les gènes) à la fabrication d'un neurone ne s'expriment pas dans les cellules de la peau et vice versa. En quelque sorte, on peut dire que dans une cellule de la peau, ces gènes "neuronaux" s'effacent pour mettre en valeur les gènes nécessaires à la peau. De même, dans un neurone, les gènes nécessaires aux fonctions d'une cellule de la peau font silence pour que ne s'expriment que ceux nécessaires aux neurones. Dans le clonage à des fins de reproduction, on stoppe ce processus et ainsi on peut, à partir d'une cellule de la peau, fabriquer non seulement d'autres cellules de la peau, en tous points identiques aux premières, mais aussi des cellules nerveuses. On fait ainsi pour l'ensemble des cellules du corps jusqu'à reconstituer un être humain entier. Ce dernier sera génétiquement identique à celui sur lequel les cellules auront été prélevées, ce qui permet en quelque sorte de créer des "doubles" (des clones).

Est ce nouveau ?

Chez la grenouille, les chercheurs ont réussi à faire des clones à partir de cellules embryonnaires dès 1952. Néanmoins, ce n'était pas une réussite fabuleuse puisque sur 197 transferts de noyau, il y a eu seulement 2 têtards. En 1962, un pas de plus allait être franchi avec le clonage, toujours chez la grenouille, à partir des cellules adultes. Cependant, là encore il faut noter que les têtards se sont développés mais sont décédés avant de devenir "grenouilles". En 1986, des chercheurs américains font un nouveau pas en avant en clonant des veaux à partir de cellules embryonnaires et, 11 ans plus tard, c'est le fameux clonage de Dolly qui a fait la une des journaux. C'était en effet la première fois qu'on réussissait à cloner un mammifère à partir de cellules somatiques adultes. Bien sûr, on est loin d'une application "industrielle": pour fabriquer Dolly, il a fallu mettre en culture 277 embryons, parmi lesquels seulement un seul est parvenu à terme. De plus, on constata en 1999 que la brebis Dolly présentait un vieillissement accéléré. En effet, la brebis donneuse de cellules somatiques avait 6 ans lorsqu’elle fût clonée, si bien que Dolly est née avec des cellules plus âgées que celles d’un nouveau né normal.

A quoi ça sert?

Les perspectives les plus immédiates concernent la possibilité de cloner des animaux présentant des caractéristiques particulières, tels que des animaux d'élevage sélectionnés ou des animaux transgéniques. Par exemple, on peut s'intéresser à cloner une vache produisant une grande quantité de lait. Jusqu'à présent, on pouvait sélectionner cette vache et favoriser sa reproduction mais l'animal en question n'engendrait qu'un veau par an. Le cloner permettrait d'obtenir un veau par semaine!!! En ce qui concerne les animaux transgéniques, ils sont utiles pour des applications biomédicales. Par exemple, en insérant le gène adéquat dans les chromosomes de moutons ou de lapins, on peut récupérer dans leur lait des substances permettant de soigner la mucoviscidose ou l'hémophilie A. Or, ces animaux transgéniques sont difficiles à obtenir et on peut s'imaginer que la technique du clonage rendrait leur production beaucoup plus facile. D'autres parlent de cloner des espèces en voie de disparition ou même de.... cloner des espèces déjà disparues, dans le cas où l'on parviendrait à récupérer leur ADN.

Et le clonage humain ?

Là où les choses deviennent plus difficiles, c'est lorsque l'on aborde le clonage humain... Un sondage américain a révélé que 7% des adultes aimeraient se faire cloner ! Leurs motivations sont variées : disposer d'un réservoir d'organes pour le cas où ils auraient besoin d'une greffe, continuer d'exister après la mort, etc. D'autres suggèrent le clonage des personnes possédant certaines combinaisons de gènes, comme des savants ou des sportifs. D'autres encore proposent le clonage des personnes chères qui seraient décédées. Derrière tous ces rêves, se profilent le désir d'uniformité (répliquer à l'infini ceux qui nous plaisent) et le désir d'immortalité (refuser la mort d'un être cher ou sa propre mort). Évidemment, pour l’instant, cela n’est pas réalisable puisque la technique n’est pas encore au point.

Mon clone est-il mon double ? Suis-je un être unique ou peut on me fabriquer à des milliers d'exemplaires?

Un clone a le même patrimoine génétique que le donneur de la cellules somatique, contrairement aux autres individus qui sont le résultat d'un brassage de gènes issus de leur père et de ceux de leur mère. Mais le clone est-il pour autant une copie fidèle de son donneur? Rien n'est plus éloigné de la réalité, puisque l'identité, tant au niveau biologique qu'au niveau psychologique, n'est pas la seule conséquence du génome. Sur le plan biologique, la différence entre deux cellules réside non seulement dans les chromosomes mais aussi dans le cytoplasme (cas de l'ADN mitochondrial par exemple). Quant à l'identité d'un être vivant complexe, elle est bien plus que la seule conséquence de l'identité biologique: elle est aussi le résultat d'une expérience, d'une mémoire. Mon clone aura mes gènes mais il naîtra bien des années après moi, sans être soumis au même environnement, sans avoir mes souvenirs, sans rencontrer ceux qui, par ce qu'ils m'ont donné d'eux, ont transformé ma vie. Mon clone n'est donc pas moi: c'est un autre, avec mes gènes. On ne peut pas me photocopier.


Le clonage dit thérapeutique

Comme nous venons de le voir, l'annonce en 1997 du clonage de la brebis Dolly avait été l'occasion d'un consensus quasi général: jamais, au grand jamais, on appliquerait une telle technologie à l'être humain. Tout le monde était d'accord sur ce point, des autorités politiques aux autorités religieuses, à commencer par le créateur de la fameuse brebis. Et pourtant, un an après, la conception du clonage humain a considérablement changé et maintenant on distingue "clonage thérapeutique" et clonage pratiqué à des fins de reproduction. Si la plupart des décideurs continuent à être réservés sur la clonage à des fin de reproduction, il n'en est pas de même pour le clonage thérapeutique.

De quoi s'agit-il ?

Dans ce cas, on commence par fabriquer un embryon cloné, exactement de la même façon que dans le clonage reproductif. Une fois la fusion du noyau de la cellule somatique et de l'ovocyte réalisé, on laisse l'embryon se développer en éprouvette jusqu'à l'âge de 8 jours environ. A ce moment là, on prélève la masse cellulaire interne de cet embryon, ce qui a pour résultat sa destruction. Les cellules ainsi prélevées sont mises en culture afin d'obtenir des cellules souches embryonnaires. Ces cellules souches sont totipotentes, c'est à dire qu'elles peuvent se différencier en cellules de nombreux tissus. A partir de ces cellules souches embryonnaires, on peut donc fabriquer des cellules du foie, du coeur, de la peau, qui auront le même patrimoine génétique que le donneur de cellules somatiques.

A quoi ça sert ?

Le but de cette technique est de disposer de cellules somatiques (du foie, du coeur, etc...) ayant le même patrimoine génétique que le donneur. Ainsi, si le donneur souffre d'une pathologie grave, on pourrait remplacer ces cellules malades par des cellules clonées sans qu'il y ait rejet de cette greffe. En effet, bien souvent, l'un des problèmes majeurs des greffes est la possibilité de rejet qui survient en cas d'incompatibilité des systèmes d'histocompatibilité majeurs. Puisque dans ce cas, le patrimoine génétique du donneur et du receveur sont identiques, ce rejet ne survient pas.

Y a -t-il d'autres alternatives ?

Oui. Il existe d'autres techniques liées à l'utilisation de cellules souches adultes. Dans ce dernier cas, on prélève des cellules sur un sujet humain (adulte ou embryon) et on "duplique" uniquement le type de cellule prélevé. Par exemple, on prélève des cellules souches nerveuses et, à partir de là, on génère d'autres neurones qu'on pourra transplanter en cas de maladies neurodégénératives (maladies caractérisées par une perte de neurones dans le cerveau comme la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer). Dans ce cas, on fabrique des cellules de la peau à partir d'une cellule de la peau, sans passer par la fabrication d'un embryon. Cette stratégie est techniquement beaucoup plus simple et ne pose pas de problèmes éthiques particuliers (puisque dans ce cas, on a fabriqué des tissus et non des embryons). De plus on s’est aperçu que le potentiel des cellules souches n’est pas réduit par leur source : par exemple des cellules musculaires et sanguines peuvent être obtenues à partir de cellules souches d’autres systèmes. Les cellules souches adultes semblent de ce fait avoir les mêmes potentialités que les cellules souches embryonnaires. On peut désormais raisonnablement évoquer des pistes de thérapie cellulaire indépendantes des prélèvements embryonnaires.

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LE CLONAGE HUMAIN *

Dr Henri Bléhaut, Institut Jérôme Lejeune

* article publié dans la revue Responsabilité n°2, juin 2001, éditée par le Sou Médical, www.lesoumedical.fr

Clone, clonage, cloner, ces mots sont familiers au bactériologiste, au spécialiste de cultures tissulaires ou au généticien moléculaire qui clone l’ADN. Tous ces types de clonages ne posent guère de questions éthiques délicates. Aujourd’hui, quand on parle de clonage dans les media, ce n’est pas de ces clonages qu’il s’agit mais c’est du clonage de type Dolly, c’est de reproduction non sexuée à l’identique d’organismes pluricellulaires aussi complexes que les mammifères, c’est de reproduction par transfert de noyau. L’intérêt principal du clonage humain serait l’obtention de cellules souches embryonnaires pluripotentes (embryonic stem cells, cellules ES) comme source de greffes autologues. Nous resterons sur ce terrain sans reprendre toutes les sortes de clonages possibles, pas même le clonage par scission gémellaire qui n’a d’intérêt qu’en médecine vétérinaire.

Le clone et sa nature
Pour réaliser le clonage d’un mammifère, la théorie est relativement simple et nécessite deux « ingrédients » principaux :

- un ovocyte frais et énucléé (car il ne se conserve pas au congélateur),

- le noyau d’une cellule somatique spécifiquement traitée, tel un fibroblaste.

Il reste alors à introduire le noyau dans la cellule et à enclencher le processus de division, par exemple par une décharge électrique. Au cours de ces manipulations, l’ovocyte est indispensable car c’est la seule cellule dont le cytoplasme contient les éléments capables de réinitialiser le noyau, c’est à dire de lui donner la capacité d’utiliser l’ensemble de son génome pour former une cellule totipotente à l’origine d’un être nouveau pouvant fournir tous les types de tissus.

Une question clé se pose immédiatement : la cellule initiale du clone est-elle un embryon ? Au delà des discussions sémantiques ou philosophiques, la biologie donne une réponse évidente : par définition, l’embryon de mammifère, créé par la fécondation, est le stade le plus précoce de son développement ; de même la cellule initiale du clone, créée par transfert de noyau, est le stade le plus précoce de l’être cloné. Si la cellule initiale de Dolly n’est pas un embryon de mouton, alors Dolly n’est pas un mouton, elle qui a pourtant donné naissance à des agneaux tout à fait standards : le clone existe donc à partir du moment de l’introduction du noyau dans l’ovule qui crée un nouvel embryon ; l’originalité de cet embryon est sa voie d’obtention par un mode asexué.

La technique du clonage, simple en théorie, est dans la réalité très compliquée et aléatoire : pour obtenir une brebis Dolly, il a fallu créer plus de 250 clones par le recueil d’un nombre encore plus grand d’ovocytes. Aujourd’hui, il n’est pas encore possible de cloner certains animaux, cependant les moutons, les vaches, les porcs, les chèvres et les souris sont « clonables » avec des fortunes diverses. Par clonage, on obtient rarement plus de 1 % de naissances vivantes, très souvent associées à diverses anomalies du placenta, de l’appareil cardiovasculaire, du système immunitaire ou à un syndrome comportant un tableau d’anasarque particulier avec macroglossie, grosse tête et hypertrophie hépatique.

Contrairement à ce que l’on imagine, si un clone possède exactement le même code génétique que son donneur, il en diffère cependant. Cette différence est nettement plus importante que celle qui sépare des vrais jumeaux ; indépendamment de la différence d’âge entre le donneur et le clone, et toutes les conséquences qu’entraîne cette différence d’âge, il ne faut pas oublier que l’ADN mitochondrial du clone sera différent de celui du donneur puisqu’il proviendra de la donneuse d’ovocytes. Personne ne connaît les conséquences de ce phénomène ni la nature et l’importance d’éventuels signaux intracellulaires entre l’ADN nucléaire, l’ADN mitochondrial et le cytoplasme.

Actuellement, aucun clonage humain n’a été réalisé et il n’est donc pas possible de savoir si cette technique sera facilement réalisable ou non. Quelle que soit cette difficulté, il faudra certainement trouver des dizaines, voire des centaines, d’ovocytes par clone créé avec succès. Cet obstacle que représente l’obtention des ovocytes est très important. L’obtention d’ovocytes nécessite en effet la réalisation d’une stimulation ovarienne suivi du prélèvement d’ovocytes par ponction sous échographie : c’est un geste qu’il est difficile de qualifier de bénin, et dont on connaît mal les conséquences à long terme s’il est réalisé de manière répété. Faire un geste médical « agressif » sans bénéfice individuel direct pour le sujet est indiscutablement condamnable sur le plan éthique. Par ailleurs, comment imaginer de ne pas indemniser les donneuses qui prendraient ces risques sans que cette compensation financière ne devienne une incitation ? En France et dans la très grande majorité des pays, faire le commerce de son corps n’est pas éthique ; si des pratiques de ce type ont encore lieu dans des pays pauvres ou en voie de développement, la tendance est Dieu merci à l’éradication de cette sorte d’esclavagisme. Loin de l’éthique et dans un soucis affirmé d’efficacité, certains chercheurs français souhaitent cependant une évolution de la loi pour changer ce principe intangible que sont la gratuité et l’anonymat qui s’appliquent à tous les dons lorsqu’un pronostic vital n’est pas en jeu.

Le clonage humain est actuellement envisagé sous deux modes : le clonage reproductif et le clonage thérapeutique. Il est important de souligner que ce distinguo est purement sémantique et ne repose sur aucune base scientifique. Comme le souligne le Parlement Européen dans son texte sur le clonage, « il n’existe aucune différence entre le clonage à des fins thérapeutiques et celui ayant pour objet la reproduction… » ; en effet la technique utilisée est strictement la même avant et pendant les 8 premiers jours de la vie, jusqu’au moment de l’implantation de l’embryon in utero ou de son maintien en éprouvette. En cas d’implantation, appelée transfert d’embryon, le clonage est dit reproductif ; sans transfert et avec la mise en œuvre de traitements adéquats in vitro, il est dit thérapeutique. Dans les deux cas, il s’agit sans discussion possible de clonage humain avec toute la remise en cause de la dignité humaine que cela implique.

Il n’est pas possible de dire que le clone, qui est capable de donner un nouvel individu complet, n’est pas un être vivant ; et comment dire qu’il n’est pas humain puisqu’il possède dans ses cellules et leur noyau la signature de l’humain : son génome ; jamais il ne pourra devenir éléphant, souris ou drosophile, sa seule destinée est de donner un homme. Au risque de se répéter, si un clone humain n’est pas un être humain, alors Dolly n’est pas un mouton. La question de savoir à quel moment le clone humain devient une personne humaine est d’un autre ordre : il ne s’agit plus de biologie mais plutôt de philosophie. L’amour de la sagesse voudrait d’ailleurs que l’on applique à l’être humain, qui donnera une personne humaine, le principe de précaution que nos hommes politiques invoquent si volontiers : dans l’incapacité de définir le moment auquel l’être humain devient une personne humaine, ce principe voudrait que l’on considère l’être humain comme une personne dès son début, dès le stade embryonnaire. Pourquoi n’applique t-on pas à l’homme, et à son petit, ce principe de précaution considéré comme essentiel lorsqu’il s’agit de vaches, surtout lorsqu’elles sont folles ou aphteuses ?

Le clonage reproductif
Aujourd’hui, le clonage humain dit reproductif est, en apparence, unanimement condamné mais, malgré cet interdit, plusieurs scientifiques ont affirmé leur ferme intention de réaliser à court terme le premier clonage d’un être humain. Il est difficile de concevoir une technique plus méprisante de l’homme que le clonage humain reproductif : si l’on réalise le clone d’un être humain, ce n’est pas pour lui, mais pour qu’il ressemble au donneur de noyau ; si l’on pouvait réaliser le clone d’Albert Einstein aujourd’hui, ce ne serait pas par hasard, pour concevoir un homme comme les autres, mais bien pour obtenir un bon physicien. Le sujet cloné ne peut avoir d’existence propre et ne restera jamais que l’image de son donneur. Comment alors ne pas prévoir de graves troubles de l’identité et de la personnalité ? Il est inconcevable qu’une femme porteuse d’un clone n’ait pas choisi avec le plus grand soin le sujet donneur : si le donneur est son mari, quel inceste d’avoir dans son lit le double de son enfant ! Si c’est elle-même la donneuse, quel narcissisme ! Si c’est un donneur étranger, quel donneur la femme porteuse va t’elle choisir pour porter son jumeau dans son sein, et quel adultère ! Même en cas de stérilité où le clonage paraît le seule moyen d’obtenir une grossesse, son principe même est une atteinte extrêmement profonde de l’identité et du respect dû au clone, donc de la dignité humaine. Malgré tout certains s’acharnent sur le clonage reproductif humain et vont même plus loin puisqu’un médecin américain essaie de cloner un bébé mort en implantant des noyaux de ses cellules dans des ovocytes de vaches ! Est-il nécessaire d’épiloguer sur des expérimentations aussi aberrantes ? Cette chimère serait-elle réellement un humain ? A priori oui par son code génétique nucléaire mais non par son ADN mitochondrial ; cela introduirait de l’ADN mitochondrial de vache dans l’humanité future… Où va t‑on ? Compte tenu des difficultés rencontrées pour obtenir un clone de mouton avec un ovocyte de mouton, compte tenu du grand nombre d’anomalies et de malformations rencontrées chez les clones (plus de la moitié), il est peu probable de pouvoir fabriquer à l’heure actuelle un clone chimérique homme-vache ; dans 10 ans, la question pourra se poser dans de tout autres termes. Le maïs transgénique est infiniment moins dangereux que ces expériences sur l’homme de quelques savants qui pensent que tout ce que la science permet doit être réalisé.

Les cellules souches
Mais revenons au clonage humain thérapeutique et à son intérêt comme source de tissus, c’est à dire de cellules souches humaines autologues. Les cellules souches (stem cells, cellules staminales) sont un centre d’intérêt spectaculaire en raison de leur capacité à se transformer en n’importe quel type cellulaire dans les organismes supérieurs ; cette transformation pourrait même peut-être s’effectuer à la demande. Cela provoquerait une évolution profonde de certains domaines de la médecine mais l’usage de ces cellules soulève des problèmes non seulement pratiques mais aussi éthiques.

Que signifie exactement l’appellation « cellule souche » ? Sans entrer dans des définitions techniques compliquées, ce concept désigne des cellules non spécialisées, capables de se multiplier à l’identique, c’est à dire indifférenciées, ou de se transformer en un ou plusieurs types cellulaires spécialisés de l’organisme : foie, peau, etc. Les cellules souches sont ainsi définies par leur potentialité de développement.

Le type même de cellule souche est la cellule embryonnaire initiale, le zygote, qui est à l’origine de toutes les cellules de l’organisme ; au fur et à mesure du développement embryonnaire, les cellules sont canalisées vers des voies de différentiation spécifiques et leur potentiel de développement se modifie ; les cellules souches de ces différentes voies se différencient seulement en quelques types de cellules : par exemple, les cellules souches dans le cerveau donnent les différentes sortes de neurones et les autres cellules du système nerveux central.

Si l’existence de cellules souches pendant le développement était prévisible, leur existence dans les tissus adultes est plus surprenante : il existe par exemple dans le muscle et le système sanguin des cellules capables, en cas de besoin, de donner du muscle ou des cellules sanguines, mais aussi d’autres lignées.

Les cellules souches embryonnaires issue du clonage
Le but du clonage est d’obtenir un nouveau zygote par une voie non sexuée. Ce stade initial de l’embryon est appelé cellule souche totipotente car il est à l’origine de toutes les cellules de l’organisme, celles de l’embryon comme celles des annexes (placenta, membranes). Ensuite, pendant le développement embryonnaire précoce, les cellules possèdent toujours de remarquables facultés de différenciation en une large variété de types cellulaires. Ces cellules souches (cellules ES, embryonic stem cells ) peuvent être prélevées sur l’embryon et se multiplier au laboratoire ; quand elles sont replacées dans l’embryon, elles contribuent à la formation de tous les tissus, y compris les cellules germinales : de telles cellules sont appelées « pluripotentes » ; elles ne sont pas totipotentes car elles ne peuvent engendrer que des cellules de l’embryon lui-même. À un stade ultérieure, les cellules embryonnaires ne sont capables de produire que certains types de cellules moins diversifiées ; elles sont alors appelées « cellules embryonnaires multipotentes » (cellules EG, embryonic germ cells). Toutefois les limites entre totipotence, pluripotence ou multipotence sont encore imprécises.

Aujourd’hui, chez l’homme, les cellules souches embryonnaires sont obtenues à partir d’embryons issus de fécondations in vitro. Quand l’embryon comporte quelques centaines de cellules, ses cellules peuvent être dispersées, séparées les unes des autres et mises en culture. On peut obtenir de cette manière des cultures d’une vingtaine de types de cellules pluripotentes. L’autre voie d’obtention de cellules ES est bien sûr l’embryon issu du clonage humain, ce qui évite les difficultés d’ordre immunitaire. Il est autorisé dans certains pays comme la Grande-Bretagne et en passe de l’être en France si le Parlement suit les recommandations du premier ministre qui s’est clairement déclaré en faveur du clonage en souhaitant l’autorisation du « transfert de noyau ».

Cependant l’utilisation d’embryons humains pose des problèmes éthiques évidents puisque toutes ces expériences aboutissent à leur utilisation comme matériel d’expérimentation et à leur destruction ; ces embryons sont issus soit de la procréation médicalement assistée (embryons sans projet parental), soit délibérément produits par fécondation in vitro ou clonage. Un autre écueil éthique est la production, parmi ces cellules, de cellules germinales avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les générations futures. Une voie permettant de contourner cette difficulté est fournie par l’observation suivante : à l’âge adulte, les cellules de presque tous les tissus peuvent se renouveler, il existe donc une source de cellules nouvelles chez l’adulte : les cellules souches adultes.

Une alternative au clonage : les cellules souches adultes
L’existence de cellules souches sanguines est connue depuis longtemps et, chez la souris, une seule de ces cellules est capable de régénérer tous les types de cellules sanguines. Ce potentiel des cellules souches n’est pas réduit par leur source : des cellules musculaires et sanguines peuvent être obtenues à partir de cellules souches d’autres systèmes et exactement la même cellule souche sanguine peut régénérer tout le système sanguin aussi bien que du muscle strié. Les cellules souches sont aussi abondantes dans différentes régions du système nerveux central ; au laboratoire ces cellules en cultures peuvent facilement être différenciées en neurones, en oligodendrocytes, en astrocytes ou en cellules du système nerveux périphérique. Chez la souris, les cellules souches du système nerveux central peuvent même se différencier en cellules d’autres organes comme le sang, le muscle, l’intestin, le foie, le cœur, la peau, etc. Inversement des cellules souches du sang peuvent se différencier en cellules nerveuses.

Les cellules souches adultes semblent avoir les mêmes potentialités que les cellules souches embryonnaires ES mais l’on sait encore peu de choses sur la manière d’orienter leur différentiation vers le type de tissu désiré. Il semble cependant que cette différentiation soit facilitée par les facteurs de l’inflammation libérés lors des lésions tissulaires.

Certaines caractéristiques de régulation des cellules souches sont très originales : les cellules souches adultes sont reconnues dans l’organisme lorsqu’elles expriment un antigène spécifique (HLA-DR). Cette reconnaissance permet leur destruction par les lymphocytes et évite ainsi une multiplication non contrôlée. Lorsque les cellules souches n’expriment pas cet antigène, comme les cellules souches non histocompatibles ou les cellules souches embryonnaire, ce mécanisme de régulation ne peut plus fonctionner ; il existe alors un risque de multiplication excessive potentiellement dangereux.

L’utilisation de cellules souches somatiques adultes permettrait pourtant de contourner les problèmes éthiques liés à l’utilisation des cellules ES mais il y a encore beaucoup à apprendre sur la manière dont ces cellules se multiplient et se différencient.

Retombées cliniques de l’utilisation des cellules souches
La première utilisation thérapeutique des cellules souches est le remplacement cellulaire. Celui-ci est très utile pour les cellules sanguines, par exemple dans le traitement des leucémies, ou pour les greffes cutanées chez les grands brûlés. En cardiologie, l’injection de cellules souches musculaires adultes dans un infarctus du myocarde a permis d’obtenir de nouvelles cellules cardiaques fonctionnelles et contractiles. La thérapie cellulaire a aussi une action potentielle dans certaines affections cérébrales caractérisées par une perte en neurones : maladie de Parkinson et plus récemment chorée de Huntington.

Cependant il faut encore vaincre de nombreuses difficultés avant d’utiliser les cellules souches de manière efficace :

- les cellules ES (embryonnaires) perdent progressivement leur capacités de se différencier en type de tissu précis et présentent le risque de se multiplier de manière excessive ; l’introduction de gènes d’apoptose (autodestruction) pourraient théoriquement limiter ce risque de dégénérescence tumorale.

- la division des cellules souches adultes parait limitée en nombre et l’on ne sait pas encore comment les trouver facilement. Elles sont présentes dans le sang à raison de 50 cellules par millions.

Pourquoi les techniques de recherches en sont-elles en apparence à leurs balbutiements ? Vraisemblablement parce que les nouveautés sont maintenues confidentielles dans l’attente de prises de brevet. Pourquoi se pose-t-on des questions sur l’utilisation d’embryons humains alors que les essais préliminaires chez les primates ne sont pas encore réalisés ? Aussi honteuse que soit la réponse, il faut être franc : on veut utiliser des embryons humains car les embryons de singes coûtent plus chers et sont mieux protégés par les lobbies de défense des animaux que les petits d’hommes ; l’éthique est ici bien loin.

Il est donc extrêmement important de développer la recherche pour connaître les mécanismes qui contrôlent la naissance, la destinée et la mort de ces cellules souches adultes. Une banque de cellules souches adultes et de cellules souches issues du sang du cordon a déjà été créée en Italie pour fournir du matériel pour la régénération de tissus.

Conclusion
Le but principal du clonage humain dit thérapeutique est l’obtention de cellules souches ES. Cette technique ne va pas sans soulever des questions importantes et elle ne peut certainement pas emporter l’adhésion éthique de l’ensemble du corps médical et des patients. Le simple principe de précaution plaide aussi pour la non utilisation du clonage humain. En revanche, l’obtention de lignées de cellules souches adultes ne soulève pas les mêmes difficultés et il est souhaitable d’intensifier la recherche dans cette direction qui paraît pleine d’avenir pour les greffes et la thérapie cellulaire.

Il est regrettable que l’éthique soit souvent perçue comme un système d’interdits limitant la recherche scientifique, alors que la finalité de la véritable éthique est le bonheur et l’épanouissement de l’homme.

Quelques textes de base

- Rapport sur le clonage, la thérapie cellulaire et l’utilisation thérapeutique des cellules embryonnaires. Sénat 24 février 2000.

- Stem cells, hype and hope. McKay R. Nature 2000;406:361-4.

- Résolution du Parlement européen sur le clonage des êtres humains. Document PE 293.752 du 7 septembre 2000.

- Les cellules souches adultes et leurs potentialités d’utilisation en recherche et en thérapeutique, comparaison avec les cellules souches embryonnaires. Rapport de l’Académie des Sciences réalisé à la demande du Ministre de la Recherche. Novembre 2000.

- Cellules souches humaines autologues et transfert de noyau, aspects scientifiques et éthiques. Académie pontificale pour la Vie. Janvier 2001.

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Pourquoi refuser le clonage ?


Argument scientifique
Le clonage thérapeutique n'a d'autre but que d'obtenir des cellules souches embryonnaires en vue de trouver de nouvelles thérapies. Or :

Le clonage est inutile :

- la thérapie avec les cellules souches embryonnaires ne donne pas de résultats. En Grande Bretagne, la recherche sur les embryons est autorisée depuis 15 ans : elle ne donne aucun résultat thérapeutique.

- ses promoteurs essaient de le justifier en annonçant qu'il leur permettra d'obtenir des cellules souches embryonnaires compatibles avec l'organisme receveur, dont le clone a été issu. Or les recherches montrent que les cellules souches embryonnaires injectées, quelle que soit leur origine (extraites d'un embryon surnuméraire par exemple) ne sont pas rejetées. Il n'est donc pas nécessaire de faire du clonage pour créer un embryon "compatible" avec le donneur.

Le clonage est dangereux :

- les cellules souches embryonnaires extraites puis injectées ne sont pas contrôlables. En raison même de leur extraordinaire potentiel de différenciation, l'organisme receveur ne sait pas contrôler leur développement. Elles se transforment alors en cellules tumorales, à la différence des cellules souches adultes contrôlées.

- 100% des clones (animaux) sont anormaux, donc leurs cellules également...

Le clonage n'est pas thérapeutique :

Aujourd'hui la communauté scientifique reconnaît qu'il n'y a aucune perspective thérapeutique à envisager à court et moyen terme avec le clonage. Le document de l'Unesco "Clonage Humain - Questions éthiques" édité en 2004 précise : "puisque la notion de thérapeutique suggère que le clonage peut avoir des applications bénéfiques, ce qui aujourd'hui semble complètement injustifié, il est plus approprié de modifier ce terme positif et d'utiliser un mot plus neutre, le clonage de recherche."


Argument clinique
Privilégier les recherches les plus efficaces

Pour répondre aux promesses de traitement, il faut développer la recherche sur les cellules souches issues du corps humain adulte. Beaucoup d'essais thérapeutiques sur les cellules souches adultes dans le monde sont déjà positifs et ne comportent aucune limite éthique.


Argument financier
La recherche sur le clonage disperse les ressources et ralentit les soins car la thérapie avec des cellules souches embryonnaires ne donne pas de résultats et la tentative du clonage humain n'aboutit pas. La thérapie cellulaire à partir du clonage est donc une chimère et tout l'argent investi dans ces recherches ne l'est pas dans la recherche sur les cellules souches adultes, déjà efficaces en matière de thérapie. Le chercheur clinicien doit chercher les solutions les plus rapides pour apporter une thérapie au patient. Responsabilité face aux patients qui attendent...


Argument juridique
Le clonage dit "thérapeutique" et le clonage dit "reproductif" sont en fait un seul et même clonage embryonnaire humain. Seule l'intention finale change : le clonage "thérapeutique" ou de recherche, clone un embryon pour faire de la recherche, le clonage reproductif clone un embryon pour le faire vivre. Le clonage thérapeutique n'est qu'un clonage reproductif interrompu.

Or le droit pénal précise que :

- la tentative est punissable comme l'acte commis,

- pour qualifier l'infraction, les mobiles sont inopérants.

Considérer la fin poursuivie pour autoriser un "bon clonage" ou condamner un "mauvais clonage" est donc irrecevable en droit pénal.


Argument philosophique
Création d’une classe d’humains qui n'existe que pour réaliser la finalité des autres

Créer un embryon humain pour ensuite le détruire et s'en servir comme matériel de recherche... c'est créer un homme pour s’en servir comme médicament... Si les Nations-Unies interdisent la reproduction par clonage sans interdire le clonage pour la recherche, alors, pour la première fois, cette organisation légitimerait la création d’êtres humains dans le but exprès de les détruire.


Argument féministe et humanitaire
Risques pour la femme : santé et exploitation

Pour pouvoir obtenir des clones, les chercheurs auront besoin de nombreux ovocytes. Pour obtenir 1 clone vivant humain il faudrait entre 50 et 100 ovocytes. Par exemple pour soigner les 17 millions de patients diabétiques aux Etats-Unis, il faudrait 850 millions d'ovules, soit si on prend 10 ovules par femme, 85 millions de femmes en âge de procréer. Quels sont les pays où l'on prendra ces ovules ? C'est la porte ouverte à l'exploitation des femmes pauvres et au trafic d'ovules.


Argument moral
Le clonage thérapeutique : un double crime

Il est contestable d'affirmer que le clonage thérapeutique est moins grave que le clonage reproductif. Il est au contraire doublement illicite, car il suppose déjà le crime du clonage reproductif puis le crime d'interrompre une vie, celle de cet embryon...

Situation paradoxale où la loi autoriserait la création d'embryons humains pour la recherche pour imposer ensuite de les détruire et considèrerait leur mort comme préférable à leur naissance.

« Chez les gens sérieux, personne ne nie que ce type de clonage n’a pas de perspective à court terme » Axel Kahn
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Message par Her Mar 7 Juin - 20:58

http://www.la-croix.com/Semaine-en-images/Le-pionnier-du-clonage-condamne-pour-fraude-_NG_-2011-05-12-567854

Les grands dossiers de la bioéthique

26/10/09 - 13 H 53 MIS À JOUR LE 26/10/09 - 13 H 53
coréeclonagebioéthique
Le «pionnier du clonage» condamné pour fraude

Le Sud-Coréen Hwang Woo-suk, présenté en 2004 comme le «pionnier du clonage», a été condamné lundi 26 octobre à Séoul à deux ans de prison avec sursis pour fraude et violation des lois sur la bioéthique.

Le ministère public avait réclamé une peine de quatre ans de prison à l'encontre du chercheur de 56 ans inculpé en mai 2006. Le parquet a annoncé qu'il allait faire appel de la décision.

Le docteur Hwang est resté muet à l'énoncé du verdict. Une centaine de ses partisans l'ont applaudi à sa sortie du tribunal.

VIOLATION DES LOIS SUR LA BIOÉTHIQUE
Déchu de tous ses titres universitaires et scientifiques et interdit de recherches, l'ancien héros du clonage avait été reconnu coupable en 2006 par ses pairs de l'Université de Séoul d'avoir falsifié deux «premières mondiales» revendiquées dans le domaine du clonage thérapeutique et publiées dans la revue américaine Science : l'extraction en 2004 d'une lignée de cellules souches à partir d'embryons obtenus par clonage puis, en 2005, la production encore plus remarquable de onze colonies.

Ces annonces avaient soulevé de grands espoirs pour le traitement du cancer, du diabète ou de la maladie de Parkinson, mais aussi soulevé de profondes questions éthiques.

La réputation du chercheur avait ensuite été ternie en novembre 2005 quand une chaîne de télévision sud-coréenne avait affirmé que le chercheur avait violé les lois coréennes sur la bioéthique en acceptant des dons d'ovules de ses propres collaborateurs.

MANIPULATION DES RÉSULTATS
Le parquet avait ensuite découvert que le professeur avait détourné 2,8 milliards de won (1,58 million d'euros) de fonds publics et privés alloués à ses recherches. Une partie de cet argent avait été utilisé pour rétribuer des donateurs d'ovules, en violation de la loi sur la bioéthique.

Lundi 26 octobre, le docteur Hwang a donc finalement été reconnu coupable de détournement de fonds pour un montant de 830 millions de wons (470 000 euros), mais a été blanchi de l'accusation de détournement de fonds privés.

Le tribunal a également confirmé que le chercheur savait que son équipe avait «exagéré ou manipulé» le résultat de certaines expériences. Il n'a cependant pas été prouvé que le scientifique ait ordonné à son équipe de réaliser ces manipulations.

SUPERCHERIE
Selon l'enquête judiciaire, le docteur Hwang était le cerveau de la manipulation qui avait fait croire à une percée mondiale dans le clonage thérapeutique, espoir de guérison pour des maladies comme Parkison ou Alzheimer.

C'est à l'un de ses assistants, Kim Sun-jong, que revenait la tâche de produire des cellules souches à partir d'embryons humains obtenus par clonage. Mais ce dernier n'a pas été capable de le faire et a décidé de détourner du laboratoire du docteur Hwang des cellules souches ordinaires et de les présenter comme des cellules qu'ils avaient obtenues par clonage.

L'avocat du docteur Hwang avait assuré que le professeur avait été victime de la supercherie montée par son assistant.

«SINCÈRE REPENTANCE»
Dans l'impossibilité d'effectuer des recherches sur le clonage humain, le docteur Wang a également travaillé sur celui des animaux, réussissant le clonage d'un chien en août 2005.

«Ses brillants résultats dans la recherche animale, sa sincère repentance et le fait qu'il ait déjà été sanctionné par ses pairs doivent être pris en considération», ont estimé les juges. Même s'il échappe à la prison, le chercheur a indiqué que ses avocats étudiaient la possibilité d'interjeter appel de la décision.

La-Croix.com (avec AFP)
Photo : Le docteur Hwang Woo-suk (au centre) face à la presse le lundi 26 octobre après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis pour fraude et violation des lois sur la bioéthique, par un tribunal de Séoul (AP/AHN).

26/10/09 - 13 H 53 MIS À JOUR LE 26/10/09 - 13 H 53
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Message par Her Sam 11 Juin - 22:13

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/10/97001-20110610FILWWW00613-une-vache-clonee-produit-du-lait-humain.php

Une vache clonée produit du lait humain
AFP
10/06/2011 | Mise à jour : 18:03 Réactions (64)

Un laboratoire argentin a annoncé la naissance de la première vache clonée au monde, comportant deux gênes humains, afin de produire un équivalent du lait maternel.

"La vache clonée, baptisée Rosita ISA, est le premier bovin né au monde avec deux gênes humains contenant les protéines présentes dans le lait maternel", déclare l'Institut national de technologie agricole (INTA) dans un communiqué, diffusé jeudi soir.
Le veau est né le 6 avril "par césarienne, en raison de son poids excessif, 45 kilos, alors que les (vaches) Jersey ne dépassent pas habituellement les 22 kilos" à la naissance, ajoute-t-il.

A l'âge adulte, "la vache produira du lait similaire à celui des êtres humains", indique encore l'Institut.

"L'objectif était d'améliorer la valeur nutritionnelle du lait de vache en ajoutant deux gênes humains, la protéine lactoferrine, qui apporte une protection antibactérienne et antivirale, et la lysozyme, qui est aussi un agent antibactérien", a déclaré l'un des chercheurs, Adrian Mutto, lors d'une téléconférence.

Pour parvenir à ce clonage, l'INTA a travaillé avec l'Université nationale de San Martin, elle aussi argentine.
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Message par Her Mar 14 Juin - 14:48

Bonjour,

Un commentaire reçu sur mon mail :

La petite nuance c'est qu'en ce qui concerne cette vache, ce n'est pas du clonage (et encore moins du clonage humain) c'est une vache transgénique incluant des gènes humains, en gros une VGM (vache génétiquement modifiée) sous ensemble des AVM (animal génétiquement modifié) à l'instar des OGM (par exemple le maïs), si courageusement combattue par Bové.

L'Inra en France connaissait le lait de vache clonée et a étudié les conséquences sanitaires pour la consommation après observations des publics (non avertis) qui les achetait au supermarché. L'étude n'est évidemment pas disponible

Le Clonage humain est un sujet d'un autre ordre autrement plus alarmant : l'homme "fabrique" des hommes par clonage. Car la technique du clonage induit que, au lieu du fait que l'embryon soit "fait " par fusion de gamètes biologiques du père et de la mère (ordre naturel de la création de la vie humaine), l'embryon du clone est "fait" par fission nucléaire d'une cellule totipotente (qui contient tout le patrimoine biologique de la personne qu'on veut "reproduire") par arcs électriques et envois de substances chimiques adéquates pour provoquer la division-fission.

La division du génome humain est le commencement de la vie ; elle intervient, naturellement au sens propre du mot, lors de la fécondation au moment où l'enfant reçoit une âme spirituelle créée, surnaturellement, par Dieu, comme le dit Jean Paul II "au moment de l'apparition du génome" plusieurs heures après la fécondation, que cette animation suscite, évidemment, Car Dieu est Notre créateur et nos parents nos "procréateurs", donc qui ne font que déposer, dans l'amour, ce que l'Union de la nature et la surnature, du biologique et de l'incréée, du visible et de l'invisible, du temporel et de l'éternel, vont créer.

La fission se fait jusqu'à ce que la division puisse apparaitre et se reproduire. Dire que c'est impossible, comme le disent des médecins et autres occulteurs, relève du plus grand aveuglement : pourquoi réussit on alors depuis 1920 (par un médecin nazi qui opérera ensuite sur des femmes dans les camps de concentration nazis) le clonage de grenouilles était obtenu, et après la guerre de vaches (l'affaire de la brebis Dolly ne fait que ressortir médiatiquement ce que en laboratoire on savait faire et on faisait sans le publier).

Quelle sorte d'homme va donner le clone humain ? Beaucoup semblent dire qu'il s'agira d'un être profondément traumatisé... il y a de quoi ! D'autres disent que des clones existent et ont été confiés à des parents (ou à des chambres d'isolement avec des dizaines d'experts bio psy et médico) : les résultats sont catastrophiques et aboutissent à des hommes très très violents, parenticides dans tous les cas dit "d'adoption".

Que dire de l'intrusion du bio-généticien qui crée ce clone dans le "Lieu " et l'"Instant" où Dieu crée une âme spirituelle, qui fera de ce clone un "être humain", quand bien même il serait profondément "inhumain" ? Inéluctablement, non par sa faute propre (il s'agit d'un nouveau martyre sur l'autel du Diable en personne !) mais du fait de la manière dont il aura été "fabriqué ", très très violemment et hors de l'ordre naturel. C'est proprement une violation de la création de l'homme, un sacrilège par rapport à une Présence active substantielle du Créateur de Tout et de tous...

Si probablement Dieu le permet (sinon il ne créerait pas d'âme spirituelle) ceci est prévu dans Son Plan sur la Création qui doit s'achever, passer par l'Abomination de la Désolation (qui selon certains pourrait être justement ce Sacrilège par lequel l'homme entre dans le Sanctuaire de la Création réservée à Dieu seul et ou Il est substantiellement présent : Shiqoutsim Meshomem en hébreux dans la Bible en Daniel ch 9 puis 11 puis 12 , repris dans les évangiles), la venue de l'Antichrist (un clone ou le créateur du clone ?) et tout ce que l'Ecriture dit de ces temps.

Les conséquences sociales, anthropologiques, cosmiques, psychologiques, etc. du clonage ne sont que des dégâts collatéraux gravissimes certes mais qui ne rendent visibles que des effets dont la cause est occulte et par là invisible et cachée aux hommes... (Surtout si ils ne veulent rien entendre sur le sujet lors même que la Loi bioéthique en France ouvre un boulevard aux bio généticiens pour fabriquer des clones, les développer et faire advenir le royaume d'une société du gender, espèce humaine sans père ni mère ni besoin de la différenciation sexuelle pour transmettre la vie, comme cela fut de génération en génération depuis des siècles et des siècles. Amen

bbb
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Message par Her Mer 15 Juin - 11:33

http://www.mon-genome.com/clonage.php

Clonage
Le clonage sert à désigner essentiellement deux processus. C'est d'une part la multiplication naturelle ou artificielle comme une copie conforme d'un être vivant c'est-à-dire avec conservation exacte du même génome pour l'ensemble des descendants.

Catégories :
Bioéthique - Génétique - Concept de la science-fiction - Clonage

Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.
Définitions :

Le clonage consiste en l'insertion d'un fragment d'ADN dans un vecteur, ce vecteur étant propagé dans une cellule hôte.... (source : ens-lyon)
Création intentionnelle d'un ou de plusieurs embryons génétiquement semblables. (source : hc-sc.gc)
Méthode visant à énucléer des cellules somatiques ou sexuelles ainsi qu'à remplacer leur noyau par celui d'autres cellules au contenu génétique différent. Le mot " clonage " est utilisé en biologie pour désigner une reproduction comme une copie conforme, ne faisant pas intervenir la sexualité. (source : jlbazin.free)
Le clonage sert à désigner essentiellement deux processus. C'est d'une part la multiplication naturelle ou artificielle comme une copie conforme d'un être vivant c'est-à-dire avec conservation exacte du même génome pour l'ensemble des descendants (les clones). C'est par conséquent un synonyme de certaines formes de multiplication asexuée telles que le bouturage. C'est aussi la multiplication génèrée d'un fragment d'ADN par l'intermédiaire d'un micro-organisme.

Ainsi, en biologie, le mot clonage sert à désigner plusieurs choses :

d'une part, le fait de reproduire des organismes vivants pour obtenir des êtres génétiquement semblables ; ceci peut s'appliquer à de simples cellules (clonage cellulaire, par prélèvement d'une seule cellule, qui est mise en culture de manière individuelle) ou bien à des animaux – par conséquent y compris les êtres humains – et des végétaux (clonage reproductif, bouturage). La totalité de ces cellules, ou individus, forme un seul et même clone (tant que le patrimoine génétique est semblable) ;
d'autre part, une technique de biologie moléculaire qui consiste à isoler un fragment d'ADN ainsi qu'à le multiplier comme une copie conforme en l'«insérant» dans une molécule d'ADN «porteuse» nommée vecteur donnant la possibilité son augmentcation. Cette technique de biologie moléculaire peut-être utilisée pour un clonage partiel, ne portant que sur un fragment de matériel génétique (ADN), mais également pour le clonage d'un gène entier donnant la possibilité la production de la protéine recombinante correspondante. L'«insertion» est fréquemment réalisée avec un vecteur, le plus couramment utilisé étant une molécule d'ADN nommée plasmide.
Au sens scientifique, le clonage est l'obtention d'un être vivant génétiquement semblable au parent qui lui donne naissance. Il s'oppose par conséquent à la reproduction qui nécessite deux parents. Il ne faut cependant pas confondre le clonage avec certaines formes de multiplication asexuée telles que la parthénogenèse où nous avons génération de gamètes, par conséquent méiose. Les enfants ne sont pas semblables à leurs parents.

On assimile fréquemment l'apparition de vrais jumeaux (dits monozygotes) chez les animaux et chez l'homme à une forme de clonage, plus naturel. Ce n'est cependant pas le cas. En effet, si les deux enfants sont semblables entre eux (techniquement ils forment un clone) ils ne le sont pas à leurs parents et découlent bien d'une reproduction sexuée.

Le terme clone est utilisé pour la première fois en 1903 par le botaniste H. J. Webber en désignant des plantes reproduites par multiplication asexuée. Ce mot sera ensuite réutilisé par J. B. S. Haldane.


Clonage naturel

Dans la nature, le clonage n'est rien qui plus est qu'un mode de reproduction parmi tous ceux à la disposition des êtres vivants. C'est même le plus commun dans la mesure où il concerne l'ensemble des cellules procaryotes (division), presque l'ensemble des eucaryotes unicellulaires (mitose) à l'exception de ceux qui pratiquent la reproduction (faisant intervenir la méïose), mais également de nombreux végétaux et animaux pluricellulaires.

Certains animaux dont l'embryon est coupé en deux peuvent donner deux individus génétiquement semblables comme c'est le cas chez les hydres. De plus, les cellules des organismes complexes se reproduisent le plus souvent par clonage.

Le clonage peut être naturel chez les plantes; il est dans ce cas le plus fréquemment nommé multiplication végétative. Il a lieu par émission de rejets, par marcottage naturel, par division naturelle de rhizomes ou de stolons.

Certaines espèces végétales émettent des rejets, comme l'olivier. Quand l'ortet d'origine vieillit, il émet des rejets sur le pourtour de sa souche. Ces ramets deviennent ensuite autonomes et se séparent entre eux lors de la disparition de la souche d'origine avec le temps. D'autres, comme les fraisiers, produisent des stolons, rameaux dont le bourgeon terminal s'enracine au contact d'un substrat favorable et reproduit ainsi, par marcottage naturel, une plante semblable à la plante mère. Par bouturage naturel des morceaux de plante peuvent repousser s'ils se retrouvent positionnés dans de bonnes conditions, et redonner une plante adulte complète.


Clonage végétal
En horticulture et culture, les techniques de reproduction de plantes par clonage peuvent être pratiquées en laboratoire, sous serres ou sur le terrain. Elles sont applicables chez énormément de dicotylédones produisant des méristèmes en abondance et sur quelques monocotylédones aussi (le bananier peut se multiplier par rejets, la canne à sucre par bouturage). On peut citer le greffage, et le bouturage qui n'existent pas naturellement dans la nature et d'autres techniques cette fois inspirées de la multiplication végétative naturelle : (le marcottage, le démariage de rejets ou la division de rhizomes et de stolons, etc. ).

En laboratoire, on pratique la Culture in vitro de méristèmes (ou d'autres parties de la plante) produisant des embryons puis des plantules complètes (voir embryogénèse somatique et embryogénèse zygotique). Les techniques in vitro sont les seules qui peuvent être employées pour des monocotylédones comme le palmier dattier, le palmier à huile.

Le comportement et la forme des clones peuvent différer selon la partie de la plante d'où sont extraites les cellules conçues pour les produire. Par exemple chez les fraisiers des bourgeons adventifs stipulaires ou donnent des fraisiers à feuilles plus claire et plus rondes. Ils présentent un métabolisme différent, un nombre plus élevé de stolons, un réceptable floral plus court, des étamines aux anthères plus grosses, tandis que le clone axillaire est , lui, moins bien pollinisé et produit pour cette raison des fruits plus fréquemment difformes, surtout en l'absence d'agents pollinisateurs[1]


Clonage animal
Dans le domaine animal, un pas est franchi au XXe siècle grâce au clonage à partir de noyaux de cellules différenciées réimplantés dans des ovocytes préalablement énucléés. Cette technique aux taux de réussite toujours faibles et qui n'a abouti que chez quelques espèces en est à ses balbutiements. Des problèmes de vieillissement accéléré semblent pouvoir être reliés à l'état des télomères. Peut-être que cela empêchera la disparition de plusieurs espèces comme le panda géant ou le gorille des montagnes.

L'embryologiste chinois Tong Dizhou, fut le premier à cloner un animal (une carpe) en 1963, 33 ans avant la brebis Dolly. Il publia ses recherches dans un magazine scientifique chinois qui ne semble pas avoir été traduit à l'époque[2].

Cette technique a permis de cloner les animaux suivants :

Carpe : 1963, premier clone artificiel issu de cette technique.
Dolly, une brebis, premier mammifère cloné en 1996 (et née le 24 février 1997) à partir d'une cellule spécialisée. Elle mourut en 2003 d'une maladie pulmonaire qu'ont les brebis normalement à 11 ou 12 ans.
«Cumulina», une souris clonée en 1997.
«Marguerite», une vache, clonée par l'INRA en 1998.
«Millie», «Christa», «Alexis», «Carrel» et «Dotcom», 5 petits cochons, clonés en mars 2000.
«Noah», un Gayal, en janvier 2001, une espèce de bœuf sauvage, premier animal en voie d'extinction.
taureaux : mars 2001
«Carbon Copy», ou Copie carbone un chat, cloné fin 2001.
souris : 2002
Six lapins, cloné en 2002 par l'INRA.
«Idaho Gem», «Utah Pioneer», «Idaho Star», trois mules, clonées en 2003.
daim : 2003
«Prometa», une jument, clonée en 2003.
«Ralph», le rat, cloné en 2003
drosophile : 2004
«Little Nicky», en 2004, un chat, premier clone produit à but commercial.
Le docteur Hwang, annonce avoir cloné la première cellule humaine, mais quelques mois plus tard il est obligé d'avouer la supercherie.
«Snuppy», un chien, cloné en 2005 en Corée du Sud par le controversé docteur Hwang.
«Paris Texas», un cheval, cloné en 2005.
Le premier primate est cloné en 2007[3]
«Injaz», le premier dromadaire, est cloné le 8 avril 2009
Toutes ces expériences ont montré que le clonage des mâles est généralement plus délicat que celui des femelles. De plus, pour des raisons toujours inconnues, seuls 5 à 10 % des œufs fabriqués et réimplantés produisent des clones viables ou en bonne santé apparente. On ne comprend pas non plus pourquoi certaines cellules d'un organisme se clonent mieux que d'autres.

Un second pas est franchi avant le nouveau millénaire par le clonage de seconde génération (obtention d'organisme clonés à partir d'autres organismes clonés) sur des souris, puis un taureau.

En 2007, il existe près d'un millier de cochons clonés et près de 3 000 bovins[4].


Les clones ne sont pas des copies conformes
Seul le matériel génétique du noyau est transféré lors d'un clonage. L'ADN mitochondrial reste celui de la cellule réceptrice tout comme la machinerie indispensable a la transcription de l'ADN pendant les premières phases du développement embryonnaire. On parle de régulation épigénétique. De même, des facteurs environnementaux peuvent modifier le devenir des embryons. En pratique les animaux clonés changent sur plusieurs paramètres et sont moins ressemblant que de vrais jumeaux monozygotes (ayant le même patrimoine génétique) [4].


Controverses

Avantages : Le clonage, in vitro surtout permet – à faibles coûts – la production, délocalisée de grandes quantités d'individus. Il sert à produire des plantes menacées dans la nature, mais recherchée par les collectionneurs ou amateurs (ex : orchidées qu'il n'est alors plus indispensable de prélever dans la nature pour vendre par exemple).

Inconvénients : L'utilisation croissante de clones dans l'agriculture et la sylviculture est source d'une importante perte de biodiversité, et par là de fragilisation d'espèces qui sont des ressources agricoles et pour l'élevage. Les plans issus de clones ou de greffe sont fréquemment à terme plus fragiles et sensibles aux épidémies de pathogènes, c'est un fait déjà noté il y a presque 200 ans, par un fonctionnaire français François Joseph Grille, qui sans employer le vocabulaire des écologues modernes, protestait déjà contre l'appauvrissement génétique des populations d'ormes trop volontiers clonés et/ou greffé au détriment de la richesse adaptative que permet le semis :

«Les planteurs d'ormes se limitent trop fréquemment au moyen le plus facile, qui est de planter par rejeton et par éclats de racines ; mais ils en sont les dupes et ils n'obtiennent que des sujets rabougris qui ne rapportent presque rien. On peut distinguer au premier coup-d'œil, à la beauté de leur port ainsi qu'à la vigueur de leur végétation, les ormes de semis, et ceux à feuilles étroites greffés sur sujets écossais, dans les plantations d'agrément, dans les parcs, et sur les pelouses qui environnent les maisons de campagne»[5]. Cette homogénéisation génétique a effectivement peut-être contribué à la rapide explosion de la graphiose de l'Orme.
Des sylviculteurs tels que Akira Miyawaki ou l'école de sylviculture Prosilva ont développé des techniques visant au contraire à utiliser la biodiversité pour augmenter la résilience forestière, ce qu'encourage aussi le l'écolabel forestier FSC.


Aspects éthiques
Le Groupe européen d'éthique[6] a conclu dans son avis : «Compte tenu de le niveau actuel de maladies et de problèmes de santé des mères porteuses et des animaux clonés, le groupe doute que le clonage d'animaux à des fins alimentaires soit justifié d'un point de vue éthique. La question de savoir si cela s'applique aussi à la progéniture demande une recherche scientifique plus poussée. À l'heure actuelle, le GEE ne voit pas d'arguments convaincants pouvant justifier la production d'aliments à partir d'animaux clonés et de leur progéniture»[7]. Ce groupe a aussi listé des mesures à prendre en cas d'introduction d'aliments issus d'animaux clonés dans l'UE.

Les promoteurs du clonage d'animaux d'élevage estiment qu'il répond à des enjeux de recherche agronomique (accélérer la sélection animale, sauver des races en voie de disparition) et scientifique (mieux comprendre les mécanismes de la régulation épigénétique des premières phases du développement embryonnaire). La sécurité des aliments issus d'animaux clonés reste discutée, malgré la publication d'un avis favorable de la Food and Drug Administration (organisme fédéral américain chargé de contrôler la qualité des produits alimentaires mis en vente sur le marché américain) estimant que «la viande et le lait issus de bovins, de porcs et de chèvres clonés, mais aussi de la progéniture de clones d'espèces habituellement consommées sous forme d'aliments, ne présentent pas plus de dangers que ceux issus d'animaux élevés selon les méthodes classiques […] L'agence n'exige pas l'étiquetage, ni aucune autre mesure supplémentaire, pour les aliments issus de clones de bovins, porcs ou chèvres clonés, ou de leur progéniture, car les aliments issus de ces sources ne changent aucunement de ceux issus de bêtes élevées selon des méthodes classiques […] Dans la mesure où les clones seraient utilisés pour l'élevage, leur introduction dans la chaîne alimentaire ne se ferait pas en nombres importants. Au contraire, leur progéniture issue de la reproduction sexuelle serait utilisée pour la production de viande et de lait conçus pour la commercialisation. À l'heure actuelle, l'agence continue de recommander que les aliments issus d'espèces clonées autres que les bovins, porcs et chèvres (ex. les ovins) ne soient pas introduits dans la chaîne alimentaire».

Début 2008, l'EFSA (Agence européenne de la sécurité alimentaire) prépare un nouvel avis sur ces questions[8].


Conséquences évolutives
Le clonage, par copie d'un génome, ne permet pas la diversification et recombinaison du gène caractéristique de la reproduction sexuée. Or cette dernière est selon la théorie de l'évolution le moyen de l'adaptation du Vivant et de la biosphère aux changements environnementaux, et le gage de co-évolution des organismes à reproduction sexuée avec celle de leurs prédateurs, pathogènes et parasites.


Clonage humain
Article détaillé : Clonage humain.
Au-delà des questions techniques relevant du clonage animal généralement, le clonage de l'humain pose des problèmes philosophiques nouveaux, débouchant sur l'obligation d'établir une législation spécifique. Quelques chercheurs travaillent aujourd'hui sur le clonage humain reproductif. Sans nier l'exploit technologique que formerait une telle réalisation, la tendance mondiale semble pencher vers l'interdiction, pour le moment, des recherches sur le domaine. Ceci étant, un sondage CNN[9] montre un intérêt toujours grandissant du public pour la technique. Arnold Schwarzenegger, gouverneur de la Californie a milité en faveur du clonage humain [10]. Les opposants au clonage semblent d'autant plus pressés d'arriver à un consensus mondial. Les États-Unis, avec d'avantage de cinquante autres pays, ont signé un appel à une interdiction totale du clonage humain. Un autre texte interdisant uniquement le clonage reproductif a été rédigé par la Belgique et soutenu par plus de vingt pays, dont la Russie, le Japon, le Royaume-Uni, la Corée du Sud et le Danemark. La recherche en faveur du clonage humain reproductif exprime une quête toujours fantasmatique, de l'homme, pour son immortalité.

Fin 2002, la firme Clonaid, associée au mouvement raëlien, a affirmé avoir réalisé le clonage d'êtres humains mais aucune preuve scientifique de leur existence ne fut apportée.

Il est admis scientifiquement que l'identité de l'être ne se résume pas à son génotype, ce qui veut dire qu'il est impossible de produire deux êtres semblables simplement en dupliquant un génome. Le cas de vrais jumeaux (dits monozygotes), qui peut être techniquement apparenté au clone, ne peut être reconnu comme un exemple de clonage humain, au sens où le principe de reproduction sexué entre deux parents est assuré naturellement, sans intervention technologique, et après brassage génétique.

Mais tout ceci pose des questions éthiques, philosophiques, et religieuses importantes en ce début de XXIe siècle conduisant à de nombreux débats.

Cette nouvelle forme de génération présente par exemple des difficultés juridiques concernant le statut légal du clone. Surtout quand on parle de clonage «thérapeutique», qui implique que le clone soit mis au service d'autrui par sa destruction partielle, ou alors totale. De ce point de vue, certaines questions éthiques posées peuvent rejoindre celles de l'IVG.

En mai 2005, des chercheurs de Corée du Sud et du Royaume-Uni ont annoncé les premiers clonages d'embryons humains à des fins de recherches thérapeutiques.

En 2008, des chercheurs américains, des entreprises Stemagen et Reproductive Science Center, ont annoncé avoir obtenu trois embryons clonés à partir de cellules adultes (cellules de peau) et d'ovocytes énucléés. C'est la première fois que des embryons sont obtenus à partir de cellules qui ne sont pas des cellules souches[11].


Dans la fiction

Article détaillé : Clonage dans la fiction.

Notes et références

↑ Voir résumé étude (INIST/CNRS)
↑ www. pbs. org
↑ Actualité > Clonage : une première chez les primates
↑ a  b  Renard JP, Le clonage : une fin ou un moyen, Pour la Science, Novembre 2007, p34-40
↑ Description du département du Nord par François Joseph Grille (d'Angers) Paris, éd. Sazerac & Duval, 1825–1830 (livre commencé en 1824)
↑ Groupe européen d'éthique des sciences et des nouvelles technologies (GEE)
↑ Source : EFSA, consultée le 26 février 2008 Voir
↑ À propos du projet d'Avis de l'EFSA
↑ Sondage CNN sur le clonage
↑ article
↑ Revue La Recherche n° 417, mars 2008

Bibliographie
Après Dolly. Bons et mauvais usages du clonage, de Ian Wilmut et Roger Highfield, éditions Robert Laffont.

Liens externes
Argumentations pour et contre le clonage
Dignité, éthique et clonage
Le clonage en europe et dans le monde
Clonage des animaux : quelle position pour l'Europe?
La situation du clonage aux États-Unis
Animations montrant différents types de clonage
questions relatives a la consommation de produit d'animaux clonés
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Message par Her Ven 1 Juil - 9:12

http://www.lepost.fr/article/2011/06/30/2537785_christine-boutin-en-deplacement-a-lyon-sur-le-theme-de-la-bioethique.html

Christine Boutin en déplacement à Lyon sur le thème de la bioéthique
30/06/2011 à 20h56 - mis à jour le 30/06/2011 à 20h59 | 841 vues | 0 réactions

Christine Boutin était à Lyon ce jeudi pour son premier déplacement de campagne consacré à la bioéthique. Elle a rencontré l’équipe de l’Institut de recherche en thérapie cellulaire.

Candidate du Parti Chrétien-Démocrate à la présidentielle depuis la semaine dernière, Christine Boutin s’est rendue à l’Institut de recherche en thérapie cellulaire pour rencontrer son fondateur, le docteur Nico Forraz, et le professeur Colin McGuckin. À la tête d’une équipe de chercheurs internationaux, Forraz et McGuckin sont connus pour conjuguer éthique et science dans la recherche sur les cellules souches. Ils rejettent l’usage de cellules souches embryonnaires au profit d’alternatives bioéthiques telles que les cellules souches prélevées sur le cordon ombilical ou dans la moelle osseuse d’adultes.

Christine Boutin a acquis au cours de sa carrière politique des convictions fortes façonnées pas son expertise sur le sujet. Du clonage à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, elle rejette la marchandisation du corps humain et cette déviance court-termiste de la science.

« Si aujourd’hui la France s’est lancé dans la conception de ‘’bébé-médicament’’, c’est parce que la voie éthique des banques de sang de cordon n’était pas ouverte. On a donc privilégié un choix de gestion de court terme, en oubliant qu’un être humain n’avait pas de prix» a-t-elle déclaré à l’Institut de recherche en thérapie cellulaire, ajoutant qu’elle ne pouvait « croire que la recherche puisse jamais faire l’économie de choix moraux ».

Du social à l’économie en passant pas les enjeux de société, Christine Boutin appelle à replacer l’Homme au centre de la politique. « Le temps de l’individualisme c’est celui où l’on n’accepte aucune limite venue des autres. C’est celui qui nous a mené à la crise financière ; c’est celui qui nous a mené à la dislocation de tous nos repères ; c’est celui de la fin de la transmission » a-t-elle déclaré à l’issue de sa visite à l’Institut de recherche en thérapie cellulaire.
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Message par Her Sam 2 Juil - 8:18

http://www.liberation.fr/terre/01012346459-dolly-la-brebis-bouscule-la-frontiere

TERRE 01/07/2011
Dolly la brebis bouscule la frontière
SCIENCE . L’animal a symbolisé l’éventualité du clonage humain, sans y intégrer la notion d’esprit.

Par JEAN ESTEBANEZ Ecole normale supérieure, département de géographie


En visitant le musée national d’Ecosse, on peut observer le corps naturalisé de la brebis la plus célèbre du monde : Dolly. Posée dans sa vitrine avec des brins de paille et quelques excréments, elle tourne la tête vers nous, sans vraiment nous regarder. La légende qui accompagne le dispositif nous apprend qu’elle est née le 5 juillet 1996 et qu’il s’agit du premier mammifère à avoir été cloné à partir d’une cellule adulte : un embryon a été constitué à partir d’un noyau cellulaire et d’un ovule énucléé. Dolly prouve qu’une reproduction se passant de la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde et transmettant quasiment sans modification les gênes d’un individu est possible. Euthanasiée le 14 février 2003, à cause d’une maladie pulmonaire, son corps est donné au musée afin «d’être préservé pour les générations futures».

Grenouilles. Si le clonage de Dolly a eu un tel retentissement, c’est bien parce qu’il s’agit d’un mammifère : elle est comme nous. La même expérience réussie sur des grenouilles ou une carpe près de trente auparavant en Chine et aux Etats-Unis laisse le grand public totalement indifférent, tant il est difficile de concevoir notre proximité avec des poissons et des batraciens. Au contraire, alors que les recherches d’Ian Wilmut et Keith Campbell avec Dolly portent sur la façon de produire moins cher des animaux transgéniques aux qualités choisies, la presse et l’opinion en retirent autre chose : l’imminence du clonage chez les humains. Les scientifiques eux-mêmes annoncent qu’il adviendra inévitablement dans moins de dix ans. Des questions d’éthique et de philosophie sur le sens de la vie, le respect de la dignité humaine ou les risques de dénaturation alimentent immédiatement le débat et poussent les pouvoirs politiques à réagir très vite. Les présidents Clinton et Chirac, quasiment au même moment, annoncent des interdictions, des moratoires et des saisines de commissions d’éthique, à propos de la recherche sur le clonage humain. Si le débat passe aussi facilement des animaux aux humains, c’est que la grande frontière entre les uns et les autres, construite dans nos sociétés occidentales n’est pas aussi imperméable qu’elle n’en a l’air. Il paraît au contraire évident qu’entre Dolly et nous, il y a une grande continuité, qui suscite crainte et enthousiasme.

Hermétique. Pourtant, où est Dolly dans cette histoire ? Elle a beau être célèbre, comme individu, elle est totalement absente. La légende de la vitrine où elle est exposée déclare : «Dans sa courte vie, Dolly est devenu le symbole de l’avenir du clonage.» Elle reste ainsi un objet de science puis de musée parfaitement interchangeable qui illustre un phénomène général. Sa vie est une continuelle mise en spectacle - depuis sa présentation à la presse, au Roslin Institute, jusqu’au dépôt de son corps au musée national d’Ecosse - mais d’elle, comme être à part entière, avec ses préférences, ses habitudes et ses choix, on ne sait rien. Sans doute, au fond, parce qu’on ne lui demande pas beaucoup plus que d’être une image, certes célèbre, mais sans aucune profondeur. L’individu Dolly est maintenu à distance de la communauté des humains par le dispositif scientifique qui cherche avant tout à produire de la généralité. Seule la docilité est appréciée. Pour le reste, elle n’a guère l’occasion de montrer autre chose puisqu’on n’attend rien d’autre d’elle.

Même si Dolly peut sembler un animal exceptionnel du fait de sa célébrité, particulièrement étonnante pour une brebis, le rapport que nous avons avec elle est au fond tout à fait symptomatique de la façon dont nous pensons en Occident la frontière humain-animal : elle n’est poreuse qu’en ce qui concerne les fonctions physiques du corps - étant admis qu’il est très semblable au nôtre - mais elle reste par ailleurs hermétique, l’esprit et l’intellect lui étant déniés.
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Message par Her Ven 29 Juil - 9:38

http://www.gotquestions.org/Francais/clonage-humain.html

Quel est le point de vue chrétien sur le clonage ?



Question: "Quel est le point de vue chrétien sur le clonage ?"

Réponse: Bien que la Bible n’aborde pas explicitement le sujet du clonage humain, certains principes dans l’Ecriture peuvent nous aider à avoir un meilleur éclairage sur ce concept. Le clonage nécessite à la fois un ADN et des cellules d’embryon. L’ADN est d’abord extrait du noyau de la cellule d’un être vivant. Le matériel, qui porte l’information génétique codée, est ensuite placé dans le noyau d’une cellule d’embryon. La cellule recevant la nouvelle information génétique aurait eu au préalable son propre ADN retiré, afin de pouvoir accepter le nouvel ADN. Si la cellule accepte le nouvel ADN, il y a formation d’un double embryon. Cependant, la cellule de l’embryon peut rejeter le nouvel ADN et alors l’embryon meurt. Il est aussi très possible que l’embryon ne survive pas à l’éradication du matériel génétique originel de son noyau. Dans beaucoup de cas, quand le clonage est tenté, plusieurs embryons sont utilisés pour pouvoir augmenter les chances de réussite de l’implantation du nouveau matériel génétique. S’il est scientifiquement possible pour un être vivant cloné d’être créé ainsi (par exemple la brebis Dolly), par contre, les chances de réussir le clonage d’un être vivant sans aucune variation ni complication est extrêmement mince.

La position chrétienne par rapport au processus du clonage humain peut s’énoncer à la lumière de quelques principes scripturaires. Premièrement, les êtres humains ont été créés à l’image de Dieu et, par conséquent, sont uniques. Genèse 1 : 26-27 affirme que l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et est unique parmi toutes les autres créatures. Il est bien clair que la vie humaine doit être hautement respectée et ne peut pas être traitée comme une marchandise à acheter ou à vendre. Certains ont encouragé le clonage humain dans le but de créer des organes de remplacement pour les personnes en attente de transplantation qui ne trouvent pas de donneur compatible. L’idée est que prélever son propre ADN et créer un organe identique composé de cet ADN réduirait de beaucoup les risques de rejet. Si cela est certainement vrai, le problème est que cela porte atteinte à la valeur de la vie humaine. Ce processus du clonage humain implique que des embryons humains soient utilisés. Si des cellules peuvent être générées pour faire de nouveaux organes, très souvent il est nécessaire de tuer plusieurs embryons avant d’obtenir l’ADN souhaité. Dans son principe même, le clonage « gaspillerait » de nombreux embryons humains qui seraient alors traités comme du « matériel jetable », les privant ainsi de croître jusqu’à leur terme.

Beaucoup de gens pensent que la vie ne commence pas dès l’instant de la conception avec la formation de l’embryon, et par conséquent les embryons ne sont pas pour eux des êtres humains à part entière. La Bible enseigne le contraire. Le Psaume 139 : 13-16 dit : « C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n’était point caché devant toi, lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux existe ». L’auteur de ce psaume, David, déclare qu’il était personnellement connu de Dieu avant sa naissance, signifiant ainsi que dès sa conception il était un être humain dont l’avenir était décrété par Dieu.

De plus, Esaïe 49 : 1-5 affirme que Dieu appela Esaïe à son service comme prophète alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère. De même, Jean le Baptiste fut rempli du Saint Esprit alors qu’il était encore dans le sein de sa mère (Luc 1 : 15). Tous ces textes vont dans le même sens : la position de la Bible est bien que la vie humaine commence dès l’instant de la conception. A la lumière de cela, le clonage humain, avec sa destruction des embryons humains, n’est pas en accord avec la conception biblique de la vie humaine.

De plus, si l’humanité a été créée, alors il doit y avoir un Créateur, et l’humanité par conséquent doit être soumise à ce Créateur et elle doit Lui rendre compte de ses actes. Bien que la pensée populaire - en particulier la psychologie séculière et la pensée humaniste – pense uniformément que l’homme ne doit rendre de comptes à personne, sinon à lui-même, et que l’homme est la suprême autorité, la Bible affirme tout le contraire. Dieu a créé l’homme et lui a donné la responsabilité de gérer la terre (Genèse 1 : 28-29, 9 : 1-2). Cette responsabilité implique de rendre des comptes à Dieu. L’homme n’est pas la suprême autorité de lui-même, et il n’est donc pas par conséquent en position de prendre des décisions qui concernent la valeur de la vie humaine. De même, la science n’est pas non plus l’autorité selon laquelle l’éthique doit se déterminer sur des sujets comme le clonage humain, l’avortement ou l’euthanasie. Selon la Bible, Dieu est le Seul qui peut légitimement exercer le contrôle souverain sur toute vie humaine. Essayer de contrôler ces choses, c’est se placer soi-même dans la position de Dieu. Très clairement, l’homme ne doit pas agir ainsi.

Si nous voyons l’homme comme étant simplement une autre créature et non comme la création unique qu’il est, il n’est pas difficile de voir les êtres humains comme de simples mécanismes ayant seulement besoin d’entretien et de réparation. Mais l’être humain n’est pas juste un conglomérat de molécules et de chimie. La Bible enseigne que Dieu a créé chacun de nous et qu’Il a un projet précis pour chacun de nous. De plus, Il est en quête d’une relation personnelle avec chacun d’entre nous au travers de Son fils, Jésus-Christ. S’il y a des aspects du clonage humain qui peuvent paraître positifs, l’humanité n’a aucun moyen de maîtrise sur la technologie du clonage et nul ne peut dire jusqu’où elle peut aller. Il est totalement insensé d’affirmer que les bonnes intentions dirigeront exclusivement l’utilisation du clonage. L’homme n’est tout simplement pas en position d’exercer la responsabilité ou le discernement nécessaire à la maîtrise du clonage des êtres humains.

Une question qui se pose souvent est de savoir si, en cas de réussite d’un clonage humain, l’être humain cloné aurait une âme. Genèse 2 : 7 dit : « L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante ». Nous avons ici une description de Dieu créant une âme humaine vivante. Les âmes sont ce que nous sommes, et non ce que nous avons (1 Corinthiens 15 : 45). La vraie question qui se pose est en fait ‘quelle sorte d’âme vivante’ serait créée par un clonage humain ? Ce n’est pas une question à laquelle on peut répondre de façon probante pour l’instant. Il semble, cependant, que si un être humain était cloné avec succès, le clone serait un être humain au même titre que n’importe quel autre, ayant à ce titre une âme éternelle, comme tout autre être humain.
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Message par Her Ven 5 Aoû - 8:59

http://www.dioceserimouski.com/ecol/pdf/clonage.pdf

Allocution de Monseigneur Bertrand Blanchet Archevêque de Rimouski
pour l’École de formation et de perfectionnement en pastorale

Le clonage
Rimouski 21 septembre 2003

Table des matières
Qu’est-ce que le clonage? ..................................................................................... 5 1.1
Clones végétaux ................................................................................................. 5 1.2
Le clonage et l’évolution .......................................................................... 6 1.3
Clonage expérimental ........................................................................................... 7 1.4
L’après-Dolly.............................................................................................................. 9
Appréciation éthique du clonage reproductif humain.................................................... 10 2.1
Inacceptable parce qu’inefficace .............................................................................. 10 2.2
Atteinte à la dignité humaine ......................................... 13 2.2.1 2.2.2 2.2.3 2.2.4 2.2.5 2.2.6
La dignité h umaine........................................................................................ 13
L’identité .................................................................................................................. 14
L’autonomie et la liberté ............................................................................. 17
La fabrication d’un être humain semblable à soi............................................................... 18
Autres conséquences sociales ........................................................................... 20
Condamnation générale du clonage reproductif humain..................................................... 21
Clonage thérapeutique........................................................................................... 23 3.1
Sa nature ....................................................................................................... 23 3.2
L’utilisation des cellules souches embryonnaires humaines .............................................. 24
3.2.1 Quelques données biologiques .................................................................... 24 3.2.2
Le statut de l’embryon.................................................................................... 25 3.2.2.1
Position de certains scientifiques ..................................................................... 25 3.2.2.2
La position de l’Église ......................................................................................... 27 3.3
Les cellules souches adultes...................................................................................... 29


Introduction

Le clonage

Pourquoi une conférence sur le clonage, à Rimouski, et de surcroît, donnée par un évêque? À ma connaissance, personne ne mène de recherches sur le clonage dans notre région. Mais, le sujet me paraît intéressant pour plusieurs motifs.
D’abord celui d’une saine curiosité intellectuelle. Les médias ont souvent abordé le sujet, la première héroïne étant la brebis Dolly en 1996. Suivirent des personnages aux motifs pour le moins singuliers : Raël et sa compagne la docteure Boisselier, le docteur Antinori qui se sont lancés dans l’aventure du clonage humain, à grands renforts de publicité.
Par la suite, les héroïnes, si l’on peut dire, furent les cellules souches. Elles se sont avérées prometteuses pour la guérison de certaines maladies : cellules souches embryonnaires et cellules souches adultes.
Il n’est tout de même pas banal de connaître les données biologiques relatives à ces diverses formes de clonage. Les médias qui, trop souvent, traitent ces questions en quelques brèves minutes, nous laissent généralement sur notre faim – exception faite de certains grands reportages. Je serais bien heureux, ce soir, de vous aider à mieux saisir les phénomènes biologiques en cause. (Si à certains moments, il y a des choses que vous ne comprenez pas bien, n’hésitez pas à m’arrêter. Nos connaissances biologiques sont très inégales et il n’y a pas lieu d’en avoir honte. Pour la plupart d’entre nous, l’enseignement de la biologie, au temps où
nous étions élèves, était réduit à sa plus simple expression.) Rappelons-nous que ces découvertes sont toutes récentes. À titre d’exemple le livre de Mgr Sgreccia sur la bioéthique1, traduit en 1999, ne parle pas de clonage, ni de cellules souches. Au moment de sa rédaction, ces questions-là n’existaient pas.
Deuxièmement, je devine que vous n’êtes pas venus seulement pour satisfaire votre curiosité intellectuelle, même si le sujet, à certains points de vue, est fascinant. Le clonage, comme toute intervention sur l’être humain, a des conséquences d’ordre éthique. Or, ces conséquences diffèrent suivant les types de clonage en cause. Le clonage reproductif, i.e. la fabrication d’un être humain possédant le même bagage génétique que le premier n’a pas la même portée éthique que le clonage thérapeutique, i.e. qui vise à guérir d’une maladie. Et l’appréciation éthique du clonage thérapeutique n’est pas la même s‘il est fait avec des cellules souches embryonnaires ou avec des cellules souches adultes. Comme on le verra, seul le clonage thérapeutique effectué avec des cellules souches adultes est éthiquement acceptable.
Enfin, comme êtres humains et comme chrétiens, nous avons tous des responsabilités sociales. Nous pouvons prendre la parole et poser des gestes qui sont autant de pierres servant à l’édification d’une société plus humaine. À titre d’exemple, le bill C-13 sur les nouvelles techniques de reproduction devrait être présenté en troisième lecture, cet automne, au parlement fédéral. Il légifère sur ces questions. Notre députée sera invitée à voter sur cette loi. Que sait-elle de l’opinion des gens de son comté là-dessus? Y a-t-il des individus, des organismes, des institutions qui lui ont fait des propositions sur ce sujet? Voilà, parmi bien d’autres, une façon pour notre Église diocésaine d’être « présente à son milieu ».
1
Elio Sgreccia, Manuel de bioéthique, Wilson et Lafleur, 1999.
1

Qu’est-ce que le clonage ?

1.1 Clones végétaux

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Le clonage
Voyons d’abord ce qu’est le clonage et quelles formes il peut emprunter. La première fois que j’ai entendu le mot clone, c’était à l’occasion d’une excursion avec des confrères étudiants en biologie. Notre professeur d’écologie nous désignait une touffe d’une bonne vingtaine de peupliers baumiers, près d’une rivière. L’arbre situé au centre du peuplement dominait légèrement les autres; ceux qui l’avoisinaient étaient légèrement plus petits et la taille des autres décroissait progressivement jusqu’aux extrémités. « Voyez, dit notre professeur, ces arbres sont des clones du plus grand qui est au centre. Un clone, c’est un organisme vivant qui a le même bagage génétique qu’un autre. Les peupliers se reproduisent très souvent par marcottage, c’est-à-dire que certaines racines refont surface pour donner une autre tige, un autre arbre qui a évidemment le même bagage génétique que le premier. »
Mais, attention, deux individus peuvent posséder un bagage génétique identique sans être parfaitement identiques. Lorsqu’on dit bagage génétique, on réfère à l’ensemble des gènes présents sur les chromosomes d’un être vivant. Et ce sont les gènes qui déterminent, pour l’essentiel, la constitution de cet organisme. Ainsi, pour revenir à notre touffe de peupliers baumiers, tous les arbres ont non seulement le même nombre de chromosomes – chaque espèce vivante a un nombre fixe de chromosomes – mais aussi les mêmes sortes de gènes sur chaque chromosome. Donc, dans chaque noyau de chaque cellule vivante de tous nos peupliers baumiers, on retrouve les mêmes gènes sur les chromosomes. C’est ce que l’on entend lorsqu’on dit posséder le même bagage génétique. À titre de comparaison, chacun de nous possède les 23 paires de chromosomes qui le caractérisent comme être humain mais il a un arrangement de gènes sur ces chromosomes qui lui est propre – à moins qu’il se trouve parmi nous des jumeaux identiques. Ce que des jumeaux ont d’identique, c’est leur bagage génétique, i.e. l’ensemble de leurs gènes.
Mais, on le voit bien, cela ne signifie pas qu’ils sont en tous points identiques. En un sens strict, il conviendrait sans doute mieux de dire qu’ils sont similaires, semblables plutôt qu’identiques. J’insiste un peu sur cette question d’identité parce qu’elle est souvent
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évoquée contre le clonage humain. Revenant à nos peupliers baumiers, même s’ils possèdent un bagage génétique identique, ils ne sont pas en tous points identiques parce que leur croissance ne se fait pas exactement dans les mêmes conditions. La texture du sol minéral, l’épaisseur de l’humus, la proximité de la nappe phréatique, l’exposition au soleil et aux vents et plusieurs autres conditions sont de nature à affecter la croissance et à rendre les arbres plus ou moins différents.
En horticulture, le clonage présente d’indéniables avantages : il permet de reproduire du pareil. Lorsque j’étais jeune, j’étais quelque peu intrigué de voir mon père planter de petits pommiers ou de petits cerisiers plutôt que de semer des pépins de nos pommiers et des noyaux de nos cerisiers. Aujourd’hui, je comprends que les pépins d’une pomme ne possèdent généralement pas le même bagage génétique que le pommier qui l’a produite. Car les insectes ont fécondé les fleurs du pommier avec du pollen qui contient un bagage génétique différent. (La pulpe de la pomme est un renflement de l’ovaire qui, lui, a le même bagage génétique que le pommier.) Il est donc plus simple de faire une bouture à même un arbre de choix : une bouture qui sera un clone.
Le clonage se pratique également pour des animaux de ferme. Starbuck II en est un bel exemple. Mais il faut évidemment procéder en faisant appel à des techniques beaucoup plus complexes que celle du bouturage. J’y reviendrai en parlant de Dolly, la défunte et regrettée (!) brebis.

1.2 Le clonage et l’évolution

D’après la théorie de l’évolution, une théorie de plus en plus difficile à vérifier à mesure qu’on remonte dans le temps, les premières cellules vivantes auraient pu originer dans des cuvettes d’eau près des océans primitifs. Quoi qu’il en soit, les cellules se sont généralement multipliées en donnant des cellules-filles qui possédaient le même bagage génétique. À moins que, de temps à autre, soit survenue une mutation qui apportait alors un peu de diversité. On présume que ce sont d’ailleurs ces mutations favorables qui sont responsables du phénomène de l’évolution. Ainsi, pendant de très longues périodes de temps, les organismes se sont développés en fabriquant avant tout du semblable, du pareil. Même des organismes pluricellulaires animaux, comme des hydres d’eau douce, se sont reproduits par simple bourgeonnement et détachement de ces bourgeons... une forme de clonage animal. Mais toujours pour transmettre le même bagage génétique : engendrer du semblable, du pareil. C’est ce qu’on appelle la reproduction asexuée.
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Mais un jour, serait apparue l’une des plus grandes conquêtes de l’évolution : la reproduction sexuée. Au lieu qu’un organisme se reproduise en transmettant toujours, ou à peu près, le même bagage génétique, deux organismes ont mis en commun leur pool génétique pour en donner un ou des autres radicalement différents. Ce qui suppose – et c’est là la merveilleuse nouveauté – que les cellules qui s’unissent aient développé un mécanisme leur permettant de réduire de moitié le nombre de leurs chromosomes. Il serait évidemment impossible d’additionner le nombre complet de chromosomes d’une génération à l’autre.
Ainsi, avec la reproduction sexuée, c’est l’explosion de la diversité, la floraison des espèces. D’une génération à l’autre, au lieu de transmettre de l’identique et de répéter du pareil, c’est l’inattendu, la surprise, la nouveauté, la création. Or, cette biodiversité, comme on la désigne aujourd’hui, possède des avantages incomparables. Parce que les êtres sont dotés de caractéristiques différentes, il se trouve toujours chez l’un ou l’autre une capacité de s’adapter à toutes sortes de conditions: à résister dans un environnement hostile, à s’implanter dans de nouvelles niches, à proliférer là où il n’existait rien. De puis que la reproduction sexuée existe, la vie ne cesse de se diversifier. Pour reprendre l’expression d’Albert Jacquard, elle fait « l’éloge de la différence ».

1.3 Clonage expérimental
Mais l’intelligence humaine est insatiable, de même que son désir d’inventer – ce n’est pas sans raison qu’on a appelé l’être humain homo faber, un fabricant, un inventeur. Il s’est ingénié à pratiquer un clonage artificiel, i.e. à le provoquer chez des organismes vivants qui ne se reproduisent habituellement pas de cette façon.
Ainsi, des biologistes ont procédé à des recherches sur des embryons d’animaux. Depuis plus d’une trentaine d’années, ils procèdent à la scission d’un embryon à l’étape de quelques cellules. Chacune des portions de l’embryon ou même chaque cellule de l’embryon peut être réimplantée dans un animal femelle et produire autant de petits. Ce sont des clones parce qu’ils possèdent le même bagage génétique. On reproduit, en somme, la fabrication de jumeaux qui se produit spontanément chez plusieurs espèces animales. Il existe même des espèces comme le tatou où chaque naissance donne quatre jumeaux identiques.
Mais – et j’en arrive enfin au clonage au sens le plus communément utilisé aujourd’hui – le clonage par transfert de noyau d’une cellule somatique (TNCS). C’est cette méthode
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de clonage que l’on a réussie pour la première fois en 1996 avec la brebis Dolly. Ce n’est pas sans raison que tout le monde connaît Dolly aujourd’hui. Le docteur François Pothier, qui fait de la recherche en reproduction animale à l’Université Laval, me disait un jour : « Si, avant que ne naisse Dolly, on avait demandé à l’ensemble des biologistes du monde entier s’il était possible de créer un animal par cette technique, de 95 à 98 pour cent auraient probablement répondu "non, c'est impossible " . » La naissance de Dolly a complètement remis en question ce qui était considéré comme une sorte de loi, je dirais de « dogme biologique » (déformation professionnelle!).
Quelle est cette loi qui a été bafouée par Dolly? Je l’exprimerais très simplement ainsi : lorsque des cellules du corps se sont différenciées, spécialisées pour devenir, par exemple, musculaires, nerveuses, hépatiques, elles le sont de façon définitive; le retour en arrière, i.e. à l’état d’avant la spécialisation, est considéré comme impossible. Pour bien comprendre cette affirmation, reportons-nous aux premiers instants de la vie, disons d’un mammifère. La fécondation de l’ovule par le spermatozoïde donne une première cellule qu’on appelle un zygote. Ce zygote se divise en 2, 4, 8 cellules. Jusqu’au stade de 8 cellules environ, il serait possible d’avoir des jumeaux selon qu’une cellule ou un groupe de cellules se sépare. Les cellules continuent à se diviser, elles paraissent identiques jusqu’au stade de quelques centaines de cellules. Alors, chacune d’entre elles pourrait donner n’importe laquelle sorte de tissu. Elles sont appelées totipotentes (toutes- puissantes!). Remarquons-les bien, on les appelle aussi cellules souches; souches parce qu’elles sont à l’origine de toutes les autres et, plus précisément cellules souches embryonnaires, puisqu’elles proviennent de l’embryon. Elles sont donc à un stade indifférencié et elles ont la capacité de se différencier pour devenir n’importe laquelle cellule de l’organisme adulte : musculaire, nerveuse, cartilagineuse, osseuse, etc. Une fois cette différenciation effectuée, chaque cellule, croyait-on, demeurait dans cet état jusqu’à sa mort.
Or, c’est cette loi biologique que Dolly a bafouée. Sa naissance a montré qu’une cellule déjà différenciée peut, pour ainsi dire, se dédifférencier, retrouver (ou presque) la condition qu’elle avait au moment où elle était embryonnaire et indifférenciée. Une fois réimplantée dans un ovule, elle peut se différencier de nouveau. Voyons cela en terme de programmation. Une fois les cellules programmées en cellule nerveuse ou osseuse, etc. elles peuvent être déprogrammées, comme si leur compteur était remis à zéro. En les insérant dans un ovule, elles peuvent se développer et se reprogrammer à nouveau.
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Qu’est-ce qu’ont fait Keith Campbell et Jan Wilmut pour donner naissance à la brebis Dolly? Ils ont prélevé des cellules de la glande mammaire (ou du pis), ils en ont fait une culture. Puis ils ont pris le noyau d’une de ces cellules et l’ont inséré dans un ovule (ovocyte) dont on avait enlevé le noyau. Ils ont donné un petit choc électrique pour favoriser la fusion des deux cellules. Et le développement de Dolly a été déclenché. Notons bien la différence avec la reproduction sexuée ordinaire alors que l’ovule et le spermatozoïde apportent chacun un chromosome de chaque paire (chez l’être humain, chacun 23 chromosomes). L’union des deux rétablit la paire, quarante-six chromosomes chez l’humain. Dans le cas de Dolly, l’ovule n’avait plus de chromosomes; c’est la cellule de son pis qui les a tous apportés. Si bien que Dolly possédait uniquement les chromosomes de sa mère. Elle était donc un clone de sa mère puisqu’elle possédait un bagage identique au sein. Et pour reprendre l’expression que j’utilisais tout à l’heure, un clone peut être produit par transfert de noyau d’une cellule somatique (TNCS). (Cellule somatique pour cellule du corps, à l’exclusion des cellules sexuelles).
L’opération ne s’est pas faite sans peine. Campbell et Wilmut ont inséré des cellules de pis de brebis dans 277 ovules. Sur le lot, 29 ont donné des embryons de quelques centaines de cellules. Ils ont été implantés dans 13 brebis porteuses et une seule a mis bas un agneau viable. Ce qui étonne, en vérité, ce n’est pas le faible taux de réussite mais qu’il y ait eu réussite, autrement dit, que ça marche.

1.4 L’après-Dolly
Lorsqu’on saisit bien ce qui s’est passé, on comprend l’étonnement, l’admiration, l’émotion qui ont saisi la communauté scientifique à travers le monde. Certains ont affirmé : « Alors, toutes les cellules de notre organisme sont des individus potentiels ». Et il n’est pas impossible qu’ils aient raison; toutes les cellules à l’exception de nos globules rouges qui n’ont pas de noyau ni par conséquent de bagage génétique. D’autres se sont mis à fabuler : « Nous pouvons maintenant entrevoir notre immortalité. Il suffira de produire indéfiniment un clone de soi-même ». D’autres encore : « Nous voilà aux portes du meilleur des mondes ». Ils faisaient ainsi référence au roman-fiction d’Aldous Huxley : « Le meilleur des mondes » (pour une référence plus précise, il est paru il y a déjà quelque temps... l’année de ma naissance). Huxley imaginait un monde où l’on fabriquerait en laboratoire des individus humains programmés et prévisibles. D’autres encore: «Mais si l’on clonait les génies, les prix Nobel, les artistes les plus remarquables ». Et il y a le docteur Antinori en Italie, Raël et le docteur Boisselier, on ne sait trop où, qui se sont mis immédiatement à la tâche pour cloner un être humain. On se demande exactement pour quels motifs.
Pensons également à d’autres scénarios un peu moins fantaisistes. Une femme entrevoit la mort de son conjoint. Elle fait prélever une des cellules du mari, on l’insère dans un ovule de l’épouse et, si tout fonctionne bien, la femme pourrait accoucher d’un clone de son mari... qui serait à la fois son époux et son enfant. Ou encore, des parents prévoient la mort de leur enfant. Une cellule de l’enfant pourrait être prélevée et insérée dans un ovule (énucléé) de sa mère... qui porterait son enfant et lui donnerait naissance une deuxième fois. On peut imaginer enfin que le clonage permettrait à un homme irrémédiablement stérile d’avoir un enfant. Il suffirait de prendre n’importe laquelle cellule de son corps.
Par ailleurs, lorsque les techniques de clonage sont appliquées au monde animal, elles ouvrent un champ très vaste de possibilités. Il s’en trouvera probablement pour vouloir cloner leur chat, leur chien, leur perroquet ou leur cheval. Mais le clonage pourrait s’avérer très précieux pour la reproduction d’animaux d’élevage, pour la recherche en pharmacologie et pour la survie d’espèces menacées. Par exemple, on l’a tenté avec un Gaur, une sorte de zèbre rare. On a implanté une de ses cellules somatiques dans un ovule de vache dont on a enlevé le noyau. L’embryon a été implanté dans un utérus de vache, qui l’a mené à terme. Mais le jeune Gaur est mort de dysenterie deux jours après sa naissance. On s’est demandé si l’on ne pourrait pas cloner des espèces disparues comme la tourte (pigeon migrateur), le mammouth. Leurs cellules possèdent encore leur bagage génétique mais il est vraisemblablement déstructuré.
Je vais maintenant considérer les principaux motifs pour lesquels il faut refuser le clonage humain. Par la suite, je commenterai brièvement les diverses requêtes que je viens d’énumérer en faveur d’un clonage.
Appréciation éthique du clonage reproductif humain 2.1 Inacceptable parce qu’inefficace
Dans l’état actuel de la science et des techniques biologiques, le clonage humain est moralement inacceptable.
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2 l’Europe, mai 2002.
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On sait que depuis la naissance de Dolly, les chercheurs se sont mis à la tâche pour cloner d’autres espèces animales. On l’a réussi chez la souris, le porc, le bœuf (Starbuck II a été cloné au Québec). Mais il « n’a pas encore été possible pour de nombreuses autres espèces de mammifères, par exemple le chien, le rat et le cheval2 ». Il s’agit donc d’une opération difficile et délicate qui nous révèle, une fois de plus, qu’ « on ne commande à la nature qu’en lui obéissant ».
De plus, dans le clonage des mammifères, le rendement est toujours très faible. «En général, affirme un spécialiste du clonage, pour obtenir un animal cloné jusqu’à parturition (naissance), environ 100 œufs doivent être énucléés et reconstitués avec des noyaux de cellules somatiques donneuses... ». L’efficacité est donc de un pour cent environ et dans les meilleurs cas trois pour cent. Or les ovules humains ne sont pas obtenus si facilement. Si l’on prend l’exemple de la fécondation in vitro, il faut des interventions invasives telles qu’une intense stimulation hormonale pour mener à terme plusieurs ovules, ensuite un prélèvement par laparoscopie. Opérations qu’il faudrait évidemment mener sur plusieurs femmes. On peut penser qu’il y a là quelque chose de déshumanisant. Au surplus, puisqu’il faut un aussi grand nombre d’ovules, il existe de bonnes chances qu’ils soient commercialisés en recourrant aux services de femmes plus démunies financièrement. Ce qui n’est pas conforme à la dignité de l’être humain.
Des taux de succès aussi faibles impliquent que la majorité des embryons meurent à divers stades de leur développement ou deviennent plus ou moins monstrueux. Lors d’une conférence de l’Académie nationale des sciences à Washington, en 2001, les scientifiques présents «ont souligné qu’un tiers des mammifères clonés présentent des anomalies de développement dont les plus courantes sont un ensemble d’imperfections que l’on désigne par LOS (large offpring syndrome : syndrome des nouveaux-nés de trop grande taille). Ils pensent que les mêmes anomalies se produisent probablement après transfert nucléaire de cellule somatique3 ». Le chercheur Wilmut qui a cloné Dolly, estime qu’une vascularisation inefficace du placenta peut se produire si nous clonons des humains pour la reproduction. D’autres scientifiques croient que l’on pourrait, en améliorant les techniques, réduire progressivement le pourcentage d’anomalies et de mortalités.
3
John B. Gurdon et James A. Byrne, Histoire du clonage. Le Clonage, Éditions du Conseil de Ibid., pp 51 et 52.
4
Il est bien connu que la brebis Dolly a subi un vieillissement prématuré. Serait-ce parce que la cellule du pis qu’on a insérée dans l’ovule était elle-même une cellule âgée? Peut- être. Certains se demandent si cette cellule, une fois reprogrammée (son compteur remis à zéro) ne demeure pas marquée par l’âge et l’état général de l’organisme. Comme si le bagage génétique n’était plus aussi frais.
Quant au clonage des primates (singes et l’être humain), les tentatives ont toutes tourné à l’échec. À titre d’exemple, des chercheurs de l’Université de Pittsburgh ont tenté de cloner un macaque. Ils ont obtenu 724 œufs, qui ont formé 33 embryons mais sans obtenir une seule grossesse. Dans la revue Science du 11 avril 2003, ces chercheurs affirment avoir utilisé 4 techniques différentes de transfert nucléaire. Chaque fois, disent-ils, le constat a été le même : il y a « des obstacles moléculaires fondamentaux qui s’opposent au développement cellulaire normal4 ». Les premières cellules des primates clonés ne se divisent pas normalement et entraînent un mélange désordonné de chromosomes. Et les chercheurs concluent ainsi : « Il pourrait se révéler difficile de produire des cellules souches embryonnaires chez les primates non humains, et le clonage reproductif pourrait se révéler impossible.» Ils parlent des primates non humains parce qu’ils n’ont pas expérimenté sur les humains. Mais il ne serait pas étonnant que les obstacles soient similaires. C’est peut-être là une des raisons pour lesquelles Raël, la docteure Boisselier et le docteur Antinori sont devenus discrets.
En somme, la technique de clonage par transfert de noyau crée plus d’erreurs que de réussites. Et, dans l’état actuel des choses, elle paraît plutôt impossible. Il est donc inacceptable de soumettre des embryons humains ou des fœtus humains ou des êtres humains déjà nés à de pareils risques de morbidité, de monstruosité ou de mortalité. D’ailleurs, le généticien Axel Kahn affirme « qu’aucun progrès scientifique n’est à attendre du clonage humain5 ». Ainsi donc, à elles seules, les considérations d’ordre biologique suffisent pour affirmer que la reproduction par clonage humain est immorale.
Science, vol. 300, 11 avril 2003 in www.genethique.org., N° 40, avril 2003.
5 31 décembre 2002.
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Associated press, «Un crime contre l’humanité» dit le généticien Axel Kahn, Le Devoir,
2.2

Atteinte à la dignité humaine 2.2.1 La dignité humaine
Mais, en dépit de ces obstacles d’ordre biologique, certains chercheurs peu scrupuleux voudront encore tenter un clonage d’êtres humains. Continuons donc notre réflexion éthique.
Les personnes qui s’opposent au clonage humain considèrent qu’il est une atteinte à la dignité humaine : une affirmation générale qui a besoin d’être étayée. En effet, s’il y avait parmi nous des personnes favorables au clonage, pour certains des motifs que j’ai déjà invoqués (remplacer un conjoint ou un enfant qui est sur le point de décéder ou guérir une maladie mortelle), à partir de quels arguments je pourrais montrer qu’il est contraire à la dignité humaine? Je ne crois pas que je les convaincrais si je me limitais à affirmer : « le clonage est contraire à la dignité humaine ».
Mais en quoi consiste la dignité humaine? Des philosophes diront : la dignité de l’être humain provient du fait qu’il n’a pas de prix. Les choses, les objets peuvent être évalués à prix d’argent, parfois pour des sommes colossales. Quand il s’agit d’un être humain, il est littéralement hors de prix : impossible de lui en conférer un, si élevé soit-il. Nous sommes dans un autre ordre de valeurs. Le fait qu’il soit hors de prix est une expression de sa dignité. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en plusieurs pays, des lois interdisent la commercialisation d’organes humains, de tissus humains, des cellules humaines telles que les ovules et spermatozoïdes. Ce sera le cas au Canada si le projet de loi C-13 sur les biotechnologies est accepté. Les parties de l’être humain ne sont pas une marchandise, elles participent à sa dignité.
Mais, reposons la question : en quoi le clonage reproductif serait-il contraire à la dignité humaine? Le philosophe allemand Kant mentionne trois caractéristiques importantes de la dignité humaine : trois caractéristiques très proches les unes des autres. Ce sont l’autonomie, l’identité (ou la singularité) et la subjectivité (ou la
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6
liberté)6. Voyons-y d’un peu plus près en considérant le clonage d’abord en rapport avec la valeur de l’identité.

2.2.2 L’identité
Je disais, il y a un instant, que la reproduction sexuée est source de nouveauté et d’originalité alors que le clonage reproduirait du pareil et du semblable. Mais, attention, je n’ai pas dit de l’identique, je n’ai pas dit une copie exacte. D’ailleurs, l’exemple des clones de peupliers baumiers nous a appris qu’ils étaient similaires et non pas identiques. Ils ont un bagage génétique identique (à moins d’une mutation sur un gène) mais ils ne sont pas en tous points identiques à cause de divers facteurs environnementaux.
En réalité, un clone aurait moins de chances de ressembler à la personne dont il provient que deux jumeaux identiques. Les jumeaux qu’on appelle identiques proviennent d’un même ovule et d’un même spermatozoïde; la gémellation se produit après la ou les premières divisions cellulaires. Dans le cas du clonage, les deux individus sont produits à partir d’ovules différents dont le cytoplasme est différent. Ensuite, les jumeaux identiques se développent dans le même utérus maternel, ce qui n’est pas le cas pour le clonage. À leur naissance, les jumeaux identiques ont de bonnes chances de recevoir une alimentation semblable, les mêmes conditions environnementales, les mêmes sortes de stimuli. Tandis que pour le clone et celui que l’on pourrait appeler son géniteur, les conditions de nutrition, d’environnement et de stimulation sensorielle varieront évidemment davantage. De plus, ces aspects seront amplifiés par la différence d’âge entre le clone et sa source. Pourtant, même si des jumeaux identiques se ressemblent beaucoup physiquement, ils sont, de toute évidence, des êtres différents possédant chacun un nom et une individualité qui leur sont propres.
Par ailleurs, leur niveau de ressemblance biologique a beau être élevé, leur ressemblance psychique est beaucoup plus imprévisible. Lors de tests psychologiques, ils ne répondront pas toujours de la même façon. Charles Salmon dit :
Egbert Schroten, Le clonage reproductif humain intrinsèquement mauvais? Ibid., p. 102.
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7 p. 81-82.
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«L’utopie simpliste du clonage d’un sujet humain est entachée d’une erreur grossière. Les gènes, à eux seuls, ne suffisent pas à définir la personne. Ce qui fait l’homme et le différencie de l’animal et a fortiori du vivant, c’est l’extraordinaire capacité de ses cellules neuronales à s’émanciper de leur programme génétique, une capacité que ne possède aucune autre espèce7. »
De sorte que des individus clonés à partir de l’ADN d’Adolf Hitler ne se seraient pas nécessairement conduits de la même manière que lui.
La question de l’identité peut se poser aussi en termes de conscience de soi, de son caractère unique, de son originalité. J’ignore comment le fait d’être jumeau identique affecte la conscience de son identité personnelle. Ceux que j’ai connus me paraissaient vivre une relation d’empathie et de connivence fort belle à voir. Est-ce que le fait de se voir dans l’autre comme dans un miroir peut aider à confirmer et conforter son identité personnelle? Peut-être. Au cours de l’enfance, par exemple, les jumeaux identiques semblent se plaire à porter des vêtements semblables. Mais, à ma connaissance, vient un temps où chacun aime bien affirmer son identité personnelle, que ce soit par l’habillement, le choix de ses loisirs, de son travail et finalement de son projet de vie. Cela se vérifierait encore davantage chez le clone.
À cette étape-ci de notre réflexion, faisons un retour sur les motifs qui pourraient inciter des personnes à désirer le clonage humain. Les uns ont pensé qu’ils pourraient se copier, se reproduire eux-mêmes indéfiniment et accéder ainsi à une forme d’immortalité. Ils oublient que, de chaque opération de clonage, résultera un individu nouveau, plus différent d’eux-mêmes que ne le sont des jumeaux identiques. Ils ne seront pas beaucoup plus immortels que ne le sont des parents donnant naissance à des enfants et à des petits-enfants. Sauf que leurs clones leur ressembleront davantage.
Par ailleurs, dans son livre : « Cloner est-il immoral? », le professeur Laurent Degos fait la remarque suivante : « Si le clonage devenait la seule voie de reproduction, on assisterait assurément à une destruction progressive de notre espèce. De plus, on pourrait même envisager une société sans hommes,
Salmon, Ch., Des groupes sanguins aux empreintes génétiques, in Burdon et Byrne op. cit.,
8
composée uniquement de femmes, incluant les donneuses d’ovules et de noyaux de cellules adultes ainsi que les femmes porteuses8 ». De fait, avec le clonage, on peut se passer des hommes. Le professeur Degos souligne que le bagage génétique d’une cellule somatique est moins frais et sain que celui des ovules et des spermatozoïdes. Il est l’aboutissement de plusieurs divisions cellulaires où il peut se glisser des erreurs de transcription du matériel génétique. Ce qui pourrait expliquer certains dérèglements ou anomalies qui apparaissent chez les animaux clonés. Et, dit-il, il est immoral «de léguer volontairement à sa descendance un patrimoine génétique dégénéré ».
Les mêmes considérations s’appliquent dans les cas où l’on voudrait remplacer un conjoint ou un enfant. La copie identique du conjoint ou de l’enfant est biologiquement quasi impossible. Elle l’est encore moins au plan psychique. De telle sorte que le deuil risque de n’être jamais fait définitivement, même en la présence de leur clone. Mieux vaudrait sans doute une démarche menant à l’acceptation de la perte de la personne aimée.
À la lumière de ce qui précède, faut-il conclure que le clonage est contraire à la dignité humaine parce que la personne clonée serait en déficit d’identité? La réponse ne s’impose pas d’elle-même. Car, en principe du moins, la personne clonée pourrait bien posséder une conscience acceptable de son caractère original, unique et singulier. Surtout si elle ignorait qu’elle est le produit d’une opération de clonage. La similitude qu’elle pourrait découvrir avec la personne dont elle origine pourrait bien ne pas être plus problématique que celle qui existe entre des jumeaux identiques.
Il existe cependant une part de notre identité qui tient aux liens qui nous unissent à nos parents et à la lignée de nos ancêtres. On sait à quel point il importe, pour des personnes adoptées, de retracer les personnes dont elles ont reçu la vie. Connaître ses origines est visiblement une question d’identité. Dans son livre L’éthique et la vie, France Quéré dit :
« Je ne viens pas de rien, puisque je ne viens pas de personne. Je suis née d’un père, lui-même issu d’un père qui eut aussi un père... Un sang vif coule dans mes veines,
Laurent Degos, Cloner est-il immoral?, Éd. Le Pommier, 2002.
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9
inlassablement brassé et pourtant le même, et dans sa pulsation, j’entends monter la rumeur des générations éteintes. J’existe par le fait de cette chaîne merveilleusement ordonnée où chaque être se tient entre son père et son enfant9. »
En somme, je m’interroge sur mon identité en consultant aussi mon grand livre ancestral.
Or le clonage bousille cet ordre séculaire et remet en question le statut civil des personnes. Le clone pourrait bien avoir quatre mères : la mère qui a donné le noyau de cellule adulte, la mère qui a fourni l’ovule dont on a retiré le noyau, la mère porteuse et la mère qui élèvera le nouveau-né. En ce cas, le clone n’a pas de père. Mais si le donneur de noyau est un homme, on pourrait le considérer comme son père ou comme son jumeau; la mère pourrait être la sœur de sa fille et le père, le frère de son fils. Voilà qui est bien suffisant pour créer certains problèmes d’identité (et le travail des généalogistes).

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Message par Her Ven 5 Aoû - 9:00



2.2.3 L’autonomie et la liberté
Le philosophe Kant considère que l’autonomie et la liberté sont aussi des caractéristiques de la dignité humaine. Et d’abord, la personne clonée serait-elle une personne autonome? Partons encore du fait que le clone ignore son origine. Que signifie être autonome (autos nomos)? Littéralement, trouver sa loi en soi- même ou encore se considérer comme acteur de sa propre vie ou maître de son destin. Ce qui suppose la reconnaissance de son identité, la découverte de ses aspirations, de ses aptitudes et de ses intérêts, le désir de se donner un projet de vie personnel et la capacité de se donner les moyens de le réaliser. Bien sûr, rien de tout cela ne va de soi; c’est aussi le lot des humains nés d’une procréation naturelle. Toute personne déploie son autonomie dans un réseau de relations avec d’autres personnes, elles-mêmes en exercice de leur autonomie. Ce qui ne va pas sans défi ni parfois sans conflit. Compte tenu de ce que je viens d’affirmer de l’identité, est-ce que le fait d’être clonée altère substantiellement l’autonomie d’une personne? Pour ma part, je serais incapable de répondre oui; du moins pour ce que j’en perçois présentement. La personne clonée qui ignore son origine pourrait fort bien se considérer aussi autonome que la moyenne de la population.
France Quéré, L’éthique et la vie, Éd. Odile Jacob, 1991.
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Autrement dit, ce n’est pas le clonage en lui-même qui rend la personne moins autonome.
Qu’en est-il de sa liberté? Le clonage en lui-même rend-il la personne clonée moins libre? Certains affirment que la liberté suppose une certaine indétermination de la nature. Sans doute. On reconnaît généralement que les animaux ne sont pas vraiment libres; ils sont guidés avant tout par la loi de l’instinct qui les incite à protéger leur vie individuelle et à assurer celle de leur espèce. Par contre, l’être humain jouit de liberté tout en étant soumis à plusieurs conditionnements. En plus du conditionnement qui origine de notre bagage génétique, nous sommes marqués par notre éducation familiale et scolaire. Les médias contribuent également à façonner nos mentalités, nos manières de nous exprimer et nos comportements. L’ensemble de notre culture, avec ses enracinements multiples, joue un rôle considérable dans l’exercice de notre liberté personnelle. En dépit de tous ces conditionnements et compte tenu de tous ces conditionnements, nous demeurons conscients d’être responsables de nos choix personnels et de demeurer fondamentalement libres. Serait-ce si différent dans le cas d’une personne clonée qui ignore son origine? Je ne le crois pas.
Autrement dit, ce n’est pas le clonage en lui-même qui priverait les personnes clonées d’une part de leur identité, de leur autonomie et de leur liberté. Même en connaissant leur condition, plusieurs d’entre elles pourraient passer dans la vie aussi harmonieusement que bien d’autres.
2.2.4 La fabrication d’un être humain semblable à soi
Ce qui est proprement immoral, c’est la volonté de produire un être humain dont on va, à l’avance, déterminer les traits. Axel Kahn dit : « Qu’une personne décide par avance du sexe, de la forme du visage, de l’enveloppe corporelle et même, c’est probable, de certains traits de caractère d’un autre relève ni plus ni moins d’une offense aux droits de l’homme10 ». C’est cela d’abord qui est contraire à la dignité humaine. L’enfant ne peut être le résultat d’une programmation; il doit être reçu parce qu’il est un don. Les choses sont fabriquées, les êtres humains sont
Associated Press, « Un crime contre l’humanité », dit le généticien Axel Kahn, Le Devoir,
11
reçus dans toute leur imprévisibilité, leur nouveauté et leur originalité. On attend des enfants qu’ils nous étonnent par leur caractère unique : « Vos enfants ne sont pas vos enfants », disait Khalil Gibran. France Quéré dit encore :
« Que deviendrait au demeurant un être en qui on aurait intégré un programme, comme s’il était un ordinateur? Il manquerait l’élément essentiel : la révélation de soi à soi et aux autres, la surprise de ce que la nature inépuisablement imagine, plus féconde que nos esprits pusillanimes et sottement idéalistes. En chacun, si modeste soit-il, a été déposée cette goutte de mystère, qui le rend unique au monde, et tel que nul n’aurait su l’inventer11. »
Mais voilà! À partir du moment où quelqu’un saurait qu’il a été programmé par un autre, il pourrait réagir de manière imprévisible. Soit qu’il s’accommode d’une condition qu’il n’a pas choisie en la tolérant ou en l’accueillant positivement, soit qu’il la refuse à la manière du système immunitaire qui se défend contre un corps étranger. Entré malgré lui dans une relation de sujétion, il éprouvera le sentiment d’être atteint dans son identité, son autonomie et sa liberté.
Le fait qu’il ait été voulu comme la réplique, la copie d’un autre pourra être perçu comme une menace à son identité. Il se verra comme à la remorque de l’identité d’un autre, ce qui l’empêche de se considérer son égal. Pourtant l’égalité est une requête fondamentale de tout être humain. Reportons-nous à l’âge où l’enfant, l’adolescent ne sait que s’opposer à ses parents pour s’affirmer. Comme il sera facile de rejeter sur son géniteur la responsabilité de son mal de vivre, de la difficulté de s’accepter soi-même.
La première requête d’une personne qui désire être autonome est de commencer une vie nouvelle exempte de décisions antérieures. Or la personne clonée se sent comme vissée à la décision de son géniteur, que cette décision soit égoïste, narcissique ou utilitariste. Elle estimera avec justesse qu’il désire exercer un certain contrôle de son destin.
Il en est ainsi pour la liberté de la personne clonée. Alors qu’avec l’éducation, elle peut s’accommoder des conditionnements des médias, de la culture, de l’appartenance ethnique, elle constate avec malaise qu’elle est conditionnée à la
France Quéré, ibid., p. 206.
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racine même de son être, i.e. dans ses gènes, à la source même de ses intuitions, de ses pulsions, de ses choix les plus fondamentaux. Elle se sait conditionnée radicalement par le vouloir d’un autre. Comment alors pourrait-elle se savoir pleinement libre? Le lieu où peut germer la liberté est un terreau qui n’est pas déjà occupé par la végétation plantée par un autre. Comme dit France Quéré : « Il faut donc, pour constituer l’humanité en sa liberté, une part de nous-mêmes où nul ne vient tirer le fil, ce qui implique l’absence de tout geste extérieur. Voilà le terreau des futures consciences12. » D’ailleurs, si une personne a pris la responsabilité de déterminer les principaux traits physiques et psychiques d’une autre, comment ne porterait-elle pas aussi, pour une bonne part, la responsabilité de son bien-être et de son destin?
Hans Jonas dit que l’ « original » d’un clone serait toujours pour lui l’ombre, le modèle, la trace omniprésente à suivre ou à éviter. « Être une copie » serait une part de son identité, de son être, de sa conscience. Il serait ainsi porté gravement atteinte au droit pour l’homme de vivre sa vie comme une découverte originale et unique, une découverte, au fond, de soi-même. Pour Jonas, le clonage est donc « par sa méthode, la forme la plus tyrannique et en même temps la plus aliénante de manipulation génétique; son objet n’est pas la modification arbitraire de la substance héréditaire, mais précisément sa fixation arbitraire, en opposition à la stratégie dominante de la nature13 ».
2.2.5 Autres conséquences sociales
Le clonage reproductif est donc une atteinte grave à la dignité humaine d’une personne. Mais toute atteinte à la dignité personnelle a, de toute évidence, des conséquences sociales. J’en souligne quelques-unes rapidement.
Tout d’abord, il remet en cause la signification de la sexualité humaine. L’Instruction Donum vitae, qui traite de la moralité des manipulations biotechnologiques portant sur l’origine de la vie dit ceci : « La personne humaine
France Quéré, ibid., p. 206.
13 ed etica, Einaudi, Turin, 1997, p. 136.
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Hans Jonas, Clonons un homme : de l’eugénétique à l’ingénierie génétique, in Tecnica, medicina
14 1987.
doit être accueillie dans le geste d’union et d’amour de ses parents; la génération d’un enfant devra donc être le fruit de la donation réciproque qui se réalise dans l’acte conjugal où les époux coopèrent comme des serviteurs et non comme des maîtres, à l’œuvre de l’Amour Créateur. L’origine d’une personne est en réalité le résultat d’une donation14.» Le clonage reproductif, avec sa batterie de manipulations techniques, ponctuées d’échecs à répétition, est bien loin, vous en conviendrez, de cette vision de la sexualité humaine. Il est plutôt l’objet et le produit d’une technologie scientifique.
Deuxièmement, le clonage reproductif perturbe la signification de la parenté, de la filiation, voire de la famille. L’enfant a le droit, comme le répète Jean-Paul II, de naître d’un père et d’une mère et de vivre l’expérience unique d’être leur fils ou leur fille – même si cette relation est porteuse de tensions. Les questions d’identité, d’autonomie et de liberté sont au cœur de la conscience de soi, de la croissance et de l’épanouissement d’un jeune. Comment les vivra-t-il si, comme je l’indiquais il y a un instant, il a reçu tout son bagage génétique de son père et qu’il pourrait se considérer à la fois comme son fils et son frère...? Ou encore si la jeune fille a reçu tout son bagage génétique de sa mère et qu’elle pourrait se considérer comme sa fille et sa sœur? À l’heure où les relations conjugales et familiales sont souvent si difficiles, faut-il encore en rajouter?
2.2.6 Condamnation générale du clonage reproductif humain
À sa naissance, la brebis Dolly a fait sensation. Lorsque certains scientifiques ont annoncé leur intention de procéder à un clonage humain, la population a réagi avec émotion. Cette émotion indiquait que l’on touchait alors à des valeurs fondamentales. Peu à peu les Églises et les gouvernements ont condamné ou interdit le clonage humain. Le projet de loi C-15 du gouvernement canadien le prohibe.
Le protocole du Conseil de l’Europe sur l’interdiction du clonage d’êtres humains présente une formulation intéressante :
Congrégation pour la doctrine de la foi, Instruction Donum vitae, Osservatore Romano, 17 mars
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« Considérant que l’instrumentalisation de l’être humain par la création délibérée d’êtres humains génétiquement identiques est contraire à la dignité de l’homme et constitue un usage impropre de la biologie et de la médecine; considérant également les grandes difficultés d’ordre médical, psychologique et social qu’une telle pratique biomédicale, employée délibérément, pourrait impliquer pour les personnes concernées [...]
Est interdite toute intervention ayant pour but de créer un être humain génétiquement identique à un autre être humain vivant ou mort. Au sens du présent article, l’expression être humain « génétiquement identique » à un autre être humain signifie un être humain ayant en commun avec un autre l’ensemble des gènes nucléaires. »
Le Parlement européen s’est dit «solidement convaincu qu’aucune société ne peut justifier ni tolérer, en aucune circonstance, le clonage d’êtres humains, ni à des fins expérimentales, ni dans le cadre de la thérapie de l’infertilité, ni pour un diagnostic préalable à l’implantation ou à la transplantation de tissus, ni à aucune autre fin, parce qu’il constitue une grave violation des droits fondamentaux de l’homme, qu’il s’oppose au principe d’égalité des êtres humains en permettant une sélection eugéniste et raciste de l’espèce humaine, qu’il offense la dignité de la personne, et qu’il nécessite une expérimentation sur des êtres humains15 ».
Quand cette question a été débattue en France, devant le Sénat, le ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, a souhaité la création, dans le code pénal, d’une nouvelle incrimination, baptisée «crime contre la dignité de la personne humaine », qui viserait le clonage à but reproductif et les pratiques eugéniques tendant à l’organisation de la sélection des personnes16 ».
Le pape Jean-Paul II a également condamné toute tentative de clonage humain.
Protocole additionnel à la Convention pour la protection des Droits de l’Homme et la dignité de l’être humain à l’égard des applications de la biologie et de la médecine, portant interdiction du clonage d’êtres humains, STE n° 168, Paris 12.I. 1998.
GÈNEéthique, www.genethique.org, N° 36, décembre 2002.
3
Clonage thérapeutique 3.1 Sa nature
Jusqu’ici, j’ai parlé du clonage reproductif, i.e. celui qui vise à la reproduction d’êtres humains viables. En réalité, ce n’est pas la forme de clonage qui suscite les débats les plus passionnés ou qui met en cause les intérêts les plus considérables. C’est plutôt le cas du clonage appelé thérapeutique – une appellation peu appropriée puisqu’il s’agit avant tout d’un clonage pour fins de recherche, dans le but de pouvoir guérir un jour de certaines maladies. On est encore bien loin d’applications thérapeutiques.
En quoi consiste-t-il? C’est « un clonage dont le but n’est pas la réimplantation utérine du clone, mais son utilisation pour des expériences ayant un but thérapeutique à long terme, ou utilisables pour la croissance de tissus afin d’effectuer des transplantations thérapeutiques17 ». Il est effectué avec des cellules souches, c’est-à-dire des cellules qui, comme le terme le suggère, jouent le rôle de souches pour d’autres cellules plus spécialisées.
Si l’on parvient à cultiver ces cellules souches hors de l’organisme, il devient possible de les greffer sur des tissus ou dans des organes malades. Alors, l’expérience l’a révélé, elles peuvent se transformer pour devenir du même type que les cellules de ces tissus ou de ces organes. Par exemple, une cellule souche pourrait se multiplier en milieu de culture, être ensuite intégrée au pancréas, devenir comme une cellule du pancréas et fabriquer l’insuline manquante. On pourrait traiter ainsi des maladies telles que la maladie de Parkinson, d’Alzheimer, la sclérose en plaque, certaines formes de diabète, des accidents vasculaires cérébraux, etc. Il y a donc là une voie de recherche très prometteuse. Aussi, les cellules souches font-elles présentement l’objet d’une recherche intensive. Il s’agit d’une part de susciter leur multiplication en culture et, une fois qu’on en a obtenu un certain nombre, de provoquer leur différenciation en cellules du type requis (neurones, cellules du muscle cardiaque, etc.). Ces deux opérations ne vont pas de soi. À preuve, cette affirmation de Colin Tudge, dans le livre sur le clonage publié par le Conseil de l’Europe : « Dans un demi-siècle au plus, il sera probablement possible de réparer un foie lésé, par exemple en reprogrammant les cellules souches cultivées à partir de la
17 l’Europe, mai 2002.
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John B. Gurdon et James A. Byrne, Histoire du clonage, in Le clonage, Ed. du Conseil de
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peau18. » D’autres scientifiques sont plus optimistes mais il y a encore beaucoup de recherche à faire.
Pourquoi, me direz-vous, prendre une technique aussi complexe et aussi peu performante? Son intérêt vient du fait que, le jour où elle serait plus fiable, on éliminerait les problèmes d’incompatibilité immunologique ou de rejet. Comme on sait, quand une personne reçoit une greffe d’organe ou de tissu provenant d’une autre personne ou d’un animal, son organisme cherche à se protéger en rejetant ce corps étranger. Les scientifiques ont développé des substances susceptibles de limiter cette réaction de rejet mais souvent avec des effets secondaires plus ou moins pénibles. Par contre, si l’on utilise des cellules souches du même individu pour guérir sa maladie, les problèmes de rejets sont inexistants. C’est d’ailleurs ce qu’on est déjà parvenu à faire en développant des cultures de cellules de la peau d’un grand brûlé pour les lui greffer à l’endroit de ses brûlures. En clonant une personne pour obtenir le développement de ses cellules souches embryonnaires, on espérerait finalement guérir l’une ou l’autre de ses maladies.
Et alors, où se situe le problème éthique? Tout dépend de la provenance des cellules souches. Elles peuvent provenir de l’embryon; on les appelle alors cellules souches embryonnaires. Elles peuvent aussi provenir d’un organe d’une personne; ce sont des cellules souches adultes. Or la grande différence entre les deux provient de ce que l’utilisation des cellules souches embryonnaires entraîne la destruction de l’embryon.
3.2 L’utilisation des cellules souches embryonnaires humaines 3.2.1 Quelques données biologiques
Comment procède-t-on pour obtenir ces cellules souches embryonnaires? On peut utiliser des embryons congelés à la suite d’une fécondation in vitro et qui sont en surplus. On peut aussi provoquer la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde afin d’obtenir un embryon destiné à la recherche. Il est également possible d’utiliser la technique qui a permis la création de Dolly. Cette technique porte le nom de « transfert nucléaire de cellule somatique » (TNCS) : on transfère le noyau d’une cellule du corps (autre que sexuelle) dans un ovule énuclée.
Colin Tudge, Qui a le droit de cloner qui? Le clonage, ibid., p. 18.
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Dans un cas comme dans l’autre, la séquence du développement pourrait se résumer ainsi. La cellule fécondée se divise en 2, 4, 8, 16. Elle parvient ainsi à un stade appelé morula (petite mûre). Les divisions se continuent, les cellules se disposent autour d’une cavité centrale : c’est le stade de blastula. Il y a une région de la blastula où les cellules forment ce que l’on appelle le bouton germinal. C’est à partir de ce bouton germinal que sera naturellement formé l’embryon (les autres cellules servant à d’autres structures comme le placenta et le cordon ombilical). Pour effectuer le clonage appelé thérapeutique, les scientifiques vont prélever ce bouton germinal et le déposer dans un milieu de culture pour le faire proliférer. Lorsque les cellules seront devenues suffisamment nombreuses, on pourra les injecter dans un tissu ou un organe malade.
Pourquoi les scientifiques concentrent-ils leurs efforts sur ces cellules souches embryonnaires? Parce qu’elles sont considérées comme totipotentes (littéralement «toutes-puissantes). C’est-à-dire qu’elles peuvent donner tous les types de cellules du corps. C’est bien ce qu’elles font d’ailleurs quand l’embryon se développe naturellement dans le sein maternel. Depuis quelques années, plusieurs scientifiques s’intéressent à ces cellules souches embryonnaires.
Mais vous avez tous compris l’enjeu éthique de ces manipulations: elles détruisent l’embryon. Que ce soit un embryon congelé ou fabriqué pour la recherche, il est produit pour être éliminé. Et rappelons-nous qu’on n’en est pas encore à guérir des organes ou des tissus malades; on est au stade d’une recherche, qui offre des promesses, il est vrai, mais d’une recherche.
Or, tous n’accordent pas la même importance à l’embryon. C’est ici que se situe le véritable débat : quel est le statut de l’embryon? Dépendamment de la réponse donnée à cette question, certains choisiront de sacrifier l’embryon, d’autres de le protéger.
3.2.2 Le statut de l’embryon 3.2.2.1 Position de certains scientifiques
D’aucuns feront une distinction, d’une part entre les embryons (produits par clonage naturel ou artificiel) qui sont destinés à être réimplantés
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dans un utérus humain pour devenir des enfants et, d’autre part, les embryons destinés à la recherche et à la thérapie et qui ne sont pas destinés à devenir des enfants. Ils affirment que les deux catégories ne possèdent pas le même statut moral et qu’ils n’ont pas à être protégés de la même façon. C’est d’ailleurs le cas, disent-ils, des embryons surnuméraires produits lors de la fécondation in vitro et qui sont présentement congelés. (Certains affirment qu’il y en aurait présentement plus d’une centaine de mille en Europe et quatre cent mille aux États-Unis). Selon eux, ces embryons n’ont pas le même statut moral que les embryons destinés à la reproduction.
D’autres diront tout simplement : il existe une différence de statut moral entre un embryon de quelques dizaines ou quelques centaines de cellules et un fœtus dont le système nerveux se met en place progressivement et développe peu à peu une sensibilité aux stimuli. D’autant plus, disent-ils, que plus de la moitié (peut-être soixante pour cent) des zygotes ne parviendront pas à terme, pour toutes sortes de raisons; la plupart sont éliminés naturellement avant l’implantation sur la paroi utérine. Pourquoi, disent-ils, être moralement plus exigeants que la nature elle-même?
Je me permets une longue citation qui représente assez bien la position de plusieurs de nos contemporains. Elle est d’un scientifique, G. Waite :
« Grâce au clonage thérapeutique de cellules souches embryonnaires humaines, nous avons le potentiel de guérir une multitude de maladies et de troubles qui sont un fléau pour notre espèce. Comment une société civilisée peut-elle tourner le dos aux maladies, aux troubles et à la souffrance de son propre peuple? Un œuf segmenté microscopique de quatre jours après la fécondation est-il vraiment plus important que la maladie d’Alzheimer de votre mère, de la maladie de Parkinson de votre père ou du diabète de votre fils? Avant de répondre, vous devez savoir que les maladies que je viens de mentionner ne sont que la partie visible de l’iceberg. Les cellules souches embryonnaires humaines clonées ont le potentiel de guérir ou de contribuer à la découverte d’un traitement pour presque toute maladie ou trouble dégénératif que vous pouvez imaginer. Des cellules clonées indifférenciées malléables qui vous sont génétiquement identiques vous
19
1G. Waite, Cloning, stem cells and infertility, in Le Clonage, ibid., p. 54.
3.2.2.2
sauveront des maladies qui vous font souffrir. Le clonage thérapeutique humain est véritablement un miracle des temps modernes19. »
Cette citation illustre bien, me semble-t-il, le dilemme moral qui est là devant nous.
La position de l’Église
Notre Église a pris résolument position en regard de ce dilemme : une position cohérente avec celles qu’elle a prises jusqu’ici sur le statut de l’embryon. Par économie de temps, je me limiterai à la formulation d’un certain nombre de propositions, sans les développer. Ce sont d’ailleurs des affirmations qui vous sont plus familières et sur lesquelles nous pourrons revenir lors de la période d’échange.
1. Dès le moment de la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde humain, il existe un ou des êtres humains nouveaux (possibilité de jumeaux identiques) et leurs caractéristiques principales sont déjà déterminées par l’ADN. S’ils n’étaient pas déjà humains, ils ne pourraient le devenir.
2. La condition très humble de l’embryon (un amas de quelques cellules) ne modifie pas son statut. Puisque le développement s’effectue de façon continue, on ne voit pas comment on pourrait établir des seuils d’humanité. Chaque étape est aussi importante que toutes les autres à tel point que si j’arrête le développement 10 jours après la fécondation, tout s’arrête. Autrement, on aurait discrimination entre êtres humains sur la base de leur plus ou moins grand développement : l’embryon vaudrait moins que le fœtus, le fœtus moins que le nouveau-né, le nouveau-né moins que l’enfant, etc.
3. La définition du mot « personne » relevant de la philosophie, il n’est pas facile de dire qu’il y a une ou des personnes dès le moment de
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la fécondation. Ce qui est certain, c’est qu’il faut traiter le ou les être(s) humain(s) comme une ou des personnes.
4. Il est moralement inacceptable d’utiliser un embryon humain comme un matériau pour une recherche d’ordre thérapeutique. Aucun être humain ne peut être réifié ni considéré comme un moyen. Tout être humain doit être traité comme une fin en lui-même. « On ne peut, dit Jean-Paul II, le subordonner ni à l’espèce, ni à la société, ni au bon vouloir d’autres personnes20. »
5. Il est inacceptable de définir le statut moral à partir de l’usage que l’on fera des embryons. La nature d’une chose ne dépend pas du bon vouloir de quelqu’un. Cette affirmation vaut également pour les embryons congelés dits surnuméraires.
6. Il y aurait une affreuse incohérence si l’on parlait de clonage dit thérapeutique (pour guérir) alors qu’en réalité on fabriquerait des êtres humains dans le but de les tuer. Comme dit Jacques Testard, « c’est quand même une révolution anthropologique. On n’a jamais vu cela ».
7. Enfin, quand elle lit l’Évangile, l’Église estime qu’il est de son devoir de faire entendre sa voix en faveur de ceux qui n’en ont pas encore et qui sont les plus petits des plus petits : « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ».
Le débat n’est évidemment pas terminé. Certains pays comme l’Angleterre acceptent l’utilisation de cellules souches embryonnaires pour la recherche. D’autres sont disposés à l’accepter seulement pour les embryons surnuméraires. Au Canada, le projet de loi C-13 interdit de créer des embryons pour la recherche mais il n’a pas encore été soumis au vote du Parlement.
Jean-Paul II, DC 6 janvier 2002, p. 22.
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3.3 Les cellules souches adultes
Est-ce à dire que l’interdiction de toute recherche sur les cellules souches embryonnaires signifierait le refus de développements aussi prometteurs pour la guérison de tant de maladies? Non. Il reste encore deux voies pour la recherche.
La première consiste à utiliser davantage les cellules souches embryonnaires animales. Elles permettent de faire beaucoup de recherches sur deux phénomènes encore mal connus et mal maîtrisés : la multiplication cellulaire et la différenciation cellulaire. Ce qui est le plus fondamental dans le fonctionnement de la cellule est encore ce qui est moins connu.
Depuis deux ou trois ans, une deuxième voie se présente. Comme je le disais, le potentiel des cellules souches adultes constitue la plus récente surprise de la biologie.
Pour les considérations suivantes, je m’inspirerai d’une communication de la fondation Jérôme Lejeune publiée sur Internet en janvier 200321.
Afin de bien remplir leur fonction, la plupart des cellules doivent être stables. Il serait tout à fait contre-indiqué, par exemple, qu’une cellule du foie se transforme soudainement en cellule de la peau. Toutefois, même dans un organisme adulte, certaines cellules demeurent indifférenciées. Elles attendent un signal précis pour entrer en action et se différencier. Il y a, par exemple, dans la moelle osseuse, des cellules indifférenciées qui, au moment opportun, pourront donner diverses cellules du sang. Ces cellules indifférenciées sont dès lors appelées cellules souches adultes (parce qu’elles existent chez les adultes). On en a trouvé aussi dans le muscle, le foie, le pancréas, le cerveau, le cordon ombilical.
Or, et c’est là la surprise, elles se sont révélées d’une plasticité étonnante. Si on les transplante dans un autre organe, elles peuvent se transformer pour devenir comme les cellules spécialisées de cet organe. Ces cellules souches adultes ont donc gardé les caractéristiques des cellules souches embryonnaires, c’est-à-dire la capacité de donner naissance à tous les types de cellules spécialisées (ou peu s’en faut).
GÈNEéthique, www.genethique.org, N° 37, janvier 2003.
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Mais les cellules souches adultes diffèrent des cellules souches embryonnaires sur un point majeur. Les cellules souches adultes auraient comme rôle naturel la réparation des tissus. Et elles interviennent seulement lorsque cela est nécessaire au maintien de l’intégrité de l’organisme. S’il arrive par exemple à des cellules souches sanguines d’amorcer leur différenciation hors de toute nécessité de réparation ou de remplacement, elles sont reconnues et détruites par certains lymphocytes du sang; ce qui permet d’éviter la formation de tumeurs. Ces cellules souches adultes ont avantage à être utilisées pour la thérapie, car l’organisme sait les contrôler.
Quant aux cellules souches embryonnaires, issues d’embryons surnuméraires ou du clonage thérapeutique, elles n’ont pas pu, à cause de leur immaturité, acquérir les caractéristiques immunologiques nécessaires à leur régulation. Elles ont tendance à proliférer à l’infini, une propriété qu’elles partagent avec les cellules cancéreuses. L’un des pionniers de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, le docteur John Gearhart aurait concédé que les cellules souches embryonnaires humaines ne pourraient vraisemblablement jamais être utilisées en thérapeutique du fait de leur risque cancérigène.
Ces nouvelles données, si elles sont confirmées par d’autres chercheurs, reposent le problème éthique d’une manière toute différente. Si les cellules souches embryonnaires ne sont plus utilisées pour fins de recherche ou de thérapie, les embryons humains ne seront plus sacrifiés. Quant aux cellules souches adultes, en plus des avantages déjà signalés, elles ont celui, immense, de ne causer aucun tort à l’embryon ou à l’adulte. La nature reprendrait ses droits.
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Conclusion
Le clonage
Que conclure? Au terme d’une entrevue sur La plus belle histoire du monde22, Hubert Reeves pose une question redoutable : « Sommes-nous en mesure de coexister avec notre propre puissance? »
En matière d’armements, nous avons atteint un jour une incroyable démesure. L’arsenal nucléaire mondial aurait pu détruire plusieurs fois notre planète. La démesure même de cette puissance a engendré la peur, puis l’équilibre de la peur... et le commencement de la sagesse.
Pour l’exploitation de nos richesses naturelles, nous avons inventé des appareils capables de racler les fonds marins, d’abattre des hectares de forêt en un temps record, de forcer le rendement du sol, des végétaux et des animaux. C’est le spectacle de la dévastation croissante de la planète qui nous a ouvert les yeux. Les conférences de Rio, de Kyoto et de Johannesburg nous rappellent la nécessité de modifier notre rapport à l’environnement.
Le progrès des techniques biologiques ouvre à notre pouvoir des horizons d’une ampleur inconnue, surtout quand elles sont appliquées à la reproduction humaine. Elles ont le pouvoir non seulement de modifier notre environnement mais de modifier l’être humain lui-même. La tentation serait grande de faire tout ce que la technique nous rend capables de faire. À qui prétendrait qu’il est bien libre de décider ce que bon lui semble, peut-être faudrait-il répondre : « Vous ne pouvez pas faire n’importe quoi parce que vous n’êtes pas n’importe qui. » Autrement dit, avant de poser la question : « Quoi faire ou ne pas faire? », demandons-nous : « Que voulons-nous devenir? » Toute éthique est fondée sur une conception de l’être humain, un être humain toujours en devenir. C’est à même nos choix éthiques que nous progressons ou régressons en humanité, personnellement et collectivement. Le clonage reproducteur et un certain clonage thérapeutique pourraient bien s’avérer un recul plutôt qu’une avancée en humanité.
22 1996.

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Bertrand Blanchet
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Monseigneur Bertrand Blanchet, né le 19 septembre 1932 à Saint-Thomas-de-Montmagny au Québec, est un prêtre canadien, évêque de Gaspé de 1973 à 1992 et archevêque de Rimouski de 1992 à 2008.
Natif de Saint-Thomas-de-Montmagny, Bertrand Blanchet est ordonné prêtre à Chicoutimi le 20 mai 1956 après des études au grand séminaire de Québec. Il enseigne ensuite au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et au cégep de La Pocatière. Biologiste de formation, il obtient son doctorat en sciences forestières à l'Université Laval en 1975.
Nommé évêque du diocèse de Gaspé le 21 octobre 1973, il est consacré évêque par Maurice Roy le 8 décembre de la même année. Le 16 octobre 1992, Jean-Paul II le nomme archevêque de Rimouski. En 2000, il reçoit la médaille Gloire de l'Escolle.
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LE CLONAGE HUMAIN

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Message par Her Ven 7 Oct - 12:50

AVERTISSEMENT
Vassula RYDÉN

1991

En 1982, Notre-Dame de l'Escorial annonçait : "le son de la trompette va retentir très bientôt. À ce moment-là, la terre tremblera. Le soleil tournera sur lui-même avec de grandes explosions. La lune s'obscurcira et les phénomènes se verront sur toute la planète terre. Un astre l'illuminera. Elle paraîtra enveloppée de flammes. Cela durera vingt minutes."

En 1991, à Vassula, 15 ans avant la déclaration sur le clonage humain par l'ONU (8 mars 2005), le Seigneur annonçait que l'Avertissement serait la réponse de Dieu à ce Shiqoutsim Meshomem(1) annoncé par l'ange Gabriel au prophète Daniel.

(Phase 1) : Bientôt, très bientôt, J'ouvrirai soudainement Mon Sanctuaire dans le Ciel(2) et là, de tes yeux dévoilés, tu percevras comme une révélation secrète : des myriades d'Anges, de Trônes, de Dominations, de Principautés, de Puissances, tous prosternés autour de l'Arche de l'Alliance. Puis, un Souffle effleurera ton visage, et les Puissances du Ciel trembleront, les éclairs de la foudre seront suivis du fracas du tonnerre. "Soudainement viendra sur toi un temps de grande détresse, sans précédent depuis le jour où les nations(3) ont connu l'existence" (Dn 12,1) ; car Je vais permettre à ton âme de percevoir tous les événements de ton existence : Je les dévoilerai l'un après l'autre. À la grande consternation de ton âme, tu réaliseras combien tes péchés ont fait couler de sang innocent d'âmes-victimes. Alors, Je ferai voir et prendre conscience à ton âme combien tu n'as jamais suivi Ma Loi. Comme un parchemin qui se déroule, J'ouvrirai l'Arche de l'Alliance et Je te rendrai consciente de ton irrespect envers la Loi.

(Phase 2) : Si tu es encore en vie et debout sur tes pieds, les yeux de ton âme verront une Lumière éblouissante, comme les miroitements d'innombrables pierres précieuses, comme les feux de diamants cristallins, une lumière si pure et si éclatante que, bien qu'en silence des myriades d'anges soient présents alentour, tu ne les verras pas complètement parce que cette Lumière les dissimulera comme une poussière d'or ; ton âme ne percevra que leurs silhouettes mais pas leurs visages. Alors, au milieu de cette éblouissante Lumière, ton âme verra ce que dans cette fraction de seconde elle a vu jadis, à ce moment précis de ta création(4)... Ils verront : Celui qui le premier vous a tenus dans Ses Mains, les yeux qui les premiers vous ont vus ; ils verront : les Mains de Celui Qui vous a formés et vous a bénis... ils verront : le Plus Tendre Père, votre Créateur(5), tout revêtu d'une redoutable splendeur, le Premier et le Dernier, Celui qui est, qui était et qui doit venir, le Tout-Puissant, l'Alpha et l'Oméga : Le Souverain. Abasourdie en prenant conscience, tes yeux seront paralysés de crainte en voyant les Miens qui seront comme deux Flammes de Feu (Ap 19, 12). Alors, ton cœur reverra ses péchés et sera saisi de remords. Dans une grande détresse et une grande agonie, tu souffriras de ton irrespect de la Loi, réalisant combien tu profanais constamment Mon Saint Nom et comme tu Me rejetais Moi ton Père... Frappée de panique, tu trembleras et tu frémiras lorsque tu te verras toi-même comme un cadavre en putréfaction, dévoré par les vers et par les vautours.

(Phase 3) : Et si tes jambes te soutiennent encore, Je te montrerai ce que ton âme, Mon Temple et Ma Demeure(2), nourrissait durant toutes les années de ta vie. À ton grand effroi, tu verras qu'au lieu de Mon Sacrifice Perpétuel, tu chérissais la Vipère et que tu avais érigé cette Désastreuse abomination(1) dont a parlé le prophète Daniel (Mt 24, 15) dans le domaine le plus profond de ton âme : le blasphème, le blasphème, qui coupe tous les liens célestes qui t'attachent à Moi ton Dieu et crée un gouffre entre toi et Moi ton Dieu. Lorsque viendra ce Jour, les écailles de tes yeux tomberont afin que tu perçoives combien tu es nue et comme en toi, tu es un pays de sécheresse... Malheureuse créature, ta rébellion et ton déni de la Très Sainte Trinité ont fait de toi un renégat et un persécuteur de Ma Parole. Alors, tes lamentations et tes gémissements ne seront entendues que de toi seule. Je te le dis : tu te lamenteras et tu pleureras, mais tes lamentations ne seront entendues que de tes propres oreilles. Je ne peux que juger comme il M'a été dit de juger et Mon jugement sera juste. Comme il en fut au temps de Noé, ainsi en sera-t-il lorsque J'ouvrirai les Cieux et que Je vous montrerai l'Arche de l'Alliance. "Car en ces jours avant le Déluge, les gens mangeaient, buvaient, prenaient femmes, prenaient maris, jusqu'au jour où Noé est monté dans l'arche, et ils ne soupçonnaient rien jusqu'à ce que le Déluge vienne tout balayer ; ainsi en sera-t-il également en ce Jour" (Mt 24, 38-39). Et Je vous le dis, si ce temps n'avait pas été abrégé par l'intercession de votre Sainte-Mère, des saints martyrs et des mares de sang répandu sur la terre, depuis Abel le Saint jusqu'au sang de tous Mes prophètes, aucun d'entre vous n'y survivrait ! Moi votre Dieu, J'envoie ange après ange annoncer que Mon Temps de Miséricorde arrive à sa fin, et que le Temps de Mon Règne sur terre est à portée de main. Je vous envoie Mes anges témoigner de Mon Amour "à tout ce qui vit sur terre, à chaque tribu" (Ap 14, 6). Je vous les envoie comme apôtres des derniers temps pour annoncer que le "Royaume du monde deviendra comme Mon Royaume d'en-haut et que Mon Esprit régnera pour toujours et à jamais" (Ap 11, 15) parmi vous. Dans ce désert, Je vous envoie Mes serviteurs les prophètes crier que vous devriez : "Me craindre et Me louer parce que le Temps est venu pour Moi de siéger en jugement !" (Ap 14, 7) Mon Royaume viendra soudainement sur vous, c'est pourquoi vous devez avoir constance et foi jusqu'à la fin. Mon enfant, prie pour le pécheur qui est inconscient de son délabrement ; prie pour demander au Père de pardonner les crimes que le monde commet sans cesse ; prie pour la conversion des âmes ; prie pour la Paix. ...le Seigneur (Vassula, suppl. 1, pp. 29-33).

Le Grand Jour de Ma Purification est bientôt sur vous, et qui sera capable d'y survivre ? Chacun sur cette terre devra être purifié, chacun entendra Ma Voix et Me reconnaîtra en l'Agneau. Toutes races et toutes religions Me verront en leur obscurité intérieure ; cela sera donné à chacun comme une révélation secrète, pour révéler l'obscurité de votre âme. Lorsque vous vous verrez intérieurement dans cet état de grâce, bien sûr, vous demanderez aux montagnes et aux rochers de tomber sur vous. L'obscurité de votre âme vous apparaîtra telle que vous penserez que le soleil a perdu sa lumière et que la lune également est devenue de sang. C'est ainsi que votre âme vous apparaîtra, mais à la fin, vous ne ferez plus que Me louer(6).... le Seigneur (Vassula, suppl. 2, p. 82).

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Notes :

1 - Abomination dont parle le prophète Daniel ch 9, 27 : c'est le Shiqoutsim Meshomem : Décision par l'humanité d'abominer la Paternité vivante de Dieu dans le Saint des Saints du corps originel, transgression suprême.
2 - Il y a donc une relation directe entre le Saint des Saints de notre corps originel et l'expression Mon Sanctuaire dans le Ciel, dont l'Arche d'Alliance de l'Immaculée Conception constitue le modèle le plus glorieux.
3 - Les Nations ont connu l'existence en un seul jour (confusion des langues à Babel) ; elles se sont unies une dernière fois contre Dieu à l'O.N.U. par la déclaration du 8 mars 2005 pour la confusion finale du monde (Meshom). Elles connaîtront leur terme en un seul jour (celui de l'Avertissement).
4 - L'instant initial où Dieu le Père créa notre âme immortelle : à l'apparition du premier génome (JP II, 24 février 1998), 9 mois avant notre naissance.
5 - L'Avertissement est bien la réponse du Ciel à l'introduction abominatoire de l'humanité dans le Sanctuaire du Père, du Créateur. Cette transgression ultime L'abomine in directo : sans voile.
6 - Père, pitié ! Louange ! Pardon pour notre humanité qui a décidé d'abominer Ta Paternité vivante sanctissime et sacrée dans le Saint des Saints de notre corps originel ! Gloire au Père, Gloire !
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